CONCLUSION GENERALE
Réalisé et soutenu par Aimé EGLA
De la réforme du Conseil de Sécurité des
Nations Unies : quelle place pour le continent africain ?59
Au terme de notre étude consacrée à la
place du continent africain dans le processus de la réforme du CS des
Nations Unies,il convient de résumer les acquis et d'identifier les
points exigeant un approfondissement ultérieur.
Après avoir analysé le rôle et le
fonctionnement du CS des Nations Unies conformément aux dispositions
pertinentes de la Charte de San Francisco, nous nous sommes rendu compte de la
responsabilité primordiale du CS en matière de maintien de la
paix et de la sécurité internationale. Il devrait être la
cheville ouvrière des Nations Unies, l'instance régulatrice de
l'action de l'ONU mais s'est révélé fort malheureusement
incapable de remplir son rôle. Miné par des divisions internes,
des conflits d'intérêts, des luttes de leadership, le CS atteint
très rarement l'unité d'action nécessaire à son
efficacité. Voilà pourquoi, dans le souci de conserver au CS
toute sa crédibilité en qualité de garant de la paix et de
la sécurité internationales, des voix sont de plus en plus
nombreuses à se lever pour réclamer, exiger même, la
réforme du CS des Nations Unies et à intégrer toutes les
zones géographiques dont le continent africain.
Mais, faut-il réellement intégrer l'Afrique au
CS? La question, nous nous la sommes posée dans notre étude. Et
la réponse est affirmative : il est nécessaire de réformer
aujourd'hui le CS et d'impliquer le groupe Afrique qui compte54 Etats à
l'ONU contre 27 pour le groupe occidental qui, malgré son effectif a 3
membres permanents au CS (France, Royaume-Unis et les États-Unis
d'Amérique). Le groupe Asie pacifique qui compte 53 Etats est
représenté par la Chine, 23 Etats pour le groupe oriental
représenté par la Russie et 33 Etats pour le groupe
latino-américain non aussi représenté. Cette reforme, nous
l'avons soulignée est aujourd'hui nécessaire. Nécessaire
parce qu'il faut accroître la représentativité du CS
étant donné que « sa composition actuelle ne reflète
pas les changements dramatiques, importants, politiques et économiques,
intervenus dans la communauté internationale pendant les
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cinquante dernières années »,
nécessaire également parce qu'il faut améliorer
l'efficacité du CS. Dans un monde confronté à des
défis aussi multiples que complexes parmi lesquels figurent la
montée du terrorisme international, la pauvreté croissante, la
gestion des ressources naturelles et de l'environnement, la
prolifération des armes nucléaires, la montée des
extrémismes religieux, etc., on ne peut tolérer que le CS fasse
preuve d'un « manque de cohérence » entre son attention aux
différents conflits et sa réaction
effective.Nécessaireenfin parce qu'il faut tenir compte de
l'équilibre géographique. Cependant, force est de constater que
les perspectives de cette réforme connaissent encore quelques zones
d'ombre. S'il est vrai que toutes les voix s'accordent aujourd'hui pour
réclamer l'élargissement du CS en admettant de nouveaux membres
permanents, les critères de sélection, le nombre et le statut de
ces membres soulèvent toujours des controverses. Faut-il par exemple
privilégier la représentation géographique en tenant
compte du poids géographique des différents membres de l'ONU dont
pratiquement le tiers est africains soit 54 Etats? Bien plus, d'autres
obstacles sérieux jonchent le chemin de l'élargissement du CS.
Certains, sont internes à l'ONU par exemple la lenteur d'avancement des
travaux du groupe de travail à composition illimitée
chargée de recueillir les propositions des Etats sur la réforme
du CS et la complexité du processus de révision de la Charte des
Nations Unies. D'autres sont externes à l'ONU. Ils découlent des
intérêts légitimes des grandes puissances. Malgré
tous ces obstacles, nous sommes de ceux qui croient que la réforme du
CS,élargi à toutes les zones géographiques est
nécessaire et inévitable.Nécessaire pour son incidence sur
la légitimité et l'efficacité du Conseil de
Sécurité ; inévitable parce qu'après 66 ans
d'existence, l'ONU ne peut indéfiniment faire abstraction des
bouleversements que le monde a connus et continue de connaître.
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