INTRODUCTION GENERALE
La décennie 1990-2000 a vu les Etats africains accorder
une place importante à la décentralisation dans les
réformes institutionnelles auxquelles ils ont été, pour la
plupart, contraints.
La République du Bénin, à l'instar des
autres pays en voie de développement de la sous-région
Ouest-africaine, avait expérimenté plusieurs modèles de
développement axés sur la déconcentration du pouvoir
central avant d'opter pour la démocratisation, la bonne gouvernance et
la décentralisation en février 1990.
L'exercice de la démocratie à la base à
travers la décentralisation, recommandée par la Conférence
des forces vives de la nation de février 1990, est devenu une
réalité depuis l'installation des premiers conseils communaux en
février 2003. La décentralisation est en effet le système
d'administration qui permet à une collectivité humaine de
s'administrer elle-même sous le contrôle de l'Etat en la dotant de
la personnalité juridique, d'autorité et de ressources
propres.
Le problème majeur qui se pose alors, est, sans aucun
doute, celui de la mobilisation des ressources pour le développement des
collectivités locales.
Le budget communal étant tributaire des recettes
fiscales, il s'avère nécessaire que la fiscalité locale et
l'économie s'harmonisent en vue d'une bonne couverture des charges
publiques communales.
L'autonomie financière projetée pour les
collectivités locales doit d'abord être axée sur leur
capacité de la maîtrise des ressources fiscales. En effet, ces
collectivités ne peuvent organiser leur finance que grâce à
la fiscalité locale qui constitue un élément
déterminant de leurs ressources.
Les communes doivent compter sur elles-mêmes pour
résoudre l'épineuse question de moyens financiers indispensables
à leur fonctionnement et leur développement en mettant un accent
particulier sur les impôts locaux. Les collectivités devront donc
elles-mêmes essayer de se prendre en charge.
Dans cette dynamique de réforme, les impôts
locaux apparaissent comme un instrument de simulation du dynamisme
économique mis au service des élus locaux en vue d'une
amélioration des conditions de vie de leurs populations. C'est pour
mieux appréhender l'apport de ces impôts dans le processus de
développement local, que nous nous proposons d'effectuer nos recherches
sur le thème : « La fiscalité face aux enjeux
du développement local : cas de la Commune de
Sèmè-Podji »
Ces recherches interviennent dans le cadre de la
rédaction du mémoire de fin de cycle II auquel est astreint tout
étudiant de la FASEG à l'UAC.
Pour ce faire, l'architecture de ce travail est basée
sur trois (03) chapitres :
· le premier expose le cadre théorique et la
méthodologie de l'étude ;
· le deuxième aborde la présentation de la
Commune et cadre institutionnel de l'étude ;
· le troisième est consacré à
l'analyse des résultats et aux recommandations de
l'étude.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
Ce chapitre contient d'une part, le cadre
théorique de l'étude et d'autre part la méthodologie de
l'étude.
Section 1 : Cadre théorique de
l'étude
Cette section présente d'une part, la
problématique, les objectifs et les hypothèses de l'étude
et d'autre part, la revue de littérature.
Paragraphe 1 : Problématique, Objectifs et
Hypothèses de l'étude.
A- Problématique de l'étude.
Dans le souci d'asseoir les bases d'une
démocratie de proximité, le Bénin a opté pour la
décentralisation qui est un moyen d'impulser le développement
local à travers une large participation des citoyens à la gestion
des affaires de leurs Communes. La décentralisation appelle au
changement de comportement des populations, qui désormais doivent
apprendre à compter sur elles-mêmes.
Pour ce faire, la loi N° 97-029
du 15 janvier 1999 portant organisation des Communes en République du
Bénin a été votée et
promulguée pour la mise en oeuvre du processus de
décentralisation. Cette loi stipule en son article 1er que
« la commune est une collectivité territoriale
dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière. Elle s'administre librement par un conseil élu dans
les conditions fixées par la loi ». Cette même loi
stipule à travers les articles 186 et 187 que : «Pendant
une période de trois (3) ans à compter de la mise en place des
organes des communes, l'Etat assure leur bon fonctionnement, en octroyant des
subventions et des crédits spéciaux aux communes dont les
ressources financières se révèlent insuffisantes pour
l'équilibre de leur budget de fonctionnement... Ces subventions et
crédits spéciaux doivent faire annuellement l'objet d'une
inscription au budget » (article 186).
Ces dispositions répondent au souci du
législateur de soutenir les communes dans leurs premières
difficultés de fonctionnement. La même loi poursuit en
précisant que : « La Commune qui, deux (02) ans
après la suppression de la subvention de l'Etat, n'est pas en mesure de
disposer des ressources financières propres pour son fonctionnement,
peut faire l'objet d'une fusion, conformément aux dispositions de la
présente loi » (article 187).
Cette nouvelle gestion de la cité par les
communes elles-mêmes sous la tutelle de l'Etat à travers la
Préfecture, exige des ressources suffisantes et disponibles pour couvrir
les charges publiques.
Ainsi, le droit d'autonomie financière accordée
aux collectivités décentralisées signifie
théoriquement que la collectivité dispose d'un budget propre
qu'elle est libre de gérer en définissant elle-même ses
tarifs d'impôts locaux conformément à la loi et en ayant le
libre choix de la détermination de ses dépenses. Aussi, les
élus locaux ont-ils désormais la charge de la mobilisation des
ressources financières suffisantes pour soutenir leur plan de
développement local ?
Les exigences des populations paraissent justifiées si
l'on considère que « le tiers de la population
béninoise n'a toujours pas les moyens de faire face aux dépenses
minimales de subsistance et qu'environ 60% des citoyens restent encore non
alphabétisés. Une couche non moins importante de la population
continue d'avoir des difficultés d'accès à l'eau potable,
aux soins de santé et de sérieux problèmes de manque ou
d'insuffisance d'infrastructures communautaires » (BIPEN
2002).
Face à un faible niveau de revenu national, à
la faiblesse de l'épargne globale et à une insuffisance des
ressources naturelles, les ressources sur lesquelles les collectivités
locales comptent pour répondre aux besoins de financement de leur
localité, sont-elles assurées de manière permanente et
évidente ? Si non, quelles seront alors les ressources sur
lesquelles elles doivent désormais compter dans l'environnement
incertain que constituent les recettes de la section d'investissement ?
L'équilibre du budget communal s'avère nécessaire et ceci
partant d'un effort de ressources internes, celles qui dans l'état
actuel de nos collectivités sont essentiellement fiscales.
De ce qui précède, il apparaît donc que la
maîtrise des finances est une composante essentielle de l'autonomie
financière accordée par le pouvoir central aux
collectivités locales. Les élus locaux doivent faire asseoir dans
leur localité une bonne politique fiscale basée sur la
maîtrise des difficultés de la fiscalité locale et la
recherche de solutions réalistes. Ainsi, le thème de recherche
intitulé « La fiscalité face aux
enjeux du développement local : cas de la Commune de
Sèmè-Podji » nous permettra d'apprécier
l'efficacité des recettes fiscales dans le budget de la Commune de
Sèmè-Podji.
Les questions auxquelles nous tenterons de répondre
tout au long de notre étude sont les suivantes :
1. Quelles sont les difficultés liées au
recouvrement des recettes fiscales dans la Commune de Sèmè-Podji
?
2. Quelle est la contribution des recettes fiscales dans les
recettes budgétaires de la commune ?
Toutes ces préoccupations faisant l'objet de notre
étude ne manqueront pas de susciter ou d'attirer l'attention de plus
d'uns, d'où l'intérêt de ce travail.
B- Intérêts de l'étude
Deux raisons essentielles sous-tendent le choix de ce
thème à savoir :
- la mise en pratique des différents enseignements
reçus ;
- la contribution à l'amélioration d'une politique
fiscale qui fait face à un réel développement de la
Commune de Sèmè-Podji.
C- Objectifs et Hypothèses de
l'étude
Afin de mieux cerner le problème, nous avons défini
des objectifs et émis des hypothèses.
1- Objectifs de l'étude
Nous distinguons l'objectif général et les
objectifs spécifiques :
a) Objectif général
L'objectif général de cette étude est
d'apprécier la contribution des recettes fiscales dans le financement du
développement de la Commune de Sèmè-Podji.
b) Objectifs spécifiques
Nous avons proposé deux objectifs spécifiques pour
cette étude :
1- Appréhender le comportement des contribuables face
aux impôts locaux ;
2- Analyser la contribution des recettes fiscales dans les
recettes budgétaires de la Commune.
2- Hypothèses de l'étude
Pour atteindre ces objectifs, nous avons testé les
hypothèses suivantes :
Hypothèse N°1 : La
méconnaissance des dispositions fiscales en vigueur par les
contribuables influe sur le rendement des impôts locaux.
Hypothèse N°2 : Les recettes
fiscales contribuent faiblement à l'amélioration des recettes
budgétaires.
Paragraphe2 : Revue de la littérature
La littérature sur la fiscalité a connu
d'importantes réflexions de la part des économistes, fiscalistes
et chercheurs des pays développés et des pays
sous-développés aussi bien sur le plan théorique que
pratique.
1. Apports théoriques
Au 18ème siècle, certains auteurs
notamment Smith cité par Sottin et
Sèmilinko (2004) a développé des
théories sur la fiscalité. Ainsi, en 1776 dans son ouvrage
`'Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations'',
Smith présentait déjà les quatre
principes de sciences financières sans l'observation desquels, il
n'était pas de bon système fiscal. Il s'agit de :
- La justice : L'impôt devrait être
juste ; c'est-à-dire proportionnel aux facultés
contributives et perçu uniformément, sans privilège et
sans surcharge (la justice à l'époque impliquait la
proportionnalité) ;
- La fixité et la certitude nécessaires
pour garantir les contribuables contre l'arbitraire ;
- La commodité qui impliquait que
l'impôt soit levé de la manière la plus simple pour le
contribuable, sans pour autant compromettre sa productivité et les
intérêts du Trésor ;
- L'économie des frais de perception :
tout impôt dont l'application était onéreuse perdait en
rentabilité, ce qui coûterait en frais de perception.
Cette idée sera reprise plus tard par Duverger
(1979) qui tout en définissant le budget comme
étant une gigantesque « pompe aspirante et
foulante », attribue la dimension aspirante au domaine de la
fiscalité. En effet, la fiscalité détermine la part
contributive des citoyens en fixant l'assiette, le recouvrement et le
contentieux qu'auraient créé divers impôts. Selon lui, la
qualité d'un impôt ou d'un système fiscal semble pouvoir se
mesurer aujourd'hui par rapport à quatre références :
la justice sociale, le rendement, l'adaptation au milieu, et les garanties du
contribuable. La justice ici implique que l'impôt doit être
général et universel. La charge fiscale doit être
répartie entre les contribuables en fonction de leurs facultés
contributives. Bref, l'égalité devant l'impôt doit
être assurée comme le pense aussi Smith
(1776).
Toujours par rapport aux qualités de l'impôt mais
sur le plan local, Laure Maurice (1993) pense qu'il existe
quatre préoccupations majeures sous l'angle desquelles, il convient
d'analyser les différents systèmes fiscaux locaux : l'autonomie
financière, l'équité fiscale, l'efficacité
économique, les exigences administratives.
A travers ces auteurs, il ressort que l'accent a
été mis sur les qualités et principes que doit respecter
la fiscalité sans pouvoir toucher de façon explicite son
rôle fondamental dans le développement.
Aussi il important de citer en matière de pression
fiscale optimale, Laffer (cité dans
BIPEN, 2002), l'un des théoriciens clés de l'économie de
l'offre qui, du point de vue de certains auteurs, a eu plus d'influence sur la
scène politique. Cet économiste Américain actualisa et
popularisa l'idée déjà émise par
Smith selon laquelle, des taux d'imposition trop
élevés peuvent entraîner une réduction de la
matière imposable.
A travers son assertion
principale « l'aboutissement de la pression fiscale n'entraine
pas nécessairement une augmentation des recettes fiscales »,
il montrera qu'une fiscalité trop lourde modifie les prix relatifs des
facteurs (travail et capital). Elle perturbe dès lors, le rythme de
l'activité économique en pénalisant l'offre. Il existe
donc un niveau de taxation optimal, et s'il est dépassé, les
recettes fiscales diminuent progressivement comme le montre la courbe
suivante :
Graphisme N°1 : Courbe de Laffer
A
Y
X
Partie de la courbe contraire à l'efficacité
Partie de la courbe la plus efficace
PF*
0%
100% Pression Fiscale
Recettes Fiscales
Source : BIPEN 2002
Avec PF* la pression fiscale optimale
Tant que la pression fiscale est inferieure au niveau PF*, il
est possible d'augmenter les recettes fiscales en accroissant le niveau de
taxation ; mais ces recettes diminuent si elle dépasse PF*. Car
l'effet désincitatif sur l'offre de travail l'emporte sur l'effet de
la hausse de niveau de taxation. Cette courbe illustre bien l'adage qui
véhicule que « trop d'impôt tue
l'impôt » ou encore celui qui affirme
qu' « à vouloir trop s'étendre, l'emprise fiscale
se dilue ». Elle part de la constatation évidente que si le
taux d'imposition est nul ou est de 100%, l'impôt y découlant est
également nul. Par conséquent entre ces deux situations, il
existe un niveau de pression fiscale (PF*) qui maximise les recettes fiscales.
La lecture du graphique N°1 révèle que les autorités
ont le choix entre deux taux d'imposition qui fournissent le même
montant de recettes fiscales, mais notons que le point X est
préférable au point Y. En effet, l'Etat peut obtenir, avec un
taux faible, le montant de recettes de niveau A en allégeant la charge
des contribuables. Cela permet donc d'atteindre un même financement
public avec une économie à plus forte croissance et à plus
haut niveau d'emploi.
2. Apports empiriques
Quelques recherches ont été faites pour
apporter la contribution à l'édifice en matière du
rôle de l'impôt dans la promotion du développement.
Ainsi, Sèmilinko et Sottin
(2004) ont mené leur étude sur le rendement fiscal. Ce
rendement, selon eux, correspond à la première vocation de
l'impôt à savoir : renforcer les recettes fiscales et faire
face aux dépenses de l'Etat. Dans cette optique, renflouer les caisses
du Trésor Public devient la finalité de l'impôt. Sous cet
angle, attribuer à la fiscalité le rôle de remplir
seulement la caisse du Trésor paraît trop simple et facile, car
l'impôt levé a un rôle beaucoup plus à jouer que de
se contenter de la mobilisation des ressources. D'ailleurs, c'est ce que
Danwouignan (1999) confirme en affirmant que le
prélèvement fiscal, donc la fiscalité, est un
phénomène social et économique à multiples facettes
dont la complexité n'est plus à démontrer. En outre, le
rendement de l'impôt présuppose des conditions favorables, un
environnement juridique, fiscal et institutionnel. Les conditions d'un bon
rendement sont : la généralité, la pluralité
et la stabilité.
Fiscalité et développement au
Bénin
Sèmilinko et Sottin
(2004) ont ainsi étudié le rendement sans pouvoir faire son lien
avec le développement économique et social des
collectivités. Nous préférons donc qu'un accent soit mis
sur le rôle qualitatif des impôts locaux dans le processus de
financement des communes. Sans aucun doute, la fiscalité est
jugée indissociable de la démocratie locale. C'est un instrument
de développement économique et social. C'est pour
appréhender cet état de chose que
Ahanhanzo-Glèlè (BIPEN, 2002), tout en essayant
d'apporter une approche de réponse à l'angoissante question
« Que faire pour sortir du sous -
développement ? », se rend compte de l'importance de
l'impôt dans le développement. A cet effet, il affirma qu'il
existe une corrélation forte entre le niveau du développement et
la fiscalité. L'histoire de l'homme retient que c'est sur la production
qu'ont été perçues des taxes. Cela revient à dire
que la logique veut que l'accumulation des richesses nationales
précède le prélèvement d'impôts et taxes et
donc la fiscalité. Par ailleurs, cette corrélation est tellement
forte qu'il n'est pas de développement sans disponibilité de
ressources financières (les impôts locaux) : condition d'une
véritable autonomie financière des collectivités
locales.
Malgré l'existence de cette corrélation entre
le niveau de développement et la fiscalité, le constat est qu'au
Bénin, la fiscalité n'est pas considérée comme une
variable dans le modèle de développement économique. Elle
est considérée comme un accessoire comptable dans la gestion du
budget qui a son tour n'est pas aussi considéré comme un
instrument de développement économique
(Avougnanssou, 1998).
Il apparaît clair ainsi que tout problème
de financement se traduit par un problème de ressources
financières et celui d'incitation. Cette question de
développement est déjà prise en partie en compte par les
auteurs de BIPEN lorsqu'ils affirment que, pour que la fiscalité puisse
jouer les fonctions qui lui sont propres (bien-être social, politique,
etc.), il faut qu'elle soit d'un niveau qui favorise la poursuite de la
production et l'accumulation des richesses. Une fiscalité qui tuerait
l'accumulation des richesses ne contribuerait pas au développement.
Section 2 : Approche méthodologique de
l'étude
Paragraphe 1 : Démarche de l'étude
Cette partie va aborder dans un premier temps, le
choix de la population cible et de l'échantillon puis dans un second
temps, les techniques, les outils de collecte et de traitement des
données.
1- Le choix de la population cible et de
l'échantillon
a) Population cible
Dans le but d'obtenir des résultats fiables
avec des données tangibles et relatives au thème d'étude,
nous avons choisi une population cible qui comprend l'ensemble des personnes
physiques et morales menant des activités assujetties aux impôts
locaux et les responsables de l'administration fiscale de
Sèmè-Podji.
b) L'échantillonnage
Dans l'impossibilité de toucher la population
cible entière, nous avons restreint le champ de l'étude à
un échantillon représentatif.
En effet, la recherche documentaire nous a permis dans
un premier temps de découvrir que sur les six Arrondissements de la
Commune de Sèmè-Podji, seuls trois sont fiscalisés :
les Arrondissements d'Agblangandan, d'Ekpè et de
Sèmè-Podji. Alors, la pertinence du thème nous a
amené à fonder l'étude sur les contribuables
opérant dans les Arrondissements d'Agblangandan et d'Ekpè du fait
de la masse d'activités économiques que mène cette partie
de la Commune. En outre, le Centre des Impôts des Petites Entreprises
(CIPE) ne maîtrisant pas le nombre de contribuables de chaque
année et vue l'utilité de notre étude, nous avons
dégagé un échantillon de 300 contribuables au niveau
desquels une enquête à base de questionnaire nous permettra de
recenser diverses informations sur la pratique des impôts locaux et les
difficultés inhérentes.
2- Techniques, outils de collecte et traitement des
données
a) Techniques de collecte des
données
La collecte des données a été faite sur
le terrain grâce à plusieurs techniques à savoir : la
recherche documentaire, les enquêtes et interviews.
· La recherche documentaire
Elle a permis dans un premier temps de formuler la
problématique et de rédiger la revue de la littérature et
après de recueillir des données secondaires au CIPE, à la
DGID, à la Préfecture de Porto-Novo, à la Mairie de
Sèmè-Podji, à la bibliothèque de la FASEG et de
l'ENAM.
· Les enquêtes et interviews
Elles sont utilisées pour collecter des informations
primaires auprès des contribuables et les responsables de
l'administration fiscale et de la Mairie à travers les entretiens
directs et le questionnaire.
b) Les outils de collecte des
données
Les outils utilisés pour la collecte des données
sont :
- Le questionnaire qui est un support technique pour les
entretiens avec les contribuables, est destiné à recueillir des
informations sur la pratique des impôts locaux et la familiarisation de
ces contribuables avec les dispositions administratives.
- Les entretiens directs qui ont été faits avec
le chef service de la DGID ; du CIPE ; de la Préfecture et de
la Mairie. Ceci nous a permis de maîtriser la partition de chacun de ces
services depuis l'adoption du budget annuel par le conseil communal en passant
par les prévisions, émissions et recouvrements des impôts
jusqu'à la clôture de chaque exercice sans oublier la connaissance
au préalable des lois qui régissent les impôts locaux.
3- Techniques de traitement des données
L'analyse et le traitement des données sont
effectués manuellement. Après la collecte, nous avons
regroupé les données selon leur nature afin d'établir des
statistiques y afférentes. Les résultats issus du traitement sont
présentés sous forme de tableau et/ou de graphe, suivies de brefs
commentaires. En outre, certaines statistiques ont fait objet d'analyse
à partir des ratios.
4- Le modèle théorique d'analyse
Dans une première phase, nous allons montrer par le
modèle de régression linéaire simple que le montant annuel
des recettes budgétaires est assis sur les recettes fiscales.
Dans la deuxième phase, nous allons reprendre le
même modèle avec le montant trimestriel des recettes fiscales et
des recettes budgétaires puis tester par la suite le paramètre
associé à la variable explicative par le test de Fisher. Ce test
nous permettra de juger de manière globale si la régression
effectuée est significative.
a- Première phase
Il s'agit de la phase de la détermination d'un
coefficient de corrélation (r1) entre la variable à
expliquer yt (montant annuel des recettes budgétaires) et la
variable explicative xt (montant annuel des recettes fiscales).
Soit : r1 =
n1 : nombre d'observations qui
représente ici le nombre d'années ;
: la moyenne de la variable explicative ;
: la moyenne de la variable à expliquer ;
- Si r1 est proche de 1, alors il existe une forte
corrélation entre les deux variables ;
- Si 0 alors il existe une mauvaise corrélation entre les deux
variables.
b- Deuxième phase
Cette phase, la plus longue, vient certifier la
première.
En effet, il s'agira de reprendre le modèle de
régression linéaire simple avec les montants trimestriels des
recettes fiscales et budgétaires. Deux étapes sont à
suivre :
1ère Etape : La
détermination du coefficient de corrélation (r2) entre
la variable à expliquer yt (montant trimestriel des recettes
budgétaires) et la variable explicative xt (montant
trimestriel des recettes fiscales).
Soit : r2 =
n2 : nombre d'observations qui
représente ici le nombre de trimestres ;
: la moyenne de la variable explicative ;
: la moyenne de la variable à expliquer ;
2ème Etape :
Elle consiste à tester le paramètre associé
à la variable explicative en tenant compte du nombre d'observations
n2 = 32.
Soit le modèle suivant :
= a + b + avec:
: Variable à expliquer à la période t;
: Variable explicative à la période t;
b : paramètres du modèle ;
: erreur de spécification.
Soit les valeurs ajustées de la variable à expliquer = +
En effet, E =0 c'est-à-dire l'erreur moyenne est nulle ; avec
E( l'espérance mathématique de termes d'erreur.
- est l'estimateur sans biais de a et
- est l'estimateur sans biais de b.
Ces estimateurs sont obtenus en
minimisant le carré de la distance entre chaque point nuage et de la
droite d'ajustement.
Détermination des estimateurs sans biais
et
On sait que et = yt
- -
Si = 0 alors = 0 donc = 0
Appliquer la méthode des MCO revient à minimiser
la somme des carrés des écarts c'est-à-dire : min = 0
En considérant que les conditions du second ordre sont
vérifiées on a :
et avec
= - (Déterminant Général)
= - (Déterminant associé à )
= (Déterminant associé à )
Finalement on a :
= Y - X
Ainsi, le modèle de régression
devient : +
Test de Fisher
Ce test est fondamental et permettra de juger de
manière globale si la régression effectuée jusque
là est significative.
Le test d'hypothèse se fait par rapport au
paramètre (la pente ou la propension marginale). Est-il significativement
différent de zéro (0) ?
On pose : et on pose le ratio de Fisher sous l'hypothèse . Cette statistique de Fisher est déterminée à
partir d'un tableau d'analyse de la variance. Tout se résume en
réalité à l'analyse de la qualité de la
régression. Cette analyse qui se fait sur la base de la variance et
permet d'avoir des informations sur la proportion de variable explicative
(montant trimestriel des recettes fiscales) qui contribue à
l'explication de la variable à expliquer (montant trimestriel des
recettes budgétaires). L'analyse de la qualité de la
régression est rendue possible grâce au tableau suivant :
Source de variation
|
Somme des carrés
|
ddl
|
Carrés moyens
|
X
|
|
1
|
|
Résidus
|
|
|
|
Total
|
|
|
-
|
La statistique de Fisher est :
=
Plus la variabilité expliquée va tendre vers la
variabilité totale, plus la régression effectuée serait
qualifiée de bonne. Ceci fait appel au coefficient R2
appelé coefficient de détermination.
Soit : = = et
Donc : or avec 0
Ainsi :
Validité des
hypothèses :
Pour confirmer ou infirmer la 1ère
Hypothèse, nous allons nous baser sur les résultats de l'analyse
sur la connaissance des dispositions fiscales en vigueur par les contribuables
et son impact sur le recouvrement des recettes fiscales. Nous estimons au moins
que 50 % des contribuables ne devraient pas maîtriser les dispositions
fiscales en vigueur.
Quant à la 2ème Hypothèse, on
compare calculé à valeur fictive, avec la probabilité de rejeter bien qu'elle soit vraie à degré de liberté.
v Si , alors on dira que la régression est globalement bonne et que
les recettes fiscales contribuent faiblement à l'amélioration des
recettes budgétaires.
v Si , alors la régression effectuée n'est pas bonne. Par
conséquent, les recettes fiscales ne contribuent pas faiblement à
l'amélioration des recettes budgétaires.
Paragraphe 2 : Les difficultés et limites de
l'étude
La présente étude a été uniquement
faite sur une des soixante-dix-sept (77) Communes que compte la
République du Bénin. Elle ne prend pas donc en compte les
préoccupations et problèmes spécifiques de
développement et de fiscalité des autres Communes.
A différentes étapes de notre étude, des
difficultés nous sont apparues. Il nous a été très
difficile de réaliser les enquêtes du fait des persistantes
grèves des agents du Ministère de l'Economie et des Finances, de
l'envoi des avis d'imposition aux contribuables et du recouvrement des
impôts et de la non disponibilité surtout des personnes cibles
à interroger, les élus locaux.
L'une des difficultés rencontrées est
l'accès presque impossible à certaines informations comptables et
financières de la Commune.
Les conditions dans lesquelles se sont déroulés
les travaux de cette étude ne sont guère reluisantes. En effet,
l'indisponibilité des données statistiques relatives aux
différentes variables retenues dans le cadre de cette analyse, a
constitué un handicap majeur lors de la collecte des données.
Nous le savons bien, la fiscalité reste un domaine où les
informations ne sont jamais disponibles pour des fins d'études. Mais,
avec le concours de certains agents de la Mairie, nous avons pu réunir
ces différentes données socio-économiques qui ont fait
l'objet de l'étude, soit directement, soit après un traitement
adéquat. D'autres encore auraient pu être exploitées pour
élargir le champ de l'étude et le rendre plus ou mois complet,
si elles étaient disponibles et utilisables. C'est le cas du taux de
pression fiscale et des arriérés fiscaux.
De plus, cette étude ne prend en compte qu'une
période de huit (08) ans de 2003 à 2010, sans constituer pour
autant une limite pour attester de la signification des tests
économétriques réalisés. Ces aspects quoi que
nécessaires à l'édification d'un développement
durable à la base, ne réduisent pas la pertinence de la
présente étude. Néanmoins, ces difficultés n'ont
pas influencé les résultats de notre étude. L'analyse nous
a permis d'atteindre les objectifs fixés.
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE
SEME-PODJI ET CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE
Ce chapitre présente :
- d'une part la présentation de la Commune de
Sèmè-Podji et
- d'autre part le cadre institutionnel de l'étude.
Section 1 : Présentation de la Commune de
Sèmè-Podji
Paragraphe 1 : Cadre géographique de la Commune
de Sèmè-Podji
La commune de
Sèmè-Podji est située entre les parallèles
6°22' et 6°28' de latitude Nord et les méridiens 2°28' et
2°43' de longitude Est. Elle est localisée dans le
département de l'Ouémé au Sud-Est de la République
du Bénin sur la côte atlantique. Elle s'étend sur une
superficie de 218 km2 soit environ 0,19% de la superficie de la
République du Bénin. La commune de Sèmè-Podji est
limitée au Nord par la ville de Porto-Novo et la Commune des
Aguégués, au Sud par l'Océan atlantique, à l'Est
par la République Fédérale du Nigéria et à
l'Ouest par la ville de Cotonou.
La commune de Sèmè-Podji baigne dans un climat
soudano-guinéen caractérisé par deux saisons sèches
(Décembre à Mars et Août à Septembre) et deux
saisons pluvieuses (Avril à Juillet et Octobre à Novembre). La
température moyenne fait environ 27°C avec une humidité
relative élevée. L'influence du vent côtier sur le climat
crée souvent des perturbations cycliques qui font de la commune de
Sèmè-Podji, une des zones les plus arrosées du Sud
Bénin avec une moyenne pluviométrique dépassant
annuellement 1100 mm.
Coincé entre le complexe mer, lac et lagune,
Sèmè-Podji bénéficie d'un réseau
hydrographique favorable aux activités de pêche. Il s'agit de la
lagune de Cotonou qui en s'élargissant forme le lac Nokoué
(14.000ha). Elle communique par le canal de Toché, avec la lagune de
Porto-Novo qui se prolonge à l'Est jusqu'à Lagos au Nigeria
créant ainsi une forme de réservoir d'eau douce ou salée
selon la période de l'année.
La zone de Sèmè-Podji appartient au secteur
phytogéographie guinéen côtier à
végétation rase, clairsemée, formée essentiellement
d'halophytes. La végétation naturelle, constituée
d'arbustes et d'arbrisseaux denses à dominance de
Zanthoxylum zanthoxyloides,
Chrysobalanus icaco et
Dialium guinéense ne subsiste plus
actuellement que très sporadiquement ou sous forme de touffes
éparses, du fait de l'action de l'homme (installation des cultures,
recherche de bois de chauffe et de construction etc.).
Paragraphe 2 : Les structures techniques
opérationnelles en matière fiscale
Au plan fiscal, l'impôt a un but financier, mais joue
également un rôle social en tant que moyen d'intervention sur
l'économie. Les impôts locaux sont donc d'une très grande
importance au plan communal lorsqu'on considère le niveau de vie et
d'équipement en infrastructures communautaires des populations
concernées, autrement dit, la politique fiscale locale à des fins
économiques et sociales. Il en résulte que pour la collecte des
impôts locaux, la collectivité décentralisée doit
être dotée de moyens techniques et humains adéquats.
Les six (06) arrondissements de la commune constituent le
territoire fiscal de la localité. Ce sont : Agblangandan,
Aholouyèmè, Djèrègbé, Ekpè,
Sèmè-Podji et Tohouè.
S'agissant des techniques fiscales utilisées pour
couvrir ce territoire fiscal, il faut signaler d'entre que c'est le CIPE de
Sèmè-Podji qui est responsable de l'appréhension de la
matière imposable jusqu'au recouvrement des impôts établis.
Il convient de décrire cette structure qui relève de la DGID et
où s'est déroulée une partie de nos recherches. Aussi
important qu'il soit nous ne devons pas occulter le rôle de collecteur
d'impôts indirects que joue le service des Affaires Economiques par le
biais de la régie au niveau de la mairie et aussi, celui principal de
comptable public que joue la Recette-Perception.
A- Présentation du CIPE
Le CIPE est une structure technique de la DDIO-P,
elle-même représentant la DGID au niveau du
département de l'Ouémé et du Plaeau.
Le CIPE couvre une ou plusieurs communes. Il est chargé
de l'assiette, du recouvrement et de l'instruction du contentieux de la TFU, la
TPU, la patente et de la licence dans les localités où le
Registre Foncier Urbain existe ; ou du Foncier Non Bâti (FNB), du
Foncier Bâti (FB), de la patente, de la licence et des impôts
d'Etat des petites entreprises soumises au régime du forfait dans les
localités non dotées du RFU dirigée par un chef de centre
nommé dans la catégorie des administrateurs des impôts
ayant au moins cinq (05) ans d'ancienneté.
Le CIPE comprend : un service d'assiette et une recette
Divisionnaire des impôts.
1- Le service d'assiette
Chargé de l'assiette, du contrôle et de
l'instruction du contentieux des impôts et tâches relevant du
centre, il assure :
- le recensement de la matière imposable ;
- la mise à jour du fichier des contribuables ;
- la saisie des données de base ;
- les travaux relatifs à l'émission des titres
de perception.
Il participe également à l'établissement
des avis d'imposition. Le chef du service d'Assiette nommé dans la
catégorie des administrateurs des impôts ayant au moins cinq (05)
ans d'expériences est chargé de :
- l'appréciation de la matière et de la
liquidation de l'impôt ;
- l'encadrement de son service ;
- la validation de toutes les informations et modifications
pouvant contribuer à la mise à jour des fichiers de base des
impôts locaux.
2- Recette Divisionnaire des impôts
Elle assure les fonctions de recouvrement des impôts et
de l'instruction du contentieux.
Elle comprend trois divisions à savoir : caisse,
recouvrement et comptabilité. Elle peut avoir sous la tutelle une ou
plusieurs recettes auxiliaires. Comptable public de formation, le Receveur
Divisionnaire consacre l'essentiel de ses travaux à l'action en
recouvrement. Il est personnellement et pécuniairement responsable de
l'encaissement, de la conservation de fonds et des valeurs dont il a la garde
et de la justification de toutes opérations qu'il effectue.
Il est nommé dans la catégorie des cadres A
ayant au moins cinq (05) ans d'expériences. Il effectue des
opérations de reversement à la Recette-Perception du
Trésor.
B- La Recette-Perception
Dépositaire du denier public, la Recette-Perception du
Trésor est une structure technique déconcentrée de la
Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité
Publique (DGTCP). Elle joue le rôle principal du comptable public de la
commune en encaissant toutes les recettes fiscales et non fiscales du budget de
l'Etat et celui de la localité tout en procédant également
aux dépenses.
Elle est structurée selon la note de service
N°030/DGTCP/RP-2002 du 25 Janvier 2002 en plusieurs divisions :
division du secrétariat, division de la caisse, division de la pension,
division des collectivités locales et division de la
comptabilité. Voici les attributions de quelques divisions compte tenu
de leur liaison étroite avec la commune en matière fiscale
locale. Il s'agit de :
1- Division caisse
Elle comporte trois guichets et joue le rôle
d'encaissement et de décaissement de fonds. Elle est chargée
également de la tenue de divers documents comptables dont le calepin de
caisse qui renseigne sur le billetage.
2- Division de la comptabilité
En plus de toutes les tâches comme le
dépouillement de la comptabilité journalière de la caisse,
l'établissement du relevé des dépenses pour le compte des
communes et autres qui lui sont dévolus, elle assure en outre la
confection du bordereau mensuel de développement des recettes du budget
national, elle est enfin chargée de la réception et du classement
des pièces de recettes et de dépenses des collectivités
locales en vue de l'élaboration du compte de gestion.
3- Division des collectivités locales
Elle est chargée entre autres :
- de l'examen de tous les projets d'engagement de
dépenses de l'ordonnateur qui est le Maire dans le cadre du budget
communal, et de vérifier notamment si celui-ci a respecté les
règles de la spécialité des crédits ;
- du traitement des titres de paiements par
l'ordonnateur ;
- de la production des bordereaux de développement des
recettes et de dépenses engagées ainsi que la situation
financière du budget local ;
- de la mise à jour des bordereaux de
détails ;
- de la tenue de la comptabilité des valeurs inactives
de la collectivité locale. En effet, la Recette-Perception
réalise également des contrôles au niveau de la
régie de la commune et parfois fait des descentes dans les
marchés pour constater l'efficience des agents en service et aussi les
malversations par eux commises.
Telles sont de façon succincte les attributions de
certaines divisions de la Recette-Perception de Sèmè-Podji.
Quelle est alors la relation qui lie le service des Affaires
Economiques de la Mairie à la Recette-Perception ?
C- Le Service des Equipements Marchands
Dans l'organigramme de la Mairie, il est prévu un
service des Equipements Marchands qui a été effectivement
instauré et qui dépend du Secrétariat
Général. Ce service est en liaison directe avec la Régie
pour le placement des valeurs inactives sur les marchés, les gares
routières, les parkings et les carrières de sable. Il comprend
entre autres les divisions ci-après :
D- Le Service de la Prospective Economique et du
Développement des Ressources
Ce service est le cerveau pensant pour une mobilisation
maximale des ressources propres. A ce titre, il appuie le Service des
Equipements Marchands dans l'identification des matières imposables aux
taxes communales et élabore les textes réglementaires pour un
accroissement des ressources propres. Il comprend deux divisions à
savoir : la division de la prospective économique et celle du
développement des ressources.
Section 2 : Dispositif institutionnel de
fiscalité et de finance locale
Paragraphe 1 :
Généralité sur les impôts et approche
analytique du recouvrement fiscal.
A- Généralités sur les
impôts
Par définition, l'impôt est un
prélèvement obligatoire opéré par la puissance
publique, non affecté, sans contrepartie et destiné à
assurer la couverture et la répartition des dépenses publiques.
Il est donc une prestation pécuniaire puisqu'il est payé en
argent ; il est obligatoire parce que son paiement est contraignant ;
il est payé à titre définitif parce qu'il n'est pas
remboursable et il est sans contrepartie parce qu'il n'y a pas de
réciprocité automatique entre l'impôt payé et le
service rendu par l'Etat. (AZANDOSSESSI Th. GBAGUIDI C.,
2006).
1- Classification économique
Elle est fondée sur la source de la richesse et les
emplois. L'origine de la richesse insinue soit la possession ou la transmission
d'un capital ou d'un patrimoine, soit la perception d'un revenu lié au
travail ou à la prospérité.
Les emplois se traduisent par la dépense, soit du
revenu soit du capital lui-même.
Ainsi nous pouvons avoir :
a) Imposition du revenu : Le
total des sommes perçues par un `'foyer'' pendant un an constitue son
revenu. Il ressort soit du travail (salaire) soit du capital (loyer ou revenu
foncier). Cet impôt sur le revenu est global et porte sur l'ensemble des
revenus du contribuable. Il est annuel et progressif dans son barème et
personnel. Il permet d'atteindre les revenus au fur et à mesure de leur
réalisation ; il semble alors plus juste mais favorise parfois la
fraude. Il peut donc être source d'inégalité devant les
charges publiques.
b) Imposition sur la
dépense : Cette forme d'imposition frappe le revenu
au niveau de son utilisation. Au Bénin, il s'agit essentiellement de la
TVA qui constitue un impôt général sur la dépense.
Il s'agit également d'autres impôts indirects sur l'alcool, le
tabac, les produits pétroliers. C'est un impôt relativement
injuste car, il frappe indifféremment la dépense sans tenir
compte des inégalités de richesse. Cette inégalité
est atténuée car la dépense est fonction de la richesse et
du fait de la pluralité des taux sur les produits.
c) Imposition du capital : il
est effectivement prélevé sur le capital mais le plus souvent
prélevé sur le revenu afin de ne pas puiser le capital
lui-même. Il peut être permanent comme les impôts fonciers,
l'impôt de solidarité à l'occasion de certaines
opérations qui conduisent à un enrichissement (impôt sur la
plus value ou imposition de mutations des successions). Il est statique car
assis sur des richesses déjà acquises. C'est un impôt
injuste dans la mesure où le capital de l'individu comprend des
éléments facilement dissimulables. Il est difficilement
récupérable car c'est le contribuable lui-même qui apporte
effectivement l'impôt.
2- Classification administrative
Elle permet de distinguer les impôts directs des
impôts indirects. Le critère essentiel est économique et
concerne l'incidence de l'impôt. L'impôt direct est supporté
à titre définitif par les contribuables. Sur le plan technique,
l'impôt direct est permanent, le fait générateur intervient
à une date fixe bien définie par l'administration fiscale (pour
les salaires, c'est la fin de chaque mois). L'impôt indirect est
intermittent puisse qu'il est fondé sur des événements
économiques qui révèlent de l'activité et des
initiatives des contribuables. Du point de vue juridique, l'impôt direct
est perçu par voie de Rôle nominatif, c'est-à-dire un
document établi par l'administration au nom de chaque contribuable et
portant clairement la matière imposable. L'impôt indirect est
perçu sans rôle et calculé par le contribuable
lui-même.
Ce critère de classification est souvent utilisé
par l'administration fiscale pour structurer ses services.
3- Autres formes de classifications
Il s'agit notamment de :
a) Impôt réel et impôt
personnel : l'impôt réel atteint un bien sans
tenir compte de la situation personnelle de sa détention (TVA par
exemple). Par contre, l'impôt personnel est censé prendre en
considération l'ensemble de la situation économique
financière et sociale du contribuable (IPTS par exemple).
b) Impôt de
qualité : l'impôt de qualité s'applique
à la base imposable et comporte un taux déterminé à
l'avance. Le produit de cet impôt n'est pas connu à l'avance (TVA,
IPTS, BIC par exemple)
c) Impôt de
répartition : Contrairement à l'impôt de
qualité, l'impôt de répartition est en
général défini à l'avance et en masse globale puis
reparti sur l'ensemble des contribuables sur un territoire en fonction des
éléments imposables. Son rendement est donc connu à
l'avance ce qui n'est pas le cas de son taux. C'est le cas par exemple de tous
les impôts locaux.
Il y a aussi la classification selon la destination de
l'impôt. Déjà à la question de savoir qui sont les
utilisateurs des recettes fiscales, on peut faire une classification. Il s'agit
de l'Etat et des Collectivités Locales. Donc, il existe des impôts
d'Etat qui servent au budget de l'Etat et des impôts locaux qui
alimentent le budget des collectivités.
B- Approche analytique de recouvrement fiscal
Les impôts locaux sont d'une importance
indéniable en raison de leur contribution aux dépenses des
collectivités locales indispensables pour l'oeuvre de
développement.
Dans le cadre de notre analyse, il est nécessaire
d'énumérer les types d'impôts locaux et de dire leur mode
d'évaluation.
I- Les recettes fiscales
Les recettes fiscales sont les ressources collectées
auprès des contribuables à titre d'impôts et taxes locaux.
Les recettes fiscales locales comprennent les impôts directs et les
impôts indirects.
1) Les impôts directs
locaux.
Le critère essentiel de distinction entre impôt
direct et impôt indirect est économique et concerne l'incidence de
l'impôt. L'impôt direct est supporté à titre
définitif par le contribuable.
Sur le plan technique, l'impôt direct est permanent.
Le fait générateur intervient à une date fixe bien
définie par l'administration fiscale.
Du point de vue juridique, l'impôt direct est
perçu par voie de rôle nominatif, c'est-à-dire un document
établi par l'administration au nom de chaque contribuable et portant
clairement la nature de l'impôt, la matière imposable et la somme
due.
Les impôts directs locaux comprennent :
a) La Contribution Foncière des
Propriétés Bâties (CFPB)
Elle s'applique dans les localités où le
Registre Foncier Urbain n'est pas encore mis en place. Il s'agit d'une
contribution annuelle perçue sur les propriétés
bâties : La base d'imposition est la valeur locative de la
propriété imposée.
Les taux varient suivant les localités et s'appliquent
à la valeur locative annuelle des biens fonciers concernés avec
un abattement de 40% s'il s'agit d'immeubles affectés à
l'habitation et au commerce et 50% s'il s'agit d'immeubles industriels.
La valeur locative peut aussi être
déterminée par appréciation administrative.
Une déclaration doit être faite entre le 15 et le
30 Novembre. De chaque année (Nom et Prénoms des locataires,
consistance des locaux loués, Montant des loyers et charges).
En matière de sanctions, les pénalités
varient de 20% à 80%.
b) La Contribution Foncière des
Propriétés Non Bâties (CFPNB)
Le foncier non bâti se perçoit annuellement sur
la valeur vénale des propriétés non bâties
appréciée par la Recette des impôts. Il s'agit des terrains
nus, des terrains non suffisamment bâtis et des terrains supportant une
construction légère.
Sont exonérés de la CFPNB :
- les terrains appartenant à l'Etat ;
- les terrains de 5 hectares au moins d'un seul tenant
appartenant à des particuliers servant à la culture ;
- les zones forestières pendant une durée
temporaire de 30 ans.
c) La Taxe Foncière Unique (TFU)
Elle est une contribution annuelle perçue sur les
propriétés bâties et non bâties. Créée
dans le cadre de la réforme fiscale de 1994, elle remplace depuis lors
tous les impôts et taxes précédemment perçus sur les
propriétés foncières dans les localités où
le RFU est mis en place. Elle s'applique sur le territoire des
collectivités locales disposant d'un registre foncier urbain. Elle est
due par les propriétaires de ces biens.
En cas d'impossibilité d'accéder au
propriétaire, le possesseur, le mandataire, le locataire, le
légataire ou tout autre ayant droit est tenu d'acquitter ladite taxe au
nom et pour le compte du propriétaire. La taxe foncière unique
est assise sur la valeur locative réelle des immeubles lorsqu'il les
donne à bail, dans des conditions normales, ou à défaut,
le prix qu'il pourrait en tirer en cas de location.
Le taux d'imposition est fixé à :
5% pour les propriétés non
bâties ;
6% pour les propriétés bâties.
Toutefois, par délibération des
représentants élus des collectivités
bénéficiaires, les taux peuvent être réduits ou
augmentés de deux (02) points au maximum.
La valeur locative étant appréciée par
l'Administration fiscale, les contribuables sont dispensés de
déclaration. Cependant, pour fixer la base imposable ou recouvrer
l'impôt, l'Administration fiscale peut adresser une demande de
renseignements. L'absence de réponse, dans un délai de vingt (20)
jours est sanctionnée par une pénalité de 20% assise sur
le montant de la taxe et, en cas de contestation, elle fait supporter la
charge de la preuve au requérant.
La TFU est recouvrée par versements d'acomptes dans
les conditions suivantes :
- 35% du montant total de la cote due de l'année
précédente à fin Janvier ;
- 35% du même montant à fin Mars ;
- le solde est exigible en totalité dans les conditions
générales prévues à l'article 1113 du C G I.
En ce qui concerne les biens loués, le montant de la
taxe sera versé par les locataires pour les loyers mensuels au moins
égaux à 50.000 francs CFA en l'acquit des propriétaires.
d) La Taxe Professionnelle Unique (TPU).
La Taxe Professionnelle Unique est due chaque année par
les personnes qui exercent au Bénin, une activité professionnelle
non salariée, à titre habituel et à but lucratif et dont
le chiffre d'affaires annuel n'atteint pas la limite fixée par
arrêté du Ministre chargé des Finances.
La TPU s'applique sur le territoire des collectivités
territoriales disposant d'un registre foncier urbain. Elle à
été créée en 1994 et remplace tous les impôts
et taxes payés auparavant par les petites entreprises.
Elle est calculée au prorata du temps, en cas de
création, de cessation ou de cession d'activités en cours
d'année.
La TPU est assise sur la valeur locative professionnelle des
établissements pris dans leur ensemble et munis de tous les moyens
d'exploitation ou de production.
La valeur locative professionnelle est le prix que le
propriétaire retire des établissements lorsqu'il les donne
à bail, dans les conditions normales, ou à défaut, le prix
qu'il pourrait en tirer en cas de location. Cette valeur locative
professionnelle est déterminée par l'Administration fiscale.
Le taux de l'impôt est fixé à 6%.
Toutefois, par délibération des
représentants élus des collectivités
bénéficiaires, les taux peuvent être réduits ou
augmentés de deux (02) points au maximum.
Nonobstant les dispositions de base d'imposition, les
contribuables sont tenus de répondre à toute demande de
renseignements adressée par l'Administration fiscale.
L'absence de réponse dans un délai de vingt (20)
jours est sanctionnée par une pénalité de 20% assise sur
le montant de la taxe et en cas de contestation, elle fait supporter la charge
de la preuve au requérant.
Le recouvrement de la TPU s'opère par versements
d'acomptes à raison de :
- 50% de la cote due de l'année
précédente à fin Janvier ;
- 50% du même montant à fin Avril.
Toutefois, elle doit être payée en
totalité par l'entreprise en création.
e) La Patente
Elle est une taxe professionnelle liée à
l'exercice d'une activité professionnelle. Elle est payée par les
entreprises non assujettis à la TPU notamment les entreprises relevant
du régime réel d'imposition. Elle donne lieu à des
paiements d'acomptes calculés sur l'Impôt dû de
l'année précédente :
- 50% à fin Janvier ;
- 50% à fin Avril.
En cas de retard ou absence de paiement, il est prévu
des pénalités qui varient de 20% à 80%.
f) La Licence
Elle est un impôt annuel dû par toute personne
physique ou morale non soumise à la TPU et se livre à la vente en
détail des boissons alcooliques ou fermentées, soit à
consommer sur place, soit à emporter, à l'exception de l'alcool
de menthe pharmaceutique et des autres produits médicamenteux
alcoolisés. Par boissons alcoolisées, il faut entendre les
liqueurs et autres boissons contenant de l'alcool tirant plus de 12°.
Par ailleurs, les règles de recouvrement ainsi que les
obligations incombant aux contribuables sont les mêmes en matière
de Patente.
g) La Taxe sur les Armes à Feu
(TAF)
Cette taxe frappe les armes à feu détenues sur
le territoire national. Elle comprend un droit fixe (entre 100 et 1000 F CFA)
et une taxe annuelle (entre 800 et 3800 F CFA). Sont exemptées, les
armes des forces de sécurité publique et toutes celles qui n'ont
pas été mises en usage (entrepôt de commerce), exemption
valable pour la taxe annuelle.
h) La Taxe de Développement Local
(TDL)
Elle est basée sur les principales ressources de la
Commune. L'objet de cette taxe est connu dans la dénomination. Il s'agit
du développement local.
Les matières imposables identifiées par rapport
à cette appellation pourraient être la croissance des revenus et
la croissance de la productivité. Mais, la TDL n'est pas encore mis en
oeuvre dans la Commune de Sèmè-Podji.
2) Les impôts indirects
locaux.
Sur le plan technique, l'impôt indirect est intermittent
puisqu'il est fondé sur des évènements économiques
qui relèvent de l'activité et des initiatives des
contribuables.
Du point de vue juridique, l'impôt indirect est
perçu sans rôle et calculé par le contribuable
lui-même.
Les impôts indirects locaux comprennent :
a) La taxe sur les spectacles, jeux et
divertissement
Elles frappent les spectacles cinématographiques,
théâtraux, les dancings, les établissements de nuit, les
exploitations d'attraction et jeux d'adresse, les jeux et spectacles forains,
les autorisations de battre le tam-tam lors des cérémonies
funérailles ou religieuses, les appareilles automatiques placés
dans les lieux publics, l'organisation de bals ou de réjouissances
collectives, les manifestations à caractère bruyant.
Le tarif de cette taxe varie entre 1% et 5% (lois des finances
gestion 2004) des recettes, soit par établissement, soit par appareil
exploité, soit par jour.
Les pénalités pour paiement tardif varient entre
20% et 80%.
b) La taxe sur la publicité
Sont considérés comme publicité toute
implantation de panneaux publicitaires et d'indication privée dans le
domaine publique :
- l'implantation de panneaux directionnels dans le domaine
public local ;
- l'implantation d'enseignes lumineuses directionnelles dans
le domaine public local ;
- l'implantation de panneaux indicatifs sur le domaine public
local ;
- l'implantation de panneaux publicitaires dans le domaine
public local ;
- l'implantation d'enseignes lumineuses indicatives sur le
domaine public local ;
- l'implantation d'enseignes lumineuses publicitaires dans le
domaine public local ;
- l'implantation temporaire de banderoles publicitaires dans
le domaine public local ;
- l'implantation temporaire d'affiches publicitaires dans le
domaine public local ;
Font partie du domaine public local :
· les voies urbaines et leurs accessoires (terre plein
central, trottoir et abords de voies) ;
· les places publiques ;
· les bas-fonds ou marais ;
· les terrains de sport et aires de jeux ;
· tout autre bien appartenant à la Commune de
Sèmè-Podji et affecté à l'usage du public soit
à un service public.
Toute implantation de panneaux ou d'enseignes est
subordonnée au paiement d'une taxe d'autorisation et l'engagement
à verser une redevance mensuelle au profit de la Mairie de
Sèmè-Podji.
L'autorisation d'implanter un panneau ou une enseigne peut
revêtir :
- soit la forme d'un acte administratif unilatéral
(permission de voirie) ;
- soit la forme d'un contrat administratif (concession de voie
publique).
Sont considérés comme infractions :
- le non-respect de l'implantation du panneau ou de l'enseigne
dans le domaine public local, de la destination autorisée par la
permission de voirie ou par la concession de voirie ;
- l'implantation temporaire d'un panneau ou d'une enseigne
dans le domaine public local sans l'autorisation préalable du
Maire ;
- le non versement des redevances mensuelles
consécutives de 6 mois.
Tout contrevenant aux présentes dispositions,
après mise en demeure non respectée, est sanctionné par la
destruction des panneaux ou des enseignes illégalement implantées
dans le domaine public local assorti du paiement d'une amende allant de
10 000 à 25 000F CFA.
En cas de récidive, le contrevenant est
sanctionné par payement d'une amende forfaitaire de 50 000F CFA.
c) La taxe d'occupation temporaire du domaine
public
Sont considérés comme une occupation temporaire
du domaine public local aux fins d'activités privées :
- l'installation de baraques, de kiosques ou
d'appâtâmes dans le domaine public local ;
- l'installation d'auvent dans le domaine public
local ;
- l'installation de parasol dans le domaine public
local ;
- l'entreposage d'épaves de véhicules ou de
matériaux de construction dans le domaine public local ;
- l'installation sur les espaces publiques ou sur les berges
d'infrastructures touristiques ou de loisirs ;
- toute autre occupation à titre privatif du domaine
public local aux fins d'activités privées lucratives et non
lucratives, compatibles avec l'affectation dudit domaine.
d) Le droit de place dans les
marchés
Le droit de place dans les marchés comprend le droit
d'installation et le loyer versé par chaque occupant.
Dans le cadre de la gestion des marchés de
Sèmè-Podji, le droit d'installation est de :
- 25 000F CFA dans les zones non commerciales ;
- 30 000F CFA dans les zones commerciales.
Le loyer exigé de chaque occupant est de 100F/jour
à raison de 2 000F/mois.
e) La taxe sur l'exploitation des carrières et
mines
Les carrières de sable
occupent une place de choix parmi les activités
génératrices de revenu de la commune. Il s'agit principalement
des carrières de sable marin et de terre jaune. La mairie
prélève des taxes sur le passage des camions.
Le droit de passage s'élève à :
- 2000F CFA pour les camions à 6 roues,
- 3000F CFA pour les camions à 10 roues.
f) La taxe sur les véhicules
d'occasions
Elle est de 1 000F CFA par véhicule sortant
g) La contribution des acquéreurs de parcelles
(Droit de mutation)
Les droits de contribution des acquéreurs de parcelles
se présentent comme suit :
- 10 000F CFA pour les parcelles de terrain ou
d'immeubles dont la valeur vénale est inférieure ou égale
à 500 000F CFA ;
- pour les parcelles de terrain ou d'immeubles dont la valeur
vénale est supérieure à 500 000F CFA, il est
appliqué un taux unique de 2%.
h) La taxe de stationnement du véhicule sur les
parcs autos
Elle est fixée à 100F par jour à
Sèmè-Podji.
i) La taxe de circulation (gros porteur)
Elle est de 1 000F par jour.
Il existe une panoplie de taxes dont la matière
imposable existe mais n'ont pas été régulièrement
perçues. Il s'agit entre autres, des taxes de voiries, de la taxe sur la
consommation d'électricité et d'eau, de la taxe sur les locaux,
de la taxe sur les pirogues et barques motorisées, de la taxe sur la
vente des boissons fermentées de préparation artisanale, de la
taxe sur acadja , de la taxe d'exploitation forestière, du droit sur
permis de construire, du droit d'alignement et certificat
d'habitabilité, des produits de location des buvettes, des produits de
location d'immeubles, etc.
II- les recettes non
fiscales
Il s'agit des recettes de prestations de services de la
Commune, des produits du patrimoine et des activités de la Commune, des
recettes relatives aux services d'hygiènes et de salubrité
publique et aux services funéraires assurés par la Commune et
l'excédent de fonctionnement de l'exercice précédent, les
transferts et subventions reçues de l'Etat.
Paragraphe 2 : Le cadre conceptuel du
développement local et l'autonomie de développement de la
Commune.
A- Le cadre conceptuel du développement
local
1- Concept `'développement `'
Le développement est un concept abordé
différemment par beaucoup d'autres.
En effet, dans son cours « d'Initiation faits
économiques et sociaux » (1997), M. AWANGAN F.
Dénis, définit le développement comme
« un processus multiforme et multifactoriel par lequel une
société donnée avance vers la réalisation de ce que
les hommes qui y vivent ressentent comme les commodités de leur bonheur,
de leur liberté et leur plein épanouissement personnel en tant
qu'homme, cela implique sans doute un minimum de ressources intellectuelle et
humaine mais aussi la mise en place de mécanismes (économiques,
politiques et sociaux) permettant de mettre en valeur et de gérer le
plus efficacement possible et d'en répartir équitablement les
avantages à l'échelle de toute la
société ».
Selon serge LATOUCHE, dans son ouvrage : `' Le
développement n'est pas le remède à la mondialisation,
c'est le problème'' (Janvier 2002), le développement n'est
qu'une entreprise visant à transformer les rapports des hommes entre eux
et avec la nature en marchandises. Il s'agit d'exploiter, de mettre en valeur,
de tirer profit des ressources naturelles et humaines. Et quel que soit
l'objectif qu'on lui accorde, le contenu implicite ou explicite du
développement, c'est la croissance économique, l'accumulation du
capital avec tous les effets positifs et négatifs.
2- Définition du développement
local
Le développement local est défini comme un
processus dynamique qui met en interrelation les acteurs d'un territoire pour
la valorisation des ressources dans le cadre d'un projet commun.
A travers l'approche développement local, il faut
comprendre un processus autour duquel tous les acteurs d'un territoire se
mobilisent et mettent en place de mécanisme pour améliorer de
façon durable les conditions de vie de la population, ceci à
travers des projets d'avenir à ce territoire en intégrant les
diverses composantes économiques, sociales et culturelles.
· Conditions favorables à un
développement local
Pour réussir un développement, il faut :
- le territoire : le développement local
concerne un territoire ayant un statut et une taille ;
- une volonté locale : l'initiative des
projets de développement est le fait des élus et des groupes
sociaux ;
- l'interdisciplinarité : le
développement local intègre la diversité des dimensions
économiques, sociales et culturelles ;
- la capacité locale : le
développement local s'appuie sur la mobilisation des données
endogènes : ressources locales, épargne de proximité,
solidarité de voisinage et une capacité locale d'entreprise,
c'est-à-dire de générer des activités et donc de
créer la richesse.
B- Décentralisation et développement
local. Enjeux socio-économiques
1- Lien entre décentralisation et
développement local
Le lien se résume en un certain nombre
d'éléments fondamentaux à savoir :
- des compétences précises et leur transfert qui
suppose un transfert de moyens financiers et humains ;
- le renforcement des capacités pour corriger les
comportements et accroitre les compétences ;
- l'animation pour l'efficacité d'une politique locale
qui dépend surtout de la façon dont les pouvoirs publics exercent
leur fonction d'animation économique et sociale ;
- la communication, un canal favorable au
développement.
2- Enjeux socio-économiques
Les ressources financières d'une commune sont
proportionnelles au développement de son économie. A travers
cette approche, l'enjeu économique le plus important pour les
élus locaux et les populations est le développement de
l'économie locale :
- l'identification des potentialités
économiques ;
- la valorisation des potentialités
économiques ; etc.
Quant aux enjeux sociaux, ils sont axés sur le
développement humain durable, il s'agit notamment de :
- la création d'emplois qui permettra de lutter
efficacement contre la pauvreté ;
- services urbains et ruraux à rendre aux
populations ;
- la gestion des conflits entre les différents groupes
sociaux, etc.
C- Les domaines de compétences de la commune
En tant que collectivité territoriale
décentralisée dotée de la personnalité morale et de
l'autonomie financière, la commune a pour mission générale
de mettre en oeuvre des actions de développement économique,
social et culturel. En appui à cette mission deux sortes de
compétences s'offrent aux communes : les compétences
générales à toutes les communes et celles
spécifiques aux communes à statut particulier.
1- Compétences
générales
Les compétences générales concernant
notre domaine d'étude couvrent sept (07) domaines suivant des
modalités bien définies par la loi. Il s'agit de :
- le développement local, l'aménagement,
l'habitat et l'urbanisme des documents de planification, délivrance des
permis d'habiter et de construire, autorisation et contrôle de
l'occupation du domaine public de la commune ;
- les infrastructures, l'équipement et les transports
(travaux d'aménagement, de gestion et de maintenance des infrastructures
et les routes, pistes, et ouvrages d'art, signalisation routière,
éclairage public, infrastructures hydrauliques, installation des lignes
de télécommunications locales, cabines publiques, centre
d'écoute publique, radiophonique, télévisuelle, transport
des biens et des personnes) ;
- l'environnement, l'hygiène et la salubrité
(fourniture et distribution d'eau potable, collecte et traitement des
déchets, évacuation contre les inondations, délimitation
des zones interdites à l'urbanisation, création et gestion des
cimetières, création des plantations et des espaces verts,
protection des ressources naturelles, préservation des maladies
transmissibles, réglementation concernant l'assainissement
individuel) ;
- l'enseignement primaire et maternel (construction,
équipement, entretien et réparation des écoles
publiques) ;
- l'alphabétisation et l'éducation des adultes
(promotion des langues nationales) ;
- la santé et l'action sociale et culturelle
(réalisation, équipement, entretien, réparation des
centres publics de santé et de promotion sociale, des infrastructures
publiques culturelles des jeunes de sport et des loisirs au niveau de
l'arrondissement, du village et du quartier de ville) ;
- les services marchands et les investissements
économiques (construction, équipement, entretien,
réparation et gestion des marchés et abattoirs, promotion du
territoire, promotion des activités économiques).
2- La typologie des compétences
a) Les compétences propres
Ce sont des compétences qui émanent
exclusivement des responsabilités de la commune, il s'agit de :
- le développement local, l'aménagement,
l'habitat et l'urbanisme ;
- les infrastructures, l'équipement et les
transports ;
- l'environnement, l'hygiène et la
salubrité ;
- les investissements économiques et les services
marchands ;
- l'action sociale et la culture ;
- La coopération intercommunale et la
coopération décentralisée.
b) Compétences
partagées
Ces compétences impliquent l'intervention de l'Etat et
de la Commune. Elles concernent les domaines suivants :
· L'enseignement, l'éducation et
l'alphabétisation :
- construction équipement, réparation et
entretien des écoles maternelles et primaires publiques par la
commune ;
- définition des programmes d'enseignement, recrutement
et création d'écoles par l'Etat.
· La santé, l'action et
culturelle :
- équipement au niveau de l'arrondissement, du village
ou de quartier de ville de la commune ;
- programmes, personnels et équipement de niveau
communal, départemental et national.
c) Les compétences
déléguées
Il s'agit de :
- la police administrative, la protection civile,
l'organisation de la consultation démocratique au niveau des villages et
quartiers de ville ;
- la police judiciaire ;
- la publication des lois et règlements ;
- l'état civil.
D- L'autonomie de développement et les besoins
financiers du plan quinquennal de la Commune de Sèmè-Podji.
Au lendemain des premières élections communales,
les élus locaux de la commune de Sèmè-Podji ont pris en
mains la gestion des affaires de cette localité. Dès lors, un
plan de développement quinquennal a été
élaboré pour la période de 2005-2009. Ce plan vise
essentiellement à faire de Sèmè-Podji une
« commune unie », urbanisée et
sécurisée à économie compétitive et bien
gérée, où la sécurité alimentaire et le
bien-être social des populations sont assurés et les atouts
valorisés ». Objectifs nobles dirait-on certes, mais qui
nécessitent un coût auquel la jeune commune ne pourra faire face
si elle n'améliore pas le rendement de ses ressources financières
constituées essentiellement des recettes locales.
Le développement local constitue un domaine où
l'obligation de résultat revêt toute sa signification pour le
Maire élu en tant que premier responsable de la commune selon la mission
de la décentralisation : « Le Guide Du Maire »,
Introduction. Pour accomplir sa mission de développement à la
base, la loi prévoit que la commune, sous l'autorité du Maire,
élabore et adopte son plan de développement, veille à son
exécution en harmonie avec les orientations nationales, ceci en vue
d'assurer les meilleures conditions de vie à la population.
A cet effet, la Commune de Sèmè-Podji est
dotée d'un plan de développement.
Mieux, la commune élabore des documents
relatifs ;
- au schéma directeur de l'aménagement ;
- aux plans d'urbanisme dans les zones
agglomérées ;
- aux plans de détails d'aménagement urbain et
lotissement ;
- au plan de développement économique et social.
Aussi la commune délivre-t-elle les permis d'habiter et
les permis de construire, puis elle assure le contrôle permanent de la
conformité des réalisations et des constructions avec la
réglementation en vigueur.
E- Les difficultés inhérentes à la
gestion des impôts locaux
La gestion des impôts locaux implique deux acteurs
principaux que sont les contribuables et l'administration fiscale
I- Les difficultés de l'administration
fiscale
1- Les difficultés d'ordre humain et
matériel
Il s'agit de l'insuffisance de personnel qui se pose
notoirement dans les services du CIPE et de la Mairie et qui emprise
véritablement l'exécution des tâches pouvant conduire
à un bon rendement de ressources générées par les
impôts locaux. En effet, les agents qui s'occupent des papiers
administratifs au CIPE sont en nombre très insuffisant si bien qu'ils
sont contraints de rester au bureau que de s'occuper de la recherche d'une
nouvelle base imposable ou des contrôles sur le terrain ; ce qui
amène le CIPE à faire un seul contrôle
général par an et grâce à l'aide des agents
occasionnels. Ces derniers agissent parfois avec affinité sur le terrain
si bien qu'il y a des contribuables qu'ils aident à échapper aux
contrôles par la fermeture des boutiques après des appels
téléphoniques.
L'insuffisance des moyens matériels se remarque au
niveau de toutes les structures de la gestion des impôts locaux. Le
nombre d'outils informatiques est insuffisant et beaucoup de tâches se
font manuellement. Par exemple le CIPE n'est pas en mesure de fournir le nombre
d'actes de poursuite et de commandements car aucun d'eux n'est
informatisé. Les moyens de transport sont en nombre insuffisant si bien
que pour les missions de la mise en oeuvre du recouvrement, de la
vérification et de contrôle ponctuel, des véhicules
privés sont utilisés.
2- L'incivisme fiscal
L'incivisme fiscal pratiquement ancré dans les
mentalités des béninois est une manifestation
délivrée qui se traduit par un acte répréhensible
en matière fiscale. C'est le fait de poser des actes contraires au
comportement que doit avoir un bon citoyen face à l'impôt.
- le mépris du contribuable ;
- le déficit en information fiscale ;
- l'iniquité fiscale ;
- l'injustice fiscale ;
- la corruption en matière fiscale.
Tous ces comportements ont pour conséquences la fuite
de l'impôt, la perdition et la fragilisation fiscale, les pertes de
recettes fiscales préjudiciables à la prospérité
des finances publiques, de l'économie nationale et des conditions de vie
sociale des citoyens. L'incivisme fiscal se révèle ainsi comme un
facteur inhibiteur du développement économique, une cause
d'aggravation des inégalités et de la pauvreté des
populations.
II- Les difficultés relatives aux autorités
locales
1- Difficultés d'ordre
général
Les problèmes de lotissement sont les plus
récurrents dans toutes les communes du Bénin en
général et principalement dans la Commune de
Sèmè-Podji. Cette situation constitue un frein majeur à la
mobilisation des impôts locaux, les propriétaires ne pouvant
être identifiés.
En effet, les litiges domaniaux sont tels que plusieurs
personnes peuvent se prévaloir de la propriété d'une
même parcelle. Dans ce cas, il est impossible de mettre la dette fiscale
à la charge du contribuable, le propriétaire réel
n'étant pas connu. Cet état de choses ne permet pas un rendement
des impôts financiers. De même, l'insuffisance de lotissement est
l'une des causes de l'étroitesse de l'assiette fiscale. Plusieurs
parcelles échappent donc à l'imposition. Aussi, le
problème de lotissement retarde l'ouverture des voies dans certaines
zones non ou mal loties et par voie de conséquence, l'assainissement
desdites zones.
2- Les difficultés relativement
particulières à la mairie
Comme obstacles, nous pouvons aussi parler de la concentration
des pouvoirs de décision au niveau du Maire et ses Adjoints.
Le rapport du forum sur l'évaluation des trois
premières années de décentralisation au Bénin a
révélé les insuffisances suivantes :
- en terme des ressources humaines, les Maires disposent d'un
personnel peu qualifié pour la lourde tâche de
développement qui leur est assignée : 94% d'agents
d'exécution et 6% d'agents de conception ;
- un pilotage à vue ;
- la gestion est insuffisamment transparente, le
mécanisme de compte rendu aux populations ne fonctionne pas efficacement
ou pas du tout ;
- un mécanisme de politisation à outrance de la
gestion : recrutement arbitraire et destitution des Maires et les
commissions ;
- confusion de rôle entre élus, entre Maire et
les commissions permanentes, entre Mairie et les Organisations de
Solidarité Communale (OSC) ;
- les partenaires choisissent à leur guise leur zone
d'intervention ;
- un mécanisme de solidarité intercommunal
insuffisant.
III- Les difficultés des contribuables
Il faut noter :
- l'insuffisance de communication. En effet, les contribuables
sont pour la plupart sous informés. Or la communication est une arme
puissante et utile surtout quand il s'agit d'un enjeu aussi grand qui touche
toutes les couches de la population. Il serait donc plus rentable de trouver
d'autres moyens de communication. Un effort est en train d'être fait
déjà à travers l'émission « le rendez-
vous fiscal » à la télévision nationale mais
cela concerne la fiscalité dans sa globalité. D'autres canaux qui
vont agir dans le même sens en appuyant les impôts locaux feront
mieux le poids.
- le règlement des contentieux n'est pas souvent
équitable. En effet, deux contribuables se retrouvant dans un
contentieux de même nature avec le CIPE sont susceptibles de payer
diverses pénalités. Cela dépend de l'habileté qu'a
l'un ou l'autre, ce qui ne devait pas être le cas. Cette situation est
fréquente dans le mois de Décembre de chaque année.
CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS
Il est fondamental d'étudier et d'analyser les
résultats des recettes fiscales et leur contribution aux budgets de la
Commune de 2003 à 2010 afin d'en tirer les conclusions quant à
leur contribution au développement de la Commune de
Sèmè-Podji.
Section 1 : Analyse des résultats de
recouvrement des recettes fiscales de 2003 à 2010 et leur contribution
dans les budgets de la Commune.
Cette section sera consacrée à l'analyse des
prévisions, des émissions et des réalisations en
matière des recettes fiscales et leur contribution dans les recettes
budgétaires.
Paragraphe 1 : Analyse des résultats de
recouvrement des recettes fiscales de 2003 à 2010
A- Evolution des réalisations des recettes
fiscales
Pour apprécier les contributions des recettes fiscales
aux budgets de la commune décentralisée, il convient de
s'intéresser à leur montant global de 2003 à 2010.
Les données sur les réalisations des recettes
fiscales recueillies à la Mairie de Sèmè-Podji sur la base
des comptes administratifs de chaque année se présentent comme
suit :
Tableau N°1 : Evolution des
réalisations des impôts locaux de 2003 à
2010
Années
|
Impôts Directs
|
Impôts Indirects
|
Impôts Locaux
|
2003
|
150 771 997
|
95 932 400
|
246 704 397
|
2004
|
255 371 689
|
138 477 896
|
393 849 585
|
2005
|
258 078 067
|
109 814 483
|
367 892 550
|
2006
|
275 095 242
|
99 355 164
|
374 450 406
|
2007
|
319 366 064
|
54 106 218
|
373 472 282
|
2008
|
354 907 168
|
49 289 593
|
404 196 761
|
2009
|
304 050 651
|
99 047 266
|
403 097 917
|
2010
|
305 915 186
|
112 464 451
|
418 379 637
|
Total
|
2 223 556 064
|
758 487 471
|
2 982 043 535
|
SOURCE : Mairie de
Sèmè- Podji (Service de Comptabilité)
Ces données permettent de tracer les courbes
ci-après
Graphique N°2 : Evolution des
réalisations des impôts locaux de 2003 à
2010
Les données ci-dessus permettent de constater que si
durant la première année de l'expérience de la
décentralisation, on a noté un accroissement des recettes
fiscales, entre 2004 et 2005, ces recettes ont chuté. Elles passent de
393 849 585 à 367 892 550 soit environ 06,59% de
baisse. Cette baisse des recettes locales est due à la crise
économique nationale et aussi à l'imminence des élections
présidentielles de 2006. Or, cette année 2005 constitue une
période charnière pour la mise à exécution du plan
de développement quinquennal de la Commune, ce qui au regard des besoins
financiers peuvent inquiéter. Mais ce n'est pas pour autant que la
matière imposable a manqué ou régressé. Ce qui
d'ailleurs a permis aux services des impôts locaux de relancer
aussitôt la croissance des recettes. Cette croissance a suivi un
élan remarquable de 2006 à 2010; soit 11,73% de hausse.
Par ailleurs, il convient de noter que l'exécution du
plan de développement repose sur des ressources prévisionnelles.
C'est pourquoi il faut analyser les réalisations par rapport aux
prévisions des recettes fiscales (Tableau N°
2).
De même, il faut s'interroger sur le niveau de
recouvrement des recettes fiscales par rapport aux émissions
(Tableau N°3), étant donné que les
méthodes et techniques mises en oeuvre pour parvenir au résultat
sont archaïques sans occulter que tous les moyens de contraintes
prévus par le législateur ne sont pas mis en oeuvre. La raison en
est que le niveau de la culture fiscale de la population ne facilite pas la
mise en oeuvre de ces procédures (Tableau N°4).
B- Evolution des prévisions et
réalisations des recettes fiscales
Tableau N°2 : Prévisions
et réalisations des recettes fiscales
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Taux de réalisation (%)
|
2003
|
324 300 303
|
246 704 397
|
76,07
|
2004
|
480 675 000
|
393 849 585
|
81,94
|
2005
|
397 675 000
|
367 892 550
|
92,51
|
2006
|
453 150 000
|
374 450 406
|
82,63
|
2007
|
459 650 000
|
373 472 282
|
81,25
|
2008
|
481 150 000
|
404 196 761
|
84,01
|
2009
|
491 300 000
|
403 097 917
|
82,05
|
2010
|
533 500 000
|
418 379 637
|
78,42
|
Total
|
3 621 400 303
|
2 982 043 535
|
-
|
SOURCE : Mairie de
Sèmè- Podji (Service de Comptabilité)
Ces données permettent de tracer les courbes
ci-après.
Graphique N°3 : Evolution des
prévisions et réalisations des recettes fiscales de 2003 à
2010
Ces données permettent de constater que bien que
l'exécution du plan de développement repose sur des ressources
prévisionnelles, la commune n'arrive pas à combler son attente en
ce qui concerne des réalisations par rapport aux prévisions. En
effet, cet écart des réalisations par rapport aux
prévisions est dû à des avis qui n'ont pas connu une
destination et des moyens de contraintes fragiles utilisés.
C- Evolution des émissions et
réalisations des recettes fiscales
Tableau N°3 : Emissions et
réalisations des recettes fiscales
Années
|
Emissions
|
Réalisations
|
Taux de réalisation (%)
|
2003
|
267 300 373
|
246 704 397
|
92,29
|
2004
|
393 456 021
|
393 849 585
|
100,10
|
2005
|
377 675 000
|
367 892 550
|
97,41
|
2006
|
412 150 987
|
374 450 406
|
90,85
|
2007
|
373 472 282
|
373 472 282
|
100
|
2008
|
405 134 123
|
404 196 761
|
99,77
|
2009
|
411 765 548
|
403 097 917
|
97,90
|
2010
|
420 098 210
|
418 379 637
|
99,59
|
Total
|
3 061 052 544
|
2 982 043 535
|
-
|
SOURCE : Mairie de
Sèmè- Podji (Service de Comptabilité)
Ces données permettent de tracer les courbes
ci-après
Graphique N°4 : Evolution des
émissions et réalisations des recettes fiscales
=
= 97,42%
Le tableau ci-dessus montre à travers la comparaison
des taux de réalisations qu'un effort est fourni dans ce secteur. On est
tenté de dire que les structures du fisc de la Commune s'efforcent
à affronter les contribuables fraudeurs des impôts.
D- Etude de l'impact des difficultés
liées au recouvrement des recettes fiscales
La pratique fiscale passe d'abord par la maîtrise des
dispositions fiscales en vigueur. Cela permet une bonne connaissance des
dispositions fiscales en vigueur par les contribuables qui pourront mieux
apprécier les dénouements des contentieux.
1- Connaissance des dispositions fiscales en vigueur
par les contribuables
Nos enquêtes nous ont aidé à obtenir des
informations de la part des contribuables sur les nouvelles dispositions
fiscales. Les réponses obtenues se résument dans les tableaux
suivants :
Tableau N°4 : Connaissance des
dispositions fiscales en vigueur et son impact sur le recouvrement des
impôts locaux.
Arrondissements
|
Agblangandan
|
Ekpè
|
Total
|
Pourcentage%
|
Connaissance des dispositions fiscales en
vigueur
|
Oui
|
67
|
53
|
120
|
40
|
Non
|
103
|
77
|
180
|
60
|
Réticence au paiement des
impôts
|
Oui
|
97
|
73
|
170
|
56,67
|
Non
|
73
|
57
|
130
|
43,33
|
SOURCE : Données
d'enquête.
Le tableau ci-dessous nous permet d'obtenir les graphiques
suivants :
Graphique N°5 : Connaissance des
dispositions fiscales
Graphique N°6 :
Réticence au paiement des impôts
Vu le tableau et les graphiques précédents,
très peu de redevables maîtrisent les dispositions
régissant les impôts locaux. A travers des interviews, nous avions
remarqué que ce sont des personnes qui, pour la plupart, en dehors des
prescriptions élémentaires ne se soucient plus des modifications
des articles ou des nouvelles dispositions.
Par ailleurs, 180 contribuables sur 300 soit 60% ne
connaissent pas les dispositions fiscales et 170 contribuables sur 300 soit
56,67% sont réticents au paiement des impôts. Une simple remarque
qu'on puisse faire de ces résultats est que plus les contribuables ne
maîtrisent pas les dispositions fiscales, plus ils sont réticents
au paiement des impôts locaux, ce qui systématiquement a un impact
négatif sur le rendement de ces impôts.
2- Appréciation des
dénouements des contentieux
Le résultat de notre enquête se trouve dans le
tableau suivant :
Tableau N°5 : Appréciation
des dénouements des contentieux
Contribuables
|
Arrondissement d'Agblangandan
|
Arrondissement d'Ekpè
|
Total
|
Pourcentage%
|
Dénouement des contentieux
|
Content
|
119
|
88
|
207
|
69
|
Mécontent
|
51
|
42
|
93
|
31
|
SOURCE : Données
d'enquête.
Graphique N°7 :
Dénouement des contentieux
Paragraphe 2 : Analyse de la contribution des recettes
fiscales aux recettes budgétaires
Cette analyse porte sur l'évolution des recettes
budgétaires par rapport aux recettes des impôts locaux.
Tableau
N°6 : Les recettes
budgétaires et les recettes fiscales
Années
|
Recettes Fiscales
|
Recettes Budgétaires
|
Part en%
|
2003
|
246 704 397
|
376 676 823
|
65,49
|
2004
|
393 849 585
|
596 029 736
|
66,08
|
2005
|
367 892 550
|
652 150 490
|
56,41
|
2006
|
374 450 406
|
541 081 688
|
69,20
|
2007
|
373 472 282
|
654 238 055
|
57,09
|
2008
|
404 196 761
|
705 033 866
|
57,33
|
2009
|
403 097 917
|
946 089 222
|
42,61
|
2010
|
418 379 637
|
946 872 713
|
44,19
|
SOURCE : Mairie de Sèmè-Podji
(Service de Comptabilité)
Graphisme N°8 : Evolution des recettes
budgétaires et des recettes fiscales de 2003 à 2010
La proportion des recettes fiscales locales dans les recettes
budgétaires passe de 65,49 % à 66,08% pour les toutes
premières années de l'expérience de la
décentralisation. De 2004 à 2005 cette proportion diminue de
66,08% à 56,41% avant de remonter à 69,20% en 2006. Cette
variation des recettes fiscales est due à la crise économique
nationale et aussi à l'imminence des élections
présidentielles de 2006. Enfin de 2006 à 2010 on observe une
variation en dents de scie des recettes fiscales au moment où les
recettes budgétaires connaissent un accroissement remarquable. Cela
s'explique par le fait que l'évolution croissante des recettes
budgétaires est à une échelle plus grande que les recettes
fiscales locales.
Taux moyen = = = 0,5504
En moyenne les recettes fiscales locales représentent
environ 55% des recettes budgétaires ; ce qui révèle
leur importance dans les recettes budgétaires.
A- Etude de corrélation entre les recettes
budgétaires et les recettes fiscales de 2003 à 2010.
1- Le modèle d'analyse
Montant des recettes budgétaires annuelles
Montant des recettes fiscales
L'année
: La moyenne des recettes budgétaires
: La moyenne des recettes fiscales
: Le coefficient de corrélation
: Le nombre d'observations
= 8
= 2 982 043 535 ; = 5 418 172 593
= 372 755 442 = 677 271 574
= 2,077.1018 =2,019.1018 - = 5,74.1016
- = 2,032.1016 - = 2,614.1017
= = 0,79
Le coefficient de corrélation supérieur
à 0,50 explique l'existence d'une corrélation entre les recettes
budgétaires et les impôts locaux. Cependant, ce coefficient est
loin de 1, alors il y a une mauvaise corrélation entre les recettes
budgétaires et les impôts locaux. Nous allons à
présent tester les impôts locaux par la méthode de
Fisher.
Test de FISHER
Soit le modèle simple de régression
suivant :
= a + b +
L'estimation de ce modèle est :
= +
Déterminons les coefficients et par la méthode des moindres carrés ordinaires.
· Valeur estimée de
=
= 5,19.1017
= 0,504.1018
- = 1,435.1016
= 0,282.1018 - = 0,508.1016
= = 2,824
· Valeur estimée de
= -
= 677271574-2,824x186377721
= 150940890
Ainsi, le modèle de régression simple
estimé devient :
=2,824+150940890
Statistique de FISHER
= - F* = F =
Tableau d'analyse de la variance
Source de variation
|
Somme des carrés
|
ddl
|
Carrés moyens
|
X
|
|
1
|
37045,05
|
Résidus
|
= 103866,90
|
|
3462,23
|
Total
|
= 140911,95
|
|
-
|
Calcul du coefficient de FISHER
F* =
F* = 10,69
De la table de la loi de FISHER-SNEDECOR on a :
= 4,17
Conclusion
F* , alors la régression est globalement bonne.
Il y a donc une corrélation entre les recettes
budgétaires et les recettes fiscales de la Mairie de
Sèmè-Podji.
En effet, les recettes fiscales révèlent une
importance considérable dans les recettes budgétaires par
conséquent dans leur accroissement. Elles expliquent évidemment
l'évolution des recettes budgétaires.
En terme clair, les recettes fiscales dans la Commune de
Sèmè-Podji représentent un outil d'aide au
développement de la Commune.
Vus les résultats précédents, il urge de
revoir le poids des impôts locaux dans les recettes ordinaires de la
Commune de Sèmè-Podji et les dépenses engagées au
regard de ces recettes (Voir tableaux n°7 et n°8)
Tableau n°7: Recettes ordinaires et
impôts locaux
Années
|
Recettes fiscales
|
Recettes ordinaires
|
Taux (%)
|
2003
|
246 704 397
|
329 972 426
|
74,77
|
2004
|
393 849 585
|
402 180 151
|
97,93
|
2005
|
367 892 550
|
484 257 940
|
75,97
|
2006
|
374 450 406
|
466 631 282
|
80,25
|
2007
|
373 472 282
|
380 765 773
|
98,08
|
2008
|
404 196 761
|
470 837 105
|
85,85
|
2009
|
403 097 917
|
542 991 305
|
74,24
|
2010
|
418 379 637
|
528 493 076
|
79,16
|
Total
|
2 982 043 535
|
3 606 129 058
|
82,69
|
SOURCE : Mairie de Sèmè-Podji
(Service de Comptabilité)
Taux (%) = X 100
Taux moyen = = 82,69%
En moyenne, les recettes ordinaires représentent
environ 83% des recettes fiscales de 2003 à 2010.
Tableau n°8 :
Recettes ordinaires et dépenses engagées
Années
|
Recettes ordinaires
|
Dépenses engagées
|
Excédent
|
2003
|
329 972 426
|
387 875 989
|
-57 903 563
|
2004
|
402 180 151
|
621 694 451
|
-219 514 300
|
2005
|
484 257 940
|
550 829 912
|
-66 571 972
|
2006
|
466 631 282
|
550 047 648
|
-83 416 366
|
2007
|
380 765 773
|
644 310 437
|
-263 544 664
|
2008
|
470 837 105
|
628 276 436
|
-157 439 331
|
2009
|
542 991 305
|
842 500 396
|
-299 509 091
|
2010
|
528 493 076
|
887 920 661
|
-359 427 585
|
Total
|
3 606 129 058
|
5 113 455 930
|
-1 507 326 872
|
SOURCE : Mairie de Sèmè-Podji (Service
de Comptabilité)
L'analyse à faire de ce tableau est que pour la
période 2003-2010 la Mairie enregistre un déficit de un
milliard cinq cent sept millions trois cent vingt-six mille huit cent
soixante-douze (1 507 326 872) francs CFA au regard des
recettes ordinaires. N'eurent été les recettes extraordinaires
(subventions, dons, ...) comptabilisées à un milliard neuf
cent dix-sept millions cinq cent vingt-six mille trois cent douze
(1 917 526 312)
francs CFA pour la période 2003-2010, la Mairie connaîtrait
un déficit budgétaire bien qu'elle soit restée impuissante
face aux nombreux maux qui ont arriéré la Commune pendant ces
huit (08) ans.
Puisque nous sommes à la fin de l'étude
statistique, passons à la vérification des hypothèses.
Section 2 : Vérification des
hypothèses et recommandations
Paragraphe 1 : Vérification des
hypothèses
A ce stade de notre analyse, il importe de confirmer ou
d'infirmer les hypothèses qui sous-tendent notre étude.
A- Vérification de la première
hypothèse
L'Arrondissement d'Agblangandan est le plus grand de la
Commune de Sèmè-Podji en superficie comme en ressources fiscales.
Une analyse en profondeur du tableau n°4 prouve que sur 170 contribuables
pris dans cet Arrondissement 103 soit 60,59% de ceux-ci ne connaissent pas les
dispositions fiscales et 97 contribuables soit 57,06% s'opposent d'une
manière ou d'une autre au paiement des impôts locaux. Au regard de
cette analyse la pertinence est grande.
En outre, de façon générale, 60% et
56,67% des contribuables de la Commune respectivement ne connaissent pas les
dispositions fiscales et sont réticents au paiement des impôts.
Par ailleurs, le nombre de mécontents sur les 300 contribuables dans le
dénouement des contentieux n'est pas négligeable, soit 31% des
contribuables.
En somme, tous les différents cas de résultats
et d'analyses précédents confirment l'effet négatif la
méconnaissance des dispositions fiscales par les contribuables sur le
rendement des ressources fiscales dans la Commune de Sèmè-Podji.
L'hypothèse N°1 stipulant que la méconnaissance des
dispositions fiscales en vigueur par les contribuables influe sur le rendement
des impôts locaux est donc confirmée.
B- Vérification de la deuxième
hypothèse
L'analyse des recettes fiscales et des recettes
budgétaires montre qu'il existe une corrélation entre les
recettes fiscales et les recettes budgétaires mais une
corrélation mauvaise. Par contre, le test de Fisher a
révélé que recettes fiscales contribuent
significativement à l'amélioration des recettes
budgétaires mais très faiblement. Par ailleurs, l'analyse des
recettes ordinaires, lesquelles constituent pratiquement le budget et les
recettes fiscales a montré que les recettes fiscales ont une part
importante dans les recettes budgétaires (environ 82,69% des recettes
ordinaires).
En somme, l'hypothèse N°2 stipulant que
les recettes fiscales contribuent faiblement à
l'amélioration des recettes budgétaires est
confirmée.
Au regard de cette inquiétude sur les moyens pour
développer la Commune de Sèmè-Podji, comme d'autres dans
le même cas, nous avons formulé des recommandations pour le mieux
être des populations de ces communes concernées.
Paragraphe 2 : Recommandations de l'étude.
Les différentes observations et remarques faites sur le
terrain et auxquelles s'ajoutent les différentes analyses et
résultats nous interpellent tous. Pour cela nous envisageons dans une
perspective, de renforcer les performances des impôts locaux et de faire
des propositions afin de réduire les énormes problèmes
identifiés.
I- Recommandations à l'endroit des
collectivités locales
A- Mesures d'accroissement des ressources
locales
Les besoins réels des collectivités, en terme
de fonctionnement et d'investissement, doivent être bien
évalués et comprit de tous pour que les actions en matière
de mobilisation des ressources locales donnent les résultats
escomptés. Ainsi, il faudra passer de la méthode traditionnelle
d'élaboration des budgets (méthode basée sur les budgets
antérieurs) à une approche visant à élaborer le
budget ou le Plan de Développement Communal (PDC) à partir d'un
dialogue franc avec les différents acteurs impliqués dans le
développement de la commune de Sèmè-Podji.
Les responsables locaux doivent s'efforcer autant que possible
pour améliorer substantiellement le niveau des recettes fiscales par
élargissement progressif de l'assiette et l'intensification des efforts
de recouvrement. A ce titre, il serait plus judicieux de distinguer les taxes
communales à forts rendements de celle à faibles rendements.
Ø Les taxes et impôts à forts rendements
doivent avoir :
- une assiette large, une croissance régulière,
facile à dénombrer et à estimer en valeur et dont le
fondement est compris et accepté par l'assujetti ;
- un taux de recouvrement conséquent ;
- un recouvrement facile et peu couteux.
Les agents collecteurs doivent être motivés
autant que possible dans leurs tâches pour accroître d'avantage le
rendement de ces taxes.
Ø Les taxes et impôts à faible rendements
sont les suivants :
- la taxe d'enlèvement des ordures ;
- la taxe sur les spectacles, jeux et divertissement ;
- la taxe sur les taxis villes à quatre roues, trois
roues et deux roues.
Une politique spéciale de recouvrement doit être
élaborée pour améliorer le niveau des taxes à
faibles rendements. Il s'agira par exemple :
· d'expliquer aux populations le fondement de ces
taxes.
· d'actualiser les rôles (liste des contribuables
et les montants) et intensifier les efforts de recouvrements afin de
réduire les fraudes et l'incivisme fiscaux.
La faiblesse des ressources de la commune de
Sèmè-Podji est accentuée par leur faible capacité
de mobilisation des ressources financières. Il ne sert à rien
d'accroître le potentiel des ressources quand les communes n'ont pas la
capacité de tirer profit de ce potentiel. C'est pourquoi, le
renforcement de la capacité de mobilisation des ressources actuelles
dans la commune de Sèmè-Podji est nécessaire.
Les mesures à prendre pour une efficace
amélioration des resettes communales sont de deux ordres :
· l'amélioration de l'existant ;
· la recherche d'autres sources de financement.
1- L'amélioration de
l'existant
Il s'agit d'opérationnaliser les recommandations
issues des études visant à l'amélioration des ressources
internes et à la performance budgétaire des communes,
étude commandée par le Projet de Gestion Urbaine
Décentralisée (PGUD) dans sa deuxième phase (ressources
propres) des Communes. Aussi, convient-il de mobilier ces ressources internes
au rythme de la croissance urbaine (évolution démographique,
évolution du patrimoine immobilier et du tissu économique
urbain,..) et les besoins récurrents (besoins en infrastructure,
équipement et services complémentaire). Pour ce faire, la commune
de Sème-Podji devrait :
a) Au niveau des ressources internes
Ø Rationaliser l'exploitation du potentiel fiscal
par :
- la maîtrise de l'outil registre foncier urbain (RFU)
et un meilleur suivi de l'activité fiscale minée par la Direction
Départementale des Impôts de l'Ouémé - Plateau (DDI-
OP) ;
- la mise en place d'une véritable stratégie
fiscale locale ;
- une plus grande association des administrés et
usagers à la gestion locale pour moins d'incivisme local.
Ø Rentabiliser les ressources propres
par : le recours au système d'affermage et de mise en
gérance des équipements marchands (marchés, gares
routière, parking et autres), ceci corrigerait le système
particulier (quo existait) de co gestion des gares routières qui abouti
à ne pas mettre à la disposition des communes, les ressources
issues des gares routières. Ces ressources profitent beaucoup plus aux
syndicats des conducteurs de véhicules qu'aux communes. A ces mesures,
il faut ajouter d'autres dispositions qui s'avèrent nécessaires
à prendre :
Ø Elargir l'assiette fiscale par :
· la mise en place d'une stratégie visant à
encadrer l'économie informelle de manière à y tirer le
maximum de profit possible, en rapport avec le potentiel de ce secteur de plus
en plus croissant dans la commune de Sèmè- Podji ;
· l'actualisation des bases des taxes locales, ceci nous
amène au recensement périodique des nouvelles matières
imposables.
Ø Renforcer la capacité de gestion des
agents impliqués dans la gestion des recettes internes par :
· la formation du personnel impliqué dans la
mobilisation des revenus financiers au profit de la commune de
Sèmè - Podji ; ceci permettrait de combler le manque
d'expertise dudit personnel ;
· la mise en place d'un système régulier de
contrôle des agents chargés de la collecte.
Ø Mettre en place des taxes prévues par la
loi portant régime des collectivités locales, mais non encore
mises en vigueur telles que :
· les taxes ou redevances en matière d'urbanisme
et d'environnement ;
· les taxes ou redevances pour prestation
d'électricité et eau ; les taxes sur la
publicité ; droit sur les taxis-moto ;
· l'excédent des taxes sur les charges des gares
routières et des marchés ou la part revenant à la
commune.
Ø Par rapport aux difficultés des
contribuables :
· il faut sensibiliser le citoyen béninois sur la
fiscalité locale par des moyens adéquats ;
· renforcer le système de communication par une
mise en ligne automatique de toutes les informations modifiant ou
améliorant les dispositions en cours ;
· motiver les contribuables (personnes morales ou
physiques) qui participent significativement au développement
(construction des infrastructures, participations aux gros
investissements...etc) en instaurant un mécanisme
d'exonération.
Ø Améliorer les conditions de travail des
agents chargés de la collecte des recettes propres par :
· la création d'une prime
d'encouragement ;
· la dotation en moyen matériels
adéquats ;
· la signature d'un contrat formel avec les collecteurs.
Par suite, il urge de procéder à la mise en
place d'un cadre de concertation permanent. Ce cadre serait le lieu
idéal pour le suivi et l'évaluation de la stratégie
globale telle que envisagée.
La mise en oeuvre de toutes ces mesures pourrait assurer
à la commune de Sèmè Podji une meilleure mobilisation des
ressources internes.
Toutefois, d'autres mesures sont envisageables au niveau des
ressources externes.
b) Au niveau des ressources externes
S'agissant des ressources externes, la mise en place des
associations des élus comme l'Association Nationale des Communes du
Bénin(ANCB) et la Communauté des Communes de
l'Ouémé (CCO) est une association louable. Elle a pour avantage
de disposer d'excellent interlocuteur entre l'Etat et les collectivités
locales dans le cadre de l'amélioration du mécanisme des
transferts des compétences et des fonds de l'Etat vers les
collectivités locales.
De même, d'autres critères de
péréquation dans le cadre de reversement de la taxe de voirie au
profit des communes sont tard envisagés.
En effet, outre le facteur démographique qui est le
critère le plus souvent utilisé, d'autres éléments
sont nécessaires tels que :
- le potentiel fiscal qui permet de mesurer la richesse
au niveau des communes ;
- la longueur de la voirie à entretenir et du nombre
d'écoles ;
- l'évaluation de la qualité et de la
quantité du service rendu, est d'autant de critère à
prendre en compte.
En dehors des mesures visant l'amélioration des
recettes internes et externes de la commune, il faut rechercher d'autres
sources de financement.
2- La recherche d'autres
sources de financement
Des fonds proviennent notamment des partenaires
extérieurs et de l'emprunt.
a- Les apports de fonds des partenaires
extérieurs
Dans le cadre de la Coopération
Décentralisation, la commune de Sèmè-Podji
bénéficie des villes partenaires (Paris, Lyon ...) des appuis
financiers et d'équipements à travers des conventions.
En vue d'avoir une image réelle sur la situation
financière de la commune de Sèmè-Podji, il serait bon que
les ressources issues de ce partenariat soient intégrées au
budget communal pour les années à venir, soit à travers
un budget annexe. On pourrait faire figurer cet appui financier au niveau de la
section d'investissement (dons, subventions...).
b- Le recours à l'emprunt
L'emprunt est un moyen pour accroitre substantiellement les
capacités d'investissement immédiates des communes. Il permet de
faire face aux besoins de financement de leur croissance sans pour autant
négliger la maintenance, en reportant la charge sur les
générations futures.
L'application des mesures décrites ci- dessus et
relatives aux ressources internes et externes aussi qu'à la recherche
d'autres sources de financement, contribuera à une amélioration
de la mobilisation des ressources financières au profit de la commune de
Sèmè-Podji. Ce qui permettra le financement durable de ses
investissements.
B- Mesures de gestion du personnel.
Une des grandes faiblesses de l'organisation administrative
des communes en République du Bénin est qu'elles disposent de
très peu de cadres supérieurs notamment ceux de la
catégorie A. Or la nouvelle réforme administrative,
économique, comptable et financière et les procédures
d'élaboration des budgets demandent l'intervention des cadres avertis et
motivés.
Pour cela, les recrutements doivent être
débarrassés de toute connotation politique dans
l'intérêt de la commune et viser la compétence.
Pour les postes techniques, un appel à candidature doit
être fait sur la base de cahiers de charges et de définition de
profil.
Une politique adéquate d'allocation de primes et
d'indemnités doit être adoptée pour encourager et faciliter
les cadres méritant au vu des performances réalisées.
Pour un rendement sain et efficace des prestations des
services administratifs et financiers, une formation régulière du
personnel s'avère indispensable. Dans ce cas, il est important
d'élaborer un programme spécifique de formation au profit des
cadres et agents de la mairie.
C- Modernisation des méthodes d'investigations.
Les méthodes d'investigations constituent les
procédures de recherche et de collecte des renseignements et autres
indices révélateurs de matière imposable ou de
réseau de fraude fiscale.
La modernisation des méthodes d'investigations concerne
notamment et développement du RFU, la mise en place d'un système
informatisé permettant de détecter les suspects et la
création d'un service d'étude sectorielle.
Le Registre Foncier Urbain est une forme simplifiée de
cadastre instituée et expérimentée pour la
première fois sur la ville de Parakou. Le cadastre est chargé du
recensement de toutes les propriétés foncières, de la
recherche de leurs propriétaires apparents ou réels, de la
reconnaissance et de la définition des limites cadastrales de ces
propriétés, de leur description et de leur évaluation.
Ce sont les difficultés techniques, administratives,
politiques et financières qui sont à la base de l'échec de
l'Etat dans sa politique d'urbanisation et qui l'ont conduit à
l'institution d'une réforme qui substitue l'ancien cadastre à un
cadastre simplifié dénommé « Registre Foncier
Urbain »(RFU).
Le RFU joue un rôle important dans le cadre du
contrôle de la situation fiscale personnelle. Car, la connaissance du
propriétaire réel ou apparent est fondamentale en matière
de contrôle fiscal.
En effet, pour mesurer les facultés contributives d'un
contribuable, il est nécessaire de procéder au recensement
exhaustif de l'ensemble de ses biens.
Le contrôle consistera à établir une
balance d'enrichissement qui assurera la comparaison entre les revenus
déclarés par le contribuable et l'importance de sa fortune.
- La mise en place d'un système informatisé
capable d'analyser et de gérer les données qui permettent de
détecter plus facilement les entreprises suspectes. II en est ainsi de
bon nombre de sociétés qui déclarent chaque année
des résultats déficitaires. Ces entreprises, malgré les
déficits cumulés sur plusieurs années continuent à
exercer leurs activités et ne font même pas l'objet de
vérification, alors que d'autres sociétés font l'objet de
vérification une ou plusieurs fois depuis leur création.
- La création de services d'études sectorielles
et de confection de monographies par secteur d'activité.
L'étude sectorielle et la confection de monographies
permettront de faire des comparaisons entre sociétés travaillant
dans le même secteur d'activité et de prendre connaissance de leur
problème. Cette étude permettra également de
connaître les principales sociétés existant sur le
marché, leurs moyens de gestion et de production, les principaux clients
et fournisseurs du secteur, etc.
II- Recommandations à l'endroit de l'Etat.
Pour une meilleure performance financière des CL, nos
recommandations à l'endroit de l'Etat comportent deux volets, à
savoir :
· L'adéquation entre ressources et
responsabilités.
· La dimension institutionnelle.
A- L'adéquation entre ressources et
responsabilités.
Dans l'accomplissement des compétences qui leurs sont
transférées, il faut que l'Etat assure aux CL un transfert
équitable des moyens nécessaires dans l'exercice des taches
à elles confiées, c'est-à-dire que les transferts des
compétences soient suivis des transferts des moyens financiers.
B- La dimension institutionnelle.
La décentralisation au Bénin s'est faite dans le
cadre du principe de l'unicité de caisse et de la séparation
ordonnateur comptable.
En d'autres termes, ce sont les services
déconcentrés de l'Etat qui devront gérer les finances des
CL. Ainsi, les opérations d'assiettes de leur impôt sont
assurées par les services déconcentrés du Trésor
Public. Un tel système fait l'objet de plusieurs critiques.
Le monopole des services des impôts sur le recouvrement
des recettes fiscales locales donne des résultats insuffisants.
Pour faire en sorte que le système centralisé
(la centralisation est un système d'administration ou tous les pouvoirs
sont concentrés entre les mains de l'Etat qui, par ses services
règle aussi bien les problèmes relatifs à l'ensemble du
pays que les problèmes spécifiques aux populations d'une zone
géographique donnée) puisse mieux répondre aux
préoccupations de la Commune de Sèmè-Podji, les
améliorations institutionnelles suivantes doivent intervenir :
- Mieux associer les populations et élus aux
opérations d'assiettes pour palier aux conséquences de
l'éloignement des services d'assiettes qui jusqu'à présent
ont du mal à bien appréhender la matière imposable dans la
commune. Il s'agira de prévoir dans la loi une sorte de commission
communale des impôts. Elle serait compétente pour aider les
services d'assiettes à recenser les matières imposables.
- Pour sa composition, elle doit comprendre les services
déconcentrés des impôts et du trésor dans la
commune, le maire ou un adjoint et les représentants, des contribuables
de la commune.
- Laisser une marge de manoeuvre suffisante à la
commune en allégeant à long terme la tutelle de l'Etat en vue de
permettre aux CL de disposer d'une autonomie de décision.
CONCLUSION GENERALE
Les finances demeurent l'épine dorsale d'une politique
économique efficace. La mobilisation des ressources locales recouvre
toute sa dimension dans le contexte de la décentralisation. Les
collectivités locales doivent assurer leur autonomie financière,
seule condition de leur survie et d'un véritable processus de
décentralisation.
La Commune de Sèmè-Podji qui, à l'instar
des autres Commune du Bénin, vit ses moments de décentralisation
doit s'efforcer autant que possible pour améliorer ses finances locales
et trouver des solutions aux faiblesses et aux menaces identifiées
à partir de la description du cadre socio- économique et
environnemental de la Commune.
L'analyse qui vient d'être effectuée montre
combien de fois les autorités locales actuelles de la Commune doivent
donner confiance aux populations pour les motiver dans le paiement des taxes et
impôts auxquels elles sont assujetties. Elles doivent saisir les forces
et les opportunités identifiées dans la Commune pour donner un
dynamisme et un vrai nouvel envol de son économie locale.
Au-delà de tout, en vue d'assurer le financement
régulier des investissements communaux, le recours à d'autres
sources de financement externes s'impose. Ce qui implique pour la Commune, la
mise au point d'un dispositif moderne de gestion financière performante
et une certaine rigueur de gestion. A cet effet, la Commune devra mettre au
point à terme un certain nombre d'outils adéquats (tableau de
bord, plan de trésorerie, tableau des opérations-
financières de la Commune) susceptible de permettre :
· D'une part, aux autorités locales
d'appréhender à tout moment l'état de santé
financière de la Commune et de mesurer les conséquences
financières, des choix envisagés en matière de gestion et
d'investissement ;
· D'autre part, d'asseoir la transparence, de limiter
les imprévues et les dérapages et de rassurer les partenaires
institutionnels et financiers sur la qualité de la gestion de leurs
finances et de la qualité des dépenses en direction des
populations.
Toutefois, l'existence au préalable d'une concession
effective de liberté de gestion et de décision (marge de
manoeuvre) à la Commune par l'Etat, prouvant qu'elle a accepté
avec une conviction forte les principes de la décentralisation,
permettra à la Commune de réaliser les éléments
ci-dessus cités.
L'Etat doit transférer effectivement à la
Commune les compétences qui leur sont dévolues par les textes en
vigueur pour atteindre des objectifs de la décentralisation et la
satisfaction des besoins des populations. La régularité des
subventions de l'Etat et les prêts aux Communes seront de nature à
garantir un dynamisme à l'économie locale et accroître les
investissements pour le développement local, objectif premier de la
décentralisation. L'Etat doit assister les populations et favoriser la
solidarité intercommunale (soutien des Communes riches aux Communes
déshéritées). Dans ce sens, la loi portant régime
financier des Communes a prévu l'institution d'un Fond de
Solidarité Intercommunale(FSI).
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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(2004), Mémento de la Fiscalité Béninoise,
4ème Edition, pp 99-141.
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collectivités décentralisées, Mémoire de fin de
formation ENAI/UAC, 67 pages.
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Cours de Fiscalité des entreprises, 4ème Année
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l'économie, Code Général des impôts (CGI),
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l'Economie, BIPEN (2002), système fiscal au Bénin :
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la Sécurité et de la Décentralisation,
Décrets d'application des lois de la Décentralisation, Cotonou,
Mission de la Décentralisation, Octobre 2005, 185 pages.
8.) Bénin, Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité et de la
Décentralisation, Etude de la faisabilité pour le
Démarrage des communes : Analyse et Diagnostic, Mission de la
Décentralisation, Tome 1, Novembre 1999, 150 pages.
9.) Bénin, Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité et de la
Décentralisation, Le guide du Maire, Cotonou, Mission de la
Décentralisation, 2005, 150 pages.
10.) Bénin, Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité et de la
Décentralisation, Présentation des Communes, Cotonou,
Mission de la Décentralisation, 2003, 119 pages.
11.) Bénin, Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité et de la
Décentralisation, Recueil des lois sur la
Décentralisation, Cotonou, Mission de Décentralisation, 2002, 175
pages.
12.) DANWOUIGNAN F. (1999), La politique
fiscale, comme un instrument de développement économique et
social : Cas de la République du Bénin, Mémoire de
fin de formation.
13.) KEKE G.J. (2008), Contribution des
recettes fiscales dans le Financement des collectivités locales :
Cas de la Commune de Porto-Novo, Mémoire de fin de formation.
14.) LAURE M. (1993), Sciences fiscale,
presse universitaire de France, pp 311-360.
15.) NGAOSYVATHN P. (1980), Le rôle de
l'impôt dans les pays en voie de développement (le rôle
qualitatif, l'impôt promoteur du développement économique
et sociopolitique), Paris L GDJ, pp 13-229.
16.) Plan de développement communal (PDC) de
Sèmè-Podji : 2005 à 2009,
Sèmè-Podji, Mars 2005.
17.) Regard sur les finances des collectivités
locales dans les pays de l'UEMOA, PDM, 1998, 1999, 508 pages.
18.) SEMILIKO A. et SOTTIN K. I. (2004),
Problématique de recouvrement des impôts au Bénin,
Mémoire de fin formation.
ANNEXE 1 : GUIDE D'ENTRETIEN
GROUPE CIBLE :
Bonjour
Mr/Mme.........................................................
Nous sommes des étudiants en fin de formation à
l'Université d'Abomey-Calavi. Dans le cadre de la rédaction de
notre mémoire de Maîtrise en Sciences Economiques, nous avons
voulu étudier le thème suivant « La
fiscalité locale face aux enjeux d'un développement
économique durable : Cas de la commune de
Sèmè-Podji ».
Pour le faire, nous souhaitons recueillir des informations
nécessaires sur vos actions concernant le recouvrement des impôts
et votre proposition pour une amélioration de la gestion de la
collectivité locale.
En vous rassurant de l'anonymat et de la
confidentialité de votre déclaration, nous vous remercions
d'avance pour les différentes réponses que vous donnerez à
nos questions.
Questionnaire
I- Indication
1. Sexe : Masculin
Féminin
2. Age :
3. Lieu d'habitation
II- Familiarisation des contribuables aux
impôts
4. Cochez tous les impôts dont vous avez connaissance dans
la commune de Sèmè-Podji
- Foncier Bâti (FB)
- Foncier Non Bâti (FNB)
- Patente
- Licence
- Taxe sur les Armes à Feu (TAF)
- Taxe de développement local
5. Précisez ceux que vous
payez------------------------------------------------------
6. Voici la liste des taxes dont la Mairie de
Sèmè-Podji a la charge. Cochez toutes celles que vous payez.
- Taxe sur les spectacles, réjouissances et manifestations
bruyantes
- Taxe sur les publicités
- Taxe sur les garnis (hôtels)
- Taxe sur le stationnement de véhicule
- Taxe sur taxi ville
- Droit de place sur les marchés de la Commune
- Taxe sur permis de construire et alignement (permis
d'habiter)
- Taxe sur abattage des essences forestières et palmier
à huile
- Taxe d'abattage d'animaux et inspection de viande
- Taxe sur acadja
- Expédition des actes administratifs et d'Etat civil
- Produit d'exploitation de maison du peuple
- Pompes funèbres
- Autres prestations fournis (fourrières)
7. Vos activités sont-elles assujetties aux
impôts ?
En totalité En
partie
III- Niveau d'information
8. Savez-vous qu'une partie de ces impôts alimente le
budget de notre Commune ?
9. Avez-vous fait l'objet au moins une fois d'une sensibilisation
de la part des agents d'impôt sur :
- Le bien fondé de l'impôt ? Oui
Non
- Les sanctions auxquelles vous vous exposez en cas de non
inscrit sur votre avis d'imposition ? Oui
Non
10. Savez-vous que vous pouvez contester le montant d'un
impôt inscrit sur votre avis d'imposition ? Oui
Non
11. Avez-vous connaissance des dispositions fiscales
régissant les impôts locaux ? Oui
Non
IV-
Appréciations-Difficultés
12. Enumérez vos difficultés
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
13. Avez-vous eu de contentieux avec le fisc en ce qui concerne
les impôts locaux ? Oui Non
Si oui, le(s)
quel(s) ?-------------------------------------------------------------------------------
14. Etes-vous content(es) du dénouement ? Oui
Non
15. Vos critiques sur le CIPE et la
Mairie---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
V- Suggestions
16. Faites nous part de toutes vos
suggestions----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
TABLE DES MATIERES
Dédicace.....................................................................................i
Remerciement.............................................................................iii
Liste des tableaux
..........................................................................v
Liste des
graphiques ......................................................................vi
Liste des sigles et abréviations
.........................................................vii
Sommaire....................................................................................ix
INTRODUCTION.........................................................................1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE......................................................................................3
SECTION 1 : Cadre théorique de
l'étude...............................................3
Paragraphe 1 : Problématique, Objectifs et
Hypothèses de l'étude.................3
A- Problématique de
l'étude..............................................................3
B- Intérêts de
l'étude......................................................................6
C- Objectifs et Hypothèses de
l'étude...................................................6
1-Objectifs de
l'étude.....................................................................6
2-Hypothèses de
l'étude..................................................................6
Paragraphe2 : Revue de la
littérature....................................................7
1. Apports théoriques
.....................................................................7
2. Apports
empiriques......................................................................9
SECTION 2 : Approche méthodologique de
l'étude................................11
Paragraphe 1 : Démarche de
l'étude....................................................11
1- Le choix de la population cible et de
l'échantillon...............................11
2- Techniques, outils de collecte et traitement de
données.........................11
3- Techniques de traitement des
données...............................................12
4- Le modèle théorique
d'analyse......................................................12
Paragraphe 2 : Les difficultés et limites de
l'étude..................................16
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE SEME-PODJI ET
CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE.......................................18
SECTION 1 : Présentation de la Commune de
Sèmè-Podji......................18
Paragraphe 1 : Cadre géographique de la Commune de
Sèmè-Podji...........................................................................................................18
Paragraphe 2 : Les structures techniques
opérationnelles en matière
fiscale.......................................................................................19
A- Présentation du
CIPE................................................................19
1- Le service
d'assiette......................................................................20
2- Recette divisionnaire des
impôts.......................................................20
B- La
Recette-Perception................................................................21
1- Division
caisse.............................................................................21
2- Division de la
comptabilité..........................................................21
3- Division des collectivités
locales........................................................21
C- Le Service des Equipements Marchands
..........................................22
D- Le Service de la Prospective Economique et du
Développement des
Ressources.............................................................................22
SECTION 2 : Dispositif institutionnel de fiscalité
et de finance
locale....................................................................................................................22
Paragraphe 1 : Généralité sur les
impôts et approche analytique du recouvrement
fiscal........................................................................................22
A- Généralité sur les
impôts................................................................24
1- Classification
économique.............................................................................23
2- Classification
administrative........................................................24
3- Autres formes de
classification.....................................................24
B- Approche analytique de recouvrement
fiscal.....................................25
I- Les recettes
fiscales........................................................................25
1- Les impôts directs
locaux............................................................25
2- Les impôts indirects
locaux.........................................................29
II- Les recettes non
fiscales.............................................................32
Paragraphe 2 : Le cadre conceptuel du
développement local l'autonomie de développement de la
Commune........................................................33
A- Le cadre conceptuel du développement
local.....................................33
1- Concept
`'développement''............................................................33
2- Définition du développement
local.................................................33
B- Décentralisation et développement
local : enjeux
socio-économiques............................................................................34
1- Lien entre décentralisation et développement
local..............................34
2- Enjeux
socio-économiques..........................................................34
C- Les domaines de compétence de la
Commune...................................35
1- Compétences
générales...............................................................35
2- La typologie des
compétences........................................................36
D- L'autonomie de développement et les besoins
financiers du plan quinquennal de la Commune de
Sèmè-Podji.........................................................37
E- Les difficultés inhérentes à la
gestion des impôts locaux........................38
I- Les difficultés de l'administration
fiscale........................................38
1- Les difficultés d'ordre humain et
matériel........................................38
2- L'incivisme
fiscal.....................................................................38
II- Les difficultés relatives aux autorités
locales....................................39
1- Difficultés d'ordre
général..........................................................39
2- Les difficultés relativement particulières
à la Mairie.....................................39
III- Les difficultés des
contribuables................................................40
CHAPITRE III: ANALYSE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
.......41
SECTION 1 : Analyse des résultats de recouvrement
des recettes fiscales de 2003 à 2010 et leur contribution dans les
budgets de la Commune...............41
Paragraphe 1 : Analyse des résultats de
recouvrement des recettes fiscales de 2003 à
2010...............................................................................41
A- Evolution des réalisations des recettes
fiscales...................................41
B- Evolution des prévisions et réalisations des
recettes fiscales...................43
C- Evolution des émissions et réalisations des
recettes fiscales...................44
D- Etude l'impact des difficultés liées au
recouvrement des recettes
fiscales..................................................................................45
1- Connaissance des dispositions fiscales en vigueur par les
contribuables..........................................................................45
2- Appréciation des dénouements des
contentieux..................................47
Paragraphe 2 : Analyse de la contribution des recettes
fiscales aux recettes
budgétaires.................................................................................48
A- Etude de corrélation entre les recettes
budgétaires et les recettes fiscales de 2003 à
2010............................................................................49
1- Le modèle
d'analyse..................................................................49
SECTION 2 : Vérification des hypothèses et
recommandations..................53
Paragraphe 1 : Vérification des
hypothèses...........................................53
A- Vérification de la première
hypothèse.............................................53
B- Vérification de la deuxième
hypothèse............................................54
Paragraphe 2 : Recommandations de
l'étude........................................54
I- Recommandations à l'endroit des collectivités
locales..........................55
A- Mesures d'accroissement des ressources
locales.................................55
1- L'amélioration de
l'existant.........................................................56
2- La recherche d'autres sources de
financement.....................................59
B- Mesures de gestion du
personnel....................................................59
C- Modernisation des méthodes
d'investigation.....................................60
II- Recommandations à l'endroit de
l'Etat.............................................61
A- L'adéquation entre ressources et
responsabilités.................................61
B- La dimension
institutionnelle.......................................................62
CONCLUSION GENERALE
....................................................63
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES..............................................65
ANNEXES................................................................................67
TABLE DES
MATIERES..............................................................72