0.
INTRODUCTION
I. Problématique
Durant les vingt dernières années la
prévalence et l'incidence du diabète sucré ont
augmenté. (7) Cette augmentation générale du nombre de
diabétiques a été essentiellement attribuée
à l'accroissement du nombre de nouveaux cas, qui lui-même est
déterminé par la hausse du nombre des obèses, par le
vieillissement de la population, par les modifications du mode de vie et
notamment par la sédentarité, etc. (7)
L'ampleur du problème est telle que les experts
n'hésitent à le qualifier d'épidémie du
21ème siècle. (8) Les scientifiques estiment que le
diabète constituerait la cause directe d'environ un million de
décès par an et la cause indirecte d'environ 2,2 millions de mort
supplémentaire. (13)
Actuellement, des études épidémiologiques
montrent une augmentation du nombre des cas d'environs 5% par an. (8) Quant
à la projection de l'OMS, elle laisse prévoir un
dédoublement de la population des diabétiques d'ici l'an 2025. En
effet, cette population estimée à 22Omillions en 2010 passera
à 380 millions en 2025; alors qu'elle n'était qu'à 30
millions en 1985 (147millions en 1995). (32)
Le diabète est une maladie chronique
débilitante, son incidence, sa prévalence ainsi que sa
morbi-mortalité en nette augmentation font de lui un des lourds fardeaux
en terme de santé publique. Il est la première cause des
complications cardio-vasculaires ; la seconde cause des
cécités ; la troisième cause d'insuffisances
rénales et responsable de la moitié des amputations des membres
inferieurs. (8)
Environ 80% de ces malades se trouvent dans les pays en voie
de développement. (7)En Afrique, cette maladie était
considérée autre fois comme celle des sociétés
occidentales et des classes bourgeoises. (6) Mais aujourd'hui,
l'occidentalisation des sociétés africaines entraine un
changement de mode de vie de la population; ainsi les villes sont
particulièrement touchées; alors que les régions rurales
sont relativement préservées, probablement à cause du mode
vie : importante activité physique, alimentation. (6)
Les études récentes de la prévalence
montrent environs 60% de la mortalité liée au diabète
sucré avec une prédominance chez les sujets de 20-70 ans donc
situés essentiellement dans la vie active. (8)
En République Démocratique du Congo, la
prévalence du diabète sucré est de 5,5% et le taux de
mortalité en milieu hospitalier rural est de 12%.(4) En effet, la RDC
est un pays post-conflit où la dégradation du tissu
socio-économique ne permet pas une prise en charge correcte de cette
maladie très couteuse en terme de soins. D'autre part, selon la Banque
Africaine de Développement (BAD), la RDC, malgré ses immenses
potentialités reste un des pays les plus pauvres du monde. Les
principaux indicateurs de pauvreté sont alarmants : le produit
intérieur brut était récemment estimé à 85
dollars américains par an ; 80% de la population reste en dessous
du seuil de la pauvreté et a une faible couverture médicale.
(20)
En Province Orientale, la ville de Kisangani ne fait pas
exception; la grande partie de la population n'a pas accès aux soins, il
y a une forte dégradation des conditions des soins dans les
hôpitaux. Les données disponibles en rapport avec la
morbi-mortalité sont soit peu connues, soit anciennes, soit quasi
inexistantes, raison pour la quelle nous est née l'idée de mener
une étude portant sur la morbi-mortalité du diabète
sucré de l'adulte en milieu hospitalier.
II.
Objectifs
1. Objectif général
Cette étude contribue à l'amélioration de
la prise en charge du diabète sucré dans la ville de
Kisangani.
2. Objectif spécifique
Cette étude se propose comme objectif spécifique
de :
1. Déterminer la prévalence hospitalière
du diabète sucré à Kisangani ;
2. Déterminer les caractéristiques des sujets
atteints ;
3. Déterminer le taux de mortalité du
diabète sucré
III. Intérêt
A l'issue de ce travail, nous voulons attirer l'attention du
personnel soignant, de la population et des autorités
politico-administratives, sur la nette augmentation de la prévalence et
de la morbi-mortalité du diabète sucré ainsi que ses
conséquences sur le plan sanitaire et socio-économique.
IV.
Subdivision du travail
Outre l'introduction, le présent travail est
subdivisé en quatre chapitres : le premier traite des
généralités, le second est consacré au cadre
méthodologique, le troisième présente le résultat,
et le dernier abordera la discussion des résultats obtenue. Une
conclusion et quelques recommandations mettrons fin à cette
étude.
Chapitre premier : GENERALITES
I.DEFINITION
Le diabète sucré est un syndrome regroupant un
ensemble de maladies métaboliques ayant en commun une
hyperglycémie. Celle-ci fait suite à une anomalie de
sécrétion et/ou d'action de l'insuline. Cette
hyperglycémie est responsable à long terme du
développement des complications vasculaires et/ou neurologiques. (15, 5)
Sur le plan biologique, il y a diabète sucré
lorsqu'une glycémie plasmatique à jeun est égale ou
supérieure à 126mg/dl ou, qu'en présence de
symptômes cliniques, prélevées à un moment
quelconque de la journée, elle dépasse 200mg/dl. Le diagnostic
peut également être posé sur la base d'une valeur
égale ou au-delà de 200mg/dl à la 120e minute
d'une épreuve d'hyperglycémie provoquée par voie orale
(HPO). (15)
II.CLASSIFICATION
La classification actuelle du diabète se fonde sur les
critères étiologiques. Elle reconnaît quatre grandes
catégories.
a. Diabète type I
Il est remarquable par son début brutal : syndrome
cardinal associant polyurie polydipsie, polyphagie, amaigrissement et
asthénie physique chez un sujet jeune, avec cétonurie
associé à la glycosurie. On ne trouve d'antécédent
familial que dans un cas sur dix. Il survient essentiellement avant 20 ans,
mais connaît 2 pics d'incidences vers 12 et 40 ans. Il peut être
associé à d'autres maladies auto-immunes, (vitiligo, maladie de
Basedow, Thyroïdites, maladie de Biermer etc.). (15, 5, 24).
b. Diabète de type 2
Il est caractérisé typiquement par la
découverte fortuite d'une hyperglycémie chez un sujet de plus de
40 ans avec surpoids ou ayant été obèse, avec surcharge
pondérale de prédominance abdominale (rapport taille hanche
à 0,8 chez la femme, supérieur à 0,95 chez l'homme). Le
plus souvent on retrouve une hérédité familiale de
diabète non insulinodépendant. Il est le plus souvent
associé à une hypertension artérielle essentielle et/ou
à une hypertriglycéridémie. (15, 5, 24,16)
c. Diabète gestationnel
C'est un trouble de la tolérance glucidique, de
gravité variable apparaissant le plus souvent entre la
24ème et la 28ème semaine de grossesse. Il
disparait après l'accouchement. (15)
d. Autres type de diabète
- Les diabètes iatrogènes :
· Corticoïdes (sous toutes ses formes)
· â bloquants non cardio-sélectifs
· diurétiques hypokaliémiants
· progestatifs de synthèses type
norstéroïdes
· sympathicomimétiques (Salbutamol)
· les antiprotéases (dans le traitement du
SIDA)
- Diabète dû à un défaut de la
fonction de cellules-â.
C'est un diabète d'hérédité
autosomale dominante. Il s'agit d'un diabète non
insulinodépendant, survenant avant l'âge de 25 ans, parfois
même dans l'enfance. Le diabète MODY II (maturity ouset Diabetes
of the young) dû à l'anomalie du chromosome 7 glycokinase
réalise une hyperglycémie bénigne familiale due à
une mutation de la glucokinase, enzyme dont le métabolisme régule
la sécrétion d'insuline. Tout se passe comme si le
« lecteur de glycémie » de la cellule â du
pancréas était déréglé, lisant 1g/l lorsque
la glycémie est en réalité à 1,20 ou 1,40g/l. le
diabète MODY I (chromosome 20, HNF-4a) MODY III (chromosome 12 HNF-1a)
et MODY IV (chromosome 13, IPF-1) sont dus à des mutations de facteurs
de transcription nucléaires retrouvé au niveau du foie et du
pancréas. Ils s'accompagnent d'une carence
insulino-sécrétoire et leurs évolution est souvent plus
sévère que celle de MODY II, avec nécessité d'une
insulinothérapie. (5, 24, 8, 17, 16)
- Diabète dû à un défaut de
l'action de l'insuline :
· Mutation du récepteur insulinique
· Lépéchanisme
· Syndrome de Rabson-Mendelholl
· Diabète lipoatrophique
· autres
- Maladie du pancréas exocrine :
· Pancréatite
· Traumatisme, pancréatectomie
· Cancer
· Fibrose cystique
· Hémochromatose
· Pancréatite fibrocalculeuse
· autres
- Endocrinopathies :
· Acromégalie
· Syndrome de Cushing
· Glucagonome
· Phéochromocytose
· Hyperthyroïdie
· Somatostatinome
· Aldostéronome
· Autres
v certaines infections :
· Rubéole congénitale
· Infection aux cytomegaliovirus
· Formes rares de diabète auto-immunitaires
(anticorps anti-récepteurs insuliniques). (15, 5, 24,13)
III.
CRITERES DE DIAGNOSTIC
Le diagnostic de diabète sucré est posé
exclusivement sur le dosage de la glycémie. Chez un sujet à jeun
les valeurs seuil de 126mg/dl (7mmol/l) traduisent l'existence d'un
diabète sucré. Au cours d'une hyperglycémie
provoquée per os (HGPO), ces valeurs sont de 200mg/dl deux heures
après ingestion de 75g de glucose chez un patient qui présente
des symptômes cliniques d'hyperglycémie chronique (polyurie,
polydipsie, perte de poids), une glycémie aléatoire (à
n'importe quel moment de la journée et quel que soit l'intervalle par
rapport au dernier repas) supérieur à 200mg/dl est suggestive
d'un diabète sucré. (5, 8,17)
La situation dans laquelle la glycémie est entre 100 et
126mg/dl à jeun et entre 140-200mg/dl deux heures après ingestion
de 75g de glucose sont qualifier respectivement d'anomalies de glycémie
en jeun ou d'anomalie de la tolérance au glucose. (5, 8)
Les valeurs seuils de 126mg/dl et de 200mg/dl basées
sur des études prospectives, correspondent à des valeurs à
partir des quelles apparaissent des complications microangiopathiques
spécifiques du diabète. Au dessus de ces valeurs, ces
complications se développent avec une fréquence proportionnelle
au degré d'hyperglycémie. (16)
Pour les valeurs intermédiaires d'anomalie, de la
glycémie à jeun ou de la tolérance au glucose ; les
études prospectives ont montré aussi que les risques de
macroangiopathies coronariennes surtout, accroit de façon quasi
linéaire à partir d'une glycémie de 100mg/dl à jeun
et de 200mg/dl à 2 heures lors d'une HPGO. Ces valeurs favorisent la
progression de l'arthérosclérose même si elles ne
s'accompagnent pas de complications spécifiques d'une
hyperglycémie chronique. Pour cette raison, elles sont également
considérées comme des facteurs de risque cardio-vasculaires.
(5, 24)
Tableau I : Valeurs pour le diagnostic
du diabète sucré
|
Concentration en glucose en mg/dl (mmol/l)
|
Sang complet
|
Plasma veineux
|
Veineux
|
Capillaire
|
Il y a diabète si :
*A jeun et
*2 h après charge en glucose
Il y a intolérance au glucose si :
*à jeun et
*2h après charge en glucose
Glycémie à jeun anormal
*à jeun
*éventuellement 2h après charge en glucose
|
= 110 (> 6,1)
= 180 (= 10,0)
= 110 (< 6,1)
= 120 (= 6,7) et
= 180 (< 10,0)
= 100 (= 5,6) et
< 110 (< 6,1)
< 120 (< 6,7)
|
= 110 (> 6,1)
= 200 (11,1)
= 110 (< 6,1)
= 140 (= 7,8) et
= 200 (< 11,1)
= 100 (= 5,6) et
< 110 (< 6,1)
< 140 (< 7,8)
|
= 126 (= 7,0)
= 200 ( = 11,1)
= 126 (< 7,0)
= 140 (= 7,8) et
= 200 (< 11,1)
= 100 (= 6,1) et
< 126 (< 7,0)
< 140 (< 7,8)
|
Source: (16,8)
IV.
ETIOPATHOGENIE ET SYMPTOMATOLOGIE
A. LE
DIABETE TYPE I
1. Etiopathogénie
Ce type de diabète survient chez des individus
génétiquement prédisposés. Chez ces sujets, un
processus auto-immunitaire, vraisemblablement déclenché par des
facteurs environnementaux, détruit de façon sélective des
cellules â pancréatiques. (5)
a) Prédisposition
génétique
Il s'agit au départ de l'observation traditionnelle
d'une transmission héréditaire du type 1. En effet, le fait
d'appartenir à la famille d'un diabétique est en soit un facteur
de risque puis que 5% des sujets apparentés au 1er
degré développeront un diabète (soit environ 20 fois la
prévalence de la population générale) sont exposés
également les jumeaux homozygotes d'un patient diabétique. Cette
prédisposition génétique (familiale) est
déterminée par la principale région génomique du
complexe majeur d'histocompatibilité qui code pour les HLA de classe II
(Human Leucocyte Antigene), le quel joue un rôle important dans la
régulation immunitaire. Cette glycoprotéine est localisée
sur le bras court du chromosome 6. Plus de 90% des diabétiques de type 1
sont HLA DR3 et/ou DR4 alors que la fréquence de
ces HLA est d'environ 50% dans la population générale. Le fait
que le risque soit plus élevé avec la combinaison
DR3/DR4 et moindre avec la combinaison
DR3/DR3 ou DR4/DR4 suggère
que la susceptibilité est le résultat d'au moins 2 facteurs et
non pas d'un seul. (5,17)
Les mécanismes par lesquels ce système HLA
influence la prédisposition aux maladies auto-immunitaires ne sont pas
connus. Probablement, il y a une présentation aberrante
d'auto-antigène par les molécules de classe II aux lymphocytes
cytotoxiques, initieraient alors la production des cytokines par les
lymphocytes avec déclenchement d'une cascade immunitaire aboutissant
à la destruction des cellules â pancréatiques. Ces facteurs
génétiques ne rendent comptes que de 30-40% du
déterminisme de la maladie et 95% des diabétiques de type 1 n'ont
pas de notion de diabète dans leurs antécédents familiaux.
(15, 5, 24, 8)
b) Processus auto-immun
L'observation fréquente chez les diabétiques de
type 1 d'autres pathologies auto-immunes authentiques indique un terrain
particulier. Près de 15% ont ou auront, une autre maladie auto-immune.
Les affections thyroïdiennes (thyroïdite d'Hashimoto, maladie de
Basedow) viennent au premier rang. La prévalence de la maladie d'Addison
est très supérieure chez les diabétiques à celle de
la population générale. La fréquence élevée
au cours du diabète type 1 d'auto-anticorps dirigés contre les
glandes thyroïde et surrénales et/ou les cellules pariétales
de l'estomac est à rapprocher des associations
précédentes. (15)
v Insulite
L'examen histologique du pancréas endocrine au moment
de l'éclosion clinique d'un diabète de type 1 montre au sein des
îlots de Langerhans une réduction drastique des cellules â
ainsi qu'un infiltrat de cellules mononuclées, constitués des
lymphocytes T (CD4+ et surtout
CD8+), de macrophage et de lymphocytes B. cette
inflammation appelée « insulite » correspond
à la réaction auto-immune dirigée contre certains
antigènes exprimées entre autre par les cellules â des
îlots. (15)
v Les marqueurs immunologiques
Des auto-anticorps anti-cellules d'îlots (ICA :
Islet Cells Antibiodie) et plus récemment les auto-anticorps
reconnaissant des antigènes insulaires identifiés sont
détectés chez une majorité de sujets au moment du
diagnostic. Ils disparaissent généralement dans le décours
de la maladie. Ils ne sont qu'exceptionnellement observés à
titres faibles, dans une population générale. Les ICA mis en
évidence par technique d'immunofluorescence sont dirigés contre
des constituants antigéniques des cellules â. (15)
c) Facteurs environnementaux
Si la génétique intervient dans le type 1, elle
n'est pas la seule responsable. Le fait que les jumeaux monozygotes aient une
concordance pour ce diabète de l'ordre de 30 à 40%, malgré
la similitude de leur patrimoine génétique, impliquée
d'ailleurs que le rôle de la génétique reste limité
et qu'il faut incriminer l'environnement. Plusieurs intervenants potentiels ont
été suspectés.
1°) Les virus
Des modèles expérimentaux démontrent
qu'un diabète de type 1 peut être induit chez l'animal par une
infection virale. Chez l'homme, les observations de diabète dans le
décours d'infections virales (Oreillon, rubéole
congénitale, coxsackie B4, EBV, cytomégalovirus, etc.). La
recrudescence saisonnière de nouveaux cas et leur distribution en
fonction de l'âge (surtout à l'approche de l'adolescence)
suggère aussi un rôle clé de virus. Leur
responsabilité étiopathogénique pourrait être
conditionnée par une « équivalence de
structure » (contre laquelle se développent les anticorps)
avec des épitopes antigéniques des cellules â. (15, 5,8)
2°) Facteurs nutritionnels
Des études scandinaves ont montré une relation
inverse entre l'incidence du diabète de type 1 et la durée de
l'allaitement maternel. D'autre part, on a mise en évidence des
anticorps dirigés contre les protéines du lait de vache chez les
enfants diabétiques que dans la population générale. On
sait aujourd'hui que c'est une séquence d'acide aminés de
l'albumine bovine qui est considérée comme immunogène car
présentant (comme le virus)) des analogies de structures avec certaines
protéines des cellules â. (15, 5)
2. Symptomatologie
a. Phase préclinique
Elle est silencieuse et peut durer des mois ou des
années. Cependant, au cours de cette période, l'on peut
détecter une série d'auto-anticorps ainsi qu'une diminution
progressive de la sécrétion d'insuline. Pendant cette phase,
même si la glycémie est encore normale, le processus
auto-immunitaire est en cours ; l'on peut déjà mettre en
évidence une diminution progressive de la réponse insulinique
précoce à l'injection intraveineuse de glucose. Quant 80-90% des
cellules â sont détruites, une hyperglycémie apparait et la
maladie devient symptomatique. (15, 5, 24)
b. Phase clinique
Chez l'enfant ou l'adolescent, l'apparition de la maladie est
souvent brutale, c'est un « coup de tonner dans un ciel
serein ». C'est un sujet qui était jusque là en
parfaite santé et qui brutalement présente une polyurie, une
polydipsie et un amaigrissement malgré la polyphagie.
La polyurie peut aller de 5-10 litres/ jour. Il s'agit d'une
diurèse osmotique liée à la glycosurie. Elle est
compensée par une polydipsie d'égale amplitude. Le patient est
obligé de se lever plusieurs fois la nuit pour boire et uriner. Cette
fuite urinaire de glucose est une déperdition énergétique
qui conduit à la perte de poids. Le sujet ne parvient pas à la
compenser malgré un certain degré de polyphagie. Si elle n'est
pas reconnue à temps et prise en charge, cette situation évolue
vers une acidocétose. (5, 24)
Chez l'adulte, les symptômes sont les mêmes mais
parfois, leurs installation est plus progressive que chez les enfants. Il peut
même arriver que le diabète de type 1 prenne la forme d'un
diabète de type 2 ; mais l'âge du sujet, son état
nutritionnel, l'absence des antécédents familiaux de
diabète, l'absence de réponse au traitement orale ou
l'association à d'autres maladies auto-immunes doivent faire penser
à une forme particulier du diabète auto-immun d'évolution
lente : Latent Auto-immune Diabete in Adult (LADA). (15, 5)
B.
DIABETE DE TYPE 2
1. Etiopathogenie
Le diabète de type 2 résulte de la conjonction
de plusieurs gènes de susceptibilité, dont l'expression
dépend de facteurs d'environnement, au premier rang desquelles, la
consommation excessive de graisses saturées et de sucres rapides et la
sédentarité. L'insulino-déficience responsable de
l'hyperglycémie du diabète de type 2 est
précédée par 10 ou 20 ans d'hypersécrétion
insulinique (hyperinsulinisme) secondaires à une
insulino-résistance des tissus périphériques. L'anomalie
métabolique fondamentale qui précède le diabète de
type 2 est l'insulino-résistance. (15)
1.1. Facteurs génétiques
Il existe un contexte héréditaire très
riche. Des antécédents familiaux de diabète type 2 sont
trouvés chez plus de la moitié des parents ; à
l'inverse, le risque de devenir soit même diabétique, si l'on a un
parent diabétique de type 2, est d'environ 40%. Si les deux parents le
sont, ce risque est de 70%. Un antécédent familial de
diabète constitue donc un facteur de risque important de
développer la maladie. Il est très probable que le mode de cette
hérédité soit polygénique, mais il n'est pas connu.
(35,15, 5, 24,8)
1.2. Facteurs environnementaux
Obésité : dans
des populations diverses, l'on a observé une relation étroite
entre la prévalence de l'obésité et celle du
diabète sucré. Le diabète de type 2 est associé
à une obésité dans 70-80% de cas. Le principale et le plus
puissant facteur prédisposant est l'obésité de type
androïde. L'effet diabétogène provient du fait que
l'obésité induit ou aggrave une insulino-résistance
préexistante. (5)
Sédentarité : la
sensibilité à l'insuline est améliorée par des
exercices réguliers. Cet effet est non seulement protecteur sur le
développement du diabète, mais fait également partie
intégrante du traitement de la maladie. (15, 5, 24,8)
2. Physiopathologie
Les mécanismes physiopathologiques du diabète
type 2 sont complexes. L'hyperglycémie est la conséquence de
l'association de deux anomalies interdépendantes : une
insulino-résistance et une perturbation de
l'insulino-sécrétion ; mais ou ne sait pas affirmer avec
certitude quelle est l'anomalie primitive. (15)
2.1. Insulino-résistance
Il existe une résistance à l'action de
l'insuline au niveau de ses organes et tissus cibles : le foie, les
muscles squelettiques et le tissu adipeux. Elle se manifeste en pratique par
une surproduction de glucose par le foie (néoglucogenèse)
à l'origine de l'hyperglycémie à jeun ; une
diminution des capacités de captation de glucose par les muscles
(compensée par l'hyperglycémie) et une lipolyse
exagérée avec élévation du taux d'acides gras
libres plasmatiques. (5)
Cette insulino-résistance résulterait des
mutations au niveau des récepteurs insuliniques d'un de nombreux
effecteurs responsables de la transmission cellulaire du signale insulinique,
des transporteurs de glucose ou même des enzymes impliques dans le
métabolisme intracellulaire du glucose. Des facteurs
hémodynamiques tels que la diminution de l'action vasodilatatrice de
l'insuline sur les capillaires musculaires des patients diabétiques
et/ou insulino-résistance ont été incriminés. (15,
5)
2.2. Insulinopénie relative
Dans le diabète de type 2, il existe toujours une
insuffisance de sécrétion d'insuline compte tenu du niveau de la
glycémie. C'est donc une carence relative. Ce trouble est
évolutif inéluctable, s'aggravant avec l'âge et la
durée du diabète, jusqu'à conduire au maximum au
diabète insulino-nécessitant.
En effet, aux stimuli hyperglycémiques, la
réponse insulinique précoce est diminuée très
tôt dans l'évolution de la maladie alors que l'amplitude de la
réponse tardive est conservée plus longtemps car le stimulus
hyperglycémique plus marqué permet de comparer le déficit
sécrétoire. C'est un dysfonctionnement â qui est à
la base. (5) Des perturbations de l'insulino-sécrétions sont
également présentes très tôt dans l'histoire
naturelle du diabète type 2. Elles sont à la fois
génétiquement déterminer et acquise.
En résumé ; on a :
- Une perte de la phase précoce et dans les formes
sévères, un retard de la seconde phase de sécrétion
d'insuline en réponse à une stimulation glucosée (comme si
il existe un défaut de reconnaissance du glucose par les cellules
â).
- Un défaut de la pulsatilité de l'insuline.
- Une diminution du nombre totale des cellules â.
- Dépôts amyloïdes (constitués
d'amyline : un peptide de 37 acides aminés,
cosécrété avec l'insuline par les cellules â) au
sein des îlots dont l'accumulation pourrait interférer avec
l'exocytose.
2.3. Anomalies métaboliques associées au
diabète de type 2
Le diabète de type 2 est souvent retrouvé dans
le cadre du syndrome métabolique avec son caractère hautement
athérogène (syndrome métabolique : intolérance
au glucose ou un diabète de type 2) ; anomalie lipidique dont
l'hyperglycéridemie à jeun, une diminution du taux de HDL,
cholestérol et une hyperlipidémie post prandiale, une
hypertension artérielle, anomalie hémorrhéologique,
hyperuricémie.
3. Symptomatologie
On distingue 2 phases :
3.1. Phase préclinique
C'est la phase d'intolérance au glucose ; à
ce stade la glycémie à déjà une valeur anormale,
mais pas encore diabétique, l'insulinémie basale ou stimule
basale ou stimulé est élevée en valeur absolue mais
déjà insuffisante par rapport à la glycémie
concomitante. Cette intolérance au glucose n'évolue pas toujours
vers un diabète. On estime qu'en 10 ans 30% des sujets auront
développé un diabète ; 30% seront restés
intolérant et les 30% autres auront recouvré leur
tolérance au glucose. Une fois s'installé, la maladie
évolue rapidement ou non selon le cas. En effet, l'insulinémie
continue à chuter et la glycémie et les acides gras libres
à augmenter. La glucotoxicité liée à cette
hyperglycémie chronique (par voie du glucosamine) et la
lipotoxicité liée à l'accumulation des acides gras libres
dans les muscles et les cellules â conduisent à des cercles
vicieux qui probablement contribuent à aggraver progressivement la
maladie. (15, 5, 24, 8)
Le début est insidieux. La maladie peut même
rester asymptomatique pendant des années. Elle est souvent de
découverte fortuite lors d'un bilan biologique ou lors de l'apparition
d'une complication. Pour ces raisons, il faut impérativement la
dépister par une mesure de la glycémie à jeun chez les
sujets à risque.
Est à risque ; un sujet qui répond aux
critères suivants :
- Antécédents familiaux de diabète de
type 2.
- Obésité surtout androïde.
- Antécédents de diabète gestationnel ou
macrosomie.
- La présence d'une autre affection cardiovasculaire
- Traitement par des médicaments
diabétogènes.
En général, la polydipsie est le plus souvent
méconnue. La glycosurie, également moins abondante que dans le
type 1 peut favoriser des infections génitales (balatinite, vulvite) qui
amènent souvent le malade à consultation. Toute infection
gynécologique, tout prurit, toute cystite à
répétition doit faire suspecter un diabète. (5)
V.
PARACLINIQUE
Dans les urines il faut demander :
- Glycosurie : c'est un test imprécis, elle ne
permet pas de poser ou d'exclure un diagnostic de diabète sucré.
Actuellement son utilisation se limite aux diabètes de type 2
léger ainsi qu'au suivi des patients incapables de gérer une auto
surveillance glycémique.
- Cétonurie : une cétonurie positive n'est
pathologique qu'en présence d'une hyperglycémie. Par
conséquent la cétonurie ne doit être recherchée
qu'en cas d'une hyperglycémie persistante (plus de 12 heures) ou en cas
de symptômes d'une décompensation diabétique.
Dans le sang :
- Glycémie
- Epreuve d'hyperglycémie provoquée orale
(HGPO)
- Hémoglobine glyquée (ou glycatée)
- Insulinémie
- Peptide C
- Test au glucagon
- Dosage de fructosamine
Biopsie du quadriceps : on recherche
l'épaississement de la membrane basale des capillaires en particulier
chez les diabétiques âgés. (5)
VI.
COMPLICATIONS DU DIABETE SUCRE
Elles sont de 3 ordres :
- Infectieuses
- Complications aiguës ou les décompensations
diabétiques.
- Complications chroniques
VI.1. Complications infectieuses
Il existe une susceptibilité accrue aux infections
communes dans le diabète sucré. Certaines maladies infectieuses
surviennent plus fréquemment ou de manière plus
sévère chez les patients diabétiques. (35)
a. Infections peu sévères mais
fréquentes :
· candidose cutanéo-muqueuse
· vulvo-vaginite
· balanites
· etc.
b. Infections moins fréquentes mais
sévères :
· otite externe : nécrotique, très
invasive mais souvent peut symptomatique.
· Mucormycose rhinocérébrale : peut se
compliquer d'une atteinte des nerfs crâniens et de thrombose des sinus
caverneux.
· Cholécystite ou pyélonéphrite
emphysémateuse à germe gram négatif et anaérobies.
· Les infections des tissus mous au niveau du pied
(redoutable : amputation).
· Ostéomyélites
· Les bactériuries asymptomatiques : 2-4 fois
plus fréquentes chez les femmes diabétiques que dans la
population générale. Elles se compliquent plus souvent de
pyélonéphrite.
· Les infections respiratoires à pneumocoque et
par le virus influenzae.
· La tuberculose pulmonaire : elle suit le
diabète et celui-ci également aggrave l'infection. (15, 5, 24,
8)
VI.2. Complications aiguës
Les complications aiguës sont :
· Décompensation acidocétosique
· Décompensation hyperosmolaire
· Le coma acido-lactique
· Hypoglycémie
Comparaison de décompensation diabétique
Décompensation
|
Acidocétosique
|
Hyperosmolaire
|
-Type de diabète
-Installation
-Glycémie (mg/dl)
-pH
-[HCO3] (meq/l)
-Cétonémie
-Osmolalité (mosm/kg)
|
Type 1
Rapide (heure, jour)
>250
< 7,3
< 15
>5
< 330
|
Type 2
Lente (jours, semaines)
>600
>7,3
>20
<5
>330-350
|
Source (5)
VI.3. Complications chroniques du diabète
Elles sont deux : la macroangiopathie, spécifique,
n'apparait pratiquement jamais en absence du diabète. La
microangiopathie non spécifique du diabète. Cependant, elle se
manifeste plus fréquemment et plus précocement chez les
diabétiques. (5)
a. Complications
microangiopathiques
Elles intéressent les artérioles et les
capillaires et sont donc diffuse à tout l'organisme. Cliniquement, elles
s'expliquent principalement :
v Au niveau des yeux (rétinopathie), elle
représente une cause majeure de malvoyance et de cécité.
C'est la complication la plus fréquente du diabète.
v Au niveau des reins (néphropathies) : elle est
la cause principale d'insuffisance rénale en occident.
v Au niveau des nerfs (neuropathie) prennent des formes
cliniques multiples et sa pathogénie relève aussi des
différents mécanismes. L'on distingue :
o Polyneuropathies distales : paresthésies
(fourmillement), dysesthésies (démangeaison sensation de froid,
de chaud) ou des douleurs à exacerbations nocturne.
o Mononeuropathie : caractérisées par des
déficits moteurs et des douleurs à exacerbations nocturne.
v Les neuropathies autonomes : elle touche les fibres
amyéliniques des systèmes ortho et parasympathiques. Elle peut
entrainer des dysfonctionnements des différents organes et
systèmes de façon variables au cours de l'évolution de la
maladie. On distingue :
o La neuropathie autonome cardio-vasculaire (NAC) : peut
se manifester par une hypotension orthostatique, un oedème aux membres
inférieurs ; peut être responsable d'une ischémie
cardiaque silencieuse ou d'un infarctus indolore.
o La neuropathie autonome gastro-intestinale : peut
intéresser tout le tube digestif (reflux gastro-oesophagien,
gastroarésie, diarrhée profuse, hydrique alternant avec la
constipation) leur traitement est symptomatique.
o La neuropathie autonome vésicale : baisse de la
sensibilité vésicale avec retard du besoin d'uriner, espacement
des mictions, par fois rétention urinaire avec globe vésicale et
une incontinence par regorgement.
o La neuropathie autonome génitale : se manifeste
par une éjaculation rétrograde (donc une infertilité)
à cause de l'atteinte du sphincter interne ou par une impuissance.
v Le pied diabétique : environ
15% des patients diabétiques pourront présenter un jour ou
l'autre une plaie plantaire et environ 20% d'entre eux finiront par être
amputés. Ces lésions sont donc non seulement un réel
problème médical, mais aussi socio-économique. Sa
pathogénie a trois composantes neuropathique (somatique et autonome),
vasculaire (les artériopathies) et infectieuse. Les neuropathies ainsi
que les artériopathies faisant le lit de l'infection. (15, 5, 24, 8).
b. Complications macroangiopathiques
La macroangiopathie est également retrouvée dans
la population non diabétique. Chez les diabétiques, elle est tout
simplement plus précoce, plus fréquente, plus
sévère, plus diffuse et atteint de la même façon
homme et femme. (15,5)
Elle complique principalement le diabète de type 2 en
raison de la synergie des autres facteurs de risque vasculaire souvent
associés à ce type de diabète sucré.
L'hyperglycémie chronique, l'hyperinsulinisme et /ou
l'insulino-résistance sont évoqués dans sa
pathogénie(5)
Sur le plan clinique, ces complications se manifestent
principalement par des maladies coronariennes, des AVC et des artérites
des membres inférieures. 75% des diabétiques de types 2 et 30%
des diabétiques de type 1 meurent par ces complications vasculaires. (5)
VI.4. Autres complications du diabète
sucré
a. Complications
rhumatologiques
L'on rencontre plus fréquemment la maladie du
Dupuytren, le syndrome du Canal carpien et la périarthrite
scapulohumérale. Ces maladies articulaires et tendineuses sont dues
à la glycation excessive scapulohumérale. Ces maladies
articulaires et tendineuses sont dues à la glycation excessive du
collagène ; celle-ci provoque alors une rigidité et un
vieillissement accéléré.
b. Complications
dermatologiques
Elles sont très fréquentes et très
variées : nécrobiose lipoïdique : assez rare, mais
plus spécifique. Située dans la région pré tibiale,
elle se traduit par de grandes plaques, surélevées, rouges (sur
la peau claire) avec un carton polycyclique. (8)
Les infections cutanées
Les causes favorisantes sont la microcirculation
diminuée et probablement une immunité cellulaire
inadaptée :
· Les infections dues aux candidoses : elles sont
tellement fréquentes que la constatation d'une mycose inexpliquée
doit faire penser à un diabète. Les lésions les plus
habituelles sont situées au niveau des espaces interdigitaux des
orteils, la région du périnée surtout chez la femme mais
aussi chez l'homme. (8)
· Les infections bactériennes : le
staphylocoque est le principal agent causal suivi du streptocoque. Les
lésions sont : impétigo, folliculite, furoncle, anthrax,
ecthyma, cellulite, érésipèle. Au niveau de la jambe, la
lésion peut évoluer vers des lésions bulleuses, la
cellulite, la myosite, la gangrène. Les infections peuvent aussi
être causées par un grand nombre de germes anaérobies.
(8)
VII.
TRAITEMENT
La prise en charge de diabétique réponse sur la
diététique, l'exercice physique, les médicaments
(antidiabétiques oraux et l'insuline).
VII.1. Traitement diététique
Ses principes sont une alimentation équilibrée
au plan quantitatif et qualitatif. Les recommandations nutritionnelles pour les
diabétiques ne différent donc plus de façon fondamentale
de celle formulées pour la population générale. Il faut
tout simplement veiller à adapter correctement les repas au traitement
hypoglycémiant et à l'activité physique. (5,8)
VII.2. Activité physique
Une activité physique régulière est en
principe recommandée aux patients diabétiques. Dans le
diabète de type 1, les sujets sont généralement jeunes au
moment du diagnostic. La pour suite d'une activité physique ou sportive
semblable, voire supérieure à celle qu'ils exerçaient
avant leur maladie contribue au bien être physique et psychologique. En
pratique, si le patient a bénéficié d'une éducation
au diabète, il n'y a que peu de limites aux possibilités
sportives.
Dans le diabète de type 2, l'exercice physique est un
élément déterminant dans la stratégie de
traitement. Il favorise la perte de poids, (amélioration) augmente la
sensibilité périphérique (musculaire) à l'insuline.
Il contribue à rendre meilleur le profil athérogène et
thrombotique de ces malades.
Mais quel que soit le type du diabète,
l'activité physique doit toujours être adaptée au patient.
L'exercice physique doit être pratiqué qu'en période de bon
contrôle métabolique. (15)
VII.3. Les antidiabétiques oraux (ADO)
Ils constituent la première ligne thérapeutique
dans le diabète de type 2 en cas d'échec des mesures
hygiéno-diététiques. On distingue cinq classes : les
sulfonylurées ou sulfamidés hypoglycémiants, les glinides,
les biguanides, les thiazolidinediores ou glitazones et les inhibiteurs des
alpha-glucosidases intestinales.
En République Démocratique du Congo, seuls deux
classes sont disponibles : les Sulfonylurées ou Sulfamides
hypoglycémiants et les Biguanides.
STRATEGIE THERAPEUTIQUE DANS LE DIABETE TYPE 2
Patient obèse
Patient non obèse
Régime hypocalorique
Régime normocalorique + Exercice physique
+ exercice physique
Biguanides
Sulfonylurés ou Glinide
Sulfonulyrées ou Glinides
Biguanide ou Glutazone
ou Glitazone
Insuline au coucher
Insuline au coucher
Insuline en
monothérapie ou
Combiné
à un Biguanide
Classiquement, le traitement de premier choix est le
Biguanides chez les patients obèses (en principe plus
insulino-résistant) et les Sulfanylurées ou les glinides chez les
patients non obèses (en principe souvent plus insulinopenique).
Le traitement de diabète de type 2 doit toujours
commencer en monothérapie. Mais si la maladie est insuffisamment
contrôlée en monothérapie, il faut passer à la
bithérapie puis à la trithérapie. Et quand
l'hyperglycémie n'est plus maîtrisée par un traitement oral
maximal ou quand il est contre indiqué, il faut passer à
l'insuline. (5)
Echec thérapeutique : Il peut
être vrai ou faux.
Le vrai échec est primaire en cas d'inefficacité
immédiate du traitement oral ou secondaire en cas de réapparition
d'une hypoglycémie après plusieurs mois ou années
d'efficacité thérapeutique. L'échec primaire est
généralement observer quand un diabétique de type 1 a
été considéré erronément comme celui de type
2. Les échecs secondaires sont souvent liés à une
insulinopenie progressive, mais il peut s'agir également des patients
présentant une forme lente de diabète type 1.
Les faux échecs sont liés à une
incompliance diététique des patients obèses. Ils ne
parviennent pas à perdre du poids ou alors ils en gagnent. (5)
VII.4. Insuline
Indication : le traitement
à l'insuline est indiqué dans tous les cas de diabète de
type 1, en cas de grossesse (dans toutes les formes de diabète) ;
dans le diabète de type 2 mais dans les circonstances suivantes :
décompensation hyperosmolaires, affection intercurrente,
médicament diabétogène, contre indication au traitement
oral, échec du traitement oral chez les malades non obèses.
(5)
Types d'insuline :
- Insuline ordinaire ou insuline rapide (voie
d'administration : sous cutané, intramusculaire, intraveineuse).
- Insuline à action retardée ou insuline
retard (on le donne en IV ou IM). Ex : Monotard, Ultratard,
Insulitard, Humiline NPH.
- Analogues de l'insuline :
· Analogue ultrarapide (Novarapid®,
Humalog®).
· Analogue à action ultraprolongée glargine
(Lantus®)
Schémas d'administration
Le tableau ci-après montre ces schémas
d'administration
N°
|
Nombre d'injection
|
Petit déjeuner
|
Déjeuner
|
Souper
|
Coucher
|
1
|
2
|
Rapide + NHP
|
|
- Rapide + NHP
|
|
- 2
|
3
|
Rapide + NHP
|
|
- Rapide
|
NHP + UL
|
3
|
3
|
Rapide
|
Rapide
|
Rapide + NHP
|
|
- 4
|
4
|
Rapide
|
Rapide
|
Rapide
|
NHP-UL
Lentes
|
5
|
4-5
|
Ultrarapide + NHP
|
Ultrarapide
|
Ultrarapide
|
NHP
|
6
|
4
|
Ultrarapide
|
Ultrarapide
|
Ultrarapide
|
Lentes
|
NPH=Neutral Protamin Hagedorn (Humuline NPH ou Insulitard);
UL=Ultratard ou Ultralong
Le diabétique de type 1 nécessitent au minimum 2
injections d'un mélange d'insuline par jour (schéma n°1).
Chez les patients qui mangent très tôt et qui se lèvent
tard le matin, la durée d'action de l'insuline retard injecté
avant le souper n'est parfois pas suffisante pour couvre la fin de la nuit.
Dans ce cas, il est alors préférable de rapporter la dose
d'insuline retard au coucher (schéma n°2).
Ces deux schémas permettent un bon contrôle de
glycémie chez les patients qui ont des horaires réguliers et
nécessitent souvent la prise de collation pour éviter les
hypoglycémies inter prandiales.
Pour les patients qui ont des horaires peu prévisibles,
le schéma n°3, 4 ou 5 sont actuellement proposés. Il est
à souligner que les doses d'insuline rapide à injecter avant
chaque repas doit être adaptées en fonction du repas de
l'activité physique prévue dans les heures qui suivent et de la
glycémie mesurée très peu de temps avant ou au moment de
l'injection. En principe, ces schémas n'exigent pas de collations et
essaient de reproduire, quoique encore imparfaite, la sécrétion
physiologique d'insuline. Le schéma n°6 combine deux analogues
d'insuline. Il est récent, et parait à la fois le plus simple et
le plus physiologique. (5)
Chez le diabétique de type 2, mal contrôlé
par un traitement oral maximal, la prescription d'une seule injection
d'insuline (le plus souvent au coucher) suffit souvent à
équilibré la glycémie de ces patients. (5)
Complication de l'Insulinothérapie
- L'hypoglycémiie est la principale complication du
traitement à l'insuline.
- Au niveau de site de l'injection, l'on peut observer des
lipodystrophie du tissu sous cutané (effet lipogénique locale de
l'insuline).
- Les patients insulinotraités peuvent
développer des anticorps anti-insulines.
VII.5. Transplantation de pancréas ou d'îlots
de Langerhans
De nos jours les chercheurs proposent une greffe de
pancréas isolée ou une greffe combinée
rein-pancréas aux diabétiques de type 1 arrivés au stade
d'insuffisance rénale terminale.
L'injection d'îlots de Langerhans purifiée dans
la veine porte est également une alternative qui fait encore rêver
l'humanité car moins agressive. Pour l'une ou l'autre voie, il se pose
déjà un problème de pénurie d'organes limitant par
elle-même le nombre de greffe sans parler de problème
éthique que cela soulève.
Chapitre deuxième : MATERIEL ET METHODES
2.1.
Cadre d'étude
Le présent travail a été
réalisé aux Cliniques Universitaires de Kisangani ; à
l'hôpital général de référence de Makiso et
à l'Hôpital Général de Référence de
Kabondo.
2.1.1. Les Cliniques
Universitaires des Kisangani
Les Cliniques Universitaires de Kisangani sont situées
au plateau médical, dans la commune de Makiso. Elles sont
limitées au nord par la route qui mène à
l'aérodrome de Simisimi, ainsi que l'HGR de Makiso ; au sud par le
fleuve Congo ; à l'est par l'église marie médiatrice;
et à l'ouest par l'institut facultaire des sciences agronomiques et la
faculté de médecine. Ils sont un niveau tertiaire de traitement.
Cinq départements fonctionnent au sein des Cliniques Universitaires de
Kisangani en savoir : la chirurgie ; la pédiatrie ; la
gynécologie-obstétrique ; la neuropsychiatrie ainsi que la
médecine interne. Cette dernières constitue notre milieu
d'étude.
2.1.2. L'HGR de Makiso,
L'HGR Makiso a été créé en 1924,
il se situe dans la commune de Makiso ; il est borné au nord par le
plateau médical, au sud par les cliniques universitaires de Kisangani,
à l'est par l'institut supérieur de commerce et à l'ouest
par l'aéroport militaire de Simisimi. Il organise 5 services à
son sein : les urgences, la chirurgie, la Pédiatrie, la
maternité et la médecine interne ; cette dernière
nous a servi de cadre de recherche.
2.1.3. L'HGR de Kabondo
L'HGR Kabondo se situe sur le boulevard artisanal dans la
commune de Kabondo. Il est limité au nord par la l'école primaire
Kalindula, au sud par la commune Kisangani, à l'est par le quartier
artisanal et à l'ouest par l'école primaire Mwangaza et la
paroisse saint Camille. Il organise en son sein 6 Services, à
savoir : un dispensaire, la chirurgie, la pédiatrie, la
maternité, les urgences, et la médecine interne. Cette
dernière nous a servi de milieu d'étude.
2.2. Type et période
d'étude
Nous avons mené une étude documentaire,
descriptive et transversale s'étendant sur une durée de deux ans,
soit du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2011.
2.3. Population d'étude et
échantillonnage
Notre population d'étude est constituée de tous
les malades internés dans les services de médecine interne des
Cliniques Universitaires de Kisangani ; de l'Hôpital
Général de Référence de Kabondo et à
l'Hôpital Général de Makiso durant la période
d'étude, soit un effectif 3.235 patients.
a). Critères
d'inclusion : ont été inclus :
- Tout sujet diabétique interné en
médecine interne ;
- Sujet âgé au moins de18 ans
révolu ;
- Sujet avec dossier d'hospitalisation dument
remplie ;
- Sujet suivi aux Cliniques Universitaires de Kisangani ;
à l'Hôpital Général de Kabondo et à
l'Hôpital Général de Makiso/Kisangani durant notre
période d'étude.
b). Critère d'exclusion
Ont été exclu tout sujet ne répondant pas
aux critères d'inclusion ci-haut.
c). Echantillon
La technique utilisée est l'échantillonnage
exhaustif. Notre échantillon est constitué de 128
diabétiques sur 181(en effet, 53 dossiers ont été
déclassés car ils étaient mal remplis et manquaient les
informations pouvant nous aider) dont 33 aux Cliniques universitaires de
Kisangani ; 22 à l'Hôpital Général de
Makiso/Kisangani et 73 à l'Hôpital Général de
Kabondo.
2.4. Technique de récolte
et variables d'étude
Pour
la collecte des données, nous avons eu recours à l'analyse
documentaire c'est-à-dire, nous avons consulté les dossiers de
tous les malades hospitalisés en médecine interne du
1er janvier 2010 au 31 décembre 2011. Nous nous sommes servis
pour ce faire d'un protocole préétabli qui comprend les
paramètres suivants :
- facteurs sociodémographiques (âge,
sexe) ;
- données cliniques : type de diabètes,
motifs de consultation, complications observées, durée
d'hospitalisation ; les maladies associées ; etc.
- L'issue de l'hospitalisation. (voir annexe)
2.6. Traitement des données
et analyse statistique
Pour l'analyse de nos données nous avons utilisé
les tests statistiques suivants : le pourcentage, la moyenne, et le test
de chi-carré nous a servi pour comparer les différents sous
groupes pour les variables quantitatives. Nous avons utilisé le seuil
de signification p=0,05.
1. Calcul de pourcentage
% =
Avec :
Fr = fréquence relative ;
N= effectif
2. Moyenne
M
3. Chi- carré
Avec : O = fréquence observé ;
E =fréquence attendue
X2=chi-carré
Les variables issues de l'analyse statistique sont
représentées dans les tableaux simples sous forme des
fréquences.
2.7.
Difficultés rencontrées
Voici quelques difficultés face auxquelles nous avons
dû faire face lors de l'élaboration de ce travail :
- Certains dossiers ne renfermaient pas toutes les
informations relatives à notre protocole de recherche, ainsi, certains
dossiers ont été écartés de notre
échantillon;
- Mauvais classement des dossiers des patients dans les
services des archives ;
Chapitre troisième : RESULTATS
Dans le présent chapitre, nous présentons les
résultants de notre étude portant sur la morbi-mortalité
du diabète sucré. Comme dit ci haut, nous avons mené cet
étude dans trois structures sanitaires (HGR Kabondo; HGR Makiso et les
Cliniques universitaires de Kisangani) du premier janvier 2010 au trente et un
décembre 2011 .Durant cette période d'étude ces
hôpitaux ont reçu 3235 patients dont 128 diabétiques.
2.4. MORBIDITE DU DIABETE SUCRE
3. I.1. Prévalence du
diabète sucré
Le tableau 1 ci-dessous nous donne la prévalence
hospitalière du diabète sucrée dans les trois institutions
sanitaires.
Tableau I :
prévalence hospitalière du diabète sucré
Médecine interne
|
Admission
|
Nombre de diabétiques
|
%
|
HGR Kabondo
|
1316
|
73
|
5,54
|
HGR Makiso
|
1100
|
22
|
2,00
|
CUKIS
|
819
|
33
|
4,02
|
Totale
|
3235
|
128
|
3,95
|
Il ressort de ce tableau que sur un total de 3235 patient
admis dans les services de médecine interne durant notre période
d'étude, 128 étaient diabétiques, soit une
prévalence hospitalière de 3,95%. La prévalence la plus
élevée est à l'Hôpital Général de
Kabondo (5,54%), suivit des Cliniques Universitaires de Kisangani (4,2%) ;
elle est de 2,00% à l'Hôpital Général de
Référence de Makiso/Kisangani.
3. I.2 L'âge
Nous présentons dans le tableau n° II la
répartition des patients selon les tranches d'âge.
Tableau II :
Répartition des cas selon les tranches d'âge
Tranches d'âge
|
admissions
|
diabétiques
|
%
|
<20
|
89
|
5
|
5,61
|
20-39
|
1225
|
35
|
2,85
|
40-60
|
1031
|
61
|
5,91
|
>60
|
890
|
27
|
3,03
|
Totale
|
3235
|
128
|
3,95
|
X²cal=50,124 ddl=3 p=0,05
X²tab=7,815
Le tableau II nous montre que la tranche d'âge la plus
touchée par le diabète sucré, est celle de 40 - 60 ans
(5,91%), suivit par celle de moins de 20 ans (5,61%). La tranche d'âge de
20-39 ans représente 2,85% La différence est significative car le
chi-carré calculé (50,124) est supérieur au
chi-carré tabulaire (7,815).
3. I.3. Sexe
Dans le tableau n°II, nous présentons la
répartition des enquêtés selon le sexe
Tableau III : Répartition des cas selon le
sexe
Sexe
|
admissions
|
diabétiques
|
%
|
Masculin
|
1671
|
67
|
4,00
|
Féminin
|
1564
|
61
|
3,90
|
Totale
|
3235
|
128
|
3,95
|
X²cal=0,281 ddl=1 p=0,05
X²tab= 3,841
Le tableau ci - haut nous montre que la prévalence
hospitalière du diabète sucré est de 4,00% chez les sujets
de sexe masculin et de 3,90% chez les sujets de sexe féminin. La
différence entre les deux sexes est non significative, le
chi-carré calculé (0,281) est inferieur au chi-carré
tabulaire(3,841). Le sex-ratio homme/Femme est de 1,09.
3.
I.4. Type de diabète
Dans ce tableau nous présentons les cas selon le type
du diabète
Tableau IV :
Répartition des cas selon le type de diabète
Type de diabète
|
Fréquence
|
%
|
Type I
|
47
|
36.72
|
Type II
|
81
|
63.28
|
Totale
|
128
|
100
|
X2cal=9,030 ddl=1
p =0,05 X2tab= 3,841
Le tableau IV montre que le diabète type II (63,28%)
est plus fréquent que le diabète type I (36,72%). La
différence est significative ; le chi-carré calculé
est supérieur au chi-carré tabulaire.
I.5.
Les motifs de consultations
Dans le tableau qui suit nous
présentons la répartition des cas selon les motifs de
consultation.
Tableau V :
Répartition de cas selon les motifs de consultation (n=128)
Motifs de consultation
|
fréquence
|
%
|
Polyurie -polydipsie
|
56
|
43.75
|
Polyphagie
|
30
|
23,43
|
Sècheresse de la bouche
|
19
|
14,84
|
Amaigrissement
|
25
|
19,53
|
Prise de poids
|
22
|
17,18
|
Asthénie physique
|
14
|
10,93
|
Hypoglycémie
|
7
|
5,46
|
Trouble visuel
|
9
|
7,03
|
Trouble d'érection
|
4
|
3,12
|
Perte de conscience
|
6
|
4,68
|
Autres
|
30
|
23,43
|
Dans le tableau ci haut nous présentons les motifs de
consultation. La polyurie-polydipsie est le motif de consultation le plus
fréquent (43,75%) ; suivit de la polyphagie (23,43%) ; 19,53%
ont consulté pour amaigrissement et 17,18% pour une prise de poids.
3. I.6
Complications observées
Nous présentons dans le tableau qui suit les
complications observées chez nos enquêtés
Tableau VI : Répartition des cas selon les
complications observées (n=128)
Complications
|
Fréquence
|
%
|
Rétinopathies
|
9
|
7,03
|
Mal perforant plantaire
|
7
|
5,46
|
Infection urinaire
|
24
|
18,75
|
Infections cutanées (abcès ;
furoncle ; phlegmon)
|
6
|
4,68
|
Pyélonéphrite
|
1
|
0,78
|
coma acido-cétosique
|
6
|
4,68
|
Coma hyper osmolaire
|
3
|
2,34
|
HTA
|
13
|
10,15
|
Troubles sexuels
|
6
|
4,68
|
Prurit cutané
généralisé
|
1
|
0,78
|
Tuberculose (pulmonaire ; articulaire ;
etc.)
|
3
|
2,34
|
Hypoglycémie
|
10
|
7,81
|
Méningite
|
1
|
0,78
|
Aucune
|
74
|
57,81
|
Le tableau ci haut nous montre que de toutes les
complications observées ; les complications aigues sont les plus
fréquentes : Les infections (infections urinaires
18,75% ; infections cutanées 4,68% ; tuberculose 2,34%) ;
viennent en première position suivie de l'hypoglycémie
7,81% ; de coma acidocétosique 4,68% ; coma hyperosmolaire
2,34%. Dans les complications chroniques l'hypertension artérielle
représentait 10,15% ; les rétinopathies 7,03% ; le mal
perforant 5,46% et les troubles sexuels 4,68%.
3. I.7 Maladies
associées
Dans le tableau VII nous présentons les maladies
associées au diabète sucré au cours de cette
enquête.
Tableau VII : Répartition des cas selon les
maladies associées (n=128)
Maladies associées
|
Fréquence
|
%
|
HTA
|
13
|
10,15
|
Insuffisance cardiaque
|
3
|
2,34
|
Tuberculose
|
3
|
2,34
|
Goutte
|
1
|
0,78
|
SIDA
|
2
|
1,56
|
AVC
|
1
|
0,78
|
Paludisme grave
|
5
|
3,90
|
Anémie
|
2
|
1,56
|
Gastro-entérite
|
10
|
7,81
|
Fièvre typhoïde
|
7
|
5,46
|
Adénome de la prostate
|
2
|
1,56
|
Aucune
|
79
|
61,72
|
Le tableau IX nous montre que la plus part de nos
enquêtés, en plus du diabète sont hypertendus
(10,15%) et les maladies infectieuses (les gastro-entérites 7,81%,
la fièvre typhoïde 5,56% le paludisme grave 3,90%) sont aussi
fréquentes.
3.
I.8. Durée d'hospitalisation
Nous présentons dans le
tableau ci-dessous la durée moyenne d'hospitalisation dans les trois
structures sanitaires.
Tableaux VIII: Durée
moyenne d'hospitalisation
Nombre de jour
|
Ó xi
|
N
|
moyenne
|
0 - 10
|
233
|
56
|
4,16
|
11 - 20
|
539
|
35
|
15,4
|
21 - 30
|
580
|
23
|
25,21
|
>30
|
615
|
14
|
43,92
|
Totale
|
1967
|
128
|
15,36
|
Il ressort du tableau X que la durée moyenne
d'hospitalisation dans les services de médecine interne de ces
structures sanitaires est de 15,36 jours avec des extrêmes de 1 à
67 jours.
2.5. MORTALITE DU DIABETE SUCRE
2.5.1.
Mortalité globale
Dans ce le tableau ci-dessous,
nous présentons la mortalité globale hospitalière dans les
trois structures sanitaires concernées par cette étude.
Tableau IX : Mortalité
globale hospitalière
Médecine interne
|
Admission
|
Décès
|
%
|
HGR Kabondo
|
1316
|
146
|
11,09
|
HGR Makiso
|
1100
|
163
|
14,81
|
CUKIS
|
819
|
155
|
18,92
|
Totale
|
3235
|
464
|
14,34
|
Le
tableau ci-dessus nous montre que le taux de mortalité global est de
14,34% dans les services de médecine interne ; cependant, le taux de mortalité est
plus élevé aux Cliniques Universitaires de Kisangani (18,92%) que
dans les deux autres structures sanitaires concernées par cette
étude.
2.5.2. Mortalité proportionnelle
du diabète sucré
Dans le tableau ci-dessous nous
présentons la mortalité proportionnelle hospitalière du
diabète sucré.
Tableau X :
Mortalité proportionnelle hospitalière du diabète
sucré
Médecine interne
|
Nombre total de décès
|
Décès dû au diabète
sucré
|
%
|
HGR Kabondo
|
146
|
8
|
5,47
|
HGR Makiso
|
163
|
4
|
2,45
|
CUKIS
|
155
|
2
|
1,29
|
Totale
|
464
|
14
|
3,01
|
Il ressort de ce tableau que, sur l'ensemble de 464
décès observés dans les services de médecine
interne durant notre période d'étude, la part des
décès dus au diabète sucré est de 14, soit une
mortalité proportionnelle de 3,01%. Par rapport aux structures
sanitaires, la mortalité proportionnelle due au diabète
sucré est plus élevé à l'Hôpital
Général de Référence de Kabondo (5,47%) que dans
les deux autres structures sanitaires.
2.5.3. Mortalité spécifique due au
diabète sucré
Le tableau XI ci-dessous nous donne la
mortalité spécifique hospitalière du
diabète sucrée dans les trois institutions sanitaires
Tableau XI : mortalité spécifique
hospitalière du diabète sucré
Médecine interne
|
Admission
|
Décès dus au diabète
sucré
|
%o
|
HGR Kabondo
|
1316
|
8
|
6,07
|
HGR Makiso
|
1100
|
4
|
3,63
|
CUKIS
|
819
|
2
|
2,44
|
Total
|
3235
|
14
|
4,32
|
En nous référent au résultat de ce
tableau, nous constatons que la mortalité spécifique due au
diabète sucré est de 4,3 décès pour 1000 personnes.
L'hôpital Général de Référence de Kabondo a
un taux de mortalité spécifique élevé (6,07%), par
rapport aux deux autres hôpitaux (l'hôpital Général
de Référence de Makiso/Kisangani 3,63% et de CUKIS 2,44%).
2.5.4. Létalité du diabète
sucré
Nous
présentons dans le tableau XII la létalité
hospitalière du diabète sucré dans les trois structures
sanitaires.
TABLEAU XII :
Létalité hospitalière du diabète sucré
Médecine interne
|
Nombre de diabétiques
|
Nombre de décès
|
%
|
HGR Kabondo
|
73
|
8
|
10,95
|
HGR Makiso
|
22
|
4
|
18,18
|
CUKIS
|
33
|
2
|
6,06
|
Total
|
128
|
14
|
10,93
|
Le tableau XII nous montre que sur les 128 diabétiques
hospitalisés dans les services de médecine interne durant les
années 2010 et 2011, 14 sont décédés ;
soit une létalité de 10,93 %. La létalité la plus
élevé se trouve à l'hôpital Général de
Référence de Makiso/Kisangani (18,18%). Elle est de 10,95
à l'Hôpital Général de Référence de
Kabondo et à 6,06 aux CUKIS.
CHAPITRES IV : DISCUSSION
4.1. DE LA MORBIDITE DU DIABETE SUCRE
4.1.1. La prévalence hospitalière du
diabète sucré
L'analyse du tableau I montre que la
prévalence hospitalière diabétique dans les services de
médecine interne des hôpitaux ciblés par notre étude
est de 3,95%. Les résultats de plusieurs études menées
ailleurs concordent avec le notre : La prévalence globale du
diabète dans la population mondiale adulte est estimée à
6,6 %(2). En RDC la prévalence du diabète sucré est de
5,5%. (4) A Kinshasa la prévalence du diabète sucré en
milieu hospitalier est de 7% ; tandis qu'elle est de 4,2% à
Lubumbashi (19). Des études menées au Benin font état
d'une prévalence hospitalière moyenne du diabète
sucré de 5,9% (10). En Cote d'ivoire elle est de 5,7%. (29) et Ghislaine
hochberg menant une étude sur la prévalence du diabète
sucré dans les populations de l'Afrique noire affirme que la
prévalence de ce dernier en milieu urbain varie de 2,2 - 5,7% (36).
Mais par contre, des études menées au Canada
(8,8%) (22) et en Algérie 8,2% (23) sur la prévalence du
diabète sucré ont trouvé des chiffres plus
élevé que ceux trouvé dans notre étude. D'une
part, cela pourrait se justifier par le fait que la prévalence du
diabète sucré est plus élevée dans les pays
développés (6,3%) que dans les pays en voie de
développement (4,1%) (7) ; D'autre part, les études
épidémiologiques menées en Afrique montrent que le
diagnostique du diabète en Afrique subsaharienne est souvent
méconnu ; il y a 2 à 3 cas non diagnostiqué pour un
cas connu(18). Cette importante progression de la prévalence
hospitalière du diabète sucré confirme la tendance
épidémique de la maladie projetée par l'Organisation
Mondiale de la Santé. La prévalence la plus élevée
est à l'Hôpital Général de Kabondo (5,54%), suivit
des Cliniques Universitaires de Kisangani (4,2%) ; elle est de 2,00%
à l'Hôpital Général de Référence de
Makiso/Kisangani. Cela se justifie par le fait que l'hôpital
général de référence de Kabondo est un niveau
secondaire de traitement qui desserre plusieurs commune (Kabondo, Kisangani,
une partie de Lubunga et de Makiso), le coût de traitement est moins
chère qu'aux CUKIS et cette dernière, en plus d'être un
niveau tertiaire de traitement où les soins sont relativement
chères, se situent en proximité de l'hôpital
général de Makiso un autre niveau secondaire de traitement avec
qui il partage les malades.
4.1.2. De la
répartition des cas selon l'âge
Le tableau II nous montre que la tranche d'âge la plus
touchée par
le diabète sucré est celle de 40-60 ans (5,91%)
suivit par celle de moins 20ans (5,61%). Ceci corrobore la majorité des
études qui révèlent que la prévalence du
diabète sucré augmente avec l'âge (21). Une étude
menée en Lubumbashi sur le profil du diabète sucré fait
état d'un âge moyen de 51#177; 12,9 ans. (19) En Cote d'ivoire on
note un accroissement graduel de la prévalence diabétique entre
30 et 49 ans avec une stagnation entre 50 et 69 ans. (29) Au Benin 87,9% des
diabétiques hospitalisés avaient plus de 40 ans (10). Dans les
pays développés la prévalence du diabète est
plutôt élevée chez les sujets âgés de plus de
50 ans. En France par exemple, la prévalence du diabète
sucré est de 7% chez les sujets de plus de 65 ans (21). Au canada, des
études de prévalence menées entre 2000 et 2005 affirment
qu'il ya une prévalence plus élevée du diabète
sucré chez les sujet de 50 ans ou plus (7,1%) par rapport aux sujets
âgés de 20 à 49 ans (3,5%) .Le résultat de notre
étude est plus en accord avec les données trouvées en
Lubumbashi, au Benin, en Cote d'ivoire que ceux trouvées en France et au
Canada. Cette divergence résulterait du fait que dans les pays
développés il y a une augmentation d'espérance de vie et
un vieillissement de la population expliquant la fréquence croissante du
diabète chez le sujet âgé ; tandis qu'en Afrique, la
plus part des pays restent en dessous du seuil de pauvreté et ont une
faible couverture médicale. En RDC par exemple l'espérance de vie
est d'environ 47 ans ; donc la plus part de personnes n'atteindront pas le
troisième âge.
4.1.3. De la répartition des cas selon le sexe
La répartition des patients suivant le sexe montre
globalement une prédominance masculine soit 4,00% des hommes contre
3,90% de femmes avec un sex-ratio de 1,09. A l'instar de nos observations
plusieurs études ont rapporté la surmorbidité masculine du
diabète sucré dans la population générale. Selon Pr
Lefebvre les deux sexes sont touchés dans les proportions égales,
avec toute fois une légère prédominance masculine à
l'adolescence (6 garçons pour 5 filles) et une atteinte plus
fréquente chez la femme que chez l'homme après 50 ans (21). Des
études menées au Cotonou (Bénin) font état d'une
surmorbidité masculine de 54,4% des diabétiques
hospitalisés contres 45,6% de femmes (11). En Cote d'ivoire on a
noté une surmorbidité masculine avec un sex-ratio homme femme de
1,37 (29). Les résultats de notre étude montrent une
différence non significative entre les deux sexes. Ce qui nous pousse
à croire que le sexe n'est pas un élément favorisant la
survenue du diabète sucré.
4.1.4. De la répartition des cas selon les types du
diabète
L'analyse du tableau IV montre que le diabète
sucré type II (63,28%) a une fréquence plus élevé
que le diabète de type I (36,72%). Le chi-carré calculé au
seuil de signification de 5% et degré de liberté 1 a
montré que la différence est significative. La prévalence
du diabète sucré type II augmente parallèlement avec le
vieillissement, l'urbanisation, la sédentarisation et le
développement de l'obésité dans les populations des pays
industrialisés et les villes des pays en voie de développement.
(15). Nos résultats sont en accord avec plusieurs autres études
qui ont aussi trouvé la prédominance du diabète de type
II. Des études épidémiologiques ont montré que la
fréquence du diabète type II varie entre 85-90 % avec un pic
d'incidence se situant entre 40 et 60 ans, contre 10-15% pour le
diabète type I survenant généralement chez les sujets
jeunes(21),(15). Une étude menée en Côte d'Ivoire a
donné une proportion de 88,2% pour le diabète type II (dont 48,7%
ne présentaient pas un excès pondéral et avaient un
âge moyen situé entre 30- 49 ans) contre 11,8% pour le
diabète type I. (29). Toute fois il sied de signaler que même si
le diabète type II est prédominant dans toutes ces études,
sa prévalence dans notre étude est inferieure aux études
faite ailleurs (63,2% dans notre étude contre 88,2% en cote d'ivoire et
80% selon Lefebvre) et cela par ce que nous avons mené cette
étude en milieu hospitalier contrairement aux autres études qui
ont été menées dans la population générale,
donc nos résultats ne pourront pas être
généralisés sur l'ensemble de la population.
4.1.5. Des complications du diabète sucré
L'analyse de nos résultats montre que 42,19% de
nos enquêtés ont présenté des complications. De
toutes les complications observées ; les complications aigues
41,86% sont les plus fréquentes. Les complications chroniques
représentent 27,32%. En effet, plusieurs études rapportent que
les complications aigues sont les plus fréquentes et sont principalement
liées à des facteurs évitables (les complications sont
rencontrées chez les diabétiques mal équilibré)
dont l'intrication explique la forte létalité observée.
(30)
1). Les complications métaboliques
aiguës
De toutes les complications aiguës, les infections
représentent 27,33% % et les complications métaboliques
aiguës 14,83%. En effet plusieurs auteurs ont trouvé les
mêmes résultats et affirment que les complications aiguës
infectieuses constituent les complications du diabète les plus
fréquemment rencontrées au cours de l'évolution de la
maladie. Ouedraogo et coll.ont mené une étude au Burkina-Faso
dans les services de Médecine Interne et d'Urgences Médicales du
Centre Hospitalier National Yalgado Ouedraogo, et ont trouvé que les
complications aiguës étaient les plus rencontrées. Les
complications infectieuses représentaient 41,93 %, les complications
métaboliques 22,86% et les complications
dégénératives 28,57 % (30).
a). Les infections
Au cours de cette enquête nous avons trouvé que
l'Infection urinaire 18,75% était le chef de fil suivit des
infections cutanées 4,68% ; nous n'avons pas trouvé
d'infections pulmonaires autre que la tuberculose 2,34%. La méningite
représentait 0,78%, et la pyélonéphrite 0,78. Bien que les
localisations des infections diffèrent selon les travaux, les auteurs
sont unanimes sur leur forte prévalence. Ouedraogo avait retrouvé
les complications infectieuses chez 41,9% des patients. La localisation la
plus fréquente était pulmonaire 47,6%, cutanée 29,41%,
urinaire 17,65% et ORL 5,8%. (31) Pouye et coll.cité par NAFI ont
mené une étude rétrospective sur 34 patients
diabétiques et ont trouvé les infections cutanées chez
23,5% des patients, urinaires 14,7%, pulmonaires 14,7% et digestives 2,9%.(28)
Sarr toujours cité par NAFI avait retrouvé les complications
infectieuses chez 25,7% des patients : les infections urinaires
étaient observées chez 12% des patients. Les autres types
d'infection étaient cutanés 5%, ORL 5% et pulmonaires 5%.(28)
Au Congo, Monabéka avait observé les
complications infectieuses chez 28,7% des patients. (26) Cependant il n'avait
pas précisé les types d'infection. Les infections sont
généralement rencontrées chez les diabétiques mal
équilibrés. En milieu tropical, l'infection reste la
première cause de décompensation chez le diabétique. Sur
ce terrain, il existe une augmentation de la sensibilité aux infections.
L'hyperglycémie diminue les défenses de l'organisme par
l'intermédiaire de son action sur les facteurs du complément et
les polynucléaires (24)
b). les complications métaboliques
aigues
De toutes les complications métaboliques,
l'hypoglycémie représentait 7,81% ; le coma
acidocétosique 4,68% ; et le coma hyperosmolaire 2,34%. Au
Sénégal, une étude mené par NAFI sur les aspects
épidémiologiques, cliniques thérapeutiques et
évolutifs du diabète sucré avait trouvé
l'hypoglycémie chez seulement 0,48% des patient
diabétiques ;(28) au Congo Brazza, Monabéka avait
trouvé l'hypoglycémie chez 13,1% des diabétiques
hospitalisés (26) et au Burkina-Faso, Ouedraogo avait noté
l'hypoglycémie chez 10,5% des patients diabétiques(30). Nos
résultats corroborent à ceux du Burkina-Faso et du Congo Brazza.
En effet, L'hypoglycémie peut être une complication
iatrogène du traitement antidiabétique mais peut résulter
aussi d'un apport insuffisant de glucose à l'organisme ; d'une
consommation excessive liée à un apport inapproprié
d'insuline ; d'une administration exogène d'insuline trop
élevée ; et d'une consommation de glucose non
compassée dans l'exercice intense.
Au cours de cette étude, nous avons trouvé que
4,68% avaient présenté un coma acidocétosique; et 2,34% un
coma hyperosmolaire. Nos chiffres sont légèrement bas que ceux
trouvés DJROLO et coll. lors d'une étude
rétrospective sur l'évolution de la prévalence
hospitalière du diabète sucré en milieu africain (11).
Dans leur étude la décompensation acidocétosique venait
en tête des situations d'urgence avec 12,4% des cas, suivie des comas non
identifiés (5,5%) et du coma hypoglycémique (4,3% des cas).
Au Sénégal, NAFI avait trouvé un coma
acidocétosique chez 22,1% des patients hospitalisé. (28)
E.H.SIDIBE menant une étude sur les complications majeures du
diabète en Afrique affirme que l'acidocétose peut concerner
jusqu'à 34% des diabétiques hospitalisés avec un
caractère révélateur ; tendis que le coma
hyperosmolaire est très certainement méconnu et paraît
rarement rapporté dans un milieu pourtant très exposé.
(34)
L'acidocétose est une complication aiguë du
diabète qui survient le plus souvent chez les diabétiques de type
I. Cependant, elle peut survenir chez les diabétiques de type II. Chez
les patients noirs africains, il existe une forme particulière de
diabète appelée diabète de type africain. Ce
diabète donne un tableau d'acidocétose inaugurale chez des sujets
ayant entre 40 et 45 ans et chez qui la recherche d'auto-anticorps est
négative (28). La prévalence des complications aigues chez nos
patients pourrait être liée à un défaut
d'éducation, un traitement inadapté et un suivi
irrégulier. L'analphabétisme, le manque d'éducation
sanitaire, le bas niveau socioéconomique des patients sont des facteurs
favorisant la survenue des complications aiguës. Pour prévenir ces
complications il faudra améliorer les conditions de vie des patients et
surtout insister sur l'éducation.
Les complications métaboliques
chroniques
Dans cette étude, les complications chroniques
représentent 27,32% de toutes les complications observées:
l'hypertension artérielle vient en première position avec
10,15% ; les rétinopathies 7,03% ; le mal pied du
diabétiques 5,46% et les troubles sexuels 4,68%. En effet, le risque des
maladies cardio-vasculaires est beaucoup plus élevé chez les
diabétiques que chez les non-diabétiques. L'HTA est très
fréquente dans les diabétiques, elle concerne 20 à 60%
d'entre eux et survient essentiellement dans lez diabète type II (1). La
prévalence de l'hypertension est beaucoup plus élevée chez
les adultes diabétiques que chez les non-diabétiques : 43 %
contre seulement 10 %. On a établi que l'hypertension non traitée
est aussi un facteur de risque de maladies cardio-vasculaires, telles que les
crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, de
néphropathie et de rétinopathie. (27) Au Sénégal,
NAFI avait notée l'hypertension artérielle chez 42% des patients
(28). Une HTA a été observée par Monabéka chez 34%
des patients (26). Au Mali, une étude effectuée chez 671 patients
diabétiques dans le service de médecine interne de
l'hôpital Point G, sur une durée de 6 ans, avait montré une
fréquence de 16,7%(14). Fidiarvony R. et coll. cités par GNING
avaient mené une étude sur le profil
épidémiologique des diabétiques hypertendus et avaient
trouvé que les diabétiques hypertendus, tous du type 2,
représentaient 4,34 % des patients hospitalisés. (14)
Chez les diabétiques l'association avec l'HTA est
fréquente dans le cadre d'un syndrome métabolique, même si
dans cette étude il était difficile de dire si l'HTA était
antérieure au diabète ou le contraire. Cette association par sa
chronicité est un facteur de risque aggravant la morbi-mortalité
diabétique. C'est pourquoi, le dépistage du diabète
devrait donc être systématique chez tout patient hypertendu ou
présentant d'autres facteurs de risque cardio-vasculaires et vice
versa.
Au cours de cette étude, les rétinopathies
diabétiques représentaient 7,03% de toutes les complications
observés. Nos résultats ne sont pas en accord avec ce qui a
été trouvé dans la littérature. En effet, le
diabète est l'une des principales causes de cécité. En
Afrique subsaharienne, jusqu'à 55% des patients diagnostiqués
sont atteints de rétinopathie et 21 à 25% d'entre eux en
souffrent déjà au moment du diagnostique. (1) Une étude
transversale a été menée entre le 1er décembre
2004 et le 16 juillet 2005 dans un centre anti-diabète à Kinshasa
(RDC). Le taux de prévalence de la rétinopathie
diabétique était de 31,6%(28). Toujours à Kinshasa (2009)
une étude a été menée sur fréquence et
causes de la cécité et de la malvoyance chez les patients
diabétiques congolais la fréquence de survenue était de
12% et 24% respectivement pour la cécité et la malvoyance. (27)
Au Sénégal, NAFI (28) et E.H.SIBIDE (34) avaient respectivement
trouvé 19% et 32% des diabétiques hospitalisés
présentaient une rétinopathie diabétique. Nous pensons que
cette différence est liée au fait que la plus part de ces
études ont été menées dans des centres
ophtalmologiques avec un examen systématique de fond d'oeil. Toutefois
la rétinopathie diabétique est une complication spécifique
du diabète avec une prévalence fortement corrélée
à la durée d'évolution du diabète. La complication
majeure est la cécité. C'est pourquoi l'ADA recommande de faire
un fond d'oeil systématique chez tout diabétique de type 2 au
moment du diagnostic et chez tout diabétique type I, 5 ans après
le diagnostic. Son rythme doit être annuel.
Le pied du diabétique représente 5,46% des
complications observées. Une fois encore ces observations sont faibles
par rapport à ceux de la littérature. Au Sénégal,
NAFI avait trouvé une fréquence de 10,2%. (28) Au Mali une
étude transversale descriptive conduite par E.H.SIDIBE colligeant les
cas de pieds diabétique à la fois en médecine interne et
en traumatologie, sur une durée de 4 ans, la fréquence
était de 55,06% (87 pieds diabétique /158 diabétiques)
(34). Au Congo Brazza, Monabeka et coll. avaient trouvé une
fréquence de 14,9% (25). Tandis qu'au Cotonou, Amoussou cité par
NAFI avait trouvé une fréquence hospitalière du pied
diabétique de 16,6%.(28) Dans notre étude la fréquence du
pied diabétique paraît faible. Ceci pourrait être lié
à l'orientation fréquente et directe des patients
présentant un pied diabétique en chirurgie.
4.1.6. Durée moyen d'hospitalisation
Au cours de cette étude les patients avaient une
durée moyenne d'hospitalisation de 15,6 jours avec des extrêmes
allant de 1 à 67 jours. Au Sénégal, NAFI avait
trouvé la durée moyenne d'hospitalisation était de 16
jours avec des extrêmes de 3 jours et 45 jours (28). E.H.SIDIBE quant
à lui avait trouvé une durée moyenne d'hospitalisation de
7,2#177; 2,6 jours. (34) Dans tous les cas, la durée moyenne
d'hospitalisation est supérieure en une semaine. Dans les pays en voie
de développement le long séjour d'hospitalisation est souvent
dû d'une part à l'indulgence des patients et d'autre part, le
diabète est une maladie débilitante ; ses complications
souvent difficiles à prendre en charge peuvent être à la
base d'un long séjour à l'hôpital.
4.2. MORTALITE DU DIABETE SUCRE
Les tableaux IX, X, XI et XII nous montrent respectivement que
la mortalité globale dans les services de médecine interne est de
14,34% avec une prévalence plus élevé aux CUKIS (18,92%) ;
la mortalité proportionnelle liée au diabète est de 3,01%
avec une fréquence élevée à l'HGR Kabondo (5,47%);
une mortalité spécifique de 4,3 décès pour 1000
personnes, diabétiques. Sa fréquence est plus
élevée à l'HGR Kabondo (6,07%) et une
létalité de 10,93% (la fréquence la plus
élevée se trouve l' HGR Makiso) avec 18,18%). Plusieurs
études faite dans le monde montrent qu'il ya une augmentation de la
mortalité liée au diabète. En 2000, le diabète
auraient été responsable de 2,9 millions de décès
dans le monde ; ce qui le positionnait au 5eme rang des
principales causes de mortalité selon les estimations de l'OMS. (12). En
2007 l'International Diabètes Fédération, affirmait que le
diabète était la quatrième cause de mortalité dans
le monde, avec plus de 50% de personnes qui n'ont pas connaissance de leurs
situations.(33) L'excès de la mortalité attribué au
diabète correspondrait à 5,2% du nombre total de
décès dans le monde, avec un écart allant de 2% à
3% dans les pays pauvres et plus de 8% aux Etats Unis, au canada et au moyen
orient.(12) En République Démocratique du Congo, le taux de
mortalité en milieu hospitalier rural est de 12% (4) mais nous n'avons
pas retrouvé des données en rapport avec le milieu urbain
congolais. Au Benin, Djrolo et coll. avaient trouvé une mortalité
spécifique du diabète sucré de 1,6%, une mortalité
proportionnelle de 11,2% et une létalité de 12,7%.(11)
Ouedraogo(30) et Diallo (9) respectivement au Burkina-Faso et au
Sénégal avaient trouvé une létalité
hospitalière du diabète sucré de 8,2% et de 12,5%.
Ceci illustre le terrible fardeau que représente le
diabète dans les pays pauvres, un fardeau qui va inévitablement
croitre avec le doublement attendu de la population diabétique dans les
25 prochaines années.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Ce travail ainsi achevé a porté sur la
morbi-mortalité du diabète sucré chez l'adulte de
Kisangani. Cette étude avait porté sur 128 patients
diabétiques hospitalisés dans les services de médecine
interne des hôpitaux suivants : hôpital général
de référence de Makiso ; hôpital général
de référence de Kabondo et les cliniques universitaires de
Kisangani. Nous nous sommes assigné comme objectifs:
1. Déterminer la prévalence hospitalière
du diabète sucré à Kisangani ;
2. Déterminer les caractéristiques des sujets
atteints ;
3. Déterminer le taux de mortalité du
diabète sucré
Nous avons mené une étude descriptive et
transversale. Nous avons utilisé un échantillonnage exhaustif
comme technique d'échantillonnage. Nous avons trouvé les
résultats suivants :
· La prévalence hospitalière du
diabète sucré chez l'adulte de Kisangani est de 3,95% ; la
prévalence la plus élevé est à l'HGR Kabondo.
· Le diabète type II (63,28%) est la forme la plus
fréquente, le diabète type I représente 36,72% de
cas ;
· Les deux sexes sont touchés de la même
manière avec un sex-ratio de 1,09 ; la différence entre les
sexes est non significative.
· La tranche d'âge la plus touchée est
celle de sujets de 40 à 60 ans suivit par celle de moins de 20; la
différence entre les tranches d'âges est significative ;
· les motifs de consultation les plus fréquentes
est la polyurie-polydipsie 43,75% ; suivit de la polyphagie 23,43% ;
19,53% ont consulté pour amaigrissement et 17,18% pour une prise de
poids.
· 42,19% de patient ont présenté des
complications. De toutes les complications observées ; les
complications aigues 41,86% sont les plus fréquentes. Les complications
chroniques représentent 27,32%. De toutes les complications aigues, les
infections représentent 27,33% et les complications métaboliques
aigues 14,83%.
· La durée moyenne d'hospitalisation est de 15,6
jours avec des extrêmes allant de 1 à 67 jours et un
écart type de 173,85
· la mortalité globale dans les services de
médecine interne est de 14,34%, sa prévalence est
élevé aux CUKIS ; la mortalité proportionnelle
liée au diabète est de 3,01% avec une fréquence
élevée à l'HGR Kabondo (5,47%). Nous avons trouvé
une mortalité spécifique de 4,3 décès pour 1000
personnes diabétiques avec la fréquence la plus est
élevée à l'HGR Kabondo (6,07%) et une
létalité de 10,93%, avec la fréquence la plus
élevée à l'HGR Makiso.
Au vu de ces résultats, voici nos
recommandations :
1. Aux autorités publiques et leurs
partenaires :
- De créer des centres spécialisés pour
la prise en charge du diabète sucré ;
- De renforcer les équipements et les moyens de prise
en charge dans ces mêmes structures par le biais de subventions
spécialement dédiées à cette population ;
- D'organiser la formation continue de l'équipe
médicale sur les nouvelles recommandations internationales en
matière de prise en charge du diabète sucré.
2. Aux soignants :
- D'améliorer la prise en charge du diabète
sucré dans les structures hospitalières par le
dépistage précoce des complications en particulier en faisant un
FO annuel, un ECG de repos, un dosage de l'albuminurie et de la
créatininémie tous les ans et la réalisation d'un bilan
lipidique annuel.
- De sensibiliser la population sur les méfaits de la
sédentarité et de l'obésité, facteurs
diabétogènes importants ;
- De bien éduquer les diabétiques et leurs
familles afin d'améliorer la prise en charge du diabète
sucré et de prévenir la survenue des complications ;
3. Aux diabétiques et leurs familles :
- De respecter les mesures
hygiéno-diététiques pour retarder la survenue des
complications, améliorant ainsi la surveillance médicale du
diabète sucré ;
- De se faire dépister précocement s'il ya un
antécédent du diabète dans la famille ou l'existence d'un
facteur de risque.
A ce prix nous pouvons espérer une régression,
sinon retarder la survenue du diabète et/ou de ses complications qui en
font une maladie dont la morbidité et la mortalité sont accrues
par rapport à la population générale.
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chronique en Afrique, cas particulier du diabète, rev. Med, 2006
TABLE
DES MATIERES
Dédicace..........................................................................................i
Remerciement....................................................................................ii
Résumé.............................................................................................iii
Summary..........................................................................................iv
Liste des
tableaux..............................................................................V
0. INTRODUCTION
1
I. Problématique
1
II. Objectifs
3
IV. Subdivision du travail
3
Chapitre premier : GENERALITES
3
I.DEFINITION
3
II.CLASSIFICATION
3
III. CRITERES DE DIAGNOSTIC
3
IV. ETIOPATHOGENIE ET SYMPTOMATOLOGIE
3
A. LE DIABETE TYPE I
3
B. DIABETE DE TYPE 2
3
V. PARACLINIQUE
3
VI. COMPLICATIONS DU DIABETE SUCRE
3
VII. TRAITEMENT
3
CHAPITRE DEUXIEME : MATERIEL ET
METHODES
3
2.1. Cadre d'étude
3
2.1.1. Les Cliniques Universitaires des
Kisangani
3
2.1.2. L'HGR de Makiso,
3
2.1.3. L'HGR de Kabondo
3
2.2. Type et période d'étude
3
2.3. Population d'étude et
échantillonnage
3
2.4. Technique de récolte et variables
d'étude
3
2.6. Traitement des données et analyse
statistique
3
2.7. Difficultés rencontrées
3
Chapitre troisième : RESULTATS
3
2.4. MORBIDITE DU DIABETE SUCRE
3
3. I.1. Prévalence du diabète
sucré
3
3.1.2. l'âge
3
3.1.2.sexe
3
3. I.4. Type de diabète
3
3. I.5. Les motifs de consultations
3
3. I.6 Complications observées
3
3. I.8. Durée d'hospitalisation
3
3.2. MORTALITE DU DIABETE SUCRE
3
3.2.1. Mortalité globale
3
3.2.2. Mortalité proportionnelle du
diabète sucré
3
3.2.3. Mortalité
specifique..............................................................41
3.2.4.
Létalité hospitalière du
diabète sucré
3
CHAPITRES IV : DISCUSSION
3
4.1. DE LA MORBIDITE DU DIABETE SUCRE
3
4.1.1. La prévalence
hospitalière du diabète sucré
3
4.1.3. De la répartition des cas
selon le sexe
3
4.1.4. De la répartition des cas
selon les types du diabète
3
4.1.5. Des complications du diabète
sucré
3
4.1.6. Durée moyen
d'hospitalisation
3
4.2. MORTALITE DU DIABETE SUCRE
3
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
3
BIBLIOGRAPHIE
3
TABLE DES MATIERES
3
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