1. REVUE DE LA LITTERATURE
2. De la pauvreté
2.1. Approches quantitatives
Ces approches appréhendent la pauvreté
essentiellement en termes d'insuffisance des ressources. On peut noter les
pauvretés dites « absolue » et « relative ».
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Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
2.1.1. Pauvreté absolue
Historiquement, le concept de pauvreté absolue, le
premier à être utilisé, se fonde sur la
détermination des lignes ou seuils de pauvreté
représentant la dépense de consommation minimale en
deçà de laquelle un individu ou un ménage est
considéré comme pauvre. Il fixe un seuil absolu de
pauvreté, qui distingue catégoriquement les pauvres et les non
pauvres d'une population, sur la base d'une approche nutritionnelle. Celle-ci
consiste, à partir de la table de conversion des nutriments en calories,
à comparer la structure de consommation des individus ou des
ménages, à la norme calorifique de consommation alimentaire
requise.
En RDC, les estimations de la ligne de pauvreté
alimentaire, sur base des données de l'enquête 1-2-3,
évaluent à 123.070 Fc (soit 133,77 $Usd) par personne et par an
en milieu urbain et à 82.755 Fc (89,95 $Usd) par personne et par an en
milieu rural. La construction de cette ligne de pauvreté a
été obtenue en faisant l'évaluation de la valeur du panier
de la ménagère de biens les plus consommés
représentant environ 90% de la dépense alimentaire totale des
ménages (Min. Plan, DSCRP-final, 2006)
2.1.2. Pauvreté relative
Sur base des revenus ou dépenses de consommations
moyennes annuelles par adulte, qui sont supposés représenter le
niveau de vie, l'on peut déterminer par la méthode des quintiles,
des seuils relatifs de pauvreté. Les deux premiers quintiles
désignant les 40% des ménages ou individus ayant les
dépenses de consommation les plus basses représentent les pauvres
(les pauvres extrêmes étant ceux du premier quintile, soit le 20%
les plus pauvres), et le cinquième quintile, les 20% des ménages
ou individus les plus riches (Souleymane Sikirou, 2008).
Pour le cas de la RDC, l'enquête 1-2-3 de 2005
relève que sept ménages sur dix sont pauvres avec une
disparité entre milieu rural où environ huit ménages sur
dix sont pauvres, et milieu urbain, où moins de sept ménages sur
dix sont pauvres. L'alimentation représente 62,3% des dépenses
totales des ménages congolais. Cette
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Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
4 Il importe de préciser que cette analyse du
profil de pauvreté faite dans ce document est basée sur les
données de l'enquête 1-2-3 de 2005, en
l'absence de nouvelles enquêtes.
structure de la dépense du ménage congolais
révèle que toute inflation affectant les produits alimentaires
diminuerait leurs revenus réels, augmentant, toute chose restant
égale par ailleurs, le nombre des pauvres et des vulnérables
(Min. Plan, DSCRP-2, 2011).
Suivant, la structure des dépenses des ménages
congolais, un ménage représentatif pauvre de la RDC, mettra en
moyenne au minimum 3,5 ans pour sortir de sa situation de pauvreté s'il
enregistre un accroissement annuel moyen de 20% de ses dépenses, toute
chose restant égale par ailleurs. Il en mettra en moyenne 70 ans si
l'accroissement annuel de ses dépenses n'est que de 1% et 23 ans quand
il ne sera que de 3%4. (Min, Plan, DSCRP-2, 2011).
Ainsi, contrairement à l'approche absolue, la
méthode des quintiles de niveau de vie n'introduit pas de
séparation rigide entre les pauvres et les non pauvres, ce qui permet
d'apprécier le comportement des individus selon leur niveau de vie.
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