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Contribution à  la caractérisation de l'érosion à  la périphérie de la Réserve biosphère transfrontalière parc W au Burkina Faso

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par Drissa SOULAMA
Université polytechnique de Bobo Dioulasso - DEA en gestion intégrée des ressources naturelles 2009
  

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INTRODUCTION GENERALE

CONTEXTE DE L'ETUDE

Cadre institutionnel, le Programme ECOPAS / Parc W

Le programme régional sur les écosystèmes protégés en Afrique soudano sahélienne (ECOPAS / Parc W.) depuis sa mise en place est animée d'une grande ambition, celle du développement et de la prospérité des Etats riverains par le biais de l'intégration. Ce programme intervient dans un contexte ou le développement intègre de nouvelles dimensions notamment environnementales. Il importe donc pour le programme de cerner les implications complexes des phénomènes et processus environnementaux dans l'espace du parc et de ses différentes entités. Cela passe par des actions simultanées et intégrées sur toutes les portions du parc. Chacune des portions ayant ses spécificités, les préoccupations diffèrent de même que les impératifs, même si tout cela concourt à l'objectif global commun à l'échelle du parc : un développement harmonieux et cohérent. Un des impératifs majeurs dans ce sens est la préservation de l'intégrité de la partie centrale du Parc mais aussi une exploitation judicieuse des terres, des eaux et ressources connexes de la zone d'influence en vue du maintien de ses fonctions écologiques et socioéconomiques. Avec le soutien de l'Union Européenne, le programme a entrepris une campagne d'activités de recherche-action pour répondre à cet impératif. Mais la plupart des études menées jusque là, donnent plus de poids à la dimension socio économique et très peu à l'agro pédologie ou à l'agro écologie. La coordination scientifique en collaboration avec la composante nationale du Programme Parc W/ECOPAS décident de palier à ces insuffisances et initient la présente étude. Pour les terroirs villageois adjacents au parc, qui sont partie intégrante de la zone d'influence, il s'agit pour le programme à travers cette étude de participer à assurer la contenance spatiotemporelle des systèmes de production (FED, 2003).

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Contexte national

Le Burkina Faso est très engagé dans la gestion intégrée des ressources naturelles, voie qu'il

s'est tracé pour mieux répondre aux préoccupations liées à l'environnement (PANE, 2003). Il est appuyé en cela par des institutions internationales comme le CIRAD et l'IRD et l'INERA qui ont su développer une expertise pour la gestion conservatoire des eaux et des sols. L'ensemble de ces actions qui s'inspirent des normes émergentes est soutenu par des investigations menées pour mieux cerner les enjeux des ressources naturelles et la préservation des espaces naturels. Par ailleurs le souci de relever le produit intérieur brut amène le pays à explorer différentes sources de devises. Au nombre de celles ci la filière

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coton est l'une des filières les plus porteuses. Selon des statistiques du ministère en charge de l'agriculture rapportés lors d'un atelier sous régional de la Fondation internationale pour la Science par le Dr Paul Savadogo, chercheur au CNRST, la filière coton assure 40% du PIB, et 65% des exportations (MAHRH/DSA, 2004). Cela se traduit par un besoin en terres agricoles productives. Face à ce besoin sans cesse croissant, la pression foncière s'accroit avec comme corollaire le recul dramatique des jachères. La Région de l'Est est l'illustration de ce semblant de paradoxe : zone à poussée cotonnière très dynamique et zone par excellence de la conservation. L'enjeu pour le pays c'est, de réussir ce double défi, concilier les performances macroéconomiques aux exigences de l'environnement : le développement durable. Notre étude voudrait participer à la pose des jalons de telles mesures agri-environnementales.

Le terrain d'expérimentation

Le complexe WAP constitué par les Parc W, Arly et Pendjari est situé à cheval entre le Bénin (11°53'34.8''N; 02°42'32''E), le Burkina Faso (11°29'15'' à 12°21'00''N; 2°00'45'' à 2°24'10''E) et le Niger (11°55' à 13°20'N; 02°04' à 03°20'). Le complexe est structuré suivant les directives des Réserves MAB (Man And Biosphere) (UNESCO, 2005):

- Une zone centrale à fonction strictement écologique ;

- Une zone tampon, où seulement certaines activités conformes à la préservation de l'intégrité du complexe sont tolérées, constituée de zones villageoises d'intérêt cynégétiques ;

- Enfin une zone de transition du complexe qui est constituée de terroirs villageois adjacents à fonctions multiples. C'est cette zone périphérique, ouverte à l'exploitation (zone tampon et zone de transition) qui a fait l'objet d'investigation de notre activité de recherche. Cependant à but comparatif les bassins versants spécifiés comme sites d'étude sont à cheval entre la zone ouverte à l'exploitation et la zone sous protection.

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DOMAINE D'ACTION

Les écosystèmes affiliés aux terres et aux eaux sont des milieux complexes, changeants et diversifiés (Convention de Ramsar, 2004). Les implications en ce qui concerne ces milieux sont énormes et ne sauraient être cernées à échelle très réduite. Aussi le bassin versant est le cadre d'analyse le mieux approprié. Il faut une approche holistique qui intègre tous les aspects : physiques (eau souterraine / eau de surface, eau/sol) ; biologiques (faune/ flore) d'une part ; et les aspects humains de l'autre. Il faut donc une discipline transversale qui fait chevaucher les aspects techniques biophysiques et les aspects humains socio économiques et culturels.

Fort heureusement de plus en plus, une nouvelle manière de penser et de prendre en compte ces aspects se dessine et se confirme par des approches qui s'inscrivent dans cette dynamique. C'est le cas de nombreuses études environnementales qui prônent la trans et l'interdisciplinarité. Mais l'environnement lui-même reste un domaine encore très vaste. Il est difficile et délicat d'être efficace lorsque nous voulons cerner les dimensions environnementales dans toutes leurs problématiques. A l'inverse une spécification de l'approche dans ce vaste domaine est un gage pour une meilleure appréhension des phénomènes et processus et de leur implication.

Dans cette logique, une étude pour la gestion conservatoire et l'utilisation durable des terres et eaux est une voie hautement appréciable. Il s'agit non pas de faire une croix sur l'environnement dans sa globalité mais de mieux cibler les composantes qui paraissent aujourd'hui comme de « véritables baromètres » de l'état de l'environnement : les terres et les eaux. Face au problème d'érosion, les stratégies modernes précédentes, d'équipement hydrauliques ont préconisé la réhabilitation et restauration des terres montagnards (RTM), la défense et restauration des sols / conservation des eaux et des sols (DRS/CES)... Pour chacune de ces stratégies, seule la logique étatique avait prévalu. Les stratégies participatives de « lands husbandry » ou gestion conservatoire des eaux et des sols tentent d'intégrer au mieux la logique paysanne (Roose, 1993). La nouveauté consiste à gérer au mieux les terres productives, l'eau, les matières organiques et les nutriments indispensables au développement de la culture. La lutte antiérosive n'est donc plus une fin en soi mais elle fait partie du paquet technologique qui permet d'assurer la gestion durable de la couverture pédologique.

Source : ECOPAS/Parc W

Figure 1 : Les sites d'investigation dans la structuration de la Réserve de Biosphère Transfrontalière Parc W

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PROBLEMATIQUE

Les sols périmédaux du Parc représentent le moteur de toutes les activités humaines de la zone sinon, le support des activités de conservation et d'exploitation. Ces sols font l'objet de nombreuses convoitises : terres agronomiques pour les compagnies cotonnières et pour les populations locales, zones cynégétiques pour les conservateurs. Ce sont donc des sols à hauts potentiels de dégradation et à terme, l'intégrité du Parc est fortement menacée face à la pression foncière dans le contexte d'une gouvernance environnementale à base communautaire : Les superficies emblavées pour la cotonculture ont progressé de 68% en l'espace des campagnes agricoles de 2004 à 2006 dans certains terroirs comme Kaabougou (SOCOMA, 2006). Peu d'études se sont pourtant intéressées à la question de la gestion conservatoire des sols de la zone. Déjà en 1960, l'I.G.B mettait en place un fond topographique, suivi par l'I.R.D (ORSTOM, 1968 et 1969) avec une carte pédologique de reconnaissance. La récente Base de Données sur l'occupation des terres -BDOT (IGB, 2002) établie par l'IGB, traite de la géomorphologie et de l'occupation des sols. Ces études interviennent dans des cadres globaux et concernent tout le territoire national. D'autres études ont porté sur le statut du sol (Benoit, 1998). Les études sur la gestion conservatoire des eaux et des sols concernent essentiellement des stations d'expérimentation comme Gampéla ou Kantchari les plus proches de la zone d'étude (Roose, 1980). L'approche gestion des sols s'est donc faite en général de façon cloisonnée soit uniquement à l'échelle du paysage soit uniquement à l'échelle de la parcelle agricole. Il y'a donc nécessité et urgence à produire une information scientifique transversale et cohérente intégrant différentes échelles, sur les sols et les eaux de la périphérie du Parc dans la perspective d'une gestion durable.

OBJECTIFS DE L'ETUDE Objectif global

L'objectif global est d'établir un diagnostic de l'érosion qui sévit à la périphérie du Parc. Cette étude ne prétend pas aboutir à un modèle fonctionnel de la dynamique érosive à la périphérie. Il s'agit de donner un premier niveau de l'approche de combinaison des paramètres déjà connus dans la littérature pour estimer la vulnérabilité à l'érosion des bassins versants considérés. Il s'agit donc à terme de parvenir à un zonage des risques morphodynamiques, c'est à dire établir une carte de sensibilité des sols à l'érosion à l'échelle locale, puis à l'échelle fonctionnelle des bassins versants afin d'étudier le processus d'érosion et d'en évaluer l'impact potentiel sur les aires protégées du Parc W. Cette étude diagnostique

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va en droite ligne des orientations stratégiques du Programme ECOPAS /Parc W : augmentation du potentiel de production des terres, appui à la récupération des terres dégradées, pratiques d'usages des terres et des eaux qui garantissent mieux la durabilité.

Objectifs spécifiques

- Faire une étude comparative et descriptive des déterminants majeurs de l'érosion à l'échelle de 2 minis bassins versants situés respectivement au Nord et au Sud de la Périphérie.

- Caractériser spatialement, et faire une analyse diachronique de l'érosion.

HYPOTHESES

- l'occupation des sols et le modelé paysagique pourraient être considérés comme les deux paramètres clés de la dynamique érosive à la périphérie du Parc W.

- On pourrait intégrer les caractéristiques spatiales axées sur les pédopaysages et l'occupation des sols et les caractéristiques analytiques axées sur la Granulométrie, les Matières Organiques(MO), Capacité d'échange Cationique (CEC), Bases Echangeables, le pF et le PH dans la perspective d'une analyse spatiale et diachronique.

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MATERIELS ET METHODES

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote