2.2.2.4. Discussion concernant les catégories de
protection
Très médiatiques, les oiseaux ont fait prendre
conscience, dans bien des régions, des fonctions et de la valeur des
zones humides. Tributaires d'espèces de plus en plus restreints assurant
pour eux des rôles variés, ils sont aujourd'hui bien plus que de
simples indicateurs de la qualité des milieux humides et qu'un
patrimoine à conserver en tant que tel. Leurs populations et leurs
communautés apparaissent comme particulièrement aptes à
révéler les déséquilibres écologiques de
notre planète (FROCHOT et ROCHÉ, 2000).
D'autre part, le Chott El Beida fait partie des zones humides
du sud constantinois qui a une grande richesse avifaunistique au niveau
national, cette valeur montre l'intérêt particulier que
présente ces plans d'eau pour l'accueil de plusieurs espèces
d'oiseaux aquatique et sa grande importance sur le plan national et
international du point de vue ornithologique. (BACHA et BECHIM, 2005).
La protection des oiseaux et des zones humides comme leurs
habitats est un phénomène ancien qui fut né pour lutter
contre la disparition des espèces et des espaces pallié à
leurs menaces. Actuellement, il y a plus de prise de conscience montrant que la
diminution des zones humides nuit à l'abondance des populations
d'oiseaux d'eau, d'où l'utilité des programmes de surveillance
(SAMRAOUI et SAMRAOUI, 2008).
La conservation des zones humides algérienne
nécessite une gestion rationnelle des peuplements et des milieux qui les
abritent. Les oiseaux sont un maillon important des réseaux trophiques
des zones humides et leur gestion ne peut être conçue sans une
bonne connaissance de la dynamique de leurs populations et l'identification des
contraintes écologiques ou anthropiques auxquelles elles font face
(SAMRAOUI, 2009).
L'Algérie a adopté pour cela une
réglementation (textes, lois, conventions voir (Annexe 12) pour appuyer
les actions de préservation et de conservation des ressources naturelles
et en particulier les oiseaux. L'oeuvre de sauvegarde de la nature et
d'habitats de ces oiseaux a été engagée avec courage
par
48
Résultats et discussions
l'Algérie. Des mesures législatives ont
été prises et ont porté sur la création des parcs
nationaux et des réserves de chasse.
Ainsi l'adhésion à la convention de Ramsar sur
les zones humides d'importances internationales, particulièrement comme
habitats des oiseaux d'eau, traduit l'accent mis, à l'origine, sur la
conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides avant tout dans
leur fonction d'habitats pour les oiseaux d'eau (ANONYME, 2011). Le Chott El
Beida a été classé en 2004 dans la liste des sites Ramsar,
répond au critère 6 de la convention (Annexe 13).
La Liste rouge de l'UICN est considérée comme la
source d'informations la plus complète sur le statut de conservation
global des espèces. Elle s'appuie sur un système objectif
d'évaluation du risque d'extinction de chaque espèce (JOE, 2008).
Mais pratiquement aucune évaluation régionale ni nationale ne
s'est réalisée pour définir des statuts nationaux de
conservation des espèces inventoriées (CHENCHOUNI, 2010).
L'évaluation des menaces pesant sur les oiseaux du Chott El Beida
révèle une situation non préoccupante, selon leur
occupation dans la liste rouge.
Les oiseaux du Chott El Beida sont confrontés à
de nombreuses menaces, en raison de mauvaises pratiques agricoles et une
surexploitation pastorale irrationnelle suite à un bouleversement
naturel s'est produit ces dernières années lorsque subitement une
tempête de sable s'est déclenchée localement ayant
provoqués une grave détérioration du milieu naturel, qui
est le refuge et le site de reproduction de plusieurs espèces (ANONYME,
2004 ; BOUMEZBEUR et BOULAHLIB, 2005).
L'ouverture de nouvelles pistes traversant les bordures du
Chott rend le site plus fréquenté et par conséquent les
dérangements deviennent plus répétés. En plus les
oiseaux d'eau préfèrent des espaces protégés, plus
calmes en hiver.
De même, la chasse ou le braconnage des espèces
est un facteur de dégradation majeur liée à un
prélèvement d'oeufs ou d'oisillons aux nids de certaines
espèces nicheuses (gravelot et canards) en bordures du Chott. Ainsi, la
pollution de l'eau par les rejets des eaux usées urbaines due à
la désertion des espèces.
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