II.4- Exploitation des échantillons au
laboratoire
II.4.1- Analyse des contenus stomacaux
Plusieurs méthodes ont été
définies par Hyslop (1980), chacune d'elles donne une précision
sur le comportement alimentaire des espèces de poissons : la
méthode des « points », la méthode numérique, la
méthode gravimétrique, la méthode volumétrique, la
méthode calorifique, la méthode de la fréquence
d'occurrence.
Parmi ces différentes méthodes, celle
de la fréquence d'occurrence a été utilisée lors de
cette étude. Elle consiste à exprimer en pourcentage le nombre de
fois qu'une proie ou une catégorie alimentaire est trouvée dans
les estomacs analysés par rapport au nombre total d'estomacs remplis
(Fagade & Olaniyan, 1972). Elle présente l'avantage d'être
rapide et ne requiert qu'un minimum d'appareillage. Elle est bien convenable
dans l'étude des variabilités spatiales et temporelles des
relations trophiques. Cette méthode fournit des informations
qualitatives sur ce qu'un animal a récemment mangé.
L'étude des contenus stomacaux s'est faite par
observation à la loupe binoculaire avec de l'alcool à 70% (permet
des observations morphologiques) comme liquide de montage. Les
proies contenues dans les estomacs ont
été déterminées jusqu'à la limite du
possible. Une détermination de la composition qualitative du
régime alimentaire des différentes espèces de poissons
étudiées a été réalisée en notant
uniquement les aliments et sans pour autant les quantifier.
II.4.2- Analyse de la structure en taille
Les longueurs à la fourche (LF) ont
été utilisées pour élaborer les structures en
taille. Toutes les mesures ont été faites au millimètre
près. Ensuite, des classes de taille de 1 cm ont été
établies. Le choix porté sur la LF s'explique par un souci de
défaut de la longueur standard ou totale des individus sous la pression
de leurs prédateurs.
26
II.4.3- Analyse de la fécondité
La fécondité est définie comme
étant le nombre d'ovocytes constituant le groupe modal le plus
avancé qui sera émis lors d'une ponte par une femelle (Albaret,
1982). Afin de déterminer la fécondité absolue, tous les
ovocytes d'une (première mission) ou des deux gonades (deux
dernières missions) prélevées de chaque femelle de poisson
à l'exception de l'ethmalose, ont été comptés. Pour
ce dernier en raison du nombre important d'ovocytes, les ovocytes contenus dans
0,5g de gonade ont été comptés et rapportés au
poids des deux gonades. La fécondité relative correspond au
nombre total d'ovocytes de chaque femelle rapporté au poids de la
femelle en kg (fécondité relative au poids de la femelle) ou au
poids des ovaires en kg (fécondité relative au poids des
ovaires).
Le RGS tel que nous l'avons calculé est le
poids des gonades (Pg) rapporté au poids total de l'individu (gonades
comprises) : P.
Il a été calculé suivant cette
formule:
RGS = (Pg/P) X 100
Néanmoins le liquide de Gilson présente
un inconvénient par son action rétrécissant du
diamètre des ovocytes (Albaret, 1982). Mais le court séjour des
gonades dans le Gilson lors de notre étude (moins d'un mois), ne peut
induire aucune réduction sur le diamètre des ovocytes (Albaret,
1982). De ce fait le coefficient de réduction de celui-ci n'a pas
été pris en compte.
Pour l'étude du diamètre ovocytaire,
des mesures du diamètre des ovocytes ont été
effectuées. Le principe consiste à utiliser une loupe binoculaire
munie d'un micromètre. Ce dispositif est relié à un
ordinateur pour la prise de photos, mais les mesures se font directement
à l'aide du micromètre. En raison de la forme ovoïde des
ovocytes, nous avons mesuré la grande longueur et la grande largeur de
chacun d'eux, dont la moyenne donne le diamètre ovocytaire en
millimètre en tenant compte du grossissement.
Le maximum possible d'ovocytes a été
mesuré pour chaque gamme d'ovocytes (au moins 50 ovocytes au total). Le
diamètre mesuré était celui d'ovocytes en maturation
avancée (stade 4) et non celui d'ovocytes en pré-ponte. Ceux-ci
(ovocytes de stade 4) sont caractérisés chez de très
nombreuses espèces par une dernière transformation avant la
ponte: leur volume augmente par pénétration d'eau, ils deviennent
translucides et libres à l'intérieur de la gonade. Le stade 5 est
fugace et rarement observé. Par conséquent il ne peut pas
être retenu pour des comparaisons. La structure ovocytaire nous a permis
de mettre en évidence la séparation du
27
groupe modal d'ovocytes qui va à la ponte de
celui de la ponte suivante (Legendre, 1991), figure 8.
La taille de première maturité
(L50) est la taille à laquelle 50% des individus se trouvent
à un stade avancé de leur premier cycle sexuel. Pour les
Cichlidae, les femelles considérées comme matures sont celles
dont les gonades présentent un stade supérieur ou égal
à 3 de l'échelle de maturation sexuelle adoptée par
Legendre & Ecoutin (1989). Rappelons que la L50 ne se détermine
qu'à la période de reproduction. Pour le cas particulier des
espèces à reproduction étalée, le cumul de toutes
les données est nécessaire. La détermination de la taille
de première maturité a été effectuée par la
méthode graphique classique. Cette méthode consiste à
tracer la courbe d'évolution des pourcentages cumulés (en
ordonnée) des individus matures (stade de maturité sexuelle
= 3) en fonction de leur taille (en abscisse). A partir de
l'ordonnée correspondant à 50%, une droite horizontale est
tracée. La verticale passant par la jonction de la droite horizontale et
de la courbe coupe l'axe des abscisses à la taille correspondant
à la L50.
|