UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
ETUDE DE LA DYNAMIQUE ET DU
COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DES
GAZELLES, Gazella dama mhorr EN
SEMI-LIBERTE DANS LA RESERVE
SPECIALE DE FAUNE DE GUEUMBEUL
FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES Département de
Biologie Animale
Année : 2011-2012 Numéro :
76
Mémoire de Diplôme de Master II en Biologie
Animale Spécialité : Ecologie et gestion des
écosystèmes
Présenté et soutenu publiquement
: Décembre 2011 au Département de biologie Animale
Par
Tanguy MBOUYOU BOULENDE
Né le 20/11/1984 à Port-Gentil/Gabon
MEMBRES DU JURY
Président : Professeur
|
Constance
|
AGBOGBA
|
FST/UCAD
|
Membres : Professeur
|
Cheikh Tidiane
|
BA
|
FST/UCAD
|
Docteur
|
Moussa Sega
|
DIOP
|
FST/UCAD
|
Docteur
|
Papa Ibnou
|
NDIAYE
|
FST/UCAD
|
Commandant
|
Jaques
|
GOMIS
|
Conservateur/RSFG
|
Dédicace :
II
Ce travail est dédié :
A ma terre Africaine ;
A mon pays le Gabon ;
A cette terre de la teranga ;
A tous ceux qui m'aiment sans rien attendre en retour
;
A tous ceux qui ont contribué à la
réalisation de ce document ;
A ceux que j'aime.
III
Remerciements :
Au terme de ce travail, qu'il me soit d'abord permis de rendre
grâce au DIEU «Tout Puissant», celui sans qui tout oeuvre
humaine ne s'aurait se réaliser, merci pour le courage et la force
apportés dans des moments de fortes pressions et de stress.
Par devoir de respect, de reconnaissance et de
responsabilité j'adresse mes sincères remerciements à
toutes les personnes qui de près ou de loin ont apporté un
soutien, perpétuel réconfort et encouragement.
Je tiens à remercier particulièrement :
· Le Commandant Jacques GOMIS, conservateur de la
Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul, pour ses conseils et
orientations oh combien important dans le travail ;
· Le Pr Cheikh Tidiane BA et Dr Moussa Sega DIOP pour
avoir accepté de diriger ce mémoire, veuillez trouver ici
l'expression de ma profonde gratitude ;
· Le Pr Constance AGBOGBA et Dr Lamine NDIAYE d'avoir
d'accepté de faire partie du jury ;
· Mr. Jean Pierre BOULENDE, mon père et à
Mme Angélique AMPEGNE, ma mère pour leur Amour
indéfectible et leur soutien sans faille;
· Mr. Augustin M'FOUDI, mon ainé et son
épouse pour leur soutien en cette terre Sénégalaise ;
· Cne. Aminata SALL DIOP, Lt. Aissatou SY SEYIDI et Lt.
Khalidou KANE de la Direction des Parcs Nationaux, votre disponibilité
et votre gentillesse nous ont profondément marqué ;
· L'Amical des Etudiants Gabonais de l'UCAD, mes amis et
mes camarades, vous avez installé au tour de moi une atmosphère
familiale, veuillez trouver ma profonde considération ;
· Le corps professoral du Département de Biologie
Animale, pour vos enseignements transmis avec beaucoup de métier ;
· A tout le personnel de la Réserve
Spéciale de Faune de Gueumbeul, pour l'accueil qui m'a été
réservé, vous avez été une famille pour moi ;
· A mon ainé Lionel MADEBE et toute ma famille,
vous êtes la source de mon courage et de mon abnégation à
franchir toujours un peu plus un cap supérieur.
iv
TABLE DE MATIERES :
Dédicaces ..ii
Remerciements .iii
Liste des photographies vii
Liste des cartographies vii
Liste des tableaux vii
Liste des figures ..vii
Liste des abréviations .viii
Liste des annexes viii
INTRODUCTION 1
Chapitre I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Présentation de la réserve .2
I.1.1 Localisation géographique 2
I.1.2 Historique ..2
I.1.3 Aspects socio-économiques ..3
I.1.4 Description du milieu abiotique 3
I.1.4.1 Climat ..3
I.1.4.2 Relief .4
I.1.5 Description du milieu biotique 4
I.1.5.1 Flore 4
I.1.5.2 Faune ..5
I.1.5.2.1 Faune autochtone .5
I.1.5.2.2 Faune réintroduite 5
I.1.5.2.2.1 Oryx algazelles ..5
I.1.5.2.2.2 Addax 6
I.1.5.2.2.3 Gazelles dorcas
.................................................................. 6
I.1.5.2.2.4 Gazelles dama mhorr 6
I.1.5.2.2.4.1 Position systématique 6
I.1.5.2.2.4.2 Données biologiques 7
I.1.5.2.2.4.3 Statut de conservation et choix de
l'espèce .7
I.2 Programme de réintroduction ..8
V
Chapitre II : MATERIEL ET METHODE
II. Espèce étudiée ..9
II. Approche méthodologique 9
II.1 Les entretiens ..9
II.2 La recherche documentaire 10
II.3 Collecte des données 10
II.3.1 Observations ..10
II.3.2 Inventaire des gazelles dama mhorr 10
II.3.2.1 Méthode ..10
II.3.2.2 Principe de la méthode 10
II.3.2.3 Objectif de l'inventaire 11
II.3.2.4 Les moyens mis en oeuvre .11
II.3.3 Calcul des indices kilométriques
d'abondance(IKA) 12
II.3.4 Distribution des gazelles dama mhorr 12
II.3.5 Détermination de la structure d'âge et de
sexe des troupeaux ..12
II.4 Traitements de données 13
II.5 Limites ..13
Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 Résultats ..14
III.1.1 Dynamique de la population 14
III.1.1.1 Constitution du troupeau initial 14
III.1.1.2 Troupeau actuel 14
III.1.1.2.1 Dynamique de reproduction 14
III.1.1.2.2 Structure d'âge de la population .16
III.1.2 Organisation sociale et distribution dans la RSFG
17
III.1.2.1 Organisation et comportement social 17
III.1.2.2 Distribution 18
III.1.3 Comportement alimentaire ..20
III.1.4 Facteurs influents probablement sur la taille de cette
population .20
III.1.4.1 Perte de quiétude 20
III.1.4.2. Réduction de l'habitat ..21
III.1.4.3 Consanguinité 22
III.1.4.4 Compétition 22
III.1.4.5 Régulation .22
III.2 Discussion 23
III.2.1 Dynamique de la population 23
III.2.2 Organisation sociale et distribution de la population
24
III.2.3 Comportement alimentaire 25
III.2.4 Facteurs d'influences et de menaces sur la faune
25
CONCLUSION ..27
Suggestions et perspectives pour une gestion durable 28
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 29
ANNEXES .viii
vi
VII
Liste des cartographies
Carte 1 : Réserve de Gueumbeul 2
Carte 2 : Distribution des de la population de Gazella
dama mhorr dans la
RSFG 19
Liste des tableaux
Tableau I : Population initiale des Gazelle dama mhorr dans la
RSFG 14
Liste des figures
Figure 1 : Evolution des naissances dans la
population des gazelles dama mhorr dans la RSFG
entre 1984-2003 15 Figure 2 : Proportion males
et femelles à la naissance entre 1984-2003 dans la population des
G. dama mhorr 15 Figure 3 : Distribution
des naissances par mois dans la population des G .dama mhorr entre
1984-2002 à la RSFG 16 Figure 4 : Structure
d'âge actuelle de la population des gazelles dama mhorr dans la RSFG
..16 Figure 5 : Evolution de l'effectif de la
population des gazelles dama mhorr dans la
RSFG
Liste des photographies et planches
|
17
|
Photo 1 : Espèce étudiée :
Gazelle dama mhorr dans la RSFG
|
.9
|
Planche 3 : Végétation du transect 1
|
.. 18
|
Planche 4 : Végétation du transect 2
|
. 19
|
Planche 5 : Alimentation de la Gazella dama
mhorr................................................
|
20
|
Planche 6 : Espèces végétales
envahissantes
|
..21
|
Planche 7 : Divagation de bétail et pression
anthropiques dans la RSFG
|
..22
|
|
VIII
Liste des sigles et abréviations
CMS: Convention on migratory species
CSE : Commission de sauvegarde des espèces
EN : En danger (catégorie UICN)
G : Gazella
GIE : Groupement d'intérêt économique
GPS: Global positioning system
Ha: Hectare
IKA : Indice kilométrique d'abondance
Ind. : Individu
Km : Kilomètre
Km2 : Kilomètre carré
m : Mètre
Nb : Nombre
PG : Plan de gestion
RSFG : Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul
T : Transect
UICN : Union internationale pour la conservation de la nature
STD : STUD BOOK :
Liste des annexes
Annexe 1 : Espèces autochtones et espèces
réintroduites . viii
Annexe 2 : Le Nanguer de Buffon ...ix
Annexe 3 : Fiche de suivi et de saisie des observations sur la
Gazelle dama mhorr dans la
RSFG .x Annexe 4 : Evolution de la population des
Gazelles dama mhorr dans la
RSFG xi
Annexe 5 : Courbe de croissance d'une population : modèle
théorique xiii
1
INTRODUCTION
Les antilopes auraient peut-être pu coloniser la
presque totalité de notre planète, mais elles ont trouvé
sur le continent Africain des conditions, des faveurs alimentaires et
environnementales idéales à leur prolifération (Corson,
2004). Les terres arides et ou semi-arides, bien que contenant relativement peu
d'espèces, en abritent un certain nombre hautement emblématique
et remarquablement adaptées (Beudels-Jamar et al., 1998). Elles
sont composantes clés de la biodiversité de la région
Africaine du Sahara et du Sahel dont fait partie le Sénégal. Mais
la dégradation et la destruction des habitats, la pollution, la
surexploitation, les espèces exotiques et une série d'autres
évènements ponctuels comme les sècheresses
sévères, sont autant de facteurs qui fragilisent les populations
naturelles. C'est ainsi que l'Afrique circumsaharienne a perdu plus
d'espèces de vertébrés supérieurs (oiseaux et
grands mammifères) que toute autre région paléarctique
(Beudels-Jamar et al., 1998), leurs effectifs ont fondu en des
proportions massives. La question de la réintroduction d'espèces
menacées dans des habitats restaurés forme le coeur d'une
nouvelle problématique de protection de la nature proposée
à de nombreux pays africains désireux de participer au maintien
de leur biodiversité. A ce titre, le Sénégal
présente l'avantage d'avoir un ensemble d'habitats mis en défens
en vue de leur réhabilitation, préalable indispensable à
une réintroduction. C'est ainsi que la Réserve Spéciale de
Faune de Gueumbeul (RSFG) est classée parmi les sites prioritaires pour
la conservation et la restauration des antilopes sahélo-sahariennes
(Beudels-Jamar et al., 1998). Elle a accueilli pour cela en 1984 la
première population des gazelles, Gazella dama mhorr.
Notre recherche s'inscrit dans le cadre du suivi de la
dynamique et du comportement alimentaire de cette population de gazelles en
semi-liberté dans la RSFG. D'une manière générale,
notre travail vise à contribuer à une meilleure connaissance de
la biologie de cette espèce en semi-liberté. Ainsi,
différents objectifs spécifiques seront poursuivis :
? Déterminer et analyser les facteurs qui influencent
la répartition des populations des gazelles dama mhorr dans la RSFG;
? Estimer l'effectif et déterminer la structure de
cette population de gazelles dama;
? Déterminer et analyser les facteurs probables qui
influencent la taille de cette population ; ? Déterminer les
espèces végétales appétées par les Gazelles
dama mhorr et les besoins d'eau.
Le but ultime de notre travail est de faire aux gestionnaires
de cette aire protégée des propositions d'aménagements et
de gestion, basées sur les résultats de recherche obtenus sur le
terrain.
2
Chapitre I : SYNTHES BIBLIOGRAPHIQUE
I. Présentation de la réserve
I.1. Localisation géographique
Située à 12 Km au sud de la ville de Saint-Louis,
sur le long de la côte atlantique dans
l'extrême Nord du Sénégal, la Réserve
Spéciale de Faune de Guembeul (RSFG) (15°59 Nord
et 16°28 Ouest) est à cheval entre les
Communautés Rurales de Ndièbène Gandiole et de
Gandon (RSFG 2010-2014). En effet, elle est limitée :
? Au Nord par les villages de Guembeul et de Ndiakhère
;
? Au Sud par les villages de Toug-wolof et Toug-peulh ;
? A l'Est par le village de Rao ;
? A l'Ouest par la route du Gandiole.
Carte 1 : Carte de la Réserve
avec la cuvette (PG RSFG, 2010)
I.2 Historique
Créée le 30 mai 1983, par décret n°
83-550, la RSFG couvre une superficie de 720 hectares (ha) et s'étend
sur un périmètre de 12 Km entièrement clôturé
par un grillage galvanisé depuis sa création. En septembre 1986,
elle a été classée site RAMSAR, zone humide
d'importance
3
internationale et depuis juin 2005, elle fait partie des 5
aires centrales de la Réserve de Biosphère
Transfrontalière du Delta du fleuve Sénégal.
Les objectifs ayant motivé la création de cette
réserve sont les suivants :
? La protection de la cuvette de Gueumbeul ;
? La protection de la végétation de type
sahélien;
? La restauration de la faune sahélo-saharienne disparue
ou menacée de disparition. C'est un important site d'alimentation et de
nidification des limicoles, des flamants roses et d'autres oiseaux migrateurs
du paléarctique occidental. Il accueille l'une des plus grandes
concentrations au monde d'avocettes (Anonyme, 2011).
I.3 Aspects socio-économiques
La zone périphérique de la RSFG est
prédominée par trois groupes ethniques : Wolof, Peulh (Pulaar) et
Maure, sans spécialisation socioprofessionnelle particulière
selon l'appartenance. Les activités économiques pratiquées
sont dominées par le maraîchage, l'agriculture sous pluie, la
pêche, l'extraction du sel, l'élevage, dans la moindre mesure le
commerce et l'extraction du sable. Dans le souci et l'intérêt de
conservation et de gestion de ce biotope, la RSFG dispose d'un programme de
sensibilisation et d'éducation avec pour cibles les écoles et les
GIE constitués en majorité par les femmes des villages
périphériques. La finalité étant de faire connaitre
les pressions et les menaces qui pèsent sur la réserve, de
susciter et de développer une conscience environnementale chez les
différentes classes d'âges mais aussi de contribuer à la
valorisation socio-économique de la localité.
I.4 Description du milieu abiotique
I.4.1 Climat
La RSFG est dans un climat de type sahélo- soudanien
avec une pluviométrie dépassant rarement les 300 mm par an. En
effet, la Réserve appartient au grand domaine sahélien
caractérisé par deux saisons contrastées d'inégale
durée : une saison pluvieuse très courte (juillet-septembre),
avec un pic de pluviosité au mois d'août.
C'est la période au cours de laquelle la faune
bénéficie d'un tapis herbacé bien fourni et d'une
production post hivernale de gousses d'acacias.
La saison sèche (octobre-juin) est entrecoupée
d'une contre saison sèche-fraiche (octobre-février) et d'une
contre saison chaude-sèche (mars-juin). Ces deux contre-saisons
4
correspondent aux périodes de migration des oiseaux du
paléarctique et de nidification de certaines espèces d'oiseaux
(Anonyme, 2011).
Les températures moyennes les plus basses
enregistrées au niveau de la réserve se situent entre 20 et
22° C durant les cinq premiers mois de l'année et les plus hautes
à 29°C en août et septembre.
I.4.2 Relief
Trois unités biogéographiques la
caractérisent à savoir une cuvette d'eau saumâtre
s'étendant sur 8 Km de long et 800 m de large et deux bandes
forestières quasi parallèles (Ba, 2006), de part et d'autre de la
cuvette.
La géomorphologie de la RSFG est celle de
l'écosystème des Niayes qui s'étend sur près de 180
Km, avec une largeur de 30 à 35 Km, entre Dakar et Saint-Louis. Elle est
caractérisée par la succession de deux principales unités
que sont les dunes et les dépressions inter dunaires situées sur
une nappe affleurante ou subalternation selon les saisons (Fall, 2011).
Au niveau de la RSFG, le modèle dunaire se
caractérise par une chaine de collines sableuses constituées sous
l'effet de vents violents et l'absence du couvert végétal. Les
dunes les plus élevées (50 à 70 m) sont localisées
dans la partie orientale de la réserve.
En ce qui concerne le système dépressionnaire,
il est dominé par une dépression peu profonde (cuvette),
résultat de l'érosion du substrat sableux. Elle est
supplantée à l'Est et à l'Ouest par des dunes sableuses.
La dépression couvre plus du 1/3 de l'aire
protégée et constitue le principal point d'eau.
I.5 Description du milieu biotique
I.5.1 Flore
La diversité du sol et les facteurs climatiques ont
fortement joué dans la détermination du type
végétal qui colonise cet espace naturel. C'est une
végétation de type sahélien constituée de deux
strates, herbacées et arbustives, qui s'étalent sur deux bandes
forestières. La strate arbustive très diversifiée est
constituée d'une part, d'un type végétal résistant
au milieu salé (Salicornia europea, Balanites aegyptiaca et
Tamarix senegalensis) et d'autre part, d'un couvert
végétal épineux reflétant un manque
d'humidité, dominé par la famille des acacias (A. raddiana,
A. nilotica, A. senegalensis, A. seyal, A. albida) (Samedy, 2004) et
quelques baobabs (Adansonia digitata). Quant à la strate
herbacée elle est composée de quelques graminées
pérennes et saisonnières, (Cenchrus biflorus, Sporobulus
festivus, Eragrotis
5
tenella, Dactyloctenium aegyptium, Michrochloa indica,
Pennisetum pedicellatum, Digitaria ciliaris...) (Fall, 2011). On note
aussi la présence d'une espèce envahissante, le cactus
(Opuntia tuna).
I.5.2 Faune
Le site présente une faune riche et variée,
composée d'espèces autochtones et d'espèces
réintroduites.
I.5.2.1 Faune autochtone
C'est une faune très diversifiée. Elle compte
entre autres des phacochères (Phacochoerus aethiopicus), des
singes rouges (Erythrocebus patas), des mangoustes (Cynictis
sp.), des lièvres (Lepus crawshayis), des écureuils
(Xerus erythropus), des genettes (Genetta sp.), des reptiles
notamment les tortues terrestres (Geochelone sulcata), les varans du
Nil (Varanus niloticus) (cf. annexe 1, planche 1). Parmi ces
espèces, les singes rouges constituent l'effectif le plus important. La
cuvette abrite une importante avifaune et environ cinquante-deux (52)
espèces d'oiseaux fréquentant ou nichant dans la Réserve
sont dénombrées par mois par les agents (PG RSFG, 2010). Toutes
ces espèces retrouvent en ce site une relative quiétude et
sécurité.
I.5.2.2 Faune réintroduite
Outre la gazelle, Gazella dama mhorr qui fait
l'objet de notre étude, la faune réintroduite est essentiellement
composée des espèces d'antilopes sauvages qui avaient disparues
ou qui sont menacées de disparition dans cette partie du Sahel, une de
leurs aires de distribution historiques.
I.5.2.2.1 Oryx algazelles
Grandes et robustes antilopes (cf. annexe 1, planche
2), avaient disparu dans la zone depuis 1950 (PG RSFG, 2010). Elles sont en
élevage dans la réserve depuis 1999. Actuellement elles sont en
semi- liberté et on ne note pas moins de cinquante (50) têtes
Cette réintroduction représente une seconde après celle
des Gazella dama mohrr. La population initiale était de sept
individus (3 mâles et 4 femelles) et provenait de la réserve de
Haï Bar en Israël. Les Oryx se sont multipliés grâce
à une bonne adaptation dans le milieu. En effet, selon Wacher
6
(1988) sur les cinq isolats évolutifs du genre Oryx,
l'Oryx dammah est celui qui est adapté à des habitats
semi-désertiques ou subdésertiques (Beudels-Jamar et
al., 2006).
I.5.2.2.2 Les Addax
Antilopes de taille moyenne(cf. annexe 1, planche
2), ont été introduites dans la réserve le 17
décembre 2006 en provenance de MountainViewFarms au Canada, avec un
effectif de six (6) dont trois (3) mâles et trois (3) femelles.
Aujourd'hui il n'est dénombré que trois individus.
I.5.2.2.3 Gazelles dorcas
Elle a le statut d'espèce vulnérable
(Vulnérable A2cd ver 3.1 IUCN 2007). Depuis leur arrivée en 2007
au nombre de dix (2 mâles et 8 femelles), elles sont maintenues en
captivité et les populations se reproduisent normalement. En
captivité, la reproduction de Gazella dorcas (cf.
annexe 1, planche 2) est relativement facile donc un objectif de
repeuplement serait plus facile à atteindre probablement qu'avec les
autres espèces de gazelles (Abaigar et al. 1990). Elles sont au
nombre de vingt et un dont huit mâles et treize femelles actuellement.
I.5.2.2.4 Gazelles dama mhorr
I.5.2.2.4.1 Position systématique
La première description de la G. dama sous sa
variété mhorr, pour le monde occidental fut
faite par Bennet (1833) dans « Characters of a new
species of Antilope (Antilope Mhorr)»,
échantillons à l'appui et il l'attribua le nom
«Antilope Mhorr». Cependant, Adanson (1757)
avait déjà signalé dès le
XVIIIe siècle, la présence de la G. dama au
Sénégal où elle était
connue sous le nom de «Nanguer» et dont la preuve fut
fournie par Bouffon (1764) (Jebali,
2004) (cf. Illustration annexe 2).
Classification :
Règne : Animalia
Embranchement : Vertebrata
Classe : Mammalia
Sous-classe : Eutheria
Super-ordre : Ongulata
Ordre : Artiodactyla
Sous-ordre : Ruminanta
Famille : Bovidae
7
Sous-famille : Antilopinae
Genre : Gazella
Espèce : dama
Sous-espèce : mhorr (Bennet, 1833)
I.5.2.2.4.2 Données Biologiques
La plus grande des gazelles (hauteur au garrot : 90 à
110 cm et longueur du corps 1,30 à 1,65 m), avec une
longévité de douze ans dans la nature, a typiquement un
régime mixte de brouteur (consommation du feuillage des ligneux) et de
paisseur (graminées ou des herbacées non-graminoïdes),
lesquels jouent un rôle particulièrement important dans ses
exigences écologiques. Les arbres et arbustes dont elle utilise
préférentiellement le feuillage dans la région
sahélienne comprennent : Acacia senegal, Acacia raddiana, Acacia
erhenbergiana, Maerua crassifolia, Capparis decidua, Capparis
corymbosa, Cadaba farinosa, Boscia senegalensis, Guiera senegalensis, Grewia
villosa, Grewia tenax, Balanites aegyptiaca, Chrozophora senegalensis,
Leptadenia pyrotechnica, Commiphora quadricenta. Les herbes, frutescents
et graminées paissés incluent Limeum viscosum,
Monsonia senegalensis, Boerhavia repens, Cucumis melo, Tephrosia
lupinifolia, Tephrosia obcordata, Indigofera aspera, Tribulus terrester,
Borreria radiata, Blepharis linariifolia, Commelina forskalai, Eleusine
flagellifera, Cyperus gemenicus, Aristida mutabilis, Aristida pallida,
Schmidtia pappophoroides, Panicum turgidum, par Brouin, 1950; Malbrant,
1952; Newby, 1974; Grettenberger et Newby, 1986; Dragesco-Joffé, 1993
(Beudels-Jamar et al., 2006). Elle consomme aussi les gousses et
fleurs d'Acacia spp. Assez résistante à la sécheresse,
elle tire ses besoins en liquide des plantes dont elle se nourrit et notamment,
comme pour beaucoup d'autres espèces sahélo-sahariennes de la
citrouille sauvage, Citrullus colocynthis d'après les travaux
de Dragesco-Joffe (1993) ; Newby (1993) et Beudels-Jamar et al.(2006).
Elle occupe les mêmes zones écologiques que l'Oryx
dammah, et les deux espèces ont une écologie similaire (Le
Berre, 1990).
I.5.2.2.4.3 Statut de conservation et choix de
l'espèce
Elle fait partie des espèces menacées
d'extinction au niveau mondial. Un statut inquiétant qui
nécessite que des mesures de protection urgentes soient prises. Ainsi
donc plusieurs grandes zones protégées, potentiellement capables
d'abriter d'importantes populations d'antilopes sahélo-sahariennes ont
été créées. C'est une espèce qui se
reproduit actuellement en captivité
ou semi-captivité dans plusieurs jardins zoologiques
et ranchs privés à travers la planète (Beudels-Jamar
et al., 1998).
Le statut actuel de conservation UICN de la gazelle dama,
toutes sous-espèces confondues, établi selon les
catégories et critères adoptés par la CSE de l'UICN en
1994 (version 2.3.) est : EN A1c, C1. Ce statut signifie que le taxon est
confronté à un risque d'extinction à l'état sauvage
très élevé et à court terme (EN) en raison d'une
diminution importante, constatée, estimée, induite ou
supposée, d'au moins 50% au cours des dix dernières années
causée par une réduction de la zone d'occupation, de la zone
d'occurrence et/ou de la qualité de l'habitat (A1c) et par le fait que
la population présente un déclin continu estimé à
20% au moins au cours des cinq dernières années (C1) (Lamarque,
2005). Réintroduites en 1984, en provenance de la station de
reproduction des antilopes d'Almeria, en Espagne, elles étaient
élevées en enclos avant d'être lâchées dans
l'espace clôturé de la RSFG depuis novembre 2003.
II. Programme de réintroduction
C'est dans le cadre d'une coopération en
matière de protection de la nature que le projet de Gueumbeul se
déroule entre le Royaume d'Espagne et la République du
Sénégal. Il a consisté au départ au don d'un lot de
gazelles, Gazella dama mhorr. Cette réintroduction devrait
s'effectuer en trois phases, d'abord les animaux vivent en captivité
dans des enclos pour leur acclimatation, ensuite en semi-captivité dans
une surface plus grande, début de la réinsertion dans leur milieu
naturel et enfin la réintroduction dans le Ferlo, but ultime du
projet.
8
9
Chapitre II : MATERIELS ET METHODE
I. Espèce étudiée
Les travaux ont été menés dans la RSFG,
du 27 juin au 30 septembre 2011, durant la saison de pluies. Etant donné
leur statut précaire, nous ferons dans cette étude au suivi et
à l'évaluation des efforts qui sont faits aujourd'hui pour
l'acclimatation et la réintroduction de la gazelle, Gazella dama
mhorr (photo 1).
Photo 1 : Gazella dama mhorr dans la RSFG
(Mbouyou B., 2011)
II. Approche méthodologique
Pour mener à bien notre travail, nous avons
procédé à :
? Des entretiens ;
? La recherche documentaire ;
? La collecte des données de terrain par des observations
et l'inventaire des gazelles
dont les différentes étapes seront décrites
dans les paragraphes suivants ;
? Au traitement et à l'analyse des données
récoltées.
II.1 Les entretiens
Ils se sont déroulés avec le personnel
susceptible de fournir des informations devant nous permettre de bien mener ce
travail. Il s'agissait principalement du conservateur en poste au moment de la
mise en semi-liberté et son remplaçant, les agents des parcs
nationaux en poste et les éco gardes, témoins de l'histoire de la
réserve. Ces entretiens nous ont permis d'établir l'historique de
la population des gazelles, leur évolution et les
événements qui ont affecté leur effectif.
10
II.2 La recherche documentaire
L'essentiel de la documentation sur le site a
été passé en revu. Les différents types de
documents consultés sont représentés par le plan de
gestion du site, des thèses et des mémoires d'études, des
rapports de séminaire et d'activités, des livres et des cours.
Ceux-ci trouvés aux bureaux de la Réserve, au bureau
d'information des Parcs et Réserves du nord, à la
bibliothèque de la Direction des Parcs Nationaux, à la
bibliothèque universitaire (BU/UCAD) et en ligne.
II.3 Collecte des données
II.3.1 Observations
La Réserve présente deux bandes de forêts
situées de part et d'autre de la cuvette. A partir de 2009, en
quête de quiétude et poussées par la présence
humaine, de nouveaux enclos et la prolifération exagérée
du cactus, elles se sont retranchées dans la bande située au
Sud-est de la réserve. C'est donc dans cette partie que ces observations
spécifiques ont été conduites et où un
dénombrement complet a été organisé.
II.3.2 Inventaire des gazelles dama mhorr
II.3.2.1 Méthode
La méthode utilisée est celle des ligne-transects.
Elle fait partie des méthodes à observation
directe et recommandée lorsque le nombre d'observations
est faible.
Avantage :
y' Facile et simple à mettre en oeuvre ;
y' Utilisable dans les zones à végétation
pas trop dense.
Inconvénients :
y' Difficultés de distinguer le sexe de l'animal suite
à sa mobilité ;
y' Baisse de concentration des observateurs quand les transects
sont longs ;
y' Risque de causerie entre les membres du groupe ;
y' Risque de sous ou surestimation des distances quand
l'observateur manque
d'expérience.
II.3.2.2 Principe de la méthode
Nous avons défini après prospection, deux
transects linéaires T1 et T2, long de 8 Km chacun et distants de 300 m.
Ces transects ne sont pas uniforme, du point de vue habitat sur toute la
longueur. Ces deux ligne-transects ont été
dénombrées respectivement par deux groupes de
11
trois personnes entre 6h50 et 9h 50. Les deux transects sont
orientés parallèlement au cours d'eau, de façon à
couvrir les différents types d'habitats de la bande de
végétation concernée. Il s'agissait d'observations par
contact direct, à pied le long d'un transect linéaire a fin que
:
y' Les animaux situés dans l'axe de marche ou à
côté, soient observés et décomptés;
y' Les animaux soient détectés à leur
position initiale avant toute fuite, réaction
éventuellement due à la présence de
l'observateur ;
y' Aucun individu n'est compté plus d'une fois sur une
même ligne de marche ;
Le point de départ étant choisi et géo
référencié à l'aide d'un GPS, la longueur des
ligne-transects déterminée au départ.
En marchant sur la ligne-transect, dans la direction de
marche prédéfinie, les informations suivantes étaient
notées sur la fiche d'observation préétablie (annexe
n° 3), pour tous les individus aperçus:
· Heure ;
· Conditions de visibilité ;
· Taille du groupe ;
· La classe d'âge et le sexe (si possible);
· Distance (D) de l'observateur à la position
initiale de l'animal, estimée;
· Activité ou comportement lors de la
détection et l'habitat (type de végétation). Sur chaque
ligne transect il y a un observateur et un prescripteur pour noter les
observations.
II.3.2.3 Objectif de l'inventaire
L'objectif est de connaître la population de gazelles
dama mhorr en semi-liberté dans la RSFG et également de mettre
à la disposition des gestionnaires de la réserve, des
données fiables pour une meilleure prise de décision dans la
gestion de ces animaux.
II.3.2.4 Les moyens mis en oeuvre
La mise en oeuvre de cette étude a nécessité
les moyens suivants :
Moyens humains :
- Deux (02) éco gardes ;
- Trois (03) agents des parcs nationaux ;
- Un (01) étudiant
Moyens matériels :
- Deux télescopes de marque OPTOLYTH 80 ;
12
- Deux GPS de marque MAGELLAN ;
- Deux paires de jumelles de marque TASCO 8 x 40 ;
- Un appareil photo numérique de marque SONY DSC-S650 ;
- Fiche de relevée (annexe n°2) ;
- Et matériels de saisies (stylos, crayons).
II.3.3 Indice kilométrique d'abondance pour les
G. dama mhorr
La largeur de la bande est de 0,3 km (300m), soit
une superficie à couvrir de 2,4 km2 (8 km x 0,3 km). Nous
nous sommes alors proposé de calculer des indices kilométriques
d'abondance (IKA) sur chacun des tronçons T1 et T2. Ceux-ci étant
le rapport du nombre d'individus observés à la distance totale
parcourue exprimée en kilomètres. En effet, effectué
régulièrement dans la même zone et dans les mêmes
conditions, il constitue un bon indicateur de la tendance des populations
animales (augmente, diminue ou stagne). Ils se calculeront par la formule
suivante :
IKA (espèce i) = Nombre de contact avec une
espèce i / Distance totale parcourue (km) (Tsakem, 2005).
II.3.4 Distribution des G. dama mhorr
Afin de déterminer la distribution spatiale des G.
dama mhorr, l'ensemble des données collectées sur cette
espèce a été réorganisé dans chaque quadrat
ou tronçon ainsi que le taux de rencontre ou IKA. Ces observations
géo-référencées ont été
utilisées pour élaborer les différentes zones de
concentration de la faune. Nous pouvons considérer pour cela deux
classes à savoir : moyenne (IKA=0,5) et forte concentration
(IKA>0,5). Cette méthode nous aide de façon pratique à
avoir une idée sur la distribution spatio-temporelle de la faune quand
le nombre d'observations et/ou l'effectif est considéré comme
étant faible. Il pourrait également permettre la production des
cartes de distribution des espèces animales.
II.3.5 Détermination de la structure d'âge
et sexe des troupeaux
La seule connaissance des effectifs d'une population ne suffit
pas à la caractériser. C'est ainsi que l'on s'est
évertué à déterminer le sexe et à un
classement des individus en deux catégories : sub-adultes et adultes en
se basant sur la différence de taille et la blancheur de la tache au
cou. Nous avons constaté que celle-ci est bien claire chez les individus
adultes. Le sex-ratio a été exprimé comme étant le
rapport du nombre de mâles à celui des femelles. Mais
la détermination de ces paramètres
écologiques sur le terrain n'est pas toujours chose facile, cela
nécessite certainement une longue expérience.
II.4 Traitement de données
Le logiciel Word a été utilisé pour le
traitement de texte. Pour la saisie des données et
l'établissement des tableaux et graphiques nous avons fait usage du
logiciel Excel (Office 2007) et du logiciel ArcView GIS 3.2., pour la
cartographie.
II.5 Limites
La hauteur des herbes gêne et réduit le
degré de visibilité, il arrive donc que l'animal soit
repéré mais que l'observation soit difficile. Enfin
l'insuffisance des données continues sur cette population a rendu
l'évaluation de l'évolution de l'effectif approximative, c'est le
premier dénombrement avec une méthode d'inventaire notamment avec
celle des ligne-transects depuis le lâchage en novembre 2003.
13
14
Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 Résultats
III.1.1 Dynamique de la population
III.1.1.1 Constitution du troupeau initial
En 1984 fut réintroduite dans la RSFG un troupeau de
sept (7) Gazella dama mhorr en
provenance de la station de reproduction des antilopes
sahélo-sahéliennes d'Almeria en
Espagne.
Tableau I : Population initiale des
G. dama mhorr à la RSFG.
Sexe
|
N° STD
|
Nom de
baptême
|
N°
enregistrées
|
Date de
naissance
|
Père
|
Mère
|
Mâles
|
176
|
Carrero
|
ALM-157
|
26/07/1980
|
Bigote II
|
Cuernos
|
229
|
Martin
|
ALM-208
|
19/04/1982
|
Delgado
|
Borrachera
|
Femelles
|
39
|
Pilar
|
ALM-30
|
31/03/1975
|
Ramirez
|
Cuellotorcida
|
114
|
Abduela
|
ALM-95
|
22/03/1978
|
Galindo
|
Grandola
|
172
|
Indala
|
ALM-153
|
21/06/1980
|
Pelado
|
Grandola
|
191
|
Clarita
|
ALM-172
|
23/02/1981
|
Quinto
|
Claara
|
241
|
Malva
|
ALM-220
|
25/02/1983
|
Olmedo
|
Separada
|
ALM : ALMERIA Source : RSFG, 1984.
Nous notons que la population fondatrice est composée
de deux (2) mâles pour cinq (5) femelles. Le plus âgé des
mâles avait trois (3) ans et le plus jeune deux (2). Concernant les
femelles, la plus âgée approchait déjà les dix (10)
ans, et la plus jeune avait à peine un (1) an. Les numéros STD
(STUD BOOK) qu'ils portent sont attribués dès la naissance et
servent de référence individuelle dans la base de données
internationale établie pour ces espèces vu leur statut actuel. Ce
marquage est effectué là où ils sont nés et en plus
un nom de baptême leur est souvent attribué.
III.1.1.2 Troupeau actuel
III.1.1.2.1 Dynamique de la reproduction
La population a connu d'importantes variations dès leur
réintroduction, entre 1984-2003,
comme l'indique les figures 1, 2, 3, 4 et 5.
Les données détaillées correspondantes
à ces figures se trouvent respectivement en annexe
4.
8 7 6 5 4 3 2 1 0
9
R2 = 0,346
Transfert,
lachage
Femelles Mâles Tendance
15
Figure 1 : Evolution des naissances des
G. dama mhorr dans la RSFG entre 1984 et 2003.
Sex-ratio %
120
100
40
80
60
20
0
Femelles Mâles
Années
Figure 2 : Proportion mâles et
femelles à la naissance (sex-ratio secondaire) entre 1984-2003 dans la
population des G. dama mhorr à la RSFG.
De 1984 à 2003, année de transfert, c'est au total
105 naissances qui avaient été enregistrées dans la
population des G. dama mhorr avec en proportion 49 femelles et 56
mâles. En observant ces deux figures ci-dessus, nous pouvons relever les
observations suivantes :
? Le nombre de naissance a connu une bonne croissance avec une
forte natalité en 2000 et 2001 ;
? Une chute brutale des naissances en 2003 ;
16
? Le sex-ratio secondaire est biaisé en faveur des
mâles, il est de 1,17 ;
? Le sex-ratio secondaire est pendant cinq années non
consécutives, en faveur des mâles,
sept années en faveur des femelles et sept années
équilibré, donc de 1 :1(50 :50) ;
Nombre
14
12
10
4
2
0
6
8
J F M A M J JAS O N D
Mois
R2 = 0,247
Nb de naissance
Figure 3: Distribution des naissances
par mois dans la population des G .dama mhorr entre 1984 et 2002
à la RSFG.
Nous pouvons constater que les mises bas ont lieu tout au long de
l'année, donc en continue avec un pic en août et un nombre de
naissances bas en novembre.
III.1.1.2.2 Structure de la population
L'effectif actuel est estimé à 13 individus. Le
regroupement par classe d'âge et le sex-ratio tertiaire dont les
résultats bruts et détaillés sont exprimés dans le
tableau 3, annexe 4, est le suivant :
Adultes Subadultes
Classes d'âge
Effectif %
100
20
60
80
0
0
Figure 4 : Structure d'âge de la
population des G. dama mhorr dans la RSFG.
17
L'examen de la figure ci-dessus montre que la population est
nettement dominée par des adultes (92%), très peu de sub-adultes
(8%) et le sex-ratio tertiaire est de 0,85, biaisé en faveur des
femelles.
40
25
20
35
30
15
10
0
5
Mâles Femelles Total
Figure 5 : Evolution de l'effectif de
la population des dama mhorr dans la RSFG.G.
On observe des variations dans l'évolution de
l'effectif de cette population en captivité liées à la
natalité, à la mortalité des sujets et à une
tendance au remplacement du troupeau initial, individus adultes par des jeunes
individus nés dans la RSFG.
III.1.2 Organisation sociale et distribution dans la
RSFG
III.1.2.1 Organisation et comportement social
Nous avons souvent observé des mouvements de
dislocation-reconstitution. En effet, il était rencontré de temps
en temps un groupe composé de quatre individus mâles, des
individus solitaires et un autre groupe composé d'au moins cinq
individus dans lequel se trouvait toujours le plus jeune ou
«sub-adulte». Celui-ci pourrait constituer le «noyau» de
cette population car s'élargissait jusqu'à regrouper neuf
à treize individus. Il semble ne pas avoir de populations distinctes
avec une hiérarchie comme c'est souvent le cas chez cette espèce
grégaire. En conséquence, aucun comportement particulier de
territorialité n'a été observé. Quelque soit leur
activité : alimentation, repos ou simplement mobile, elles sont toujours
sur un qui-vive permanent avec une grande visibilité à distance.
Lorsqu'elles sont surprises ou entendent un bruit suspect, s'arrêtent et
fixent attentivement le regard en direction de la source sonore. Avant de
prendre la fuite on pouvait voir chez l'individu qui regarde une agitation
18
caractérisée par des balancements de la queue,
un marquage de pattes suivi d'un reniflement fort qui ressemble à un
éternuement, signal à la fuite. C'est une course rapide et grands
sauts en présence de hautes herbes en sens opposé au danger. Puis
elles s'arrêtent à une bonne distance en milieu ouvert, en
regardant vers le danger, si aucun mouvement suspect n'est observé elles
reprennent un déplacement normal.
III..1.2.2 Distribution
En vu d'établir une relation entre distribution et
habitat, nous avons tenu à la description des deux transects parcourus
durant ce dénombrement.
Le tronçon représenté par le transect 1
(T1) présente un tapis herbacé bien plus abondant. Il est
rencontré sur presque tout le tronçon et plus fréquemment
en association avec des arbres. La végétation ligneuse est
très dense. Des arbres en majorité de la famille des acacias sont
présents sur la quasi-totalité du parcours, soit «
isolés» mais le plus souvent en « bosquets1 »
formant parfois de vastes zones boisées au sous-bois
dégagé et couvrant une dense strate herbacée (planche 3).
Il est situé sur le passage aménagé pour véhicules
et visites, plus exposé aux intrusions du bétail.
Planche 3 : Végétation du transect 1
(Mbouyou B., 2011)
Le transect 2 (T2) présente quant à lui un
couvert végétal plus contrasté et
généralement moins dense (planche 4).
1 Bosquet : zone boisée isolée de faible
surface, caractérisée par une futaie au sous-bois
dégagé et formant des canopées fermées.
19
Certes, présent sur la quasi-totalité du
parcours mais «steppique2 » et majoritairement «
épars », il est légèrement boisé. On rencontre
une végétation ligneuse faite d'arbres isolés et des
bosquets uniquement qui longent la pleine herbeuse de la côte, formant
une « haie ». On note une forte présence de Euphorbia
balsemifera, de Commiphora africana et du cactus Opuntia
tuna. Cette association restreint les passages et ne favorise pas la
poussée des herbacées.
Planche 4 : Végétation du transect 2
(Mbouyou B., 2011)
Carte 2 : Distribution des G. dama
mhorr dans la RSFG (Mbouyou B., 2011).
2 Steppique : de steppe : formations herbacées
marquées par la prédominance du tapis graminéen
20
Malgré une strate arbustive souvent favorable, la
fréquentation du T1 est moyenne (IKA=0,5) par rapport au T2 avec une
fréquentation forte (IKA=1,125). La densité est de 5
ind./Km2 dans cette partie de la réserve et de 0,01
ind./Km2 par rapport à toute la réserve.
III.1.3 Comportement alimentaire
Au début de l'hivernage il n'y avait pas encore assez
d'herbes, les gazelles étaient souvent rencontrées aux pieds de
Euphorbia balsemifera dont elles arrachaient les écorces pour
accéder à la sève. La strate herbacée est
dominée sur les deux tronçons par Cenchrus biflorus
ou «cram-cram
|
'' d'où la préférence
observée pour les jeunes feuilles, fleurs et jeunes
|
bourgeons des ligneux : Commiphora africana, Euphorbia
balsemifera, Acacia raddiana, Acacia senegal, Acacia seyal, Balanites
aegyptiaca, dans la moindre mesure Acacia nilotica et
Prosopis juliflora, accessibles (planche 5) . Elles s'alimentent
beaucoup plus en matinée (6h30-9h30) qu'en soirée (16h30-19h) et
aucun point d'eau n'a été observé. En fin août
début septembre vu que le niveau de visibilité diminuait de plus
en plus avec la forte densité d'herbes qui devenaient à la limite
envahissante, elles se retrouvaient de temps en temps sur le plateau qui
présentait des surfaces mixtes : nues-herbacées.
Planche 5 : Gazella dama mhorr broutant les feuilles
de Prosopis juliflora et de Acacia sp. (Mbouyou B., 2011)
III.1.4 Facteurs influant sur la taille de la
population
III.1.4.1 Perturbations ou perte de quiétude
Nous nous attèlerons à rappeler un certain
nombre d'évènements qui ont jalonné la vie de cette
population jusqu'à présent. En janvier 2003 furent
transférés neuf individus (4 mâles et 5 femelles) dans la
Réserve de Faune du Ferlo-Nord, immobilisés avec un fusil
anesthésiant après rabattage et confinement. En novembre 2003,
presque 20 ans après leur arrivée dont le but est l'acclimatation
en vue d'une réintroduction, les animaux dont l'effectif a
considérablement augmenté se trouvent encore confinés dans
un enclos d'environ 40 ha se
21
faisant de plus en plus étroit. Deux troupeaux,
Oryx et G. dama mhorr y étaient contenus. En plus de
cette situation, la réserve est confrontée à une
difficulté de financement de l'alimentation des animaux. Ces deux
facteurs vont amener le conservateur en novembre 2003, à lâcher
les animaux dans tout l'espace clôturé (720 ha), pour qu'ils
jouissent d'aliments verts tout en maintenant l'alimentation aux
granulés dans les bacs. La stratégie s'est avérée
efficace puisque les animaux revenaient de temps en temps aux points
d'abreuvement et d'alimentation et cela permettait un suivi continu. En 2006,
des chiens errants entraient dans la réserve et abattaient 5 individus.
En 2009, par le même procédé dans un espace plus grand,
cinq individus furent capturés et envoyés en Mauritanie, seule
une femelle a survécu et quelques jours après deux cadavres sont
découverts. En 2010, une tentative de capture avorte, un individu est
signalé hors de l'aire, il se tord le coup dans la tentative de
rabattage dans la réserve.
III.1.4.2 Réduction de l'habitat
Les témoignages recueillis admettent qu'avant la
clôture cet espace était «déboisé» en
conséquence les animaux étaient souvent aperçus depuis les
locaux de la station. Mais aujourd'hui tel n'est plus le cas. Il y a eu une
régénération de la végétation avec la
prolifération de certaines espèces (Prosopis juliflora,
Euphorbia balsemifera, Acacia sp et surtout du cactus Opuntia
tuna) (planche 6), au détriment de celles habituellement
rencontrées dans cet espace (Tamarinus indica, Salvadora sp.
etc.). Le cactus a été introduit dans la réserve pour
servir de clôture des enclos sans connaissance préalable de la
biologie et de l'écologie de cette espèce.
Planche 6 : Espèces végétales
envahissantes : cactus Opuntia tuna (A) et
Euphorbia balsemiphera (B) (Mbouyou B.,
2011).
22
III.1.4.3 Consanguinité
La consanguinité, (ou endogamie) se
réfère à des phénomènes variés bien
que décrivant tous des situations dans lesquelles l'accouplement se fait
entre individus apparentés (i.e. individus possédant au moins un
ancêtre en commun). Plus fréquente dans des populations de faibles
effectifs.
III.1.4.4 Compétition
La compétition interspécifique est non
négligeable. Car en effet en plus de celle qui pourrait s'exercer avec
le troupeau d'oryx dont l'effectif est croissant, la présence du
bétail domestique dans les mêmes pâturages accroit cette
pression. Le bétail qui profite de la vétusté du grillage
qui facilite également l'entrée des personnes pour la coupe du
bois, pression supplémentaire comme le montre les photos suivantes
(planche 7).
Planche 7 : Divagation du bétail
(C), intrusion humaine(D) et
Oryx dammah (E) dans la RSFG (Mbouyou B.,
2011)
III.1.4.5 Régulation
Certaines populations restent très stables dans le
temps : mécanismes régulateurs forts, qui maintiennent le niveau
de population, quelques soient les variations externes, une situation qui
pourrait être celle de cette population. D'autres connaissent des phases
de croissance. Cette hypothèse ne semble pas prévaloir puisque
depuis 2003, année de lâchage aucune augmentation de l'effectif
n'a été observée mais plutôt un déclin. Un
effectif correspond à une extension de la surface qu'occupe une
population, celle-ci n'est pas illimitée comme le montre la courbe de
croissance d'une population (annexe 5). La limite s'impose
donc à la population. Car en effet, elle ne sortirait pas de l'aire
de distribution (territoire d'équilibre entre les contraintes du
milieu et l'optimum écologique de l'espèce). Dans les deux cas,
les
23
effets de ces mécanismes finissent par stabiliser les
populations autour de la capacité limite du milieu :
densité-dépendance.
III.2 Discussion
III.2.1 Dynamique de la population
Du point de vue de la conservation et de la gestion, le
premier chiffre important pour une population est l'effectif (Rickleifs et
Miller, 2005) mais sa seule connaissance ne suffit pas à la
caractériser. Ainsi le sex-ratio et la structure d'âge de la
population sont des facteurs déterminants de sa dynamique. En effet, le
taux comparé entre mâles et femelles peut affecter le
succès reproductif, pour cela il doit être comme c'est le cas ici,
proche ou de 1 :1, qui définit la «stratégie
évolutive stable» c'est-à-dire la valeur d'équilibre
du sex-ratio, selon le principe de Fisher (Ricklefs et Miller, 2005). Dans ce
cas les individus des deux sexes participent équitablement à la
génération suivante, aucune pression de sélection pour le
modifier. En captivité, les naissances ont lieu toute l'année
donc une reproduction en continue et renouvellement de la population, ceci
montre la perte de la saisonnalité dans la reproduction
détectée chez cette population pour les huit premières
années après sa réintroduction à la RSFG (Jebali,
2008). En liberté, elles sont conditionnées, parmi tant d'autres
paramètres à la disponibilité abondante des ressources
alimentaires (Abaigar et al., 2009). La chute de l'effectif
notée à partir de fin 2003 résulterait du transfert et la
discontinuité des données est liée à l'absence de
suivi après lâchage dans un espace plus grand. La structure
actuelle montre une population en panne de renouvellement,
«vieillissante» avec plus de femelles. Etant donné que dans la
nature le rapport est de 2 ou 4 femelles par mâles (Niang, 1990), cet
écart observé peut entrainer des agressions
intraspécifiques entre mâles. La structure d'âge influe sur
l'accroissement d'une population, car les différents groupes d'âge
ont des capacités de reproduction et des probabilités de
mortalité différentes, d'où la différence entre les
deux sex-ratios. Le faible taux des jeunes ou des sub-adultes risque de
compromettre la viabilité de cette population. A noter que
l'évaluation numérique des populations d'antilopes par
observation directe est très difficile en raison de la
végétation et de la mobilité des animaux. Il est
pratiquement impossible de différencier les animaux observés
(reconnaissance individuelle). Une des expériences souvent citées
et qui démontre la complexité des comptages visuels est celle
d'Andersen (1953), qui étudia le tir total d'une population de 213
chevreuils, alors que forestiers et gardes-chasse expérimentés de
la région en avaient dénombré 70 (Blant, 1987). C'est
ainsi que l'estimation
24
de l'effectif des antilopes vivant dans un secteur
géographique déterminé est le plus souvent exprimé
par des approximations du genre «beaucoup», «rare» ou
«rarissime» (Corson, 2004). En plus la distance de fuite est
estimée à plus de 150 mètres alors que Niang (1990)
l'estimait à 20 mètres en captivité cela montre une
réadaptation à l'état sauvage qui induit une
méfiance de la présence humaine. Cette situation pourrait
être liée à bon nombre de facteurs, présentés
dans la suite.
.
III.2.2 Organisation sociale et distribution de la
population
Ces espèces peuvent passer d'une organisation sociale
à l'autre selon la densité de la population, elle même
dépendant des ressources du biotope (Corson, 2004). Ces gazelles se
retrouvent soit isolées, soit en harems de 5-10 individus (Niang, 1990),
composés d'un mâle dominant, de quelques femelles adultes et des
jeunes ce qui correspondrait à notre groupe «noyau». On
rencontre aussi des «clubs» de mâles (groupe de quatre)
(Beudels-Jamar et al., 2006), ceci confirme nos observations bien que
ces subdivisions soient «temporaires». Cependant, aucune
territorialité n'a pu être observée en cette période
propice à la reproduction et pourtant les mâles sont très
territoriaux durant celle-ci (Le Berre, 1990). La situation de
réintroduction, la pression des prélèvements
aléatoire, l'espace... sont autant de facteurs pouvant modifier cette
structure. Partant du postulat selon lequel «tout comportement
possède des bases adaptatives», cela revient à dire que les
systèmes sociaux sont avant tout des adaptations écologiques
(Ramade, 2008). On pourrait maintenant comprendre qu'on la trouve en groupe
plus important, sur de bons pâturages et aux bonnes périodes
(saison des pluies). Nous pensons donc qu'il s'agit d'une distribution
aléatoire, que les individus sont repartis dans l'espace disponible. En
effet, il est à noter que même dans leurs territoires, les
individus utilisent le plus souvent certaines parties de l'espace que les
autres, les meilleurs endroits (Rickleifs et Miller, 2005), pour s'alimenter et
se reposer par exemple. La présence et la densité d'arbres et
d'herbacées, les facteurs «inaccessibilité» et
«quiétude» paraissent conditionner sa distribution. Ce qui
pourrait expliquer la forte fréquentation au niveau du T2 (IKA2). En
effet la présence des hautes herbes qui diminuent la visibilité
du sous-bois au T1 et ensuite T2 est situé du coté
intérieur de la réserve et qu'il se termine par un plateau. En
plus de la densité d'arbres dans une partie de la réserve, zone
assez éloignée du bruit des voitures, des visites touristiques et
même des intrusions du bétail. Cette population n'occupe
qu'environ 240 ha sur 720 ha soit 33% du territoire. Elles semblent
étroitement liées aux boisements d'acacia et leur cortège,
milieu dans lequel la végétation et le tapis herbacé
restent en meilleur condition et sert surtout de fourrage ou d'abri en
période chaude. Le comportement relatif
25
à la fuite a également été
observé chez d'autres antilopes notamment les impalas, sous-famille des
Aepycérotinae (Breuil M. et al., 1998).
III.2.3 Comportement alimentaire
L'activité alimentaire est plus intense dans la
matinée, plus encore après la pluie, elles profitent certainement
en plus de la sève de Euphorbia balsemifera, des herbes grasses
et de feuilles fraîches pour satisfaire leur besoin en eau à
l'absence de citrouille sauvage (Citrullus colocynthis) dont la
présence n'a pas été notée dans la réserve
et habituellement utilisée pour celui-ci. D'où leur
présence marquée sous le boisement3 prélevant
de l'herbe mais surtout des jeunes feuilles d'acacia et d'autres arbustes
accessibles lorsqu'elles arrivent à se tenir sur leurs pattes
arrière. Elle a un régime mixte qui fut déjà
observé par Le Berre (1990) qui la qualifiait d'être à la
fois un brouteur-paisseur, avec une préférence pour les feuilles,
en particulier d'acacias et son aire de distribution serait
inféodée à ce genre botanique. Aux heures chaudes et en
soirée, elles s'alimentaient moins vue que l'herbe perdait de sa
fraicheur, donc plus souvent observer au repos : soit couchées, soit
immobiles mais sur les quatre pattes sous un houppier ou sur le plateau
probablement pour la rumination. Cette période peut être mise
à profit pour les inventaires.
III.2.4 Facteurs d'influences et de menaces sur la
faune
Toutes les populations changent de taille au cours du temps
(augmente ou diminue). Ce changement de la taille d'une population
dépend du nombre de naissances et de décès dans celle-ci.
Elle augmente chaque fois que le cumul des naissances est supérieur au
nombre de décès, pour une population fermée. Le tout
étant lié au caractère contraignant du milieu et aux
relations milieu-population. Les perturbations subies par cette population ne
sont certainement pas sans effets. La capture des individus devrait
obéir à des procédés tenant compte des relations
sociales au sein de la population. Le fait de capturer les individus par
rabattage, donc de manière aléatoire pourrait déstabiliser
la structure même de la population et entrainer des adaptations et
associations nouvelles qui sont certainement longue à se mettre en
place. De plus dans un milieu qui n'est pas de toute stabilité. D'une
part la régénération du couvert végétal
contribue à la régression des habitats disponibles qui s'exerce
à travers la prolifération du cactus Opuntia tuna et les
associations Euphorbia balsemifera-Commiphora africana qui forment des
«fourrés4». D'autre part, la
vétusté du grillage accroit l'intrusion humaine et celle du
bétail domestique en plus de celui
3 Boisement : Peuplements forestiers d'un biotope
donné.
4 Fourré: massif dense de
végétaux arbustifs dont le branchage des individus qui se
jouxtent est enchevêtré rendant sa pénétration
difficile.
26
déjà présent dans la station. Cette
intrusion accentue la pression et la concurrence sur la faune car ils utilisent
les mêmes abreuvoirs, les mêmes ressources alimentaires et en plus
dégradent le couvert végétal au contraire des G. dama
mhorr qui assurent sa restauration par dissémination des graines
(Beudels-Jamar et al., 1998). Aussi, cette population étant
issue d'un petit nombre de colonisateurs d'un habitat inoccupé par
l'espèce peut perdre de la variabilité génétique du
simple fait du hasard, dans le processus de dérive
génétique : effet de fondation (Ricklefs et Miller, 2005). Nous
allons ici faire allusion à la consanguinité panmictique,
utilisée pour faire référence à la
probabilité non nulle que deux gènes d'un individu soient
identiques par descendance au sein d'une population panmictique de taille
finie, analysent Glémin, (2003); Leberg et Firmin, (2008) (Defazio,
2010). Etant liée à la baisse de l'effectif, la
possibilité de s'apparier avec un partenaire non-apparenté
devient inexistante au fil des générations et conduit à
une hausse de l'homozygotie. Niang (1990) s'inquiétait
déjà des relations parentales de plus en plus étroites
entre ces animaux, issus d'un petit groupe de reproducteur. Il entrevoyait la
consanguinité comme problème inhérent à cette
population. Elle est généralement plus importante dans un petit
effectif et sous des conditions stressantes comme une compétition intra
ou interspécifique élevée, charge parasitaire, privation
ou faible quantité de nourriture etc. Son coût est donc attendu
être moins sévère en captivité qu'en milieu naturel.
Plusieurs auteurs : Kempenaers et al.(1996) ; Laikre et
al.(1997); Eldridge et al.(1999) ; Whiteman et
al.(2006), la considèrent comme néfaste, principalement,
pour toutes les composantes de la survie et de la reproduction tels que la
longévité, la fécondité, la survie des stades
immatures, la résistance aux maladies etc. Son coût a
été quantifié et la reproduction entre parent-enfant ou
frère-soeurs a été considérée comme
augmentant d'environ 33% la mortalité juvénile (Defazio, 2010).
De manière générale la taille d'une population est
régie par des facteurs dépendants de la densité et, dans
certains cas, par des facteurs indépendants de la densité. Les
facteurs dépendants de la densité ont plus d'effet à
mesure que la densité de population augmente, à cause de
l'augmentation de la compétition intraspécifique,
interspécifique ou des maladies en l'absence de prédation. Etant
un système fermé donc espace et aliments en quantité
limitée : notion de capacité limite du milieu c'est-à-dire
le nombre maximal d'individus pouvant vivre dans un milieu donné. Nous
pouvons comprendre qu'il s'agissait peut être d'un effectif trop grand
qui avait été lâché. Toujours est-il que dans ce
genre d'écosystème et en général, les populations
atteignent un seuil de taille, s'y stabilisent et dès lors : nombre de
naissance = nombre décès.
Cet ensemble de facteurs constitue des menaces réelles
qui pèsent sur cette population et peuvent expliquer la situation
vieillissante de son effectif.
27
CONCLUSION
La cuvette de Gueumbeul est mondialement connue pour sa grande
richesse en variété ornithologique, importantes concentrations
d'avocettes et des flamants roses. Les deux bandes forestières
adjacentes à la cuvette constituent des parcelles de
végétation sahélienne mises en défens.
L'étude menée dans la RSFG nous permet de relever des faits
positifs et des faits négatifs inhérents à la
réserve et à l'espèce elle-même. De manière
générale, ces parties sont aptes à accueillir la faune
sahélienne menacée de disparation d'où sa vocation
d'être un centre d'acclimatation et de restauration de cette faune pour
une réintroduction en milieu naturel.
En ce qui concerne les résultats, l'activité
alimentaire ou d'alimentation est plus intense en matinée qu'en
soirée et l'effectif est estimé à treize individus. Cette
baisse de l'effectif reflète un certain nombre de pesanteurs
(consanguinité, réduction de l'espace exploitable, la
compétition interspécifique, la perte de quiétude...).
La structure d'âge montre une population vieillissante avec un taux
comparé mâles et femelles relativement équilibré. La
répartition spatiale de cette espèce semble influencée par
des facteurs «inaccessibilité» et «quiétude».
La zone la plus fréquentée est située au centre, loin de
la piste aménagée pour des visites, qui constitue la zone avec
une faible fréquentation. Ces résultats demandent dans
l'immédiat des mesures et un plan d'aménagement pour une gestion
durable des effectifs, de la faune et du site. Cette population est soumise
à des facteurs déjà identifiés comme à
l'origine de la réduction de son effectif mondial et l'entrainant vers
une extinction. Son statut pourrait être le suivant : EN A2c, B1a, bi
établi selon les catégories et critères de l'UICN 2001
(Version 3.1). Signifiant qu'elle est confrontée à un risque
d'extinction imminent à «l'état sauvage» (EN), est en
diminution passée de 35 à 13 individus en 9 ans soit une
réduction d'environ 63% de l'effectif, une réduction de l'aire
d'occupation (A2c) et une aire de fréquentation de 2,4 km2,
fragmentée et en diminution (B1a, bi). Dans la suite de ce programme de
réintroduction il convient de fixer la durée des
différentes étapes de l'élevage en captivité et de
les appliquer bien que cela ne soit pas facile à déterminer, vu
que les budgets alloués à cette politique ne cadrent pas toujours
avec les besoins. On pourrait se demander à la longue si nos Etats,
malgré cette volonté de participer au maintien d'une certaine
faune disposeraient toujours des moyens pour supporter les coûts de cette
politique.
28
Recommandations et perspectives pour une gestion
durable
Au regard de la bibliographie sur la biologie de la
conservation et des observations faites nous faisons des suggestions suivantes
:
> Renforcer le suivi-évaluation des effectifs des
différentes espèces réintroduites et en particulier les
G. dama mhorr de préférence tous les ans et avant chaque
hivernage. Ainsi, visualiser l'évolution de la dynamique de cette
population;
> Poser une nouvelle clôture de grillage
galvanisé ;
> Surveiller des intrusions humaines et de divagation du
bétail ;
> Evaluer de la charge ou de la pression des herbivores
domestiques, les relations entre ceux-ci et les animaux de la réserve en
général, sur les plans écologiques et sanitaires ;
> Procéder au défrichage du cactus, des pieds
de Euphorbia, et aux éclaircies de certains ligneux;
> Renforcer cette population par l'apport d'individus
d'autres «population-puits», cela introduirait certainement une
variabilité génétique importante dans la population et
ainsi lutter contre la consanguinité ;
> Installer des postes d'observations à vue
panoramique sur l'ensemble du site pour éviter de perturber la
quiétude des animaux par des visites (touristiques) déjà
à l'origine de l'éloignement des animaux ;
> Accroitre du périmètre pour augmenter la
capacité de réception ;
> Réduire les apports d'eau et planter dans cette
partie des espèces végétales à forte teneur en eau
comme la citrouille sauvage Citrullus colocynthis ;
> Doter la station d'un laboratoire équipé
pour des besoins d'analyse et de recherche ;
> Renforcer les capacités des gestionnaires des
aires protégées, les techniciens et les éco gardes en
gestion de l'élevage en captivité et de l'écologie des
antilopes Sahélo-sahéliennes;
> Estimer la taille minimale de population viable, pour
laquelle une population a une probabilité de survie de 90% sur 100 ans
à partir du moment où elle atteint un certain seuil. Outil
proposé par Shaffer (1981) pour la gestion des petites populations
(Corson, 2004).
29
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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2009. Proposition d'aménagement et de gestion d'un centre
d'élevage des gazelles en captivité. Projet de Coopération
Internationale Hispano-Algérienne (AECI- MESRS) Ref :
A/011012/2007.Rapport Scientifique-Technique.
Almeria(Espagne)-Bejaia(Algérie) Avril 2009 ; iii+ 54p.
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environnementale stratégique et plan de gestion environnementale et
sociale associé (PGES), Rapp. A.D.C / St-Louis, 187 : 59-62.
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Sénégal en aval du barrage Diama : mutations récentes et
problématiques de conservation des ressources naturelles dans les aires
protégées du Gandiolais(Cas de la RSFG). Mem.Univ. Gaston BERGER
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R.M., 1998. Plan d'action pour la concervation et de restauration
des Antilopes Sahélo-Sahariennes. CMS Technical Series Publication
N°. 4, 90p.
5. Beudels-Jamar, R. C., Devillers, P., Lafonatine,
R.M., Devillers-Terschuren, J. et Beudels, M.O., 2006. Les
Antilopes Sahélo-Sahariennes. Statuts et Perspectives. Rapport sur
l'état de conservation des six Antilopes sahélo-sahariennes.
Ed. Action Concertée CMS ASS. 2d édition. CMS Technical Series
Publication N°. 11, 2005. UNEP /CMS Secrétariat, Bonn,
Allemagne.124p.
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1996. Le guide illustré de l'écologie. Éd. de la
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faune sahélo-saharienne et tentative de réintroduction
d'antilopes dans des habitats restaures: cas de l'oryx algazelle (oryx
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réserve de faune du Ferlo nord (Sénégal). Th. Ecole
Doctorale « Sciences de la Nature et de l'Homme ». 355 : 210-222p.
12.
30
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statut de conservation des gazelles dama dans le Sud Tamesna, Mali (06 - 18
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Mém. Ecol. des Métiers du Tourisme(Sénégal).
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19. Sidibe, I., 1997. Evaluation relative
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Webographie
http://www.cms.int/publications/tech_series.htm;
www.data.uicn.org/dbtw-wpd/edocs/2001-032-Fr.pdf
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www.secheresse.info/spip.php?article11194 (03 /10 /2011) ;
memoireonline.com ;
http://www.book.google.sn
viii
Annexe 1 :
Planche 1: Principales espèces autochtones de la
RSFG (Gauche : Singe rouge ; Milieu : Tortue terrestre ; Droite :
Phacochère, source :PG RSFG, 2010).
Planche 2 : Espèces réintroduites dans
la RSFG, de gauche à droite : Oryx dammah(source :PG RSFG,2010) ;
Addax nasomaculatus (source :PG RSFG,2010) et Gazella dorcas (source :Mbouyou,
RSF juillet 2011).
Annexe 2 Le Nanguer
Figure 7 : Le Nanguer de Boufon(1764) dans Jébali,
2004.
ix
x
Annexe 3 :
|
Fiche de saisie d'observations des gazelles
dama
|
|
Nom de l'observateur
Heure départ
: Type d'observation :
: . Heure arrivée :
|
Dates
|
N° d'obs.
|
Transect
|
Heure
|
Visibilité
|
Taille du groupe
|
Sexe/ Classe d'âge
|
Dist
|
Compt.
|
GPS
|
Ad
|
Sad
|
Je
|
27/6/11
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1
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2
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3
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4
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4
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30/9/11
|
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Dist.(distance) ; Compt.(comportement) ; Act.(activités) ;
Ad.(adulte) ; Sad.(sub-adulte) ; Je.(jeune)
|
XI
Annexe 4 :
Tableau I : Evolution des naissances dans la population des
G. dama mhorr de 1984-2004, à la RSFG (source : RSFG,
Niang, 1990 ; Jébali, 2004
Années
|
Nb
naissance
|
Sexe
|
Sex-ratio à la naissance
|
F
|
M
|
1984
|
1
|
1
|
0
|
0 :1
|
1985
|
1
|
1
|
0
|
0 :1
|
1986
|
4
|
2
|
2
|
2 :2
|
1987
|
2
|
1
|
1
|
1 :1
|
1988
|
3
|
0
|
3
|
3 :0
|
1989
|
4
|
2
|
2
|
2 :2
|
1990
|
2
|
1
|
1
|
1 :1
|
1991
|
3
|
2
|
1
|
1 :2
|
1992
|
4
|
2
|
2
|
2 :2
|
1993
|
3
|
2
|
1
|
1 :2
|
1994
|
7
|
2
|
5
|
5 :2
|
1995
|
7
|
4
|
3
|
3 :4
|
1996
|
6
|
3
|
3
|
3 :3
|
1997
|
6
|
3
|
3
|
3 :3
|
1998
|
8
|
3
|
5
|
5 :3
|
1999
|
8
|
2
|
6
|
6 :2
|
2000
|
11
|
3
|
8
|
8 :3
|
2001
|
11
|
5
|
6
|
6 :5
|
2002
|
8
|
6
|
2
|
2 :6
|
2003
|
1
|
1
|
0
|
0 :1
|
2004
|
5(dont 2 indéterminées)
|
3
|
x
|
|
...
2011
|
|
|
|
|
Total
|
105
|
49
|
54
|
Sex-ratio global pour la période 1984-2003: 1,17
|
Tableau II : Distribution des naissances par mois dans la
population des dama entre 1984 et 2002 à la RSFG.
Mois
|
Nb de naissance
|
J
|
11
|
F
|
8
|
M
|
10
|
A
|
10
|
M
|
8
|
J
|
7
|
J
|
9
|
A
|
12
|
S
|
6
|
XII
Tableau III : structure actuelle de la population des G. dama
mhorr dans la RSFG.
Classe d'âge
|
Adultes
|
Subadultes
|
Mâles
|
Femelles
|
Mâles
|
Femelles
|
Effectif
|
6
|
6
|
|
1
|
Total
|
12(92%)
|
1(8%)
|
Tableau IV : Evolution de l'effectif de la population des G. dama
mhorr dans la RSFG
Périodes
|
Effectif des gazelles
|
Sources
|
Mâles
|
femelles
|
Total
|
1984
|
2
|
6
|
08
|
Niang, 1990
|
1985
|
2
|
5
|
07
|
1986
|
2
|
6
|
08
|
1987
|
4
|
7
|
11
|
1988
|
4
|
4
|
08
|
1989
|
5
|
5
|
10
|
1990
|
5
|
5
|
10
|
1991
|
5
|
6
|
11
|
Sidibe, 1997
|
1992
|
8
|
5
|
13
|
1997
|
7
|
12
|
19
|
2002
|
|
|
32
|
Jébali, 2004
|
2003
|
|
|
35
|
Ecogardes
|
2007
|
|
|
22
|
2011
|
6
|
7
|
13
|
Mbouyou,2011
|
Annexe 5
Figure 8 : Courbe de croissance d'une population :
modèle théorique selon Fischesser & Dupuis-Tate, 1996.
XIII
VIII
Résumé
Mondialement, la population des Gazelles dama mhorr
est en danger d'extinction. Les projets de renforcement de leur population
ou leur réintroduction ont pour but de rétablir des effectifs
suffisants et stables mais aussi bénéfiques pour la restauration
du couvert végétal. Ainsi le travail qui a été
mené du 29 juin au 30 septembre 2011 dans la Réserve
Spéciale de Faune de Gueumbel (RSFG) portant sur la gestion des
populations animales, a permis l'acquisition de données
supplémentaires. En effet, de 1984 à 2003 ces gazelles vivaient
en enclos, depuis novembre 2003 en raison des difficultés de nourrissage
et de l'effectif grandissant, elles sont mises en liberté dans l'espace
clôturé. L'objectif de cette étude est de fournir des
informations nécessaires pour la gestion durable de cette faune. La
démarche méthodologique a consisté à effectuer un
suivi écologique, à évaluer l'effectif de la population et
étudier le comportement alimentaire des Gazelles dama mhorr sur
le terrain et à exploiter les informations bibliographiques.
Il s'agit d'observations directes à pied par la
méthode des transect-linéaires. L'effectif est estimé
à treize individus dont 6 mâles et 7 femelles avec 92% adultes et
8% sub-adultes. Au terme de cette étude, il a été
formulé des recommandations pour une meilleure conservation de ces
gazelles par : la restauration de leur habitat, la réduction des
perturbations d'origine anthropique et la mise en place d'un bon système
de suivi-évaluation des variations de la taille des populations.
Mots clés : Gazelle
dama mhorr, Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul,
comportement, structure d'âge, sex-ratio, écologie.
Abstract
Globally, the population of Gazella dama mhorr is in
danger of extinction. The strengthening projects of heir population or heir
reintroduction are for goal to reestablish adequate and stable workforce but
also beneficial for the restoration of vegetable covered. And the work that was
conducted june, 29 to september, 30 2011 in the Gueumbeul Special Reserve of
Fauna (GSRF) based on management of animals populations resulted in acquisition
of additional data. Indeed, from 1984 to 2003 those Gazella lived in pens,
since november 2003, given difficulties of feeding and growing workforce, they
are released into the fenced area. The objective of this studied is to produce
necessary information's for lasting management of this wildlife. Methodological
reasoning consisted to carry out ecological monitoring, to assess the
population's workforce, to study feeding behavior of Gazella dama mhorr
and to exploit literature information's. It is direct observation to go on
foot by line-transect method. Their workforce is estimated that 13 individuals
of whom 6 male and 7 female with 92% adults and 8% sub adults. At the end of
this study, it was made recommendations for better conservation of those
Gazella by: restoration of their habitat, reduction of anthropogenic
disturbances and the establishment of a good system of monitoring and
evaluation of changes in population size. .
Keys word: Gazella dama
mhorr, Gueumbeul Special Reserve Fauna, behavior, age structure, sex
ratio, ecology.
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