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Les reporters photographes professionnels du Sénégal. Une corporation sous-valorisée.

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par Amadou BA
CESTI-Université Cheikh Anta Diop - Maîtrise Sciences et Techniques Information et Communication 2011
  

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Section 2 : Présentation des résultats

Sur une population estimée à un peu plus d'une trentaine de reporters photographes, nous en avons interrogé vingt qui forment notre échantillon. Les réponses qu'ils nous ont données- converties en statistiques- constituent dès lors notre base de données. Celle-ci est composée de 90% d'hommes et de 10% de femmes, âgés entre 30 et 54 ans, répartis comme suit : 50% ont entre 30 et 39 ans, 25% entre 40 et 49 ans. C'est le même taux pour la tranche d'âge 50-59 ans.

Le premier constat qui se dégage de cette population est qu'elle est majoritairement jeune et masculine. Ainsi, la place réservée aux femmes reste à prendre. Awa Tounkara, s'en désole mais ne trouve pas d'explication à cette situation.151(*)

Dans notre échantillon, 75% sont mariés dont les 70% ont au moins un enfant, contre 10% de célibataires sans enfants et 15% de divorcés avec enfant pour la plupart. Ainsi, nous constatons que 90% des enquêtés sont des responsables de famille.

Exceptés les 10% qui travaillent en free-lance, 70% des reporters photographes que nous avons interrogé exercent pour la presse privée, répartis entre les quotidiens (60%), magazines (20%). 10% sont dans une agence internationale (Panapress, AFP) et les 20% qui restent travaillent pour le public, essentiellement pour Le Soleil.

Le constat qui saute à l'oeil nu est que la presse privée accueille le gros de la troupe. Cela peut s'expliquer par le fait que les agences et le service public, offrant la garantie d'un contrat dûment signé, avec les avantages y afférents, sont plus regardants sur le profil à recruter. Les organes privés, quant à eux, préfèrent souvent traiter avec le premier venu à qui ils proposent des cachets à la limite de leurs moyens, sans tenir compte du barème légal.

La majorité de nos enquêtés (60%) disent être sous contrat avec leur organe de presse. Mais en réalité, il s'agit d'une entente verbale entre l'employeur et l'employé sur des termes comme la rémunération. Sur ces 60%, les 35% sont effectivement embauchés, les 25% étant constitués de pigistes.

Concernant leur expérience professionnelle, les reporters photographes que nous avons rencontrés présentent un profil différent. 40% d'entre eux sont dans la presse depuis 11 ans au moins ou 15 ans au plus. Cette période qu'on peut dater de la fin des années 1990 à aujourd'hui, correspond à celle de l'explosion des journaux au Sénégal. 20% de notre échantillon ont une expérience professionnelle n'excédant pas cinq ans. Nous avons ce même taux pour ceux qui ont une pratique professionnelle comprise entre 6 et 10 ans et 10% ont entre 21 et 25 ans de pratique. Seulement 10% peuvent se prévaloir d'une expérience professionnelle de 26 à 30 ans, pratique hors-presse comprise. Au total, nous avons une moyenne de 15 ans, avec notamment un reporter photographe qui compte 28 ans de métier.

Pour ce qui est du poste occupé dans leur rédaction, seuls 20% sont chefs de desk ou chefs de service photo. Néanmoins, ce titre n'obéit à aucune considération d'ancienneté ou de professionnalisme. Le choix de celui qui le porte ressort du pouvoir discrétionnaire de l'employeur, et souvent au gré de ses affinités ou de considérations subjectives.

Dans le profil des interviewés, nos questions ont aussi porté sur leur formation en photojournalisme et sur leur niveau d'études générales. Sur le premier point nous remarquons que les reporters photographes, dans l'ensemble, sont tous formés sur le tas (70%). La raison principale est qu'il n'existe pas au Sénégal d'école de formation en photojournalisme ou de photographie tout court

Comment sont-ils venus à la presse ? Ces reporters photographes ont été initiés, soit par un parent ou un ami photographe (40%), soit en fréquentant les labos photos (15%), soit en autodidacte, se faisant la main lors de cérémonies familiales et les fêtes religieuses (15%).

Cependant, il faut noter qu'il est toujours possible d'acquérir les rudiments de la pratique photographique dans un cadre formel. Le Centre d'Etudes à la Vie Active (CEVA), communément appelé Centre de Bopp, de manière épisodique et le Média Centre de Dakar -un institut qui initie aux métiers de l'audiovisuel- offrent des modules payants en photographie. Les 30% restants de notre échantillon ont d'ailleurs acquis les rudiments de la photographie dans l'un ou l'autre de ces deux structures. En gros, nous remarquons qu'aucun reporter photographe n'a suivi une véritable formation qualifiante. Ils ne sont pas mieux lotis s'agissant de leur niveau d'études générales : 10% ont le niveau du primaire ; 20%, celui du Cours moyen ; 45% ont atteint le secondaire contre 20% pour le niveau supérieur. 5% de nos enquêtés n'ont pas fréquenté les bancs.

Nous constatons dès lors que la majorité des reporters photographes a un faible niveau d'études. Ce qui peut expliquer le fait qu'ils ne soient pas considérés comme des journalistes à part entière. Car, pour être journaliste, il faut au moins être titulaire du Bac, comme l'exigent les conditions d'entrée dans les écoles de journalisme.

* 151 Entretien avec elle à Dakar le 28 novembre 2010.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand