CHAPITRE V :
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
I. CONCLUSION
La présente étude avait pour but de contribuer
à l'aménagement et à la gestion durable des terres en
réduisant les risques d'érosion dans les plantations de la PHP.
Pour ce faire les articulations suivantes nous ont permis d'y parvenir ;
il s'agit de :
Ø Etablir une base de données
géographiques interactive et actualisables pour tous les facteurs
intervenant dans l'érosion pluviale au sens de Wischmeier et Smith
(1978);
Ø Cartographier les risques d'érosion pluviale
pour déterminer les sites les plus sensibles et les facteurs
responsables ;
Ø Emettre des solutions pratiques pour réduire le
risque d'érosion pluviale.
La méthodologie de l'étude était
axée sur 3 points : une recherche documentaire et reconnaissance
sur le terrain ; la collecte de données (climatiques, morpho
pédologiques, système de culture) et ; l'analyse et le
traitement de ces données grâce au SIG.
L'utilisation du Système d'information
géographique (SIG) et de l'équation universelle de perte en terre
(USLE) pour prédire le risque d'érosion pluviale, a montré
que ce risque varie en fonction d'une part des types d'utilisation des terres
(paillage, jachère, mesure conservatoire) et des
propriétés morpho pédologiques intrinsèques
(intensité de pente, érodibilité du sol, pierrosité
de surface) des zones étudiées. Sur la base d'un système
de classification, nous avons déterminé six classes de risques
d'érosion pluviale sur le plan qualitatif (extrêmement
élevé, très élevé, élevé,
modéré, faible et très faible) et sur le plan quantitatif
(plus de 150 t/ha/an, 60 -150 t/ha/an, 25-60t/ha/an, 12-25t/ha/an,
5-12t/ha/an, et 0-5t/ha/an).
Aux secteurs Loum 1 et Nassif Haut, nous avons conclu que 38%
(99,64 ha) et 49% (137,82 ha) de la surface totale respectivement
présente un risque suffisamment élevé pour que l'on doive
intervenir le plutôt possible.L'agressivité des pluies
particulièrement importante de la région, accroît
globalement le risque d'érosion si des méthodes de lutte
antiérosives adéquates ne sont pas adoptées à
temps. En effet, il a été montré que l'absence des
méthodes de lutte antiérosive, favorisant une bonne couverture du
sol et réduisant l'effet de la longueur et de l'intensité de
pente sont les principales causes de cette répartition relativement
élevée du risque d'érosion. La bonne résistance
des sols (du point de vue de l'érodibilité), ne suffit pas pour
les préserver des risques d'érosion pluviale dans cette
région à pluie très érosive.
La durée de vie du sol arable a été
estimée et celle-ci montre que 9,3% (26,07 hectares) et 4% (8, 57
hectares) respectivement des terres de Nassif Haut et de Loum 1 sont les moins
durables avec une durée de vie inférieure à 50ans et dans
les cas extrêmes, inférieure à 20 ans. La
productivité légendaire des andosols de cette région est
menacée à l'échelle d'une génération
humaine. Même l'altération rapide de la roche mère qu'on
reconnait aux andosols, ne pourrait remplacer l'importante quantité de
terre qui est perdue chaque année dans les zones à risque
d'érosion extrêmement élevé et très
élevé.
La cartographie du risque d'érosion pluviale, nous a
aussi permis de localiser les zones de provenance des sédiments et des
eaux de ruissellement qui dévalent en aval vers les habitations
limitrophes. Elles correspondent aux zones à risque extrêmement
élevé et très élevé. La PHP a construit des
étangs (protégés par des digues) de captation pour retenir
ces eaux de ruissellement en aval, mais il serait plus ingénieux de
protéger les terres en amont et réduire ainsi le ruissellement en
aval. Face à la forte probabilité d'occurrence
d'évènements pluvieux particulièrement érosifs dans
un avenir proche (à cause des changements climatiques) ; les
responsables de la PHP doivent sérieusement se pencher sur la question
de la maitrise de l'érosion pluviale.
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