DEDICACE
A
Toute ma Famille
*Recevez ici le témoignage de ma reconnaissance
et de mon affection*
REMERCIEMENTS
La réalisation du présent rapport n'aurait pas
été possible sans le soutien moral, matériel, financier et
intellectuel de certaines personnes. A ce titre, nous saisissons cette occasion
pour manifester notre reconnaissance à toutes ces personnes qui de
près ou de loin, consciemment ou inconsciemment nous ont aidé
à concrétiser cette étude. Notre gratitude s'adresse
spécialement :
ü Au TOUT PUISSANT à qui
nous devons notre souffle de vie.
ü A Monsieur le Docteur
Robert TANGAKOU
SOH, notre encadreur professionnel, pour son attention et
pour ses orientations.
ü Au personnel de la MUCECO
ainsi qu'à celui de BML, pour la
cordialité de leur accueil et pour la convivialité de leurs
relations de travail.
ü A Madame le Docteur Hélène
GAMBA, notre encadreur académique, pour sa
disponibilité.
ü A tous les Enseignants de
l'Université de Douala pour la qualité des enseignements qu'ils
nous ont dispensé.
ü A notre Oncle, le Docteur Bruno SONTIA
pour son soutien et pour ses conseils.
ü A notre Ami Miterand TALLA
pour toutes les fois où nous avons travaillé ensemble.
AVANT - PROPOS
L'expansion du secteur bancaire qui a suivi la
restructuration des années 1990, a fait naître un besoin en
personnels spécialisés au sein des banques, compagnies
d'assurance et autres institutions financières. Pour répondre
à ce besoin, l'administration de la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion Appliquée (FSEGA) de
l'Université de Douala a décidé il y a quelques
années, de créer une filière qui allierait une formation
académique de qualité et une expérience pratique dans les
domaines de la banque et de la finance. C'est ainsi que la filière
Economie Monétaire et Bancaire (ECOMO) a vu le
jour.
L'admission en ECOMO est ouverte
à toute personne ayant fait deux années d'études
supérieures en économie ou en gestion. La formation dans cette
filière commence en troisième année de Licence et va
jusqu'au Doctorat en passant par les Masters I et II. Pour les étudiants
de Master I que nous sommes, la formation comprend entre autres, un stage
académique au terme duquel, nous devons rédiger et soutenir un
rapport résolvant un problème rencontré en entreprise.
C'est premièrement à cette fin et
deuxièmement au regard des effets négatifs de la crise des
Subprimes, que nous avons voulu étudier la gestion des crédits
afin d'émettre des propositions qui nous permettrons peut être de
bâtir notre économie sur des bases plus solides. A cet effet, la
MUCECO nous a accueilli et servi de laboratoire
pendant le trimestre qu'a duré notre stage.
Nous n'avons nullement la prétention d'avoir
traité la question de manière exhaustive tant il est vrai que la
fécondité de la recherche sur le sujet est impressionnante. Loin
d'être parfait, ce travail reste perfectible grâce à vos
critiques et suggestions.
Achille Dargaud FOFACK
SOMMAIRE
Introduction
Générale.....................................................................................1
Première Partie : La MUCECO et sa gestion des
micros crédits...............................4
Chapitre I : Généralités sur
la
MUCECO......................................................................6
Section 1 : L'organisation de la
MUCECO.....................................................6
Section 2 : La MUCECO dans l'économie
camerounaise.................................11
Chapitre II : Activités
professionnelles..........................................................................16
Section 1 : L'octroi des
crédits....................................................................16
Section 2 : Les autres prestations de la
MUCECO...........................................21
Deuxième Partie : L'évaluation de
l'octroi des micros crédits à
MUCECO................29
Chapitre III : Analyses théorique et
critique de l'octroi des micros crédits........................31
Section 1 : Théories relatives à l'octroi des
crédits..........................................31
Section 2 : Difficultés liées à
l'octroi des crédits à la MUCECO..........................43
Chapitre IV : Optimisation de l'octroi des micros
crédits...............................................47
Section 1 : Mise en place d'une technique
d'évaluation des risques : Le Scoring......47
Section 2 : Mise en place d'un Service de Recouvrement des
crédits.....................51
Conclusion
Générale.....................................................................................55
LISTE DES
ABREVIATIONS
ACBD : Association des Cadres Bamougoum de
Douala.
ALM: Asset Liability Management.
ANEM -
CAM : Association des Etablissements de Micro finance du
Cameroun.
ATD : Avis à Tiers
Détenteur.
AVI : Avis de Virement
Irrévocable.
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique
Centrale.
BFRE : Besoin en Fonds de Roulement
d'Exploitation.
BML: Bénin Money Land.
CAF: Capacité d'AutoFinancement.
CCC: Community Credit Company PLC.
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de L'Afrique Centrale.
CMCG: Caisse Mutuelle de Crédit et de
Garantie du Cameroun.
CNC : Conseil National de Crédit.
CNI: Carte Nationale d'Identité.
COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique
Centrale.
COOPEC : Coopérative d'Epargne et de
Crédit.
CRENAC : Crédit National du
Centre.
DML : Développement et Maintenance
de Logiciels.
EBE : Excédent Brut
d'Exploitation.
EMF : Etablissement de Micro Finance.
FF: Forward Forward.
FRA: Forward Rate Agreement.
GIC: Groupement d'Initiative Commune.
GIE: Groupement d'Intérêt
Economique.
HT : Hors Taxe.
MUCECO : Mutuelle Coopérative
d'Epargne et de Crédit Communautaire.
PME : Petite et Moyenne Entreprise.
PMI : Petite et Moyenne Industrie.
TTC : Toutes Taxes Comprises.
UMAC : Union Monétaire de l'Afrique
Centrale.
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau n0 01 : Conditions
d'ouverture des comptes à la MUCECO ...........................23
Tableau n0 02 : Calcul des
commissions sur épargne journalière
.................................28
Tableau n0 03 :
Correspondance entre les valeurs de Z et les probabilités de
défaillance
...............................................................................................................53
Introduction Générale
Au plan de l'histoire, les antécédents au micro
crédit remontent à la pratique des prêts sur gage à
taux faibles ou nuls des Monts de Piété (1462), et dans
les
mutuelles de
crédit agricole créées en Europe à la fin du
19e siècle.
Le système a été développé par le professeur
d'économie
Muhammad
YUNUS au cours des 30 dernières années.
L'activité de micro crédit consiste
généralement en l'attribution de prêts de faibles montants
à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux
prêts bancaires classiques faute de garanties suffisantes. Le micro
crédit se développe surtout dans les
pays en
développement, où il permet de concrétiser des
microprojets favorisant
ainsi l'activité et la création de richesses. Mais il se pratique
aussi bien dans les pays développés ou en transition. La mise en
place et le développement à grande échelle de ce
système ont été récompensés le 13 octobre
2006, par le
prix Nobel de la
paix attribué conjointement au Bangladeshi
Muhammad
YUNUS et à la banque qu'il a créée, la
Grameen
Bank.
Les Nations unies ont décrété
2005 l'
Année
internationale du micro crédit. Le micro crédit s'inscrit
dans une sphère plus complète qui comprend d'autres outils
financiers tels que l'épargne, la micro assurance et d'autres produits
qui forment la
micro finance. Avec le
développement fulgurant des activités de micro finance, de
nombreuses définitions ont été élaborées
pour expliquer ce concept. Mais nous ne retiendrons que celle qui sied le mieux
au contexte de notre étude. En effet, le Règlement
n0 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC adopté par le
comité ministériel le 13 Avril 2002, stipule que, « La
micro finance est une activité exercée par des entités
agréées n'ayant pas le statut de banque ou d'établissement
financier et qui pratiquent à titre habituel, des opérations de
crédit et/ou de collecte de l'épargne et offrent des services
financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour
l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel ».
Au Cameroun, l'activité des EMF remonte à 1963
avec la création par des missionnaires hollandais, de la première
COOPEC, dans la zone anglophone du pays. Mais c'est la crise bancaire des
années 1990 qui marquera l'essor réel de ces activités. En
effet, cette crise a été suivie d'un cortège de
réformes et de restructurations qui a entraîné la chute
globale de la rentabilité des banques, la faillite d'un bon nombre
d'entre elles et surtout la réduction de leurs effectifs. C'est ce
personnel relativement qualifié, qui se lancera plus tard, dans la
création des EMF pour faire face au chômage et saisir les
opportunités offertes par le marché.
Eu égard au contexte actuel de crise financière
d'une part, et d'autre part, à la multiplication des EMF et au volume
croissant des micros crédits octroyés dans notre économie,
il devient impératif de s'interroger sur la gestion des ces
crédits. En effet, les EMF font-ils une évaluation objective des
risques avant l'octroi de chaque micro crédit ? En outre, chaque
crédit fait-il l'objet d'une couverture des risques et d'un suivi
permanent, jusqu'à son remboursement total ? Enfin, comment peut-on
optimiser les gestions de ces crédits de manière à assurer
la rentabilité et la pérennité de l'établissement
prêteur ?
L'objectif du présent rapport est de mener une analyse
sur cette problématique en s'inspirant du cas particulier de la
Mutuelle Coopérative d'Epargne et de Crédit
Communautaire (MUCECO). Il s'agira pour nous, de présenter
la gestion des crédits dans cet EMF, de relever les difficultés
liées à cette activité, de rechercher et de proposer des
solutions pratiques à ces difficultés. C'est pour cette raison
que nous avons retenu le thème suivant : « L'octroi des
micros crédits à la MUCECO ».
L'intérêt de notre travail est à la fois
académique et professionnel. En effet, cette expérience permet
d'une part, de confronter nos connaissances académiques aux
réalités des institutions financières. Elle se veut
également un moyen d'apprentissage des métiers de la finance. Ce
travail permet d'autre part, de ressortir l'importance de la gestion des
crédits en tant qu'outil indispensable à tout
établissement de crédits qui veut se pérenniser.
Pour y parvenir, nous nous servirons de nos connaissances
académiques, des données recueillies sur le terrain, des
dispositions légales et règlementaires en vigueur, et de la
littérature abondante sur le sujet. Notre travail comportera
essentiellement deux parties : La première partie sera
intitulée la MUCECO et sa gestion des micros crédits, et
nous aborderons dans son premier chapitre, l'organisation et le fonctionnement
de cet EMF aussi bien en interne qu'au sein de la société.
Ensuite, dans le deuxième chapitre, nous évoquerons les
activités que nous avons menées pendant notre séjour
à la MUCECO. La deuxième partie de notre travail sera
quant à elle intitulée Evaluation de l'octroi des
micros crédits à la MUCECO. Nous y ferons
ressortir les difficultés rencontrées par cet EMF dans la gestion
de ses crédits (chapitre III) et nous proposerons des solutions pour
remédier à ces problèmes (chapitre IV).
Première Partie :
La MUCECO et sa gestion des micros crédits
Introduction de la Première
Partie
Une étude publiée en Décembre 2003 par la
COBAC dénombrait un peu plus de 600 EMF sur le territoire camerounais.
Cette étude a également révélé que les
activités de ces établissements touchaient une clientèle
d'environ 300 000 personnes, soit moins de 10% de leur marché
potentiel estimé à 4,5 millions de personnes pour une population
active d'environ 6 millions de personnes. (1) Ces chiffres
illustrent à merveille l'attrait de ce secteur et expliquent la
prolifération des EMF dans notre économie. Cette expansion a
conduit le 13 Avril 2002, à l'adoption d'un texte sous régional
visant à mettre les EMF sous l'autorité et le contrôle de
la COBAC. Ce règlement regroupe les EMF en trois
catégories :
· En troisième catégorie, on retrouve les
établissements qui accordent des crédits aux tiers sans exercer
l'activité de collecte de l'épargne. Le capital minimum
exigé pour ces EMF autres que les projets est de 25 millions de francs
CFA. En outre, les établissements de cette catégorie peuvent
revêtir la forme juridique d'Etablissements de micro crédit ou de
projet, de sociétés qui accordent des crédits
filières ou de sociétés de caution mutuelle.
· La deuxième catégorie regroupe les EMF
qui collectent l'épargne et accordent des crédits aux tiers. Leur
capital minimum est fixé à 50 millions de francs CFA et ils ne
peuvent qu'adopter la forme juridique de SA.
· En première catégorie, on retrouve les
EMF qui procèdent à la collecte de l'épargne de leurs
membres et qui l'emploient pour octroyer des crédits exclusivement au
profit de ces derniers. Il n'est pas exigé de capital minimum pour ces
établissements ; Toutefois, le capital constitué doit
permettre de respecter l'ensemble des normes arrêtées par la
COBAC. Ces établissements peuvent revêtir la forme juridique
d'Associations, de Coopératives ou de Mutuelles.C'est dans cette
dernière catégorie que l'on retrouve l'Etablissement qui nous a
accueilli et que nous nous proposons de présenter dans cette partie de
notre travail. Nous commencerons par évoquer dans un premier chapitre,
sa création, son organisation, et son environnement externe. Par la
suite, nous évoquerons dans un deuxième chapitre, les
activités que nous avons menées pendant notre séjour dans
cette Mutuelle.
Chapitre 1 :
Généralités sur la MUCECO
Afin de rendre notre étude plus pratique et plus
complète, il s'avère nécessaire de caractériser
tout d'abord, l'environnement dans lequel elle a été menée
avant de s'appesantir par la suite, sur sa problématique. Nous
consacrerons donc ce chapitre à la description de la MUCECO. Pour ce
faire, nous aborderons tour à tour son environnement interne et son
environnement externe.
Section 1 : L'organisation de la MUCECO
Nous évoquerons dans cette section de notre travail, la
genèse de la MUCECO, son organisation, ses produits et enfin ses
ressources.
-1- Historique et évolution
La Mutuelle Coopérative d'Epargne et de Crédit
Communautaire est un EMF de première catégorie au capital
variable de 15 millions de francs CFA. Elle a été
créée sur autorisation N0 LT/CO/28/05/7446 du 30
Octobre 2005 par des ressortissants Bamougoum vivants à Douala et
regroupés au sein d'une Association nommée ACBD. Mais pour des
raisons d'aménagement de ses agences, cet établissement ne
lancera effectivement ses activités qu'à partir du mois
d'Août 2008, pour ses points de vente de Madagascar et de Nkololoun et
à partir d'Octobre 2008 pour ce qui est de son siège social
situé au quartier Akwa.
La création de cet EMF répond au besoin de ses
promoteurs de disposer d'une institution financière pouvant profiter des
opportunités offertes par le secteur de la micro finance pour favoriser
le développement de leurs activités économiques et
faciliter l'insertion professionnelle des ressortissants de leur région
d'origine.
La MUCECO dispose aujourd'hui, de 3 agences à Douala
et envisage de s'étendre sur le territoire national à travers la
création de 2 autres agences respectivement, à Yaoundé et
à Bafoussam.
-2- Organisation
L'organigramme de la MUCECO (annexe I) est de type
fonctionnel et pyramidal. Il prévoit 5 niveaux de décision qui
sont en partant du sommet vers la base :
· L'Assemblée Générale des
actionnaires.
· Le Conseil d'Administration.
· La Direction Générale, le Comité
de Surveillance et le conseil de crédit.
· Les Agences
· Le Service des Opérations, le Service
Informatique, le Service Comptable, le Service Clientèle et la
Caisse.
-A- L'Assemblée Générale
Elle est dirigée par le président du Conseil
d'Administration et se situe au sommet de la pyramide. Elle se réunie
une fois par an en assemblée ordinaire et ses attributions sont
relatives à toutes décisions concernant l'affectation des
résultats, la modification des Statuts, la cooptation des
administrateurs de l'établissement, etc...
-B- Le Conseil d'Administration
Le Conseil d'administration est l'organe de gestion
stratégique de l'entreprise. Il définit à ce titre la
politique générale de celle-ci et veille à son
application. Il a à sa tête un Président, qui est
l'autorité en charge du suivi de la gestion stratégique de
l'établissement.
-C- La Direction Générale
Elle est l'organe de gestion de l'EMF et à ce titre,
elle est chargée d'élaborer des stratégies visant à
mettre en pratique la politique générale de l'entreprise et
à atteindre les objectifs fixés par le Conseil d'Administration.
Elle est dirigée par un Directeur Général.
-D- Le Comité de Surveillance
Il s'agit d'un organe de 5 membres dont le rôle est
d'auditer et de contrôler toutes les opérations de la MUCECO. Il
rend directement compte au Conseil d'Administration.
-E- Le Comité de Crédit
L'octroi des crédits est régit par le principe
de la collégialité. A ce titre, le Comité de Crédit
est seul compétent pour décider de tous les engagements de la
MUCECO. Il est présidé par le Directeur Général et
comprend de 5 membres. C'est à lui qu'incombe la responsabilité
d'étudier les dossiers de crédit des clients et de décider
de l'octroi ou non de ces crédits.
-F- Les agences
Elles sont au nombre de 3 et se situent respectivement au
marché Madagascar, au marché Nkololoun, et au Boulevard de la
République à Akwa. Ce dernier point de vente est celui dans
lequel notre stage a été effectué. Il comprend les
services suivants :
· Le Service Clientèle et le
Guichet
Il est chargé d'accueillir les clients et de les
informer sur les offres et produits de la MUCECO. Il s'occupe également
de l'ouverture et de la gestion des comptes, de l'édition des
historiques de compte, de la vérification des signatures et des soldes,
de l'analyse des dossiers de crédit, la prospection, etc...
C'est dans ce Service que nous avons effectué les
activités qui nous ont permis de traiter le thème du
présent rapport. Le Service Clientèle est l'un des centres
névralgiques de la MUCECO parce qu'il représente non seulement
l'interface de communication entre l'Etablissement et ses clients, mais aussi
le premier maillon de la chaîne qui analyse et décide de l'octroi
des crédits à ces mêmes clients.
· Le Service des Opérations
Il est responsable des versements et retraits des clients,
des remises de chèques, de la collecte journalière (Affair
Saving), des virements, du compostage des chèques, etc...
· Le Service Comptable
Ce service a pour rôle de recenser les
opérations de la journée, de classer les pièces
justificatives de ces opérations et de les enregistrer sur un support
papier. Il a également pour rôle de conserver ces pièces
justificatives.
· Le Service Informatique
Il assure la maintenance du matériel informatique de
l'entreprise et enregistre en machine les opérations comptables
inscrites sur le papier par le Service Comptable.
· La Caisse
Elle se charge de l'enregistrement de tous les mouvements de
fonds du point de vente. Les enregistrements se font d'abord sur un support
physique (La main courante) et ensuite en machine.
-3- Les produits
La MUCECO propose à sa clientèle, une gamme
variée de produits allant des comptes aux placements, en passant par des
moyens de paiement et des moyens de financement.
Pour ce qui est des comptes, l'établissement offre
essentiellement :
· Des comptes d'épargne :
Ils sont réservés aux clients qui souhaitent mettre un peu
d'argent de côté et se constituer une épargne. Cette
épargne est rémunérée au taux annuel de 4%.
· Des comptes courants : Ce sont
des comptes non rémunérés ouverts aux entreprises. Ils
enregistrent des opérations de type commercial et donnent droit au
financement de l'établissement.
· Des comptes de
dépôt : Ils fonctionnement exactement comme des
comptes courants mais seulement, ils sont réservés aux personnes
physiques.
· Des comptes virement : Il s'agit
ici des comptes de dépôt utilisés pour le paiement des
salaires et des pensions retraites. Ces comptes permettent à l'employeur
de se libérer de la paie et d'en laisser la charge à l'EMF. Ils
permettent également aux salariés de bénéficier des
facilités telles que les avances sur salaires.
A côté de ces différents comptes, il faut
noter que la MUCECO dispose d'un autre produit de collecte de l'épargne,
appelé:
· Affair saving ou Collecte
journalière : C'est une activité à travers
laquelle, l'établissement collecte quotidiennement l'épargne des
personnes effectuant pour la plupart des petits métiers. Il la leur
restitue ensuite au bout d'une période de cotisation
(généralement 1 mois), ou sur demande de ces derniers, moyennant
le prélèvement des commissions dont le montant est calculé
proportionnellement au montant total de l'épargne ainsi
constituée.
Concernant les placements, les clients de la MUCECO ont le
choix entre :
· Les bons de caisse : Ce sont des
titres négociables, émis par l'EMF, portant engagement de payer
une somme déterminer à un moment fixé en remboursement
d'un prêt à court terme, productif d'intérêt.
· Les dépôts à
terme : Ces dépôts permettent de placer à
moyen ou à long terme une certaine somme d'argent.
Les moyens de paiement offerts par la MUCECO sont quant
à eux essentiellement :
· Des
chèques : C'est un ordre de paiement au porteur
donné par un client titulaire d'un compte chèque dans
l'établissement.
Enfin, les financements octroyés par cet
établissement sont essentiellement :
· Les crédits
de trésorerie : Ces
crédits permettent de faire face à des besoins passagers (court
terme). Il s'agit entre autres des découverts, des facilités de
caisse, des prêts personnels, des crédits scolaires, etc...
· Les crédits à la
consommation : Ils sont accordés à
des particuliers qui désirent financer l'achat d'un bien de consommation
à usage domestique. Les biens financés sont
généralement des matériels d'équipement divers tels
que l'électroménager, le mobilier, etc...
· Les crédits
immobiliers : Ces crédits à moyen
ou à long terme sont accordés aux personnes désirant
acquérir un terrain ou un logement. Ils sont également
octroyés à des personnes qui souhaitent construire ou
réaménager leur habitation.
· Les crédits par caisse :
Les crédits par caisse sont des crédits qui s'utilisent par une
autorisation donnée au client de rendre débiteur son compte. Il
s'agit d'une facilité de caisse, d'un découvert ou d'un
accréditif.
· Le financement des stocks : Ce
type de financement permet notamment aux exportateurs de constituer le stock de
marchandises qu'ils vendront par la suite pour rembourser leur dette. Dans ce
cas, trois formules de crédit sont possibles. Il s'agit des
crédits de campagne, des avances sur marchandises et de l'escompte des
warrants.
Parmi les produits et services de la MUCECO, on peut aussi
inclure
· Les transferts
d'argent : Ils sont effectués uniquement entre le
Bénin et le Cameroun par un EMF partenaire appelé BML.
-4- Les ressources
La MUCECO dispose de nombreuses ressources lui permettant de
soutenir ses activités. Il s'agit entre autre des:
· Ressources humaines : Afin
d'assurer son fonctionnement, l'établissement dispose d'une
équipe de 14 camerounais de diverses qualifications.
· Ressources financières :
Compte tenu de l'évolution de ses activités et de la
récession actuelle, le capital variable de la MUCECO
s'élève à 15 millions de francs CFA.
· Ressources matérielles :
Dans le but de faciliter la fourniture de ses services et d'améliorer
les conditions de travail de son personnel, l'établissement dispose de 3
points de vente (Akwa, Madagascar et Nkololoun) bien aménagés et
équipés en matériels informatiques de pointe et en
matériels de bureau de qualité.
Section 2 : La MUCECO dans l'économie
camerounaise
Après avoir caractérisé l'environnement
interne de notre structure d'accueil, il est opportun de faire autant avec son
environnement externe. Pour ce faire, nous présenterons tout d'abord le
cadre institutionnel d'exercice de la micro finance au Cameroun. Ensuite, nous
évoquerons les clients de la MUCECO, et ses relations avec ses
partenaires. Les derniers développements de cette section seront quant
à eux consacrés au positionnement concurrentiel de la MUCECO.
-1- Le cadre institutionnel
Il recense des structures éparses et se comprend
essentiellement :
-A- La BEAC :
C'est l'Institut d'Emission de la CEMAC, à ce titre,
elle définie l'orientation de la politique monétaire à
mener dans la sous région. Elle établie aussi la
réglementation relative aux établissements de crédit en
général.
La BEAC détient une partie des réserves de ces
établissements et le monopole d'émission des billets qui ont
cours légal et pouvoir libératoire dans tous les pays - membres.
Elle exerce aussi les fonctions annexes de chambre de compensation et de
centrale de risque.
-B- La COBAC
C'est un organe de contrôle crée le 16 Octobre
1990. Il est chargé de veiller au respect des dispositifs
règlementaires et législatifs édictés par les
autorités monétaires nationales, par la BEAC ou par
elle-même et de sanctionner les manquements constatés.
Le « règlement n° 01/02/CEMAC/IMAC/COBAC
relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de
Micro finance dans la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale » adopté le 13 Avril 2002 et entré en
vigueur le 14 Avril 2005 place désormais les EMF sous l'autorité
et le contrôle de la COBAC.
A ce titre, c'est la COBAC qui attribue les agréments
d'exploitation et désigne les dirigeants de ces établissements.
C'est elle qui fixe les règles destinées à assurer et
à contrôler la liquidité et la solvabilité des EMF
à l'égard des tiers. Ses sanctions vont de l'avertissement au
retrait d'agrément, en passant par l'interdiction d'effectuer certaines
opérations et la révocation des dirigeants des banques.
-C- Le ministère des finances
C'est l'autorité monétaire nationale. Elle prend
en 1998, le contrôle des EMF qui jusque là étaient sous la
tutelle du Ministère de l'Agriculture. Cette prise de contrôle
s'est effectuée à travers le décret du Premier Ministre
n° 98/300/PM du 9 septembre 1998 soumettant toutes les COOPEC au
régime d'agrément et au contrôle de la part du
ministère des finances.
-D- Le CNC
C'est un organe consultatif crée par le décret
no 96/138 du 24 Juin 1996. Il est chargé de donner son avis
sur l'orientation de la politique monétaire et du crédit. Il
étudie les conditions de fonctionnement du système bancaire et
financier et adresse au Président de la République et au
Parlement, un rapport annuel relatif à la monnaie, au crédit et
au fonctionnement de ce système.
-E- L'ANEM-CAM
Les EMF doivent adhérer à l'association
professionnelle des EMF de leur Etat. S'agissant du Cameroun, sous
l'égide du Ministère de l'économie et des finances, s'est
constituée le 23 Mai 2003, l'Association nationale des EMF du Cameroun
(ANEM-CAM).
L'Association a pour objet d'assurer la défense des
intérêts collectifs des établissements membres. Elle a la
charge d'informer ses adhérents et le public. Elle peut réaliser
toute étude et élaborer toute recommandation en vue le cas
échéant, de favoriser la coopération entre membres ainsi
que l'organisation et la gestion de services d'intérêts
communs.
Les Associations professionnelles des pays de la CEMAC sont
tenues d'adhérer à la fédération des Associations
professionnelles des EMF de la CEMAC. Cette fédération est
chargée de poursuivre les mêmes objectifs que les Associations
professionnelles auprès des institutions à caractère sous
régional.
-2- Les clients
La MUCECO, comme tout EMF s'adresse essentiellement à
une clientèle pauvre et exclue du circuit bancaire traditionnel. Ces
clients sont essentiellement :
· Des particuliers : Ce sont des
personnes physiques qui n'exercent pas d'activité commerciale à
titre individuel. C'est le cas des étudiants, des
ménagères, des salariés, etc...
· Des entreprises : Il s'agit ici
des personnes morales constituées sous forme de GIE, de GIC, de PMI/PME,
de cabinets et bureaux d'études, etc...
Les professionnels quant à eux sont soit des
particuliers, soit des entreprises selon qu'ils agissent à leur propre
nom ou au nom de leur entreprise.
Afin de fidéliser cette clientèle,
l'établissement entretien avec celle-ci, une relation de
convivialité, de coopération et de conseil mutuel.
-3- Les partenaires
La MUCECO dispose de 3 grands partenaires qui soutiennent ses
activités chacun dans un domaine bien spécifié. Il s'agit
de :
· Bénin Money Land (BML) :
C'est un EMF originaire du Bénin qui est installé dans les locaux
du siège social de la MUCECO. BML effectue des transferts d'argent
uniquement entre les 2 pays que sont le Cameroun et le Bénin. Lorsqu'il
s'agit d'un envoi au Bénin, l'employé de BML rempli le bordereau
d'envoi et verse le montant de la transaction dans le compte courant de son
entreprise domicilié à la MUCECO. Il appelle ensuite son
collègue du Bénin pour lui transmettre les
caractéristiques du transfert et lui donner l'autorisation de payer le
bénéficiaire. L'inverse se produirait si le transfert
était plutôt envoyé du Bénin pour le Cameroun. En
dehors des avantages retirés du compte courant BML, ce partenariat
apporte des clients potentiels à la MUCECO en la faisant connaître
au sein de la communauté béninoise du Cameroun.
· Activa Assurances : Cette
compagnie d'assurances offre 2 types de produits aux clients de la MUCECO. Il
s'agit de l'assurance titulaire de compte
qui est une assurance décès pour tous les détenteurs de
compte et de l'assurance crédit qui couvre tous les
débiteurs de la MUCECO en cas de décès ou
d'invalidité définitive ou totale. Dans le cadre de ces deux
contrats, l'EMF perçoit en cas de sinistre, toutes les sommes qui lui
sont dues par le défunt ou l'invalide et le reste, s'il y en a, est
reversé aux ayants droit de l'assuré.
· Ecobank : Puisque la loi n'admet
pas les EMF en chambre de compensation, ces derniers sont donc obligés
d'effectuer leurs opérations de compensation à travers des
comptes ouverts dans des banques. C'est ce qui explique la relation MUCECO -
Ecobank. En plus de la compensation, Ecobank assiste la MUCECO dans les
virements interbancaires et les rapatriements de fonds.
-4- Les concurrents
Le secteur de la micro finance étant attractif, on
assiste à la prolifération des EMF dans notre économie. A
titre d'exemple, une étude menée par la COBAC en Décembre
2003 dénombrait un peu plus de 600 EMF dans l'ensemble du Cameroun.
Durant notre stage, nous avons recensé un peu plus d'une dizaine
d'établissements autour du siège social de la MUCECO. Il s'agit
entre autres de la CRENAC, CCC, CMCG, etc... En plus de ces EMF, la MUCECO doit
aussi faire face à la concurrence des banques traditionnelles qui
adaptent de plus en plus leurs produits aux besoins des couches sociales
défavorisées.
Afin de faire face à cette concurrence accrue, la
MUCECO compte principalement sur le dynamisme de son personnel, la
qualité de ses services et sa politique de proximité.
Au début de ce chapitre, nous avons souligné
qu'il était important de maîtriser les forces et les faiblesses,
ainsi que les opportunités et les menaces de la MUCECO pour faciliter la
compréhension de la gestion des micros crédits dans cet
Etablissement. Nous retenons à ce stade de notre analyse que la MUCECO
est un jeune EMF qui dispose de nombreuses ressources reparties au sein de ses
différents services afin d'assurer sa rentabilité et sa
compétitivité face à une concurrence accrue. La suite de
notre étude sera consacrée à la description des
activités que nous avons menées pendant la durée de notre
stage.
Chapitre 2 :
Activités professionnelles
Notre séjour à la MUCECO nous a permis de
toucher du doigt de nombreuses activités professionnelles, dans des
services variés. Nous évoquerons dans ce chapitre, quelques unes
de ces activités. Nous commencerons tout d'abord par évoquer les
activités que nous avons accomplies dans la gestion des crédits
et nous reviendrons par la suite sur les autres aspects pratiques de notre
stage.
Section 1 : L'octroi des crédits
C'est l'activité à laquelle nous avons
consacré la majeure partie de notre temps en entreprise (près de
deux mois). Il s'agit d'un processus qui commence au Service Clientèle,
se poursuit au Conseil du Crédit et s'achève aux Services
Comptable et Informatique. Tout au long de ce processus, les financiers de
l'EMF doivent faire preuve de méthode, de rigueur et de
professionnalisme car tout manquement dans cette activité peut
être lourd de conséquences pour l'établissement.
-1- L'analyse des dossiers de crédit
Un dossier de crédit est un ensemble de documents
rédigés ou remplis et visés par un client qui sollicite un
accord par lequel une certaine somme lui sera prêtée contre
promesse de remboursement et moyennant le paiement d'intérêts.
A la MUCECO, les éléments constitutifs de ce
dossier varient en fonction de la qualité du client (particulier,
association, entreprise) et des caractéristiques du prêts
(montant, durée, etc...).
-A- La constitution du dossier de crédit
Un dossier de crédit est constitué à
partir du moment où un client communique oralement ou par écrit,
son besoin de financement au gestionnaire de son compte. Ce dossier est
généralement constitué des pièces
suivantes (annexes II à VII) :
· Un imprimé de la convention de crédit.
· Un imprimé de la convention de prêt avec
cautionnement.
· Un imprimé de l'étude de prêts
personnels.
· Un imprimé de la demande de découvert.
· Un imprimé du contrat d'assurance choisit.
· Les états financiers de l'entreprise
emprunteuse.
· Les trois derniers bulletins de paie de
l'emprunteur.
· Les titres de propriété des
sûretés offertes.
· La facture pro forma ou le devis estimatif et
descriptif des travaux à effectuer (respectivement pour les
crédits d'équipement et les prêts immobiliers).
· Une attestation de virement irrévocable.
· Une promesse de vente écrite (pour les
crédits immobiliers).
· Un plan de financement.
· Etc...
-B- l'analyse proprement dite
Une fois le dossier de crédit constitué, son
analyse commence au sein même du Service Clientèle. Cette analyse
a pour objectif d'évaluer et de minimiser les risques encourus par la
Mutuelle du fait de son activité de crédit. L'analyse est soumise
à l'expertise et à l'expérience d'un employé de
l'EMF et les critères d'analyse varient selon que les clients soient des
particuliers, des associations ou des entreprises.
-i- Cas des particuliers
Pour ce type de client, les analystes de la MUCECO focalisent
leur attention sur deux grands types de caractéristiques. Ils analysent
tout d'abord les caractéristiques endogènes du client telles que
son âge, son patrimoine, l'historique de son compte, sa catégorie
socio professionnelle, sa quotité bancaire, etc...
Généralement, il faut que le demandeur de crédit ait
``tourner'' pendant au moins un semestre avec l'Etablissement pour
espérer que son dossier ait une suite favorable.
Les financiers de la Mutuelle se penchent également
sur les caractéristiques exogènes du client. Celles-ci sont
représentées par son secteur d'activité, son employeur,
ses garanties, etc... Il arrive parfois aux financiers d'effectuer une descente
sur le terrain afin de confirmer la localisation du demandeur de crédit
et d'évaluer les garanties offertes par ce dernier. L'évaluation
consiste généralement à vérifier l'état
physique de la sûreté et à s'assurer que cette
dernière fonctionne correctement (S'il s'agit d'une machine).
-ii- Cas des associations
Ici, les analystes évaluent aussi deux types de
caractéristiques. Le premier type comprend le patrimoine de
l'association, l'historique de son compte, la qualité de ses membres,
etc... Le second type de caractéristiques quant à lui, renvoit
aux sûretés offertes, au contrat d'assurance choisit, etc...
-iii- Cas des entreprises
Dans ce cas, les analystes s'intéressent tout d'abord
aux forces et aux faiblesses de l'entreprise en question à savoir son
chiffre d'affaires, son résultat net sur plusieurs exercices,
l'historique de son compte, etc... Par la suite, ils étudient ses
opportunités et ses menaces à travers, l'évolution
prévisionnelle de la concurrence et du secteur d'activité, les
sûretés offertes, etc...
Généralement, lorsqu'il s'agit d'un client
relativement ancien, de plus ou moins grande notoriété, les
dirigeants de l'EMF sont moins austères sur les conditions d'octroi du
crédit.
-C- Au Comité de Crédit
Après la phase d'analyse, effectuée au sein du
Service Clientèle, les dossiers de crédit portant les remarques
et observations des analystes, sont transmis au Directeur
Général. Ce dernier les parcourt, puis convoque le Comité
de Crédit.
Au cours de la réunion présidé par le
Directeur Général de l'Etablissement, chacun des membres du
Comité de Crédit, (en particulier le gestionnaire de
compte/analyste de crédit) donne son avis sur le dossier en question, en
argumentant sa position. Au bout du compte, le Comité prend une
décision et le gestionnaire de compte dresse un procès verbal
pour la constater.
Le Comité peut par exemple décider de ne pas
accorder le prêt et dans ce cas, il notifiera ses raisons qui pourront
être transmises au client par le gestionnaire de son compte. Il peut
aussi décider d'accorder le crédit tel que sollicité par
le client ou alors pour un montant et/ou une échéance
différente de ceux demandés par le client.
En cas d'avis favorable du Comité de Crédit, il
est donné l'ordre au service comptable d'effectuer la mise en place du
micro crédit.
-2- La mise en place du crédit
La mise en place du crédit consiste pour le Service
Comptable à inscrire sur le compte du client, le montant de
crédit décidé par le Comité du crédit et
à prélever dans ce même compte les frais accessoires du
prêt (prime d'assurance, frais de dossier, frais de mise en place, frais
de communication, frais de vacation, etc...) dont le montant varie
généralement en fonction du montant du crédit. Le
comptable passera donc les écritures suivantes pour le cas d'un
crédit scolaire :
|
|
Compte crédit scolaire
Compte client emprunteur
Mise en place du crédit...
|
Montant du prêt
|
Montant du prêt
|
|
|
Compte client emprunteur
Compte frais de dossier
et de mise en place du crédit
Compte Assureur
Frais de mise en place crédit...
|
Frais + Prime
|
Montant frais
Prime d'assurance
|
Source : Service Comptable
Après l'enregistrement en machine effectuée au
sein du Service Informatique, le tableau d'amortissement du prêt à
annuités constantes (exemple en annexe...) est établit et le
montant des mensualités est communiqué au client. Dés la
fin de cette étape, ledit client peut disposer librement du montant net
de la transaction.
-3- Le suivi et le remboursement des crédits
Après l'octroi, le micro crédit est suivi. En
effet, le gestionnaire observe les mouvements du compte de son client et
s'assure que celui-ci paie effectivement ses mensualités jusqu'au
remboursement total du crédit.
Les remboursements ont lieu à une date fixée
à l'avance (chaque mois à la date de mise en place du prêt)
et s'effectuent généralement par débit du compte de
l'emprunteur. Les écritures comptables correspondantes sont les
suivantes :
|
|
Compte client emprunteur
Compte crédit scolaire
Compte intérêts sur crédit scolaire
Mensualité du crédit...
|
Mensualité
|
Amortissement
Intérêts
|
Source : Service Comptable
Il faut noter que les remboursements peuvent aussi être
effectués par anticipation.
-4- Les impayés
La MUCECO n'a pas encore eu à faire à ce genre
de problème. Ce qui explique peut être pour quoi elle ne dispose
pas encore d'un Service Recouvrement et/ou Contentieux.
Section 2 : Les autres prestations de la MUCECO
-1- L'ouverture des comptes
C'est une activité exercée au sein du Service
Clientèle. Elle consiste à créer dans les livres de
l'Etablissement, un compte nouveau permettant d'enregistrer les transactions
d'un client qui peut être une personne physique ou une personne morale.
La MUCECO propose essentiellement à sa clientèle 3 types de
comptes à savoir : Des comptes d'épargne sur livret, des
comptes de dépôt et des comptes courants d'entreprise. Chaque type
de comptes renvoie à des règles de fonctionnement (confère
Les produits de la MUCECO), à des conditions d'ouverture et
surtout à des profils d'utilisateurs qui lui sont spécifiques.
-A- Les conditions d'ouverture
Elles sont spécifiques au type de comptes retenu par
le client. Le tableau suivant permet de les récapituler.
Tableau n0 01 : Conditions
d'ouverture des comptes à la MUCECO
Type de comptes
|
Profil des utilisateurs
|
Conditions d'ouverture
|
Compte d'épargne sur livret
|
Personnes physiques
|
- Photocopie de la CNI en cours de validité
- 2 photos 4x4
- Plan de localisation
- Frais d'adhésion 3 000 F
- Souscription d'au moins une part sociale : 10 000 F
- Fond de solidarité : 4 000 F
- Minimum à l'ouverture : 5 000 F
|
Compte de dépôt
|
Personnes physiques
|
- Photocopie de la CNI en cours de validité
- 1 photo 4x4
- Frais d'adhésion 3 000 F
- Souscription d'au moins une part sociale : 10 000 F
- Fond de solidarité : 4 000 F
- Minimum à l'ouverture : 100 000 F
- Plan de localisation
|
Compte courant
|
Personnes morales
|
- Photocopie des statuts ou du règlement
intérieur
- Photocopie du procès verbal de l'assemblée
générale désignant les signataires
- Photocopie du certificat d'inscription au registre du
commerce
- Photocopie du récépissé de
déclaration ou de décision d'autorisation
- Photocopie de la carte de contribuable
- Plan de localisation
- Photocopie de la CNI en cours de validité de chacun
des signataires
- 1 photo 4x4 de chacun des signataires
- Frais d'adhésion 5 000 F
- Souscription d'au moins une part sociale : 10 000 F
- Fond de solidarité : 4 000 F
- Minimum à l'ouverture : 100 000 F
|
Source : Service Clientèle
-B- L'ouverture proprement dite
Après avoir reçu le dossier du client,
l'employé de l'EMF vérifie d'abord si ce dernier est complet. Si
c'est le cas, il le transmet au Service Comptable où l'on procède
à l'enregistrement des différents frais relatifs audit dossier.
Ensuite, le dossier parvient au Service Informatique où on
procède à la création d'un nouveau compte dans le
progiciel comptable (La MUCECO utilise le progiciel DML Bank).
Une fois le compte crée, le client doit repasser
après quelques jours au Service Clientèle pour entrer en
possession de son livret d'épargne (s'il a sollicité un compte
d'épargne sur livret) ou de son chéquier (s'il a ouvert un compte
chèque).
-2- Le virement des salaires
Il s'agit d'une opération effectuée
périodiquement (essentiellement chaque mois) entre le Service des
Opérations et le Service Comptable. Le virement des salaires
libère l'employeur de la paie en confiant cette responsabilité
à la MUCECO. La réalisation de cette opération exige
cependant le respect de certaines conditions.
-A- Les conditions à respecter
L'employeur qui désire payer ses employés par
l'intermédiaire de la MUCECO doit le plus souvent domicilier le compte
courant de son entreprise dans cet établissement. Par la suite, tous les
employés concernés doivent ouvrir un compte de dépôt
(compte chèque, compte chèque virement) dans l'une des agences de
la Mutuelle. Enfin, il faut qu'à la date de payement des salaires, le
compte de l'entreprise dispose d'une provision supérieure ou
égale au montant total de la masse salariale.
-B- Le mode opératoire
Au moment de la paie, l'employeur doit faire parvenir au
service des opérations de la Mutuelle, un ordre de virement
accompagné d'un état des salaires. Ce dernier document doit
porter en-tête, les références de l'entreprise telles que
son nom, son siège social, etc... Il doit ensuite porter le nom et le
montant du salaire de chacun des employés à payer, ainsi que le
cachet et le visa du dirigeant de l'entreprise émettrice.
Après la réception de ces documents, le compte
courant de l'entreprise est débité du montant total des salaires
et des commissions de virement. En contrepartie, le compte de chacun des
employés est crédité du montant de son salaire. Les
écritures comptables à passer sont les suivantes :
· Au niveau du compte de l'entreprise
|
|
Compte courant entreprise...
Compte employé 1
Compte employé 2
Compte employé...
Compte employé N
Compte commissions
sur virement
Paiement salaires mois de...
|
Salaires + Commissions
|
Salaire 1
Salaire 2
Salaire...
Salaire N
Commissions
|
Source : Service Comptable
· Au niveau du compte de chaque employé
|
|
Compte courant entreprise...
Compte employé ...
Paiement salaire mois de...
|
Salaire...
|
Salaire...
|
Source : Service Comptable
Le virement des salaires est une opération qui tend
à se généraliser dans le monde professionnel. Il permet de
sécuriser la paie, de libérer l'employeur et de faciliter
l'octroi des avances sur salaires auprès de l'EMF.
-3- La collecte journalière
C'est une activité que nous avons exercée
quotidiennement entre 15 et 17 heures, au sein du service des
opérations. Cette activité correspond au produit Affair Saving de
la MUCECO et s'adresse à une clientèle essentiellement
constituée de petits commerçants.
-A- les conditions d'inscription
Tout client désirant s'inscrire pour l'épargne
journalière doit faire parvenir au collecteur de sa zone, une photocopie
de sa carte nationale d'identité. Après réception de cette
pièce, le collecteur enregistre ledit client dans son registre de
collecte et lui remet gratuitement un carnet de cotisations.
-B- La collecte proprement dite
Une fois le client enregistré, le collecteur passe
tous les jours ouvrables à une heure fixe (généralement
dans l'après - midi) collecter son épargne. Il inscrit le montant
de cette épargne dans le carnet de cotisation du client et signe
à la date correspondante (Par exemple le 1er Mars). Le client
exécute la même action dans le registre du collecteur et
l'opération est achevée pour la journée.
Une fois que le collecteur est passé chez tous ses
clients, il retourne à la Mutuelle et enregistre dans un fichier
Microsoft Excel, la somme collectée chez chacun de ses clients. Il verse
ensuite le montant total de sa collecte dans le Compte Affair Saving ouvert au
sein de l'agence.
-C- La restitution de l'épargne
Les épargnants peuvent récupérer leur
argent à n'importe quel moment du mois de cotisation. Mais les
restitutions d'épargne se font généralement à la
fin du mois. A cette date, le client peut passer à l'agence de sa zone
d'implantation percevoir ses fonds ou alors attendre le collecteur dans son
commerce.
Le collecteur soustrait ses commissions, enregistre dans son
fichier Microsoft Excel la somme retirée par chacun de ses clients (tout
ou partie de son épargne) et prélève le montant de ces
retraits dans le Compte Affair Saving.
Le montant des commissions de collecte varie en fonction du
montant de l'épargne constituée à la fin du mois. Ce
montant est donné par le tableau suivant :
Tableau n0 02 : Calcul des
commissions sur épargne journalière
Montant de l'épargne
|
Montant des commissions
|
Me = 15000
|
500
|
15500 = Me = 30000
|
1000
|
Me = 30500
|
3% Me
|
Source : Service des Opérations
-4- La prospection
Il s'agit d'une activité que nous avons exercée
dans le service clientèle pendant deux semaines. Elle consiste à
descendre sur le terrain avec des imprimés publicitaires pour informer
le public sur les offres et produits de la MUCECO. Les descentes constituent la
principale stratégie de conquête de la clientèle et elles
se font essentiellement dans un rayon de quelques Km autour des agences de
l'EMF.
En prélude à cette opération marketing,
les prospects sont regroupés et ciblés par segments
(catégories socio - professionnelles, modes de vie, confessions
religieuses, etc...). A chaque segment du marché, l'établissement
fait correspondre des produits et services adaptés à ses
activités et à ses besoins. C'est ainsi que :
· Pour le segment du marché constitué de
petits commerçants exerçants pour la plupart dans le secteur
informel (vendeurs à la sauvette, etc...), la Mutuelle propose son
produit d'épargne journalière (Affair Saving). L'objectif
poursuivi à travers ce produit financier est d'initier ces
débrouillards à l'épargne auprès des institutions
financières et de les amener à solliciter à terme des
comptes d'épargne.
· Pour le segment constitué des PME/PMI
(restaurants, etc...) la prospection consiste à faire l'apologie des
comptes d'épargne, des comptes de dépôt, etc... Tout en
évoquant les crédits pour appâter les prospects.
· Les produits de la Mutuelle n'étant pas
adaptés à une clientèle haut de gamme, elle ne
déploie pas d'effort particulier pour conquérir ce segment du
marché.
En plus de son caractère commercial, la prospection
permet également à l'EMF de collecter des informations utiles sur
les besoins de la clientèle et sur l'image que cette dernière se
fait de l'établissement et de ses produits.
L'objectif fixé au début de ce chapitre
était de réaliser une description des diverses activités
effectuées pendant la durée de notre stage, en particulier celles
relatives à la gestion des crédits. Pour ce qui est de cette
dernière activité, nous retenons qu'elle nécessite non
seulement la collaboration de plusieurs services, mais aussi l'expertise et le
professionnalisme du personnel de l'Etablissement.
Conclusion de la Première Partie
Tout au long de cette première partie de notre
étude, il a été question pour nous d'évoquer tout
d'abord la création, l'organisation et le positionnement concurrentiel
de la MUCECO. Avant de décrire son fonctionnement à travers les
activités que nous avons effectuées pendant la durée de
notre stage. Nous retiendrons que notre structure d'accueil est un jeune EMF
qui se doit d'optimiser la qualité et la rentabilité de ses
activités afin de faire face à une concurrence grandissante.
En prélude à une éventuelle
amélioration de la gestion des crédits à la MUCECO, il
faudrait d'abord diagnostiquer les carences et les déficiences de
l'établissement dans ce domaine précis, avant de proposer des
mesures correctrices. Ces deux préoccupations feront l'objet de la
deuxième partie de notre travail.
Deuxième Partie :
Evaluation de la gestion des micros crédits
à La MUCECO
Introduction de la Deuxième Partie
Un stage académique est essentiellement, un canal de
contact avec le monde professionnel. Par le biais de cette activité,
l'étudiant se doit d'observer, d'étudier et de rendre compte du
fonctionnement d'un système ou d'une organisation. Cette
préoccupation nous a guidé non seulement pendant notre
séjour à la MUCECO, mais aussi pendant la rédaction de ce
rapport.
Cela nous amène dans le premier chapitre de cette
partie, à faire apparaître à la lumière d'une
analyse théorique, les difficultés et les carences
observées lors l'octroi des crédits à la MUCECO, notamment
celles relatives à la maîtrise des risques. Le second chapitre
quant à lui, sera consacré aux solutions permettant d'optimiser
non seulement l'analyse, mais également le suivi et le recouvrement des
crédits octroyés par l'Etablissement.
Chapitre 3 : Analyses théorique et critique
de l'octroi des micros crédits
D'après QUIVY et VAN
CAMPENHOUDJ, « Il ne peut y avoir en sciences sociales de
constatations fructueuses sans construction d'un cadre théorique de
référence ». Aussi, avant de critiquer l'octroi des
crédits à la MUCECO, nous commencerons par mener une
analyse théorique sur ce sujet. Ces deux articulations, constitueront
les sections du présent chapitre.
Section 1 : Théories relatives à
l'octroi des crédits
La littérature qui nous permettra de mener cette
analyse théorique sera entre autres constituée du
Recueil des textes relatifs à l'exercice des
activités de micro finance élaboré par la COBAC, des
ouvrages tel que Le système bancaire et financier du Cameroun
écrit par le Dr TANGAKOU, des différents
enseignements que nous avons reçus à l'Université,
notamment les cours de Théories financières et de
Gestion de la banque, etc...
-1- L'évaluation et la couverture des risques
L'intermédiation financière permet aux
Etablissements de crédit de collecter l'épargne des agents
à excédent de financement et d'utiliser ces ressources pour
octroyer des crédits aux agents à déficit de financement.
Dans ce processus, l'octroi des crédits apparaît comme une
activité à risque, puisque l'Etablissement est tenu de rembourser
à tout moment, tous les déposants qui le souhaitent.
Pour ce qui est des risques, Eric Manchon (1994) distingue un
risque «majeur» qui est le risque de non remboursement encore
appelé risque de crédit et trois risques «mineurs»
à savoir les risques d'immobilisation, de taux et de change, qu'il
convient de gérer avec une extrême prudence. (2) Le
Comité de Bâle II a quant à lui introduit le risque de
marché et le risque opérationnel.
Le risque de crédit est le risque de
pertes consécutives au défaut d'un emprunteur face à ses
obligations, ou à la détérioration de sa solidité
financière ou de sa situation économique au point de
dévaluer la créance que l'établissement de crédit
détient sur lui.
On comprend clairement qu'il existe donc deux types de risque
de crédit :
- Un risque de défaut : C'est le
risque qu'un emprunteur ne soit pas en mesure de faire face à ses
engagements de paiement (incapacité d'honorer ses obligations de
paiement des intérêts et/ou du principal d'une créance) ;
- Un risque de dépréciation de la
qualité de crédit : Ce risque est dû à la
détérioration de la solidité financière de la
contrepartie et par conséquent de la qualité de la signature.
(3)
Le risque d'immobilisation est le risque
encouru dans l'hypothèse où le recouvrement final des
crédits d'un Etablissement, sans être compromis, ne peut
être effectué immédiatement puisque l'Etablissement fait
face à une ou à plusieurs échéances
impayées.
Le risque de taux «correspond toujours
à une variation potentielle du prix actuel ou futur d'un
élément d'actif ou de passif ou d'engagement hors bilan».
(4)
Le risque de change est un risque financier
lié à l'évolution défavorable des taux de
change.
Le risque de marché est un risque de
perte non diversifiable, lié à la santé de l'environnement
financier global. Il désigne alors les déviations
défavorables de la valeur de marché des positions pendant la
durée minimale requise pour liquider ces positions.
Le risque opérationnel est le risque
de perte résultant de l'inadéquation ou de la défaillance
des procédures, des personnes, des systèmes ou
d'évènements extérieurs.
A ces différents risques, nous pouvons
ajouter :
Le risque de Liquidité : Le
risque de liquidité intervient quand la banque ne dispose pas de
liquidités suffisantes pour couvrir les besoins inattendus comme par
exemple les retraits massifs des dépôts ou de l'épargne des
clients. C'est donc l'absence d'un matelas de sécurité qui fait
courir à la banque ce risque. (5)
Le risque de solvabilité : Il
s'agit du risque encouru par une institution financière lorsque ses
fonds propres sont insuffisants pour absorber ses pertes.
La prise en compte de ces différents amène le
financier à se poser deux questions fondamentales avant l'octroi de
chaque crédit. Ce dernier doit d'abord se demander quels sont les moyens
qui permettront au client de rembourser le crédit ? Ensuite, en
avançant l'hypothèse d'évènements imprévus
empêchant le remboursement, le financier doit se demander comment
recouvrer les sommes prêtées ? (6)
Il s'agit donc pour le financier d'évaluer et de se
couvrir contre les risques que son Etablissement encourt lorsqu'il accorde un
crédit.
-A- L'évaluation des risques
Le risque de contrepartie étant le «risque
majeur» de l'activité de crédit, nous nous appesantirons
uniquement sur son évaluation. Cette évaluation consistera
essentiellement à analyser les aptitudes de remboursement du
client :
* Lorsqu'il s'agit de personnes physiques, la
détermination de sa capacité de remboursement s'effectue à
travers la confrontation des revenus et des charges de l'emprunteur afin de
calculer son taux d'endettement à partir duquel on jugera s'il dispose
d'une marge d'endettement, étant entendu que la loi limite à 33%
la quotité maximale de remboursement (rapport des charges sur les
ressources).
Dans les revenus, on retiendra essentiellement, le salaire
domicilié, les revenus fonciers ou sur valeurs mobilières, etc...
Il ne faudra pas intégrer des revenus aléatoires tels que les
heures supplémentaires, les frais de déplacement, les pensions
alimentaires, etc...
Parmi les charges à retenir, on peut citer celles qui
sont régulièrement payées au cours de l'année
soit : Les frais de loyer, les mensualités de crédits
antérieurs, les primes d'assurance, etc...
* Lorsqu'on a plutôt affaire à
des personnes morales, l'appréciation du risque passe par une analyse
dynamique qui se fonde d'abord sur une comparaison entre divers
éléments dans le temps (en général 3 ans), afin de
comprendre le vécu de l'entreprise. L'analyse doit non seulement
être synthétique, mais elle doit aussi être
réalisée en valeurs relatives et non absolues, afin de faciliter
les comparaisons instructives entre les grandeurs.
Le diagnostic s'effectue selon quatre grands pôles qui
conduisent logiquement à une conclusion devant guider la décision
d'octroi de crédits. Il s'agit de :
Le diagnostic opérationnel :
Ici, on s'intéresse à l'activité et à la
rentabilité de l'entreprise à travers les soldes
intermédiaires de gestion tels que la valeur ajoutée,
l'excédent brut d'exploitation, le revenu d'exploitation, la
capacité d'autofinancement, etc...
Le diagnostic financier : Il s'effectue
à l'aide du ratio de solvabilité (ressources propres/total du
bilan), les capacités d'endettement et de remboursement, les fonds de
roulement, le besoin en fonds de roulement, etc...
Le diagnostic stratégique : Il
s'effectue notamment par quatre points d'analyse, à savoir les
hommes et l'actionnariat, la production, la commercialisation et le
financement.
Le diagnostic prévisionnel : Sur
la base des documents prévisionnels fournis par l'entreprise (compte
d'exploitation, plan de trésorerie et financement prévisionnels),
le financier doit d'une part analyser et valider les prévisions et
d'autre part, projeter l'impact de ces prévisions sur la
liquidité et la solvabilité de l'entreprise. (7)
Nous devons noter qu'il existe d'autres méthodes
d'évaluation des risques telles que le scoring ou le recourt au service
d'une agence de notation.
Nous devons également noter que l'octroi de
crédit peut être assimilé à un contrat d'agence tel
que développé par S. ROSS (1973) et par
JENSEN et MECKLING (1976). Dans ce contrat,
l'Etablissement de crédit joue le rôle du principal et
l'emprunteur joue celui de l'agent. L'évaluation des risques
inhérents à un tel contrat est biaisée par
l'asymétrie informationnelle (G. AKERLOF) qui
règne entre les deux parties. En effet, l'emprunteur est mieux
informé que l'EMF sur son aptitude à rembourser le crédit
qu'il sollicite et sur son caractère honnête ou malhonnête.
D'après les travaux de G. AKERLOF (1970)
menés sur le marché des voitures d'occasion (lemons),
l'asymétrie d'information peut conduire le principal à effectuer
une anti-sélection ou sélection adverse telle
que définie par CHAN et THAKOR dans leurs travaux de
1987. C'est par exemple le cas d'un EMF qui serait mal informé
sur l'aptitude de remboursement de ses clients et qui déciderait de
combler son déficit informationnel en révisant à la hausse
son taux d'intérêt débiteur. Cette hausse du taux
d'intérêt aura pour effet de sélectionner les emprunteurs
de manière à ne conserver que ceux d'entre eux qui ont des
projets hautement risqués.La seconde conséquence de
l'asymétrie d'information entre l'EMF et son client serait
l'aléa moral (STIGLITZ et WEISS en 1981) sur
la gestion des fonds prêtés. En effet, un client peut
bénéficier d'un financement pour un projet fondamentalement sain
et affecter ces fonds à la réalisation d'un projet plus
risqué.
En définitive, nous retenons que l'évaluation
des risques est un exercice délicat qui requiert rigueur et
professionnalisme et qui doit être suivi d'une couverture des risques.
-B- La couverture des risques
Les techniques de couverture employées ici sont
spécifiques à chaque type de risque encouru par l'Etablissement
de crédit.
C'est ainsi que l'Etablissement aura recourt aux
sûretés pour se couvrir contre les risques de
contrepartie.
La couverture contre les risques de change peut quant à
elle être effectuée par :
· L'achat ou la vente
à terme des devises (forward
market).
· La conclusion d'un Swap de
devises : C'est une opération d'emprunt et de prêt
simultané de devises. Il y a d'abord échange de devises sur le
marché au comptant et ensuite, échange inverse des mêmes
devises sur le marché à terme à une date et à un
cours de change fixé à l'avance. (8)
Les principales techniques de couverture contre le risque de
taux sont :
· La technique du terme contre
terme (forward - forward ou FF) : C'est une
opération qui consiste à contracter simultanément un
prêt et un emprunt sur des échéances différentes.
Par exemple, si l'on veut emprunter 5 000 000 de USD dans 3 mois pour
trois mois, on peut emprunter immédiatement cette somme pour 6 mois et
la placer pendant 3 mois. On aura alors un emprunt de 3 mois dans 3 mois.
(9)
· La technique de l'accord de taux futur (forward
rate agreement ou FRA) : C'est un contrat de garantie de taux
d'intérêt entre deux parties, une entreprise et une banque. Cette
technique garantie un taux d'emprunt (ou de placement) futur pour un montant
donné et pour une durée déterminée dès la
date de négociation du contrat. (10)
· La gestion actif - passif (asset liability
management ou ALM) : C'est la gestion active du bilan d'une
institution financière visant à maintenir une croissance
équilibrée du revenu provenant des intérêts et le
contrôle du risque de taux lorsque les taux d'intérêt
évoluent. (11)
La couverture contre les risques d'immobilisation peut
être effectuée par la souscription d'une assurance
chômage ou incapacité totale ou alors par la prise
de sûretés telles que l'aval.
L'asymétrie d'information entre l'EMF et ses clients
peut être réduite ou supprimée grâce à la mise
en place des mécanismes incitatifs permettant aux clients
d'émettre un signal (Théorie des signaux de LELAND et PYLE
1976) qui révèlera leur véritable nature. L'EMF peut
par exemple exiger des sûretés à ses clients. Ceux d'entre
eux qui ne seront pas en mesure de donner ces garanties signaleront leur
caractère malhonnête ou alors le caractère risqué de
leur projet.
Ainsi donc, à chaque risque correspond une ou des
techniques particulières de couverture. Néanmoins, la COBAC a
élaborée un ensemble de ratios prudentiels destinés
à aider les EMF à se couvrir contre les risques liés
à leurs activités.
-2- Les normes prudentielles
Afin de protéger les épargnants et de
construire le système bancaire et financier sous-régional sur des
bases solides, la COBAC a élaborée un certain nombre de normes
à respecter par les Etablissements de crédit en
général et les EMF en particulier. Il s'agit entre autres
de :
La couverture des risques :
L'article 1er du Règlement COBAC EMF
2002/07...Relatif à la couverture des risques stipule que «les
EMF sont tenus de respecter en permanence un rapport minimum, dit rapport de
couverture des risques, entre le montant de leurs fonds propres nets ou fonds
patrimoniaux nets (12) et celui des risques qu'ils encourent du fait
de leurs opérations avec leurs clients».
L'article 5 de ce règlement fixe le rapport de
couverture des risques à un minimum de 10%.
La division des risques : L'article
1er du Règlement COBAC EMF 2002/08... Relatif à la
division des risques oblige «les EMF à respecter :
- Un rapport minimum entre le montant de leurs fonds
patrimoniaux ou fonds propres nets et l'ensemble des risques qu'ils encourent
du fait de leurs opérations avec un même
bénéficiaire.
- Un rapport minimum entre le montant de leurs fonds
patrimoniaux ou fonds propres nets et l'ensemble des risques qu'ils encourent
du fait de leurs opérations avec des bénéficiaires ayant
reçu chacun des concours supérieurs à une certaine
proportion desdits fonds propres nets».
L'article 5 du même règlement stipule
que les EMF de première catégorie doivent justifier en permanence
que le montant des risques qu'ils encourent sur un même
bénéficiaire n'excède pas 15% de leurs
fonds patrimoniaux nets. Cette limite est portée à
25% pour les EMF des deuxième et de troisième
catégories.
En outre, le montant total des risques encourus sur les
bénéficiaires dont les engagements dépassent pour chacun
d'entre eux 10% des fonds propres nets pour les EMF des
deuxième et troisième catégories ne doit pas
excéder l'octuple de leurs fonds propres nets
(Article 6).
La couverture des crédits par les ressources
disponibles : Le Règlement COBAC EMF 2002/12...
Relatif à la couverture des crédits par les ressources
disponibles (Article 1er) stipule que «Les EMF
sont tenus de respecter un rapport minimum entre leurs emplois et engagements
et leurs ressources, dit ``coefficient de couverture des crédits par les
ressources disponibles».
Ce coefficient de couverture est fixé selon l'article
4 dudit règlement, à :
- 70% pour les EMF des première et
deuxième catégories exerçant leurs activités de
manière indépendante et pour les organes faîtiers.
- 65% pour les EMF affiliés à
un réseau.
La couverture des immobilisations par les
EMF : Le Règlement COBAC EMF 2002/09...Relatif
à la couverture des immobilisations par les EMF stipule dans son
Article 1er que les EMF sont tenus de respecter en
permanence un rapport minimum, dit rapport de couverture des immobilisations,
entre le montant de leurs ressources permanentes d'une part et celui de leurs
immobilisations corporelles d'autre part.
Ce rapport de couverture est fixé à un minimum
de 100% par l'Article 4 dudit
règlement.
Les engagements en faveur des actionnaires,
administrateurs, dirigeants et personnel : Comme le stipule le
Règlement COBAC EMF 2002/10... relatif aux engagements des EMF en
faveur de leurs actionnaires, administrateurs, dirigeants et personnel,
l'encours global des engagements nets (crédits par caisse et par
signature) portés directement ou indirectement par un Etablissement
assujetti sur ces personnes ne pourra excéder 20% du
montant des fonds patrimoniaux ou fonds propres nets de l'Etablissement.
En outre, lorsqu'ils excèdent 5% des
fonds patrimoniaux ou des fonds propres nets, les engagements portés
directement ou indirectement par un Etablissement assujetti sur un de ses
administrateurs ou dirigeants agrées, sur un de ses agents, viennent en
déduction du passif interne pris en compte pour la représentation
du capital minimum.
Notons également que les EMF sont tenus de communiquer
au Secrétariat Général de la Commission Bancaire, dans les
formes qui sont arrêtées par celui-ci, la liste normative et
l'encours individuel des bénéficiaires visés plus haut.
A la suite de ces normes prudentielles, il convient de noter
que dans toute relation de crédit, le risque de défaut ne peut
être supprimé, même si les banques savent parfaitement
analyser les informations sur les emprunteurs, et bien que la stabilité
des relations de clientèle facilite l'appréciation du risque et
même si les garanties ont été prises, la probabilité
de défaut de l'emprunteur n'est jamais nulle. (13) Cela nous
amène à évoquer la procédure de recouvrement
à suivre par l'EMF en cas de défaut d'un de ses
débiteurs.
-3- La procédure de recouvrement des
créances
Cette procédure est engagée lorsque
l'emprunteur n'a pas payé ou ne paye pas normalement les
mensualités du crédit que l'EMF lui a octroyé. Elle
comprend trois étapes et à chacune d'entre elles, l'Etablissement
doit faire intervenir des moyens coercitifs à l'égard de
l'emprunteur. Ces étapes sont respectivement :
La procédure amiable : Dans
cette première étape, le recouvrement est effectué
grâce à un AVI signé au préalable par la Banque
domiciliaire du compte de l'emprunteur. Cet AVI suppose que la Banque du
débiteur doit prélever les mensualités du crédit et
les mettre à la disposition de l'EMF. Le recouvrement peut aussi
consister en une délégation de salaire pour les employés
qui touchent leur salaire directement à la source.
La procédure
précontentieuse : Cette deuxième étape est
déclenchée suite à la constatation de plus de deux traites
impayées par le client. Elle se traduit par des appels à l'ordre
à travers des lettres de relance, des convocations, des ATD, ou des
mises en demeure. Mais aucune poursuite judiciaire n'est engagée
à ce niveau.
La procédure contentieuse : A
cette étape, l'EMF engage des poursuites judiciaires contre son client.
Si le bon droit de l'Etablissement est reconnu, le juge peut rendre, à
sa demande, une injonction de payer sans que les deux parties ne soient
convoquées au tribunal. Dans cet acte, tout doit être
précisé : Le montant de la dette et éventuellement les
frais si le juge l'a décidé ainsi. Si le débiteur ne paie
pas ou s'il n'a pas contesté dans le délai prévu,
l'exécution de la décision de justice pourra se faire par voie de
saisie. Il existe deux types de saisies à savoir :
- La saisie attribution : c'est le
« gel », sur le compte bancaire du débiteur, de la somme due
et des frais de recouvrement.
- La saisie
vente : c'est
la vente des biens du débiteur (meubles, véhicules, etc...) et/ou
la réalisation des garanties. (14)
Après avoir présenté la procédure
de recouvrement des créances, il serait opportun pour nous de nous
appesantir sur la procédure de traitement des créances
douteuses.
-4- Le traitement des créances douteuses
Le Règlement COBAC EMF 2002/18...Relatif à
la comptabilisation et au provisionnement des créances douteuses
prévoit les conditions de comptabilisation et de provisionnement des
créances en souffrance, des créances irrécouvrables et des
engagements par signature douteux.
L'Article 1er de ce règlement
stipule que les créances en souffrances sont constituées des
créances immobilisées, des créances impayées et des
créances douteuses.
Les créances
immobilisées : sont des créances échues
depuis plus de 45 jours mais dont le recouvrement final, sans être
compromis, ne peut être effectué immédiatement ; Pour
les crédits de campagne, ce délai est porté à plus
de 90 jours.
Les créances impayées :
sont des sommes non payées à l'échéance normale.
Les créances douteuses : sont
des concours de toute nature, même assortis de garantie, qui
présentent un risque probable de non recouvrement total ou partiel.
Les créances
irrécouvrables : sont des créances dont le non
recouvrement est estimé certain après épuisement de toutes
les voies et moyens amiables ou judiciaires, ou pour toutes autres
considérations pertinentes.
Les engagements par signature douteux :
sont les engagements comptabilisés hors bilan qui présentent un
risque probable ou certain de défaillance partielle ou totale du donneur
d'ordre lors de leur réalisation.
Le traitement de ces différentes créances
consiste à les comptabiliser, puis à les provisionner.
-A- La comptabilisation
Les créances en souffrance, les créances
irrécouvrables et les engagements par signature douteux sont
comptabilisés conformément aux principes suivants :
Les créances immobilisées et les
créances impayées sont enregistrées aux comptes
prévus à cet effet. Toutefois, pour tenir compte des
délais techniques de recouvrement, les Etablissements assujettis peuvent
procéder au déclassement des créances devenues
impayées 15 jours après chaque échéance
concernée.
Les impayés constatés seront apurés au
fur et à mesure de leur paiement ; en tout état de cause, si
le plus ancien des impayés imputés à un même
débiteur remonte à plus de 45 jours ; ils subiront le
traitement appliqué aux créances douteuses. Pour les
crédits de campagne ce délai est porté à plus de 90
jours.
Les créances immobilisées et impayées
sortent de leur compte d'origine dès qu'elles sont
considérées comme douteuses ; elles sont alors suivies dans
le compte de «créances douteuses» relatif à chaque
classe.
Les intérêts et commissions ne sont
enregistrés dans les comptes de produits que s'ils sont effectivement
perçus, ainsi :
Les écritures de comptabilisation des
intérêts et commissions enregistrées avant le
déclassement en créances immobilisées, en créances
impayées ou en créances douteuses sont contre-passés dans
le cas où les produits concernés n'ont pas été
effectivement perçus ; ces produits font alors l'objet d'un
enregistrement dans des comptes de hors bilan.
Les intérêts générés par
les créances immobilisées, les créances impayées et
les créances douteuses non réglés ne sont pas
comptabilisés dans les comptes de produits ; ils doivent être
enregistrés dans des comptes de hors bilan.
Les créances irrécouvrables doivent être
passées en pertes pour l'intégralité de leur montant. La
totalité des provisions antérieurement constituées sur ces
créances devra être reprise le cas échéant.
Les engagements par signature sont extraits de leur compte
d'origine dès qu'ils sont considérés comme douteux, ils
sont alors suivis dans le compte «d'engagements douteux».
-B- Le provisionnement
Les provisions sur les créances en souffrance sont
constituées conformément aux principes ci-dessous et
enregistrées aux comptes prévus à cet effet.
a) Cas des créances douteuses susceptibles de
faire l'objet d'une procédure judiciaire de recouvrement
Les créances douteuses assorties de garanties
hypothécaires doivent être provisionnées en totalité
dans un délai maximum de 4 ans ; la provision cumulée doit
couvrir au moins 15% du total des risques concernés au terme de la
première année, 45% au terme de la deuxième année,
75% au terme de la troisième année et 100% au terme de la
quatrième année.
En ce qui concerne les créances douteuses assorties
d'autres sûretés réelles (gages, nantissements...), la
partie non couverte est provisionnée immédiatement et la partie
couverte doit être provisionnée au plus tard dans un délai
d'un an.
Les créances couvertes par des cautions personnelles
doivent quant à elles être intégralement
provisionnées en 1 an si la caution ne propose pas un plan
crédible de remboursement et plus précisément une source
de financement affectée irrévocablement au respect des
échéances retenues.
b) Cas des créances douteuses non susceptibles
de faire l'objet d'une procédure judiciaire de recouvrement
Ce type de créances, tout comme les créances
irrécouvrables sont provisionnées immédiatement dès
leur constatation.
Après avoir effectué l'analyse théorique
de la gestion des micros crédits, nous allons à présent
critiquer la manière dont cette activité est menée
à la MUCECO.
Section 2 : Difficultés liées
à l'octroi des crédits à la MUCECO
Comme toute oeuvre humaine, la gestion des crédits
à la MUCECO n'est pas parfaite. En effet, cette activité
connaît des manquements et des difficultés. Nous nous
appesantirons dans cette section sur quelques uns de ces problèmes
(notamment ceux relatifs à l'évaluation des risques, à la
couverture des risques et à l'inexistence d'un Service Contentieux), et
sur leurs conséquences.
-1- Les difficultés liées à
l'évaluation des risques
Notre séjour à la MUCECO nous a permis de
déceler quelques failles dans le processus d'évaluation des
risques de cet EMF.
Tout d'abord, nous avons constaté que les
employés de la MUCECO n'analysent pas les états financiers des
entreprises auxquelles ils accordent des crédits. En effet, ces
employés ne déterminent presque aucun solde de gestion et ne
calculent aucun ratio pour s'assurer de la santé financière de
l'entreprise emprunteuse. Ils s'attardent en revanche sur la
notoriété du client, sur son ancienneté dans la Mutuelle
et sur les conditions du crédit (montant, durée, taux, etc...).
Cette évaluation superficielle qui contribue à accroître le
risque de contrepartie encouru par la Mutuelle est principalement due au fait
que le montant des crédits accordés est relativement petit.
Ensuite, nous avons constaté que les employés
de la MUCECO accordent très peu d'attention, sinon aucune, aux risques
«mineurs» comme le risque de taux, le risque d'immobilisation ou
encore le risque de change. Pourtant nous savons que ces risques peuvent
ébranler la solidité financière de l'Etablissement et
provoquer sa faillite dans les cas les plus extrêmes.
-2- Les difficultés liées à la
couverture des risques
Nous avons également constaté que les
techniques de couverture des risques mise en oeuvre par la MUCECO
(sûretés et assurance), sont assez limitées.
En effet, lors de l'évaluation des sûretés
offertes par les demandeurs de crédit (appareils
électroménagers, véhicules, etc...), les financiers de la
Mutuelle qui descendent sur le terrain n'ont pas toujours l'expertise
nécessaire pour estimer la valeur réelle de ces biens. Ils se
contentent le plus souvent de regarder leurs factures d'achat et de les mettre
en marche s'il s'agit des machines. Cette attitude aboutie la plus part du
temps à une surévaluation des garanties et à une
accroissement des risques encourus par l'Etablissement.
Le contrat d'assurance souscrit par les demandeurs de
crédit comporte quant à lui deux principales limites:
· Premièrement, ce contrat d'assurance ne couvre
les clients de l'EMF qu'en cas d'incapacité et/ou de
décès. Il en découle que face à un emprunteur
défaillant qui serait capable et vivant, la MUCECO ne devrait pas
compter sur une quelconque indemnité de l'Assureur pour rentrer en
possession de tout ou partie des sommes qui lui sont dues par ce client.
· Deuxièmement, l'indemnité versée
par l'Assureur à l'EMF en cas de sinistre (décès,
incapacité permanente, etc...) est soumise à conditions. Ces
conditions stipulent entre autres que l'assuré n'est pas couvert s'il
décède pendant le premier mois de couverture ou alors s'il se
suicide.
Nous avons constaté que ces limites du contrat
d'assurance qui contribuent à fragiliser la couverture de l'EMF ne sont
pas prises en compte par le personnel de la MUCECO. En effet, l'Etablissement
n'intègre pas ce risque supplémentaire dans ses calculs.
-3- L'inexistence d'un Service Contentieux
L'inexistence d'un Service Contentieux à la MUCECO
constitue l'une des critiques que l'on peut valablement formuler contre cet
Etablissement.
En effet, l'activité de telles institutions est le
plus souvent entravée par deux types de clients. Il s'agit de :
· Ceux qui paient les mensualités de leur
crédit après l'échéance contractuelle convenue.
· Ceux qui ne paient pas du tout les leurs.
Dans ce genre de situation, l'Etablissement doit pouvoir
exercer des pressions sur ces clients afin de rentrer en possession de la
totalité de ses fonds dans un délai relativement court et au
meilleur coût. D'où la nécessité de disposer d'un
Service Contentieux.
-4- Conséquences de ces difficultés
Chacune des carences que nous avons mentionnées plus
haut a des répercutions sur l'activité et sur la survie de la
MUCECO.
En effet, une sous évaluation ou une mauvaise
couverture des risques encourus dans l'octroi des crédits peut aboutir
à une déconnection entre ces produits financiers et
l'économie réelle. Cette déconnection peut quant à
elle ébranler la solidité financière de l'Etablissement
emprunteur et conduire à sa faillite comme ça été
le cas pendant la crise des Subprimes en Occident.
L'absence d'un Service Contentieux dans un environnement
caractérisé par la corruption et par les lenteurs administratives
et judiciaires peut avoir pour conséquence d'alourdir les charges de
l'EMF en cas de litiges. Ce qui contribuerait à affecter son
résultat. En outre, le recouvrement des créances de
l'Etablissement s'effectuerait sur une période plus longue. Ce qui
contribuerait à détériorer la solidité
financière de ce dernier puisque les fonds prêtés
appartiennent aux déposants et sont exigibles à tout moment par
ceux-ci.
L'objectif principal de ce chapitre était de
réaliser un diagnostic de la gestion des crédits à la
MUCECO en nous inspirant d'un ensemble d'ouvrages et d'articles concernant ce
thème. Au terme de ce diagnostic, il apparaît que cet EMF
rencontre quelques difficultés dans l'exercice de son activité
d'octroi de crédits, notamment en ce qui concerne l'évaluation
de ses risques.
Nous allons à présent, dans le dernier chapitre
de notre rapport, émettre des suggestions et proposer des solutions
aptes à résoudre les problèmes que nous avons
diagnostiqués plus haut.
Chapitre 4 : Optimisation de l'octroi des micros
crédits
L'octroi des crédits telle qu'elle est pratiquée
à la MUCECO n'est peut être pas parfaite, mais elle est
perfectible. Afin de l'améliorer et de la parfaire, nous proposerons
dans ce chapitre, la mise en place au sein de cet EMF d'une technique
d'évaluation des risques (le Scoring) ainsi que la création d'un
Service Contentieux.
Section 1 : Mise en place d'une technique
d'évaluation des risques : Le Scoring
Afin de faciliter et d'optimiser l'évaluation des
risques qu'elle encourt du fait de l'octroi des crédits à sa
clientèle, il serait préférable pour la MUCECO de disposer
d'un outil tel que le Scoring, qui lui permettrait de discriminer entre les
clients sains et les clients défaillants.
-1- Description du Scoring
L'analyse discriminante ou Scoring est une technique d'analyse
financière des prédictions de défaillance d'entreprises,
basée sur les ratios financiers et économiques. Cette technique
est apparue aux Etats-Unis dans les années 1960 et est associée
au nom du Professeur ALTMAN.Son modèle s'est vite
répandu en s'enrichissant de quelques améliorations et est
beaucoup plus connu sous le nom de « Credit scoring ».
Le modèle du scoring synthétise un ensemble de
ratios pour parvenir à un indicateur unique qui permet de distinguer les
entreprises saines des entreprises défaillantes.
Sur un ensemble de `n' entreprises divisé en deux sous
ensembles (entreprises saines et entreprises défaillantes), on mesure
`k' ratios et on construit une variable Z, combinaison linéaire de ces
ratios, telle que les valeurs prises par cette variable soient les plus
différentes possible d'un sous-ensemble à l'autre.
Z = a1 X1 + a2
X2 + a3 X3 + ... + an
Xn
Les coefficients ai (i = 1, 2, ..., n)
représentent des pondérations.
Ces scores, lorsqu'ils sont élevés,
représentent une situation satisfaisante, et un risque de
défaillance quand ils sont faibles. La combinaison Z possède donc
un pouvoir séparateur robuste entre les entreprises défaillantes
et les entreprises saines, mais il existe une zone d'incertitude entre les deux
sous ensembles qui peut entraîner des erreurs. La variable Z devra donc
comporter des ratios dont on est sûr de l'indépendance
statistique. (15)
Les différentes formulations proposées en
matière de Scoring varient en raison de la nature des ratios
X1, ..., Xn retenus pour la construction de cette
fonction discriminante et des coefficients de pondération qui leur sont
affectés.
-2- Mise en place
Afin d'appliquer la méthode des scores, les
responsables de la MUCECO n'ont qu'à choisir l'une des nombreuses
formulations de ce procédé. Nous présenterons quant
à nous, la formulation originelle d'ALTMAN et celle de la
Banque de France.
-A- La formulation d'E. I. ALTMAN
La fonction présentée une première fois
en 1968 et modifiée par la suite, est élaborée à
partir du test d'une batterie de 22 ratios sur un échantillon
comportant :
· 33 entreprises défaillantes sur la
période 1946-1965.
· 33 entreprises « saines ».
Z = 1,2 X1 + 1,4 X2 + 3,3
X3 + 0,6 X4 + 0,9 X5
Avec : X1 = fonds
de roulement net/actif total.
X2 = réserves/actif
total.
X3 = EBE/actif
total.
X4 = fonds propres/dettes
totales.
X5 = chiffre d'affaires HT/actif
total.
ALTMAN détermine une valeur critique
Z = 2,675. Ce qui l'amène à la conclusion
suivante :
Si Z < 2,675 alors, l'entreprise est
considérée comme défaillante.
Si Z > 2,675 alors, l'entreprise est
considérée comme saine. (16)
-B- Les fonctions score de la Banque de France
La Centrale des Bilans de la Banque de France a mis au point
« un système complet de détection des défaillances
» qui s'appuie sur l'appareil statistique le plus élaboré
mis en oeuvre par les études françaises en matière de
Scoring. L'échantillon utilisé comporte 19 ratios et 3
catégories d'entreprises suivies sur la période
1972-1980 :
· Des entreprises défaillantes : Qui sont
suivies sur les trois années précédant leur faillite.
· Des entreprises normales : Dont les ratios ont des
valeurs telles qu'elles s'éloignent peu de la moyenne annuelle.
· Des entreprises marginales : Dont les ratios
s'écartent sensiblement de du point moyen une des années de la
période.
La fonction Z qui discrimine les entreprises
défaillantes et les normales, est formulée comme suit :
100 Z = - 1,255 X1 + 2,003 X2 -
0,824 X3 + 5,221 X4 - 0,689 X5 - 1,164
X6 + 0,706 X7 + 1,408 X8 - 85,544
Avec : X1 = frais
financiers/résultat économique brut.
X2 = ressources stables/capitaux
investis.
X3 = CAF/endettement.
X4 = résultat
économique brut/chiffre d'affaires HT.
X5 = dettes commerciales/achats
TTC.
X6 = taux de variation de la
valeur ajoutée.
X7 = (stocks encours - avances
clients + créances commerciales)/production TTC.
X8 = investissements
physiques/valeur ajoutée.
Capitaux investis = valeurs immobilisées brutes +
BFRE.
La fonction Z permet de dégager les seuils
suivants :
Si Z > 0,125 alors, l'entreprise est
normale.
Si Z < - 0,250 l'entreprise
présente des caractéristiques comparables à celles des
entreprises défaillantes durant les 3 dernières années de
leur activité.
Si - 0,250 < Z < 0,125 on est dans la
zone d'incertitude.
Les fonctions score de la Banque de France permettent
également de prévoir des difficultés d'entreprise
grâce à la correspondance établie entre les valeurs
observées de Z et les probabilités de
défaillance dans les 3 ans.
Tableau n0 03 : Correspondance
entre les valeurs de Z et les probabilités de
défaillance.
Intervalle de score Z
|
-1,875 -0,875 -0,25 1,125 0,625 1,25
|
Probabilité de défaillance dans les 3 ans (%)
|
30,4%
|
16,7%
|
7%
|
3,2%
|
1,8%
|
1%
|
0,5%
|
Source : (17)
-3- Fonctionnement optimal
Le Scoring permet d'obtenir rapidement une première
indication sur le degré de vulnérabilité d'une entreprise.
Toutefois, cette méthode est limitée par son caractère
« statique ». Il serait donc préférable pour la MUCECO
de l'accompagner par d'autres méthodes d'analyse notamment un diagnostic
financier classique tel que mentionné plus haut dans le présent
rapport.
-4- Avantages du Scoring
Au total, la méthode des scores apporte une extension
majeure pour l'application de l'analyse financière, à condition
de ne pas être utilisée de façon trop mécanique.
Dans une perspective statistique, elle fournit un
outil efficace pour la synthèse d'indications complexes et parfois
disparates relatifs au comportement des entreprises.
Dans une perspective monographique, elle apporte un
complément précieux aux méthodes traditionnelles qu'elle
peut renforcer en les orientant de façon plus rapide vers le
dépistage des difficultés majeures des entreprises et en
apportant un fondement statistique rigoureux. (18)
A côté de cette méthode
d'évaluation des risques, nous suggérons également aux
dirigeants de la MUCECO de créer au sein de leur Etablissement, un
Service du Contentieux.
Section 2 : Mise en place d'un Service
Contentieux
L'existence d'un tel Service est capitale pour un EMF en
particulier et pour un Etablissement de crédit en général.
Parce que ces Institutions doivent le plus souvent recourir à des moyens
coercitifs pour rentrer en possession des fonds qu'elles ont
prêtés à leur clientèle.
-1- Organisation
Eu égard aux ressources financières
limitées dont disposent les EMF en général et la MUCECO en
particulier, nous allons présenter une organisation simplifiée de
notre Service Contentieux.
Les ressources humaines de ce Service
pourraient être constituées par deux personnes. A savoir :
ü Un employé permanent de l'Etablissement (juriste
de bonne formation) qui serait le chef dudit Service.
ü Un Auxiliaire de Justice qui aurait un rôle de
consultant.
Les ressources matérielles quant à
elles comprendraient :
ü Au moins un bureau servant de poste de travail.
ü Un téléphone fixe et un ordinateur
connecté à internet pour faciliter les communications.
ü Un véhicule (ou des frais de transport) pour
faciliter les déplacements.
Evidemment, tout ce beau monde sera placé sous
l'autorité du Directeur Général de la Mutuelle qui leur
fixera des objectifs précis à atteindre dans un horizon temporel
déterminé.
-2- Fonctionnement
La répartition des tâches permettra le
fonctionnement optimal de ce Service Contentieux.
En effet, l'employé de la MUCECO se chargera collecter
les dossiers litigieux de l'Etablissement et d'entamer successivement la
procédure de recouvrement à l'amiable et la procédure
précontentieuse. Il devra informer l'Auxiliaire de Justice de
l'évolution de chaque dossier et recueillir son avis.
L'Auxiliaire de Justice quant à lui se chargera de
lancer et de mener la procédure contentieuse jusqu'à son terme.
Il devra aussi conseiller de façon permanente, l'employé de
l'EMF sur les procédures à suivre et les lois à respecter
en matière de recouvrement des créances.
Il faut également noter que ces deux juristes devront
demander et obtenir l'autorisation de la Direction Générale avant
d'entreprendre chacune de leurs actions.
-3- Evolution
Le Service Contentieux tel qu'il est présenté
est appelé à grandir avec l'Etablissement.
En effet, avec le temps, ce Service devra disposer de plus de
ressources humaines et matérielles pour être en mesure de
répondre à la sollicitation croissante de ses compétences.
La MUCECO pourrait par exemple disposer d'un Service Contentieux dans chacune
des villes où elle serait implantée et d'un Département
consacré cette même activité au sein de son siège
social.
Les Services en question seraient relativement complets et
autonomes. Ils travailleraient pour le compte de toutes les agences de leur
localité et resteraient en contact permanent avec le Département
crée au sein du siège social.
Ce Département aurait quant à lui une double
fonction. Il sera non seulement le Service Contentieux des agences de sa ville
d'implantation, mais aussi le pôle de décision de tous les
«grands» dossiers de l'Etablissement. Ce Département
centraliserait les informations en provenance de ses différents Services
et c'est lui qui devra rendre compte à la Direction
Générale de l'EMF.
-4- Avantages
La MUCECO gagnerait à disposer d'un tel Service pour au
moins 3 raisons :
ü Ce Service permettrait de défendre les
intérêts de cet EMF partout où besoin se fera sentir. Aussi
bien pour le recouvrement de ses créances que pour la défense de
sa responsabilité engagée par une tierce personne pour un motif
quelconque.
ü Ce Service permettrait également de
réduire les délais de recouvrement des créances de
l'Etablissement.
ü Il permettrait enfin de réduire le coût
des litiges intervenant entre la MUCECO et des tiers.
Au terme de ce chapitre, il convient de noter que les
propositions que nous avons faites ne sont pas exhaustives. Elles ne
représentent que deux solutions parmi tant d'autres qui peuvent
être appliquées aux problèmes rencontrés par la
MUCECO dans la gestion quotidienne de ses crédits.
Conclusion de la Deuxième Partie
Nous avions pour objectif, dans cette deuxième partie
de notre rapport de diagnostiquer les problèmes rencontrés dans
l'octroi des crédits à la MUCECO et d'émettre des
propositions et des suggestions de nature à pallier à ces
problèmes.
Au terme de ces développements, il apparaît que
cet EMF de première catégorie se doit de perfectionner ses
activités en particulier celles relatives aux crédits, s'il veut
non seulement se pérenniser, mais aussi se développer pour
accéder aux catégories supérieures.
Conclusion Générale
En somme, nous retenons que le processus qui va de l'analyse
des dossiers au recouvrement des crédits, en passant par leur mise en
place et leur suivi, est un processus parsemé de difficultés pour
la MUCECO en particulier et pour les EMF en général. Ces
difficultés s'observent principalement au moment de l'analyse des
dossiers et au moment du recouvrement des crédits
En effet, lors de l'analyse des dossiers de crédit, il
s'avère souvent difficile pour le personnel de la MUCECO non seulement
d'évaluer les risques encourus par l'Etablissement du fait de cette
opération, mais aussi de le couvrir contre ces différents
risques.
Le recouvrement quant à lui peut être compromis
non seulement par l'absence d'un Service idoine qui pourrait s'en charger, mais
aussi par la corruption et les lenteurs judiciaires qui caractérisent
l'environnement des affaires dans notre économie.
L'objectif du présent rapport étant
d'optimiser l'octroi des crédits à la MUCECO, nous avons
proposé des mesures à mettre en oeuvre par cet EMF pour faire
face à ses difficultés. C'est ainsi que nous avons
conseillé au personnel de cette Mutuelle de se servir de la
méthode des Scores pour analyser les dossiers de crédit. Nous
avons également proposé une organisation, un fonctionnement et
une évolution que pourrait adopter un éventuel Service
Contentieux à la MUCECO.
Au terme de ces développements, nous noterons que
malgré les limites notre travail, ce dernier a le mérite de
lever un pan de voile sur l'une des activités essentielles d'un EMF
à savoir l'octroi de crédit. Notre travail a également eu
le mérite de nous permettre de toucher du doigt les
réalités du monde professionnel tout en nous initiant à la
recherche scientifique.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages :
COHEN E. (2004), «Analyse
financière», Editions Economica, Gestion, 5e
édition.
DEBELS V., G. DESMULIERS et
B. DUBUS (1992), «Les risques financiers
de l'entreprise : Liquidité, change, taux», Editions
Economica, Paris.
DE COUSSERGUES S. (1996), «La
banque : structure, marché, gestion», Editions Dalloz,
2e édition.
MANCHON E. (2001), «Analyse bancaire de
l'entreprise : Méthodologie », Editions Economica, Techniques
Bancaires, 5e édition.
TANGAKOU SOH R. (2008), «Le
système bancaire et financier camerounais», Collection ROTAS.
Articles :
La maison de la consommation et de
l'environnement (2006), «Le recouvrement des
créances : Ce qu'il faut savoir».
NENTA C. (Janvier 2005), «La
problématique de la pérennité des EMF dans la CEMAC»,
In Gérer et Décider, Vol n0 1.
COBAC «Recueil des textes relatifs à
l'exercice des activités de micro finance», Editions 2002.
Mémoires :
TOUKA FATTOUM H. «Le risque de
crédit et la rentabilité bancaire», Mémoire de
Maîtrise en hautes études commerciales spécialité
finance, IHEC Tunis Carthage.
SORO A. «La gestion des risques de taux
d'intérêt et de change par l'approche ALM : Le cas de la
Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)», Mémoire
Professionnel, Master en Banque et Finance, CESAG Dakar
Sénégal.
Cours :
Analyse Monétaire (2e année), Docteur
AKO E.
Economie et Finance Internationales (3e année),
Docteur GAMBA H.
Système Monétaire Internationale (3e
année), Docteur TANGAKOU R.
Techniques Bancaires (3e année), Docteur
BETI E.
Théories Monétaires et Financières
(3e année), Professeur UM
Droit Bancaire (4e année), Docteur BIBY
C.
Evaluation des Entreprises et Evaluation des Banques
(4e année), Docteur BANGA NTOLO
Gestion de la Banque (4e année), Docteur
TANGAKOU R.
Théories Monétaires et Politiques Monétaires
(4e année), HDR KOUM
Dictionnaires et lexiques :
GUILLIEN R. et VINCENT J. (2001),
«Lexique des termes juridiques», Editions Dalloz, 13e
édition.
PEYRARD J. et M. PEYRARD
(2001), «Dictionnaire de finance», Vuibert, 2e
édition.
ANNEXES
Service Clientèle et Guichet
Service des
Opérations
Comité de
Surveillance
Direction
Générale
Conseil de
Crédit
Agence
Madagascar
Siège Social
Akwa
Agence
Nkolouloun
Service
Informatique
Service
Comptable
Caisse
Conseil
d'Administration
Assemblée
Générale
Organigramme de la MUCECO
TABLE DES
MATIERES
Dédicace.......................................................................................................i
Remerciements..............................................................................................ii
Avant
Propos..............................................................................................iii
Sommaire...................................................................................................iv
Liste des
abréviations......................................................................................v
Liste des tableaux et
graphiques........................................................................vii
Introduction
Générale.....................................................................................1
Première Partie : La MUCECO et sa gestion des
micros crédits...............................4
Chapitre I : Généralités sur
la
MUCECO......................................................................6
Section 1 : L'organisation de la
MUCECO......................................................6
-1- Historique et
évolution.............................................................6
-2-
Organisation.........................................................................7
-3- Les
produits...................................................................................................9
-4- Les
ressources........................................................................11
Section 2 : La MUCECO dans l'économie
camerounaise.....................................11
-1- Le cadre
Institutionnel................................................................11
-2- Les
clients.............................................................................13
-3- Les partenaires
........................................................................14
-4- Les
concurrents........................................................................15
Chapitre II : Activités
professionnelles......................................................................16
Section 1 : L'octroi des
crédits....................................................................16
-1- L'analyse des dossiers de
crédit...................................................16
-2- La mise en place des
crédits...................................................................19
-3- Le suivi et le remboursement des
crédits......................................20
-4- Les
impayés......................................................................................20
Section 2 : Les autres prestations de la
MUCECO..............................................21
-1- L'ouverture des
comptes........................................................21
-2- Le virement des
salaires...........................................................23
-3- La collecte
journalière...............................................................25
-4- La
prospection.....................................................................26
Deuxième Partie : L'évaluation de
l'octroi des micros crédits à
MUCECO................29
Chapitre III : Analyses théorique et critique de
l'octroi des micros crédits.......................31 Section
1 : Théories relatives à l'octroi des
crédits.............................................31
-1- L'évaluation et la couverture des
risques.........................................31
-2- Les normes
prudentielles.......................................................................37
-3- La procédure de recouvrement des
créances.....................................39
-4- Le traitement des créances
douteuses........................................................40
Section 2 : Difficultés liées à
l'octroi des crédits à la MUCECO
........................43
-1- Les difficultés liées à
l'évaluation des risques................................43 -2- Les
difficultés liées à la couverture des
risques....................................44
-3- L'inexistence d'un Service
Contentieux.......................................45
-4- Conséquences de ces difficultés
...................................................45
Chapitre IV : Optimisation de l'octroi des micros
crédits............................................47
Section 1 : Mise en place d'une technique
d'évaluation des risques : Le Scoring.....47
-1- Description du
Scoring..............................................................47
-2- Mise en
place........................................................................48
-3- Fonctionnement
optimal...........................................................50
-4- Avantages du
Scoring...............................................................51
Section 2 : Mise en place d'un Service de Recouvrement
des crédits......................51
-1-
Organisation........................................................................51
-2-
Fonctionnement.......................................................................52
-3-
Evolution..............................................................................52
-4- Avantages
..........................................................................53
Conclusion
Générale.....................................................................................56
Références
bibliographiques.............................................................................57
Annexes.....................................................................................................60
|