3.2.3 Évolution du climat au-delà du XXIe
siècle
Le réchauffement anthropique et
l'élévation du niveau de la mer devraient se poursuivre pendant
des siècles en raison des échelles de temps propres aux processus
et aux rétroactions climatiques, même si l'on parvenait à
stabiliser les concentrations de GES. Si le forçage radiatif devait se
stabiliser et si tous les agents de forçage radiatifs étaient
maintenus constants aux niveaux correspondant aux scénarios B1 ou A1B en
2100, les simulations laissent entrevoir une augmentation supplémentaire
de la température moyenne du globe d'environ 0,5 °C d'ici à
2200. En outre, la dilatation thermique entraînerait à elle seule
une élévation du niveau de la mer de 0,3 à 0,8 m d'ici
à 2300 (par rapport à 1980-1999). Elle se poursuivrait pendant
plusieurs siècles, en raison du temps que met la chaleur pour atteindre
les couches profondes de l'océan. Selon les projections, l'inlandsis
groenlandais continuera de se rétracter et participera à
l'élévation du niveau de la mer après 2100. D'après
les modèles actuels, la perte de masse glaciaire due au
réchauffement sera plus rapide que les gains dus à
l'accroissement des précipitations, et le bilan de masse surfacique
deviendra négatif (perte nette de glace) si le réchauffement
moyen du globe dépasse 1,9 à 4,6 °C (par rapport à
l'époque préindustrielle). Si ce bilan négatif se
maintenait pendant des millénaires, l'inlandsis groenlandais
disparaîtrait pour ainsi dire totalement, entraînant une
élévation du niveau de la mer de quelque 7 m. Les
températures correspondantes pour le Groenland (pour un
réchauffement planétaire de 1,9 à 4,6 °C) devraient
être comparables à celles qui ont caractérisé la
dernière période interglaciaire il y a 125 000 ans, lorsque,
selon les données paléo climatiques disponibles, l'étendue
des glaces terrestres avait diminué aux pôles et le niveau de la
mer s'était élevé de 4 à 6 m. Les processus
dynamiques liés à l'écoulement de la glace - qui ne sont
pas pris en considération dans les modèles actuels, mais qui sont
mis en évidence par des observations récentes - pourraient
accroître la vulnérabilité au réchauffement des
nappes glaciaires et contribuer de ce fait à l'élévation
du niveau de la mer. Toutefois, les avis divergent quant à l'ampleur de
ces processus, qui sont encore mal compris.
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