UNIVERSITE DE LOME (UL)
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
(FASEG)
Département d'Economie
Mémoire pour l'obtention du diplôme
de Master de Recherche en Economie
SPECIALITE : Economie du Développement
THEME :
AGRICULTURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE
L'UEMOA
Présenté et soutenu par : Monsieur Kossi
Abaka ANATA
Sous la direction de :
Monsieur Ega Akoété AGBODJI, Agrégé
des Sciences Economiques, Enseignant chercheur à l'UL
28 juin 2012
Résumé
Plusieurs écrits ont montré théoriquement
le rôle que joue l'agriculture dans le développement
économique des pays en développement. Ce mémoire
s'intéresse également à ce domaine et a essentiellement
pour objectif d'étudier la contribution de l'agriculture à la
croissance économique. Il analyse aussi l'interaction entre le secteur
agricole et les autres secteurs de l'économie des pays de l'UEMOA.
Les données utilisées dans ce mémoire
sont issues de la base des données du CNUCED (UNCTADstat) et portent sur
7 pays de l'UEMOA sur la période 1970-2007 à savoir Burkina-Faso,
Bénin, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo.
A l'aide d'un modèle à correction d'erreur (MCE), il ressort des
estimations effectuées, que l'agriculture a un impact positif
significatif à court et à long terme sur la croissance
économique et vice versa. Par ailleurs, le secteur industriel et celui
des services ont quasiment une influence négative sur le
développement du secteur agricole.
2
Mots clés : agriculture, croissance
économique, MCE, secteur agricole, secteur industriel, secteur des
services, UEMOA.
Dédicace
3
A mon petit Brice ;
Soit honoré que ce travail te soit dédié.
Il est le fruit de l'endurance et de la perspicacité de ton père
qui te convie à en faire plus. Soit donc courageux et
persévérant.
4
Remerciements
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer mes
sincères remerciements à tous ceux qui n'ont ménagé
aucun effort pour que ce mémoire aboutisse. Mes sentiments de profonde
gratitude particulièrement :
V' au Pr. Nadédjo BIGOU-LARE, Doyen de la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion pour son dynamisme et sa
détermination ;
V' au Pr. Ega Akoété AGBODJI, pour avoir
accepté de diriger ce mémoire avec rigueur et sagesse ;
V' au reste du corps professoral du master économie,
pour la qualité et l'adéquation des enseignements.
Je n'oublie pas ma famille et mes ami(e)s pour leurs soutiens de
tout ordre.
5
Table des matières
Résumé 2
Dédicace 3
Remerciements 4
Liste des graphiques 7
Liste des Tableaux 7
Liste des Annexes 8
Sigles et abréviations 9
INTRODUCTION GENERALE 11
· Contexte et problématique 11
· Objectifs 13
· · Objectif principal 13
· · Objectifs spécifiques 14
· Hypothèses 14
· Organisation du travail 14
CHAPITRE 1 : DEFINITION DES CONCEPTES ET REVUE DE LA LITTERATURE
15
1.1. Définitions des concepts 15
1.1.1. Agriculture 15
1.1.2. Croissance économique 16
1.2. Revue de la littérature 17
1.2.1. Place de l'agriculture dans l'économie 17
1.2.2. Interaction entre agriculture, PIB, industrie et services
19
1.2.3. Obstacles au développement agricole 20
1.2.4. Agriculture et formation du capital 21
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES DES PAYS DE L'UEMOA
23
2.1. Structure des économies de l'UEMOA 23
2.2. Monographie du secteur agricole 24
2.2.1. Evolution du PIB agricole 24
2.2.2. Structure des productions agricoles nationales 25
2.2.3. L'élevage et la pêche 28
6
2.3. Politiques agricoles 29
2.3.1. Politique Agricole commune de l'Union (PAU) 29
2.3.2. Politiques agricoles nationales 32
2.4. Financements agricoles 35
2.4.1. Budgets agricoles 35
2.4.2. Distribution des crédits 36
2.5. Structure des exportations 36
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE, PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS,
IMPLICATIONS 39
3.1. Modèle 39
3.1.1. Spécification empirique 39
3.1.2. Définition des variables 40
3.1.3. Source des données 42
3.1.4. Méthode d'estimation 42
3.2. Présentation et analyse des résultats
43
3.2.1. Tests de stationnarité 43
3.2.2. Tests de cointégration de Johannsen 44
3.2.3. Estimation du MCE 44
3.2.4. Tests de spécification du MCE 48
3.3. Interprétation des résultats et
implications de politique économique 48
3.3.1. Interprétation des résultats 48
3.3.2. Implications de politiques économique 50
CONCLUSION GENERALE 51
BIBLIOGRAPHIE 53
ANNEXES 57
7
Liste des graphiques
Graphique 1 : Taux de croissance du PIB réel par
tête -taux de croissance du PIB agricole .. 12
Graphique 2 : Evolution de la production des principales
cultures vivrières par pays (2000-
2005) 25
Graphique 3 : Evolution de la production
céréalière (en milliers de tonnes) 27
Graphique 4 : Evolution comparée des principales cultures
vivrières et des cultures
d'exportation par pays 28
Graphique 5 : Valeur des exportations agricoles par pays (en
millions de dollars) 37
Graphique 6 : Evolution comparée des exportations et
importations agricoles dans l'UEMOA
38
Liste des Tableaux
Tableau 1 : Répartition des types d'industries et de
ressources minières par pays 23
Tableau 2: Evolution des PIB agricoles par tête (en
pourcentage des PIB réels par tête) 24
Tableau 3: Principales cultures dans les pays de l'UEMOA 25
Tableau 4 : Production des principales cultures vivrières
(en milliers de tonnes) 26
Tableau 5 : Répartition des principales cultures
d'exportation (en milliers de tonnes) par pays
27
Tableau 6 : Pourcentage du budget affecté à
l'agriculture (2002-2007) 35
Tableau 7: Utilisations de crédits
déclarées à la centrale des risques (zone UMOA) 36
Tableau 8 : Evolution de la part des exportations agricoles dans
les exportations totales (en %)
37
Tableau 9 : Effet d'une croissance de 10% de la valeur
ajoutée agricole sur le PIBRH 45
Tableau 10 : Effets d'une croissance de 10% du PIB réel
par habitant, de la valeur ajoutée du
secteur industriel et de celle du secteur des services sur
l'agriculture 46
8
Liste des Annexes
Annexe 1 : Répartition du PIB (en millions de
dollars us) par secteur dans les pays de
l'UEMOA de 2000 à 2008 57
Annexe 2 : Tableau de répartition des principales
cultures d'exportation (en milliers de
tonnes) par produit dans l'UEMOA 58
Annexe 3 : Figure présentant l'évolution
comparée des principales cultures vivrières et des
cultures d'exportation par année pour chaque pays 59
Annexe 4 : Structure des exportations agricoles dans quelques
pays de l'UEMOA 60
Annexe 5 : Tests de stationnarité 61
Annexe 6 : Résultats des tests de cointégration
par pays 63
Annexe 7 : Résultats de l'estimation du MCE pour le
modèle 1 67
Annexe 8 : Résultats de l'estimation du MCE pour le
modèle 2 68
Annexe 9 : Tests de spécifications sur le MCE 69
9
Sigles et abréviations
ADI : Africa Development Indicators
BM : Banque Mondiale
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
CNUCED : Conférence des Nations Unis pour le Commerce et
le Développement
CSAO/OCDE : Commission des pays du Sahel et de l'Afrique de
l'Ouest /
Organisation de Coopération et de développement
économiques
DPDA : Déclaration de Politique de Développement
Agricole
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
FAO : Food and Agriculture Organization (Organisation des
Nations Unies
pour l'alimentation et l'agriculture)
FRDA : Fonds Régional de Développement Agricole
GOANA : Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et
l'Abondance
INS : Institut National de la Statistique
LOA : Loi d'Orientation Agricole
LOASP : Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale
LPDI : Lettre de Politique de Développement
Institutionnel
MCE : Modèle à Correction d'Erreurs
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
MEP : Maison des Eleveurs de Porcs
MRA : Ministère des Ressources Animales
NEPAD : Nouveau partenariat pour le développement de
l'Afrique
NLPDA : Nouvelle Lettre de Politique de Développement
Agricole
NPA : Note de politique agricole
OMC : Organisation Mondiale pour le Commerce
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PAU : Politique Agricole de l'UEMOA
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays les Moins Avancés
PSRSA : Plan Stratégique pour la Relance du Secteur
Agricole
PVD : Pays en voie du Développement
ReSAKSS : Regional Strategic Analysis and Knowledge Support
System
REVA : Retour vers l'agriculture
SAO : Sahel et Afrique de l'Ouest
SDDR : Schéma Directeur du Secteur
Développement Rural
SDN : Stratégie Nationale de Développement
SDR1 : Stratégie de Développement
Rural
SDR2 : Stratégie de Développement du
Secteur agricole
SIAR : Système d'Information Agricole
Régional
SRPA : Stratégie de Relance de la Production
Agricole
UA : Union Africaine
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africain
VECM : Vectorial Error Correction Model
10
1 Mise en oeuvre au Burkina-Faso et au Niger.
2 Mise en oeuvre au Togo.
11
INTRODUCTION GENERALE
Succédant à l'Union monétaire
ouest-africaine (UMOA) créée en 1963, l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a été
créée à Dakar (Sénégal) le 10 janvier1994 et
a son siège à Ouagadougou (Burkina Faso). C'est un espace
sous-régional composé de 8 pays en voie de développement
à savoir le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, la
Guinée-Bissau3, le Mali, le Niger, le Sénégal
et le Togo. Elle a pour mission la réalisation de l'intégration
économique des États membres à travers le renforcement de
la compétitivité des activités économiques dans le
cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement
juridique rationalisé et harmonisé.
Les 8 pays de l'UEMOA sont tous des pays en voie de
développement de l'Afrique subsaharienne. L'agriculture joue un
rôle important dans la croissance économique de ces pays. On
estime que dans la majeure partie de l'Afrique subsaharienne, l'agriculture
« peut alimenter la croissance de l'économie nationale, offrir
des opportunités d'investissement au secteur privé et être
le principal moteur des industries apparentées et de l'économie
rurale non agricole » (B.M., 2008 : p.3). Elle est le pilier de
l'économie des Pays les Moins Avancés (PMA).
Les principaux centres d'intérêts de ce travail
de recherche sont d'étudier, d'une part, la contribution du secteur
agricole à la croissance économique et d'autre part, l'apport de
la croissance du PIB et des autres secteurs au développement de
l'agriculture dans les pays de l'UEMOA.
La présente introduction est structurée comme
suit : contexte et problématique, objectifs, hypothèses et
organisation du travail.
· Contexte et problématique
L'un des thèmes d'actualité largement
débattus dans le monde entier est celui du rôle de l'agriculture
dans le développement des Pays les Moins Avancés (PMA). L'analyse
de l'importance de l'agriculture dans la réduction de la pauvreté
dans ces pays a fait l'objet de plusieurs études. Ces études ont
montré que dans les pays en développement, l'agriculture est
3 Elle a fait son entrée en mai 1997.
12
considérée comme le pilier de l'économie
et le secteur productif le plus important à travers la part importante
qu'elle occupe dans le PIB.
L'agriculture constitue la principale activité
économique et occupe une grande partie des populations actives : 40%
à 90% dans la plupart des cas (FAO, 2001) et près de 70% de la
population active pour les pays membres de l'UEMOA (UEMOA, 2003). Elle joue un
rôle important dans l'amorçage du développement
économique de ces pays et, comme l'affirme BELLA (2009), elle est un
secteur en amont des autres secteurs d'activités car elle fournit des
ressources nécessaires à leur développement.
En définitive, l''agriculture occupe, ipso facto, une
place capitale et constitue le moteur de l'économie des pays en voie de
développement et spécialement dans l'UEMOA.
La figure suivante illustre le lien entre l'agriculture et la
croissance économique sur la période 1970-2003. On note sans
surprise l'existence d'une corrélation positive entre le taux de
croissance du PIB réel par tête et le taux de croissance du PIB
agricole au sein de la zone UEMOA. Le Bénin, le Burkina Faso et le Mali
ayant, dans l'ordre, les plus forts taux moyens de croissance du PIB agricole,
ont des taux moyens de croissance économique
élevés4. Le Niger reste le pays ayant le plus faible
taux moyen de croissance du PIB agricole et le plus faible taux moyen de
croissance économique.
Graphique 1: Taux de croissance du PIB réel par
tête -taux de croissance du PIB agricole
Taux de croissance du PIB réel par tête (en %)
-2 -1 0 1 2
1.5 2 2.5 3 3.5 4
Taux de croissance du PIB agricole (en %)
Niger
Taux de croissance du PIB réel par tête (en %)
Fitted values
Sénégal
Togo
Guinée Bissau
Côte d'Ivoire
Mali
Burkina Faso
Bénin
Source : auteur
4 La corrélation entre l'agriculture et la
croissance économique semble moins forte au Bénin qu'au Burkina
Faso et au Mali. Car il a le taux moyen du PIB agricole le plus
élevé, mais sont taux moyen de croissance économique est
moins élevé par rapport à celui de ces deux pays.
13
Étant donné que cette représentation
graphique ne tient pas compte de la valeur ajoutée des secteurs
industriels et des services qui pourraient avoir une incidence sur la
croissance économique et éventuellement influencer l'effet de
l'agriculture, il convient de mener une étude empirique de
manière à cerner plus spécifiquement cette relation dans
la zone UEMOA.
Bien que plusieurs chercheurs aient accordé un
intérêt particulier à la relation agriculture-croissance
économique, peu d'études empiriques sont faites, notamment, en ce
qui concerne les pays de l'UEMOA.
Ce mémoire cherche à analyser empiriquement non
seulement la contribution de l'agriculture à la croissance
économique, mais aussi la contribution des autres secteurs de
l'économie à la croissance du secteur agricole dans le but de
suggérer des politiques pour une croissance durable. C'est ce qui
justifie le choix du thème : « agriculture et croissance
économique dans les pays de l'UEMOA ».
Depuis quelques décennies, cette agriculture
considérée comme la cheville ouvrière de l'économie
de l'Afrique subsaharienne connaît quelques difficultés
liées aux facteurs institutionnels, politiques et structurels.
Conscients de ces difficultés, les gouvernants de plusieurs pays ont
procédé à des réformes en vue de restaurer à
l'agriculture son rôle historique. C'est ainsi que les Chefs d'Etats de
l'espace UEMOA par exemple, dans le souci de développer l'agriculture
qui constitue le moteur de l'économie, ont adopté en
décembre 2001 une politique agricole : la Politique Agricole de l'UEMOA
(PAU) dont un des objectifs est de contribuer durablement au
développement économique et social des Etats membres.
La problématique du développement du secteur
agricole de l'Union en vue d'un développement économique et
social durable est plus que jamais d'actualité et une réflexion
approfondie sur la question s'impose. Quelle est la contribution de
l'agriculture à la croissance économique ? Le P11B et les autres
secteurs stimulent-t-ils le développement du secteur agricole ? La
présente étude essaye d'apporter des réponses à ces
interrogations.
· Objectifs
· · Objectif principal
Cette étude a pour objectif principal de quantifier
les relations entre le secteur agricole, le P11B et les autres secteurs dans
les pays de l'UEMOA sur la période 1970-2007.
14
· · Objectifs spécifiques
Pour aboutir à l'objectif principal, les objectifs
spécifiques fixés par cette étude se résument comme
suit :
y' analyser la contribution de l'agriculture à la
croissance du P113 ;
y' analyser l'influence de la croissance du P113 ainsi que celle
des secteurs industriels et des services sur le secteur agricole.
· Hypothèses
Les deux hypothèses suivantes sont posées :
1- La croissance du secteur agricole entraîne celle du
P113 dans les pays de l'UEMOA ;
2- L'accroissement du P113 et celui des secteurs industriel et
des services ont un effet négatif sur le secteur agricole dans les pays
de l'UEMOA.
· Organisation du travail
La suite du travail est structurée en trois chapitres.
Le premier chapitre propose, d'une part, une définition des concepts et,
d'autre part, une revue de la littérature présentée par
thème. Le deuxième chapitre caractérise les
économies de l'UEMOA en cinq sections à savoir la structure
économique des pays étudiés, la monographie de leur
secteur agricole, la politique agricole commune de l'Union (PAU) et les
politiques agricoles nationales, le financement de l'agriculture et enfin la
structure des exportations de la zone. Le troisième chapitre est
scindé en trois sections et a premièrement pour objet de
spécifier le modèle. Ensuite, il présente et analyse les
résultats des estimations. Enfin, il donne les implications de politique
économique.
15
CHAPITRE 1 : DEFINITION DES CONCEPTES ET REVUE DE
LA LITTERATURE
Ce chapitre se propose de passer en revue les écrits
relatifs au sujet et de décrire l'agriculture dans l'UEMOA.
1.1. Définitions des concepts
1.1.1. Agriculture
L'agriculture dans son acception large désigne
l'ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des
végétaux et des animaux utiles à l'homme. En plus donc de
la culture des végétaux, sont également prises en compte
les activités d'élevage, de pêche et de chasse.
Du point de vue économique, l'agriculture
représente un secteur d'activité, une activité
génératrice de revenu à partir de l'exploitation des
terres, de la culture des animaux, etc. A ce titre, elle contribue à la
formation du revenu national et emploie de la main d'oeuvre. Les principes
d'économie politique peuvent donc s'appliquer à l'agriculture
afin de comprendre les différents mécanismes qui concourent
à son fonctionnement en tant qu'activité économique. Il
s'agit des mécanismes de production, de maximisation du profit, de
formation des prix, d'écoulement du produit, etc. C'est un secteur
d'activité doté d'un caractère spécifique pour
l'économie d'un pays ; il répond au besoin le plus important de
l'être humain : l'alimentation.
L'agriculture, en tant que secteur d'activité de
l'économie peut contribuer à la croissance de celle-ci. Dans la
théorie économique, la contribution de l'agriculture à la
croissance économique se fait selon plusieurs points de vue. Le
caractère `primaire' des activités agricoles en fait souvent un
secteur en amont des autres. Il est donc un secteur d'activité au
service des autres secteurs dans le processus du développement. Mais
au-delà de ce rôle de secteur en amont du développement,
d'autres auteurs estiment que le développement du secteur agricole pour
lui-même offre aussi des gages d'un véritable
développement.
16
1.1.2. Croissance économique
Le meilleur indicateur qui sert à évaluer la
production de biens et services d'un pays pendant une année
donnée est Produit intérieur brut (PIB). La croissance
économique est captée par le PIB par habitant. Il illustre
l'importance de l'activité économique d'un pays ou encore la
grandeur de sa richesse générée pour chaque individu.
La croissance annuelle du Produit intérieur brut (PIB)
représente la variation relative d'une période à une autre
du volume du PIB en dollars constants d'une année de
référence. Elle reflète l'augmentation (ou la baisse dans
le cas d'une croissance négative) du niveau d'activité
économique dans un pays. Il s'agit d'un indicateur souvent retenu
lorsque l'on veut faire des prévisions à court et à moyen
terme sur la situation économique d'un pays. Normalement, une croissance
économique équivaut à un enrichissement. Cependant, cet
indicateur pourrait s'avérer trompeur dans la mesure où la
croissance du PIB serait redevable d'une croissance démographique et non
d'une amélioration de l'économie. Il importe alors de
considérer la croissance du PIB par habitant.
Lorsqu'on parle de croissance dans le sens courant, on entend
par là un accroissement ou une augmentation. La croissance traduit le
fait d'apporter à ce qui existe une valeur supplémentaire.
En économie, la croissance désigne
l'augmentation du stock de richesse nationale sur une longue période. Le
lexique d'économie en fournit une définition plus quantitative.
Il la définit comme une augmentation sur une longue période du
Produit National Brut (PNB) par tête. L'idée de longue
période permet de faire ressortir la caractéristique
évolutive de la croissance, ce qui la distingue de l'expansion dans ce
sens. La croissance est ainsi une notion quantitative qui se distingue du
développement à résonance plus qualitative.
La question de la croissance économique est une
préoccupation pour tous les gouvernements du monde moderne. Elle est
nécessaire pour faire face à la croissance de la population ainsi
qu'à la croissance des besoins de cette population. Elle est un
préalable à tout développement économique et les
politiques économiques en font un de leurs objectifs précis.
Guerrien (2002) note que le problème de la croissance
est clairement apparu dans la pensée économique chez les
classiques, à commencer par Smith. Jusqu'alors, l'économie se
souciait plus de la survie de la population face aux fléaux tels que :
la sécheresse, la famine,
17
l'épidémie, etc.. Il s'agissait d'une
"reproduction simple" du système. Cette vision restrictive ne
reflète pas exactement la réalité mais elle permet tout de
même de comprendre que la croissance bien qu'étant en quelque
sorte présente, n'était pas explicitement une
préoccupation pour les économistes d'alors. Avec les classiques,
l'idée de surplus se fait plus formelle. Il apparaît plus
clairement qu'à chaque période, un excédent peut
être dégagé et réinvesti pour accroître
davantage la production grâce à la division du travail et le
progrès technique.
Par la suite, de nombreuses théories économiques
seront développées sur la croissance économique.
L'économiste britannique Harrod et l'économiste américain
Domar ont développé le célèbre modèle
Harrod-Domar. Les deux principales notions sont le capital et l'épargne.
Le capital est le déterminant principal de la croissance,
l'épargne a pour rôle d'induire l'investissement. Dans les
modèles de croissance endogène, en plus du capital physique, les
auteurs de cette théorie reconnaîtront l'importance d'un capital
immatériel dans la génération de la croissance
économique.
La notion de croissance économique est ainsi devenue
une préoccupation pour les économies car au-delà de la
satisfaction des besoins de la population, l'objectif de l'économie est
aussi de connaître la phase de croissance et de développement
économique. Au Cameroun, un taux de croissance à deux chiffres
reste une condition nécessaire à un développement
économique.
1.2. Revue de la littérature
La revue de la littérature est présentée
par thème. Les thèmes abordés sont : la place de
l'agriculture dans l'économie, l'interaction entre l'agriculture, le
PIB, l'industrie et les services, les obstacles au développement
agricole et enfin l'agriculture et la formation du capital.
1.2.1. Place de l'agriculture dans l'économie
Avant les années 1950, certains auteurs ont
estimé que la croissance agricole a précédé celle
de l'industrie. C'est ainsi que les historiens de la révolution
industrielle ont affirmé que la révolution agricole a
précédé la révolution industrielle par un
décalage de cinquante à soixante années. En 1767, à
l'aube de la révolution industrielle, Mill affirmait que la
productivité de l'agriculteur limite la taille du secteur
industriel5. A partir de 1950, les
5 Confère Bella (2009).
18
économistes considéraient de plus en plus le
secteur agricole comme un secteur retardé dans l'économie,
générateur d'un surplus de main d'oeuvre tel que l'a
formalisé Lewis (1955). L'intérêt était porté
sur la croissance résultant du secteur non agricole. Le secteur agricole
devait fournir à ce dernier les éléments
nécessaires à son expansion. À cet effet, les physiocrates
reconnaissaient que l'importance d'un surplus agricole était essentielle
pour la bonne santé des finances publiques et le niveau de
l'activité économique.
Pour Lewis (1955), l'agriculture est source de formation du
capital. Elle libère la main d'oeuvre faiblement productive pour
alimenter les autres secteurs notamment l'industrie en constituant ainsi un
marché pour les produits industriels fournisseurs des devises permettant
de financer les importations.
Selon Bella (2009), le secteur agricole l'agriculture, de part
son potentiel de profits, attire des investissements directs étrangers,
créant de ce fait des emplois et ouvrant de nouveaux créneaux
d'investissements au profit des entrepreneurs locaux pour une augmentation de
la production locale. Dans ce même ordre d'idée, la Banque
Mondiale (2008) estime que l'agriculture contribue au développement de
beaucoup de manières. D'abord, en tant qu'activité
économique, « l'agriculture peut alimenter la croissance de
l'économie nationale, offrir des opportunités d'investissement au
secteur privé et être le principal moteur des industries
apparentées et de l'économie rurale non agricole ».
Ensuite, les industries et les services associés à l'agriculture
dans les chaînes de valeur contribuent souvent pour plus de 30 % au PIB
dans les pays en mutation et les pays urbanisés. En fin, elle pense que
l'agriculture constitue un instrument de développement unique car elle
contribue au développement en tant qu'activité économique,
moyen de subsistance et fournisseur de services environnementaux.
Pour la B.M. (op.cit), la manière dont l'agriculture
favorise le développement diffère d'un pays à un autre
selon la façon dont chaque pays l'utilise pour alimenter la croissance
et réduire la pauvreté. Dans les pays à vocation agricole
à l'instar des pays d'Afrique sub-saharienne, l'agriculture est le
principal moteur de la croissance. Dans les pays en mutation tels que la Chine,
l'Inde, l'Indonésie, le Maroc et la Roumanie, elle n'est plus un facteur
primordial de la croissance économique ; elle contribue en moyenne pour
seulement 7 % à l'augmentation du PIB. Dans les pays urbanisés,
la contribution directe de l'agriculture à la croissance
économique est encore plus réduite (5 % de l'augmentation du PIB,
en moyenne).
19
Kuznets (1964) pour sa part, distingue quatre voies par
lesquelles l'agriculture concourt au développement économique.
D'abord, à travers ses produits, l'agriculture est source de nourriture.
Elle permet d'alimenter la main d'oeuvre des autres secteurs. Elle procure
à l'industrie les matières premières. Un secteur agricole
productif fournira des produits bon marché, d'où une
amélioration du niveau de rémunération réelle et
donc une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus,
l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du
Produit Intérieur Brut (PIB). Ensuite, le secteur agricole peut
constituer une demande de biens industriels et de services. Une
amélioration de la productivité dans ce secteur devrait permettre
l'amélioration des revenus du monde paysan et par conséquent
l'accroissement de leur consommation. Le secteur agricole peut ainsi faciliter
l'émergence de nouveaux débouchés pour les industries. En
outre, l'agriculture est source de devises pour l'ensemble de l'économie
à travers l'exportation de ses produits. Ces devises peuvent permettre
d'importer des machines et matières premières dont a besoin
l'industrie pour se développer. Enfin, l'agriculture dégage le
plus souvent un surplus de main d'oeuvre qui est considérée comme
un important facteur de production aux autres secteurs, notamment
l'industrie.
Bako (2011) s'est intéressé aux problèmes
de financement de l'agriculture burkinabè en mettant en exergue les
potentialités et les défis de cette agriculture afin
d'appréhender les besoins de financement du secteur et d'analyser les
problèmes de son financement. Une analyse économétrique
réalisée à partir d'un modèle à correction
d'erreur a révélé qu'il existe une relation de long terme
entre la production agricole et les financements publics et que ces
financements ont un impact positif à court et à long terme sur la
croissance agricole. Les simulations réalisées montrent
qu'à partir d'un taux de croissance des financements publics agricoles
de 9% sur la période 2009-2015, le pays pourrait atteindre les Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière de
réduction de la faim.
1.2.2. Interaction entre agriculture, PIB, industrie et
services
Peu d'études empiriques ont porté sur la
corrélation entre les trois secteurs de l'économie à
savoir le secteur agricole, le secteur industriel et le secteur des services,
de même qu'avec le PIB. Ces études qui ont été
réalisée établissent une corrélation positive entre
l'agriculture (en amont), les autres secteurs et le PIB (en aval).
20
C'est ainsi que Yao (2000) a démontré par la
méthode de co-intégration qu'en Chine, l'agriculture a
entraîné la croissance des autres secteurs, et la croissance du
secteur non agricole n'a pas d'effet sur le secteur agricole.
Katircioglu (2006) a mené les mêmes études
dans la partie nord de Chypre afin d'établir le sens de causalité
selon Granger entre les taux de croissance du P11B réel et du P11B
réel agricole. Dans une deuxième étude, il a
recherché la co-intégration et les relations causales entre les
différents secteurs d'activité de Chypre du nord. En utilisant
les valeurs en logarithme du P11B réel, du P11B réel agricole, du
P11B réel industriel et du P11B réel des services, il trouve que
l'agriculture reste encore l'épine dorsale de l'économie de ce
pays et qu'elle a une relation d'équilibre de long terme avec la
croissance économique et donne la direction du développement de
l'industrie.
Bella (op.cit) a abouti aux résultats contraires
à ceux de Katircioglu (op.cit) pour le Cameroun. Par l'estimation d'un
modèle vectoriel à correction d'erreur (VECM), il trouve qu'il
existe une relation de long terme entre les taux de croissance du P11B
réel par tête, des P11B réel agricole, industriel et des
services. Cette relation de long terme montre qu'une hausse du P11B réel
agricole a eu en moyenne une baisse du P11B réel par tête. Les
estimations révèlent également que le développement
du secteur agricole n'a pas causé celui des autres secteurs.
1.2.3. Obstacles au développement agricole
D'après une étude réalisée par
l'UEMOA (2002), l'agriculture est confrontée à certaines
difficultés ces dernières années. L'exemple le plus
frappant concerne le secteur céréalier qui a connu une
dégradation ces trois dernières décennies alors qu'il
était assez équilibré dans les années 60. Cette
situation est liée à « l'accroissement
démographique, aux aléas climatiques, à la
dégradation des termes des échanges, à l'exode rural, mais
aussi aux politiques agricoles, qui n'ont pas pu toujours trouver
l'équilibre souhaitable entre cultures de rentes et cultures
vivrières, ni protéger suffisamment la petite exploitation qui
assure les 90 % des productions céréalières
».
Dans cet ordre d'idée Hassine & al. (2006), ont
fait remarquer que la libéralisation agricole présente des
risques. Mais au-delà de ces risques, elle offre de nombreuses
opportunités pour les pays impliqués dans l'accord
d'association.
21
Pour Harsch (2004) les politiques agricoles des gouvernements
africains se sont révélées insuffisantes, n'offrant que de
faibles incitations économiques aux producteurs agricoles. Les mesures
de privatisation et autres politiques d'ajustement structurel ont amené
les Etats à se retirer "trop précipitamment" de la production
directe. Faute d'un secteur privé viable, ce désengagement a
provoqué une `profonde désorganisation de la production, du
commerce des produits agricoles et des services d'appui à
l'agriculture'.
Le secteur agricole souffre également du manque de
capitaux. De nombreux gouvernements consacrent moins de 1 % de leurs budgets
à l'agriculture. Non seulement les donateurs diminuent le volume global
de l'aide consentie, mais aussi ils privilégient d'autres secteurs.
C'est ainsi qu'à l'échelle mondiale, le montant de l'aide
allouée aux activités agricoles est passé de 11 milliards
de dollars en 1990 à 7,4 milliards en 1998. La diminution a
été particulièrement sensible dans le cas de la Banque
mondiale qui consacrait 39 % de l'ensemble de ses prêts au secteur
agricole en 1987, contre 7 % seulement en 2000.
D'autres obstacles à l'agriculture concernent l'absence
ou le mauvais état des infrastructures routières et de moyens
d'entreposage. Les efforts des agriculteurs pour accroître la production
se heurtent à la pénurie d'infrastructures dans la plupart des
pays d'Afrique. L'état de nombreuses routes asphaltées du
continent s'est sensiblement détérioré en raison d'une
utilisation excessive et d'un entretien insuffisant. L'absence de moyens
d'entreposage et d'infrastructures dont les agriculteurs ont besoin pour
commercialiser leurs récoltes ne les incitera pas à produire
davantage. La part exportée souffre non seulement de
l'instabilité des cours agricoles mondiaux, mais aussi, pâtissent
d'un accès limité aux marchés du Nord et des subventions
importantes versées aux agriculteurs riches des pays
industrialisés.
1.2.4. Agriculture et formation du capital
Certains auteurs ont laissé entendre que l'agriculture
était la principale, voire la seule source de capitaux dans les
premières phases de développement d'une nation (Gillis & al,
1998).
Selon Rostow (1997)6, dans les premières
phases du développement économique, les besoins en capital sont
immenses pour le pays. Il y a nécessité de capitaux pour la
création directe d'emplois non agricoles par la construction d'usines et
par l'acquisition de machines.
6 Cité par Bella, op.cit
22
Le capital nécessaire au développement
économique provient généralement de trois sources : l'aide
étrangère, les investissements étrangers et
l'épargne nationale. Les deux premières sources ont l'avantage
d'apporter des capitaux importants sans peser sur la consommation
intérieure. Mais dans le cas particulier de l'aide, elle peut être
assortie de restrictions politiques et économiques
désavantageuses mettant en mal l'indépendance du pays.
L'investissement étranger quant à lui nécessite, pour une
grande efficacité, le développement au préalable des
infrastructures (routes, communication, énergie).
De nombreux mécanismes existent pour faire passer les
ressources créées dans le secteur agricole vers le secteur
industriel. Mellor (1970) distingue quatre formes par lesquelles l'agriculture
peut contribuer à la formation du capital : la taxation des
bénéfices agricoles, la modification des termes de
l'échange, la compression des investissements dans l'agriculture, le
marché rural des biens industriels.
23
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES DES PAYS DE
L'UEMOA
Ce chapitre de décrit la structure économique
des pays de l'UEMOA, leur agriculture, leurs politiques agricoles, leurs
financements agricoles et la structure de leurs exportations.
2.1. Structure des économies de l'UEMOA
Dans la zone UEMOA, l'économie est globalement
marquée par la prédominance des secteurs tertiaire (38,8%
à 40,9% du PIB) et primaire (33,3% à 35% du PIB) sur la
période 2000-2008. La contribution du secteur industriel au PIB sur la
même période varie entre 17,2% et 18,3%. Par ailleurs, on note
quelques particularités (confère annexe 1).
En effet, en Côte d'Ivoire, à partir de 2005, la
contribution du secteur agricole à la croissance économique
à baissé par rapport aux autres secteurs. La part de
l'agriculture dans le PIB entre 2005 et 2008 a été environ 23% ;
celles des autres secteurs ont été respectivement 25% pour
l'industrie et 41% pour les services. En Guinée-Bissau, l'agriculture
est le secteur qui a plus contribué à la croissance
économique (55,1% à 59,3% du PIB) ; elle est suivie du secteur
des services (entre 27,6% et 30,7% du PIB). Au Niger, depuis l'année
2002, l'agriculture est quasiment restée le moteur de la croissance
économique avec une contribution de qui tourne autour de 40% et 44% du
PIB devant les secteurs des services et industriel dont leurs parts du PIB
varient respectivement de 37,7% à 41,1% et 11% à 13,8% du PIB.
Pour le secteur industriel, il est peu développé, embryonnaire et
peu diversifié (CNUCED/Francophonie, op.cit). Il est essentiellement
composé des BTP, des agro-industries et des industries extractives
(mines, pétrole et gaz) comme l'indique tableau ci-après.
Tableau 1 : Répartition des types d'industries et de
ressources minières par pays
|
Bénin
|
Burkina- Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Guinée- Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Types d'industries
|
Agroali- mentaire et
textile
|
Agroali- mentaire Ciment et textile
|
Agroali-mentaire Chaussures, Raffineries et textile
|
Agroali-mentaire soufre
|
Agroali- mentaire et
textile
|
Agroali- mentaire et
textile
|
Agroalimen taire, Ciment et Raffinerie
|
Agroali-mentaire, Ciment et Textile
|
Ressources minières
|
Marbre, Fer, Or, Pétrole, Phosphate
|
Manganèse, Or, Phosphate, Zinc
|
Diamant, Fer, Gaz, Nickel, Or, Pétrole
|
Bauxite, Phosphate
|
Diamant, Manganèse, Or, Phosphate, Sel
|
Charbon, Fer, Or, Phosphate, Uranium
|
Fer, Or, Phosphate, Sel
|
Fer, Marbre, Phosphate
|
Source : Commission de l'UEMOA
24
L'agro-industrie transforme surtout des produits
intermédiaires importés. Elle transforme peu les matières
premières locales. Le plus fort taux de transformation concerne la
Côte d'Ivoire qui transformerait 20 % de son cacao. Pour les autres on
peut noter le cas du coton dont 2% sont transformé au Mali, 2% au
Burkina et 3% au Bénin (SAMB op.cit, p. 9). La production industrielle
est très limitée en Guinée-Bissau et contribue pour moins
de 10% du PIB.
2.2. Monographie du secteur agricole
2.2.1. Evolution du PIB agricole
Les pays de l'UEMOA à l'instar de la plupart des pays
de l'Afrique sub-saharienne ont une économie tributaire de
l'agriculture. La contribution de l'agriculture à la croissance
économique est généralement plus importante que celle des
autres secteurs de l'économie. Dans le tableau suivant, l'on peut
constater que dans la zone UEMOA, la part de l'agriculture dans le PIB a
varié entre 34,17% et 37,22% sur la période 1985 et 2005.
Tableau 2: Evolution des PIB agricoles par tête (en
pourcentage des PIB réels par tête)
Pays
|
1980
|
1985
|
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
Moyenne
(1980-2005)
|
Bénin
|
35,43
|
31,55
|
36,08
|
34,03
|
36,53
|
32,20
|
34,3
|
Burkina-Faso
|
29,41
|
34,85
|
28,78
|
35,43
|
28,99
|
34,13
|
31,93
|
Côte d'Ivoire
|
25,88
|
26,54
|
32,50
|
24,73
|
24,22
|
22,82
|
26,12
|
Guinée- Bissau
|
44,29
|
46,49
|
60,80
|
55,06
|
56,44
|
54,90
|
53,00
|
Mali
|
48,31
|
40,29
|
45,52
|
49,54
|
41,57
|
36,58
|
43,64
|
Niger
|
43,06
|
36,74
|
35,25
|
40,19
|
37,84
|
_
|
38,62
|
Sénégal
|
20,08
|
23,23
|
19,93
|
21,01
|
19,14
|
16,68
|
20,01
|
Togo
|
27,49
|
33,66
|
33,75
|
37,76
|
34,22
|
43,65
|
35,09
|
UEMOA
|
34,24
|
34,17
|
36,58
|
37,22
|
34,87
|
34,42
|
35,25
|
Source : calcul de l'auteur sur la base des données de
la Banque Mondiale (CD-ROM 2011).
En moyenne, la Guinée-Bissau, le Mali et le Niger sont
les pays dont l'agriculture occupe une grande place dans la zone avec
respectivement 53,0%, 43,64% et 38,62%. La part du PIB agricole est
relativement faible en Côte d'Ivoire et au Sénégal (26,12%
et 20,01%).
25
2.2.2. Structure des productions agricoles nationales
La structure des productions agricoles dans les pays de l'UEMOA
est résumée dans le tableau ci-après. Il s'agit des
principales cultures vivrières et de rentes par pays.
Tableau 3: Principales cultures dans les pays de l'UEMOA
|
Bénin
|
Burkina- Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Guinée- Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Cultures vivrières
|
Igname, Haricot, Manioc, Mais, Mil, Riz, Sorgho
|
Fonio, Haricot, Mais, Mil, Riz, Sorgho
|
Banane, Igname, Manioc, Mil, Riz, Sorgho
|
Arachide, Riz
|
Blé, Fonio, Haricot, Mais,
Mil, Orge, Riz
|
Blé, Mais, Manioc, Mil,
Orge, Riz, Sorgho
|
Haricot, Mais, Manioc, Mil, Riz, Sorgho
|
Ignames, Mais, Manioc, Mil, Riz, Sorgho
|
Cultures de rente
|
Arachides, Ananas, Cajou, Coton, Palmier à huile
|
Arachide, Coton, Haricot vert
|
Anacarde, Ananas, Arachide, Bananes, Cacao, Café, Coton,
Hévéa, Palmier à huile
|
Cajou, Coton
|
Arachide, Coton, Sésame
|
Ail, Arachide, Coton, Niébé, Oignons
|
Arachide, Coton,
|
Arachide, Cacao, Café, Coton
|
Source : Commission de l'UEMOA (confère SAMB)
Au cours de la période 2000-2005, la production
vivrière a sensiblement progressé pour la Côte d'Ivoire et
le Bénin (confère graphique 2). Elle est passée d'environ
7,79 milliards de tonnes à 9,19 milliards de tonnes pour la Côte
d'Ivoire et de 4,81 milliards de tonnes à 8,34 milliards de tonnes pour
le Bénin.
Graphique 2 : Evolution de la production des principales cultures
vivrières par pays (20002005)
vivrières en milliers de tonnes
Principales cultures
10000
4000
2000
9000
8000
7000
6000
5000
3000
1000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Niger Sénégal Togo
Bénin
Burkina-Faso
Guinée-Bissau Mali
Côte d'Ivoire
Source : Auteur (construit à partir des données de
la BCEAO)
26
La récolte vivrière a suivi la même
évolution au Mali et au Niger. Après une chute en 2001 suivie
d'une reprise à la hausse à partir de l'année suivante, le
volume des cultures vivrières a connu une nouvelle baisse en 2005.
Tandis qu'elle est très faible et quasiment stationnaire sur la
période considérée (0,17 milliards et 0,22 milliards de
tonnes) en Guinée-Bissau, la production vivrière s'est
globalement inscrite en diminution modérée entre 2000 et 2003 et
en augmentation à partir de 2004. Quant au Togo, après une chute
en 2002, la production vivrière peine à croître.
Globalement, la Côte d'Ivoire est le premier producteur
avec une production moyenne de 30,5% de la production de l'ensemble des pays de
l'Union sur la période 2000-2005, comme l'indique le tableau 4
ci-après. Elle est suivie du Bénin qui réalise environ 24%
de cette production. La Guinée-Bissau et le Sénégal sont
les pays à faible production vivrière dans la zone UEMOA avec
successivement des taux de 0,7% et 5,3%.
Tableau 4 : Production des principales cultures vivrières
(en milliers de tonnes)
Pays
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Moyenne
(2000-2005)
|
Pourcentage
|
Bénin
|
4807,2
|
5504,5
|
5541
|
6901,5
|
8104,1
|
8337,4
|
6532,6
|
23,40%
|
Burkina Faso
|
2699,9
|
2287,4
|
3101
|
3119,1
|
3564
|
3062,5
|
2972,3
|
10,70%
|
Côte d'Ivoire
|
7787,9
|
8057,9
|
8413,8
|
8666,2
|
8926,1
|
9193,9
|
8507,6
|
30,50%
|
Guinée-Bissau
|
178,5
|
211,1
|
211,5
|
201,5
|
215
|
225,5
|
207,2
|
0,70%
|
Mali
|
2854,8
|
2309,9
|
2582,8
|
2518,2
|
3380
|
2644
|
2715
|
9,70%
|
Niger
|
2999,4
|
2215,8
|
3144,8
|
3160,9
|
3575,3
|
3140
|
3039,4
|
10,90%
|
Sénégal
|
1427,6
|
1206
|
1131,3
|
1125,2
|
2065,9
|
1868,4
|
1470,7
|
5,30%
|
Togo
|
3098,1
|
2975,2
|
1952,5
|
2147,3
|
2247,9
|
2234,3
|
2442,6
|
8,80%
|
UEMOA
|
25853,4
|
24767,8
|
26078,7
|
27839,9
|
32078,3
|
30706
|
27887,3
|
100,00%
|
Source : Compilation de l'auteur (données de la BCEAO)
Concernant la culture céréalière, les
trois pays sahéliens (Burkina-Faso, Mali et Niger) sont les grands
producteurs comme l'indique le graphique suivant. La Guinée-Bissau reste
le pays le moins producteur des céréales avec une quantité
annuelle qui tourne autour de 200 millions de tonnes.
27
Graphique 3 : Evolution de la production
céréalière (en milliers de tonnes)
4 000 000
2 000 000
5 000 000
3 000 000
1 000 000
-
2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009
Source : auteur sur la base des données de la
Banque de France (confère annexe 1)
La production des cultures destinées
à l'exportation dans la zone UEMOA est assurée
en grande partie par la Côte d'Ivoire. En effet,
Elle réalise à elle seule plus de 53%
des cultures d'exportations de l'Union (confère tableau
5). Les plus importantes cultures d'exportation de ce
pays sont le café et surtout le cacao où elle
réalise respectivement 95,1% et 99,5% de la production
de l'Union (confère annexe 2). Sa puissance
économique est fondée surtout sur le cacao dont elle est
devenue le premier producteur mondial. C'est le cacao qui a ainsi permis
à la Côte d'Ivoire de développer son agriculture et
d'être le fondement du "miracle ivoirien", c'est-à-dire,
longue période de croissance économique (1960-
1978) opérée dans le cadre d'un libéralisme
planifié et d'une stratégie de développement fondée
sur les cultures d'exportation.
Tableau 5 : Répartition des principales cultures
d'exportation (en milliers de tonnes) par pays
|
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
|
Pays/cultures
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2000-2005
|
Pourcentage
|
Bénin
(arachides, coton)
|
463,1
|
457,8
|
541,8
|
483,5
|
494,7
|
489,8
|
488,5
|
7,5%
|
Burkina-Faso (arachides, coton)
|
552,8
|
444,9
|
679,6
|
732,7
|
830,0
|
942,9
|
697,2
|
11,3%
|
Côte d'Ivoire (café, cacao,
coton)
|
2190,2
|
1800,5
|
1839,7
|
1869,1
|
1860,3
|
1917,4
|
1887,2
|
53,6%
|
Mali
(arachides, coton)
|
617,5
|
242,8
|
745,5
|
560,6
|
898,7
|
832,7
|
649,6
|
9,9%
|
Niger
(arachides, coton)
|
107,0
|
115,6
|
84,7
|
162,0
|
205,3
|
154,2
|
138,1
|
2,6%
|
Sénégal (arachides, coton)
|
1028,8
|
20,4
|
979,5
|
305,5
|
495,7
|
622,6
|
575,4
|
10,9%
|
Togo
(arachides, café, cacao, coton)
|
165,2
|
228,4
|
247,6
|
213,7
|
221,4
|
221,7
|
215,5
|
4,3%
|
UEMOA7
|
5124,6
|
3310,4
|
5118,4
|
4327,1
|
5006,1
|
5181,3
|
4651,5
|
100,0%
|
Source : calcul de l'auteur (données de la
BCEAO)
7 Non compris la Guinée-Bissau
28
La comparaison entre la production des cultures
vivrières et celle des cultures d'exportation
(graphique 4) fait ressortir que globalement le volume des
dernières est très faible par rapport aux premières dans
tous les pays concernés par l'étude. L'annexe 3 fourni les
détails de cette comparaison par année pour chaque
pays.
Graphique 4 : Evolution comparée des
principales cultures vivrières et des cultures
d'exportation par pays
Cultures vivrières et cultures d'exportation en
pourcentage (moyenne 2000-2005)
120,0%
100,0%
40,0%
20,0%
80,0%
60,0%
0,0%
93,0%
Bénin
7,0%
Cultures d'exportation
Burkina-Faso Côte d'Ivoire
81,0%
Cultures vivrières
Cultures vivrières
19,0%
Cultures d'exportation
81,8%
Cultures vivrières
18,2%
Cultures d'exportation
80,7%
Cultures vivrières
Mali
19,3%
Cultures d'exportation
95,7%
Cultures vivrières
Niger
4,3%
Cultures d'exportation
71,9%
Cultures vivrières
Sénégal
28,1%
Cultures d'exportation
91,9%
Cultures vivrières
Togo
8,1%
Cultures d'exportation
Source : auteur
2.2.3. L'élevage et la pêche
Le secteur de l'élevage est en
général peu développé dans la majorité des
pays africains. Cependant, il joue un rôle central dans
l'économie des pays ouest-africains avec une
contribution au PIB agricole allant parfois jusqu'à 44 %, selon une
étude réalisée par la Commission de la CEDEAO et le
Secrétariat du CSAO/OCDE en 2008. Il constitue également
une des principales activités économiques dont sont
tributaires les populations les plus pauvres en tant que source d'aliments et
de revenus monétaires et aussi, la principale assurance
contre les risques pour des millions de populations pauvres dont les moyens
d'existence reposent sur l'agriculture pluviale.
L'étude précise par ailleurs que dans les pays
sahéliens (Burkina Faso, Mali et Niger),
exportateurs nets dans le corridor central de l'espace du
Sahel et de l'Afrique de l'Ouest (SAO), la contribution de
l'élevage au PIB varie de 10 à 15 %. Au
Mali par exemple, il contribue pour environ 11 % à la formation du PIB.
Par contre, cette contribution est relativement plus faible
dans les pays ouverts sur le littoral parmi lesquels le
Sénégal et le Togo (8 %). Rapportée au
PIB agricole, la contribution de l'élevage varie de 5
% en Côte d'Ivoire à 44 % au Mali.
29
Concernant la pêche, elle est importante en
Guinée-Bissau. Selon les estimations moyennes8 les eaux
pourraient fournir 70 000 à 100 000 tonnes de poissons et 2 000 tonnes
de crevettes par an. Sa contribution atteint 7% du PIB en Guinée Bissau
et 4,2% au Mali. Des navires étrangers exploitent les eaux ouest
africaines, notamment dans le domaine de la pêche thonière au
profit des usines de conserves installées dans différents pays de
la région (Côte-d'Ivoire et Sénégal
spécialement). Les ressources halieutiques jouent un rôle
déterminant dans le commerce extérieur de certains pays comme le
Sénégal dont les exportations des ressources halieutiques
atteignent 30 à 45% de ses exportations agricoles.
2.3. Politiques agricoles
2.3.1. Politique Agricole commune de l'Union (PAU)
La Politique Agricole commune de l'UEMOA (PAU) a
été adoptée en décembre 2001 par les Chefs d'Etat
de l'UEMOA. Sa mise en oeuvre a été engagée en 2002 avec
pour objectif principal de contribuer durablement à la satisfaction des
besoins alimentaires de la population ouest africaine, au développement
économique et social des États membres, et à la
réduction de la pauvreté en milieu rural. Spécifiquement,
elle vise à :
- réaliser la sécurité alimentaire, en
réduisant la dépendance alimentaire et en améliorant le
fonctionnement des marchés des produits agricoles ;
- accroître la productivité et la production de
l'agriculture sur une base durable ;
- améliorer les conditions de vie des producteurs, en
développant l'économie rurale et en revalorisant leur revenu et
leur statut social.
Son champ d'application inclut l'agriculture,
l'élevage, la foresterie et la pêche. Elle a comme principaux axes
d'interventions :
- l'adaptation des systèmes de production et
l'amélioration de l'environnement du système productif. Il s'agit
de mettre en place, au niveau régional, un processus de concertation
avec les différents acteurs institutionnels et privés pour
adapter les filières agricoles aux règles du marché
régional et international, en favorisant l'intensification de la
production et en améliorant sa compétitivité ;
8 Confère le document de la stratégie de
coopération et programme indicatif 2001-2007
30
- l'approfondissement du marché commun dans le secteur
agricole et la gestion des ressources partagées, à travers des
interventions portant, notamment, sur l'harmonisation des normes de production
et de mise en marché, des normes sanitaires, de la fiscalité
appliquée au secteur agricole, sur les dispositifs de contrôle,
sur la gestion de la transhumance transfrontalière, sur la gestion des
ressources halieutiques et des ressources en eau partagées ;
- l'insertion de l'agriculture de l'espace UEMOA dans le
marché régional et dans le marché mondial. Il s'agit de
mieux sécuriser les débouchés à l'exportation des
productions agricoles et de limiter la dépendance alimentaire des Etats
membres de l'Union, en assurant l'insertion progressive de l'agriculture dans
les marchés régional et mondial, par des interventions portant,
notamment, sur la mise en place d'un cadre de concertation au sein de l'Union
pour la préparation des Négociations commerciales Internationales
dans le domaine Agricole (NIA) et d'un système d'information et d'aide
à la décision dans les négociations.
Pour atteindre les objectifs de la PAU, les instruments suivants
ont été mis en oeuvre :
- mise en place des cadres de concertation sur les
filières et sur l'environnement de la production qui devront
définir progressivement des stratégies ou des politiques de
filières agricoles, destinées à améliorer leur
compétitivité et à favoriser leur développement
;
- mise en place des cadres de concertation pour
l'harmonisation de la réglementation qui travaillent autour des domaines
suivants : la normalisation des processus de production et des produits
agricoles, l'harmonisation des réglementations concernant les intrants
(engrais, semences, produits phytosanitaires, médicaments
vétérinaires) et la santé animale en général
;
- mise en oeuvre du Programme Spécial Régional
pour la Sécurité Alimentaire (PRSA) dont l'objectif du PRSA est
de contribuer à l'amélioration de la sécurité
alimentaire et à l'augmentation des revenus des communautés
rurales dans les Etats membres ;
- règlementation sur les semences qui va conduire
à l'adoption de textes communautaires sur l'harmonisation des
règles régissant le contrôle de qualité, la
certification et la commercialisation des semences végétales,
ainsi que l'homologation et le contrôle des pesticides dans leur espace
;
31
- harmonisation des législations pharmaceutiques
vétérinaires dont les textes communautaires ont été
examinés et adoptés par les Ministres de l'élevage et par
le Conseil des Ministres Statutaire, en mars 2006 ;
- cadres de concertation pour les négociations
internationales agricoles (création d'un comité régional
et des structures nationales de préparation et de suivi des
négociations internationales agricoles) ;
- actions d'amélioration de la
compétitivité comparée des grandes filières. Une
étude de base sur la compétitivité comparée des
grandes filières, en tenant compte des avantages comparatifs des
différentes zones de production, a été
réalisée en mai 2004. Un atelier régional a
été organisé en février 2006 pour valider les
résultats de l'étude. Il en est résulté la
définition des cinq filières de concentration suivantes : le riz,
le maïs, la filière bétail-viande, la filière avicole
et le coton. Un plan directeur pour l'amélioration de la
compétitivité de ces filières a été
élaboré et approuvé la réunion des Ministres
chargés de l'agriculture en 2006, et par la suite, en début 2007,
adopté par le Conseil des Ministres statutaire de l'UEMOA ;
- mise en place d'un Système d'Information Agricole
Régional (SIAR) ;
- mise en place des instruments de financement. Selon une
décision prise en janvier 2003, il a été ouvert un guichet
agricole au sein du sein du Fonds d'Aide à l'Intégration
Régionale (FAIR), pour financer les programmes et les activités
menés dans le cadre de la mise en oeuvre de la PAU. Ce Guichet a
été un prélude à la mise en place du Fonds
Régional pour le Développement Agricole (FRDA), en mars 2006 ;
- mise en oeuvre du programme triennal pour le
développement du secteur de la pêche qui comprend 5 composantes :
la mise en place d'un « Comité consultatif sur l'harmonisation des
politiques et des législations des Etats membres de l'UEMOA en
matière de pêche et d'aquaculture » ; l'élaboration et
la mise en oeuvre d'un « Plan d'aménagement concerté des
pêches et de l'aquaculture au sein de l'UEMOA » ;
- l'élaboration et la mise en oeuvre d'une «
Stratégie régionale de négociation des accords de
pêche et réglementation des conditions d'octroi des licences aux
pays tiers » ;
- la définition et la mise en oeuvre d'un «
Programme d'appui aux services de suivi, de contrôle et de
surveillance» ; et l'élaboration d'un « Code régional
de la pêche ».
32
2.3.2. Politiques agricoles nationales
Les politiques et stratégies nationales agricoles en
vigueur de nos jours dans les pays de l'UEMOA sont similaires.
Au Bénin c'est le Plan Stratégique pour la
Relance du Secteur Agricole (PSRSA) qui constitue depuis 2006 le document de
référence en matière de développement du secteur
agricole. Dans ce plan, les objectifs visés sont d'abord
d'accroître les productions végétales, animales,
halieutiques, et promouvoir filières porteuses, ensuite
d'améliorer la productivité et la compétitivité
agricoles et enfin, d'améliore l'environnement institutionnel,
financier, juridique et politique du secteur agricole.
Au Burkina-Faso et au Niger, c'est Stratégie de
Développement Rural (SDR) à l'horizon 2015 qui donne une
orientation à l'agriculture. Elle a pour objectif global d'assurer une
croissance soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte
contre la pauvreté, au renforcement de la sécurité
alimentaire et à la promotion d'un développement durable.
Spécifiquement elle vise à i) accroître les productions
agricoles, pastorales, forestières, fauniques et halieutiques
grâce à l'amélioration de la productivité ; ii)
augmenter les revenus grâce à une diversification des
activités économiques en milieu rural ; iii) renforcer la liaison
production/marché ; iv) assurer une gestion durable des ressources
naturelles ; v) améliorer la situation économique et le statut
social des femmes et des jeunes en milieu rural; et vi) responsabiliser les
populations rurales en tant qu'acteurs de développement.
En Côte d'Ivoire, les grandes orientations du
développement en général et celles du secteur agricole en
particulier, étaient jusqu'en 1985 fixées dans le cadre de plans
quinquennaux, lesquels étaient entérinés par une loi, dite
« loi plan ».
Avec l'abandon des plans quinquennaux, la
nécessité de définir les orientations et les choix
politiques au sein même des Départements Ministériels s'est
imposée. Ainsi, démarrait en 1990 les travaux de
réflexions ayant abouti à l'approbation en Conseil des Ministres
le 2 juillet 1993 du "Plan Directeur du Développement Agricole (PDDA)
1992-2015" dans lequel ont été définies les grandes lignes
de la politique agricole ivoirienne. Les objectifs majeurs qui y figurent,
visent : (i) l'amélioration de la compétitivité, notamment
par l'accroissement de la productivité, (ii) la recherche de
l'autosuffisance et de la sécurité alimentaires, (iii) la
diversification poussée des productions agricoles ; (iv) le
développement des pêches
33
maritimes, lagunaires et continentales ; (v) la
réhabilitation du patrimoine forestier. Le Plan Directeur du
Développement Agricole constitue depuis lors le document de
référence voire l'instrument de politique en matière
d'agriculture, d'élevage, de pêche et de forêts.
Mais le Plan Directeur du Développement Agricole,
source de ces lois spécifiques, n'a pas fait l'objet d'adoption par le
Parlement et il se pose dès lors un problème de cohérence.
La logique commande, en effet, qu'il existât au préalable une loi
à caractère général. La Loi d'Orientation Agricole
(LOA) en Côte d'Ivoire se présente donc comme un cadre de
référence et d'application de toutes les politiques et
stratégies de développement agricole. C'est un outil politique et
juridique qui impulse oriente et réglemente les actions, les textes et
les décisions.
La LOA a pour objectif de devenir un outil important qui
permettra d'intégrer les mutations actuelles, telles que la
décentralisation, ainsi que les perspectives d'intégration
régionales et internationales. Pour l'élaboration de cette loi,
il est donc important de tenir compte des engagements régionaux et
internationaux (UEMOA, CEDEAO, NEPAD), de s'assurer de la compatibilité
de la stratégie de développement agricole avec la politique
agricole régionale mais également avec les accords de
partenariats économiques (OMC, Cotonou).
En Guinée Bissau, c'est la Nouvelle Lettre de Politique
de Développement Agricole (NLPDA) 2006-2015. Elle vise à (i)
améliorer l'efficacité et l'efficience des exploitations
familiales et des marchés, (ii) promouvoir l'entreprenariat agricole
grâce à la stimulation de l'initiative privée et (iii)
améliorer l'efficacité des exportations. Elle va s'appuyer sur
les dynamiques d'investissement privé, de production et de recherche de
productivité dans l'agriculture. Son impact devra se mesurer par : a)
l'amélioration de la sécurité alimentaire à travers
la diversification des productions vivrières et la réduction des
importations de riz ; b) l'amélioration progressive de la balance des
paiements.
Au Mali, c'est le schéma directeur du secteur
développement rural (SDDR). Ce schéma a pour objectifs : le
développement des infrastructures rurales et des équipements
agricoles, la valorisation des filières agricoles et amélioration
de leur compétitivité, la relance des exportations des produits
agricoles, forestiers, d'élevage et de pêche, l'intensification et
la diversification des productions agricoles, le renforcement de la
sécurité alimentaire, la promotion du crédit et de
financement du secteur rural, la gestion rationnelle des ressources naturelles
en vue d'un développement rural durable. Il est suivi de la lettre de
politique de développement institutionnel (LPDI) et d'une loi
d'orientation agricole, ainsi que d'un programme spécial sur
l'intensification de la culture du riz dénommé initiative riz.
34
Au Sénégal, c'est la Loi d'Orientation
Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) de 2004 qui donne une orientation
stratégique globale pour l'agriculture sénégalaise sur un
horizon de 20 ans, orientation fondée sur le renforcement des
exploitations familiales. La LOASP remplace l'ensemble des politiques agricoles
sectorielles au Sénégal. Elle est suivie du Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (D.S.R.P. II), du
plan REVA (Retour vers l'Agriculture) en 2006, dont l'objectif étant de
créer les conditions d'un retour massif et durable à la terre :
plus de producteurs mieux implantés, c'est une production plus
importante, et une sécurité alimentaire mieux
maîtrisée, ce qui est un préalable à tout
développement économique futur, et de la GOANA (Grande Offensive
Agricole pour la Nourriture et l'Abondance) en 2008 qui se donne des objectifs
de production ambitieux pour atteindre la sécurité alimentaire et
qui est orientée autour de cultures stratégiques,
céréalières et vivrières : maïs, riz paddy,
manioc.
Au Togo, les politiques agricoles sont inscrites dans
plusieurs documents à l'instar du document de Stratégie nationale
de développement à long terme (SND) 2006-2015, de celui de la
Stratégie de Développement du Secteur agricole (SDR)
validé en 2004, de la Note de politique agricole (NPA) pour la
période 2007-2011 qui vise à actualiser la déclaration de
politique de développement agricole (DPDA) et de la Stratégie de
relance de la production agricole (SRPA) - Plan d'urgence période
2008-2010. La SND et la SDR se complètent et ont pour objectifs, d'une
part :
- d'améliorer la productivité agricole et les
disponibilités alimentaires ;
- d'améliorer le niveau d'accès des groupes
vulnérables aux aliments de qualité et promouvoir des
activités génératrices de revenus en milieu rural ;
- d'améliorer le niveau nutritionnel de la population
vulnérable ;
- et de sensibiliser la population sur l'impact d'une bonne
alimentation sur son état de santé.
Et d'autre part :
- d'améliorer la productivité des productions
vivrières ;
- de développer et consolider les cultures
traditionnelles d'exportation et promouvoir de nouvelles filières
d'exportation ;
- de structurer le monde rural, afin de permettre la
responsabilisation et la prise en charge progressive du développement
par les communautés de base ;
- d'améliorer l'efficacité des services d'appui
à la production ;
35
- de prévenir, voire inverser les phénomènes
de dégradation des ressources naturelles ; - de promouvoir le secteur
privé agricole et rural ;
- et d'améliorer l'équipement rural.
2.4. Financements agricoles
2.4.1. Budgets agricoles
Les dirigeants africains reconnaissent de plus en plus qu'il
est important d'accroître les investissements publics dans l'agriculture.
C'est ce qui a amené les chefs d'Etat de l'Union Africaine en 2003
à la Déclaration de Maputo, à s'engager à consacrer
au moins 10% de leurs budgets nationaux à l'agriculture avant 2008. Cet
engagement vise à garantir la disponibilité des ressources pour
financer le secteur agricole afin de contribuer à la réduction de
l'insécurité alimentaire et de la pauvreté en Afrique. A
la lumière du tableau 6 qui présente les statistiques de 20 pays
africains relatives au budget affecté à l'agriculture, on
constate que seulement 6 ont atteint ce niveau de financement.
Tableau 6 : Pourcentage du budget affecté à
l'agriculture (2002-2007)
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Bénin
|
3,5
|
4,4
|
3,9
|
6,4
|
7,5
|
6,1
|
5,6
|
Burkina-Faso
|
7,6
|
9,2
|
15,9
|
18,5
|
20,4
|
-
|
-
|
Cameroun
|
3,3
|
3,4
|
3,6
|
3,6
|
-
|
-
|
-
|
Côte d'Ivoire
|
4,5
|
4,5
|
4,4
|
4,3
|
2,4
|
2,0
|
-
|
Ethiopie
|
6,6
|
9,5
|
14,3
|
13,7
|
-
|
-
|
-
|
Gabon
|
0,6
|
0,9
|
0,8
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Ghana
|
3,9
|
5,0
|
6,7
|
5,8
|
1,0
|
9,0
|
10,3
|
Kenya
|
5,0
|
4,6
|
5,1
|
6,6
|
5,9
|
4,4
|
4,8
|
Mozambique
|
17,1
|
1,2
|
9,1
|
9,1
|
-
|
-
|
-
|
Mali
|
11,4
|
12,7
|
14,5
|
10,8
|
10,6
|
11,0
|
-
|
Malawi
|
8,7
|
6,6
|
7,0
|
11,0
|
17,2
|
12,2
|
-
|
Niger
|
-
|
-
|
0,9
|
14,5
|
15,1
|
-
|
-
|
Nigéria
|
3,2
|
3,2
|
3,6
|
4,4
|
5,8
|
7,0
|
-
|
Sénégal
|
3,8
|
3,6
|
4,4
|
14,1
|
13,4
|
13,9
|
-
|
Soudan
|
1,7
|
3,1
|
5,4
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Swaziland
|
4,0
|
3,3
|
3,3
|
5,0
|
-
|
-
|
-
|
Tanzanie
|
4,5
|
6,8
|
5,5
|
5,5
|
-
|
-
|
-
|
Togo
|
2,3
|
2,4
|
2,3
|
1,9
|
3,4
|
8,0
|
-
|
Tunisie
|
9,5
|
8,9
|
7,7
|
6,6
|
-
|
-
|
-
|
Zimbabwe
|
8,3
|
9,0
|
6,6
|
7,7
|
-
|
-
|
-
|
Source: ReSAKSS Working Paper N° 28 (confère Shenggen
& al (2009)
36
Par ailleurs, ces statistiques font remarquer que quatre pays
de l'UEMOA, notamment les pays sahéliens à savoir : Burkina Faso,
Mali, Niger, et Sénégal, ont pu respecter cette norme.
2.4. 2. Distribution des crédits
La consommation du crédit agricole
déclarée à la centrale des risques est très faible
(confère tableau 7). Ce secteur a absorbé respectivement 4 %, 3%,
3% et 8% des crédits déclarés. Les plus gros utilisateurs
des crédits déclarés sont les secteurs du commerce et des
industries manufacturières. En 2008 ils ont absorbé
successivement 33% et 18% des crédits. Quant à celle des
services, elle était de 17%, soit une augmentation de 4% par rapport
à celle de 2007.
Tableau 7: Utilisations de crédits déclarées
à la centrale des risques (zone UMOA)
Secteur d'activité
|
Décembre
2005
|
Décembre
2006
|
Décembre
2007
|
Décembre
2008
|
Agriculture, sylviculture et pêche
|
4%
|
3%
|
3%
|
8%
|
Industries extractives
|
1%
|
1%
|
1%
|
1%
|
Industries manufacturières
|
22%
|
21%
|
20%
|
18%
|
Electricité, gaz, eau
|
4%
|
3%
|
4%
|
3%
|
Bâtiments, travaux publics
|
4%
|
5%
|
5%
|
4%
|
Commerce, restaurants, hôtels
|
38%
|
39%
|
37%
|
33%
|
Transports, entrepôts et communications
|
10%
|
10%
|
12%
|
12%
|
Assurances, immobilier, services aux entreprises
|
6%
|
6%
|
5%
|
5%
|
Services divers
|
11%
|
12%
|
13%
|
17%
|
TOTAL
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Source : BCEAO
2.5. Structure des exportations
Les parts des exportations agricoles dans les exportations
totales sont données dans le tableau 8. L'analyse de ces données
montre que les pays de la zone à l'exception du Niger, du
Sénégal et éventuellement du Togo, sont largement
tributaires de leurs exportations agricoles (FAO, 1995)9. Par
ailleurs, ces exportations agricoles sont instables ; elles pèchent
encore sur les normes et exigences de conformité qui sont requises aussi
bien sur le marché régional qu'international. Cette
instabilité des exportations agricoles comme l'a souligné
E.S.R.R. (1998), a un effet négatif sur la production agricole et sur la
croissance économique.
9 La part des exportations agricoles dans le total des
exportations est supérieure à 20%.
37
Tableau 8 : Evolution de la part des exportations agricoles dans
les exportations totales (en %)
Pays
|
1980
|
1985
|
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
Moyenne
(1980-2005)
|
Bénin
|
24,54
|
29,53
|
32,0
|
50,43
|
51,7
|
45,22
|
38,90
|
Burkina-Faso
|
46,1
|
32,34
|
34,21
|
11,04
|
47,71
|
50,61
|
37,00
|
Côte d'Ivoire
|
55,62
|
65,52
|
47,15
|
47,43
|
45,38
|
36,16
|
49,54
|
Guinée-Bissau
|
40,68
|
57,67
|
54,92
|
72,46
|
75,12
|
91,84
|
65,45
|
Mali
|
72,59
|
70,03
|
60,36
|
51,86
|
39,14
|
23,76
|
52,96
|
Niger
|
13,87
|
16,32
|
16,59
|
19,39
|
28,42
|
13,52
|
18,02
|
Sénégal
|
13,49
|
12,45
|
15,05
|
7,65
|
12,39
|
6,39
|
11,24
|
Togo
|
13,27
|
21,33
|
21,93
|
29,92
|
18,97
|
11,2
|
19,44
|
Total UEMOA
|
35,02
|
38,15
|
35,28
|
36,27
|
39,85
|
37,88 37,08
|
Source: Calcul de l'auteur sur la base des données de
"Africa Development Indicators (ADI)" 2010
Globalement, la Côte d'Ivoire est de loin le premier
exportateur des produits agricoles dans l'UEMOA (graphique 5). Elle
successivement suivie du Mali, du Bénin et du Sénégal. La
Guinée-Bissau et le Niger sont les plus faibles exportateurs.
Graphique 5 : Valeur des exportations agricoles par pays (en
millions de dollars)
Exportations agricoles en millions de dollars us
4000
2500
2000
3500
3000
1500
1000
500
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Benin Burkina Faso Cote d'Ivoire Guinée-Bissau Mali
Niger Senegal Togo
Source : auteur
Les structures des exportations (annexe 4) confirment la place
importante occupée par les exportations agricoles. A l'exception du Mali
où les métaux précieux font l'essentiel des exportations
du pays avec un pourcentage compris entre 61,7% et 76,3% sur la période
20052009, les produits agricoles notamment le coton, le cacao et les produits
d'élevage, dominent les exportations dans les autres pays de la zone. Au
Togo, les phosphates et le ciment constituent les principales exportations
après les produits agricoles.
38
Malgré d'énormes potentialités
d'exportations des produits agro-industriels qui s'offrent aux pays africains
sur le plan international, les pays de l'UEMOA n'arrivent toujours pas à
saisir ces opportunités d'affaires. Plus de 60 % de la production
agricole est encore perdue, faute, d'une part, de l'inexistence d'industries de
transformation appropriées et compétitives et d'autre part, d'un
déficit chronique de la qualité des produits alimentaires qui ne
satisfait pas au respect des normes des standards internationaux requis pour
l'accès aux marchés. En effet, face aux exigences de plus en plus
exacerbées des consommateurs qui veillent au quotidien sur la
traçabilité des denrées alimentaires et sur le respect de
normes qui régissent leurs productions et leur mise sur le
marché, ces produits peinent à se trouver une place.
Il est aussi important de relever que la valeur des
exportations agricoles dans la zone UEMOA a été supérieure
à celle des importations ; ce qui valorise les efforts
déployés par les gouvernants dans le sens de la promotion des
exportations des produits agricoles. Cependant, l'instabilité de ces
exportations agricoles (confère graphique 6), montre que des efforts
méritent d'être encore faits dans chaque pays, en vue d'assurer la
compétitivité de ces produits sur le marché
international.
Graphique 6 : Evolution comparée des exportations et
importations agricoles dans l'UEMOA
Exportations et importations agricoles en dollars us
40000000
20000000
70000000
60000000
50000000
30000000
10000000
0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Exportations agricoles
Importations agricoles
Source: auteur
39
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE, PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS, IMPLICATIONS
Dans ce chapitre, il est question de décrire la
méthodologie adoptée pour vérifier les hypothèses,
de présenter et d'analyser les résultats obtenus, et enfin de
faire les ressortir les implications économiques.
3.1. Modèle
3.1.1. Spécification empirique
La première préoccupation de cette étude
est de déterminer l'influence de l'agriculture sur la croissance
économique et ensuite, d'analyser la contribution du PIB et les autres
secteurs de l'économie à la croissance agricole. L'approche
méthodologique traditionnelle utilisée pour mesurer l'impact de
l'agriculture sur la croissance économique considérait le secteur
agricole comme exogène et les autres secteurs de l'économie comme
endogènes. Mais il existe des possibilités d'interactions
bidirectionnelles entre les secteurs de l'économie, et en plus,
l'exogénéité de l'agriculture doit d'abord être
établie comme le suggère KANWAR (2000). Récemment, des
modèles Vectoriel Auto Régressif (VAR) et les
propriétés de co-intégration ont été
largement utilisés dans les évaluations de l'impact de
l'agriculture sur la croissance économique de plusieurs pays.
C'est ainsi que YAO (2000) a utilisé la méthode
de co-intégration pour la Chine ; KATIRCIOGLU (2006) s'est servi des
tests de co-intégration dans la partie nord de Chypre afin
d'établir le sens de causalité selon Granger entre les taux de
croissance du PIB réel et du PIB réel agricole. Dans une
deuxième étude, il a recherché la co-intégration et
les relations causales entre les différents secteurs d'activité
de Chypre du nord à l'aide des tests de la trace de Johansen. BELLA
(2009) a utilisé la co-intégration et l'estimation d'un
modèle vectoriel à correction d'erreur (VECM) pour évaluer
l'impact de l'agriculture sur la croissance au Cameroun en se basant uniquement
sur forme structurelle du PIB structure du PIB par secteur10.
Le modèle utilisé dans ce document repose sur une
fonction de production classique dont la forme générale est :
Yt = F(Kt ,Lt) (1)
10 Le PIB est structuré en trois secteurs
à savoir l'agriculture, l'industrie et les services.
40
Où Yt désigne l'output global, kt
le capital, Lt le travail et t, le temps. En divisant
l'output par L, on obtient :
Yt/Lt = F(Kt/Lt,1)
Ou encore :
yt = f(kt) (2)
Où yt désigne le PIB réel par
habitant (PIBRH) et kt, le capital par tête à la
période t.
L'objectif de l'étude menée à conduit
à introduire d'autres variables dans ce modèle, notamment les PIB
sectoriels. Finalement la fonction devient :
PIBRHt = f(kt, PIBAGRt, PIBINDt, PIBSERt) (3)
Les variablesPIBAGRt, PIBINDt,
PIBSERt désignent respectivement les produits
intérieurs bruts des secteurs agricole, industriel et des services.
En permutant le PIBRH et le PIBAGR, on obtient
:
PIBAGRt = f(kt, PIBRHt, PIBINDt, PIBSERt) (4)
L'estimation de l'équation (3) sert à mesurer
l'effet de l'agriculture sur la croissance économique (premier objectif
spécifique de l'étude) et l'équation (4) permettra de
déterminer les contributions du PIB et des PIB des deux autres secteurs
sur l'agriculture (deuxième objectif spécifique).
3.1.2. Définition des variables
Comme le suggère le modèle théorique,
nous utilisons les variables suivantes: Produit Intérieur Brut par
tête, le capital physique par tête, le Produit Intérieur
Brut du secteur agricole le Produit Intérieur Brut du secteur industriel
et le Produit Intérieur Brut du secteur des services.
- Produit Intérieur Brut par tête
(PIBRH)
Le Produit intérieur brut ou P.I.B. est défini
comme étant la somme des valeurs ajoutées réalisées
à l'intérieur d'un pays par l'ensemble des branches
d'activité (auxquelles on ajoute la
41
TVA et les droits de douane), pour une période
donnée, indépendamment de la nationalité des entreprises
qui s'y trouvent.
L'utilisation de la valeur ajoutée permet
d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une
fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés
pour la production.
Le ratio PIB par habitant mesure, quant à lui, le
niveau de vie. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est
égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant
est aussi égal au revenu par habitant.
- Capital par tête (k)
Le stock de capital physique par tête est calculé
par la méthode de l'inventaire permanent. Ainsi, à
l'année't', le stock de capital physique `K' est égal à
son stock en `t . 1' ajusté d'un taux de dépréciation du
capital physique plus l'investissement `I' en t. On a :
K = I / (1 . 0. 23
où I4 représente la formation brute de capital fixe
et ä représente le taux de dépréciation annuel du
capital physique. Ce taux est supposé être constant et égal
à 6% (Alcouffe, 2000).
Le stock de capital physique initial K8 = 18/(9 / 0). I8 est
égal à l'investissement initial et ñ le taux de croissance
annuel de l'investissement I . Le stock de capital physique par tête est
obtenu en divisant le capital total par la main d'oeuvre (facteur travail).
- Produit Intérieur Brut agricole (PIBAGR)
D'après la Banque Mondiale, l'agriculture englobe la
foresterie, la chasse, la pêche ainsi que les cultures et la production
animale. La valeur ajoutée est la production nette d'un secteur
après avoir additionné tous les sortants et soustrait tous les
entrants.
- Produit Intérieur Brut du secteur industriel
(PIBIND)
Les activités industrielles correspondent aux divisions 10
à 45 de la CITI et comprennent la fabrication (divisions 15 à 37
de la CITI). Les activités industrielles comprennent la valeur
ajoutée dans les mines, la fabrication, etc.
42
- Produit Intérieur Brut du secteur industriel
(PIBSER)
Les services correspondent aux divisions 50 à 99 de la
CITI et comprennent la valeur ajoutée dans le commerce de gros et au
détail (y compris les hôtels et restaurants), les transports, les
services gouvernementaux, les services financiers, professionnels, etc.
3.1.3. Source des données
Toutes les données utilisées dans ce modèle
sont annuelles. Elles sont extraites de la base de données de la
Conférence des Nations Unis pour le Commerce et le Développement
(CNUCED) et couvrent la période 1970-2007, soit 38 ans.
3.1.4. Méthode d'estimation
Les équations estimées pour le MCE sont
dérivées des équations (3) et (4) et sont
spécifiées comme suit :
dLog(PIBRHt) = f31dLog(K4) + fJ2dLog(PIBAGRt) + f33dLog(PIBINDt)
+ (J4 dLog(PIBSERt) + C + (3G Log(PIBRHt)(-1) + f36Log(K4)(-1) +
fJ7Log(PIBAGRt)(-1)
+ f38Log(PIBINDt) + fJ9LPIBSERt(-1) +
Et (3')
dLog(PIBAGRt) = aidLog(Kt) +
a2dLog(PIBRHt) + a3dLog(PIBINDt) + a4
dLog(PIBSERt) + C + a5 Log(PIBAGRt)(-1) + a6Log(Kt)(-1) +
a7Log(PIBRHt)(-1) +
a8Log(PIBINDt) + agLog(PIBSERt)(-1) + ìt (4')
Les estimations ont été effectuées
à l'aide du logiciel Eviews 7 et par pays à l'aide d'un
modèle à correction d'erreur (MCE) pour 7 pays de l'UEMOA
à savoir le Bénin, le Burkina-Faso, la Cote d'Ivoire, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo11.
Dans ces deux équations, l'opérateur "Log"
représente le logarithme, (-1) signifie que la variable est
retardée d'une période, ìt et Et sont les termes d'erreurs
et d représente l'opérateur de différence
première défini par :
d(Xt) = Xt - Xt_1
Théoriquement, les coefficients ont les signes suivants
:
11 La Guinée-Bissau n'a pas été
retenue pour l'étude à cause du manque de données pour
certaines périodes.
43
Pour l'équation (3') :
|
|
|
|
|
|
|
â1 > 0 , â2 > 0 , â3?0 , â4?0
|
, â5 <
|
0,
|
â6?0
|
, â7 > 0
|
, â8?0
|
, â9?0
|
Pour l'équation (4') :
|
|
|
|
|
|
|
a1 > 0 ,a2?, a3 < 0 , a4 < 0
|
, a5 <
|
0 ,
|
a6?0
|
, a7?0 ,
|
a8?0 ,
|
a9?0
|
Les coefficients f.?1 , f.?2 , f.?3 et f.?4 (ou a1 , a2 , a3
et a4 ) caractérisent la dynamique de court terme, tandis que les
coefficients f.?5 , f.?6 , f.?7 , f.?8 et f.?9 (ou a5 , a6 , a7 , a8 et a9 )
permettent de dériver les comportements d'équilibre de long terme
du PIB réel par tête respectivement pour le premier modèle
(équation (3')) et du PIB agricole pour le deuxième modèle
(équation(4')). Le coefficient f.?5 (ou a5 ) est le coefficient de
correction d'erreur (ou encore la force de rappel).
Les différents tests qui sont menés sont les
tests de stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) et de
Phillips-Perron (PP), le test de cointégration de Johansen et
l'estimation des paramètres du MCE. En vue de valider le modèle
MCE, d'autres tests sont aussi effectués pour chaque pays. Il s'agit :
du test de corrélation des erreurs de BreuschG-odfrey, du test
d'homocédasticité des erreurs (test ARCH), du test CUSUM de
stabilité structurelle du modèle et du test de normalité
de Jarque-Bera.
3.2. Présentation et analyse des
résultats
3.2.1. Tests de stationnarité
Pour étudier la stationnarité des variables, les
tests de racine unitaire de Dickey-Fuller augmenté (ADF) et de
Phillips-Perron (PP) ont été appliqués. Ces tests ont fait
l'objet de nombreuses présentations dans la littérature
empirique. Ils ne seront donc pas formellement présentés ici. Il
est important de rappeler que contrairement au test ADF qui prend en compte
uniquement la présence d'autocorrélation dans les séries,
le test PP considère en plus l'hypothèse de présence d'une
dimension hétéroscédastique dans les séries. Pour
ces deux tests, l'hypothèse nulle est celle de l'existence d'une racine
unitaire. Pour que la série soit considérée comme
stationnaire, il faut que la statistique reportée soit inférieure
à la valeur critique.
44
Il ressort des tests ADF et PP, que Log(k) (Niger),
Log(PIBAGR) (Niger, Sénégal et Togo), Log(PIBIND)
(Sénégal et Togo), Log(PIBRH) (Togo) et Log(PIBSER) (Mali) sont
stationnaires à niveau au seuil de 5 pour cent. En effet, les
statistiques des tests ADF et PP reportent des valeurs inférieures aux
valeurs critiques à 5% ; ce qui autorise à rejeter
l'hypothèse nulle de racine unitaire. Ces variables sont stationnaires
en niveau dans les pays concernés.
En considérant les séries en différence
première, les statistiques des tests ADF et PP donnent des valeurs
inférieures aux valeurs critiques pour le reste des variables, sauf pour
la variable Log(k) qui est stationnaire en seconde différence dans la
plupart des pays (Bénin, Côte d'Ivoire, Sénégal et
Togo).
Les résultats de ces tests sont synthétisés
dans un tableau en annexe 5.
3.2.2. Tests de cointégration de Johannsen
Les tests de cointégration de Johansen effectués
sur les séries ont monté que les variables : Log(PIBRH), Log(k),
Log(PIBAGR), Log(PIBIND), et Log(PIBSER) sont cointégrées au
seuil de 5 pour cent.
En effet, d'après les résultats du tableau de
l'annexe 6, le test de la Trace indique les relations de cointégration
suivantes : 01 pour le Sénégal et le Togo, 2 pour la Côte
d'Ivoire, 3 pour le Burkina-Faso et le Niger et 4 pour le Bénin et le
Mali. En conséquence, les Log du PIB réel par tête, du
capital physique par tête, des PIB agricole, industriel et des services
suivent des évolutions parallèles sur la période 1972
à 2007 dans les 7 pays de l'UEMOA.
Les résultats obtenus autorisent à estimer le MCE
pour les 7 pays. 3.2.3. Estimation du MCE
> Modèle 1 (variable dépendante
: PIB réel par tête)
La synthèse des résultats de l'estimation de
modèle MCE à la Hendry sont consignés dans le tableau
ci-après.
45
Tableau 9 : Effet d'une croissance de 10% de la valeur
ajoutée agricole sur le PIBRH
Log(PIBAGR)
|
Bénin
|
Burkina- Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Effets de court terme sur le PIB
|
3,79%
|
3,33%
|
0,62%
|
3,42%
|
3,20%
|
1,90%
|
2,84%
|
Effets de long terme sur le PIB
|
4,03%
|
5,53%
|
0,61%
|
4,44%*
|
-1,19%*
|
1,78%
|
5,40%
|
* : non significatif
|
Source : l'auteur
Les analyses suivantes peuvent être faites :
a) Dans les 7 pays de l'UEMOA, les valeurs de R2
montrent que le log du PIB réel par tête est bien
expliqué le modèle. Par ailleurs, la statistique de Fisher (avec
une probabilité nulle) montre que le MCE est globalement significative.
La statistique de Durbin-Waston est proche de 2, confirmant une absence
d'autocorrélation des erreurs sauf pour le Bénin.
b) Il convient de constater que les valeurs du coefficient
associé à la force de rappel (â5) sont négatives
comme prévu dans les 7 pays. Il existe donc bien un mécanisme
à correction d'erreur : à long terme les
déséquilibres entre les variables se compensent de sorte que les
cinq séries ont des évolutions similaires dans ces pays. Par
exemple, f.?G = -0.319382 pour le Togo signifie qu'on arrive à ajuster
à 31,9% du déséquilibre entre le niveau
désiré et effectif du PIBRH. Il faut ajouter que la force de
rappel est significativement différente de zéro au seuil de 5%
dans ces pays à l'exception du Mali et du Niger. Cependant, la non
significativité de la force de rappel dans ces deux pays n'invalide pas
le MCE.
c) A court terme, le secteur agricole a un effet positif et
significatif sur la croissance dans la majorité des économies de
l'Union. Pour la Côte d'Ivoire, bien que l'effet est positif, il est non
significatif (valeur absolue du t-student calculé < 1.96).
En effet, les élasticités de court terme du
Log(PIBRH) par rapport au Log(PIBAGR), c'est-à-dire f.?2 sont
respectivement 0.379 ; 0.334 ; 0.062; 0,342 ; 0,320 ; 0,190 ; 0,284 pour
Bénin, Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Niger,
Sénégal et Togo. Ce qui signifie qu'à court terme, si le
Log(PIBAGR) augmente de 10% dans ces pays, alors le Log(PIBRH) augmente
respectivement de 3,79% ; 3,34% ; 0,62%; 3,42% ; 3,20% ; 1,90% et 2,84%.
46
d) Les élasticités de long terme du Log(PIBRH)
par rapport à l'agriculture (f.?7/f.?5) indiquent qu'à long terme
le Log(PIBRH) augmente de 4,03% ; 5,53% ; 0,61% ; 4,44% ; -1,19% ; 1,78% ;
5,40% respectivement pour le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte
d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo suite à
une augmentation de 10% du Log(PIBAGR).
> Modèle 2 : variable
dépendante Log(PIBAGR)
Les résultats des estimations sont
synthétisés dans un tableau à l'annexe 9. Ces
résultats montrent que le MCE est globalement significative et que
toutes les variables à l'exception du Log(PIBIND) sont explicatives.
Les valeurs du coefficient associé à la force de
rappel (á5) sont négatives comme prévu. Il existe aussi
bien un mécanisme à correction d'erreur pour ce modèle. A
long terme les déséquilibres entre les variables se compensent de
sorte que les cinq séries ont des évolutions similaires dans ces
pays. La force de rappel est significativement différente de zéro
au seuil de 5% dans presque tous les pays
étudiés12.
Dans le tableau 10 sont consignés les effets sur
l'agriculture d'une croissance de 10% du PIB et des secteurs industriels et des
services.
Tableau 10 : Effets d'une croissance de 10% du PIB réel
par habitant, de la valeur ajoutée du secteur industriel et de celle du
secteur des services sur l'agriculture
|
Bénin
|
Burkina- Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Elasticités de court terme sur
l'agriculture
|
Log(PIBRH)
|
2,17%
|
15,79%
|
6,28%*
|
17,43%
|
1,89%
|
47,35%
|
17,98%
|
Log(PIBIND)
|
-0,19%7
|
0,985%*
|
-2,94%*
|
-2,84%
|
-0,49%
|
-10,15%
|
-5,97%
|
Log(PIBSER)
|
-1,12%
|
-7,75%
|
7,58%*
|
-2,51%*
|
-0,57%
|
-26,16%
|
-2,72%
|
|
Elasticités de long terme sur
l'agriculture
|
Log(PIBRH)
|
2,82%
|
14,26%
|
-6,95%*
|
-1,22%*
|
1,41%
|
46,41%
|
17,02%
|
Log(PIBIND)
|
0,62%
|
6,85%*
|
0,64%*
|
-3,3%*
|
-0,22%
|
-8,78%
|
-5,53%*
|
Log(PIBSER)
|
-2,40%
|
-16,06%
|
15,06%*
|
10,47%*
|
0,05%
|
-27,69%
|
0,33%*
|
* : non significatif
|
Source : l'auteur
12 Au Bénin et au Niger, la force de rappel
n'est pas significative.
47
On constat que le coefficient associé à la force
de rappel (a5) est négatif (-0.601) et significativement
différent de zéro au seuil de 5% (test de student
supérieur en valeur absolue à 1,96). Il existe donc bien un
mécanisme à correction d'erreur : à long terme les
déséquilibres entre les variables se compensent de sorte que les
cinq séries ont des évolutions similaires. a5 = -0.601 signifie
qu'on arrive à ajuster à 60,1% du déséquilibre
entre le niveau désiré et effectif du PIB agricole.
Par ailleurs, les analyses suivantes peuvent être faites
:
a) A court terme :
y' le secteur agricole est positivement influencé de
manière significative par le PIB dans presque tous les pays. Elle n'est
pas significative en C'ôte d'Ivoire mais le coefficient est de signe
attendu ;
y' le secteur industriel a une influence négative sur
le secteur agricole dans l'espace UEMOA hormis le Burkina-Faso où
l'influence est positive mais non significative ;
y' le secteur des services a aussi une influence
négative sur le secteur agricole dans les pays, sauf la C'ôte
d'Ivoire.
Les élasticités de court terme de PIBAGR par
rapport au PIBRH, au PIBIND et au PIBSER sont respectivement a2
= 1.579, a3 = 0.098 et a4 = -0.775.
Ce qui signifie qu'à court terme, si le PIBRH, le PIBIND et le PIBSER
augmentent de 10%, alors le PIBAGR va respectivement augmenter d'environ 15,8%,
de 0,98%13 et diminuer de 7,75%. En somme, à court terme, la
croissance économique a un effet positif significatif et le secteur des
services a un effet négatif significatif sur le secteur agricole.
Cependant l'effet positif du secteur industriel est non significatif.
b) A long terme, le secteur agricole est
corrélé positivement d'une façon significative dans la
majorité des pays avec le PIB. Bien que cette relation se soit
révélée négative en Côte d' Ivoire, elle
n'est pas significative. La croissance des secteurs Industriel et des services
n'entraîne pas, dans la plupart des cas, celle de l'agriculture à
long terme. Malgré que la corrélation soit positive au
Burkina-Faso et en Côte d'Ivoire (pour l'industrie) et en Côte
d'Ivoire et Togo (pour les services), elle n'est pas significative. Au
Sénégal par exemple, les
13 Cette augmentation n'est pas significatif car le t
de student (0.434149) est < à 1,96 et la probabilité (0.6676)
est > à 5%.
48
élasticités de long terme de l'agriculture par
rapport au secteur industriel (- (Z\
[] ) et celui des
services (- [^ ) sont respectivement -0,878 et -2,769. Ces
valeurs signifient la croissance de []
10% de la valeur ajoutée de l'un ou l'autre secteur
entraîne à long terme une diminution significative de 8,78% ou de
27,69% de la valeur ajoutée agricole.
3.2.4. Tests de spécification du MCE
Les résultats des tests de spécification sont
consignés dans le tableau de l'annexe 11.
L'hypothèse de corrélation des erreurs est
rejetée avec le test de Breuch-Godfrey car les probabilités sont
supérieures à 5%.
Les résultats des tests ARCH prouvent que les erreurs
sont homocédastiques car les probabilités sont supérieures
à 5%, à l'exception du Bénin.
Les résultats des tests de stabilité CUSUM
montrent que les courbes ne coupent pas les corridors (elles restent dans les
intervalles de confiance) : le MCE est donc structurellement stable dans tous
les pays.
Les résultats des tests de normalité de
Jarque-Bera représentés par les histogrammes des séries
traduisent que dans la plupart des cas, les coefficients de kurtosis sont
supérieurs à 3 (valeur du coefficient de kurtosis de la loi
normale) à l'exception du Bénin où il est très
proche de 3. Ces excès de kurtosis témoignent d'une
probabilité d'occurrence de valeurs extrêmes. Par ailleurs, les
coefficients de skewness sont légèrement différents de
zéro (valeur théorique du coefficient de skewness pour une loi
normale) et positifs dans la majorité des cas : les distributions sont
étalées vers la droite. Dans ces cas, les variables
dépendantes réagissent plus à un choc positif qu'à
un choc négatif. En conséquence, les séries ne suivent pas
une loi normale.
3.3. Interprétation des résultats et
implications de politique économique
3.3.1. Interprétation des résultats
Globalement, le modèle à correction d'erreur
utilisé pour évaluer la contribution du secteur agricole sur la
croissance économique dans les pays de l'UEMOA sur la période
1970-2007 laisses voir que l'agriculture a un impact positif significatif sur
la croissance économique à
49
court terme. A long terme, cet impact est plus
élevé dans la majorité des cas. Cependant, bien
qu'étant plus élevé à long terme au Mali, cet
impact est non significatif et au Niger il est négatif à long
terme.
Ces premiers résultats confirment le consensus le plus
large selon lequel la croissance agricole est la clé de l'expansion de
l'ensemble de l'économie des pays en développement. Le secteur
agricole joue ainsi un rôle de secteur en amont dans l'économie de
ces pays. L'effet d'entraînement du secteur agricole tel que le
prédisait LEWIS a donc été observé. Ces
résultats s'expliquent par le fait que la plus part des économies
de l'UEMOA sont tributaires de leurs exportations agricoles comme l'a
souligné la FAO. La structure des exportations des pays de l'UEMOA a
montré que les exportations agricoles occupent une part importante dans
leurs exportations totales. Cependant, beaucoup d'efforts restent encore
à faire car dans beaucoup de pays, le PIB agricole évolue
à la baisse alors que de façon caractéristique, on atteint
des taux de croissance élevés quand l'agriculture se
développe rapidement. Selon Mellor (2000), la raison en est que les
ressources utilisées pour la croissance agricole n'entrent que
marginalement en concurrence avec celles des autres secteurs. Cette acception
de l'auteur est confirmée par le tableau 7 du présent document
relatif à l'utilisation des crédits déclarée
à la centrale des risques). Ainsi, Ajoute-t-il, une croissance agricole
rapide tend à s'ajouter à la croissance des autres secteurs,
ainsi qu'à stimuler la croissance du secteur non-échangeable
à excédent de main d'oeuvre. L'impact positif non significatif de
l'agriculture sur la croissance économique au Mali peut trouver son
explication dans la structure de ces exportations (confère tableau 4
à l'annexe) qui laisse voir que ses exportations agricoles ne valent
seulement que 8% contre 76% pour les métaux précieux. Pour le cas
du Niger, il est influencé par le climat comme tous les pays
sahéliens. Il faut souligner que la sécheresse est plus
sévère dans ce pays que dans les autres ; ce qui annihile les
efforts de financements réalisés en faveur de ce
secteur14. Son agriculture souffre donc du manque d'eau et est
essentiellement tournée vers la production des cultures vivrières
(environ 93% des cultures) destinées plus à la consommation
familiale.
L'influence négative des autres secteurs sur le secteur
agricole obtenue dans l'estimation du deuxième modèle prouve que
ces secteurs profitent beaucoup du secteur agricole mais qu'en retour,
l'agriculture ne bénéficie pratiquement pas du
développement de ces secteurs. Le vide laissé par le
départ de la main d'oeuvre vers le secteur industriel et surtout vers le
secteur
14 Le Niger est l'un des rares pays de l'UEMOA qui
respecte la déclaration de Maputo (2003) qui exige que chaque pays
consente au mois 10% de son budget d'investissement à l'agriculture.
50
informel à travers le phénomène de
l'exode rural qui s'accentue ces dernières années, n'est souvent
pas compensé et ce secteur agricole ne profite pas de l'utilisation des
matières premières qu'elle fourni aux autres secteurs. Il se pose
alors un problème de complémentarité entre les secteurs
économiques ou de l'échange intersectoriel. L'agriculture est
faiblement mécanisée et les produits primaires sont
généralement exportés à l'état brut sans
être transformés.
3.3.2. Implications de politiques économique
Comment concevoir un développement agricole efficient
et efficace ? Les priorités doivent varier en fonction des situations
spécifiques des pays. Il n'y a pas de solution de type
prêt-à-porter identique pour tous, mais on peut formuler ici
quelques suggestions en fonction des résultats obtenus et qui vont
permettre fortifier la place du secteur agricole dans la croissance
économique.
En effet, la forte relation positive qui est établie
entre l'agriculture et la croissance économique nécessite que des
actions soit menées en faveur du développement du secteur
agricole. Pour ce faire, il faudra aider les exploitants à
améliorer leur productivité. Ceci exige donc le renforcement de
leurs capacités par des formations techniques dans le domaine agricoles.
Cela va permettre à la main d'oeuvre agricole qui reste dans le secteur
après qu'une grande partie soit drainée par les autres secteurs,
notamment le secteur industriel, à maintenir une production
élevée.
L'inexistence d'industries de transformation
appropriées et compétitives pour développer ce secteur
dans la plupart des pays constitue un frein pour son développement. Les
gouvernants devraient donc se pencher sur cette question, car la
compétitivité des produits sur le marché mondial
nécessite parfois leur transformation. Par ailleurs, pour inciter les
agriculteurs à produire davantage, il faudra prévoir la
construction de suffisamment de routes praticables pour acheminer leurs
récoltes au marché étant donné que la valeur
ajoutée de ce secteur dépend de ses exportations.
Par ailleurs, il est important de mettre en place là
où on le peut des systèmes d'irrigation et rendre fonctionnel les
systèmes déjà existants surtout dans les pays
frappés par de grandes sécheresses à l'instar du Niger.
51
CONCLUSION GENERALE
La place prépondérante de l'agriculture dans
l'économie des pays de l'UEMOA exige des études approfondies sur
ses relations avec les autres secteurs économiques, nécessaires
pour une croissance économique durable.
La présente étude s'est inscrite dans cette
dynamique et a eu pour but de quantifier les relations entre le secteur
agricole, le P113 et les autres secteurs dans les pays de l'UEMOA sur la
période 1970-2007. Spécifiquement, elle s'est proposé
d'analyser, d'une part, la contribution de l'agriculture à la croissance
du P113 et, d'autre part, l'influence de la croissance du P113 ainsi que celle
des secteurs industriels et des services sur le secteur agricole.
Deux hypothèses ont guidé la recherche. La
première stipulait que la croissance du secteur agricole entraîne
celle du P113 et la seconde stipulait que l'accroissement du P113 et celui des
secteurs industriel et des services ont un effet négatif sur le secteur
agricole dans les pays de l'UEMOA.
Une analyse de la situation de l'agriculture dans l'Afrique
subsaharienne et spécialement, dans les pays de l'UEMOA a montré
que l'agriculture est confrontée à certaines difficultés
telles que les conditions climatiques, l'instabilité des cours mondiaux
qui entraîne celle des exportations, l'inexistence ou le mauvais
état des infrastructures routières, etc. qu'il faille
surmonter.
Pour vérifier les hypothèses de l'étude,
l'estimation par modèle à correction d'erreur (MCE) à
été utilisée. Les estimations effectuées ont
montré que l'agriculture a un impact positif significatif à court
et à long terme sur la croissance économique. Ce résultat
valide ainsi la première hypothèse. Par ailleurs, des
résultats mitigés ont été trouvés dans la
vérification de la seconde hypothèse : alors que la croissance du
P113 agit positivement sur l'agriculture, celle des secteurs industriel et des
services ont quasiment une influence négative sur le
développement de ce secteur agricole.
A côté des potentialités que l'agriculture
regorge, il ya des contraintes d'ordre national, technique, financier,
économique, organisationnel, etc. qui entravent le développement
du secteur. Les pluies sont rares, irrégulières et mal reparties
et les sols sont pauvres et impropres à la culture. Les producteurs sont
en grande majorité analphabètes avec un faible niveau
52
d'efficacité et dépourvus de moyens
adéquats pour une modernisation des systèmes de production.
Généralement l'agriculture est faiblement mécanisée
et les fertilisants sont sous utilisés dans le processus de production.
La déficience des infrastructures routières empêche la
valorisation des produits agricoles et entrave leur commercialisation. Ces
réalités appellent à plus d'effort de la part des
décideurs en vue de promouvoir le développement du secteur
agricole et ipso facto, la croissance économique durable.
Bien que l'objectif visé soit atteint, ce travail
constitue une recherche préliminaire qui sert de point de repère
pour les recherches futures plus approfondies. Dans le prolongement de ce
travail, d'autres questions importantes qui pourraient servir de recherche
seraient par exemple l'efficacité des intrants agricoles ou l'impact des
investissements agricoles sur le niveau de vie des populations.
53
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57
ANNEXES
Annexe 1 : Répartition du PIB (en millions de dollars us)
par secteur dans les pays de l'UEMOA de 2000 à 2008
PAYS
|
COMPOSANT
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Bénin
|
PIB
|
2359,124
|
2499,268
|
2807,652
|
3557,225
|
4050,864
|
4358,007
|
4705,08
|
5511,878
|
6642,999
|
Agriculture
|
34,9%
|
34,5%
|
33,8%
|
32,1%
|
32,3%
|
32,3%
|
32,4%
|
31,4%
|
32,5%
|
Industrie
|
12,9%
|
13,3%
|
13,6%
|
13,7%
|
13,3%
|
13,3%
|
13,0%
|
13,0%
|
12,6%
|
Services
|
44,6%
|
44,5%
|
44,6%
|
46,1%
|
45,9%
|
46,0%
|
46,3%
|
47,2%
|
46,7%
|
Burkina Faso
|
PIB
|
2617,082
|
2791,542
|
3238,527
|
4324,903
|
5028,985
|
5426,181
|
5770,831
|
6756,541
|
7949,051
|
Agriculture
|
30,9%
|
36,3%
|
32,9%
|
32,9%
|
31,0%
|
33,0%
|
32,0%
|
29,1%
|
28,9%
|
Industrie
|
20,0%
|
15,7%
|
19,7%
|
20,4%
|
19,6%
|
18,5%
|
18,9%
|
21,7%
|
21,9%
|
Services
|
43,9%
|
42,1%
|
40,5%
|
39,9%
|
41,4%
|
40,8%
|
41,3%
|
41,0%
|
41,3%
|
Côte d'Ivoire
|
PIB
|
10681,54
|
10735,45
|
11493,88
|
13737,6
|
15701,38
|
16353,97
|
17369,04
|
19788,98
|
23406,21
|
Agriculture
|
23,8%
|
24,3%
|
25,7%
|
25,5%
|
22,9%
|
22,8%
|
22,9%
|
23,9%
|
23,2%
|
Industrie
|
26,3%
|
23,7%
|
22,9%
|
21,7%
|
22,7%
|
25,9%
|
25,9%
|
25,3%
|
25,7%
|
Services
|
45,9%
|
41,5%
|
41,0%
|
42,0%
|
41,7%
|
41,4%
|
41,7%
|
41,2%
|
41,5%
|
Guinée-Bissau
|
PIB
|
215,474
|
198,9887
|
203,6142
|
238,9249
|
269,8847
|
301,112
|
307,5377
|
357,2123
|
404,4169
|
Agriculture
|
57,4%
|
55,1%
|
56,4%
|
56,1%
|
58,9%
|
59,3%
|
57,5%
|
58,6%
|
58,4%
|
Industrie
|
12,0%
|
12,5%
|
12,9%
|
12,6%
|
11,7%
|
11,5%
|
12,4%
|
11,9%
|
11,9%
|
Services
|
28,2%
|
30,7%
|
29,1%
|
29,4%
|
27,8%
|
27,6%
|
28,8%
|
28,1%
|
28,2%
|
Mali
|
PIB
|
2655,439
|
3017,629
|
3189,056
|
4221,53
|
4982,27
|
5486,319
|
6122,647
|
7145,363
|
8599,358
|
Agriculture
|
33,5%
|
35,0%
|
29,9%
|
35,3%
|
34,2%
|
34,6%
|
33,2%
|
32,6%
|
33,8%
|
Industrie
|
19,3%
|
21,5%
|
25,4%
|
20,1%
|
21,6%
|
22,2%
|
22,0%
|
20,4%
|
18,3%
|
Services
|
39,6%
|
35,8%
|
35,7%
|
35,7%
|
34,8%
|
35,6%
|
35,7%
|
37,3%
|
37,6%
|
Niger
|
PIB
|
1666,176
|
1813,61
|
2065,358
|
2639,892
|
2897,006
|
3369,007
|
3646,726
|
4246,875
|
5210,073
|
Agriculture
|
36,7%
|
40,9%
|
41,9%
|
44,1%
|
40,2%
|
42,5%
|
42,9%
|
40,8%
|
43,3%
|
Industrie
|
12,5%
|
12,0%
|
11,5%
|
11,5%
|
11,9%
|
11,0%
|
11,3%
|
13,8%
|
13,3%
|
Services
|
45,6%
|
41,3%
|
39,8%
|
38,7%
|
41,1%
|
39,8%
|
39,4%
|
39,1%
|
37,7%
|
Sénégal
|
PIB
|
4679,605
|
4877,602
|
5333,862
|
6859,594
|
8031,344
|
8707,815
|
9358,335
|
11283,38
|
13287,5
|
Agriculture
|
16,9%
|
16,3%
|
13,6%
|
15,1%
|
13,7%
|
14,6%
|
13,0%
|
11,8%
|
13,1%
|
Industrie
|
20,5%
|
21,7%
|
22,3%
|
21,4%
|
21,7%
|
20,5%
|
20,1%
|
20,3%
|
20,3%
|
Services
|
50,8%
|
50,3%
|
51,8%
|
51,3%
|
52,1%
|
51,8%
|
53,4%
|
54,2%
|
53,1%
|
Togo
|
PIB
|
1294,136
|
1332,204
|
1472,404
|
1673,507
|
1935,432
|
2081,565
|
2197,207
|
2540,842
|
2877,338
|
Agriculture
|
34,9%
|
37,5%
|
38,0%
|
35,8%
|
36,3%
|
39,8%
|
37,6%
|
38,5%
|
38,6%
|
Industrie
|
18,2%
|
17,1%
|
18,1%
|
18,4%
|
17,2%
|
17,5%
|
16,3%
|
17,4%
|
17,1%
|
Services
|
39,5%
|
37,7%
|
36,4%
|
37,5%
|
37,8%
|
35,0%
|
38,1%
|
37,1%
|
36,7%
|
UEMOA
|
PIB
|
26168,57
|
27266,3
|
29804,35
|
37253,18
|
42897,17
|
46083,98
|
49477,41
|
57631,07
|
68376,95
|
Agriculture
|
33,6%
|
35,0%
|
34,0%
|
34,6%
|
33,7%
|
34,9%
|
33,9%
|
33,3%
|
34,0%
|
Industrie
|
17,7%
|
17,2%
|
18,3%
|
17,5%
|
17,5%
|
17,5%
|
17,5%
|
18,0%
|
17,6%
|
Services
|
40,9%
|
39,6%
|
38,9%
|
39,1%
|
39,1%
|
38,8%
|
39,5%
|
39,5%
|
39,3%
|
Source : CNUCED
58
Annexe 2 : Tableau de répartition des principales cultures
d'exportation (en milliers de tonnes) par produit dans l'UEMOA
Arachides
|
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Moyenne
2000-2005
|
Pourcentage
|
Bénin
|
100,9
|
121,2
|
125,4
|
146,2
|
164,7
|
141,0
|
133,2
|
10,2%
|
Burkina-Faso
|
282,8
|
169,1
|
301,1
|
323,6
|
368,9
|
379,9
|
304,2
|
23,4%
|
Mali
|
158,4
|
-
|
174,6
|
120,8
|
290,0
|
212,0
|
159,3
|
12,2%
|
Niger
|
103,7
|
113,2
|
82,0
|
153,7
|
196,9
|
144,2
|
132,3
|
10,2%
|
Sénégal
|
1014,2
|
-
|
943,8
|
265,4
|
440,7
|
572,6
|
539,5
|
41,4%
|
Togo
|
26,0
|
33,0
|
35,7
|
38,2
|
36,2
|
36,5
|
34,3
|
2,6%
|
UEMOA
|
1686,0
|
436,5
|
1662,6
|
1047,9
|
1497,4
|
1486,2
|
1302,8
|
100,0%
|
Café
|
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Moyenne
2000-2005
|
Pourcentage
|
Côte d'Ivoire
|
379,10
|
301,10
|
182,00
|
136,60
|
154,10
|
154,10
|
192,15
|
95,1%
|
Togo
|
15,20
|
16,90
|
17,80
|
3,80
|
5,30
|
4,80
|
9,83
|
4,9%
|
UEMOA
|
394,30
|
318,00
|
199,80
|
140,40
|
159,40
|
158,90
|
201,98
|
100,0%
|
Cacao
|
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Moyenne
2000-2005
|
Pourcentage
|
Côte d'Ivoire
|
1412,40
|
1212,40
|
1264,70
|
1336,40
|
1406,20
|
1419,30
|
1341,90
|
99,5%
|
Togo
|
6,60
|
10,20
|
7,50
|
7,60
|
4,90
|
5,40
|
7,03
|
0,5%
|
UEMOA
|
1419,00
|
1222,60
|
1272,20
|
1344,00
|
1411,10
|
1424,70
|
1348,93
|
100,0%
|
Coton
|
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Moyenne
2000-2005
|
Pourcentage
|
Bénin
|
362,20
|
336,60
|
416,40
|
337,30
|
330,00
|
348,80
|
355,22
|
19,8%
|
Burkina-Faso
|
270,00
|
275,80
|
378,50
|
409,10
|
461,10
|
563,00
|
392,92
|
21,9%
|
Côte d'Ivoire
|
398,70
|
287,00
|
393,00
|
396,10
|
300,00
|
344,00
|
353,13
|
19,6%
|
Mali
|
459,10
|
242,80
|
570,90
|
439,80
|
608,70
|
620,70
|
490,33
|
27,3%
|
Niger
|
3,30
|
2,40
|
2,70
|
8,30
|
8,40
|
10,00
|
5,85
|
0,3%
|
Sénégal
|
14,60
|
20,40
|
35,70
|
40,10
|
55,00
|
50,00
|
35,97
|
2,0%
|
Togo
|
117,40
|
168,30
|
186,60
|
164,10
|
175,00
|
175,00
|
164,40
|
9,1%
|
UEMOA
|
1625,30
|
1333,30
|
1983,80
|
1794,80
|
1938,20
|
2111,50
|
1797,82
|
100,0%
|
Source : compilation de l'auteur (donnée de la BCEAO,
2005)
59
Annexe 3 : Evolution comparée des principales
cultures vivrières et des cultures d'exportation par année pour
chaque pays
Bénin Burkina-Faso Côte d'Ivoire
Sénégal
Mali Niger
Togo
3500,0
3000,0
2500,0
2000,0
1500,0
1000,0
500,0
0,0
Cultures vivrières Cultures
d'exportation
2500,0
2000,0
1500,0
1000,0
500,0
0,0
Cultures vivrières Cultures
d'exportation
4000,0
3000,0
2000,0
1000,0
0,0
Cultures vivrières Cultures d'exportation
4000,0
3000,0
2000,0
1000,0
0,0
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Cultures vivrières Cultures d'exportation
|
|
|
|
9000,0
|
4000,0
|
|
10000,0
|
8000,0
|
7000,0
|
3000,0 2000,0 1000,0 0,0
Cultures vivrières
|
Cultures d'exportation
|
8000,0 6000,0 4000,0 2000,0
0,0
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Cultures vivrières Cultures
d'exportation
|
6000,0 5000,0 4000,0 3000,0 2000,0 1000,0
|
0,0
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Cultures vivrières Cultures
d'exportation
|
Source : auteur
Annexe 4 : Structure des exportations agricoles dans quelques
pays de l'UEMOA
Burkina-Faso (valeur en milliards de F CFA)
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Valeurs
|
%
|
Valeurs
|
%
|
Valeurs
|
%
|
Valeurs
|
%
|
Coton
|
97,2
|
50,86
|
119,9
|
58,63
|
163,2
|
60,04
|
146,9
|
54,07
|
Animaux vivants
|
34,9
|
18,26
|
23,2
|
11,34
|
27
|
9,93
|
36,3
|
13,36
|
Cuirs et peaux
|
18
|
9,42
|
18,6
|
9,10
|
22,6
|
8,31
|
22,9
|
8,43
|
Oléagineux
|
13,1
|
6,86
|
14,7
|
7,19
|
19,5
|
7,17
|
22,1
|
8,13
|
Or non monétaire
|
4,7
|
2,46
|
5,2
|
2,54
|
7
|
2,58
|
9,5
|
3,50
|
Fruits, légumes et céréales
|
2,5
|
1,31
|
1,3
|
0,64
|
1,5
|
0,55
|
1,7
|
0,63
|
Autres
|
20,7
|
10,83
|
21,6
|
10,56
|
31
|
11,41
|
32,3
|
11,89
|
Total
|
191,1
|
100,00
|
204,5
|
100,00
|
271,8
|
100,00
|
271,7
|
100,00
|
Source : Gouvernement du Burkina Faso, septembre 2007
Côte d'Ivoire (valeurs en millions de F
CFA)
|
2002
|
2003
|
2004
|
Exportations
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Produits agricoles
|
1 408 449,40
|
81,36
|
1 176 158,80
|
67,15
|
908 252,80
|
53,13
|
Matières premières
|
74 049,90
|
4,28
|
88 504,10
|
5,05
|
59 091,30
|
3,46
|
Produits manufacturés
|
410,20
|
0,02
|
1 122,90
|
0,06
|
783,70
|
0,05
|
Autres produits industriels
|
248 306,00
|
14,34
|
485 678,00
|
27,73
|
741 322,20
|
43,37
|
Total
|
1 731 215,50
|
100,00
|
1 751 463,80
|
100,00
|
1 709 450,00
|
100,00
|
Source : Compilation de l'auteur
Mali (données en pourcentage)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Coton
|
24,2
|
17,4
|
14,9
|
9,8
|
8,1
|
Or non monétaire
|
61,7
|
72,7
|
69,4
|
69
|
76,3
|
Animaux vivants
|
4,8
|
3,7
|
5,1
|
5,6
|
5
|
Autres
|
9,3
|
6,2
|
10,6
|
15,6
|
10,6
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : BCEAO, 2007
Niger (données en pourcentage)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Uranium
|
2,10
|
2,00
|
2,40
|
1,70
|
2,30
|
Or
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Produits d'élevage
|
23,40
|
30,80
|
27,10
|
33,30
|
46,20
|
Produits de l'agriculture
|
59,40
|
56,10
|
57,50
|
56,20
|
48,00
|
Autres produits
|
15,10
|
11,10
|
13,00
|
8,80
|
3,50
|
Total
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
Source : INS, 2010
Togo (données en pourcentage)
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Produits agricoles
|
43
|
29
|
39
|
33
|
36
|
Cacao
|
3
|
3
|
4
|
3
|
7
|
Autres produits alimentaires
|
17
|
16
|
20
|
13
|
17
|
Coton
|
23
|
10
|
15
|
17
|
12
|
Phosphate de calcium
|
24
|
20
|
17
|
9
|
11
|
Fer et acier
|
4
|
9
|
8
|
7
|
10
|
Ciments
|
13
|
28
|
25
|
28
|
28
|
Machines et matériel de transport
|
5
|
2
|
2
|
13
|
1
|
Autres
|
11
|
12
|
9
|
10
|
14
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Estimations de l'auteur (à partir du graphique
I.1 du document WT/TPR/S/166, p.7)
61
Annexe 5 : Tests de stationnarité
PAYS
|
VARIA- BLES
|
Tests en niveau
|
Tests en différence
|
Décision
|
première
|
Seconde
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Burkin a Faso
|
LK
|
-1.284054
(-3.540328)
|
-2.990463
(-3.536601)
|
-2.837915
(-3.544284)
|
-6.419107*
(-3.540328)
|
|
|
LK est I(1)
|
LPIBAGR
|
-2.159988
(-3.540328)
|
-2.355972
(-3.536601)
|
-5.498985*
(-2.948404)
|
-8.811114*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBAGR est I(1)
|
LPIBIND
|
-0.380741
(-3.540328)
|
-0.846625
(-3.536601)
|
-4.730885*
(-3.544284)
|
-9.179390*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIND est I(1)
|
LPIBRH
|
-0.849609
(-3.540328)
|
-1.212091
(-3.536601)
|
-6.425600*
(-3.544284)
|
-7.733439*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIRH est I(1)
|
LPIBSER
|
-1.759846
(-3.540328)
|
-1.916384
(-3.536601)
|
-3.520455
(-3.544284)
|
-6.409837*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBSER est I(1)
|
Bénin
|
LK
|
-2.832776
(-3.540328)
|
-2.364303
(-3.536601)
|
-1.892815
(-3.544284)
|
-2.642827
(-3.540328)
|
-5.318988*
(-3.548490)
|
-8.905842*
(-3.544284)
|
LK est I(2)
|
LPIBAGR
|
-3.109168
(-3.540328)
|
-2.970046
(-3.536601)
|
-4.573956*
(-3.544284)
|
-6.261691*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBAGR est I(1)
|
LPIBIND
|
-3.048784
(-3.540328)
|
-3.227246
(-3.536601)
|
-4.395197*
(-3.544284)
|
-6.548269*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIND est I(1)
|
LPIBRH
|
-2.391268
(-3.540328)
|
-2.889574
(-3.536601)
|
-4.275241*
(-3.544284)
|
-7.048780*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIRH est I(1)
|
LPIBSER
|
-3.688178
(-3.540328)
|
-3.344535
(-3.536601)
|
-4.497050*
(-3.544284)
|
-6.448710*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBSER est I(1)
|
Côte d'Ivoire
|
LK
|
-3.068268
(-3.540328)
|
-1.692413
(-3.536601)
|
-1.656286
(-3.544284)
|
-1.761754
(-3.540328)
|
-3.908947*
(-3.548490)
|
-5.505319*
(-3.544284)
|
LK est I(2)
|
LPIBAGR
|
-1.700301
(-3.540328)
|
-1.989242
(-3.536601)
|
-4.048819*
(-3.544284)
|
-7.312614*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBAGR est I(1)
|
LPIBIND
|
-2.906821
(-3.540328)
|
-3.012139
(-3.536601)
|
-4.463401*
(-3.544284)
|
-5.835232*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIND est I(1)
|
LPIBRH
|
-2.218645
(-3.540328)
|
-2.257771
(-3.536601)
|
-4.479372*
(-3.544284)
|
-4.711955*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIRH est I(1)
|
LPIBSER
|
-2.285411
(-3.540328)
|
-2.220103
(-3.536601)
|
-6.053770*
(-3.544284)
|
-6.134443*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBSER est I(1)
|
Mali
|
LK
|
-1.754410
(-3.540328)
|
-1.099988
(-3.536601)
|
-3.400143
(-3.544284)
|
-5.132386*
(-3.540328)
|
|
|
LK est I(1)
|
LPIBAGR
|
-2.695411
(-3.540328)
|
-2.865222
(-3.536601)
|
-5.035903*
(-3.544284)
|
-6.618637*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBAGR est I(1)
|
LPIBIND
|
-2.397197
(-3.540328)
|
-3.367316
(-3.536601)
|
-4.706440*
(-3.544284)
|
-6.727455*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIND est I(1)
|
LPIBRH
|
-2.909446
(-3.540328)
|
-3.089329
(-3.536601)
|
-6.351792*
(-3.544284)
|
-7.488876*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIRH est I(1)
|
LPIBSER
|
-4.209657*
(-3.540328)
|
-4.510885
(-3.536601)
|
-6.431963*
(-3.544284)
|
-7.713445*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBSER est I(0)
|
|
LK
|
-3.561205*
(-3.540328)
|
-1.812645
(-3.536601)
|
-2.044825
(-3.544284)
|
-1.671938
(-3.540328)
|
|
|
LK est I(0)
|
LPIBAGR
|
-3.916918*
(-3.540328)
|
-3.119212
(-3.536601)
|
-6.156922*
(-3.544284)
|
-8.307219*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBAGR est I(0)
|
62
Niger
|
LPIBIND
|
-1.925615
(-3.540328)
|
-2.232991
(-3.536601)
|
-3.110896
(-3.544284)
|
-5.940419*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIND est I(1)
|
LPIBRH
|
-1.666129
(-3.540328)
|
-1.473159
(-3.536601)
|
-4.518884*
(-3.544284)
|
-6.129250*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIRH est I(1)
|
LPIBSER
|
-2.752048
(-3.540328)
|
-2.768026
(-3.536601)
|
-4.827803*
(-3.544284)
|
-6.066536*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBSER est I(1)
|
|
|
-0.719611
|
-0.310634
|
-1.823024
|
-1.407041
|
-5.280931*
|
-7.788633*
|
|
|
LK
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-3.544284)
|
(-4.234972)
|
(-3.548490)
|
(-3.544284)
|
LK est I(2)
|
|
|
-3.702585*
|
-5.311755*
|
-5.944702*
|
-11.37968*
|
|
|
|
|
LPIBAGR
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-3.544284)
|
(-3.540328)
|
|
|
LPIBAGR est I(0)
|
|
|
-2.909031
|
-3.730700*
|
-5.108489*
|
-8.248725*
|
|
|
|
|
LPIBIND
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-3.544284)
|
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIND est I(0)
|
Sénégal
|
LPIBRH
|
-1.576950
(-3.540328)
|
-1.847043
(-3.536601)
|
-6.723055*
(-3.544284)
|
-7.847096*
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIRH est I(1)
|
|
|
-0.566639
|
-0.042352
|
-5.937780*
|
-7.155972*
|
|
|
|
|
LPIBSER
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-3.544284)
|
(-3.540328)
|
|
|
LPIBSER est I(1)
|
|
|
-3.458039
|
-2.067812
|
-2.072018
|
-2.050301
|
-3.540190
|
-4.359007*
|
|
|
LK
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-2.948404)
|
(-3.540328)
|
(-3.548490)
|
(-3.544284)
|
LK est I(2)
|
|
|
-4.017421*
|
-3.495937
|
-4.884797*
|
-6.141382*
|
|
|
|
|
LPIBAGR
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-2.948404)
|
(-3.540328)
|
|
|
LPIBAGR est I(0)
|
|
|
-4.257027*
|
-4.079894*
|
-5.744414*
|
-8.181287*
|
|
|
|
|
LPIBIND
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-2.948404)
|
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIND est I(0)
|
|
|
-3.771934*
|
-3.161175
|
-4.344511*
|
-5.400451*
|
|
|
|
Togo
|
LPIBRH
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-2.948404)
|
(-3.540328)
|
|
|
LPIBIRH est I(0)
|
|
|
-2.357694
|
-2.758901
|
-4.884728*
|
-7.420765*
|
|
|
|
|
LPIBSER
|
(-3.540328)
|
(-3.536601)
|
(-2.948404)
|
(-3.540328)
|
|
|
LPIBSER est I(1)
|
Note : (*) indique le rejet de l'hypothèse nulle
à 5%. Les nombres entre parenthèses correspondent aux valeurs
critiques à 5%.
|
63
Annexe 6 : Résultats des tests de cointégration par
pays
Burkina-Faso
Sample (adjusted): 1972 2007
|
|
|
Included observations: 36 afteradjustments
|
|
|
Trend assumption: No deterministic trend
|
|
|
Series: LPIBRH LK LPIBAGR LPIBIND LPIBSER
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
Hypothesized Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None * 0.835768 114.2468
|
60.06141
|
0.0000
|
Atmost 1 * 0.479036 49.21362
|
40.17493
|
0.0048
|
Atmost 2 * 0.341056 25.73897
|
24.27596
|
0.0325
|
Atmost 3 0.194977 10.72280
|
12.32090
|
0.0913
|
Atmost 4 0.077779 2.914942
|
4.129906
|
0.1038
|
Trace test indicates 3 cointegratingeqn(s) at the 0.05 level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
Bénin
Sample (adjusted): 1972 2007
|
|
|
Included observations: 36 afteradjustments
|
|
|
Trend assumption: No deterministic trend
|
|
|
Series: LPIBRH LK LPIBAGR LPIBIND LPIBSER
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
Hypothesized Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None * 0.718531 124.2036
|
60.06141
|
0.0000
|
Atmost 1 * 0.664345 78.56521
|
40.17493
|
0.0000
|
Atmost 2 * 0.468052 39.26508
|
24.27596
|
0.0003
|
Atmost 3 * 0.346013 16.54151
|
12.32090
|
0.0093
|
Atmost 4 0.034220 1.253488
|
4.129906
|
0.3069
|
Trace test indicates 4 cointegratingeqn(s) at the 0.05 level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
64
Côte d'Ivoire
Sample (adjusted): 1972 2007
|
|
|
Included observations: 36 afteradjustments
|
|
|
Trend assumption: No deterministic trend
|
|
|
Series: LPIBRH LK LPIBAGR LPIBIND LPIBSER
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
Hypothesized Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None * 0.613605 75.64729
|
60.06141
|
0.0014
|
Atmost 1 * 0.455861 41.41504
|
40.17493
|
0.0373
|
Atmost 2 0.266511 19.50724
|
24.27596
|
0.1777
|
Atmost 3 0.193322 8.349302
|
12.32090
|
0.2108
|
Atmost 4 0.016949 0.615398
|
4.129906
|
0.4938
|
Trace test indicates 2 cointegratingeqn(s) at the 0.05 level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
Mali
Sample (adjusted): 1972 2007
|
|
|
Included observations: 36 afteradjustments
|
|
|
Trend assumption: No deterministic trend
|
|
|
Series: LPIBRH LK LPIBAGR LPIBIND LPIBSER
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
Hypothesized Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None * 0.653380 90.10681
|
60.06141
|
0.0000
|
Atmost 1 * 0.509112 51.96386
|
40.17493
|
0.0022
|
Atmost 2 * 0.291504 26.34843
|
24.27596
|
0.0270
|
Atmost 3 * 0.253276 13.94245
|
12.32090
|
0.0265
|
Atmost 4 0.090837 3.428302
|
4.129906
|
0.0760
|
Trace test indicates 4 cointegratingeqn(s) at the 0.05 level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
Niger
Sample (adjusted): 1972 2007
|
|
|
Included observations: 36 afteradjustments
|
|
|
Trend assumption: No deterministic trend
|
|
|
Series: LPIBRH LK LPIBAGR LPIBIND LPIBSER
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
Hypothesized Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None * 0.649552 95.86880
|
60.06141
|
0.0000
|
Atmost 1 * 0.582094 58.12122
|
40.17493
|
0.0003
|
Atmost 2 * 0.361656 26.71130
|
24.27596
|
0.0242
|
Atmost 3 0.231638 10.55167
|
12.32090
|
0.0972
|
Atmost 4 0.029173 1.065862
|
4.129906
|
0.3509
|
Trace test indicates 3 cointegratingeqn(s) at the 0.05 level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
Sénégal
65
Sample (adjusted): 1972 2007
|
|
|
Included observations: 36 afteradjustments
|
|
|
Trend assumption: No deterministic trend
|
|
|
Series: LPIBRH LK LPIBAGR LPIBIND LPIBSER
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
Hypothesized Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None * 0.534845 67.19611
|
60.06141
|
0.0111
|
Atmost 1 0.438774 39.64227
|
40.17493
|
0.0565
|
Atmost 2 0.257606 18.84751
|
24.27596
|
0.2076
|
Atmost 3 0.179840 8.123989
|
12.32090
|
0.2272
|
Atmost 4 0.027038 0.986765
|
4.129906
|
0.3718
|
Trace test indicates 1 cointegratingeqn(s) at the 0.05 level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
Togo
66
Sample (adjusted): 1972 2007
|
|
|
Included observations: 36 afteradjustments
|
|
|
Trend assumption: No deterministic trend
|
|
|
Series: LPIBRH LK LPIBAGR LPIBIND LPIBSER
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
Hypothesized Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None * 0.532048 66.36833
|
60.06141
|
0.0133
|
Atmost 1 0.445204 39.03034
|
40.17493
|
0.0649
|
Atmost 2 0.312560 17.82078
|
24.27596
|
0.2616
|
Atmost 3 0.096404 4.328690
|
12.32090
|
0.6634
|
Atmost 4 0.018692 0.679267
|
4.129906
|
0.4694
|
Trace test indicates 1 cointegratingeqn(s) at the 0.05 level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
67
Annexe 7 : Résultats de l'estimation du MCE pour le
modèle 1
|
Bénin
|
Burkina- Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Coefficients de court terme
|
D(LK)
|
0.351379
(1.782867)
|
-0.793465
(-3.929095)
|
0.194230
(1.211765)
|
0.596421
(1.457446)
|
0.156396
(0.571849)
|
0.385904
(2.458100)
|
0.219287
(1.183487)
|
D(LPIBAGR)
|
0.378875
(11.22557)
|
0.333509
(5.483945)
|
0.061807
(1.044430)
|
0.341759
(6.309388)
|
0.320267
(6.457426)
|
0.190325
(15.69700)
|
0.283786
(5.304805)
|
D(LPIBIND)
|
0.085605
|
-0.020823
|
0.188561
|
0.107467
|
0.147156
|
0.241008
|
0.268459
|
|
(2.648244)
|
(-0.199271)
|
(3.449053)
|
(2.349319)
|
(2.448801)
|
(9.328978)
|
(6.702161)
|
D(LPIBSER)
|
0.464814
(8.665079)
|
0.513386
(5.532204)
|
0.380643
(3.508460)
|
0.192521
(2.530132)
|
0.374958
(6.394521)
|
0.542995
(16.94858)
|
0.175846
(4.140815)
|
Coefficients de long terme
|
LPIBRH(-1)
|
-0.338346
(-2.243412)
|
-0.338346
(-2.243412)
|
-0.473134
(-3.241470)
|
-0.132239
(-1.318283)
|
-0.089185
(-0.843924)
|
-0.562883
(-3.655985)
|
-0.319382
(-2.493225)
|
LK(-1)
|
-0.016234
(-0.346308)
|
-0.016234
(-0.346308)
|
-0.056046
(-1.603143)
|
-0.006490
(-0.092044)
|
-0.059199
(-1.336981)
|
0.066858
(1.736729)
|
0.013860
(0.461996)
|
LPIBAGR(-1)
|
0.136485
|
0.136485
|
0.029037
|
0.058698
|
-0.010596
|
0.100070
|
0.172525
|
|
(1.972585)
|
(1.972585)
|
(0.508812)
|
(1.201520)
|
(-0.148394)
|
(2.904766)
|
(2.452923)
|
LPIBIND(-1)
|
-0.013418
|
-0.013418
|
0.079135
|
0.067998
|
0.001297
|
0.129111
|
0.119736
|
|
(-0.285899)
|
(-0.285899)
|
(1.249402)
|
(1.456682)
|
(0.043655)
|
(3.327816)
|
(1.706857)
|
LPIBSER(-1)
|
0.201658
(2.743660)
|
0.201658
(2.743660)
|
0.314985
(2.149960)
|
-0.004696
(-0.045308)
|
0.065645
(1.093325)
|
0.315054
(3.214811)
|
-0.021436
(-0.457448)
|
|
0.30555
|
0.30555
|
0.886281
|
0.195209
|
0.522898
|
0.212540
|
0.563883
|
C
|
(2.552726)
|
(2.552726)
|
(2.246499)
|
(0.511261)
|
(0.810032)
|
(1.498386)
|
(1.145514)
|
R2 Ajusté
|
0.925461
|
0.925461
|
0.761956
|
0.705188
|
0.848583
|
0.985918
|
0.791710
|
F
|
50.66350
|
50.66350
|
13.80359
|
10.56798
|
23.41709
|
281.0537
|
16.20404
|
Prob(F)
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000001
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
DW
|
1.444656
|
1.444656
|
1.930555
|
2.461656
|
2.295209
|
1.854654
|
2.052703
|
Les nombres entre parenthèses correspondent aux t de
student
|
68
Annexe 8 : Résultats de l'estimation du MCE pour le
modèle 2
|
Burkina- Faso
|
Bénin
|
Côte d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Coefficients de court terme
|
|
1.372465
|
-0.492424
|
-0.845980
|
-0.773000
|
-0.887522
|
-1.204144
|
-0.568314
|
D(LK)
|
(2.837829)
|
(-1.004941)
|
(-1.695829)
|
(-0.815080)
|
(-1.371418)
|
(-1.442596)
|
(-1.220319)
|
D(LPIBRH)
|
1.579949
(5.483945)
|
2.173657
(11.22557)
|
0.628283
(1.044430)
|
1.743509
(6.309388)
|
1.895223
(6.457426)
|
4.735268
(15.69700)
|
1.798350
(5.304805)
|
D(LPIBIND)
|
0.098473
(0.434149)
|
-0.194357
(-2.477773)
|
-0.294429
(-1.461989)
|
-0.284310
(-2.862711)
|
-0.486718
(-3.695980)
|
-1.015298
(-5.680096)
|
-0.597145
(-5.069349)
|
D(LPIBSER)
|
-0.775173
(-3.045489)
|
-1.119439
(-8.848868)
|
0.758168
(1.938855)
|
-0.250559
(-1.354559)
|
-0.570066
(-2.882036)
|
-2.616502
(-12.52083)
|
-0.271732
(-2.151529)
|
Coefficients de long terme
|
LPIBAGR(-1)
|
-0.601078
(-3.834508)
|
-0.180443
(-1.038017)
|
-0.470619
(-2.963477)
|
-0.249420
(-2.431486)
|
-0.289329
(-1.757708)
|
-0.548882
(-3.304032)
|
-0.517851
(-3.072746)
|
|
0.486188
|
0.130011
|
-0.074121
|
0.140928
|
-0.046443
|
-0.284953
|
-0.072819
|
LK(-1)
|
(3.599512)
|
(1.185003)
|
(-0.640234)
|
(0.897851)
|
(-0.418939)
|
(-1.462106)
|
(-0.977240)
|
LPIBRH(-1)
|
0.857387
(2.270752)
|
0.508597
(1.334532)
|
-0.326974
(-0.600087)
|
-0.030346
(-0.129864)
|
0.408927
(1.647098)
|
2.547346
(3.180738)
|
0.881234
(2.798390)
|
LPIBIND(-1)
|
0.411840
(1.575990)
|
0.111355
(1.007521)
|
0.029946
(0.144238)
|
-0.082299
(-0.759582)
|
-0.062440
(-0.875892)
|
-0.481721
(-2.290888)
|
-0.286275
(-1.612613)
|
LPIBSER(-1)
|
-0.965367
(-3.624988)
|
-0.433764
(-2.399983)
|
0.708997
(1.456590)
|
0.261254
(1.142657)
|
0.015621
(0.104681)
|
-1.520199
(-3.072381)
|
0.017018
(0.143770)
|
|
1.007239
|
-0.612151
|
0.845608
|
0.475364
|
-0.712109
|
-0.198807
|
-1.071911
|
C
|
(1.670749)
|
(-2.061730)
|
(0.621469)
|
(0.551641)
|
(-0.449742)
|
(-0.270355)
|
(-0.856130)
|
R2 Ajusté
|
0.482993
|
0.835763
|
0.337472
|
0.693870
|
0.757226
|
0.962764
|
0.552260
|
F
|
4.736845
|
21.35501
|
3.037478
|
10.06634
|
13.47621
|
104.4240
|
5.933755
|
Prob(F)
|
0.000776
|
0.000000
|
0.012148
|
0.000001
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000143
|
DW
|
1.973759
|
1.519071
|
2.401058
|
2.227830
|
2.201991
|
1.887867
|
1.638255
|
Les nombres entre parenthèses correspondent aux t de
student
|
Annexe 9 : Tests de spécification sur le MCE
Modèle 1
Bénin
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 3.361666 Prob. F(2,25) 0.0509
Obs*R-squared 7.841650 Prob. Chi-Square(2) 0.0198
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 4.522738 Prob. F(3,30) 0.0099
Obs*R-squared 10.58844 Prob. Chi-Square(3) 0.0142
Test de CUSUM Test de Jarque-Bera
Burkina-Faso
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.859075 Prob. F(2,25) 0.4357
Obs*R-squared 2.379339 Prob. Chi-Square(2) 0.3043
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.196611 Prob. F(3,30) 0.8979
Obs*R-squared 0.655588 Prob. Chi-Square(3) 0.8836
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
69
Côte d'Ivoire
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.300186 Prob. F(2,25) 0.7433
Obs*R-squared 0.867713 Prob. Chi-Square(2) 0.6480
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.101778 Prob. F(3,30) 0.9584
Obs*R-squared 0.342559 Prob. Chi-Square(3) 0.9518
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
Mali
Heteroskedasticity Test: ARCH
|
|
|
|
F-statistic Obs*R-squared
|
0.628485
2.010493
|
Prob. F(3,30)
Prob. Chi-Square(3)
|
0.6023
0.5702
|
|
|
|
|
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
F-statistic Obs*R-squared
|
1.190254
3.216842
|
Prob. F(2,25)
Prob. Chi-Square(2)
|
0.3208
0.2002
|
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
70
Niger
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.469177 Prob. F(2,25) 0.6309
Obs*R-squared 1.338523 Prob. Chi-Square(2) 0.5121
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.309678 Prob. F(3,30) 0.8182
Obs*R-squared 1.021279 Prob. Chi-Square(3) 0.7961
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
Sénégal
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 1.706134 Prob. F(2,25) 0.2020
Obs*R-squared 4.443641 Prob. Chi-Square(2) 0.1084
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.613939 Prob. F(3,30) 0.6113
Obs*R-squared 1.966653 Prob. Chi-Square(3) 0.5794
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
71
Togo
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.124528 Prob. F(2,25) 0.8835
Obs*R-squared 0.364967 Prob. Chi-Square(2) 0.8332
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.255271 Prob. F(3,30) 0.8570
Obs*R-squared 0.846319 Prob. Chi-Square(3) 0.8384
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
Bénin
|
|
Modèle 2
|
|
|
Heteroskedasticity Test: ARCH
|
|
|
|
F-statistic Obs*R-squared
|
4.612835
10.73278
|
Prob. F(3,30)
Prob. Chi-Square(3)
|
0.0091
0.0133
|
|
|
|
|
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
F-statistic Obs*R-squared
|
1.716371
4.467085
|
Prob. F(2,25)
Prob. Chi-Square(2)
|
0.2002
0.1071
|
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
72
Burkina-Faso
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.832781 Prob. F(3,30) 0.4864
Obs*R-squared 2.613784 Prob. Chi-Square(3) 0.4551
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.669567 Prob. F(2,25) 0.5209
Obs*R-squared 1.881152 Prob. Chi-Square(2) 0.3904
Test de CUSUM Test de Jarque-Bera
Côte d'Ivoire
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 1.921315 Prob. F(2,25) 0.1674
Obs*R-squared 4.929416 Prob. Chi-Square(2) 0.0850
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.42376 Prob. F(3,30)
Obs*R-squared 1.382234 Prob. Chi-Square(3)
Test de CUSUM Test de Jarque-Bera
73
Mali
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.454570 Prob. F(2,25) 0.6399
Obs*R-squared 1.298312 Prob. Chi-Square(2) 0.5225
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.056307 Prob. F(3,30) 0.9821
Obs*R-squared 0.190372 Prob. Chi-Square(3) 0.9791
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
Niger
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.369606 Prob. F(2,25) 0.6947
Obs*R-squared 1.062614 Prob. Chi-Square(2) 0.5878
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.605901 Prob. F(3,30) 0.6163
Obs*R-squared 1.942376 Prob. Chi-Square(3) 0.5845
Tests de CUSUM Test de Jarque-Bera
74
Sénégal
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic Obs*R-squared
|
2.457419
6.078889
|
Prob. F(2,25)
Prob. Chi-Square(2)
|
0.1061
0.0479
|
Test de Jarque-Bera
|
|
|
|
|
Heteroskedasticity Test: ARCH
|
|
|
F-statistic Obs*R-squared
|
1.031013
3.177807
|
Prob. F(3,30)
Prob. Chi-Square(3)
|
0.3929
0.3650
|
|
Tests de CUSUM
|
|
|
Togo
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 1.493098 Prob. F(2,25) 0.2440
Obs*R-squared 3.947991 Prob. Chi-Square(2) 0.1389
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.589715 Prob. F(3,30) 0.6265
Obs*R-squared 1.893376 Prob. Chi-Square(3) 0.5948
Tests de CUSUM Test de Jarque Bera
75
|
|