3- les scénarios d'émissions
Vu les politiques d'atténuation et les pratiques de
développement durable déjà en place, les émissions
mondiales de GES continueront d'augmenter au cours des prochaines
décennies (large concordance, degré élevé
d'évidence9). Les plages d'émissions anticipées dans
les scénarios de référence publiés après la
parution du Rapport spécial du GIEC sur les scénarios
d'émissions (SRES, 2000) sont comparables à celles qui sont
présentées dans celui-ci (voir l'encadré sur les
scénarios SRES et la figure 3.1).
Selon les scénarios SRES, les émissions
mondiales de référence de GES devraient augmenter de 9,7 à
36,7 Gt équiv.-CO2 (25 à 90 %) entre 2000 et 2030, les
combustibles fossiles gardant leur place prépondérante parmi les
sources d'énergie au moins jusqu'en 2030. De ce fait, on anticipe une
hausse de 40 à 110 % des émissions de CO2 dues à la
consommation d'énergie au cours de cette période.
Dans les études publiées après le SRES
(c'est-à-dire selon les scénarios
post-SRES), des valeurs inférieures ont
été utilisées pour certains facteurs d'émissions,
notamment pour les projections démographiques.
Toutefois, dans les études intégrant les
nouvelles projections démographiques, la modification d'autres facteurs
tels que la croissance économique ne se répercute que faiblement
sur les niveaux d'émissions globaux. Selon les projections des
scénarios de référence post-SRES, la croissance
économique en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient
jusqu'en 2030 est inférieure à celle anticipée dans les
scénarios SRES, mais cela n'a que peu d'incidences sur la croissance
économique mondiale et les émissions dans leur ensemble.
Le rôle joué par les émissions
d'aérosols (qui ont un effet net de refroidissement) et de leurs
précurseurs, y compris le dioxyde de souffre, le carbone noir et le
carbone organique, est mieux pris en compte dans les scénarios
post-SRES. En règle générale, ceux-ci font
apparaître des émissions moindres que celles prévues dans
les scénarios SRES.
Selon les études dont on dispose, le taux de conversion
utilisé pour le produit intérieur brut (PIB) - taux de change du
marché (TCM) ou parité de pouvoir d'achat (PPA) - ne modifie pas
sensiblement les valeurs d'émissions anticipées, pour autant
qu'il soit appliqué systématiquement.
11 S'il en existe, les différences sont faibles par
rapport aux incertitudes découlant des hypothèses faites pour
d'autres paramètres des scénarios, notamment l'évolution
technologique
3-1 Les scénarios SRES
Le sigle SRES renvoie aux scénarios décrits dans
le Rapport spécial du GIEC sur les scénarios d'émissions
(SRES, 2000). Ceux-ci sont regroupés en quatre familles (A1, A2, B1 et
B2), qui étudient différentes voies de développement en
fonction d'un large éventail de facteurs démographiques,
économiques et technologiques ainsi que des émissions de GES qui
en résultent. Seules les politiques climatiques actuelles sont prises en
considération dans ces scénarios.
Les émissions anticipées dans les projections
sont largement utilisées pour estimer les changements climatiques
à venir, et les hypothèses d'évolution
socioéconomique, démographique et technologique sur lesquelles
elles se fondent sont prises en compte dans de nombreuses évaluations
récentes de la vulnérabilité au changement climatique et
des incidences de celui-ci. 2.4
Le canevas A1 fait l'hypothèse d'un monde
caractérisé par une croissance économique très
rapide, un pic de la population mondiale au milieu du siècle et
l'adoption rapide de nouvelles technologies plus efficaces. Cette famille de
scénarios se répartit en trois groupes qui correspondent à
différentes orientations de l'évolution technologique du point de
vue des sources d'énergie : à forte composante fossile (A1FI),
non fossile (A1T) et équilibrant les sources (A1B). Le canevas B1
décrit un monde convergent présentant les mêmes
caractéristiques démographiques que A1, mais avec une
évolution plus rapide des structures économiques vers une
économie de services et d'information. Le canevas B2 décrit un
monde caractérisé par des niveaux intermédiaires de
croissances démographique et économique, privilégiant
l'action locale pour assurer une durabilité économique, sociale
et environnementale.
Enfin, le canevas A2 décrit un monde très
hétérogène caractérisé par une forte
croissance démographique, un faible développement
économique et de lents progrès technologiques. Aucun
scénario SRES ne s'est vu affecter un niveau de probabilité.
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