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251656192
251658240 Université Sidi
Mohamed Ben Abdallah Faculté des Lettres et des Sciences Humaine
Dhar El-Mahraz Fès
Master :
Géographie, Environnement et Territoires
RAPPORT SUR :
Les changements climatiques
Prépare par:
sous la direction de:
Mr.
Alaty ould Mohamed El Moctar
Dr: Mohamed Rahhou
Année universitaire 2008-2009
Plan :
1 -Introduction
1-1 Observations relatives aux changements
climatiques
1-2 Effets constatent des changements
climatiques
1-3 Concordance entre l'évolution des
systèmes physique et biologiques et le réchauffement
1-4 les observations ne révèlent pas de
changements pour certains aspects du climat
2- Les causes de l'évolution du
climat
2-1 Emissions et concentrations
d'équivalent-dioxyde de carbone
(équiv.CO2)
2-2 Facteurs de l'évolution du
climat
2-3 Sensibilité du climat et
rétroactions
2-4 Attribution des chengements
climatiques
3- les scénarios
d'émissions
3-1 Les scénarios SRES
3-2 projections relatives aux changements climatiques
a' venir
3.2.1 Évolution mondiale du climat au XXIe
siècle
3.2.2 Évolution régionale du climat au
XXIe siècle
.
3.2.3 Évolution du climat au-delà du XXIe
siècle
4- Incidences sur les systèmes et les
secteurs
4-1 Écosystèmes
4-2 Alimentation
4-3 Côtes
4-4 Industrie, établissements humains
et société
4-5 Santé
5- Le changement climatique et
l'eau
6- Incidences sur les
régions
6- 1 Afrique
6- 2 Asie
6- 3 Australie et
Nouvelle-Zélande
6- 4 Europe
6- 5 Amérique latine
6- 6 Amérique du Nord
6- 7 Régions polaire
7-conclusion
1-Introduction
Selon le GIEC, le changement climatique s'entend d'une
Variation de l'état du climat que l'on peut déceler (par exemple
au moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la
variabilité de ses propriétés et qui Persiste pendant une
longue période, généralement pendant Des décennies
ou plus.
Il se rapporte à tout changement du Climat dans le
temps, qu'il soit dû à la variabilité naturelle ou à
L'activité humaine. Cette définition diffère de celle
figurant dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
Climatiques (CCNUCC), selon laquelle les changements Climatiques
désignent des changements qui sont attribués Directement ou
indirectement à une activité humaine altérant la
composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent S'ajouter à
la variabilité naturelle du climat observée au cours de
périodes comparables. Le réchauffement du système
climatique est sans équivoque.
On note déjà, à l'échelle du
globe, une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et de
l'océan, une fonte massive de la neige et de la glace et une
élévation du niveau moyen de la mer (figure1- 1)1.1 Observations
1-1 Observations relatives aux changements
climatiques
Depuis le troisième Rapport d'évaluation, les
connaissances sur L'évolution du climat dans l'espace et le temps ont
considérablement Progressé grâce aux améliorations
apportées à de nombreux jeux et Analyses de données,
à l'élargissement de la couverture géographique, à
une meilleure compréhension des incertitudes et à une
diversification des mesures effectuées.
1-2 Effets constatent des changements climatiques
Les constatations formulées ci-après reposent
dans une large mesure Sur des jeux de données qui couvrent la
période commençant en 1970. Le nombre d'études
consacrées à l'évolution observée de
l'environnement Physique et biologique et aux corrélations avec les
changements Climatiques régionaux a considérablement
augmenté depuis le troisième Rapport d'évaluation. Quant
à la qualité des jeux de données, elle s'est
Améliorée. Il convient de relever que le volume de données
et de textes Publiés sur les changements observés est très
inégal d'une région à l'autre et est
particulièrement peu abondant dans les pays en développement.
Ces études ont permis de dresser un bilan plus vaste et
plus fi able Des relations entre le réchauffement observé et ses
incidences que celui Figurant dans le troisième Rapport
d'évaluation, qui avait conclu « avec Un degré de
confiance élevé² que les variations récentes de
la température À l'échelle régionale ont eu des
répercussions discernables sur beaucoup De systèmes physiques et
biologiques ».
Les observations effectuées sur tous les continents et
dans la Plupart des océans montrent qu'une multitude de systèmes
naturels Sont touchés par les changements climatiques régionaux,
En particulier par la hausse des températures.
On peut avancer avec un degré de confiance
élevé que les systèmes Naturels liés à
la neige, à la glace et au sol gelé (y compris le
pergélisol) Sont perturbés, comme en témoignent les
exemples suivants :
?? Extension et multiplication des lacs glaciaires
?? Déstabilisation des sols dans les zones de
pergélisol et chutes de
Roches dans les régions montagneuses
?? Modifications de certains écosystèmes en
Arctique et en Antarctique,
Notamment dans les biomes des glaces de mer, et des
prédateurs aux
Niveaux élevés du réseau alimentaire
(figure 1-2)
1-3 Concordance entre l'évolution des
systèmes physique et biologiques et le réchauffement
Le réchauffement de la planète est
également confirmé par d'autres
Changements affectant les océans et les continents,
tels que la diminution
Observée de la couverture neigeuse et, dans
l'hémisphère Nord, de l'étendue des glaces de mer,
l'amenuisement des glaces de mer, le raccourcissement des périodes de
gel des lacs et des cours d'eau, la fonte des glaciers, la diminution
d'étendue du pergélisol, la hausse des températures du sol
et des profils de température obtenus par forage ou
l'élévation du niveau de la mer. Plus de 29 000 séries de
données d'observation tirées de 75 études
révèlent qu'une multitude de systèmes physiques et
biologiques subissent de profonds changements. Les tendances relevées
dans plus de 89 % de ces séries de données correspondent à
l'évolution anticipée en réaction au réchauffement
(figure 1.2).
1-4 les observations ne révèlent pas de
changements pour certains aspects du climat
Certains aspects du climat ne semblent pas avoir
changé. Pour plusieurs d'entre eux, l'insuffisance des données
disponibles ne permet pas de déceler d'éventuels changements.
L'étendue des glaces de mer de l'Antarctique présente une
variabilité interannuelle et des changements localisés, mais
aucune évolution moyenne pluri décennale statistiquement
significative, ce qui concorde avec la stabilité de la
température atmosphérique moyenne à proximité de la
surface sur l'ensemble du continent. On ne dispose pas
d'éléments suffisamment probants pour mettre en évidence
certaines tendances concernant d'autres variables, par exemple la circulation
méridienne océanique à l'échelle du globe ou des
phénomènes à petite échelle tels que les tornades,
la grêle, la foudre ou les tempêtes de poussière. Aucune
évolution notable du nombre annuel de cyclones tropicaux n'a
été observée.
2- Les causes de l'évolution du climat
Le présent Point porte sur les facteurs naturels et
anthropiques de l'évolution du climat, et notamment sur les relations de
causalité entre les émissions de gaz à effet de serre
(GES), la concentration de ces gaz dans l'atmosphère, le forçage
radiatif4 et, enfin, les réactions et les effets du climat.
Emissions de GES à longue durée de vie le
forçage radiatif du système climatique est essentiellement
provoqué par les GES à longue durée de vie.
La présente section examine ceux dont les
émissions sont visées par la CCNUCC.
Les émissions mondiales de GES imputables aux
activités humaines ont augmenté depuis l'époque
préindustrielle ; la hausse
a été de 70 % entre 1970 et 2004 (figure
2.1).
Entre 1970 et 2004, les rejets annuels de dioxyde de carbone
(CO2), le principal gaz à effet de serre anthropique, sont passés
de 21 à 38 gigatonnes (Gt), soit une progression d'environ 80 %, et
représentaient 77 % des émissions totales de GES anthropiques en
2004 (figure 2.1).
Le taux d'augmentation des émissions
d'équivalent-CO2 (équiv.-CO2) a été bien plus
élevé entre 1995 et 2004 (0,92 Gt équiv.-CO2/an) qu'entre
1970 et 1994 (0,43 Gt équiv.-CO2/an).
2-1 Emissions et concentrations
d'équivalent-dioxyde de carbone (équiv.CO2)
L'influence des GES sur le réchauffement du
système climatique de la planète (forçage radiatif) varie
selon les propriétés radiatives de ces gaz et leur durée
de vie dans l'atmosphère. Elle peut être exprimée à
l'aide d'une mesure standard fondée sur le forçage radiatif
imputable au CO2.
· L'émission
d'équivalent-CO2 est la quantité émise de
dioxyde de carbone qui provoquerait le même forçage radiatif
intégré dans le temps jusqu'à une date donnée
qu'une quantité émise d'un gaz à effet de serre à
longue durée de vie ou qu'un mélange de gaz à effet de
serre. L'émission d'équivalent-CO2 est obtenue en multipliant
l'émission d'un gaz à effet de serre par son potentiel de
réchauffement global (PRG) pour la période de temps
considérée6. Dans le cas d'un mélange de gaz à
effet de serre, elle est obtenue en additionnant les émissions
d'équivalent-CO2 de chacun des gaz. Si l'émission
d'équivalent-CO2 est une mesure standard et utile pour comparer les
émissions de différents gaz à effet de serre, elle
n'implique cependant pas des réponses identiques aux changements
climatiques (voir GT I 2.10).
· La concentration
d'équivalent-CO2 est la concentration de dioxyde de
carbone qui entraînerait un forçage radiatif de même ampleur
qu'un mélange donné de CO2 et d'autres éléments de
forçage.7
Figure 2.1. a) Émissions
annuelles de GES anthropiques dans le monde, 1970-2004.5 (b) Parts respectives
des différents GES anthropiques dans les émissions totales de
2004, en équivalent-CO2. c) Contribution des différents secteurs
aux émissions totales de GES anthropiques en 2004, en
équivalent-CO2. (La foresterie inclut le déboisement).
2-2 Facteurs de l'évolution du climat
Les variations des concentrations atmosphériques de gaz
à effet de serre et d'aérosols, du couvert terrestre et du
rayonnement solaire influent sur le bilan énergétique du
système climatique et contribuent aux changements climatiques. Elles se
répercutent sur l'absorption, l'émission et la diffusion du
rayonnement dans l'atmosphère et à la surface de la Terre. Il
s'ensuit des variations positives ou négatives du bilan
énergétique appelées forçage radiatif 4. Celui-ci
est utilisé pour comparer l'influence des facteurs de
réchauffement ou de refroidissement du climat de la planète.
Les activités humaines engendrent des émissions
de quatre GES à longue durée de vie : le CO2, le méthane
(CH4), l'oxyde nitreux
(N2O) et les hydrocarbures halogénés (un groupe
de gaz contenant du fluor, du chlore ou du brome). Les concentrations
atmosphériques de GES augmentent lorsque les émissions
l'emportent sur les processus d'absorption. Sous l'effet des activités
humaines, les concentrations atmosphériques de CO2, de CH4 et de N2O se
sont fortement accrues depuis 1750 ; elles sont aujourd'hui bien
supérieures aux valeurs historiques déterminées par
l'analyse de carottes de glace couvrant de nombreux millénaires (figure
2.3). En 2005, les concentrations atmosphériques de CO2 (379 ppm) et de
CH4 (1 774 ppb) ont largement excédé l'intervalle de variation
naturelle des 650 000 dernières années. La cause première
de la hausse de la concentration de CO2 est l'utilisation de combustibles
fossiles ; le changement d'affectation des terres y contribue aussi, mais dans
une moindre mesure. Il est très probable que l'augmentation
observée de la concentration de CH4 provient surtout de l'agriculture et
de l'utilisation de combustibles fossiles. Quant à la hausse de la
concentration de N2O, elle est essentiellement due à l'agriculture. La
concentration atmosphérique mondiale de dioxyde de carbone est
passée de 280 ppm environ à l'époque
préindustrielle à 379 ppm en 2005. Le rythme d'accroissement
annuel de la concentration de CO2 a été plus rapide au cours des
10 dernières années (1,9 ppm par an en moyenne entre 1995 et
2005) qu'il ne l'a été depuis le début des mesures
atmosphériques directes continues (1,4 ppm par an en moyenne entre 1960
et 2005), bien qu'il puisse varier d'une année à l'autre.
La concentration atmosphérique mondiale de CH4 est
passée d'environ
715 ppb à l'époque préindustrielle
à 1 732 ppb au début des années 1990, pour atteindre 1 774
ppb en 2005. Le taux de croissance a fléchi depuis le début des
années 1990, en cohérence avec les émissions totales
(somme des sources anthropiques et naturelles), qui sont restées
pratiquement constantes au cours de cette période La concentration de
nombreux hydrocarbures halogénés
(dont leshydrofluorocarbones) a augmenté,
essentiellement sous l'effet des activités humaines, alors qu'elle
était proche de zéro à l'ère
préindustrielle.
On peut affirmer avec un degré de confiance
très élevé qu'en moyenne, les activités
humaines menées depuis 1750 ont eu globalement un effet de
réchauffement net, avec un forçage radiatif de + 1,6 [+ 0,6
à + 2,4] W/m2
(figure 2.4).
Le forçage radiatif cumulé résultant de
l'augmentation des concentrations de CO2, de CH4 et de N2O est de + 2,3 [+ 2,1
à + 2,5] W/m2, et son taux d'accroissement pendant l'ère
industrielle est très probablement sans précédent
depuis plus de 10 000 ans (figures 2.3 et 2.4). Le forçage radiatif du
dioxyde de carbone a augmenté de 20 % entre 1995 et 2005, ce qui
représente le plus grand changement survenu en une décennie
depuis plus de 200 ans au moins. Les contributions anthropiques aux
aérosols (essentiellement des sulfates, du carbone organique, du carbone
noir, des nitrates et des poussières) produisent globalement un effet de
refroidissement, avec un forçage radiatif direct total de - 0,5 [- 0.9
à - 0,1] W/m2 et un forçage indirect dû à
l'albédo des nuages de - 0,7 [- 1,8 à - 0,3] W/m2. Les
aérosols influent en outre sur les précipitations. En
comparaison, on estime que les variations de l'éclairement
énergétique solaire ont provoqué, depuis 1750, un
léger forçage radiatif de + 0,12 [+ 0,06 à + 0,30] W/m2,
soit moins de la moitié de la valeur estimée figurant dans le
troisième Rapport d'évaluation.
2-3 Sensibilité du climat et
rétroactions
La sensibilité du climat à l'équilibre
est un indicateur de la réponse du système climatique à un
forçage radiatif constant. Elle est défi nie comme le
réchauffement moyen à l'équilibre à la surface du
globe sous l'effet d'un doublement de la concentration de CO2. Les
progrès réalisés depuis le troisième Rapport
d'évaluation permettent d'affirmer qu'elle se situe probablement
entre 2 et 4,5 °C, la valeur la plus probable s'établissant
à 3 °C environ, et qu'il est très improbable
qu'elle soit inférieure à 1,5 °C. Des valeurs nettement
supérieures à 4,5 °C ne peuvent être exclues, mais la
concordance des modèles et des observations n'est pas aussi bonne pour
ces valeurs. Les rétroactions peuvent amplifier ou atténuer la
réponse à un forçage donné. L'émission
directe de vapeur d'eau (un gaz à effet de serre) liée aux
activités humaines joue un rôle négligeable dans le
forçage radiatif. Ainsi, l'augmentation de la concentration de vapeur
d'eau dans la troposphère sous l'effet de l'accroissement de la
température moyenne à la surface du globe représente non
pas un facteur de forçage du changement climatique, mais une
rétroaction positive essentielle. Les variations de la concentration de
vapeur d'eau, qui constituent la principale rétroaction influant sur la
sensibilité du climat à l'équilibre, sont aujourd'hui
mieux connues qu'à l'époque du troisième Rapport
d'évaluation. Les rétroactions liées aux nuages restent la
plus grande source d'incertitude. Les schémas spatiaux de la
réponse climatique dépendent dans une large mesure des processus
et rétroactions climatiques. Par exemple, les rétroactions
relatives à l'albédo des glaces de mer ont tendance à
renforcer la réponse aux hautes latitudes. Le réchauffement nuit
à la fixation du CO2 atmosphérique dans les terres
émergées et les océans, augmentant ainsi la partie des
émissions anthropiques qui reste dans l'atmosphère. Cette
rétroaction positive du cycle du carbone renforce l'accroissement de CO2
atmosphérique et entraîne des changements climatiques plus
importants pour un scénario démissions donné. Cependant,
la vigueur de cet effet de rétroaction varie considérablement
selon les modèles.
2-4 Attribution des chengements climatiques
L'attribution évalue d'une part la concordance
quantitative entre les changements observés et les réponses
anticipées aux facteurs de forçage externes (tels que les
variations de l'éclairement énergétique solaire ou les GES
anthropiques) et, d'autre part, l'absence de concordance de ces changements
avec d'autres explications physiques plausibles. L'essentiel de
l'élévation de la température moyenne du globe
observée depuis le milieu du XXe siècle est très
probablement attribuable à la hausse des concecntrations de GES
anthropiques.8 Cette constatation marque un progrès par rapport à
la conclusion du troisième Rapport d'évaluation, selon laquelle
« l'essentiel du réchauffement observé au cours des 50
dernières années est probablement dû à
l'accroissement de la concentration de GES » (figure 2.5).
Le réchauffement général observé
de l'atmosphère et de l'océan ainsi que la perte de masse
glaciaire confirment qu'il est extrêmement improbable que les
changements climatiques planétaires des 50 dernières
années puissent s'expliquer sans forçages externes, et que,
très probablement, ils ne sont pas seulement dus à des
causes naturelles connues. Durant cette période, le forçage total
produit par l'activité volcanique et solaire aurait probablement
dû refroidir le climat, et non pas le réchauffer. Un
réchauffement du système climatique a été
décelé dans les variations de la température à la
surface du globe, dans l'atmosphère et dans les premières
centaines de mètres de profondeur des océans. Le schéma de
réchauffement troposphérique et de refroidissement
stratosphérique, tel qu'il a été observé, est
très probablement dû à l'influence
conjuguée de l'augmentation des GES et de l'appauvrissement de la couche
stratosphérique d'ozone. Il est probable que l'accroissement
des concentrations de GES aurait, à lui seul, provoqué un
réchauffement plus important que celui qui a été
observé, car les aérosols volcaniques et anthropiques ont
neutralisé une partie du réchauffement qui se serait autrement
produit. Il est probable que tous les continents, à
l'exception de l'Antarctique, ont généralement subi un
réchauffement anthropique marqué depuis cinquante ans (figure
2.5).
Seuls les modèles qui tiennent compte des
forçages anthropiques parviennent à simuler les configurations du
réchauffement observées, dont un réchauffement plus
important au-dessus des terres émergées qu'au-dessus des
océans, et leurs variations. Aucun modèle couplé du climat
mondial ne tenant compte que des seuls forçages naturelsn'a reproduit
les tendances moyennes au réchauffement propres aux différents
continents (à l'exception de l'Antarctique) pour la seconde
moitié du XXe siècle. Il reste malaisé de simuler et
d'attribuer les variations de température observées à des
échelles plus réduites.
La variabilité naturelle du climat, relativement
importante à ces échelles, ne permet guère de mettre en
évidence les changements anticipés dus aux forçages
externes. Le rôle que joue l'augmentation de concentration des GES dans
les variations de température observées à petite
échelle est également difficile à estimer en raison de
l'incertitude liée aux forçages locaux (tels que ceux produits
par les aérosols et les changements d'affectation des terres) et aux
rétroactions
Grâce aux progrès accomplis depuis le
troisième Rapport d'évaluation, il est possible de déceler
l'incidence des activités humaines sur d'autres aspects du climat que la
température moyenne, notamment sur les extrêmes de
température et les configurations des vents. Les températures des
nuits les plus chaudes et les plus froides et celles des journées les
plus froides ont probablement augmenté en raison de
forçages anthropiques. Il est plus probable qu'improbable que
ces forçages ont accru le risque de vagues de chaleur. De plus, les
forçages anthropiques ont probablement concouru au changement
de la configuration des vents, qui a modifié la trajectoire des
tempêtes extratropicales et le régime des températures dans
les deux hémisphères.
Cependant, les variations observées dans la
circulation de l'hémisphère Nord sont plus importantes que celles
simulées par les modèles en réponse à
l'évolution des forçages au XXe siècle. Il est
très probable que la réponse aux forçages
anthropiques a contribué à l'élévation du niveau de
la mer pendant la seconde moitié du XXe siècle. Certains
éléments probants attestent une incidence climatique d'origine
humaine sur le cycle hydrologique, et notamment sur l'évolution des
configurations à grande échelle observées des
précipitations terrestres au cours du XXe siècle.
Il est plus probable qu'improbable que les
activités humaines ont contribué à une tendance
générale à la progression de la sécheresse depuis
les années 1970 et à une augmentation de fréquence des
épisodes de fortes précipitations.
Il est probable que le réchauffement
anthropique survenu depuis trente ans a joué un rôle notable
à l'échelle du globe dans l'évolution observée de
nombreux systèmes physiques et biologiques. Une synthèse d'un
certain nombre d'études met clairement en évidence qu'il est
très improbable que la variabilité naturelle des
températures ou des systèmes puisse expliquer à elle seule
l'adéquation spatiale entre les régions du globe qui se
réchauffent sensiblement et celles où les perturbations
importantes de nombreux systèmes naturels concordent avec une hausse des
températures. Plusieurs études de modélisation ont
établi des liens entre la réponse de certains systèmes
physiques et biologiques et le réchauffement anthropique, mais peu
d'études de ce genre ont été réalisées. En
outre, compte tenu des indices probants d'un réchauffement anthropique
marqué durant les 50 dernières années, établi en
moyenne pour tous les continents (à l'exception de l'Antarctique), il
est probable que ce réchauffement a exercé une influence
perceptible sur de nombreux systèmes naturels depuis trente ans.
Des limites et des lacunes empêchent actuellement
d'attribuer entièrement les réactions des systèmes
naturels au réchauffement anthropique.
Les analyses disponibles sont limitées par le nombre de
systèmes étudiés, par la longueur des relevés et
par les sites observés. La variabilité naturelle des
températures est plus forte au niveau régional qu'à
l'échelle mondiale, ce qui empêche de déceler
aisément les changements dus aux forçages externes. A
l'échelle régionale, d'autres facteurs non climatiques entrent en
ligne de compte, tels que les changements d'affectation des terres, la
pollution ou les espèces envahissantes.
3- les scénarios d'émissions
Vu les politiques d'atténuation et les pratiques de
développement durable déjà en place, les émissions
mondiales de GES continueront d'augmenter au cours des prochaines
décennies (large concordance, degré élevé
d'évidence9). Les plages d'émissions anticipées dans
les scénarios de référence publiés après la
parution du Rapport spécial du GIEC sur les scénarios
d'émissions (SRES, 2000) sont comparables à celles qui sont
présentées dans celui-ci (voir l'encadré sur les
scénarios SRES et la figure 3.1).
Selon les scénarios SRES, les émissions
mondiales de référence de GES devraient augmenter de 9,7 à
36,7 Gt équiv.-CO2 (25 à 90 %) entre 2000 et 2030, les
combustibles fossiles gardant leur place prépondérante parmi les
sources d'énergie au moins jusqu'en 2030. De ce fait, on anticipe une
hausse de 40 à 110 % des émissions de CO2 dues à la
consommation d'énergie au cours de cette période.
Dans les études publiées après le SRES
(c'est-à-dire selon les scénarios
post-SRES), des valeurs inférieures ont
été utilisées pour certains facteurs d'émissions,
notamment pour les projections démographiques.
Toutefois, dans les études intégrant les
nouvelles projections démographiques, la modification d'autres facteurs
tels que la croissance économique ne se répercute que faiblement
sur les niveaux d'émissions globaux. Selon les projections des
scénarios de référence post-SRES, la croissance
économique en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient
jusqu'en 2030 est inférieure à celle anticipée dans les
scénarios SRES, mais cela n'a que peu d'incidences sur la croissance
économique mondiale et les émissions dans leur ensemble.
Le rôle joué par les émissions
d'aérosols (qui ont un effet net de refroidissement) et de leurs
précurseurs, y compris le dioxyde de souffre, le carbone noir et le
carbone organique, est mieux pris en compte dans les scénarios
post-SRES. En règle générale, ceux-ci font
apparaître des émissions moindres que celles prévues dans
les scénarios SRES.
Selon les études dont on dispose, le taux de conversion
utilisé pour le produit intérieur brut (PIB) - taux de change du
marché (TCM) ou parité de pouvoir d'achat (PPA) - ne modifie pas
sensiblement les valeurs d'émissions anticipées, pour autant
qu'il soit appliqué systématiquement.
11 S'il en existe, les différences sont faibles par
rapport aux incertitudes découlant des hypothèses faites pour
d'autres paramètres des scénarios, notamment l'évolution
technologique
3-1 Les scénarios SRES
Le sigle SRES renvoie aux scénarios décrits dans
le Rapport spécial du GIEC sur les scénarios d'émissions
(SRES, 2000). Ceux-ci sont regroupés en quatre familles (A1, A2, B1 et
B2), qui étudient différentes voies de développement en
fonction d'un large éventail de facteurs démographiques,
économiques et technologiques ainsi que des émissions de GES qui
en résultent. Seules les politiques climatiques actuelles sont prises en
considération dans ces scénarios.
Les émissions anticipées dans les projections
sont largement utilisées pour estimer les changements climatiques
à venir, et les hypothèses d'évolution
socioéconomique, démographique et technologique sur lesquelles
elles se fondent sont prises en compte dans de nombreuses évaluations
récentes de la vulnérabilité au changement climatique et
des incidences de celui-ci. 2.4
Le canevas A1 fait l'hypothèse d'un monde
caractérisé par une croissance économique très
rapide, un pic de la population mondiale au milieu du siècle et
l'adoption rapide de nouvelles technologies plus efficaces. Cette famille de
scénarios se répartit en trois groupes qui correspondent à
différentes orientations de l'évolution technologique du point de
vue des sources d'énergie : à forte composante fossile (A1FI),
non fossile (A1T) et équilibrant les sources (A1B). Le canevas B1
décrit un monde convergent présentant les mêmes
caractéristiques démographiques que A1, mais avec une
évolution plus rapide des structures économiques vers une
économie de services et d'information. Le canevas B2 décrit un
monde caractérisé par des niveaux intermédiaires de
croissances démographique et économique, privilégiant
l'action locale pour assurer une durabilité économique, sociale
et environnementale.
Enfin, le canevas A2 décrit un monde très
hétérogène caractérisé par une forte
croissance démographique, un faible développement
économique et de lents progrès technologiques. Aucun
scénario SRES ne s'est vu affecter un niveau de probabilité.
3-2 projections relatives aux changements climatiques
a' venir
Un réchauffement d'environ 0,2 °C par
décennie au cours des vingt prochaines années est anticipé
dans plusieurs scénarios d'émissions SRES. Même si les
concentrations de l'ensemble des GES et des aérosols avaient
été maintenues aux niveaux de 2000, l'élévation des
températures se poursuivrait à raison de 0,1 °C environ par
décennie. Les projections à plus longue échéance
divergent de plus en plus selon le scénario utilisé.
Depuis la publication du premier rapport du GIEC, en 1990, les
projections évaluées font apparaître une hausse de la
température moyenne à la surface du globe de 0,15 à 0,3
°C par décennie entre 1990 et 2005. Ces valeurs peuvent maintenant
être comparées à celles qui ont été
observées, soit environ 0,2° C par décennie, ce qui tend
à renforcer la confiance dans les projections à court terme
3.2.1 Évolution mondiale du climat au XXIe
siècle
La poursuite des émissions de GES au rythme actuel ou
à un rythme plus élevé devrait accentuer le
réchauffement et modifier profondément le système
climatique au XXIe siècle. Il est très probable que ces
changements seront plus importants que ceux observés pendant le XXe
siècle. Grâce aux progrès
réalisés en matière de modélisation des changements
climatiques, il est maintenant possible de fournir, pour divers
scénarios d'émissions, les valeurs les plus probables et les
intervalles d'incertitude probables du réchauffement
anticipé. Le tableau 3.1 présente les valeurs les plus probables
et les intervalles probables pour le réchauffement moyen de
l'air à la surface du globe selon les six scénarios
d'émissions de référence SRES (compte tenu des
rétroactions climat-cycle du carbone). Bien que ces
projections concordent généralement avec la fourchette
indiquée dans le TRE (1,4 - 5,8 °C), les valeurs ne sont pas
directement comparables. Les fourchettes supérieures
estimées des températures anticipées sont plus importantes
que celles figurant dans le TRE. Cela s'explique
essentiellement par le fait que, selon l'éventail élargi des
modèles maintenant disponibles, les rétroactions entre le climat
et le cycle du carbone seraient plus fortes qu'on ne l'anticipait. Dans le cas
du scénario A2, par exemple, cette rétroaction entraîne une
augmentation de plus de 1° C du réchauffement planétaire
moyen correspondant en 2100. Les effets de rétroaction du carbone sont
examinés au titre du Point 2.3 On ne comprend pas assez bien certains
effets importants régissant l'élévation du niveau de la
mer pour que, dans le présent rapport, on ait pu estimer la
probabilité de ce phénomène ou en donner la valeur la plus
probable ou la limite supérieure. Le tableau 3.1 présente les
projections, fondées sur des modèles, de
l'élévation moyenne mondiale du niveau de la mer à la fi n
du XXIe siècle (2090-2099). Pour chaque
scénario, le point médian de l'intervalle indiqué au
tableau 3.1 ne se situe pas à plus de 10 % des valeurs moyennes des
modèles du TRE pour 2090-2099. Les fourchettes sont
plus petites que dans le TRE, principalement du fait que certaines incertitudes
concernant les contributions anticipées sont aujourd'hui mieux
défi nies.12 Faute de données pertinentes publiées, les
projections de l'élévation du niveau de la mer ne tiennent compte
ni des incertitudes liées aux rétroactions entre le climat et le
cycle du carbone, ni de l'intégralité des effets de
l'évolution de l'écoulement dans les nappes glaciaires.
Aussi les valeurs supérieures des fourchettes ne doivent-elles
pas être considérées comme les limites supérieures
de l'élévation du niveau de la mer. Bien que les projections
tiennent compte de l'accroissement de l'écoulement glaciaire au
Groenland et en Antarctique aux rythmes observés entre 1993 et 2003, le
phénomène pourrait cependant s'accélérer ou
ralentir. S'il devait augmenter linéairement avec le
réchauffement moyen à la surface du globe, les valeurs maximales
de l'élévation du niveau de la mer, selon les scénarios
SRES, indiquées dans le tableau 3.1 augmenteraient de 0,1 m à 0,2
m.13
Tableau 3.1 Projections des
valeurs moyennes du réchauffement en surface et de
l'élévation du niveau de la mer à la fi n du XXIe
siècle, à l'échelle du globe.
3.2.2 Évolution régionale du climat au XXIe
siècle
Un degré de confiance plus élevé que dans
le troisième Rapport d'évaluation est associé aux
projections concernant les configurations du réchauffement et d'autres
particularités de portée régionale, dont la modification
des régimes du vent, des précipitations et de certains aspects
des phénomènes extrêmes et des glaces de mer.
Les projections du réchauffement au XXIe siècle
font apparaître des configurations géographiques
indépendantes des scénarios qui sont analogues à celles
observées ces dernières décennies. On s'attend que le
réchauffement atteigne un maximum sur les terres émergées
et aux plus hautes latitudes de l'hémisphère Nord et un minimum
au-dessus de l'océan Austral (près de l'Antarctique) et dans la
partie septentrionale de l'Atlantique Nord, dans la continuité des
tendances récemment observées (partie droite de la figure 3.2).
Les projections font apparaître une diminution
d'étendue de la couverture neigeuse, une augmentation d'épaisseur
de la couche de dégel dans la plupart des régions à
pergélisol ainsi qu'une diminution de l'étendue des glaces de mer
dans l'Arctique et l'Antarctique, et cela pour tous les scénarios SRES.
Selon certaines projections, les eaux de l'Arctique seraient pratiquement
libres de glace à la fi n de l'été d'ici la seconde
moitié du XXIe siècle.
Il est très probable que les épisodes
de chaleur extrême, les vagues de chaleur et les épisodes de
fortes précipitations deviendront plus fréquents.
Sur la base de plusieurs modèles, il est probable
que les cyclones tropicaux (typhons et ouragans) deviendront plus
intenses, avec une accélération des vitesses de pointe des vents
et un accroissement des précipitations du fait de l'augmentation de la
température à la surface des mers tropicales. C'est avec un
degré de confiance moindre qu'on anticipe une diminution du nombre de
cyclones tropicaux sur l'ensemble de la planète. L'augmentation
manifeste du nombre de tempêtes très intenses depuis 1970 dans
certaines régions est beaucoup plus marquée que ne le
prévoient les simulations fondées sur les modèles actuels
pour cette période.
Selon les projections, la trajectoire des tempêtes
extratropicales devrait se déplacer vers les pôles, ce qui
modifiera le régime des vents, des précipitations et des
températures, dans la continuité des tendances
générales observées ces cinquante dernières
années. Depuis le TRE, on comprend mieux les configurations de
précipitations obtenues par projection. Le volume des
précipitations augmentera très probablement aux
latitudes élevées, alors qu'il diminuera probablement
dans la plupart des régions continentales subtropicales (d'environ 20 %
en 2100 selon le scénario A1B - figure 3.3), dans la continuité
des tendances observées récemment
Projections relatives au réchauffement
à la surface du globe selon plusieurs modèles de la circulation
générale couplés Atmosphère
Océan
251659264
3.2.3 Évolution du climat au-delà du XXIe
siècle
Le réchauffement anthropique et
l'élévation du niveau de la mer devraient se poursuivre pendant
des siècles en raison des échelles de temps propres aux processus
et aux rétroactions climatiques, même si l'on parvenait à
stabiliser les concentrations de GES. Si le forçage radiatif devait se
stabiliser et si tous les agents de forçage radiatifs étaient
maintenus constants aux niveaux correspondant aux scénarios B1 ou A1B en
2100, les simulations laissent entrevoir une augmentation supplémentaire
de la température moyenne du globe d'environ 0,5 °C d'ici à
2200. En outre, la dilatation thermique entraînerait à elle seule
une élévation du niveau de la mer de 0,3 à 0,8 m d'ici
à 2300 (par rapport à 1980-1999). Elle se poursuivrait pendant
plusieurs siècles, en raison du temps que met la chaleur pour atteindre
les couches profondes de l'océan. Selon les projections, l'inlandsis
groenlandais continuera de se rétracter et participera à
l'élévation du niveau de la mer après 2100. D'après
les modèles actuels, la perte de masse glaciaire due au
réchauffement sera plus rapide que les gains dus à
l'accroissement des précipitations, et le bilan de masse surfacique
deviendra négatif (perte nette de glace) si le réchauffement
moyen du globe dépasse 1,9 à 4,6 °C (par rapport à
l'époque préindustrielle). Si ce bilan négatif se
maintenait pendant des millénaires, l'inlandsis groenlandais
disparaîtrait pour ainsi dire totalement, entraînant une
élévation du niveau de la mer de quelque 7 m. Les
températures correspondantes pour le Groenland (pour un
réchauffement planétaire de 1,9 à 4,6 °C) devraient
être comparables à celles qui ont caractérisé la
dernière période interglaciaire il y a 125 000 ans, lorsque,
selon les données paléo climatiques disponibles, l'étendue
des glaces terrestres avait diminué aux pôles et le niveau de la
mer s'était élevé de 4 à 6 m. Les processus
dynamiques liés à l'écoulement de la glace - qui ne sont
pas pris en considération dans les modèles actuels, mais qui sont
mis en évidence par des observations récentes - pourraient
accroître la vulnérabilité au réchauffement des
nappes glaciaires et contribuer de ce fait à l'élévation
du niveau de la mer. Toutefois, les avis divergent quant à l'ampleur de
ces processus, qui sont encore mal compris.
4- Incidences sur les systèmes et les
secteurs
4-1 Écosystèmes
??
Il est probable que la résilience de nombreux
écosystèmes sera annihilée durant ce siècle en
raison d'une combinaison sans précédent de changements
climatiques, de perturbations connexes (inondations, sécheresses, feux
incontrôlés, insectes, acidification des océans, etc.)
et d'autres facteurs de changement à l'échelle
planétaire (changement d'affectation des terres, pollution,
fragmentation des systèmes naturels, surexploitation des ressources,
etc.).
??
Le niveau de fixation nette du carbone par les
écosystèmes terrestres culminera probablement avant le
milieu du siècle, avant de diminuer, voire de s'inverser16, amplifiant
ainsi les changements climatiques.
?? Si le réchauffement moyen à la surface du
globe dépasse 1,5 à 2,5 °C, le risque d'extinction d'environ
20 à 30 % des espèces végétales et animales
étudiées à ce jour sera probablement accru
(degré de confiance moyen).
?? Selon les projections, un réchauffement moyen
à la surface du globe dépassant 1,5 à 2,5 °C
associé à un accroissement de la concentration de CO2 dans
l'atmosphère entraînera d'importants changements dans la structure
et la fonction des écosystèmes, dans les interactions
écologiques des différentes espèces et dans leurs aires de
répartition, le plus souvent au détriment de la
biodiversité et des biens et services des écosystèmes (p.
ex. les ressources en eau et les disponibilités alimentaires).
4-2 Alimentation
?? Selon les projections, en cas d'augmentation de la
température moyenne au plan local de 1 à 3 °C au maximum
selon la culture considérée, les rendements agricoles
s'accroîtront légèrement aux moyennes et hautes latitudes,
puis diminueront au-delà de ces valeurs dans certaines régions
(degré de confiance moyen).
?? Aux latitudes plus basses, en particulier dans les
régions à saison sèche ou dans les régions
tropicales, on anticipe que le rendement agricole diminuera même si la
température locale n'augmente que faiblement (de 1 à 2 °C),
entraînant ainsi un risque accru de famine (degré de confiance
moyen).
?? À l'échelle mondiale, on anticipe que le
potentiel de production alimentaire augmentera tant que la hausse des
températures moyennes locales sera de l'ordre de 1 à 3 °C,
mais qu'il diminuera au-delà (degré de confiance moyen).
4-3 Côtes
?? Selon les projections, les changements climatiques et
l'élévation du niveau de la mer entraîneront un
accroissement des risques auxquels sont exposées les côtes,
notamment en matière d'érosion.
Ce phénomène sera amplifié par la
pression croissante qu'exerceront les activités humaines sur les zones
littorales (degré de confiance très
élevé).
?? D'ici à 2080, on prévoit que plusieurs
millions de personnes supplémentaires subiront chaque année les
conséquences d'inondations dues à l'élévation du
niveau de la mer. Les basses terres très peuplées des grands
deltas d'Asie et d'Afrique seront les plus touchées, les petites
îles étant particulièrement vulnérables
(degré de confiance très élevé).
4-4 Industrie, établissements humains
et société
?? Parmi les industries, les établissements humains
et les sociétés les plus vulnérables figurent ceux qui
sont situés dans les plaines d'inondation côtières ou
fluviales, ceux dont l'économie est étroitement liée aux
ressources sensibles aux conditions climatiques et ceux qui sont situés
dans des zones connaissant des phénomènes
météorologiques extrêmes, en particulier en cas
d'urbanisation rapide.
??
Les populations défavorisées peuvent être
particulièrement vulnérables, en particulier lorsqu'elles sont
concentrées dans des zones particulièrement menacées.
4-5 Santé
?? Selon les projections, les changements climatiques auront
une incidence sur l'état sanitaire de millions de personnes, du fait
notamment de l'intensification de la malnutrition, de l'augmentation du nombre
des décès, des maladies et des accidents dus à des
phénomènes météorologiques extrêmes, de
l'aggravation des conséquences des maladies diarrhéiques, de la
multiplication des affections cardiorespiratoires liées aux fortes
concentrations d'ozone troposphérique dans les zones urbaines en raison
du changement climatique et des modifications de la distribution
géographique de certaines maladies infectieuses.
?? Selon les projections, les changements climatiques auront
quelques incidences favorables dans les zones tempérées,
notamment une diminution des décès liés à
l'exposition au froid, ainsi que quelques effets mitigés, notamment une
modification de la diffusion et du potentiel de transmission du paludisme en
Afrique. Dans l'ensemble, on s'attend que ces effets sanitaires favorables du
réchauffement soient contrebalancés par ses effets
négatifs, en particulier dans les pays en développement.
5- Le changement climatique et l'eau
Le changement climatique devrait accentuer les facteurs
actuels de stress hydrique tels que la croissance démographique,
l'évolution économique et le changement d'affectation des terres
(urbanisation comprise).
À l'échelle régionale, la neige
accumulée en montagne, les glaciers et les petites calottes glaciaires
jouent un rôle crucial dans l'approvisionnement en eau douce. On anticipe
que le vaste phénomène de perte de masse des glaciers et de
réduction du manteau neigeux observé ces dernières
décennies s'accélérera tout au long du XXIe siècle,
ce qui réduira les disponibilités en eau et le potentiel
hydroélectrique et modifiera les caractéristiques
saisonnières de l'écoulement dans les régions
approvisionnées en eau de fonte provenant des principaux massifs
montagneux (p. ex. l'Hindou Koush, l'Himalaya et les Andes), où vit
actuellement plus d'un sixième de la population mondiale Les
variations des précipitations (figure 3.3) et de la température
(figure 3.2) entraînent une modification du ruissellement (figure 3.5) et
des disponibilités en eau. On anticipe avec un degré de
confiance élevé que, d'ici au milieu du siècle, le
ruissellement augmentera de 10 à 40 % aux latitudes
élevées et dans certaines régions tropicales humides, y
compris des zones peuplées de l'Asie de l'Est et du Sud Est, et
diminuera de 10 à 30 % dans certaines régions sèches des
latitudes moyennes et des zones tropicales sèches, du fait de la
diminution des précipitations et des taux accrus
d'évapotranspiration.
De nombreuses zones semi-arides (p. ex. le bassin
méditerranéen, l'ouest des
États-Unis, l'Afrique australe et le nord-est du
Brésil) subiront les effets d'un appauvrissement de leurs ressources en
eau du fait du changement climatique (degré de confiance
élevé). Selon les projections, les zones touchées par
la sécheresse vont s'étendre, ce qui devrait avoir une incidence
négative sur de nombreux secteurs, comme l'agriculture,
l'approvisionnement en eau, la production d'énergie et la santé.
À l'échelle régionale, on anticipe une forte augmentation
de la demande d'eau d'irrigation consécutive aux changements
climatiques. Les effets défavorables du changement climatique sur les
systèmes d'approvisionnement en eau douce l'emportent sur les effets
favorables
(degré de confiance élevé).
Les zones dans lesquelles on anticipe une diminution du
ruissellement devront faire face à une réduction de la valeur des
services fournis par les ressources en eau (degré de confiance
très élevé).
Les incidences favorables de l'accroissement du ruissellement
annuel dans certaines zones seront probablement contrebalancées
par les incidences dé favorables qu'auront la variabilité accrue
des précipitations et les variations saisonnières du
ruissellement sur l'approvisionnement en eau, la qualité de l'eau et les
risques d'inondation. Selon les études dont on dispose, les
épisodes de fortes pluies devraient grandement augmenter dans de
nombreuses régions, y compris celles dans lesquelles on anticipe une
diminution de la moyenne des précipitations. Le risque accru
d'inondation qui s'y associe ne sera pas sans conséquence pour la
société, les infrastructures physiques et la qualité de
l'eau. Il est probable que jusqu'à 20 % de la population
mondiale vivra dans des zones où le risque de crue des cours d'eau
pourrait augmenter d'ici aux années 2080. Selon les projections, la
multiplication et l'aggravation des inondations et des sécheresses
nuiront au développement durable. Le réchauffement modifiera
encore les propriétés physiques, chimiques et biologiques des
lacs et des cours d'eau, le plus souvent au détriment de nombreuses
espèces d'eau douce, de la composition des communautés et de la
qualité de l'eau. Dans les zones côtières,
l'élévation du niveau de la mer favorisera les facteurs de stress
hydrique du fait de la salinisation accrue des eaux souterraines.
6- Incidences sur les régions
6- 1 Afrique
A
l'échéance 2020, les projections indiquent que 75 à 250
millions de personnes seront exposées à une augmentation du
stress hydrique liée aux changements climatiques. Si ce changement est
couplé à une demande d'eau accrue, il affectera
négativement les moyens d'existence et aggravera les problèmes
liés à l'eau. Selon les projections, la production agricole, y
compris l'accès à la nourriture, dans de nombreux pays et
régions africaines est sévèrement compromise par les
changements et la variabilité climatiques. On s'attend à des
réductions des surfaces propres à l'agriculture, de la longueur
des périodes de végétation et du potentiel de production,
particulièrement en marge des zones semi-arides et arides. Ceci aurait
un effet négatif supplémentaire sur la sécurité
alimentaire et aggraverait la malnutrition dans le continent. Dans certains
pays , les rendements des productions non irriguées pourraient
être réduits de plus de 50 % en 2020. La production locale de
nourriture sera affectée défavorablement par la
décroissance des ressources halieutiques dans les grands lacs à
cause de 11 Traduction provisoire et non-officielle n'engageant pas le GIEC,
réalisée par les délégations de la Belgique et de
la France. 18 avril 2007 12 Les conventions suivantes sont utilisées
par le GIEC :
Degré de confiance associé à une
déclaration :
*** Degré de confiance très
élevé (au moins 9 chances sur 10)
** Degré de
confiance élevé (au moins 8 chances sur 10)
* Degré de
confiance moyen (au moins 5 chances sur 10)
Relations avec le
troisième rapport d'évaluation :
D Développement
ultérieur d'une conclusion, qui se trouvait dans le
troisième rapport d 'évaluation N Nouvelle conclusion, qui ne se
trouvait pas dans le troisième rapport 9 l'élévation des
températures de l'eau, qui peut être exacerbée par la
surpêche Vers la fin du XXIème siècle, la hausse
projetée de niveau de la mer touchera d'importantes régions
côtières à faible altitude et très peuplées.
Le coût de l'adaptation pourrait être d'au moins 5-10 % du PIB.
Selon les projections, les mangroves et les récifs coralliens subiront
davantage de dégradations, avec des conséquences
supplémentaires sur la pêche et le tourisme. De nouvelles
études confirment que l 'Afrique est un des continents les plus
vulnérables à la variabilité et aux changements
climatiques à cause de multiples pressions et de la faible
capacité d'adaptation. Une certaine adaptation à la
variabilité climatique actuelle à lieu, cependant elle peut
être insuffisante pour les changements climatiques futurs.
6-2Asie
La fonte des glaciers
dans l 'Himalaya sera à l'origine, selon les projections, d'une
augmentation des inondations, des avalanches de roche provenant de pentes
déstabilisées, et affectera les ressources en eau dans les deux
à trois prochaines décennies. Par la suite les débits des
cours d'eau diminueront au fur et à mesure que les glaciers reculeront.
La disponibilité d 'eau douce en Asie centrale, du Sud, de l 'Est, et du
Sud- ouest, particulièrement dans les grands bassins, est
décroissante dans les projections à cause des changements
climatiques qui, avec la croissance de la population et l 'accroissement de la
demande par un niveau de vie plus élevé, pourrait affecter
défavorablement plus d 'un milliard de personnes dans les années
2050 Les régions côtières, particulièrement les
méga-deltas fortement peuplées dans le Sud, l'Est et le Sud-est
de l 'Asie, vont courir un plus grand risque à cause des inondations
accrues dues à la mer, et à l 'écoulement des fleuves pour
certains grands deltas. Selon les projections, les changements climatiques vont
gêner le développement durable de la plupart des régions en
développement d 'Asie, en se combinant avec les pressions sur les
ressources naturelles et l'environnement associées à
l'urbanisation, l'industrialisation et le développement
économique.
Les projections indiquent que les rendements des
cultures pourraient augmenter jusqu'à 20 % dans l 'Est et le Sud-ouest
de l 'Asie, alors qu'elles pourraient décroître jusqu'a 'à
30 % en Asie Centrale et du Sud, d'ici le milieu du XXIème
siècle. Dans l'ensemble et en considérant l'influence de la
croissance rapide de la population et de l'urbanisation, on prévoit que
le risque de famine reste très élevé dans plusieurs pays
en développement. 10 On s'attend à une augmentation de la
morbidité endémique et la mortalité due aux affections
diarrhéiques, principalement associées aux inondations et
sécheresses dans l 'Est, le Sud, et le Sud-ouest de l 'Asie, à
cause des changements estimés du cycle hydrologique associés au
réchauffement global. L'accroissement de température des eaux
côtières aggraverait l'abondance et/ou la toxicité du
choléra en Asie du Sud.
6-3AustralieetNouvelle-Zélande
Par suite de la réduction des précipitations et
de l'accroissement de l'évaporation, les projections montrent que les
problèmes de sécurité d'approvisionnement en eau
s'aggraveront d'ici à 2030 dans le Sud et l 'Est de l 'Australie, en
Nouvelle-Zélande, da ns le Northland et certaines régions de l
'Est Les projections montrent une perte de la biodiversité
significative pour 2020 dans certains sites écologiquement riches
comprenant la grande barrière de corail et les Tropiques humides de
Queensland. D'autres sites subissant un risque incluent les zones humides des
îles Kaka du le Sud- Ouest de L'Australie, les îles
subantarctiques, et les
zones alpines des deux pays.
Le développement côtier en cours et la croissance de la
population dans des régions comme le Cairns et le Queensland du Sud-est
(Australie) et du Northland à la Baie de l'Abondance en
Nouvelle-Zélande sont considérés dans les projections
comme des facteurs aggravant le risque lié à la hausse du niveau
de la mer et à l'augmentation de la sévérité et de
la fréquence des tempêtes et des inondations côtières
en 2050. Selon les projections pour 2030, la production agricole et
forestière va décroître sur une grande partie du Sud et de
l 'Est de l 'Australie, et sur l 'Est de la Nouvelle-Zélande, à
cause de l'augmentation des sécheresses et feux. Cependant, en
Nouvelle-Zélande, les projections montrent initialement des
bénéfices dans l 'Ouest et le Sud ainsi que près des
principales rivières à cause d'un allongement de la saison de
croissance, une réduction du gel et une augmentation des pluies.
La
région dispose de capacités d'adaptation substantielles
grâce à une économie bien développée et des
capacités scientifiques et techniques, mais il y a des contraintes
sévères à la mise en oeuvre et des défis majeurs
suite aux changements dans les événements extrêmes. Les
systèmes naturels ont une capacité d'adaptation
limitée.
4Europe :
Pour la
première fois, des conséquences très diverses des
changements actuels du climat ont été documentées :
retrait des glaciers, saisons de croissance plus longue, déplacement des
espèces et impacts sur la santé dus à une vague de chaleur
d 'une ampleur sans précédent. Ces changements observés
sont cohérents avec ceux qui sont simulés pour les changements
climatiques futurs. Presque toutes
les régions d 'Europe seront affectées négativement par
des conséquences futures des changements climatiques, et celles-ci
représenteront des défis pour beaucoup de secteurs
économiques. On s'attend à ce que les changements climatiques
amplifient les différences entre régions d 'Europe en ce qui
concerne les biens et ressources naturelles.
Les impacts négatifs incluront l'augmentation
des risques d'inondation éclair dans l'intérieur r des terres,
des inondations côtières plus fréquentes, une augmentation
de l'érosion (due aux tempêtes et à
l'élévation du niveau de la mer). La grande majorité des
organismes et écosystèmes aura des difficultés à
s'adapter aux changements climatiques.
Les régions
montagneuses seront confrontées au retrait des glaciers, à une
réduction de la couverture neigeuse et du tourisme hivernal et des
extinctions d'espèces étendues (dans certaines régions
jusqu'a 'à 60 % en 2080 pour un scénario d'émissions
élevées). En Europe du Sud, les changements climatiques
devraient aggraver les conditions (hautes températures et
sécheresse) dans une région déjà vulnérable
à la variabilité climatique, réduire la
disponibilité en eau, le potentiel hydro électrique, le tourisme
estival, et en règle générale la productivité des
cultures. Les projections montrent aussi une augmentation des risques pour la
santé liée aux vagues de chaleur ainsi qu'une fréquence
accrue de feux de forêt.
En Europe centrale et orientale, les
projections montrent une diminution des précipitations en
été, avec une augmentation du stress hydrique. Les projections
montrent une augmentation des risques pour la santé liée aux
vagues de chaleur. On s'attend à un dé clin de la
productivité forestière et une augmentation de la
fréquence des feux de tourbières.
En Europe du Nord, les projections
montrent des effets mitigés suite aux changements climatiques, y compris
certains avantages comme une demande réduite de chauffage, ainsi que des
productions agricoles et une croissance des forêts accrues.
Néanmoins, à mesure que les changements climatiques continuent,
leurs impacts négatifs (comprenant l'augmentation de la fréquence
des inondations en hiver, la dégradation d'écosystèmes et
la déstabilisation des sols) l'emporteront probablement sur les
bénéfices.
L'adaptation au changement climatique
bénéficiera probablement de l'expérience apportée
par les mesures prises en réaction aux événements
climatiques extrêmes, lors de la mise en oeuvre de plans
spécifiques de gestion des risques climatiques.
6- 5
Amérique latine
D'ici au milieu du siècle, l'augmentation de
température et les diminutions associées des quantités
d'eau présente s dans les sols mèneront selon les projections au
remplacement progressif de la forêt tropicale par la savane en Amazonie
orientale. La végétation semi-aride tendra à être
remplacée par une végétation de terre aride. Il y a un
risque de perte significative de biodiversité par extinction
d'espèce ces dans beaucoup de régions de l'Amérique latine
tropicale. Dans les régions sèches, les changements climatiques
devraient mener à la salinisation et à la désertification
de surfaces agricoles. La productivité de certaines cultures diminuera
et la productivité du cheptel déclinera, avec des
conséquences défavorables pour la sécurité
alimentaire. Dans les zones tempérées, on s'attend à
l'augmentation de rendement des cultures de soja. Les projections montrent que
la hausse du niveau de la mer augmentera le risque d'inondation dans les
régions de faible élévation. On s'attend à ce que
l'augmentation de la température de surface de la mer due aux
changements climatiques exerce des effets nuisibles sur les récifs
coralliens mésoaméricains, et occasionne un déplacement
des stocks de poissons dans le Sud-est du Pacifique.
Les projections
indiquent que les modifications dans la répartition des
précipitations et la disparition des glaciers affecteront
significativement la disponibilité de l'eau pour la conso mations
humaine, l'agriculture et la production d'énergie.
Certains pays ont
fait des efforts d'adaptation, en particulier dans le domaine de la
conservation d'écosystèmes clés, les systèmes
d'alerte rapide, la gestion du risque dans l'agriculture, les stratégies
relatives aux sécheresses, inondations, et gestion des côtes, et
les systèmes de surveillance des maladies. Cependant,
l'efficacité de ces efforts est dépassée par, entre autres
: le manque d'information de base, de systèmes d'observation et de
monitoring ; le manque de renforcement des capacités, de cadre
politique, institutionnel et technologique approprié ; le bas niveau de
revenu, l'habitat en zone vulnérable.
6- 6
Amérique du Nord
Un changement climatique
modéré, pendant les premières décennies du
siècle, donne une projection pour les rendements agrégés
des cultures non irriguées montrant une augmentation de 5 à 20 %,
mais avec une variabilité importante entre les régions. On
s'attend à des difficultés importantes pour les cultures qui sont
proches de l'extrémité chaude de la gamme qu'elles
tolèrent ou dépendent de ressources en eau très
utilisées. Dans les montagnes de l'ouest, le réchauffement
devrait, d'après les projections, provoquer une décroissance du
manteau neigeux, davantage d'inondations hivernales et des débits
estivaux réduits, intensifiant la compétition pour des ressources
en eau sur-employées.
Les perturbations dues aux parasites,
aux maladies et aux incendies devraient, selon les projections, avoir des
conséquences sur les forêts, avec un allongement important de la
période d'incendie et une augmentation des surfaces
brûlées.
Les villes qui connaissent actuellement des vagues de
chaleur devraient faire face à un accroissement du nombre, de
l'intensité et de la durée des vagues de chaleur au cours du
siècle, avec un potentiel d'effets néfastes pour la santé.
La population âgée, en croissance, sera particulièrement en
danger. Les communautés et les habitats côtiers subiront des
pressions croissantes du fait de l'interaction des changements climatiques avec
le développement et la pollution. La croissance de la population et
l'augmentation de valeur des infrastructures côtières augmentent
la vulnérabilité aux variations et futurs changements
climatiques, et les simulations montrent une augmentation des pertes dans le
cas où l'intensité des tempêtes tropicales augmenterait.
L'adaptation actuelle est irrégulière et le
degré de préparation à une exposition accrue est faible.
6- 7 Régions polaires :
Dans les
régions polaires, les principaux effets biophysiques montrés par
les projections sont des réductions d'épaisseur et de l'ampleur
des glaciers et des inlandsis, ainsi que des changements dans les
écosystèmes naturels avec des effets préjudiciables sur
beaucoup d'organismes comprenant les oiseaux migrateurs, les mammifères
et des hauts prédateurs. En Arctique, les conséquences
supplémentaires comprennent des réductions de l 'étendue
de la glace marine et du pergélisol, une augmentation de l
'érosion des cotes et une augmentation de la profondeur de la fonte
saisonnière du permafrost.
Pour les communautés humaines
arctiques, il y aura à la fois des impacts négatifs et positifs,
particulièrement à la suite de variations des conditions de neige
et de glace. Les effets négatifs concerneraient en particulier
l'infrastructure et les modes de vie indigènes traditionnels. Les effets
positifs incluront une réduction des coûts de chauffage et
meilleure navigabilité des routes maritimes du Nord.
Dans les deux régions polaires,
des habitats et écosystèmes spécifiques sont
vulnérables, d'après les projections, car les barrières
climatiques à l'invasion d espèces sont réduites.
Les communautés arctiques humaines s'adaptent déjà aux
changements climatiques mais des pressions internes et externes mettent au
défi leur capacité d'adaptation. En dépit de la
résilience dont ont fait preuve au cours de l'histoire les
communautés indigènes arctiques, certains modes de vie
traditionnels sont menacés et des investissements substantiels sont
nécessaires pour l'adaptation et le déplacement des structures
physiques et des communautés.
6- 8 Petites îles
Les petites îles, qu'elles soient situées sous
les Tropiques ou aux plus hautes latitudes, ont des caractéristiques qui
les rendent particulièrement vulnérables aux effets des
changements climatiques, de la hausse du niveau de la mer et des
événements extrêmes.
On s'attend à ce que la
détérioration des conditions côtières, par exemple
par l'érosion des plages et le blanchissement du corail, affecte les
ressources locales telles que la pêche, et réduise la valeur de
ces destinations pour le tourisme.
La hausse de niveau de la mer devrait
aggraver l'inondation, l'effet des tempêtes, l'érosion et d'autres
risques côtiers, menaçant ainsi l'infrastructure, l'habitat, et
les installations qui constituent les moyens de subsistance des
communautés insulaires.
Les changements climatiques réduiront
des ressources en eau dans beaucoup de petites îles, par exemple dans les
Caraïbes et le Pacifique, au point où elles deviennent
insuffisantes pour satisfaire la demande pendant les périodes de faibles
précipitations.
Avec l'élévation des
températures, on s'attend à des invasions par des espèces
d'origine étrangère, particulièrement sur les îles
des moyennes et hautes latitudes.
7-Conclusion
La recherche intensive des années récentes sur
le changement climatique a conduit à la conclusion sûre que le
climat a toujours changé dans l'histoire de la planète, et ceci
de manière irrégulière à toutes les échelles
de temps. Les changements climatiques sont étroitement liés au
phénomène de Hurst, qui a été détecté
dans de nombreuses séries temporelles longues d'hydro climatologie et
qui est stochastique ment équivalent à un comportement
d'échelle simple de la variabilité climatique sur
l'échelle de temps. La variabilité climatique, qu'elle soit
d'origine anthropique ou naturelle, augmente l'incertitude liée aux
processus hydrologiques. Il est démontré que l'hydrologie
statistique, la branche de l'hydrologie qui s'occupe de l'incertitude, n'est
pas, dans son état actuel, consistante avec le caractère variable
du climat. Quelques caractéristiques statistiques typiquement
utilisées en hydrologie comme les moyennes, les variances, les
auto-corrélations et corrélations croisées, et le
coefficient de Hurst, ainsi que leur variabilité, sont
ré-examinées sous l'hypothèse d'un climat variable suivant
une loi d'échelle simple. De plus de nouveaux estimateurs, pour la
plupart très différents des estimateurs classiques, sont
étudiés. Le nouveau cadre statistique est appliqué
à des exemples réels, pour des travaux typiques comme
l'estimation et le test d'hypothèses, où, à nouveau, les
résultats diffèrent significativement de ceux des statistiques
classiques.
Bibliographie
Aspects scientifiques du changement climatique (Rapport 1990
rédigé pour le GIEC par le Groupe de travail I (aussi en
anglais, chinois, espagnol et russe)
Incidences potentielles du changement climatique Rapport 1990
rédigé pour le GIEC par le Groupe de travail II (aussi en
anglais, chinois, espagnol et russe)
Stratégies d'adaptation au changement climatique
Rapport 1990 rédigé pour le GIEC par le Groupe de travail
III (aussi en anglais, chinois, espagnol et russe) Emissions
Scenarios
Préparé par le Groupe de travail III du GIEC
1990 Évaluation de la vulnérabilité des zones
côtières à l'élévation du niveau de la mer -
méthodologie commune
1991 (aussi disponible en arabe et anglais)
Changement climatique: Les évaluations du GIEC de
1990 et 1992 Premier rapport d'évaluation du GIEC --
Aperçu général et Résumés destinés
aux décideurs, et Supplément 1992 du GIEC
Introduction aux modèles climatiques simples
employés dans le Deuxième rapport d'évaluation du GIEC -
Document technique II du GIEC
1997 (aussi en anglais et espagnol)
Stabilisation de gaz atmosphériques à effet de
serre: conséquences physiques, biologiques et
socio-économiques
- Document technique III du GIEC
1997 (aussi en anglais et espagnol)
Incidences des propositions de limitation des émissions
de CO2 - Document technique IV du GIEC 1997 (aussi en anglais et espagnol)
Incidences de l'évolution du climat dans les
régions: Evaluation de la vulnérabilité - Rapport
spécial du GIEC1998 L'aviation et l'atmosphère planétaire
- Rapport spécial du GIEC 1999 Questions méthodologiques et
technologiques dans le transfert de technologies - Rapport spécial du
GIEC 2000