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Contribution à  la mise en place du processus de cogestion du domaine de chasse et réservé de Bombo-Lumene

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par Moïse AMISI LUENGA
Ecole de Faune de Garoua /Cameroun - Spécialiste de la Faune et gestion des Aires Protégées 2012
  

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CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

4.1 Vérification des limites du Domaine de chasse et Reserve de Bombo-Lumene

Lors de nos enquêtes, nous avons découvert que plusieurs étendues de terre reconnues à la conservation sont exploitées par les agriculteurs et les fabricants de charbon de bois l'espace. La prolifération des fermes agro-pastorales autour comme à l'intérieur du Domaine de Chasse et Reserve de Bombo-Lumene constitue un problème dans le respect des limites de cette Ap. Pour ce faire, même l'espace jadis réservé à la zone tampon entre le DCRBL et l'espace reconnu à la population locale est déjà transformé en fermes agro-pastorales gérées par les particuliers.

Répondant à nos questions la population locale nous a fourni des informations sur cette désaffectation des terres.

Figure n°4 : Opinions sur la violation des limites naturelles du DCRBL

Il ressort de cette figure que , 68% de la population enquêtée pense que c'est le Chef traditionnel Mbakana qui serait l'auteur de la vente de cette zone tampon aux fermiers.

Cela étant , seule la route la nationale n°2 joue le rôle de zone tampon ;exposant ainsi les espèces animales sauvages du DCRBL en danger.

De part son objectif, cette zone joue le rôle crucial de tamponner les pressions anthropiques multiformes qui s'exercent sur les aires protégées et se présente également comme une zone écologique complémentaire aux aires protégées. Cependant, toute espèce faunique qui traverse actuellement la route la nationale n°1 précitée est directement exposée au risque de la prédation.

Certes, il nous reviendra ici de nous rappeler de la vision du MAB ( Man and Biosphere ) qui stipule que pour qu'une aire protégée remplisse toutes ses fonctions, elle devrait être constituée de 3 zones concentriques à savoir : une zone centrale ou noyau dans laquelle se passe une surveillance et une protection intégrale, une zone tampon tutrice des activités de recherches, de tourisme, voire même d'éducation environnementale, et enfin une zone à usages multiples où se fait la promotion des activités de développement pour la population locale.

Pour ce faire, la distinction nette entre ces zones doit être définie afin de prévoir les situations des conflits et d'assurer une gestion efficace de l'aire protégée.

Par la suite, 23% de la population enquêtée dit que ce sont les autorités politico-administratives qui seraient auteurs de la vente de cet espace tampon attribué à leurs frères, amis et connaissances en vue d'y pratiquer les activités agro-pastorales.

Par contre, 4% de la population enquêtée pense que ces terrains seraient vendus par consensus avec la population locale. Et enfin, 5% affirment que certaines personnes useraient du trafic d'influence pour récupérer par force les terrains de l'Etat. Le cas le plus vécu est celui des hauts fonctionnaires de la République qui usent de leur statut social pour s'imposer.

Photo n°3 Ferme IBI-Village érigé à l'endroit réservé à l'espace tampon

Par ailleurs, les informations recueillies lors de nos enquêtes, font état d'une superficie de 5000ha retranchée à la superficie initiale de la DCRBL et octroyée en 1995 au Centre d'Appui au Développement Intégral de Mbakana (CADIM) afin d'y développer les activités agro-pastorales susceptibles de stimuler le développement socio-économique de la population du plateau de Batéké.

Souvent, les droits d'utilisation et de gestion des ressources sont contestés et que l'État, gestionnaire légal, se retrouve parfois en opposition avec les intérêts de la population locale. Les pauvres, provenant souvent de minorités ethniques et de groupes autochtones, sont habituellement les perdants de ces affrontements (Stephen R.T., 2006).

La cession de ces 5000ha à CADIM a suscité davantage la convoitise de la part de la population. Actuellement, les fermiers violent les limites leur octroyées et avancent jusqu'à exploiter les étendues des terres se trouvant dans l'aire protégée en utilisant des engins lourd tels que les tracteurs pour labourer leurs champs.

Face de cette situation, les limites naturelles du DCRBL se trouvent envahies par les fermiers.

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