REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE DE KINSHASA
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE
FACULTE DE MEDECINE
Département de Biologie
Médicale
B.P. 123 Kinshasa XI
DEPISTAGE DE LA DEPRESSION CHEZ LA FEMME ENCEINTE A
KINSHASA
MBOMA Michaël
Gradué en Médecine
Travail de fin d'étude présenté et
défendu en vue de l'obtention du titre de Docteur en Médecine
Chirurgie et Accouchement
Directeur : Professeur Dr. MAMPUNZA MAMIEZI
Samuel
ANNEE ACADEMIQUE 2010-2011
1. DEDICACE
Notre travail est dédié à notre famille
aussi bien restreinte qu'élargie ;
A nos amis et proches : Steve MAYIDI, Hugo MILAMBO, Sylvie
NDONGALA.
2. REMERCIEMENTS
A l'issue de notre formation au 2ème
cycle de médecine, il nous est un agréable devoir de remercier
tous ceux qui ont contribué à cette tâche. Qu'ils trouvent
tous ici l'expression de notre profonde gratitude. Nos remerciements
s'adressent d'abord :
Aux membres du comité de Gestion de
l'Université de Kinshasa qui ont permis le déroulement harmonieux
de cette année académique.
Au bureau facultaire de Médecine pour la bonne
organisation de notre formation.
A tous nos maitres de la faculté de médecine
de l'université de Kinshasa pour la qualité des enseignements
dont nous avons bénéficié.
Au Professeur Docteur MAMPUNZA MAMIEZI Samuel en
particulier pour avoir accepté de diriger ce travail malgré ses
multiples occupations. Ses remarques pertinentes et ses conseils scientifiques
nous ont été forts appréciables.
Nos remerciements s'adressent ensuite aux co - directeurs Dr
IMBULA Brigitte et Dr BANZULU pour leur inconditionnel encadrement et
assistance en vue de l'élaboration de ce travail.
Nos remerciements s'adressent enfin :
Aux superviseurs de l'Hôpital provincial
général de référence de Kinshasa et au Centre
Neuro-Psycho-Pathologique de l'Université de Kinshasa pour l'ensemble
de connaissances que nous avons acquises au sein de leurs
institutions ;
A nos parents : MAZIETA Jean Pierre dit
« EZAN » et MBOMA MAMPUYA Cadhy;
A nos soeurs, frères et amis : Olivier MBOMA,
Sarah MAZIETA, Mathilde MAMPUYA, Francine MBOMA, Daddy MOLISHO, Marlène
MPONGO, Patcho MAVITA, Eddy Sox KABWE, Marc OLEKA, François SUMBULA,
Bob-Trésor KALEMA et Joël NGBENGULE.
3. LISTE DES ABREVIATIONS
- AVC : Accident Vasculaire Cérébral
- AVK : Anti Vitamine K
- CNPP : Centre Neuro Psycho Pathologique
- CPN : Consultations Pré Natales
- DSM-IV : Diagnostic and Statistical Manual,
Revision 4
- EMS : Evènement Majeurs Stressants
- G O : Gynéco Obstétricaux
- ISRS : Inhibiteur Spécifique de la Recapture de la
Sérotonine
- OMS : Organisation Mondiale de la Santé
- PMC : Psychose Maniaco Dépressive
- SPA : Substance psycho-active
4. LISTE DES TABLEAUX FIGURES
1. Tableau de la répartition des sujets par tranche
d'âge ;
2. Tableau de la répartition des femmes enceintes selon
le score au test de GOLDBERG ;
3. Tableau de la répartition de la dépression
à l'âge de la grossesse ;
4. Tableau de la répartition de la dépression
aux antécédents gynéco -obstétricaux (avortement et
césarienne) ;
5. Tableau de la répartition de la dépression
à l'état civil ;
6. Tableau de la répartition de la dépression au
désir de grossesse :
7. Tableau de la répartition de la dépression
à la consommation des substances psycho actives pendant la
grossesse ;
8. Tableau de la répartition de la dépression
dans les milieux dans lesquels ont grandi nos sujets ;
9. Tableau de la répartition de la dépression
aux complications médicales pendant la grossesse ;
10. Tableau de la répartition de la dépression
aux évènements majeurs stressants au cours de la grossesse.
5. TABLE DES MATIERES
1.
DEDICACE...........................................................................
i
2.
REMERCIEMENTS................................................................
ii
3. LISTE DES
ABREVIATIONS................................................... iii
4. LISTE DES TABLEAUX
FIGURES.......................................... iv
5. TABLE DES
MATIERES......................................................... v
6.
RESUME..............................................................................
vi
7.
INTRODUCTION...................................................................
1
1. ENONCE DU
PROBLEME................................................. 1
2. INTERET ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE........................
1
3.
OBJECTIFS :....................................................................
2
-
GENERAUX......................................................... 2
-
SPECIFIQUES...................................................... 2
CHAPITRE I :
GENREALITES............................................ 3
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODE......................... 9
CHAPITRE III :
RESULTATS................................................ 11
CHAPITRE IV :
DISCUSSIONS............................................. 17
CHAPITRE V :
CONCLUSION ............................................. 19
CHAPITRE VI : RECOMMENDATIONS..................................
20
CHAPITRE VII : LIMITE DE
L'ETUDE.................................... 21
CHAPITRE VIII : REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............. 22
ANNEXES....................................................................................
24
6. RESUME
Pour contribuer à l'amélioration de la prise en
charge de la dépression chez la femme enceinte à Kinshasa, nous
avons réalisé un travail de dépistage de la
dépression chez la femme enceinte à l'HPGRK.
Objectif général :
- Dépistage de la dépression chez la femme
enceinte à Kinshasa
Objectifs spécifiques :
- Déterminer les causes de la dépression chez la
femme enceinte à Kinshasa
- Décrire les symptômes de la dépression
chez la femme enceinte à Kinshasa
MATERIELS ET METHODE :
Nous nous sommes servis d'un protocole de recherche auquel
nous avons adjoint le test de Goldberg modifié qui est coté
à 9. Ce protocole nous a permis de questionner un échantillon de
100 femmes enceintes pendant les CPN à l'Hôpital Provincial
Général de Référence de Kinshasa (les jours
impairs : lundi, mercredi et vendredi) pendant la période du 19
novembre au 14 décembre 2012.
RESULTATS
De notre échantillon de 100 femmes enceintes
questionnées, il en découle ceci : 40% femmes ont
présenté durant les semaines avant notre entretien des signes de
dépression ne nécessitant pas une surveillance ou un traitement;
52% femmes dont l'âge varie entre 22 et 38 ans, ont
présenté durant les semaines précédant notre
entretien une dépression nécessitant une surveillance
médicale; Seulement 8% ont présenté la dépression
nécessitant une prise en charge médicale; Les facteurs tels que
des sentiments négatifs ou ambivalents par rapport à la
grossesse, les antécédents gynéco-obstétriques, le
niveau d'étude, la profession et l'état civil sont les
éléments déterminants dans l'installation de la
dépression.
Conclusion :
La dépression pendant la grossesse est une pathologie
fréquente, potentiellement grave en l'absence de traitement. La
validation d'outils de dépistage est souhaitable. La décision
d'un traitement médicamenteux ne devrait pas être retardée
pour les formes sévères. Pour les formes modérées,
le choix thérapeutique pourrait pencher en faveur d'approches non
médicamenteuses moins délétères, au premier rang
desquelles les psychothérapies, dont une évaluation plus
approfondie est souhaitable.
7. INTRODUCTION
7.1 ENONCE DU PROBLEME
La lecture permet d'ajouter une infinité
d'émotions, d'expériences fictives, de remarques qui ne sont pas
de nous, à ce que nous sommes et à ce que nous pouvons être
(1). Il sera dorénavant de coutume que les étudiants finalistes
en médecine rédigent un travail de fin d'étude, un
mémoire.
En ce qui nous concerne, nous avons choisi de travailler sur
La dépression qui est une des maladies la plus handicapante parmi les
troubles de la santé mentale. Selon les prévisions de l'OMS, elle
sera le deuxième problème de santé le plus grave
(invalidante ou incapacitante), troisième maladie au monde après
les affections cardiovasculaires et les cancers d'ici 2020(2).
La dépression est une maladie fréquente chez les
femmes en âge de procréer (environ 22%) et cette fréquence
est particulièrement importante pendant la grossesse et la
première année qui suit l'accouchement. Durant ces
périodes, la dépression peut avoir des conséquences
néfastes tant pour la femme que pour son enfant ou pour les autres
membres de la famille. Non diagnostiquée ou non traitée, la
dépression cause d'importantes souffrances et peut entrainer le suicide
(près de 70%) (2, 3).
En Europe, précisément en Belgique, 15 à
20% des femmes enceintes présentent des symptômes
dépressifs, d'où l'ampleur des conséquences de ce trouble
lorsqu'il n'est pas pris en charge (2).
En Afrique, particulièrement au Togo, la
dépression masquée (89,96%), la dépression agitée
(65,22%), la dépression atypique (54,96%), la mélancolie (36,96%)
sont les différents types de dépression diagnostiqués chez
les femmes enceintes. Le mauvais climat affectif familial (47,28%), les
difficultés financières et économiques (54,35%), la
grossesse non désirée (50,00%), l'anticipation négative de
l'accouchement (48,90%), les avortements successifs précédents la
grossesse (54,34%), sont autant de facteurs qui rendent les femmes
dépressives pendant la grossesse et les troubles psychologiques sont
plus fréquents chez les gestantes d'âge jeune (15 à 29ans)
et les primigestes (4).
Au cours de la grossesse, la dépression s'accompagne
fréquemment d'autres difficultés émotionnelles telles que
l'anxiété qui peut avoir un impact négatif à long
terme sur le développement cérébral du foetus. Une
minorité de femmes et de fournisseurs des soins comprennent que la
grossesse peut déclencher un épisode dépressif avec comme
symptômes : crises de larmes, manque de sommeil, perte de la joie de
vivre et crises de paniques (5). Les femmes ayant connu un avortement à
leur première grossesse courent un risque plus important de souffrir
ensuite d'une longue dépression clinique lors de leurs prochaines
grossesses par rapport à celles qui ont poursuivi leur première
grossesse jusqu'au terme(5).
7.2 INTERET DU SUJET ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
L'intérêt de notre étude est de
dépister la dépression chez la femme enceinte en vue d'une
meilleure prise en charge de la mère, de son futur bébé et
des troubles de l'interaction mère - bébé.
En effet, les symptômes de la dépression chez la
femme enceinte sont souvent confondues avec les manifestations physiologiques
et psychologiques de la grossesse, d'où la difficulté de
diagnostic et une prise en charge tardive.
7.3 OBJECTIFS
Objectif général :
Dépister la dépression chez la femme enceinte
à Kinshasa.
Objectifs spécifiques
- Déterminer les causes de la dépression chez la
femme enceinte à Kinshasa
- Décrire les symptômes de la dépression
chez la femme enceinte à Kinshasa
CHAPITRE I : GENERALITES
I.1 DEFINITIONS DES TERMES
I.1.1 LA DEPRESSION
Le terme « dépression » vient du
latin DEPRESSIO qui signifie « enfoncement », recouvre au
moins trois significations. Il peut se rapporter à un symptôme, un
syndrome ou une entité nosologique qui se manifeste par une perte
durable de l'élan vital (lassitude, dépréciation de soi,
pessimisme, etc.) (6).
En tant que symptôme, ce terme désigne un
état de fatigue qui ne cède pas au repos
Les syndromes dépressifs peuvent être
définis comme des états pathologiques centrés par une
altération pathologique de l'humeur, orientée dans le sens de la
tristesse.
État pathologique caractérisé par une
humeur triste et douloureuse associée à une réduction de
l'activité psychomotrice et à un désintérêt
intellectuel (7).
Dans son usage familier, le terme dépression peut
recouvrir des états très divers allant du simple « passage
à vide » à des troubles psychiatriques plus
sévères. La sémiologie des syndromes dépressifs est
centrée par une triade symptomatique associant l'altération
pathologique de l'humeur (trouble fondamental), l'inhibition psychomotrice ou
ralentissement et des signes somatiques exprimant l'atteinte des fonctions
instinctuelles. (7)
Le déprimé est, de façon très
constante, dans l'impossibilité d'éprouver le sentiment habituel
de satisfaction ou de plaisir dans ses relations avec son entourage ou dans ses
activités, y compris celles qui étaient les plus investies
auparavant (4).
La diminution de l'acuité des éprouvés
affectifs («émoussement » affectif) est souvent
douloureusement ressentie et vécue sur un mode de culpabilité
lorsqu'elle touche aux êtres les plus proches et les plus chers (8).
Contrairement à la déprime passagère, la
dépression
(ou
dépression
nerveuse) est un état de profonde détresse qui dure. Elle se
caractérise par l'association durable de plusieurs symptômes comme
une modification importante de l'
humeur
(tristesse permanente), une perte de motivation, une souffrance parfois
insupportable et un ralentissement des gestes de la vie courante. La personne
malade a un sentiment d'inutilité et d'
impuissance,
avec des idées morbides, voire suicidaires (9).
Maladie aux multiples facettes, la
dépression
est parfois difficile à déceler. La personne qui en souffre
refuse de voir ses symptômes, ou en sous-estime l'importance. Elle ne
veut pas se plaindre, se dit que « ça va passer ».
C'est la raison pour laquelle l'entourage peut jouer un rôle primordial
dans le
diagnostic de la
maladie (13, 16).
I.1.2 GROSSESSE
La grossesse, la gestation ou la gravidité, est
définie comme l'ensemble des phénomènes tant
physiologiques, anatomiques, affectifs, hormonaux et psychologiques se
déroulant entre la fécondation et l'accouchement, durant lesquels
l'embryon, puis le foetus, se développe dans l'utérus maternel
(6, 7, 15).
La grossesse active chez les femmes enceintes des processus
psychiques complexes, nécessaires à la préparation
à l'arrivée du bébé et au processus d'acquisition
de l'identité de parent. Les futures mères ont fréquemment
des remémorations de leur enfance, de leur relation à leurs
propres parents, des aspects qu'elles ont appréciés ou
trouvés difficiles. Ces souvenirs plus on moins modifiés de leur
enfance permettent aux femmes enceintes de se créer des
représentations de leur futur enfant et d'elle-même en tant que
mère et de se préparer à leur futur rôle parental.
Toutefois, le passé de la femme enceinte peut parfois parasiter ces
représentations, au point de la bouleverser émotionnellement et
d'être à l'origine de symptômes dépressifs ou anxieux
importants (17, 18).
I.2 PARTICULARITES DE LA DEPRESSION CHEZ LA FEMME
ENCEINTE
A la complexité de ces transformations psychiques
viennent parfois s'ajouter des événements ou conditions de vie
stressantes qui augmentent le risque de troubles anxieux et/ou
dépressifs: tensions dans le couple ou absence de partenaire, grossesse
non désirée, deuils récents, précarité et
condition sociales, abus d'alcool. Des événements de vie
indésirables durant l'enfance tels que les mauvais traitements, les abus
sexuels et la négligence sont plus fréquents chez les femmes
déprimées. Enfin, l'existence d'états dépressifs
passés, une histoire familiale de dépression, notamment de
troubles bipolaires, constituent des facteurs de risque majeurs pour la
dépression périnatale (8).
Les symptômes de la dépression durant la
période de grossesse sont semblables à ceux d'épisodes
dépressifs d'autres périodes de la vie mais ils peuvent
être plus difficiles à distinguer des manifestations physiques
associées à la grossesse (variations du poids, manque de sommeil
ou absence d'énergie), ce qui explique pourquoi la dépression
pendant la grossesse n'est souvent pas diagnostiquée ni traitée,
d'où l'intérêt d'un dépistage systématique
(11).
I. 3. CONSEQUENCES DE LA DEPRESSION
v Chez la femme
- le suicide : Il est le risque majeur de la
dépression (3);
- Les abus de drogues ou d'alcool (conduites
additives) (7);
- L'augmentation du risque des maladies cardiovasculaires et du
diabète par le fait que les personnes dépressives sont aussi
moins portées à faire de l'exercice physique et à bien
manger ;de plus, certains médicaments peuvent accroitre
l'appétit et occasionner un gain de poids, d'où le risque de
diabète type 2 et de maladies cardiovasculaires (7).
- L'altération du rôle parentéral et
accroissement des troubles de l'adaptation et de la psychopathologie (14,
16);
- Les conflits familiaux ou professionnels, isolement social.
La souffrance liée à la dépression a
un impact négatif sur l'image que la femme enceinte a d'elle-même
et sur sa confiance en ses capacités maternelles. Cette situation
engendre fréquemment des sentiments de honte et de culpabilité
qui entravent l'accès à une identité maternelle positive
(15).
v Chez l'enfant
- Retard de croissance, prématurité et de futurs
retards du développement de l'enfant (9).
- Problème d'adaptation, trouble de l'humeur
- Passivité, repli sur soi, adoption d'un comportement
autorégulé (regarder ailleurs, sucer le pouce,...) ;
- Désorganisation des profils d'attention et
d'éveil (9);
- Baisse des activités intellectuelles (plus
marquée chez les garçons) (10);
- Augmentation de la vulnérabilité à une
psychopathologie, y compris les troubles affectifs (11, 12);...
Il est prouvé que la dépression maternelle
contribue à de multiples problèmes de développement chez
le jeune enfant, notamment à une altération fonctionnelle sur les
plans cognitif, social et scolaire. Les enfants dont la mère souffre de
dépression sont au moins de deux à trois fois plus à
risque de connaître des problèmes d'adaptation, y compris des
troubles de l'humeur. Même les bébés de mère
dépressive sont plus capricieux et inactifs, répondent moins aux
expressions du visage et de la voix et ont un taux d'hormones de stress plus
élevé que les enfants de mères non dépressives (9,
11).
I.4 LES SYMPTOMES
Les symptômes de la dépression sont :
· Réduction d'intérêt et/ou de
plaisir dans les activités, y compris le sexe, sentiments de
culpabilité, de désespoir et d'insignifiance
· Pensées suicidaires (récurrentes)
· Perturbation de sommeil (insomnie ou hypersomnie)
· Trouble de l'appétit et des variations
pondérales.
· Constipation.
· Difficultés d'attention/concentration
· Énergie diminuée ou fatigue non
expliquée
· Perturbations psychomotrices
B - FORMES CLINIQUES :
1- Formes évolutives
· L'épisode dépressif ;
· Dépressions récurrentes ;
· Dépressions chroniques ;
· Dépression résistante ;
· Dépressions mélancoliques : au sens
de la nosologie classique, le terme de mélancolie renvoie aux
épisodes dépressifs de la psychose maniaco-dépressive
(PMD).
· Dépressions délirantes : Deux
formes de dépression délirante sont décrites.
Les dépressions avec caractéristiques
psychotiques congruentes à l'humeur regroupent les idées
délirantes mélancoliques classiques, à thème de
ruine ou d'indignité, de culpabilité et de punition
méritée ou encore de nihilisme et de transformation corporelle
(le classique syndrome de Cotard).
2- Formes suivant le terrain ;
ï Dépressions de l'enfant et de
l'adolescent ;
ï Dépressions chez la femme.
3- Formes étiologiques :
ï Dépressions symptomatiques ou
secondaires ;
ï Dépressions primaires : les classifications
diagnostiques modernes retiennent principalement 2 grands groupes de troubles
dépressifs majeurs de l'humeur.
Au trouble bipolaire est opposé le trouble
dépressif majeur (unipolaire) caractérisé par la survenue
d'un épisode unique ou, plus souvent, d'épisodes
récurrents de dépression.
À ces 2 grands ensembles s'ajoutent des formes
mineures de dépression caractérisées par une
évolution chronique, trouble dysthymique et trouble cyclothymique.
I.4 CRITERES DIAGNOSTIQUES
Les critères diagnostiques de la dépression sont
classés en critères spécifiques et en critères non
spécifiques selon DSM-IV-TR. La présence d'au moins 5
critères est nécessaire pour affirmer le diagnostic de
dépression dont au moins 2 dans les critères spécifiques
doivent avoir été présents pendant une même
période d'une durée de deux semaines, presque chaque jour et
avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement
antérieur.
v Critères spécifiques :
- humeur dépressive ;
- pertes d'intérêt ou de plaisir pour les
activités ;
- sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
excessive ou inappropriée ;
- idées suicidaires récurrentes.
v Critères non spécifiques :
- trouble du sommeil : insomnie ou hypersomnie ;
- agitation ou un ralentissement psychomoteur ;
- troubles de l'appétit : appétit
diminué ou augmenté avec perte ou gain de poids ;
- difficulté de concentration ;
- fatigue ou perte d'énergie.
I.5 TRAITEMENT DE LA DEPRESSION
Nous avons comme moyens de traitement :
- la pharmacothérapie ;
- la psychothérapie ;
- la sismothérapie
1. PHARMACOTHERAPIE
· Traitement initial
- Basé sur la prescription d'un
antidépresseur, de préférence un ISRS (peu d'effets
secondaires) ;
L'antidépresseur peut être associé
à des anxiolytiques ou neuroleptiques en début du traitement
pour prévenir le risque de passage à l'acte lié à
la recrudescence de l'angoisse concomitante à la levée de
l'inhibition (3).
· Traitement d'entretien
- Traitement préventif de 3 à 5 ans,
préconisé quand le patient a plus de 50 ans après un
2ème épisode ou plus de 40 ans après un
3ème épisode.
NB : Si des résistances au traitement sont
observées on doit :
- Évaluer la compliance et l'observance
thérapeutiques ;
- Envisager le changement d'antidépresseur ;
- recourir à l'association de 2
antidépresseurs ;
- Adjoindre un thymorégulateur (lithium,
carbamazépine, Valproate).
Particulièrement chez la femme enceinte, certaines
molécules sont utilisées sous réserve à cause de
leurs effets secondaires tant sur la mère que sur l'enfant.
Certaines littératures montrent que si le risque de
complications à la naissance après exposition aux inhibiteurs de
la recapture de la sérotonine en fin de grossesse est plus
élevé (2 à 10 fois selon le groupe de comparaison), les
symptômes observés sont en général de gravité
modérée.
Il s'agit principalement de troubles neurologiques, moteurs,
respiratoires ou digestifs disparaissant généralement
après 2 semaines. Deux médicaments, la fluoxétine-Prozac
® et la paroxétine-Deroxa t®, étaient plus souvent en
cause. Les symptômes ne permettent pas de faire la part entre syndrome
sérotoninergique et syndrome de sevrage, les deux mécanismes
pouvant se succéder (10).
Ainsi la fluoxétine qui présente une longue
demi-vie peut davantage exposer à un syndrome sétoninergique
à la naissance.
En revanche, la paroxétine de demi-vie plus courte
peut favoriser la survenue d'un syndrome de sevrage. Au total, il demeure
beaucoup d'incertitudes concernant les risques pour le nouveau-né au
regard du bénéfice attendu chez la mère (10).
2. SISMOTHERAPIE
- Indications : dépressions sévères
avec risque vital, dépressions résistantes au traitement
médicamenteux, contre-indications des antidépresseurs ;
- Contre-indications : AVC, maladies cardiovasculaires,
traitement aux AVK, processus expansif intracrânien (3).
3. PSYCHOTHERAPIE
Il existe plusieurs approches
psychothérapiques :
ï Thérapies comportementales et
cognitives ;
ï Psychothérapies d'inspiration
psychanalytique ;
ï Psychothérapie de soutien ;
ï Approche psycho-éducative dans le but de
prévenir la récidive.
Chapitre II : MATERIELS ET METHODE
II.1 CADRE DE TRAVAIL
Notre étude a été menée à
l'Hôpital Provincial Général de Référence de
Kinshasa (HPGRK) en RDC, localisé dans le district de Lukunga dans la
Commune de la Gombe entre les avenues de l'Hôpital au Sud, Lukusa au
Nord, Wangata à l'Ouest, du Commerce et jardin Zoologie à l'Est.
Cet hôpital comprend six grands départements dont
le département de Gynéco-Obstétrique où ce travail
a été réalisé. Ce département est
doté de : une salle d'urgence (pavillon 16), un service des soins
intensifs (pavillon 16), trois pavillons d'hospitalisation (11, 12 et 14), une
salle de travail (pavillon 16), des cabines d'accouchement (pavillon 16) et un
service de CPN (pavillon 24) qui a été le cadre de notre
travail.
II. 2 NATURE DE L'ETUDE
Il s'agit d'une étude transversale descriptive
portant sur un échantillon de convenance de 100 femmes enceintes venues
en CPN.
II. 3 DUREE DE LA RECOLTE DES DONNEES
Cette étude a été menée durant
la période allant du 19 novembre au 14 décembre 2012, les jours
impairs ouvrables.
II. 4 POPULATION D'ETUDE
Notre population d'étude est constituée de 100
femmes enceintes venues en consultations prénatales.
II. 4. 1 CRITERES D'INCLUSION
- Toute femme enceinte consentante
II. 4. 2 CRITERES DE NON INCLUSION
- Toute femme enceinte non consentante
II. 5 TECHNIQUE DE LA COLLECTE
Nous avons utilisé des fiches d'enquêtes (voir
en annexe) qui nous ont permis de recueillir les paramètres
ci-après:
- Les aspects socio-démographiques (âge, sexe,
état civil, profession, religion, niveau d'étude) ;
- Les éléments concernant la grossesse et son
évolution ;
- Les facteurs favorisant la survenue de la dépression
chez la femme pendant la grossesse ;
- Le test de GOLDBERG modifié pour déterminer la
détresse psychologique maternelle en terme de dépression.
Au total, notre protocole comprenait 32 questions auxquelles
nous avons adjoint le test de GOLDBERG modifié, comportant 9 questions,
coté de 0 à 9, dont l'interprétation des résultats
nous a permis de classer trois types de dépression chez la femme
enceinte:
- La dépression mineure ou
légère (de 0 à 3/9): dépression ne
nécessitant pas de surveillance ni suivi médical ;
- La dépression moyenne (de 4 à 6/9): celle
nécessitant une surveillance médicale ;
- La dépression sévère (de 7
à 9/9): celle nécessitant un suivi médical.
II. 6 TECHNIQUE D'ANALYSE
L'analyse des données a été
réalisée à l'aide des calculs statistiques en
fréquence et pourcentage. Nous avons utilisé le programme
MICROSOFT ACCESS pour la saisie des données et le programme EPI INFO 7
pour le traitement des données en vue des résultats
définitifs.
Chapitre III RESULTATS
TABLEAU 1 : REPARTITION DES SUJETS PAR TRANCHE
D'AGE
L'âge des femmes enceintes concernées dans cette
étude est présenté dans ce tableau
AGE (ANS)
|
NOMBRE
|
POURCENTAGE
|
15 - 25
|
27
|
27%
|
26 - 35
|
56
|
56%
|
36 - 43
|
17
|
17%
|
TOTAL
|
100
|
100%
|
Il ressort de ce tableau que 56% des femmes enceintes ont un
âge allant de 26 à 35 ans.
TABLEAU 2 : REPARTITION DES FEMMES ENCEINTES
SELON LE SCORE AU TEST DE GOLDBERG
Le nombre des femmes enceintes présentant les
différentes formes de dépression (les 3 formes) est
représenté au tableau 2
TYPE DE DEPRESSION
|
NOMBRE
|
POURCENTAGE
|
DEPRESSION LEGERE (0 à 3/9)
|
40
|
40%
|
DEPRESSION MODEREE (4 à 6/9)
|
52
|
52%
|
DEPRESSION SEVERE (7 à 9/9)
|
8
|
8%
|
TOTAL
|
100
|
100%
|
Il ressort de ce tableau que 52,00% des femmes enceintes ont
présenté la dépression modérée, 40,00% ont
présenté la dépression légère et 8,00% ont
présenté la dépression sévère.
TABLEAU 3 : REPARTITION DE LA DEPRESSION AUX
TRIMESTRES DE LA GROSSESSE
La répartition de la dépression en fonction du
trimestre de la grossesse est présentée dans ce tableau
|
TEST DE GOLDBERG
|
|
TRIMESTRE DE LA GROSSESSE
|
DEPRESSION LEGERE
|
DEPRESSION MODEREE
|
DEPRESSION SEVERE
|
Total
|
1er trimestre
|
9
|
7
|
1
|
17
|
% de la ligne
|
52,94%
|
41,18%
|
5,88%
|
100,00%
|
2ème trimestre
|
24
|
34
|
6
|
64
|
% de la ligne
|
37,50%
|
53,13%
|
9,38%
|
100,00%
|
3ème trimestre
|
7
|
11
|
1
|
19
|
% de la ligne
|
36,84%
|
57,89%
|
5,26%
|
100,00%
|
TOTAL
|
40
|
52
|
8
|
100
|
% de la ligne
|
40,00%
|
52,00%
|
8,00%
|
100,00%
|
Il ressort de ce tableau que 64 femmes enceintes ont
présenté la dépression au cours du 2è trimestre.
TABLEAU 4 : REPARTITION DE LA DEPRESSION PAR
RAPPORT AUX ANTECEDENTS GYNECO OBSTETRICAUX
Le nombre des femmes enceintes ayant des
antécédents d'avortement et de césarienne,
présentant la dépression est présenté dans ce
tableau
|
TEST DE GOLDBERG
|
|
ANTECEDENTS GO
|
DEPRESSION LEGERE
|
DEPRESSION MODEREE
|
DEPRESSION SEVERE
|
Total
|
AVORTEMENT
|
14
|
14
|
1
|
29
|
% de la ligne
|
48,28%
|
48,28%
|
3,45%
|
100,00%
|
CESARIENNE
|
3
|
4
|
2
|
9
|
% de la ligne
|
33,33%
|
44,44%
|
22,22%
|
100,00%
|
AUCUN
|
23
|
34
|
5
|
62
|
% de la ligne
|
37,10%
|
54,84%
|
8,06%
|
100,00%
|
TOTAL
|
40
|
52
|
8
|
100
|
% de la ligne
|
40,00%
|
52,00%
|
8,00%
|
100,00%
|
Il ressort de ce tableau 29% des femmes enceintes ayant
présenté la dépression avaient des
antécédents d'avortement, 9% avaient des
antécédents de césarienne et 62% n'avaient aucun
antécédent.
TABLEAU 5 : REPARTITION DE LA DEPRESSION A L'ETAT
CIVIL
Ce tableau reprend le l'état civil de nos sujets par
rapport aux types de dépression
|
TEST DE GOLDBERG
|
|
ETAT CIVIL
|
DEPRESSION LEGERE
|
DEPRESSION MODEREE
|
DEPRESSION SEVERE
|
Total
|
CELIBATAIRE
|
9
|
20
|
4
|
33
|
% de la ligne
|
27,27%
|
60,61%
|
12,12%
|
100,00%
|
MARIEE
|
22
|
22
|
2
|
46
|
% de la ligne
|
47,83%
|
47,83%
|
4,35%
|
100,00%
|
UNION LIBRE
|
9
|
10
|
1
|
20
|
% de la ligne
|
45,00%
|
50,00%
|
5,00%
|
100,00%
|
VEUVE
|
0
|
0
|
1
|
1
|
% de la ligne
|
0,00%
|
0,00%
|
100,00%
|
100,00%
|
TOTAL
|
40
|
52
|
8
|
100
|
%
|
40,00%
|
52,00%
|
8,00%
|
100,00%
|
Il ressort de ce tableau 46% des femmes étaient
mariées, 33% célibataires.
TABLEAU 6 : REPARTITION DE LA DEPRESSION PAR
RAPPORT AU DESIR DE LA GROSSESSE
Il est repris dans ce tableau le lien existant entre la
survenue de la dépression et le désir ou non de la grossesse
|
TEST DE GOLDBERG
|
|
GROSSESSE DESIREE
|
DEPRESSION LEGERE
|
DEPRESSION MODEREE
|
DEPRESSION SEVERE
|
Total
|
Non
|
14
|
31
|
5
|
50
|
% de la ligne
|
28,00%
|
62,00%
|
10,00%
|
100,00%
|
Oui
|
26
|
21
|
3
|
50
|
% de la ligne
|
52,00%
|
42,00%
|
6,00%
|
100,00%
|
TOTAL
|
40
|
52
|
8
|
100
|
% de la ligne
|
40,00%
|
52,00%
|
8,00%
|
100,00%
|
Il ressort de ce tableau que
TABLEAU 7 : REPARTITION DE LA DEPRESSION PAR
RAPPORT A LA CONSOMMATION DES SUBSTANCES PSYCHO-ACTIVES PENDANT LA
GROSSESSE
La représentation de la dépression chez les
sujets ayant ou non les antécédents de la consommation des
substances psycho-actives est faite comme suit :
|
TEST DE GOLDBERG
|
|
ANTECEDENT CONSOMMATION SPA
|
DEPRESSION LEGERE
|
DEPRESSION MODEREE
|
DEPRESSION SEVERE
|
Total
|
Non
|
38
|
47
|
8
|
93
|
% de la ligne
|
40,86%
|
50,54%
|
8,60%
|
100,00%
|
Oui
|
2
|
5
|
0
|
7
|
% de la ligne
|
28,57%
|
71,43%
|
0,00%
|
100,00%
|
TOTAL
|
40
|
52
|
8
|
100
|
% de la ligne
|
40,00%
|
52,00%
|
8,00%
|
100,00%
|
Il ressort de ce tableau que seuls 7% des femmes enceintes
déprimées ont des antécédents de consommation des
substances psycho-actives.
TABLEAU 8 : REPARTITION DE LA DEPRESSION PAR
RAPPORT AUX COMPLICATIONS MEDICALES PENDANT LA GROSSESSE ACTUELLE
La répartition entre la survenue de la
dépression et des complications médicales durant la grossesse
actuelle est présentée dans ce tableau
|
TEST DE GOLDBERG
|
|
ANTECEDENTS MEDICAUX
|
DEPRESSION LEGERE
|
DEPRESSION MODEREE
|
DEPRESSION SEVERE
|
Total
|
Non
|
29
|
41
|
7
|
77
|
% de la ligne
|
37,66%
|
53,25%
|
9,09%
|
100,00%
|
Oui
|
11
|
11
|
1
|
23
|
% de la ligne
|
47,83%
|
47,83%
|
4,35%
|
100,00%
|
TOTAL
|
40
|
52
|
8
|
100
|
% de la ligne
|
40,00%
|
52,00%
|
8,00%
|
100,00%
|
Il ressort de ce tableau que 77% des femmes interrogées
n'ont pas connu de complications médicales durant leur grossesse.
TABLEAU 10 : REPARTITION DE LA DEPRESSION PAR
RAPPORT AUX EVENEMENTS MAJEURS STRESSANTS AU COURS DE LA GROSSESSE
Le rapport entre la dépression et l'existence des
évènements majeurs stressants au cours de la grossesse est repris
dans ce tableau
|
TEST DE GOLDBERG
|
|
EMS
|
DEPRESSION LEGERE
|
DEPRESSION MODEREE
|
DEPRESSION SEVERE
|
Total
|
Non
|
22
|
26
|
1
|
49
|
% de la ligne
|
44,90%
|
53,06%
|
2,04%
|
100,00%
|
Oui
|
18
|
26
|
7
|
51
|
% de la ligne
|
35,29%
|
50,98%
|
13,73%
|
100,00%
|
TOTAL
|
40
|
52
|
8
|
100
|
% de la ligne
|
40,00%
|
52,00%
|
8,00%
|
100,00%
|
Il ressort de ce tableau que 51% des déprimées
connaissent les évènements majeurs stressants.
Chapitre IV : DISCUSSION
· Toutes les femmes enceintes interrogées (100)
ont présenté à un moment de leur grossesse la
dépression.
· Notre échantillon est composé des femmes
âgées entre 15 ans et 43 ans. Ce qui confirme les données
de la littérature selon lesquelles la tranche d'âge la plus
touchée par la dépression est de 18 à 45 ans (3).
· Nous remarquons dans cette étude que c'est la
dépression modérée qui est la plus
représentée dans 52% des cas, ensuite la dépression
légère est retrouvée chez 40% des femmes enceintes
interrogées et la dépression sévère se retrouve
chez 8% des femmes enceintes interrogées. Le risque de passage à
la forme sévère est grand, cela pourrait être dû au
manque de surveillance médicale et/ou à la persistance des
facteurs prédisposants.
· 64% des femmes enceintes présentent la
dépression au cours du 2è trimestre de leur grossesse contre 17%
au 1er trimestre et 19% au 3è trimestre. Ceci nous pousse
à infirmer d'avantage l'impact des phénomènes hormonaux
dans le déterminisme de la dépression parce que pendant le
2è trimestre, il y a plutôt un calme hormonal contrairement aux
deux autres trimestres au cours desquels nous remarquons un travail hormonal
accru (10).
· Bien que les femmes ayant les antécédents
d'avortement ont présenté la dépression (29%) et aussi
celles ayant des antécédents de césarienne (9%), celles
qui n'ont pas d'antécédents gynéco-obstétricaux ont
aussi présenté la dépression (62% restant). Nous
constatons que les femmes en âge de procréer sont
particulièrement vulnérables à la dépression, et
elles sont nombreuses à présenter des taux élevés
de morbidité sociale et de symptômes dépressifs, qui
restent souvent non dépistés et non traités (14).
· Les femmes enceintes mariées ont
présentées plus les deux premières formes de
dépression (Légère et modérée à
raison de 22% chacune) et ont un total de 40%. Cependant, les pourcentages de
dépression chez les célibataires (33%) et celles vivant en union
libre (20%) confirme la littérature qui stipule que la prévalence
est plus élevée chez les célibataires (union libre y
compris) (3). Nous remarquons qu'il y a une certaine croissance de la
dépression chez les femmes mariées enceintes.
· Il y a une égalité en ce qui concerne les
proportions de la dépression en fonction du désir de grossesse
(50% pour les 2). Ce résultat nous pousse à soulever l'influence
des autres facteurs dans le déterminisme de la dépression
(10).
· Nous remarquons que les évènements
majeurs stressants interviennent dans beaucoup de cas chez les femmes enceintes
déprimées. Particulièrement une femme enceinte a connu les
atrocités de l'est, elle a été violé alors qu'elle
avait une grossesse d'un mois déjà, son mari a été
tué sur place, ce sont les militaires de la MONUSCO qui l'ont
amené jusqu'ici à kinshasa et assure sa prise en charge.
· Nous remarquons aussi que les antécédents
de consommation de SPA sont minoritaires (7% des déprimées en
consomment). Ce constat pourrait s'expliquer par le fait que dans notre
culture, les femmes enceintes ne consomment presque pas de SPA pendant la
grossesse.
CHAPITRE V : CONCLUSION
- Toutes les femmes enceintes présentent la
dépression à des degrés divers.
- Les facteurs favorisant l'installation et/ou le
développement de la dépression étaient beaucoup plus
fréquents durant le 2ème trimestre
- Les antécédents d'avortement est le facteur
favorisant plus fréquemment rencontré.
- Les femmes enceintes présentant la dépression
ont connu les évènements majeurs stressants au cours de leur
grossesse.
- La dépression chez les femmes enceintes se manifeste
différemment selon chaque individu, le degré de la
dépression est variable, elle peut être confondue avec d'autres
symptômes de la grossesse.
- La plupart des femmes enceintes et même certains
prestataires des soins aux CPN ignorent l'existence de cette affection ainsi
que ses complications tant maternelles que foetales.
- Une prise en charge multi disciplinaire, c'est-à-dire
les gynéco - obstétriciens, les psychologues, les psychiatres
est la meilleure approche tant pour la santé maternelle que pour le
devenir de l'enfant.
CHAPITRE VI : RECOMMANDATIONS
v Au ministère de la santé publique :
- L'intégration du dépistage de la
dépression lors des CPN ;
- Une référence aux spécialistes de
santé mentale des cas confirmés (ceux nécessitant la
surveillance et/ou le traitement)
v Aux pouvoirs publics :
- La mise en place d'une politique multidisciplinaire dans la
prise en charge des femmes enceintes lors des CPN
- La mise en place d'un programme de formation en soutien
psychothérapique des prestataires des soins aux CPN ;
v Aux prestataires des soins affectés aux CPN et aux
médecins traitants :
- Proposer d'intégrer l'aspect psychologique et
psychiatrique lors des CPN.
CHAPITRE VII : LIMITES DE L'ETUDE
Au cours de la récolte des données, nous
avons relevés des difficultés d'ordre administratives, la lenteur
pour l'obtention de l'autorisation d'effectuer cette étude.
La deuxième difficulté fut celle de la non
collaboration de certaines femmes enceintes qui avaient et continuaient
à croire qu'au CNPP, les patients ne sont que des
« fous », cela est dû à la stigmatisation dont
le CNPP est victime.
CHAPITRE VIII : REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
(1) Paul VALERY, Consécration et Retour à la
Prose, variété III, Paris, France, 1936
(2) WHO, The World Health Report 2001, Mental Health :
New Understanding, New Hope 2001
(3) Professeurs Dr. NGOMA et MAMPUNZA
« Éléments de psychiatrie », Kinshasa,
université de Kinshasa ; 2013
(4) GROSSESSE ET TROUBLE PSYCHOLOGIQUE, Kolman YENKEY,
maîtrise en psychologie de la santé, mai 2008
(5) Grunhaus L., Shipley J. E., Eiser A., Pande A. C., Tandon
R., Remen A., Greden J. F. Polysomnographic studies in patients referred for
ECT: pre-ECT studies. Convulsive Therapy 1996, 12 : 224-231 E. MARK Cummings,
Ph.D Chrystyna D. kouros, Ph. D University of Notre Dame, ETATS UNIS Vanderbilt
University, ETATS UNIS, octobre 2009
(6) Larousse Médicale 2006, Encarta 2010
(7) Les troubles de l'humeur, Variété de
dépression DSM IV
(8) Michel A. Psychiatrie à l'usage de l'équipe
médico-psychologique 4ème éd. Paris :
Masson ; 1997.
(9) Cohn JF, Tronick EZ. Three-month-old infants' reaction to
simulated maternal depression Child Development 1983; 54(1):185-193
(10)
www.depression-and-women.com,
www.depression-guide.com,
www.has-sante.fr , site
consulté le 29/09/2012; Murray L, Fiori-Cowley A, Hooper R, Cooper P.
The impact of postnatal depression and associated adversity on early
mother-infant interactions and later infant outcome. Child Dev.
1996;67:2512-26. (PubMed)
(11) Field T, Lang C, Martinez A, Yando R, Pickens J, Bendell
D. Preschool follow-up of infants of dysphoric mothers. J Clin Child Psychol.
1996;25:272-9.
(12) Aspects épidémiologiques et cliniques de la
dépression chez la femme au CHU Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou,
Burkina Faso, Kapouné KARFO, 2010
(13) Arth-Pendley, G Du Rocher Schudlich TD, Smith DA,
Parental depression and family functioning: Toward a process-oriented model of
children's adjustement. In: Beach SR, ed. Martial and family process in
depression: A scientific foundation for clinical practice. Washington, DC:
American Psychologycal Association
(14) Beardslee WR, Versage EM, Wright EJ, et al. Examination
of preventive interventions for families with depression: Evidence of change.
Dev Psychopathol. 1997;9:109-30. [PubMed]
(15) Hervé Fernandez, avec la collaboration de Charles
Chapron et Jean-Luc Pouly TRAITE DE GYNECOLOGIE 2005, médecine-Sciences,
Flammarion
(16) Feightner JW. Groupe de travail canadien sur l'examen
médical périodique. Guide canadien de médecine clinique
préventive. Ottawa: Santé Canada; 1994. Early detection of
depression, Docteur Anne-Claude Bernard-Bonnin, Hôpital Sainte-Justine,
Montréal (Québec) ;
(17)
www.materniteenligne.com , site consulté le 20 décembre
2012
(18) Michel A. Psychiatrie à l'usage de l'équipe
médico-psychologique 4ème éd. Paris :
Masson ; 1997.
ANNEXE
PROTOCOLE DE RECHERCHE
N° ..................
I. ELEMENTS SOCIO-DEMOGRAPHIQUES :
IDENTITE
· Nom et Post-nom (Prénom) :........................................................
· Sexe
:........................................................
· Age (année)
:........................................................
· Adresse
:..........................................................
...........................................................
· Téléphone
:.........................................................
· E-mail
:.........................................................
· Province d'origine
:.........................................................
· Etat Civil :
1. Célibataire
2. Marié(e)
3. Veuf(ve)
4. Union Libre
NIVEAU D'ETUDES :
1. Alphabétis
2. Primaire
3. Secondaire
4. supérieur/Universitaire : (à
préciser)...........................................
PROFESSION :
1. Sans emploi .....................................
2. Etudiant / Elève ..............................
3. Enseignant .....................................
4. Services de sécurité (Armée /
Police)
5. Fonctionnaire de l'Etat ....................
6. Travailleur du secteur privé .............
7. Petit commerce/ se débrouille.............
9. Religieux .........................................
10. Autres ............................................
RELIGION : Catholique Protestante
Kimbanguiste Musulman
Eglise de Réveil Pas de religion Autres
..................
II. ELEMENTS CONCERNANT LA GROSSESSE ET SON
EVOLUTION
GROSSESSE DESIREE : Oui Non
SENTIMENT DE LA MERE A LA CONNAISSANCE DE LA
GROSSESSE :
Joie : Tristesse : Colère :
Découragement : Autres (à
spécifier) :..............
...........................................................................................................................................................................
RANG DE LA
GROSSESSE :..............................................................................................................................
Trimestre de la grossesse : 1er trimestre
2ème trimestre 3ème trimestre
CPN suivi: Oui Non Trimestre :
Complications : Oui Non
Si oui, à
préciser :.....................................................................................................................................
...........................................................................................................................................................................
III. LES FACTEURS FAVORISANT L'INSTALLATION DE
LA DEPRESSION CHEZ LA FEMME ENCEINTE
ANTECEDENTS
A. Personnels
Pathologies médicales Oui Non
(Si oui, à préciser)
......................................................................................................................................................................................................................................................
Epilepsie Oui Non
Consommation des substances psychoactives
Oui Non
(Si oui, à préciser)
....................................................................................................................................................................................................................................................
EVENEMENT MAJEUR STRESSANT :
Divorce d'un conjoint Oui Non
Conflit dans le foyer Oui Non
Décès d'un être cher (à
préciser) Oui Non
Maladie chronique au foyer Oui Non
Profession du con joint (e) Oui Non
(Autres, à préciser)
.........................................................................................................................
...........................................................................................................................
B. Hérédo - Collatéraux
Trouble de comportement Oui Non
(Si oui, à préciser)
....................................................................................................................................................................................................................................................
........................................................................................................................
Antécédents
gynéco-obstétricaux : OUI Non
(A
préciser)..........................................................................................................
Les difficultés existentielles :
Soutien du conjoint : Oui Non
La structure familiale de la gestante :
Parents unis : Parents divorcés : Parents
décédés :
IV. TEST DE GOLBERG POUR DEPISTER LA DETRESSE
PSYCHOLOGIQUE MATERNELLE EN TERME DE DEPRESSION
ECHELLE DE DEPRESSION
|
N°
|
QUESTION
|
REPONSE
|
CODE
|
ALLEZ
|
1
|
Avez-vous ressenti une baisse d'énergie ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
|
2
|
Avez-vous perdu le goût de faire ce qui vous faire ce
qui vous intéressait avant ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
|
3
|
Avez-vous perdu confiance en vous-même ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
|
4
|
Vous êtes-vous sentie désespérée,
sans espoir ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
Si la réponse est OUI à une question, poser les
questions suivantes :
|
5
|
Avez-vous eu des difficultés pour vous concentrer ou
vous sentez-vous l'esprit moins clair, la mémoire moins bonne ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
|
6
|
Avez-vous perdu du poids par manque d'appétit ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
|
7
|
Avez-vous eu tendance à vous réveillée
trop tôt le matin ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
|
8
|
Vous êtes-vous sentie ralentie ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
|
9
|
Avez-vous tendance à vous sentir plus mal le matin que
le soir ?
|
(1) OUI
(2) NON
|
|
|
SCORE/9
|
|