ABSTRACT
A study was carried out at Plantations du Haut Pendja (PHP),
precisely at Loum 1, and Nassif Haut banana plantations with the main aim to
contribute to the sustainable land layout and management by mapping water
erosion risk. Using Universal soil loss equation (USLE) of Wischmeier and Smith
(1978) combined with a powerful GIS, MapInfo 7.5 Professional, we have
generated distribution maps of water erosion factors in order to integrate them
for displaying of water erosion risks maps.
Results show an erosivity index equals to 1759, which is
relatively high but in accordance with the coastal humid climate. Erodibility
varies from 0,003 to 0,35 and from 0,003 to 0,25 respectively for Nassif Haut
and Loum 1, proving the apparent resistance of Andisols to water erosion. The
land form factor, LS: takes values between, 0,1 and 20 at Loum 1 and 0,2 and
12,3 at Nassif Haut. The cover factor management is situated inside the
interval 0,001 to 0,04 for the 2 study areas. Conservation practices factor
varies from 0,19 to 1 at Loum 1 and from 0,2 to 12,3 at Nassif Haut. We have 6
soil losses classes 0 to 5 t/ha/year, 5 to 12 t/ha/year, 12 to 25 t/ha/year, 25
to 60 t/ha/year, 60 to 150 t/ha/year and over 150 t/ha/year which cover
respectively 46%, 16%, 24%, 11%, 1,7% et 1,3% of Loum 1 sector and 25%, 26%,
26%, 13,7%, 68% and 2,5% of Nassif Haut sector. We have observed that, fields
with good cover mulching residue have their soil lossesless than 12
tons/ha/year (soil loss tolerance value assumed). Losses of N, P, K elements,
show that soils under good mulching cover loss respectively 18, 0,12, 4,68
Kg/ha/year of N, P, K; in contrast with those having minimum mulch residues and
are situated on more steeply slopes which have losses values over than 225,
1,5, 58, 5 Kg/ha/year respectively of N, P, K. Sustainability of cropping
system has been evaluated with time necessary for complete disappearance of the
arable layer due to water erosion. More than 588 years are necessary for
complete eroding of A horizon on good mulch cover but only less than 20 years
for land utilization units under poor mulching and steeply slopes. To fight
efficiently against water erosion, we have suggested to maintain good covering
of soil by mulching and cover plants, terracing at steeply slopes sites,
practice of improved fallow for land restoration.
Key words:GIS, Universal soil losses
equation (USLE), Water erosion risk, Andosols, banana tree.
CHAPITRE I :
INTRODUCTION GENERALE
I. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
La bananedessert fait partie des fruits, les plus
consommés dans le monde (Khamsouk, 2001). elle occupe le 4e
rang en terme de production totale après le riz, le blé, le
maïs, et la première place en ce qui concerne les fruits avec 106
millions de tonnes produites annuellement (Lassoiset al., 2009). La
plus grande partie de la production est assurée par les pays tropicaux
d'Amérique latine et d'Afrique subsaharienne. L'Equateur, la Colombie et
le Costa Rica ravissent respectivement la 1e, 3e, et
4e place des pays exportateurs mondiaux de bananes desserts
(FAOSTAT, 2009). L'Union européenne, les Etats unis, le Japon et la
Chine sont les plus grands importateurs (Yamileth, 2004). Le marché
international de la banane dessert est contrôlé par des firmes
multinationales (Chiquita, Dole, Del Monte, Compagnie fruitière, etc.)
qui forment un oligopole très organisé ; ils produisent la
banane standardisée du groupe Cavendish en majorité. Au Cameroun,
le secteur de la banane comprend celui de la banane plantain, cultivée
dans les exploitations familiales,destinée à la consommation
intérieure ou exportée dans les pays de la sous-région; et
celuide la banane dessert, exportée sur le marché international
(Anonyme, 2009). Le Cameroun est le 16e exportateur mondial de
bananes dessert et le 2e africain (après la Côte
d'Ivoire) avec un total exporté de 254 610 tonnes de bananes en
2009 et une valeur de 70 946 000 de Dollars américains ;
c'est le troisième produit agricole exporté en valeur
après les fèves de cacao et les fibres de coton (FAOSTAT, 2009).
Le pays est aussi par ailleurs le 6e producteur de banane-plantains
en Afrique en 2010 (FAOSTAT, 2010). Le secteur de la banane est
stratégiquepour leCameroun contribuant pour 1,5 % du PIB (soit 6%du PIB
primaire), il représente 2,7 % des exportations,et entre 12 et 15% des
exportations hors pétrole. Il emploie 45 000
personnes(Anonyme, 2009). La production de bananes (dessert) d'exportation est
assurée par des agro-industries toutes régionalisées sur
des sols d'origine volcanique (Andosols) particulièrement fertiles, il
s'agit de : la PHP (Plantations du Haut Pendja) filiale du groupe la
Compagnie Fruitière (sous le contrôle financier de Dole) dont les
plantations sont situées dans le département du Moungo,et la CDC
(CameroonDevelopment Corporation) sous le contrôle partiel de Del Monte
et la SPNPprésente dans la région du Sud-Ouest Cameroun.
Ces Andosolsqui supportent des plantations de bananiers
florissantes, sont pourtant localisés sur des reliefs ondulés qui
sont sujettes à l'érosion pluviale. En effet l'érosion des
sols s'opère lentement et de manière imperceptible à court
terme, mais à long terme, ses effets négatifs se manifestent par
des pertes de terre arable importantes, une réduction durendement,
l'abandon des fermes agricoles, des dommages environnementaux et quelque fois
des pertes en vie humaine causées par des inondations.Très
récemment à la PHP, un incident majeur a
révélé la vulnérabilité du système de
gestion des terres. Durant la saison pluvieuse de l'année2011,
après une averse torrentielle, une des digues de l'étang de
captation d'eau de ruissèlement de la plantation de Nassif (une des
plantations du domaine Nord de la PHP) a cédé sous la pression de
l'eau qu'il contenait. L'eau a ensuite dévalé sur les habitations
riveraines (Loum Chantier) causant des inondations et un mort. Il s'en est
suivi une période de turbulence ponctuée de grèves. Des
enquêtes ultérieures ont montré qu'au-delà de la
précipitation exceptionnelle qui est tombée en cette
période, c'est l'ensablement de l'étang et l'absence d'exutoire
qui sont en grande partie responsables de cette catastrophe. L'entreprise a
doté la plupart de ses plantations de réseaux de drains souvent
complexes pour évacuer les eaux de ruissellement et réduire ainsi
son action érosive ; elle préconise aussi l'épandage
des hampes des régimes usinés en plus du paillage des parcelles
avec les feuilles de bananier (4 tonnes/hectare en moyenne par an). Cependant,
ces méthodes de lutte se basent sur des données insuffisantes
pour guider efficacement les prises de décision quant à la
gestion de l'érosion pluviale et de ses dégâts. En effet,
les mesures de contrôle de l'érosion sont construites sur la base
de la perception et des expériences antérieures des managers des
plantations sur l'érosion pluviale. A terme, celles-ci ne ciblent pas
les zones à risque et les pratiques conservatoires appropriées
n'y sont pas appliquées ; et même quand c'est le cas, il est
trop tard car les dégâts ont déjà provoqué
des pertes financières importantes.Pimentelet al. (1995)
rapportent qu'aux Etats unis, les érosions pluviales de l'ordre de 17
t/ha/an, provoquent une perte de 462 Kg/ha/an de nutriments.
Aucune étude conventionnelle dans la zone n'a
été entreprise dans le but de mesurer les pertes en terre sur
des parcelles d'érosion, afin de procurer des données de base
pour localiser les zones à risque dans les plantations. Ceci est dut en
particulier, au fait que ces études sont chères en terme de
coût, laborieuses et prennent du temps. Par contre les avancées
dans le domaine de la télédétection et des SIG ouvrent
d'autres opportunités pour donner rapidement et facilement des
données requises pour quantifier les pertes en terre dues à
l'érosion. La plateforme des SIG permet de présenter des
variations spatiales des pertes en terre afin d'identifier les zones les plus
critiques et de là concevoir des mesures de contrôle
adaptées au cas par cas. Lu et al. (2004) affirment que les SIG
associées à la télédétection permettent
d'appliquer des modèles ponctuelles de prévision de perte en
terre au niveau de chaque cellule spatiale afin d'entrevoir la distribution de
ces pertes sur des espaces géographiquement étendus.
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