CHAPITRE 4 : RESULTATS
ET DISCUSSIONS
4.1 Vérification des
limites du Domaine de chasse et Reserve de Bombo-Lumene
Lors de nos enquêtes, nous avons découvert que
plusieurs étendues de terre reconnues à la conservation sont
exploitées par les agriculteurs et les fabricants de charbon de bois
l'espace. La prolifération des fermes agro-pastorales autour comme
à l'intérieur du Domaine de Chasse et Reserve de Bombo-Lumene
constitue un problème dans le respect des limites de cette Ap. Pour ce
faire, même l'espace jadis réservé à la zone tampon
entre le DCRBL et l'espace reconnu à la population locale est
déjà transformé en fermes agro-pastorales
gérées par les particuliers.
Répondant à nos questions la population locale
nous a fourni des informations sur cette désaffectation des terres.
Figure n°4 : Opinions sur la violation des
limites naturelles du DCRBL
Il ressort de cette figure que , 68% de la population
enquêtée pense que c'est le Chef traditionnel Mbakana qui serait
l'auteur de la vente de cette zone tampon aux fermiers.
Cela étant , seule la route la nationale n°2 joue
le rôle de zone tampon ;exposant ainsi les espèces animales
sauvages du DCRBL en danger.
De part son objectif, cette zone joue le rôle crucial
de tamponner les pressions anthropiques multiformes qui s'exercent sur les
aires protégées et se présente également comme une
zone écologique complémentaire aux aires protégées.
Cependant, toute espèce faunique qui traverse actuellement la route la
nationale n°1 précitée est directement exposée au
risque de la prédation.
Certes, il nous reviendra ici de nous rappeler de la vision du
MAB ( Man and Biosphere ) qui stipule que pour qu'une aire
protégée remplisse toutes ses fonctions, elle devrait être
constituée de 3 zones concentriques à savoir : une zone
centrale ou noyau dans laquelle se passe une surveillance et une protection
intégrale, une zone tampon tutrice des activités de recherches,
de tourisme, voire même d'éducation environnementale, et enfin une
zone à usages multiples où se fait la promotion des
activités de développement pour la population locale.
Pour ce faire, la distinction nette entre ces zones doit
être définie afin de prévoir les situations des conflits et
d'assurer une gestion efficace de l'aire protégée.
Par la suite, 23% de la population enquêtée dit
que ce sont les autorités politico-administratives qui seraient auteurs
de la vente de cet espace tampon attribué à leurs frères,
amis et connaissances en vue d'y pratiquer les activités
agro-pastorales.
Par contre, 4% de la population enquêtée pense
que ces terrains seraient vendus par consensus avec la population locale. Et
enfin, 5% affirment que certaines personnes useraient du trafic d'influence
pour récupérer par force les terrains de l'Etat. Le cas le plus
vécu est celui des hauts fonctionnaires de la République qui
usent de leur statut social pour s'imposer.
Photo n°3 Ferme IBI-Village érigé
à l'endroit réservé à l'espace tampon
Par ailleurs, les informations recueillies lors de nos
enquêtes, font état d'une superficie de 5000ha retranchée
à la superficie initiale de la DCRBL et octroyée en 1995 au
Centre d'Appui au Développement Intégral de Mbakana (CADIM) afin
d'y développer les activités agro-pastorales susceptibles de
stimuler le développement socio-économique de la population du
plateau de Batéké.
Souvent, les droits d'utilisation et de gestion des ressources
sont contestés et que l'État, gestionnaire légal, se
retrouve parfois en opposition avec les intérêts de la population
locale. Les pauvres, provenant souvent de minorités ethniques et de
groupes autochtones, sont habituellement les perdants de ces affrontements
(Stephen R.T., 2006).
La cession de ces 5000ha à CADIM a suscité
davantage la convoitise de la part de la population. Actuellement, les fermiers
violent les limites leur octroyées et avancent jusqu'à exploiter
les étendues des terres se trouvant dans l'aire protégée
en utilisant des engins lourd tels que les tracteurs pour labourer leurs
champs.
Face de cette situation, les limites naturelles du DCRBL se
trouvent envahies par les fermiers.
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