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INTRODUCTION
I. Problématique
Durant les vingt dernières années la
prévalence et l'incidence du diabète sucré ont
augmenté. (7) Cette augmentation générale du nombre de
diabétiques a été essentiellement attribuée
à l'accroissement du nombre de nouveaux cas, qui lui-même est
déterminé par la hausse du nombre des obèses, par le
vieillissement de la population, par les modifications du mode de vie et
notamment par la sédentarité, etc. (7)
L'ampleur du problème est telle que les experts
n'hésitent à le qualifier d'épidémie du
21ème siècle. (8) Les scientifiques estiment que le
diabète constituerait la cause directe d'environ un million de
décès par an et la cause indirecte d'environ 2,2 millions de mort
supplémentaire. (13)
Actuellement, des études épidémiologiques
montrent une augmentation du nombre des cas d'environs 5% par an. (8) Quant
à la projection de l'OMS, elle laisse prévoir un
dédoublement de la population des diabétiques d'ici l'an 2025. En
effet, cette population estimée à 22Omillions en 2010 passera
à 380 millions en 2025; alors qu'elle n'était qu'à 30
millions en 1985 (147millions en 1995). (32)
Le diabète est une maladie chronique
débilitante, son incidence, sa prévalence ainsi que sa
morbi-mortalité en nette augmentation font de lui un des lourds fardeaux
en terme de santé publique. Il est la première cause des
complications cardio-vasculaires ; la seconde cause des
cécités ; la troisième cause d'insuffisances
rénales et responsable de la moitié des amputations des membres
inferieurs. (8)
Environ 80% de ces malades se trouvent dans les pays en voie
de développement. (7)En Afrique, cette maladie était
considérée autre fois comme celle des sociétés
occidentales et des classes bourgeoises. (6) Mais aujourd'hui,
l'occidentalisation des sociétés africaines entraine un
changement de mode de vie de la population; ainsi les villes sont
particulièrement touchées; alors que les régions rurales
sont relativement préservées, probablement à cause du mode
vie : importante activité physique, alimentation. (6)
Les études récentes de la prévalence
montrent environs 60% de la mortalité liée au diabète
sucré avec une prédominance chez les sujets de 20-70 ans donc
situés essentiellement dans la vie active. (8)
En République Démocratique du Congo, la
prévalence du diabète sucré est de 5,5% et le taux de
mortalité en milieu hospitalier rural est de 12%.(4) En effet, la RDC
est un pays post-conflit où la dégradation du tissu
socio-économique ne permet pas une prise en charge correcte de cette
maladie très couteuse en terme de soins. D'autre part, selon la Banque
Africaine de Développement (BAD), la RDC, malgré ses immenses
potentialités reste un des pays les plus pauvres du monde. Les
principaux indicateurs de pauvreté sont alarmants : le produit
intérieur brut était récemment estimé à 85
dollars américains par an ; 80% de la population reste en dessous
du seuil de la pauvreté et a une faible couverture médicale.
(20)
En Province Orientale, la ville de Kisangani ne fait pas
exception; la grande partie de la population n'a pas accès aux soins, il
y a une forte dégradation des conditions des soins dans les
hôpitaux. Les données disponibles en rapport avec la
morbi-mortalité sont soit peu connues, soit anciennes, soit quasi
inexistantes, raison pour la quelle nous est née l'idée de mener
une étude portant sur la morbi-mortalité du diabète
sucré de l'adulte en milieu hospitalier.
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