INTRODUCTION
Le financement d'un marché public est
caractérisé par le secteur bancaire qui est l'ensemble des
établissements de crédit effectuant des opérations de
banques avec les particuliers, les entreprises et les collectivités
publiques consistant à collecter des fonds pour les redistribuer sous
forme de crédit. Bien que les entreprises rencontrent des
difficultés au niveau des banques commerciales pour recevoir du
crédit, celles-ci demeurent fortement dépendantes du
système bancaire pour leurs besoins de trésorerie malgré
les autres sources de financement.
Premier élément de financement au
niveau des entreprises, les banques commerciales sont plus
spécialisées dans le financement du bas du bilan ; ce qu'on
appelle dans le jargon bancaire, financement du cycle d'exploitation. Ce qui
rend les entreprises dépendantes vis-à-vis de ces
dernières marquées par les multiples fluctuations.
Le financement qui n'est rien d'autre qu'une
opération consistant à se procurer des ressources
monétaires pour la réalisation d'un projet ; permet aux
entreprises de soumissionner aux appels d'offres en apportant des garanties
délivrées par leur banque et d'exécuter leur contrat dans
un marché public afin d'honorer leur engagement envers les
autorités contractantes. Les banques interviennent diligemment dans le
financement d'un marché public en se portant après étude,
caution des entreprises cocontractantes ou en leur accordant des crédits
de trésorerie malgré les énormes risques qu'elles sont
obligées de limiter au maximum.
Dans une entreprise, une banque commerciale a sa
place ; ceci étant nous nous sommes intéressés aux
banques commerciales qui se trouvent à l'origine du financement des
entreprises, cocontractantes des marchés publics.
Fort de ce constat nous nous sommes posé la question de
savoir : quelles peuvent être les différentes
étapes du financement d'un marché public par les banques
commerciales?
C'est ainsi que notre travail porte sur les
différentes étapes de financement d'un marché public par
les banques commerciales. Afin de permettre une compréhension claire de
notre étude, nous allons diviser notre travail en trois parties.
Dans la première partie, nous présentons les
cadres théorique et méthodologique, en deuxième partie
nous définissons les cadres organisationnel et conceptuel et en
troisième partie nous traitons le cadre analytique en expliquant les
modèles d'analyses et les données de recherche (guide
d'entretien, collecte des informations). Il s'en suit également de la
présentation des résultats descriptifs, assortie de
recommandations de financement d'un marché public par les banques
commerciales.
Enfin, nous finissons cette étude par une
synthèse générale des résultats obtenus, les
limites du travail, les propositions et les pistes de recherches futures, ce
qui nous amènera à la conclusion.
PREMIERE PARTIE : CADRES THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
Section 1 : La problématique
Au vingt unième siècle, le financement
de l'activité économique est devenu le poumon du processus de
développement d'un pays et le système bancaire a un rôle
jugé, en effet comme un facteur déterminant de la croissance des
pays.
C'est dans cette optique que les pays en voie de
développement ont commencé à adopter les procédures
des bailleurs de fonds (Banque Mondiale, Union Européenne, Banque
Africaine de Développement) qui financent en partie les travaux
d'exécution des marchés publics.
Cependant, l'un des soucis des entreprises c'est d'avoir des
moyens financiers importants afin de sponsoriser leurs activités. Les
Banques Commerciales soutiennent les entreprises dans la phase contractuelle
et dans l'exécution des marchés publics par le biais de
nombreuses formes de crédits tels que les engagements par signature et
les crédits directs.
Au sens de la Directive de l'ARMP1(*), on définit le
marché public comme un contrat conclu à titre onéreux par
une autorité contractante pour répondre à ses besoins en
matière de travaux, de fournitures ou de services. Ce contrat est conclu
entre les autorités contractantes (Etat, Collectivités
territoriales, les Etablissements publics) et des personnes publiques ou
privées répondant aux besoins de ces dernières. Pour
exécuter ce marché, l'attributaire a besoin des fonds
nécessaires or de nos jours les entreprises sont confrontées
souvent à un manque chronique de fonds propres et de trésorerie
d'où le mot financement.
Pour Josette et Max PEYRARD2(*), le financement est l'ensemble des moyens financiers
destinés à assurer la réalisation d'un projet (lever des
fonds). Ce dernier peut être interne ou externe. A ce titre, le
financement interne appelé aussi l'autofinancement consiste pour
l'entreprise à utiliser ses propres ressources pour financer son
activité. D'une part dans un appel d'offre, le soumissionnaire doit
apporter des garanties à l'autorité contractante et d'autre part
dans l'exécution du marché, pour son titulaire cela
entraîne un certain nombre de dépenses à savoir des
dépenses générales habituelles liées à la
production générale et au fonctionnement de l'entreprise, des
dépenses liées à la spécificité du
marché (approvisionnement des matières premières, des
outillages spécifiques, le paiement des salaires et des sous- traitants
etc.).
Toutefois, provenant des services de l'Etat, il peut obliger
les titulaires des marchés publics à prendre en charge la
totalité de ses dépenses, conclue par l'exécution d'un
marché jusqu'à son règlement final ou de fois l'entreprise
de par sa situation négative de trésorerie ne peut couvrir la
totalité de ses besoins en fonds de roulement. Ceci dit un financement
est inévitable et ne peut que provenir d'un financement bancaire ce qui
nous amène à parler d'un financement externe.
Le financement externe est l'ensemble des moyens financiers
qu'une entreprise trouve à l'extérieur soit en empruntant soit en
augmentant son capital. Ainsi, dans notre recherche de mémoire, nous
allons nous orienter particulièrement sur l'une des principales sources
de financement externe à l'entreprise qui se base sur le système
bancaire.
Rappelons que les entreprises titulaires des comptes courants
dans les banques doivent disposer des moyens idoines et d'une capacité
adéquate.
Ces dernières sont tenues de présenter
des garanties bancaires, preuves de leurs capacités financières
pour réaliser un projet. C'est pourquoi Juan SARDA DEXEUS3(*) pense que malgré le
déséquilibre situant entre les organismes prêteurs et les
parties prenantes, le financement externe ne cesse d'accroître.
Les entreprises cherchent à être les plus
efficaces possibles, ce qui signifie avoir les compétences et les
expériences requises de soumissionner à un appel d'offre et
d'exécuter un marché public compte tenu des facteurs de
réalisation du marché (Ressources propres, travail,
matériels, etc.) dont elles disposent. Non seulement, il faut chercher
à avoir une compétence élevée mais aussi disposer
d'une assurance financière adéquate ; c'est la
solvabilité. Cette dernière est due à l'évaluation
d'une entreprise par une banque commerciale pour nouer le plus
généralement des relations d'affaires avec elle, même si
c'est aussi pour lui consentir du crédit. Dans un processus de
réalisation d'un projet, le financement est une phase capitale.
Pourtant, il faut avoir une perception totale sur le dossier d'appel d'offre
et le contrat de l'exécution du marché.
Ainsi, pour parvenir à notre recherche une
question mérite d'être posée :
« Quelle est le rôle d'une banque commerciale dans le
financement d'un marché public » ?
De cette question, un certain nombre de
questions subsidiaires complémentaires ont retenu notre
attention :
· Quels sont les engagements par signature que les
banques prennent au profit de leurs clients afin de permettre à ces
derniers de participer aux appels d'offres et à l'exécution d'un
marché public?
· Quels types de financement à court terme
apportent-elles aux entreprises dans l'exécution des marchés
publics ?
· Quel est le rôle des banques commerciales
après l'exécution des marchés publics ?
Section 2 : Les objectifs de recherche
Dans une entreprise, une banque commerciale a sa place ;
ceci étant nous nous sommes intéressés aux banques
commerciales qui se trouvent à l'origine du financement des entreprises,
cocontractantes des marchés publics.
Ø Objectif général :
Cette étude se propose d'identifier les
éléments susceptibles du processus de financement d'un
marché public par les banques commerciales et aussi de comprendre ce
dernier (processus).
Ø Objectifs spécifiques :
De façon spécifique, il s'agira de :
- Maitriser les garanties apportés aux soumissionnaires
de marchés publics ;
- Appréhender les lignes d'exploitation
apportées par les banques durant la phase d'exécution ;
- Saisir les implications bancaires de l'exécution des
marchés publics ;
- Comprendre les implications d'une part au niveau des
autorités contractantes et d'autre part du côté de la
banque ;
- Faire des propositions pour améliorer les conditions
de financement d'une entreprise par les banques commerciales dans
l'exécution d'un marché public.
Section 3 : Hypothèses de recherche
Formulons quelques hypothèses de recherche qui feront
l'objet de guide d'entretien dans notre étude. Celles-ci peuvent se
formuler de façon suivante :
- Les banques soutiennent les entreprises par les engagements
par signature afin qu'elles deviennent attributaires du marché et
qu'elles réalisent convenablement le marché dans les
délais contractuels;
- Les banques commerciales offrent significativement une
diversité de crédits à court terme aux entreprises pour
le préfinancement des marchés publics ;
- le rôle des banques après l'exécution
des marchés dépend de la bonne ou mauvaise exécution de
celui-ci par l'entreprise.
Section 4 : Pertinence du sujet
Nous constatons souvent au niveau des banques commerciales des
difficultés que rencontrent les entreprises qui sont dans le besoin de
financement avec toutes les tracasseries qui s'y ajoutent.
L'intérêt de l'étude est :
- La mise en exergue de nos savoirs acquis au cours de notre
formation en passation des marchés à ISM, en banques finance, en
économie mais aussi d'appuyer avec les actualités qui
évoquent de plus en plus le concept du financement des marchés
publics ;
- De permettre aux banques commerciales de bien
appréhender l'étendue de la question du financement de leurs
clients pour la réalisation d'un projet ;
- De fournir à la bibliothèque de l'ISM un
éclaircissement détaillé en passation de marché
surtout sur la relation qui existe entre la banque et son client.
Section 5 : Revue Critique de la
littérature
Pour réussir avec succès notre
étude et de parvenir à nos objectifs fixés, nous avons
effectué une recherche documentaire à travers la revue critique
de littérature ; c'est important pour nous de faire recours aux
analyses préalables des auteurs ayant un rapport avec notre thème
de recherche. Dans cette partie, nous utilisons les documentations bancaire et
financière, les approches de certains auteurs, les revues bancaires et
celles des marchés publics ; Et se référer à
nos observations personnelles afin d'analyser pertinemment les étapes du
financement d'un marché public.
Le débat de financement
s'arrête souvent aux besoins d'investissements. Or, il est tout aussi
important d'assurer la prise en charge des éléments
récurrents (frais généraux, dépenses
d'exploitation...).
On croit souvent que les recettes des entreprises permettent
de couvrir ces coûts ; en réalité c'est rarement le
cas, car les entreprises ont un délai de recouvrement long entrainant
une trésorerie négative. Ceci dit, elles encaissent en retard ce
que les créanciers leur doivent. Une entreprise attributaire du
marché peut utiliser comme source de financement dans l'exécution
d'un marché public son cash flow ou ses réserves d'exploitation
ou encore des emprunts ; il y a toujours un manque ce qui l'entraine
à se tourner vers les institutions financières locales
spécialisées dans le financement du bas du bilan afin de recourir
aux prêts à courte ou moyenne échéance, au prix du
marché. Cette approche a été sujet d'un débat au
cours du Troisième (3ème) Forum Mondial de
l'Eau4(*). Ceci
vient corroborer le financement bancaire des entreprises au sein d'une
exécution d'un marché public. Tout cela permet d'atténuer
les impacts du fait des défaillances chroniques des fonds ; le
système bancaire a été actif depuis de nombreuses
années de plus en plus dans l'intervention du financement des
entreprises.
Les opérations du cycle d'exploitation sont des
techniques spécialisées de financement à court terme
c'est-à-dire avec une durée courte. Ainsi, souvent la
durée du cycle d'exploitation, le crédit à court terme
peut être relativement long et atteindre une période de l'ordre
d'un an ce qui explique son appellation de crédit à court terme
prolongé qui le distingue des opérations plus courtes portant
sur une période de trois(3) à six(6) mois selon Pierres Conso.
Pour la revue Intelligences5(*), dans les pays subsahariens particulièrement au
Sénégal 71% des crédits sont attribués dans le
court terme (moins d'un an) ce facteur est l'une des caractéristiques
essentielles des banques commerciales6(*).
Pour des avances sur leur compte courant (avance par
rapport à une facture) tel que l'escompte ardemment visé par les
entreprises qui font fonctionner leur compte débiteur en tenant compte
de la ligne de ce dernier. Ces idées ont été
appuyées par certains auteurs à savoir Pierre Conso7(*) et Philippe Rousselot, Jean
François Verdié8(*). Nous pouvons ajouter que l'escompte est vivement
visé par les entreprises car c'est un mode de financement simple et
facile permettant d'obtenir de la trésorerie. Mais aussi celui-ci a un
moindre risque avec un intérêt précompté pour les
banques.
L'escompte permet d'assurer à l'entreprise la
liquidité d'une partie de ces créances et son coût est en
principe moins élevé que le découvert qui est
utilisé pour un décalage ponctuel de trésorerie souvent
pour une durée de douze(12) mois une définition soutenue par
VERNIMMEN9(*).
Très souvent, la banque propose à son client la
possibilité de signer dans la convention de compte ou soit
séparément un contrat afin d'avoir une autorisation de
découvert qui lui garantit que la banque peut payer les engagements
effectués sur un compte débiteur moyennant des commissions
(agios) souvent inférieures à celles appliquées aux
facilités de caisse. C'est pour quoi ROUSSELOT affirme que ces
crédits à court terme sont fortement risqués pour le
banquier car l'octroi se fait dans la mesure où il est question d'un
concours bancaire subjectif qui n'est adossé à aucune
opération commerciale.
A l'inverse de la facilité de caisse qui est
adossée à une rentrée de fonds certaine ou du moins
contractuel à une échéance courte. Nous pouvons induire
que dans les banques, les crédits à court terme sont plus
utilisés par les entreprises surtout pour le bas du bilan afin de
couvrir leurs dépenses courantes. Ici, les entreprises ont besoin de ce
financement à CT pour exécuter le marché et livrer
l'autorité contractante dans les délais convenus.
Selon ROUYER, la facilité de caisse sert à
satisfaire un besoin de trésorerie de très courte durée
(quelques jours).
Dans l'exécution d'un
marché public par une entreprise, on parle toujours d'un financement
bancaire. Ce dernier qui regroupe tous les modes de financement qu'une
entreprise peut avoir besoin. La banque commence à soutenir les
entreprises au niveau de la soumission après l'appel d'offre et dans
l'exécution d'un marché que cela soit au niveau des travaux et
fournitures ou soit au niveau des services. Elle permet aux entreprises
d'être crédible devant l'autorité contractante en lui
fournissant des concours bancaires par signature qui sont très
importants dans un processus contractuel de l'exécution du
marché. Du côté de la banque, cela se fait à travers
une étude des dossiers et la capacité financière de
l'entreprise. Le plus souvent elle se base sur le relationnel, et cela peut
générer des ressources à cette dernière. Les
concours par signature sont généralement donnés par une
banque sous certaines formes à savoir les cautions, aval ou acceptation.
Ce sont des engagements potentiels qui améliorent la trésorerie
de l'entreprise en lui permettant d'éviter des décaissements, de
retarder les paiements des créanciers ou d'accélérer les
rentrées de fonds (CLAUDE , 2002 :36).
Si généralement, la banque soutient les
entreprises en leur apportant une aide financière sous forme de
crédit, elle peut toute fois aussi apporter son aide à ces
dernières sous forme des concours par signature appelés aussi les
crédits par signature utilisés le plus souvent dans
l'exécution d'un marché public. Cette forme de crédit est
particulière car le banquier soumet son engagement par lettre
auprès du tiers. Il est alors tenu de satisfaire aux obligations
contractées envers ce tiers pour certains de ses clients, au cas
où ces derniers ne respecteraient pas leur engagement. Ils sont
généralement fournis sous forme de cautions10(*). Pour les entreprises cela
valorise leur image et leur notoriété.
Cette phase de financement concerne souvent les entreprises
du secteur des BTP, des prestataires de services ou toute autre entreprise
particulièrement dans le cadre des contrats de fournitures, de
matériels avec l'administration publique. Toute fois, dans le cadre de
l'exécution d'un marché public, le cautionnement bancaire est
très largement pratiqué. La
solvabilité de la banque et son obligation de s'exécuter
régulièrement en font une garantie très
appréciée des créanciers selon J.L.RIVES-LANGE et M.
CONTAMYNE RAYNAUD11(*).
MODINO et Y. THOMAS12(*) viennent compléter les réflexions des
auteurs précédents en soutenant que n'importe quel
créancier peut exiger de son débiteur la fourniture d'une caution
bancaire mais bien des cas existent dans lesquels la loi est intransigeante
à ce sujet : il s'agit par exemple des cautionnements en
matière de marchés publics.
Certains auteurs parlent de garanties contractuelles quand
il s'agit des garanties apportées par les entreprises dans le cas de
l'appel d'offre et de l'exécution des marchés publics ;
c'est pourquoi Mahomed HANNANI13(*) pour sa part dit que les garanties contractuelles
servent de véritable liquidité pour le bénéficiaire
(l'autorité contractante) tout comme le dépôt mais sans un
décaissement14(*).
Nous pouvons ici dire qu'avec l'apparition de ce type de sûreté
autonome qu'est la garantie contractuelle a pour conséquence que les
banques ont dans le domaine des opérations de construction assumé
le rôle traditionnellement réservé à la
société d'assurance ; cette forme de financement n'est pas
trop risqué pour les banques car sans un décaissement elles
n'encourent pas trop de risques mais elles contribuent largement dans les
appels d'offres et les exécutions du marché en soutenant des
entreprises ; ce qui explique en contrepartie son rôle dans le
contrat d'un marché public. Nous y ajoutons aussi qu'en France au
conseil d'Etat du 14 juin 2000, il a été jugé que le
cautionnement délivré en faveur d'une entreprise titulaire d'un
marché public au maître d'ouvrage ou à un acheteur public
est une garantie indépendante dans le cas d'une entreprise en situation
de redressement judiciaire et consécutive d'une obligation
autonome15(*).
A travers notre recours aux idées antérieures,
tous les auteurs ont soutenu chacun les différents modes de financement
des entreprises dans un marché public par les banques commerciales
malgré les risques que chaque partie encourt. Les entreprises ont des
besoins de trésorerie qui peuvent être particulièrement
aigus dans la mesure où certains de leurs créanciers paient
tardivement les factures et cela peut entrainer un blocage pour l'entreprise
à effectuer normalement ses activités selon Sybille
MARTENS16(*). Nous
soutenons que de nos jours, dans l'économie d'un pays aucun acteur ne
peut vivre en autarcie car les entreprises ont toujours besoins des banques
pour le bon fonctionnement de leurs activités et celles-ci ont
contribué au développement des banques par le biais de leurs
opérations de crédits moyennant des commissions. Les banques ont
un très grand rôle à jouer dans l'exécution du
marché en octroyant des garanties bancaires et des crédits
directs aux entreprises ce qui explique leur rôle moteur de croissance
car en accordant ces crédits, cela permet aux entreprises de
créer des emplois, de payer les matières premières, de
construire des infrastructures pour un intérêt d'ordre
général quand il s'agit des travaux ; prenons le cas par
exemple de l'autoroute à péage qui favorise en ce moment à
la sortie de Dakar la libre circulation même si cela n'a pas
résolu totalement le problème des embouteillages.
Ainsi, nous induisons que dans un processus d'appel d'offre et
d'exécution du marché entre l'autorité contractante et
l'entreprise soumissionnaire devenue par la suite l'attributaire du
marché à la signature du contrat, la banque commerciale
intervient toujours pour le bon fonctionnement de ce contrat en fournissant une
sûreté réelle à l'administration publique.
Les banques restent toujours incontournables dans
l'exécution du marché par le financement de ce dernier.
Sachant que la trésorerie c'est l'argent dont une
entreprise dispose en caisse ou sur ses comptes bancaires pour faire face
à ses dépenses courantes : Achats de marchandises, de
matières premières, de fournitures, paiement des charges.
On parle de « difficultés de
trésorerie » lorsque l'on constate des décalages entre
les entrées et les sorties d'argent et que ces derniers n'ont pas
été anticipés et financés par des ressources
adéquates. Aucune entreprise n'est épargnée de ce
décalage car dans le cadre des services le problème est
identique. Certaines missions peuvent prendre plusieurs mois pour être
réalisées surtout pour les entreprises qui sont dans le domaine
de passation des marchés. Comme solutions, l'entrepreneur peut tout
d'abord négocier avec son banquier des "facilités de caisses",
couvrant des décalages ponctuels et limités dans le temps entre
les dépenses et les recettes, comme par exemple au moment du paiement
des salaires, de la TVA... Il peut également solliciter un
découvert qui est destiné à compléter le fonds de
roulement de l'entreprise lorsqu'il est insuffisant. Il peut enfin demander au
banquier une avance de fonds dans l'attente du règlement d'un client
(cela peut être un ministère, ou une collectivité locale),
dont la créance n'est pas contestable. C'est ce que l'on appelle dans le
jargon bancaire la "mobilisation du poste clients".
La banque dispose pour cela plusieurs outils, les principaux
étant : - la cession de créances professionnelles dans le
cadre de la loi Dailly : l'entreprise lui cède ses factures et elle lui
fait une avance d'argent dans l'attente du règlement du client. -
l'escompte : l'entreprise reçoit de sa banque la contre-valeur d'un
effet de commerce (déduction faite des frais et des
intérêts), c'est-à-dire d'une créance à terme
qu'elle détienne sur un de ses clients.
Un entrepreneur a le droit d'avoir ponctuellement des tensions
de trésorerie. C'est tout à fait normal et le banquier le sait
bien. Pour qu'il puisse suivre son client et lui proposer des solutions de
financement à court terme adaptées, il doit être au courant
de la situation très tôt et en comprendre les raisons : commande
exceptionnelle, sur-stockage, modification des conditions de règlement
d'un fournisseur, obligation d'accorder un délai de paiement à un
client...
Il n'a alors aucune raison de s'inquiéter car ces
explications sont la preuve que l'entreprise est bien gérée.
Par contre, si le banquier n'est pas au courant, il se pose beaucoup de
questions, il téléphone au chef d'entreprise... et si celui-ci
ne répond pas, il s'en inquiète... C'est ainsi
qu'Olivier Robert17(*)
affirme dans son interview qu'une communication régulière avec
son banquier, permet à ce dernier d'avoir une bonne connaissance de
l'entreprise. De cette connaissance nait la confiance, qui facilite la
recherche de solution en cas de tensions de trésorerie et ainsi apporte
une plus grande sérénité au chef d'entreprise. Lorsque
le contact est régulier, que les informations passent bien entre
l'entreprise et la banque, les risques sont considérablement
réduits18(*).
L'entreprise et la banque sont deux acteurs de l'environnement
économique dont le destin est intimement lié. D'aucuns, pourtant
considèrent la banque comme un simple élément de
l'environnement de l'entreprise au même titre que l'administration
fiscale, la douane, l'institution judiciaire, les services fonciers. Une telle
vision n'est pas seulement réductrice ; elle ne reflète
absolument pas la réalité des choses et minimise une situation
concrète qui n'a cessé de s'imposer au point qu'il est
actuellement inconvenable qu'une entreprise digne de nom se crée ou se
développe sans un accompagnement bancaire.
A l'inverse on ne peut concevoir qu'une banque soit sans cette
fonction de pourvoyeur de fonds indispensables pour le financement des
entreprises. C'est là, en fait la mission première d'une
banque.
Le cadre méthodologique qui va parler des la
méthodologie à réaliser pour atteindre à bien
l'objectif de notre recherche.
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
Section 1 : Cadre de l'étude
Notre étude a été faite au
Sénégal, dans la ville de Dakar au niveau des banques
commerciales, des entreprises et des cabinets. Le secteur bancaire est l'un des
secteurs les plus actifs dans l'économie du Sénégal. Ce
dernier est structuré autour d'un noyau de vingt (20) Banques et
composé des banques généralistes, spécifiques,
mutualistes et celles d'affaires.
Quatre (4) banques majeures partagent la plus grosse part du
marché à savoir la SGBS, la CBAO, ECOBANK et la BICIS. Elles
contrôlent le marché bancaire sénégalais en grande
partie et sont pour les entreprises des partenaires financiers de choix,
même si le financement reste encore un peu inaccessible. En revanche, il
est à préciser que l'accès au crédit s'est
également démocratisé au cours de ces dernières
années grâce à une augmentation massive d'une classe
moyenne fonctionnaire, commerçante ou titulaire d'un contrat de travail
en bonne et due forme. La banque est l'un des maillons essentiels de la survie
ou du développement d'une entreprise c'est la raison pour laquelle elle
doit faire tout pour rendre ce partenaire présent et efficace. Ainsi,
pour mieux cerner notre thème, nous avons choisi de travailler sur la
SGBS afin de l'aider à améliorer sa relation avec les
entreprises dans le cadre des crédits à court terme. Filiale d'un
important groupe français qui est la Société
Générale. La SGBS est une structure appréciable du fait de
l'effectif de sa clientèle et la place qu'elle occupe au
Sénégal. Donc l'appui apporté aux entreprises dans la
soumission d'un marché public, la diversité des crédits
à CT qu'elle offre aux attributaires du marché et la place
occupée après l'exécution par cette banque pourraient nous
amener à analyser les différentes étapes du financement
d'un marché public par cette dernière. Une bonne utilisation des
analyses de cette étude permettrait au responsable de service banque
d'améliorer le processus du financement à court terme des
entreprises au sein de sa banque et surtout sa relation avec l'entreprise.
Section 2 : Délimitation du champ de
l'étude
Pour pallier à un éventuel hors-sujet, une
délimitation de l'étude a été faite.
D'abord dans le domaine, notre étude se porte sur les
différentes étapes du financement d'un marché public par
les banques commerciales au niveau du Sénégal ; ensuite
dans le temps nous nous focalisons sur les données au cours de cinq (5)
années précédentes et enfin dans l'espace, nous nous
basons sur les entreprises (BTP, pour les fournitures et les cabinets), au
niveau des banques commerciales de la place afin de récolter des
informations qui vont dans le cadre de notre étude et d'en faire bon
usage.
Section 3 : Techniques d'investigation
Dans notre étude de recherche, nous avons
commencé à travers la revue critique de la littérature
afin de voir les approches antérieures de certains auteurs. Cela nous a
éclairés sur les différentes étapes de financement
en définissant les concepts qui déterminent notre recherche. Nous
avons aussi fait des recherches sur des sites afin de compléter notre
recherche et d'avoir une meilleure compréhension de notre
thème.
Pour la pertinence de notre travail, nous nous sommes rendus
sur le terrain à travers deux guides d'entretien, les exemplaires sont
joints en annexe et adressés aux chargés de clientèles
des banques commerciales, aux entreprises principalement dans le domaine de
Bâtiments et travaux publics, de fournitures et des cabinets de
consulting, donnés aux personnes ciblées pour nous faciliter les
enquêtes.
Par conséquent, notre analyse se base sur un guide
d'entretien car cette étude est d'ordre comparatif et nous ne pourrions
pas faire un échantillonnage.
Section 4 : Difficultés
rencontrées
Dans notre étude, la majeure partie de nos
difficultés rencontrées étaient relatives à
l'obtention des informations. Il n'y a pas assez de documents ni de sites qui
parlent du financement d'un marché public par les banques commerciales.
Celle-ci n'a pas été toujours facile tout en sachant que dans les
entreprises de la place, l'accès à certaines informations dites
« confidentielles » reste inaccessible voire impossible
s'il ne révèle pas de l'accord de la Direction
Générale surtout avec la méfiance des interlocuteurs pour
des raisons de veille concurrentielle. Nous avons noté aussi des
difficultés liées à l'obtention des Rendez Vous avec les
personnes cibles de notre recherche.
DEUXIEME PARTIE : CADRES ORGANISATIONNEL ET
CONCEPTUEL
CHAPITRE I : CADRE ORGANISATIONNEL
Section 1 : Historique de la SGBS
La Société Générale des Banques
au Sénégal a été créée le 09 Novembre
1962 par la reprise des activités de l'agence de la
Société Générale.
Présente déjà au Sénégal et
absorbant une banque locale à savoir la Banque Commerciale Africaine
avec un capital de Cinq cents mille francs CFA (500 000 F CFA).
Après plusieurs augmentations aujourd'hui son capital
s'élève à 10 000 000 000 F CFA19(*) détenu à 57,72%
par le Groupe Société Générale en France qui est
donc actionnaire majoritaire de cette dernière. Le reste du capital est
reparti comme suit :
35,15 % par des privés
sénégalais ;
5,57% par HYPO-UND VEREINSBANK AG qui est une banque
Allemande ;
1,56 % par SOGEFINANCE CI qui est une filiale du Groupe
Société Générale.
En dépit de récentes concentrations dans le
paysage bancaire sénégalais, elle compte maintenir sa place dans
la plupart des segments.
Et avec une politique d'investissement soutenue depuis
1998, la banque s'est développée de façon exponentielle en
démultipliant son réseau mais aussi sa logistique.
Cette banque finance l'économie
sénégalaise à travers diverses méthodes. Ici il
faut noter qu'elle joue le rôle d'une banque classique
c'est-à-dire elle est rôdée pour octroyer du crédit.
Outre les activités de son réseau de 3 800
agences qui font d'elle une banque de proximité, la
Société Générale des Banques au
Sénégal première est en mesure de mobiliser pour ses
clients un large éventail de compétences et d'expertise pour
apporter des solutions appropriées à leurs besoins. Forte de ses
agences reparties sur le territoire sénégalais, elle ne compte
pas moins de cinq mille cinq cents (5 500) clients entreprises20(*) d'où une explication
large de sa contribution dans le financement des entreprises en leur
conseillant et en leur proposant les meilleures offres commerciales par exemple
les crédits de fonctionnement, des émissions de cautions etc.
Elle assiste les entreprises dans le financement d'un
marché public au niveau des appels d'offres en fournissant des
engagements par signature et au cours de l'exécution des marchés
en mettant à leur disposition des fonds de trésorerie afin de
respecter les délais contractuels. Durant ces quelques jours
passés dans les locaux de cette société, nous avons pu
avancer dans notre travail de recherche en nous basant sur des documents
nécessaires de notre thème pour appréhender leur
processus.
Au cours de notre visite au sein de cette
société, nous avons été acceptés au niveau
de la Direction Traitements Bancaires précisément au service
crédits clients qui se charge des crédits à
savoir :
Ø Crédit d'investissement
Ø Crédit de fonctionnement
Ø Émission de cautions
Ø Opérations avec l'étranger
Ø Opérations diverses-placement
Nous nous sommes intéressés
particulièrement aux crédits de fonctionnement et aux
émissions des garanties qui touchent en partie notre thème de
recherche.
Il est donc évident que pour atteindre ses objectifs,
la SGBS doit se constituer en une organisation crédible, stable et
harmonieuse.
Section 2 : Présentation de la SGBS
L'organisation interne de la SBGS
Elle est composée :
§ D'un Conseil d'Administration
qui est l'organe suprême de la banque. Il a
à sa tête un président élu par les administrateurs
pour une durée de 3 ans. Désignés par l'assemblée
générale sur proposition du conseil d'administration. Les
administrateurs au nombre de sept(7) représentent les actionnaires et
leur mandat est d'une durée de 3 ans également.
§ D'une Direction Générale
qui met en place la stratégie adéquate
pour atteindre les objectifs qui ont été fixés par le
conseil d'administration. Elle coordonne directement avec quatre Directions les
Ressources Humaines, la DCPE, les Risques et le CSM et veille sur le pilotage
du Projet Manko Ngir Yessal.
§ Des Membres du Comité de Direction
(CODIR) à savoir :
Ø Daniel TERUIN, Direction
Générale
Ø Patrick VERNET, DGA /
Secrétariat Général
Ø Stéphane TRIDEAU, Direction
de l'Exploitation et du Réseau
Ø Patrick SUSSAT, Direction des
Risques
Ø Pierre SADIO, Direction des
Ressources Humaines
Ø Amadou SARR, Direction Finances
Ø Mbassor SARR, Direction des
Traitements Bancaires
(Ci-joint en annexe l'organigramme)
§ Les Ressources Humaines sont
chargées de gérer et de coordonner les ressources humaines de la
banque. Plusieurs cellules ont été crées pour obtenir une
organisation optimale et efficiente tournée vers la satisfaction de ses
clients internes: gestionnaire de carrière, communication interne,
formation, l'administration des RH, chargés d'étude RH, Support
administratif et prestations sociales, gestion des comptes du personnel et de
la paie, Étude de la demande de prêts et d'avance du personnel,
Gestion des engagements du personnel, gestion du service médical.
§ Le Projet Manko Ngir Yessal consiste
à diagnostiquer tous les dysfonctionnements qui sont recensés au
sein de la SGBS pour en apporter des corrections et cela en adéquation
avec BHFM. Ces dysfonctionnements peuvent être des procédures de
travail, des changements sur l'organigramme ou des points à
améliorer. Il est composé d'une équipe de six(6) personnes
avec à la tête un responsable de projet qui coordonne toutes les
activités de ses collaborateurs.
§ La Direction Des Risques:
Issue de la fusion de deux services
directement rattachés à la D.G que sont: le Contrôle des
risques et le Contentieux/Recouvrement. Ce rapprochement entre dans le
processus BHFM recommandé par la Banque Normative, mais répond
aussi à la volonté pour la SGBS à la
nécessité de coller à l'évolution du métier
de la banque.
En effet, face à la crise que traverse depuis plus
d'une année le secteur bancaire, la
SGBS a vu la nécessité d'adapter son
organisation dans le suivi des dossiers en détectant en amont les
clients en défaut afin de sensibiliser le réseau, voir d'engager
le plus rapidement possible une action en recouvrement. Pour celui-ci, la crise
actuelle et la montée du portefeuille contentieux nous a imposé
la « modernisation et la redynamisation de nos méthodes de
recouvrement avec nos partenaires (avocats, huissier, assureur SONAC).
« UN BON PROTOCOLE VAUT MIEUX QU'UN BON
PROCES »
La DDR permettra une plus grande réactivité sur
ces phases avec la proximité des Risques et du Recouvrement.
§ Le Secrétariat Général
sa fonction principale est de créer les conditions favorables
pour le bon déroulement de l'activité commerciale de la banque.
Il assure en même temps aussi les fonctions de Responsables du
Contrôle de la conformité (RCO), de la lutte contre le blanchiment
et le terrorisme (AMLO), des risques opérationnels(RRO) et de la
surveillance permanente. Le RCO peut exercer par ailleurs une fonction de
management (Secrétariat Général) dans la filiale, mais ne
peut avoir de responsabilités commerciales, financières ou
comptables. Il valide également les procédures
rédigées par Manko NGIR Yessal.
Ici, il faut noter que le secrétariat
général traite aussi le contrôle permanent de la
conformité, le contrôle des risques opérationnels, la
Lutte Anti-Blanchiment, la Surveillance Permanente et le
service juridique.
§ La Direction Financière a un
rôle d'animation de la fonction finance au sein de la filiale. A ce
titre, elle supervise la Comptabilité générale et la
consolidation des données financières aux normes Groupe. Elle
veille notamment au bon respect des réglementations Groupe (IAS) et
Locales (PCB). Elle regroupe le service de contrôle de Gestion, de la
comptabilité et de la trésorerie.
§ La Direction de la Logistique et Organisation
regroupe le service du patrimoine et le support informatique.
§ La Direction des Traitements Bancaires
est le centre névralgique de la banque dans la mesure où
elle s'occupe de la mise en place des structures, circuits et procédures
de travail. Elle a sous sa responsabilité deux services très
importants à savoir : le service Moyen de paiement (étranger, la
monétique, le portefeuille et le Transfert Monétaire et
E-Banking) et le Service Clients Crédits et Services.
§ La Direction de l'exploitation et du
réseau: Elle assure l'animation du réseau et a sous sa
responsabilité la clientèle de particuliers, la clientèle
professionnelle, la clientèle commerciale, le Service Qualité et
RSE, le Centre d'Appels, le Service Marketing et le Service Banque.
C'est dans cette direction que nous avons passé
quelques jours de visite. Elle a pour ambitions de participer vigoureusement
au développement du Sénégal et de financer les
entreprises. Ainsi, à l'aide de la présentation de la structure
et du fonds de commerce ci-dessous nous a aidés à avoir une
idée sur le montant des engagements que la SGBS a octroyé
à ses clients pour le mois d'octobre 2008.
EN CLIPRI
- Un effectif de l'ordre de 360 agents (dont 44 dans les
services du siège, hors les caissiers de
Roume Particuliers); soit plus de la moitié de
l'effectif global d'implantation.
- Un réseau de 49 points de vente dont 21 agences, 21
points banque, 6 points dédiés Western
Union et 1 Bureau de représentation à Paris
- 126 000 clients
- 135.600 comptes (de chèque+ épargne) en
stock
- 404.000 produits en stock au
- 85.300 MFCFA d'encours de remplois (Crédits) et
200.300 MFCFA d'encours de ressources (Dépôts) en CLIPRI
- 386.000 opérations Western Union.
En CLIPRO:
- 3500 clients
- 30 conseillers de clientèle
- 30.000 MFCFA d'encours de remplois (crédits) et
35.000MFCFA d'encours de ressources
- 5.000 MFCFA d'engagement par signature
-Et surtout la première banque du Sénégal
en terme de parts de marché tant sur les ressources que sur les
emplois.
C'est le service CLIPRO qui nous intéresse car c'est un
service pour les clients professionnels avec le montant des concours par
signature assez colossal.
Force est de constater qu'au niveau de la SGBS, pour l'octroi
des crédits à court terme que ça soit les lignes
d'exploitation ou les engagements par signature, le responsable des clients
professionnels se charge du contrat. Ce dernier étudie le dossier du
client en se basant sur les états financiers, le contrat du
marché, ou encore sa relation avec celui-ci afin de plafonner les
lignes. Quand les deux parties tombent d'accord sur ces plafonds, le
responsable de la clientèle transmet le dossier au service banque pour
une analyse et la mise en place du crédit. Ce service doit
contrôler toutes les pièces justificatives figurant dans le
dossier. Après ce contrôle le responsable se charge de la
transmission du dossier au service garantie qui intervient pour la
formalisation du crédit. Une fois celle-ci faite, le déblocage de
fonds s'en suit.
A la banque pour avoir un soutien financier, il faut suivre
tout le processus et fournir toutes les pièces demandées. Pour
certains crédits à la SGBS, par exemple le découvert de
zéro à cinq (5) millions, ils évitent de demander des
garanties assez lourdes de fois ils demandent juste l'assurance vie.
Dans le cadre des crédits d'exploitation, plus le
montant est important plus la garantie demandée est considérable
afin d'éviter les risques de perte au cas où l'emprunteur sera
défaillant.
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL
Pour leurs besoins liés aux
activités de leur exploitation, les entreprises exigent la
rapidité dans les prises de décision du système
bancaire(le banquier). Ce sont des besoins de financement de l'actif circulant
(Bas du bilan) qui nécessite l'intervention du banquier afin que
celui-ci leur accorde des crédits de trésorerie : c'est une
ligne d'exploitation, autrement dit une autorisation permanente de
dépassement accordée aux entreprises afin de leur permettre de
faire face à des besoins liés à son cycle d'exploitation.
Ces crédits nécessitent des garanties apportées par les
entreprises à savoir les expériences dans l'exécution du
marché, le carnet de commande, les marchés en cours
d'exécution, la domiciliation du marché peut être aussi
les gages d'espèces qui minimisent le risque du côté de la
banque. Nous y ajoutons à celles-ci les éléments
essentiels sur lesquels le banquier se focalise pour apprécier la
demande comme les réalisations faites par les entreprises, leurs
états financiers, la qualité de la signature de l'autorité
contractante c'est-à-dire sa qualité financière à
payer aux entreprises cocontractantes les montants qu'elle lui doit et dans les
délais.
En outre, pour les cautions et les avances sur marchés
il est loisible au banquier, avant de s'engager d'exiger que le marché
concerné soit nanti en sa faveur.
S'agissant du nantissement du marché, les créances
nées ou à naître au titre d'un marché de travaux,
fourniture ou de services peuvent être affectées en nantissement
par une convention conclue entre le titulaire du marché et un tiers (la
banque) appelé créancier nanti ou bénéficiaire du
nantissement(ARMP).
Tout simplement, nous pouvons définir le nantissement comme un acte
par lequel le débiteur remet au créancier un titre en garantie de
sa créance. Juridiquement le nantissement du
marché public peut être défini comme étant
l'affectation en garantie au profit de la banque des créances que le
titulaire du marché détient envers l'administration contractante
au titre du marché, pour couvrir les avances que la banque lui consent
dans le cadre du même marché.
Remarquons
qu'un acte de nantissement doit être opposable aux tiers par sa
signification au débiteur de l'autorité cocontractante selon les
règles du code des marchés publics. Ainsi,
les parties vont en amont signer un contrat de délégation et
cession de créances ou nantissement du marché par lequel
l'attributaire reconnait au banquier des droits sur ledit marché et
autorisera le comptable assignataire à effectuer irrévocablement
tous les paiements entre les mains de la banque.
o La notion du marché public
Le marché public est un contrat liant une personne
publique (Etat, administration, collectivités locales) et un tiers en
vue d'une fourniture, par ce dernier, de travaux ou de services. Ce
marché fait l'objet d'une réglementation stricte car il met en
cause les finances publiques21(*).
Le manuel d'application du code des marchés publics a
apporté quelques éclaircissements à la notion du
marché public sur deux niveaux à savoir :
· Un marché public est un contrat parce que
celui-ci est accordé par la volonté de deux personnes
dotées de la personnalité juridique, ce qui exclut toute
décision unilatérale
· Il est conclu à titre onéreux parce que
ce caractère exprime l'idée d'une charge pesante sur l'acheteur
et généralement le marché donne lieu au versement d'une
somme d'argent. Néanmoins, en l'absence d'un tel versement, le
caractère onéreux peut aussi bien résulter d'un abandon
par l'acheteur public d'une possibilité de recette liée à
l'exécution du marché.
En revanche, les prestations que la personne publique obtient
à titre gratuit ne peuvent jamais être qualifiées de
marchés publics. Dans un marché public il existe plusieurs sortes
de marchés à savoir :
· Le marché public de travaux qui a pour objet
soit l'exécution, soit conjointement la conception et l'exécution
de travaux ou d'un ouvrage
· Le marché de fournitures : il a pour objet
l'achat, le crédit bail, la location ou la location-vente avec ou sans
option d'achat de biens de toute nature y compris des matières
premières, produits, équipements et objets sous forme solide,
liquide ou gazeuse, ainsi que les services accessoires à la fourniture
de ces biens.
· Le marché de services : ce n'est ni un
marché de travaux ni un marché de fournitures. Il comprend
également le marché de prestations intellectuelles,
c'est-à-dire le marché de services dont l'élément
prédominant n'est pas physiquement quantifiable.
o La notion d'une entreprise
En économie générale, l'entreprise se
définit comme une unité autonome combinant divers facteurs de
production, produisant pour la vente des biens et des services et distribuant
des revenus en contrepartie de l'utilisation des facteurs22(*). Ceci dit, il s'agit ici des
entreprises de BTP (travaux d'infrastructures), de fournitures
(matériels et mobilier de bureau...) ou de services (plus souvent
à caractère intellectuel).
o La notion de l'entreprise des Bâtiments et
Travaux Publics
Selon VAILLANT, le secteur BTP regroupe l'ensemble des
activités de conception, réalisation, rénovation et
entretien des infrastructures (routes, ponts, tunnels, barrages) et
équipements collectifs (canalisation d'eau, station d'épuration,
usines de traitement de déchets)23(*). Une autre définition vient éclaircir
celle de VAILLANT.
LEGOUGE définit le BTP comme une action dans le temps,
avec un début et une fin, qui mobilise des ressources humaines,
matérielles et logistiques ainsi que financières en vue de
produire une réponse à un besoin par une solution à
caractère extraordinaire au sens propre24(*).
o La notion d'une banque commerciale
Vernimmen définit la banque commerciale comme un
organisme financier qui collecte les ressources du public principalement par le
biais de la tenue des comptes, et prête aux entreprises. C'est pour quoi
depuis la renaissance en France, on dit que les banques se sont
développées et sont à la fois à l'origine du
développement économique.
o Le fonds de roulement
MANCHAN définit le fonds de roulement comme la
différence entre les actifs immobilisés et les ressources stables
destinées à les financer : ressources conservées dans
l'entreprise (capitaux propres et comptes de prévoyance) et des
ressources stables en provenance des tiers25(*).
o Les crédits à Court Terme
Un crédit à court terme aux entreprises
représente la somme mise à disposition de ces
dernières par leur banquier pour une durée inférieure
à deux (2) ans26(*). Il se fait habituellement sous forme de prêts
d'exploitation à court terme et de marges de crédit
renouvelables. Ces types de crédits financent les activités
quotidiennes et ils assurent aussi l'équilibre de la trésorerie
de l'entreprise. Ils servent, par exemple, à couvrir un temps de
stockage, un délai de fabrication ou un délai de paiement
consenti aux clients et permettent ainsi de faire face aux dépenses
courantes de l'activité (salaires, loyers, etc.).
Peuvent rentrer dans cette catégorie :
I- Les crédits directs
Il y a un décaissement de fonds immédiats avec
un risque immédiat et un taux vraiment élevé à
supporter par les entreprises.
1- Découvert
Il permet à l'entreprise de régler ses besoins
de trésorerie. C'est l'autorisation que la banque donne à son
client de tirer des chèques pour un montant supérieur à la
provision de son compte (compte débiteur jusqu'à un certain
plafond). Souvent les entreprises ont recours au découvert pour des
besoins non affectés et irréguliers. Il est plus risqué
pour la banque avec un taux élevé et un intérêt post
compté calculer au prorata de l'utilisation modulable en fonction des
besoins, supportés par le client (entreprise). Pouvant craindre de
financer des pertes, en accordant ce crédit sans échéance
précise, le banquier se montrera exigeant pour octroyer une autorisation
de découvert : la situation de l'entreprise, l'ancienneté des
relations avec la banque, les garanties proposées sont autant
d'éléments qui seront examinés. Le banquier peut donner
son accord par écrit (pour une durée en principe d'un an) et,
dans ce cas, l'entreprise paie généralement une commission de
confirmation de 0,5 à 1,5 % du montant autorisé.
Comme la facilité de caisse, le découvert
présente l'avantage d'être un crédit ne donnant lieu au
paiement d'intérêts que sur les utilisations réelles.
Toutefois, au taux du découvert s'ajoute, lors de l'arrêté
trimestriel du compte de l'entreprise, la "commission de découvert" et
la "commission de mouvement" de compte, cela accroît
considérablement le coût de cette forme de crédit, dont le
taux d'intérêt est toujours supérieur à celui d'un
crédit de mobilisation de créances.
2- Escompte commercial
L'escompte est une opération de
crédit par
laquelle le banquier met à la disposition de l'entreprise porteuse
d'un
Effet
de commerce non échu, contre remise de cet effet, le montant de
l'effet diminué des intérêts et des commissions. Il y a un
décaissement de fonds. Si l'effet est impayé à
l'échéance, la banque se retourne contre son propre client, qui
supporte donc le
risque de
défaillance de
son acheteur. L'escompte du côté de l'entreprise c'est la
cession de créance et du côté de la banque c'est le rachat
de créance. Avant d'accorder une autorisation d'escompte, le banquier
étudie la situation de son client (situation financière,
importance du chiffre d'affaires, proportion de chiffre d'affaires
confiée à la banque sollicitée, délais de paiement
consentis à la clientèle, délais en vigueur dans la
profession, type de clientèle sur lequel son client tire des traites,
nature de ces tirages, garanties pouvant être obtenues, etc.). Le
banquier qui, par l'escompte, devient propriétaire d'une traite, pourra
exiger de son client (le tireur de la traite) qu'elle lui soit remise
"acceptée", c'est-à-dire que le tiré (le client du client)
ait porté sur la traite la mention manuscrite "accepté" suivie de
sa signature. L'acceptation rend le tiré irréversiblement
débiteur du paiement de cette traite.
3- La loi Dailly
Appelée aussi Cessions Dailly est un mode de
financement qui consiste à transférer une partie du poste
« clients » de l'entreprise à son banquier en
échange d'une ligne de crédit à court terme
rémunérée généralement au taux de
l'escompte. C'est une formule adaptée aux entreprises qui ne peuvent pas
tirer de traites sur leurs clients (secteur public ou parapublic, grands
groupes interdisant les tirages sur eux, etc.).
Cette forme de crédit peut se substituer à
l'escompte en offrant les avantages d'une plus grande rapidité
d'exécution et d'une plus grande souplesse (pas besoin d'attendre le
retour des effets envoyés à l'acceptation chez les tirés,
débiteurs finaux, pour pouvoir les mobiliser.) Toutefois, les banques
restent actuellement assez réticentes à accorder ce genre de
crédit, surtout sans notification aux débiteurs.
4- Facilité de caisse
Elle est essentiellement destinée à donner
à la trésorerie une élasticité de fonctionnement.
Elle permet aux entreprises de faire face aux décalages de très
courte durée qui les touchent souvent à certaines périodes
quand il s'agit des délais de leurs fournisseurs, du salaire du
personnel ou de fois des règlements de la TVA. C'est une autorisation
ponctuelle et effectuée par un forçage. Couvrant des
décalages ponctuels et très limités dans le temps entre
dépenses et recettes, la facilité de caisse peut être
périodiquement reconduite mais, comme tout crédit bancaire, doit
faire l'objet d'un accord préalable du banquier.
II- Les Crédits Indirects
Ce sont des engagements donnés par les banques sous
forme d'une acceptation, d'un aval ou d'une caution ; de payer pour compte
d'un client débiteur si celui-ci s'avérerait
défaillant.
1- Les Engagements par Signature
Le plus souvent, les banques commerciales soutiennent les
entreprises en mettant à leur disposition des fonds sous forme de
crédit de trésorerie, elles peuvent aussi leur apporter son
concours sous forme d'engagement appelé aussi crédit par
signature utilisé couramment dans le financement des marchés
publics. Il n'y a pas de décaissement de fonds. La banque
matérialise son engagement par sa signature. Ici le risque est
différé et moindre car son taux est faible. Dans notre
étude, nous allons parler des cautions du marché public depuis
l'appel d'offre jusqu'à l'exécution du marché. Ce sont des
crédits qui s'opèrent sur la base de l'existence d'un contrat de
marché avec un donneur d'ordre de première qualité,
privé ou public, financement sur le demandeur, sur le marché ou
de prestation nécessaire à l'exécution de ce
financement.
Ainsi, le fait que la caution ne soit pas suivie d'un
décaissement ne saurait s'assimiler à une absence de risque pour
la banque et dispenser celle-ci d'une éventuelle étude sur
l'entreprise qui la sollicite. Il y a diverses cautions sur le
marché telles que :
1-1- Les cautions du marché public
v Caution de soumission
La caution de soumission encore appelée garantie de
soumission, garantit la moralité, les compétences et les moyens
professionnels de l'entreprise. Exigée
dans les appels d'offres de fournitures et de travaux à l'
exception des marchés de prestations intellectuelles. Le montant en
valeur absolue de la garantie est compris entre 1% et 3% de la valeur
estimée du marché.
Non exigée pour les marchés d'un montant
inférieur aux seuils fixés par arrêté du
ministère chargé des finances27(*).
La garantie de soumission reste valable pendant 28 jours
à compter de l'expiration de la durée de validité des
Offres.
v Caution d'avance au démarrage
Devenu attributaire du marché après l'ouverture
des plis, cette dernière exprime son besoin en liquidité
indispensable au démarrage des travaux pour les BTP, à
l'approvisionnement et à l'acquisition des matériels
spécifiques. Dans l'attente, le titulaire du marché peut demander
auprès de l'autorité contractante une avance de fonds ou un
acompte. Cette caution garantit les acomptes obtenus de la part de l'acheteur
public qui seront remboursés par la banque au cas où le
marché ne sera pas exécuté.
v Caution de restitution d'acompte
C'est une garantie assurant à l'autorité
contractante le remboursement de l'acompte qu'elle a versé au titulaire
du marché en vertu du contrat et en cas de l'inexécution
partielle ou totale de ce contrat par ce dernier (titulaire).
v Caution de bonne exécution
Aussi appelée caution de bonne fin, cette garantit
assure la bonne exécution du marché par le titulaire. La garantie
de la bonne exécution d'un marché est destinée à
couvrir les réserves constatées à la réception des
travaux, fournitures ou services ainsi que celles formulées pendant le
délai de garantie, éventuellement prévu. La garantie de
bonne exécution doit être constituée en totalité
lors de la signature du marché. Son montant est fixé par le
cahier des charges sans pouvoir dépasser 5% du montant du
marché28(*). Elle
est constituée par le cautionnement du montant correspondant. Ce
cautionnement peut être remplacé au gré du titulaire par
une garantie à première demande ou, les deux
parties en sont d'accord, par une caution personnelle et solidaire avec un
montant qui ne peut être supérieur à celui de la garantie
qu'elles remplacent et leur objet est identique29(*). Sa validité définitive est
limitée à la réception provisoire des travaux, des
fournitures ou des services. La garantie de bonne exécution est
remboursée ou la caution de garantie à première demande
est libérée, soit :
· en l'absence de période de garantie,
· au moment du règlement pour solde
définitif.
v Caution définitive
Elle permet de récupérer les sommes
immobilisées par contrat garantissant la qualité des prestations
fournies.
v Autres garanties
· Caution de la retenue de garantie
Les marchés peuvent prévoir une retenue de
garantie pour couvrir les réserves formulées à la
réception des travaux, fournitures et services ainsi que celles apparues
pendant le délai de garantie. Cette retenue est pratiquée sur les
acomptes et le solde du marché dans la limite de 5% du montant initial
du marché, de la tranche ou du bon de commande complété,
le cas échéant, du montant des avenants. La durée de la
garantie est d'un an à compter de la réception provisoire. Elle
est libérée un mois au plus tard après l'expiration du
délai de garantie, sauf si des réserves n'ont pas
été levées. Elle peut être remplacée, en une
seule fois, pendant toute la durée du marché, par une caution
personnelle et solidaire ou une garantie à première demande d'un
établissement de crédit. Après constitution de la garantie
de substitution, la retenue de garantie éventuellement
déjà prélevée est reversée.
La retenue de garantie oblige le titulaire à
réparer les désordres signalés par l'acheteur public par
le biais de réserves lors de la réception des travaux et les
désordres qui apparaissent dans l'année suivant la
réception et qui sont signalés par le biais de notifications
écrites. Pendant un an à compter de la réception des
travaux, le maître d'ouvrage peut donc obliger le titulaire à
exécuter les travaux qui ont donné lieu à des
réserves, remédier à tous les désordres
signalés par l'acheteur public, procéder à des travaux
confortatifs ou modificatifs.
· Garantie décennale
Pendant 10 ans à compter de la réception des
travaux, le constructeur est responsable des dommages qui compromettent la
solidité des ouvrages construits ou qui les rendent "impropres à
leur destination", ou affectant un élément d'équipement
non dissociable de la construction (élément dont la dépose
détériorerait l'ouvrage). Sont concernés les fondations,
les murs, les planchers et la toiture, mais aussi les canalisations, les
cloisons, les installations de chauffage.
1-2- Les Avances sur Décompte
Lorsque les décomptes introduits par l'entreprise
auprès du maître d'ouvrage ou de l'acheteur public et souvent
acceptés, la banque peut en effet sur cette base desdits
décomptes, consentir à son client des avances à court ou
moyen terme. Ces avances consenties par les banques représentent en
général au maximum 80% du montant des décomptes
introduits.
Quand les clauses du marché ne prévoient pas
d'avances au démarrage ou de décomptes intermédiaires, la
banque peut accorder une avance sur marché ou avance sur
facture à l'attributaire. Dans le cadre de notre étude,
nous allons parler en particulier de l'avance sur marché (ou avance sur
facture) qui est un mode de financement d'un marché public par les
banques. L'avance sur marché permet à l'entreprise de disposer
des fonds de trésorerie adossés à des rentrées
certaines de fonds dont le justificatif c'est la facture ou le compte
certifié. Cette autorisation s'opère sur la base de l'existence
d'un contrat avec un donneur d'ordre de première qualité,
privé ou public, financement sur le demandeur, ou sur le marché
ou la prestation indispensable à l'exécution de ce
financement.
Cette dernière est un crédit qui permet
aux entreprises d'obtenir de la banque une avance pour démarrer un
marché dont la réalisation nécessite des moyens de
financement supérieurs à leurs possibilités
financières30(*).
Le montant est fixé par rapport au montant du marché, la
disponibilité financière de l'entreprise et aussi à la
confiance de la banque en l'autorité contractante. Cela se fait sur la
base de la domiciliation du règlement à laquelle peut s'ajouter
d'autres garanties. L'avance sur marché est moins risquée pour la
banque car elle est adossée à une rentrée de fonds
certaine.
1-3- L'Aval de Traite Fournisseurs
C'est un cautionnement de la banque porté sur l'effet
qui permet de différer le règlement des factures des
fournisseurs de matériaux de construction pour les travaux et des
matériels de fournitures, d'allonger les délais de paiement et
aussi de réduire d'un effet de commerce à
l'échéance ; cela est notifié soit sur le
tiré, soit sur acte sous seing privé. C'est un engament à
payer à l'échéance si le client est défaillant.
L'engagement est pris au verso par la signature de la banque.
1-4- Le crédit documentaire
Souvent dans le cadre des commandes à l'étranger
pour les matériels, les fournitures etc. l'entreprise a besoin de faire
un recours à sa banque pour un crédit documentaire qui est un
engagement par signature. Même si le crédit s'avérait comme
la technique privilégiée de protection des exportateurs cela
permet aussi aux importateurs de sécuriser les opérations. On
le définit comme une opération qu'une banque s'engage
irrévocablement, à la demande de son client importateur à
régler un tiers exportateur dans un délai
déterminé, un certain montant, contre la remise de documents
strictement conformes et cohérents entre eux, justifiant de la valeur
et de l'expédition de marchandises ou de prestation de services.
1-5- La mainlevée
C'est un document délivré par l'autorité
contractante et attestant que la banque est dessaisie de son engagement. Les
banques se désengagent de leur caution qu'après réception
de l'original ou d'une copie revêtue de la mention « BON POUR
MAIN-LEVEE DE CAUTION » signée par l'autorité
contractante.
TROISIEME PARTIE : CADRE ANALYTIQUE
CHAPITRE I : ANALYSE ET INTERPRETATIONS DES
DONNEES
Section 1 : Les engagements par signature que les
banques accordent aux entreprises
- La typologie des principales garanties
demandées pour l'exécution d'un marché
A l'instar de toutes les banques commerciales, celles-ci ont
une liste des cautions les plus utilisées. Pour la caution de
marché, la banque émet ce type de garantie sur ordre et pour
compte de son client en faveur d'un bénéficiaire. L'engagement de
la banque est de payer si l'obligation garantie n'est pas remplie. Ces cautions
sont :
Ø Caution de soumission (Tender bond) : cette
ligne est mise en place lorsque l'entreprise soumissionne à un appel
d'offre. A ce stade, l'entreprise n'est pas certaine d'être choisie comme
maitre d'oeuvre du projet. De fois, la banque demande un déposit de 1%
quand il s'agit de client qui n'est pas vraiment cohérent.
Ø Caution de bonne exécution (performance
bond) : la ligne est mise en place dès la signature du contrat. La
banque à ce niveau doit vérifier les dossiers techniques afin
d'éviter les appels de caution ; c'est la maîtrise des
risques techniques que la CBAO vérifie à la lettre.
Ø Caution de restitution d'acompte (Advance payment
Guarantee)
Ø Caution de retenue de garantie : cette ligne est
mise en place au moment de la réception provisoire du marché.
L'engagement de la banque permet au prestataire de recevoir le dernier terme de
paiement avant l'expiration de la période de garantie.
Cela explique les différentes étapes du
financement d'un marché public par les banques commerciales du
côté des engagements par signature. Ce sont des étapes
pratiquées par toutes les banques de la place même si de fois
certaines autorités contractantes demandent une caution de garantie
décennale pour garantir la bonne exécution des travaux d'une
durée souvent de dix ans. En cas de réparation nécessitant
des fonds importants le maitre d'ouvrage peut faire appel de cette caution.
Mais les banques fournissent rarement cette caution.
Au cours de notre recherche, au niveau des entreprises
exerçant dans la passation des marchés, nous avons
constaté que toutes les entreprises soumissionnaires ou attributaires
reçoivent le soutien bancaire pour les engagements par signature. Ce
sont les mêmes étapes car quand l'entreprise a eu une caution de
soumission afin de participer à un appel par la suite elle devient
attributaire du marché la banque continuera toujours à l'octroyer
des cautions pour que cette dernière exécute le marché.
Nous relevons qu'il y a une différence dans les différentes
étapes du financement des marchés par les banques. Au niveau des
marchés des travaux et des fournitures ce sont les étapes
normales qu'elles pratiquent (de la caution de soumission à la retenue
de garantie) et souvent la caution de la garantie décennale à la
demande de l'entreprise. Mais au niveau des marchés de services, on n'y
trouve pas la caution de soumission car l'autorité contractante a juste
besoin d'une bonne prestation, elle met plus en valeur les expériences,
la qualité de la compétence de l'expert ; c'est un
marché de prestation intellectuelle.
Notre première (1ère)
hypothèse relative aux engagements par signature que les banques
prennent au profit de leurs clients afin que ces derniers participent aux
appels d'offres et exécutent le marché public a été
vérifiée et confirmée.
Section 2 : La diversité des
crédits à court terme accordés aux entreprises
attributaires du marché
- La typologie des principaux crédits
octroyés
Il s'agit ici de rappeler les principales réponses en
termes d'offre de crédit à court terme appropriées au
besoin d'une entreprise qui exécute un marché :
Ø Décalages ponctuels en cours du mois :
facilité de caisse ou découvert. Ce sont des crédits qui
ont pour objet de financer la trésorerie de l'entreprise lorsque
l'équilibre de cette trésorerie ne peut être obtenu par la
seule mobilisation clients. Ils répondent aux besoins de financement
dus au décalage des entrées et sorties de fonds et correspondent
à une autorisation de fonctionner en position débitrice en
principe au cours du mois. Leur remboursement étant en principe
assuré à chaque fin du mois par les recettes payées
à cette date. Ces lignes sont en général accordées
au client sans que la banque ne précise par contrat le montant ou la
durée mais ces crédits peuvent également être
confirmés par écrit avec perception d'une commission de
confirmation.
Ø Avance de trésorerie : avance sur
marché/attestation/facture. A la différence des formes de
crédit précédentes, les crédits à
caractère d'avance reposent sur un objet bien défini. Les fonds
sont mis à la disposition du client au crédit du compte courant
et affectés à une cause précise : le crédit
sera remboursé par une rentrée de fonds définie. Les
avances sur marché ou sur attestation ou sur marché nanti sont
des avances faites par la banque à l'entreprise attributaire du
marché pour faire face aux décalages de trésorerie
engendrés par l'importance à la fois des dépenses qu'elle
effectue (travaux, fourniture...) et des délais de règlement.
Elle se fait sur la base d'une attestation de droits constatés
délivrée par le maître d'ouvrage (administration),
après réception provisoire des travaux objets du marché,
et selon les termes et conditions du cahier des charges. Le montant est de 80%
maximum de l'attestation des droits constatés et sa durée doit
être conforme aux conditions du cahier des charges.
Ø Besoin de mobiliser les créances :
escompte commercial, cession de créances professionnelles, (la loi de
Dailly plus pratiquée en France).
- L'escompte commercial : ce sont des fonds mis à
disposition de l'entreprise en contrepartie de la cession d'un effet de
commerce. Le compte courant de l'entreprise est crédité du
montant de l'effet de commerce net d'agios d'escompte. Il fait intervenir trois
parties : le client de la banque, bénéficiaire de l'escompte
(cédant), le débiteur de l'effet (tiré) et la banque qui
acquiert l'effet (cessionnaire). Il y a un droit cambiaire. Le montant de
l'escompte doit tenir compte des délais de règlement des clients
et de la composition du poste clients.
- Cession de créances professionnelles : dans
certains pays, le législateur a assoupli les mécanismes de
mobilisation du poste client en organisant la cession en toute
propriété à un cessionnaire qui ne peut être qu'un
établissement de crédit, des créances professionnelles que
détient le cédant sur ses débiteurs en dehors du
procédé de l'escompte commercial. Son cadre juridique autorise
également la cession à la banque de créances pour garantir
la bonne fin d'un crédit spécifique consenti à son client
en compte distinct ou non courant. Relevons que cette forme de crédit de
mobilisation tend à disparaître au profit de l'affacturage.
Ø Garantie de paiement au fournisseur : aval,
Credoc.
- Aval : c'est une garantie de paiement apposée
par la banque sur les effets de commerce domiciliés (chez elle) que son
client a accepté. Il peut revêtir la forme d'une mention
« BON POUR AVAL »sur l'effet de commerce ou encore d'un
acte séparé. Cette garantie permet au créancier
d'escompter facilement l'effet avalisé. L'acceptation de la banque sur
un effet de commerce est très utilisée dans les opérations
internationales.
Le CREDOC est un moyen pour l'entreprise de financer ses
importations (matières premières, fournitures, etc.). C'est un
engagement pris par la banque de l'importateur de garantir à
l'exportateur le paiement des marchandises (ou acceptation d'une traite) contre
la remise de documents attestant de l'expédition et de la qualité
des marchandises prévues au contrat. La ligne de CREDOC doit être
en cohérence avec le volume des achats à l'étranger, leur
répartition dans le temps et les délais de réalisation
à partir de la livraison. Toutefois il faut noter que le CREDOC est un
engagement par signature mais contrairement aux autres engagements par
signature il y a nécessairement un décaissement de fonds. Les
crédits à court terme sont usités par les entreprises
auprès des banques afin de financer les dépenses courantes.
Les entreprises utilisent les lignes de découvert, de
CREDOC pour des commandes à l'étranger, des avals, des avances,
des escomptes. Le plus souvent les banques préfèrent dans le
cadre des marchés publics financer des entreprises par les avances sur
les marchés, l'escompte, les crédits de mobilisations des
créances commerciales parce que les marchés seront nantis. Il y a
aussi des entrées de fonds certaines.
Cette partie relative au type de financement
à court terme apporté aux entreprises attributaires d'un
marché public par les banques commerciales vient confirmer notre
deuxième (2ème) hypothèse
Section 3 : La place des banques commerciales
après l'exécution du marché
Relevons que la banque en recevant la mainlevée sur
une caution est déchargée de ces engagements. Mais dans la
pratique, les banques continuent de maintenir la caution échue dans leur
système informatique en attendant de recevoir la main levée sur
cette caution avant de la faire tombée car souvent l'autorité
contractante valide la main levée tardivement.
La banque doit vérifier à la lettre les
expériences acquises du client surtout dans le domaine de BTP afin
d'éviter des erreurs techniques. Déjà en octroyant des
cautions sa responsabilité est engagée s'il s'avère que
les travaux ne sont pas bien exécutés et que son client n'est pas
solvable, l'autorité contractante se tournera vers la banque pour entrer
en possession des fonds selon les contrats. Ici c'est la caution de retenue de
garantie qui va rentrer en jeu. Un exemple précis pour élucider
cette partie, le cas de la société Jean Lefèvre sur la
route de Thiès ; cette dernière n'a pas
exécuté le marché convenablement selon les conditions du
cahier des charges. Or cette société n'a pas assez de
liquidité, l'autorité contractante a fait un appel de la caution
de retenue de garantie, la SGBS se voit dans l'obligation de payer celle-ci.
Cela a entrainé un décaissement important ; à son
tour la SGBS va au contentieux afin qu'elle soit remboursée par cette
société.
Au niveau des entreprises, après l'exécution des
travaux ou la livraison, la caution de la retenue de garantie permet de
garantir les travaux à la réception. Il faut noter que dans le
cadre de certains travaux qui nécessitent des matériels
(électriques, des vices, câbles) il y a l'influence des produits
chinois si le maître d'oeuvre ne fait pas attention, il risque de faire
des travaux qui ne remplissent pas les conditions du cahier des charges ;
ce qui va entrainer une insatisfaction du maitre d'ouvrage et l'appel sur la
caution s'en suivra. La banque doit obligatoirement décaisser les fonds
parce que sa responsabilité est engagée surtout quand le client
est défaillant dans l'exécution d'une obligation. L'appel au
paiement nécessite de justifier que le débiteur est en
défaut.
Nous induisons qu'en cas de mauvaise exécution, il y a
un appel sur caution. C'est pour cela que certaines banques sont très
réticentes pour le financement d'un marché public.
Cette partie explique la place d'une banque
après l'exécution d'un marché public en accompagnant une
entreprise relative à la troisième (3ème)
hypothèse.
Chapitre II : RESULTATS OBTENUS ET PROBLEMES
RENCONTRES
Section1 : Les résultats obtenus
1- La procédure bancaire pour les engagements par
signature
Plusieurs facteurs rentrent en jeu pour qu'une entreprise ait
un soutien bancaire. A la SGBS, le client (cela
concerne les entreprises-clientes) doit se rapprocher de son chargé de
compte afin de parler avec lui des lignes de crédit. Le chargé se
base sur plusieurs aspects pour déterminer le montant global d'une ligne
de cautions de marchés à savoir la connaissance des
marchés en cours, le carnet de commandes de la société. A
défaut, le montant de la ligne sera exprimé en pourcentage de
l'activité pour en apprécier la cohérence. Toutefois,
cette démarche ne s'applique pas aux cautions de soumission car les
sociétés soumissionnent souvent à une multitude d'appels
d'offre. Pour les BTP c'est plus l'aspect expérience dans le
métier, délai d'exécution des marchés
respectés qui entrent plus dans l'étude du dossier. Après
l'étude de la ligne de cautions, le chargé de clientèle
transmet le dossier au service banque afin d'analyser et de mettre en place le
crédit qui se traduit par une notification du responsable de ce dernier
de fois c'est avec réserve ou sans réserve. Une fois le
crédit mise en place et la notification faite, ce dossier va être
soumis au responsable du service caution pour la signature et la
délivrance de la caution. En effet, ce sont les dossiers qui vont au
service de marché et qui sont transmis au service banque. C'est une
procédure assez longue car si c'est un gros marché il faut la
signature des responsables de Paris qui se fait par transmission
électronique. Même si au niveau de la SGBS, il y a une division
des décisions selon les montants, la procédure bancaire reste
longue et entraine des conséquences d'ordre positif et négatif.
Par contre dans certaines banques de la place, le
chargé de clientèle étudie le dossier de son client en
fonction de la nature et la taille du marché. D'autres banques demandent
souvent un déposit afin de fournir une caution et pour ces
dernières c'est plus rassurant. La figure
ci-dessous essaie de présenter un circuit de la procédure
Bancaire des lignes de cautions.
CLIENT
FIGURE 1
Etude du dossier & fixation
Du plafond de crédit
CHARGE DE CLIENTELE
SERVICE BANQUE
Transmission du dossier pour analyse et notification
Envoi du dossier pour une
soumission à la signature
&
délivrance de la caution
SERVICE CAUTION
La figure nous explique largement les différentes
étapes du financement d'un marché public par les banques
commerciales.
FIGURE 2
Réponse à
l'appel d'offre
|
Signature
du contrat
|
Exécution
|
Réception provisoire
|
Réception définitive
|
RESTITUTION D'ACOMPTE
SOUMISSION
BONNE EXECUTION/ BONNE FIN
RETENUE DE GARANTIE
Cette figure met en valeur les différentes
étapes des cautions accordées aux entreprises au moment de la
soumission et de l'exécution du marché. Ce sont des étapes
que la banque doit respecter car quand elle octroie une caution de soumission
elle continue à soutenir son client si celui-ci devient attributaire du
marché. Quand une entreprise devient attributaire du marché sa
banque l'accompagne pendant la période d'exécution non seulement
avec des cautions délivrées mais aussi avec des concours
bancaires courants.
2- La procédure bancaire pour les crédits
d'exploitation
S'agissant des crédits à court terme, il faut
noter que les banques sont très strictes dans la procédure car il
y a un décaissement de fonds. C'est la même procédure avec
celle des cautions à l'exception de l'étude des dossiers et
l'entrée de certains services. Ici, certains facteurs plus convaincants
doivent rentrer en vigueur à savoir :
- La notation de l'entreprise au niveau de la banque pour
voir sa capacité financière par rapport à d'autres
entreprises (par exemple 6+, 6, 6-)
- La conclusion du diagnostic économique et financier
de l'entreprise et notamment la marge de manoeuvre pour se procurer des
financements à court terme
- L'adéquation des lignes aux besoins du client
- Les risques inhérents à la nature des
concours
- La position en risque de la SGBS et sa cohérence avec
les mouvements confiés
- Les sûretés
- La rentabilité de la société
bancaire.
Après l'examen de tous ces facteurs, le chargé
de clientèle conclut le contrat. Les lignes sont mises en place souvent
pour une durée d'un an. Quand l'entreprise postule pour un montant en
respectant le plafond. Son chargé de compte transmet le dossier à
la direction des risques qui se charge d'étudier les risques encourus,
les avantages et cela se fait avec un oeil beaucoup plus critique ; une
étude assez longue. Après le dossier sera soumis au service de
marché qui à son tour étudie l'avantage de ce
crédit pour la banque et le transmet au service banque pour une analyse
et une notification avant de le soumettre au service de crédit pour la
signature et le déblocage des fonds.
Le financement des entreprises par les banques commerciales
dans l'exécution d'un marché dépend de chaque banque
surtout les bases d'études diffèrent, d'autres imposent
généralement aux entreprises la domiciliation du marché
afin de maîtriser les risques de défaillance car le secteur public
regorge beaucoup de difficultés.
CLIENT
FIGURE 3
Dossier de crédit
SERVICE DE MARCHE
DIRECTION DES RISQUES
CHARGE DE CLIENTELE
Transmission pour analyse
pour une
validation
Pour analyse et notification
SERVICE BANQUE
Pour signature et déblocage des fonds
SERVICE CREDIT
La figure 3 traite la procédure bancaire de la partie
crédit. Certains services entrent dans cette procédure car cela
engage la responsabilité du banquier. Il y a un décaissement de
fonds et cela se fait une fois que les lignes de crédit sont
déjà établies, c'est plus rapide et facile si le client
respecte les plafonds.
Nous avons récapitulé dans le tableau ci-dessous
les procédés de financement d'un marché public par les
banques commerciales afin de permettre une bonne compréhension des
cautions au niveau de la Banque et le découvert.
TABLEAU 1
Types de garanties
|
soumission
|
Remboursement d'acompte
|
Bonne exécution
|
Retenue de garantie
|
Découvert
|
Phase contractuelle
|
Réponse à un appel d'offre
|
Paiement d'acompte avant livraison
|
Livraison, réalisation des prestations
|
Déblocage du dernier terme de paiement
|
Avant le début de l'exécution des travaux
|
Objet de l'engagement
|
Garantir le sérieux de l'offre
|
Rbt total ou partiel de l'acompte si le
bénéficiaire n'a pas rempli ses obligations.
|
Paiement d'une indemnité en cas de mauvaise
exécution
|
Rbt total ou partiel au terme de paiement en cas de
défaillance durant une période de garantie technique
|
Rbt de crédit accordé
|
Montants habituels
|
1 à 5% du montant de contrat
|
Entre 15 et 25%
|
Généralement 10%
|
5% à 10% du montant du contrat
|
Montant maximum du crédit accordé
|
Validités
|
Validité de l'offre ou la remise de GBE
|
Réception provisoire
|
Exécution du marché/ réception
définitive
|
|
Remboursement du crédit accordé
|
Section2 : Les problèmes rencontrés
Durant notre enquête, nous avons constaté que
les banques rencontrent beaucoup de problèmes en finançant les
entreprises dans le cadre d'un marché public. La plupart des entreprises
ont des comptes dans différentes grandes banques de la place. De fois
elles départagent leur chiffre d'affaire afin d'octroyer des
financements à CT dans toutes ces banques ou elles présentent un
seul montage financier à toutes les banques. Il y a un grand
débat autour de ce financement. Pour certaines banques, le secteur
public est très opaque, difficile à cerner. Les banques ne savent
pas réellement vers qui se tourner pour le paiement car de fois le
délai de paiement est long, ou la suppression du ministère.
Notons aussi que dans le secteur public, il ya le niveau de la corruption qui
est très élevé. Tout cela, sont les maux qui
gangrènent le secteur public. Les banques ne sont pas assez
outillées pour financer un marché public ce qui explique un peu
leur réticence vis-à-vis de ce financement. Elles doivent
vérifier à la loupe les risques techniques et de paiement.
Pour la plupart des entreprises, la procédure
bancaire est trop longue. Il n'est pas facile de demander des cautions à
la banque car cette dernière prend plus de temps pour étudier le
dossier. De fois elles n'arrivent pas à soumissionner car il y a trop de
tracasseries au niveau de la banque. Pour les entreprises, les banques de la
place n'ont pas une bonne procédure. Certains dirigeants des entreprises
pensent que la procédure bancaire est longue et ils
préfèrent ne pas soumissionner aux appels d'offre.
Un constat a été fait durant les enquêtes
dans les entreprises, chaque trimestre la banque prélève des
commissions sur les cautions qu'elle n'a pas encore reçues les mains
levées. Cela est une charge financière pour l'entreprise. Les
banquiers ne tiennent pas compte de la validité des cautions.
Dans le cadre des concours bancaires courants, ils n'arrivent
pas à entrer en possession des fonds dans un délai court. Cela
entraine un retard du côté de fournisseur et dans
l'exécution du marché aussi.
C'est à travers ces résultats obtenus et les
problèmes rencontrés que nous avons élaboré
quelques recommandations.
RECOMMANDATIONS
Les recommandations seront d'ordre général car
elles seront utilisables par l'ensemble des banques. Ainsi, elles porteront sur
les aspects qui sont les suivants :
LA PROCEDURE BANCAIRE /DELAI
Les banques doivent avoir un délai court pour les
procédures. Ce qui serait favorable pour les entreprises exerçant
dans le secteur des marchés publics afin qu'elles soumissionnent aux
appels d'offre. Plus, le délai est court vite le client est
satisfait ; ce qui va être un atout pour les banques. Les
entreprises désirant soumissionner à des appels d'offre
pourraient le faire lorsque la procédure est courte et efficace au
niveau des banques ; aussi celles qui sont attributaires et aimeraient
avoir des concours bancaires courants exécuteraient les marchés
tout en respectant les délais contractuelles.
Pour ce faire, une bonne procédure nécessite la
rapidité de chaque responsable des services concernés et surtout
l'envoi par fax des dossiers des gros marchés pour la validation
à Paris.
UN CENTRE DE COMMUNICATION ENTRE LES BANQUES DE LA
PLACE
Nous avons constaté qu'il n'y a pas une communication
entre les banques. En effet, une entreprise peut solliciter un concours
bancaire dans plusieurs banques dans le cas où elle dispose d'un compte
dans ces dernières. Et l'inexistence de la communication entre les
banques entraine des nombreux engagements que l'entreprise prenne
vis-à-vis de ces dernières et cela pourrait être un manque
à gagner en cas de défaillance de l'entreprise. Souvent une
entreprise peut aussi diviser son chiffre d'affaire farci de montage financier
afin d'avoir un soutien bancaire. Cette communication permettrait aux banques
d'avoir une bonne maitrise financière des entreprises. Avec un centre
de communication les banques pourraient résoudre certains
problèmes liés à l'octroi des concours bancaires à
court terme car elles ont une bonne visibilité des informations
financières des entreprises.
LA RIGUEUR DANS LE SECTEUR PUBLIC
Nous assistons souvent à une très grande
opacité dans le secteur public ; ce qui entraine la méfiance
des banques à financer les entreprises pour le compte d'un
ministère. Un ministère peut faire des appels d'offre au
même moment, généralement le paiement des factures dure car
il faut des visas des responsables. Il est nécessaire que le
gouvernement respecte les délais de paiement pour que les entreprises
puissent faire face à leur engagement. De plus en plus certaines
entreprises ne soumissionnent pas à des appels d'offre car d'une part
à la banque elles se confrontent à une longue procédure et
d'autre part à la livraison pour être payée il faut
patienter. Pour aider les entreprises à bénéficier des
concours bancaires, l'Etat doit lutter contre la corruption. Il s'agit juste de
renforcer les agences de lutte contre la corruption déjà
existées.
LE PRELEVEMENT SUR LES CAUTIONS
Les responsables financiers des entreprises exerçant
dans le marché public pensent que les banques prélèvent
beaucoup plus sur les cautions sans tenir compte de leur validité. Plus
le prélèvement est abordable moins les entreprises auront des
charges financières.
Fort de ce constat, les entreprises préfèrent
seulement se contenter d'exécuter le marché et entrer en
possession de leurs fonds. Normalement elles doivent ramener les
mainlevées aux banquiers afin d'éviter des charges
financières.
L'AFFACTURAGE
Technique de gestion financière par laquelle une
société financière (le factor) gère, dans le cadre
d'un contrat, le poste clients d'une entreprise en achetant ses factures, en
recouvrant ses créances et en garantissant les créances sur ses
débiteurs. Cette technique permet aux entreprises d'améliorer
leur trésorerie et de réduire leurs frais de gestion des comptes
clients. Ce service est rémunéré par une commission sur le
montant des factures. Cette technique serait un atout pour les banques car
elles recouvreraient à la place de leurs clients surtout dans le secteur
public de fois les factures restent impayées. En ayant un service ou une
entreprise sous traité pour l'affacturage, les banques recevraient des
commissions surtout si les entreprises attributaires des marchés publics
ont une ligne d'affacturage dans ces banques. Relevons que le secteur public
reste un secteur à difficultés, dans les ministères il y a
d'énormes tracasseries administratives ; avec l'affacturage les
entreprises pourront entrer en possession de leur fonds dans un délai
plus court.
Cette troisième partie nous a permis d'abord de
dépouiller nos données après les interviews
effectuées dans différentes banques mais en nous focalisant plus
sur la SGBS et de pouvoir présenter des résultats afin de les
analyser. Ensuite, nous avons procédé à
l'élaboration des recommandations.
Nous restons convaincus que ce travail présente des
limites et des insuffisances de ce thème, nous espérons que nos
remarques et recommandations seront prises en compte par les dirigeants de la
SGBS et contribueront à l'amélioration du financement d'un
marché public et donneront aussi une valeur ajoutée aux auditeurs
en passation des marchés et aux étudiants stagiaires à la
SGBS.
CONCLUSION
De nos jours, pour des travaux d'intérêt
général, le secteur public doit faire un appel d'offre pour avoir
un candidat meilleur. Avec le concept de la passation des marchés, les
bailleurs sont très exigeants. Pour ce faire, les autorités
contractantes doivent respecter la procédure de passation des
marchés (le plus souvent selon la banque Mondiale). Quand il y a un
appel d'offre, l'autorité publique exige des documents bancaires dans le
dossier d'appel d'offre. Cependant, il existe plusieurs documents que les
banques doivent fournir à leur client soumissionnaire d'un appel
d'offre.
Les marchés publics sont des contrats par lesquels les
entrepreneurs s'engagent à fournir une prestation à
l'administration moyennant un paiement convenu. C'est à travers eux que
se réalise l'acquisition des infrastructures sociocommunautaires ainsi
que des matériels pour le bon fonctionnement de l'administration. Cette
forme de contrat nécessite la participation des banques. Relevons que
les banques commerciales constituent le moteur du financement de
l'économie à travers les crédits accordés à
la clientèle.
La banque étant le principal partenaire financier des
entreprises dans leurs activités quotidiennes, elle assure un soutien
financier en leur accordant des cautions et des crédits de
trésorerie afin qu'elles soumissionnent à un marché et
l'exécutent correctement s'elles deviennent attributaires.
Durant notre visite au sein de la SGBS, nous avons
constaté quelques problèmes récurrents qui surgissent
toujours dans le financement d'un marché public par les banques à
savoir :
- Le délai de la procédure bancaire longue
- Des états financiers truffés
- L'opacité du secteur public
- Le non communication entre les entreprises.
- Les factures impayées
L'analyse de ces problèmes s'avère indispensable
pour en définir les conditions de résolution.
Face à ces problèmes, les approches de
résolutions ont été proposées dans le sens
de :
- Délai de procédure court
- Directeurs financiers des entreprises doivent fournir des
états financiers vrais et corrects
- Une rigueur dans le secteur public pour pallier à
cette opacité de ce dernier
- La communication entre les banques
- La mise en place de l'affacturage afin de recouvrer les
fonds
Dans le financement d'un marché public, les banques
octroient plus des cautions.
Conscients que ce travail ne pourrait pas servir de
référence absolue ; mais il aspire pour peu qui puisse le
permettre en mettant en exergue les possibilités du soutien des banques
dans les différentes étapes du financement d'un marché
public.
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ü LEGOUGE Dominique, Guide pratique du nouveau code
des marchés publics.2è éd d'Organisation
ü ROUYER Gérard, CHOINEL Alain. Banque et
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ü J-L-Rives-Lange, M. Contamine-Raynaud. Droit
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s. d.
ü MANCHAN, Eric. ANALYSE BANCAIRE DE
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ü PEYRARD, Josette et Max. Dictionnaire de
FINANCE. 2e éd. Vuibert, s. d.
ü ROUSSELOT Philippe & VERDIE Jean-François.
Gestion de Trésorerie. 3e éd. DUNOD, 2011.
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publics. 2011e éd., s. d.
ü Recueil de textes juridiques sur les marchés
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no 3 (1985): 663-725.
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ü Francine Laris HONKPEHEDJI (CESAG) Master Professionnel
en Comptabilité et Gestion financière « PROBLEMATIQUE
DU FINANCEMENT DES ENTREPRISES DU SECTEUR DES BATIMENTS ET TRAVAUX PUBLICS PAR
LES BANQUES COMMERCIALES : CAS DE LA BANF OF AFRICA-BENIN »
ü Ghislain MAYI-MAYISSA (IPE) « LA GESTION DU
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www.vernimmen.net/html/divers/sujets_theses.html
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http://www.sgbs.sn/presentation.html
ANNEXES
* 1 Directives
UEMOA-LOI-DECRETS
* 2 Dictionnaire de
finance 2e édition, Vuibert
* 3 Madrid
1964
* 4 Rapport du Panel Mondial
sur le Financement des Infrastructures de l'Eau 2002
* 5 Dixit
Intelligences
* 6 L'étude
des statistiques combinées de DPEE de 1990-2000
* 7
« Gestion financière de l'entreprise » page 310,
311
* 8 « La
Gestion de la Trésorerie » page 133,134
* 9 Dixit
Vernimmen.net,
* 10
http://www.petite-entreprise.net/P-3162-88-G1-definition-les-credits-par-signature.html
* 11 Op.cit.
p.556, n°605
* 12 Op. Cit.
p.98-99 en1998
* 13 Le cahier de droit,
vol26, n°3 1985, P.663-725
* 14
http://id.erudit.org/iderudit/042684ar
* 15 Revue du droit et
financier, n°6, Novembre-Décembre 2001.P.350
* 16 Gestion des
entreprises sociales P.124
* 17 Responsable de l'offre
financement des entreprises au sein de la Direction du développement de
la Banque Fédérale des Banques Populaires. Homme de terrain,
les différentes fonctions qu'il a occupées, depuis son
entrée en 1994 au sein du groupe des Banques Populaires.
* 18 Propos recueillis
en novembre 2007 par Laurence Piganeau :
http://www.apce.com/cid70351/comment-prevenir-et-traiter-les-difficultes-de-tresorerie.html?pid=326
* 19 Livret d'entité
d'accueil SOCIETE GENERALE actualisé 01/08/2011
* 20 Données prises
sur le site suivant
http://www.sgbs.sn/presentation.htm
* 21 CAMPUS LMD
10ème édition
* 22 Définition
tiré du lexique de l'économie CAMPUS LMD
* 23 VAILLANT
2002, P78
* 24 LEGOUGE 2004,
P102
* 25 MANCHON, 2005 p119
* 26
http://comptabilite-et-finances.oboulo.com/credit-court-terme-entreprises-110736.html
* 27 Recueil de textes
juridiques sur les marchés publics (ARMP) P.177, Art 113
* 28 Recueil de
textes juridiques sur les marchés publics, ARMP, P.178, Art 115
* 29 Recueil de
textes juridiques sur les marchés publics, ARMP, P.178, Art 116
* 30 Une définition
donnée par la banque togolaise pour le commerce et l'industrie(BTCI),
http://entreprises.btci.net/page-avancesurmarcheacute-22-6-3-3.html
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