CHAPITRE IV : RESULTATS, ANALYSES ET SUGGESTIONS
I-PRESENTATION DES RESULTATS
L'agriculture itinérante est une forme d'agriculture
caractérisée par l'abandon d'une parcelle cultivée dont la
fertilité a beaucoup diminué (jachère) au profit de la
culture d'un autre terrain plus fertile. On voyage ainsi de terrain en terrain
(WIKIPEDIA, 2011).
Les agriculteurs individuels et ceux associatifs exercent tous
les deux de l'agriculture itinérantes sur brûlis et s'organisent
de la même manière.
1- Quantification de l'intensité de
l'agriculture
1.1- Recensement des agriculteurs itinérants des
plaines Vera
Soixante cinq (65) agriculteurs ont été
recensés dans les Plaines Vera. (Annexe 4 : liste des agriculteurs). Ces
agriculteurs sont répartie en deux (2) types : les agriculteurs
associatifs et les individuels. Le graphique ci-dessous montre la
répartition des types des cultivateurs.
![](Contribution-au-rezonage-du-complexe-d-aires-protegees-de-Gamba-etude-sur-l-agriculture-dans-le5.png)
72%
28%
Associatif Individuel
Figure 3 : Type d'agriculteurs
itinérants
La figure3 montre que 72% de la population agricole pratique de
l'agriculture individuelle au niveau des Plaines Vera. Seulement 28% exerce
l'agriculture en association.
1.1.1- Agriculteurs individuels
Ces agriculteurs travaillent individuellement mais plusieurs
d'entre eux occupent des zones en groupe pour éviter de camper ou de se
rendre seul dans leur plantation. Aussi, beaucoup
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d'entre eux ignorent l'intérêt d'une
coopérative et les démarches administratives à suivre pour
en organiser une.
1.1.2- Agriculteurs associatifs
Plusieurs agriculteurs individuels se sont unis entre eux pour
former des associations. Leurs objectifs était pour certains, la
facilitation de la production agricoles et la productivité maximale et
pour d'autres l'obtention d'une subvention de la part de Shell qui se proposait
d'accorder un crédit aux associations agricoles reconnus et
désireuses d'en recevoir. Le souci de Shell étant d'encourager le
retour à la terre afin de permettre au Gabon de tendre vers une
autosuffisance alimentaire.
Selon le Chef du service agricole de Gamba, les deux
associations existantes au niveau des Plaines Vera sont : Association ?
BIGUNU?en français « les semences » et Association ?IMANE
NZALE? en français « fini la faim ».
a) Association ?BIGUNU?
Historique : L'association BIGUNU est
créée en 2006 avec la mise en place d'un projet d'octroiement des
microcrédits aux promoteurs de Gamba.
Ce microprojet initié par Shell en partenariat avec le
FODEX contribuerait à aider les populations du département de
NDOUGOU a crée des petites entreprises génératrices des
revenus non liées aux pétroles. Cette association avait
bénéficié d'un crédit de treize millions cinq cent
mille (13. 500. 000 F) et étant donné que leurs activités
étaient déjà en marche au moment de l'octroi du
crédit, l'association disposait d'un délai de 6 mois avant de
commencer son remboursement. Dans le cas contraire elle aurait plutôt
disposé d'un délai d'un an.
Au moment de sa création, l'association BIGUNU comptait
22 adhérents soit environ 31% des agriculteurs recensés au niveau
des Plaine Vera. Ce pourcentage d'adhérent associé au
microcrédit a permis à l'association de transformer leur
campement en un village de quelques dizaine de cases en 2010 avec actuellement
un dispensaire en construction. Ce village est dénommé en
baloumbou (une des ethnies locales) GUITOUGUIBATOU-GOUSSINDELE dont la
traduction littérale française signifie « la confiance des
hommes c'est se supporter entre eux». Pourtant, selon les dire du Chef de
village GUITOUGUIBATOU, Commissaire au compte de l'association BIGUNU, les
membres de l'association agricole BIGUNU n'ont pas
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été capables de se supporter. Cela se confirme
par le nombre actuel des adhérents de l'association : seulement six (6)
sur 22 sont restés attachés à l'association, soit 73% du
total des adhérents du départ se sont retirés. Les
adhérents actuels (annexe 7) qui sont d'ailleurs les membres d'une
même famille, se retrouve à six (6) seulement pour rembourser le
microcrédit octroyé par Shell et le FODEX.
Production agricole: L'activité agricole de
l'association BIGUNU assure principalement l'alimentation des habitants de la
ville de Gamba.
Leurs agricultures produit un nombre important de produits
tels que des tubercules, banane, maïs, taro, Igname, patate douce,
citrouille, piment, gombo, épinard, oseille, tomate, ananas, aubergine,
canne à sucre. Cette association représentait, un maillon
indispensable dans l'alimentation de la ville en lui assurant
l'approvisionnement régulier en cultures vivrières grâce au
véhicule dont elle dispose. Pour augmenter leur productivité, les
agriculteurs de l'association BIGUNU se sont munis d'une machine à
moulet pour patte. Ce qui par la suite, selon les dire de certains
agriculteurs, à été responsable de l'augmentation des prix
du sac de tubercule et du paquet de manioc qui sont passé respectivement
de 10 000F à 15000F et 2000F à 2500F chacun. Ainsi, l'association
BIGUNU exerçait une influence considérable sur la variation des
prix sur le marché de Gamba.
La quantification précise de leur production n'a pas pu
être faite car celle-ci est très irrégulière selon
le commissaire au compte de ladite association. Leur production est fonction
des commandes et de la quantité des dégâts causés
par les éléphants et d'autres animaux sauvages, dans leurs
plantations. Toutefois, ce dernier affirme que, dans leur début,
à l'époque où la concurrence n'existait quasiment pas, il
parvenait à produire par exemple jusqu'à quatre cent sacs (400)
de tubercule certains mois et atteignait un chiffre d'affaire d'au maximum deux
millions de francs 2.000.000 F certains mois.
b)- Association ?IMANE NZALE?
Historique : L'association IMANE NZALE a vu le jour en
2010 avec 12 membres et un comité de gestion constitué de trois
personnes (Annexe 8).
La création de l'association était
motivée par le souci de facilitation de transport, de lutte contre les
animaux dévastateurs et de travail. En effet, lorsqu'un des membres de
l'association est empêché par une urgence, l'équipe se
charge d'entretenir sa plantation en son absence et le groupe étant
assez important la protection contre la faune sauvage est assurée en
permanence.
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Cette association n'a pas bénéficié des
microcrédits octroyés par Shell en partenariat avec le FODEX dans
le cadre du microprojet d'aide aux habitants du département de NDOUGOU.
Selon le président de l'association la raison avancée par Shell
est que « les autochtones doivent être privilégiés
». Un responsable Shell de ces microprojet a avancé par contre :
« les premiers bénéficiaires des microcrédits n'ont
pas su mener à bien leur entreprise, l'association BIGUNU par exemple
jusqu'alors n'a pas encore remboursé la totalité de sa dette...
». D'autres agriculteurs quant à eux, pensent qu'en
réalité les raisons de ce refus sont d'ordre politique.
Production agricole : Leur activité agricole
assure principalement l'alimentation de la ville de Gamba.
Leur agriculture produit aussi un nombre important de produits
tels que le tubercule, la banane, le maïs, le taro, l'igname, la patate
douce, la citrouille, le piment, le Gombo, le gombo, l'épinard,
l'oseille, l'ananas, l'aubergine, la pastèque, la tomate, la canne
à sucre.
La délimitation précise de ce qui sort ou non de
leur champ n'a pas pu être faite car cette association ne l'est que de
nom.
c- Dispositions légales en matière d'association
Selon la Loi relative au groupement à vocation
coopérative, la mise en place d'une association passe par une
période probatoire de un à trois ans. Durant cette période
le groupement s'engage à préparer le fonctionnement de la future
coopérative en éduquant les membres et en préparant un
programme d'activité. A l'issue celle-ci le groupement pourra se
transformer en association et être agréé comme telle en
appliquant les dispositions réglementaires en vigeur (Art.2 du Statut
Groupement à Vocation Coopérative).
Constat fait aucune association de Gamba n'est passé
par une période probatoire ce qui justement explique la non organisation
de leur membre et la dissolution de certaines. Selon l'Art. 30 de la Loi
relative au groupement à vocation coopérative, la dissolution
d'une association ne peut se faire sans la condition suivante : « d'abord
tous les adhérents doivent avoir, au jour de la dissolution,
remboursé toutes les dettes contractées auprès de l'Etat
et des tiers.»
Pourtant le constat fait est que l'une des associations des
Plaines Vera constitué de 22 membres au moment création de
retrouve aujourd'hui avec six membres à rembourser leur dette. Ce qui va
à l'encontre de l'Art. 30 précédemment cité.
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Protégées de Gamba : Etude sur l'agriculture dans le
périmètre urbain de la ville de Gamba (Sites des Plaines Vera)
Les associations des Plaines Vera ne sont des associations que
de par le nom qu'elle porte, mais ne respect aucunement la forme ni le fond qui
correspondent à une association agrée par le ministère de
l'agriculture.
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