I.2. Contexte historique
I.2.1. Origine de Nkongsamba
Nkongsamba est un mot composé « NKONG »
synonyme de « clan » ou « village » et de « SAMBA
» qui signifie « sept » on peut le composer en «
localité de Sept Clans/Villages ». À l'arrivée des
explorateurs Allemands M. BECKE, les Dr. ESCH et HASSER-SCHLOSSER en 1904, le
territoire était occupé par 200 habitants regroupés en
sept (07) village : EBOUM, EKEL, DOGMOA, EDJOGMOA, EKANGTE, BARESSOUMTOU, POOLA
; d'où l'appellation de la localité donnée aux Allemands
par les autochtones, « NKONG SAMBA ». Le territoire sur lequel repose
la ville de Nkongsamba a été occupé pour la
première fois au XVIIIe siècle par les descendants du
peuple BAKOUNDOU, les NGOH et NSONGO. Se sont les cousins des DUALA avec qui
ils partagent la même culture : la croyance aux esprits de l'eau, la
composition clanique des villages.
I.2.2. Parcours historique
La localité de Nkongsamba, depuis sa création
n'a connu d'interruption ou de temps mort dans les faits marquant qui ont
meublé son quotidien jusqu'à nos jours. Ainsi pour mieux saisir
son histoire, nous l'avions subdivisé en trois étapes :
I.2.2.1. De la découverte du territoire par les
explorateurs Allemands en 1904 à 1950
Le territoire dit « localité de sept
clans/villages » est découvert en 1904 par les explorateurs
Allemands M. BECKE, les Dr. ESCH et HASSER-SCHLOSSER. L'objet de leur
exploration selon la CTCUN9 était la réalisation de la
première phase du chemin de fer reliant Douala au Tchad. Elle consistait
à la construction du chemin de fer Douala-Mont Manengouba, dont les
travaux démarrèrent en 1906. Et le 11 avril 1911, le train siffla
pour la première foi à Nkongsamba. Cependant, la
réalisation du chemin de fer et l'exploitation agricole des Allemands
nécessiteront l'utilisation d'une main d'oeuvre nombreuse et
variée. Jean Philippe GUIFFO cite l'Abée KETCHOUA Thomas :
« ... c'est à partir de 1907, année du
départ de la construction de chemin de fer Bonaberi-Nkongsamba que le
Moungo vit les étranger originaires des plateaux de l'Ouest arriver en
masse f...]. Quand les Français vinrent, ils continuèrent
à ramasser les peuples des Hauts
9Coordination Technique de la Communauté
Urbaine de Nkongsamba
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plateaux pour la création des nouvelles plantations
et la continuation des
plantations des Allemands abandonnées
»10.
D'après Jean Philippe GUIFFO, suscité «
... en effet, l'introduction de culture d'exportation et la création de
nombreuses plantations Européennes, le faible peuplement du Moungo ont
conduit l'administration coloniale française à faire venir dans
la région de nombreux étrangers : Bamiléké,
Haoussa, Bamoun, Ewondo, Tikar, Babouté, etc. ». À la
même période le poste administratif de BAREKO est
transféré à NKONGSAMBA, et le 04 mars 1923 la ville
connait l'arrivée du Haut-commissaire de la République
française, le Gouverneur MARCHAND. La localité devint un centre
Urbain en Mai 1923 et connu sa première mutation Administrative.
Après le transfert de la Subdivision de BARE à NKONGSAMBA en
1923, elle devient chef-lieu de circonscription en phagocytant la
circonscription de MBANGA. En 1935 elle perd le nom de circonscription pour la
Région. En 1945, cette ville est classée troisième ville
économique du Cameroun après Douala et Yaoundé.
L'activité économique fondée autour de la
caféiculture (café robusta) atteint une ampleur
considérable. De même, d'après la CTCUN,la ville passe de
2100 habitants en 1933 à plus de 7760 habitants avec un taux de
croissance moyen de 11%. L'on voit la construction des équipements
socioéducatifs d'importances nationales telles que le Centre Commercial
de Comptabilité et de Secrétariat en 1946 (CCCS) et le
lycée du Manengouba (1947-1948)11.
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