INTRODUCTION
Le Streptocoque du groupe B (SGB) ou Streptococcus
agalactiae est une bactérie que l'on retrouve chez environ une
femme enceinte sur quatre [Scuchat A et al.;1994]. Bien qu'il
soit un commensal des voies génitales, il pourrait entrainer des
pathologies non seulement chez la mère mais certains bébés
qui sont exposés durant la grossesse, à la naissance ou
après l'accouchement sont victimes de septicémie, pneumonie et de
méningite avec un taux de mortalité pouvant atteindre
20%[Eloy C et al.;1985] . La colonisation vaginale de la
mère par le SGB est associée à l'endométrite, au
chorio-amniotite et à l'infection de plaie et est responsable de 15
à 25 % des états fébriles du post partum [Krohn MA
et al.;1999].
Les premiers cas d'infection néonatale à
Streptocoque du groupe B ont été décrits par Eickhoff et
al. en 1964 [EIckhoff TC et al. 1964]. Et depuis son
émergence en pathologie infectieuse néonatale dans les
années 1970, le SGB est devenu la première cause d'infection
bactérienne sévère du nouveau-né
[Baker
CJ et al.;1973; MacCraken GH et al.;1973].
Malgré les progrès thérapeutiques, ces infections
néonatales restent associées à une mortalité et une
morbidité importantes de l'ordre de 10 à 20% et plus de 30 % des
enfants atteints de méningite gardent des séquelles neurologiques
importantes (cécité, surdité, retard mental)
[Faxelius G et al. 1988].
En France, selon le communiqué de presse du CNRS du 1er
février 2007, on dénombre chaque année 800 cas
d'infections invasives à SGB chez les nouveaux nés,
majoritairement dues à une transmission de la mère à
l'enfant. La mortalité liée à ces infections reste
élevée (50 à 100 décès par an) et
malgré l'antibiothérapie, 25 à 50% des enfants qui
survivent gardent des séquelles neurologiques [CNRS;
2007].
Au Cameroun, l'implication du SGB dans les infections
néonatales a été démontrée par plusieurs
études. Bernard Bonnin et Tetanye Ekoé notèrent que
Portage vaginal et profil de sensibilité du
Streptococcus agalactiae aux antibiotiques chez la femme enceinte à
HGOPY
de 1982 à 1983, le SGB constituait le troisième
groupe de germes après le Pneumocoque et l'Hoemophilus dans
l'unité de pédiatrie de l'HCY et qu'en période
néonatale, il occupait la deuxième place [Bernard B et
al.; 1985]. Kago I. et al. ont souligné que de 1985 à
1988, le SGB était responsable de 26.66% des méningites du
nourrisson de 0 à 2 mois et en 1990 il représente 31,25% des cas
de méningites en période néonatale à l'HCY
. Foumane, dans une étude rétrospective et
descriptive faite à l'HGY de juin 2001 au 31 Mai 2002 montre que le SGB
est bien présent dans nos milieux avec un taux de portage vaginal de
6,70%; sur 194 femmes enceintes [Foumane;2003].
Il ressort de toutes ces observations que le SGB reste l'une
des principales causes des infections néonatales graves et pourtant le
PCV bien que faisant parti du paquet minimum des examens de la femme enceinte
à HGOPY n'est pas prescrit de façon systématique. Pour
prévenir une éventuelle infection du nouveau-né et
réduire ainsi le taux des infections néonatales et
puerpérales dues à ce germe, le statut de la mère pendant
la grossesse et à la naissance doit être connu d'où
l'intérêt de notre étude.
Portage vaginal et profil de sensibilité du
Streptococcus agalactiae aux antibiotiques chez la femme enceinte à
HGOPY
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