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L'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'Djamena: cas du troisième arrondissement

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par Vincent NGUEZOUMKA KEBMAKI
Université de Ngaoundéré, Cameroun - Master de Recherche en Géographie 2010
  

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INTRODUCTION GENERALE

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INTRODUCTION

De toutes les ressources de la Terre, l'énergie est la plus importante, voire indispensable au maintien de la vie des humains. Elle est une composante essentielle des tissus et de la consommation des organismes vivants. Comme déclare Munkeni (2006) « point n'est besoin de rappeler ici le lien étroit qui existe entre les développements économique et énergétique d'un pays. Cependant, ce lien est souvent établi dans le sens d'une causalité allant du développement de celle-ci ne saurait que la conséquence du niveau général de développement atteint par un pays ». La disponibilité des services, l'ambiance sonore, la circulation sécuritaire, la création d'emploi, le commerce, le moindre coût de vie, l'accès aux zones isolées pour ne citer que ceux là sont les bienfaits de l'énergie dans une zone urbaine.

Les questions énergétiques occupent de plus en plus le devant de l'actualité et sont au coeur des politiques de développement en ce début du 21ème siècle. Ces questions touchent particulièrement les pays en voie de développement au regard du rythme élevé de la croissance démographique, de l'utilisation des ressources forestières qui constituent la principale forme d'énergie, d'urbanisation croissante qui a pour corollaire les problèmes de transport, d'électrification, d'assainissement etc. La principale interrogation qui apparait en toile de fond est la capacité de ces pays à mettre en oeuvre des politiques énergétiques efficientes et durables.

Conscient de ce fait, les organismes internationaux et les gouvernements se mobilisent pour améliorer la qualité et l'accès à cette ressource dans les pays de l'Afrique Subsaharienne. Ils mènent en même temps des politiques allant au sens de la protection de l'environnement et de la biodiversité. C'est le cas de FEM (Fond pour l'environnement Mondial) dont l'objectif principal est de promouvoir la protection de l'environnement mondial et le développement durable par l'octroi de financement aux pays en développement et aux pays en transition économique, pour les aider à traiter les problèmes environnementaux. Pourtant, la grande partie de la population de ces pays tire leur énergie dans les ressources ligneuses.

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Etalé de la zone la plus aride à la zone humide, le Tchad présente une pluviométrie moyenne évaluée à 348 mm/an1. La forte variabilité géographique s'accompagne d'une forte variabilité interannuelle de pluviométrie. Le bilan énergétique du Tchad démontre l'état de sous-développement du pays en matière de consommation de l'énergie, ceci en quantité comme en qualité.1 La zone la plus touchée par cette crise est sa capitale N'djamena qui regroupe 41,2% de la population urbaine du Tchad.

1. PROBLEMATIQUE

La ville de N'djamena comme le reste des villes du Tchad est enclavée et connait d'énormes difficultés en ce qui concerne son approvisionnement en produit de toute nature et particulièrement en source d'énergie. Malgré l'interdiction de coupe de bois vert par le gouvernement, celui-ci demeure toujours le combustible le plus accessible et le plus utilisé par les ménages. Les produits pétroliers : fuel-oil, essence, gaz butane, pétrole lampant sont importés quand bien même que le Tchad est un pays pétrolier.

Comme beaucoup de villes des Pays en Voie de Développement, et plus précisément celles de la zone sahélienne, la ville de N'djamena se caractérisent par une augmentation rapide de la population et une croissance urbaine non maîtrisée. Malheureusement elle ne s'est pas préparée pour faire face au problème d'approvisionnement en énergie, qu'elle soit électrique ou domestique. C'est le cas de l»électricité, du gaz et du bois de chauffe dont le problème d'accès et de leur gestion se pose avec acuité. Cette situation relance le débat sur la crise énergétique à laquelle le pays fait face depuis des années. Il suffit de faire un tour dans les différentes structures à caractère économique, administratif ou sociale et dans les ménages pour faire le constat.

1 Baohoutou L., 1996. Le climat de N'djamena: Evolution et effet sur le milieu physique (1965-1995). Université de N'djamena, 69p.

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La consommation énergétique est passée de 200 kep en 1993 à 240 kep en 2002 puis à 292 kep en 2005 à l'échelle nationale2. Les énergies conventionnelles, c'est-à-dire l'électricité et les produits pétroliers sont sous-développées et ne représentent que 10% de la consommation nationale. Le volume de gaz consommé est passé de 69 t en 1999 à 367t en 2004 (PREDAS, 2004). Le pays consomme en plus grande quantité les combustibles ligneux, c'est-à-dire le bois et le charbon de bois, représentant 90% de la consommation totale de l'énergie du pays (PREDAS, 2004). Ces tendances sont confirmées par les résultats de la dernière enquête économique et sociale (DSEED/ECOSIT 2). Il ressort de cette enquête qu'en effet 69% des ménages utilisent les produits pétroliers pour l'éclairage, les énergies conventionnelles sont cependant faiblement employées comme combustibles de cuisson avec 11% seulement d'utilisateurs. Ce qui est notable dans ces résultats c'est l'absence de différence de comportement entre les catégories de ménage selon le seuil de pauvreté. En effet, le fait qu'une proportion faible des ménages nantis utilise l'électricité (4%) pour l'éclairage et les combustibles conventionnels (12%) pour la cuisson suscite des interrogations sur l'accessibilité à ces sources d'énergie. Le taux d'accès à l'électricité est de 2% pour l'ensemble du pays et 12% environ pour la ville de N'djamena (PREDAS, 2004). L'offre d'énergie au Tchad est estimée à 245 MW. Ce qui importe ici ce ne sont pas les sources de l'énergie en elles-

mêmes mais la disponibilité, l'accessibilité et les modes
d'approvisionnement des ménages pour leur multiples besoins à savoir le transport, l'éclairage, la réfrigération, la télécommunication, la cuisson des aliments, etc.

Ce sont ces statistiques qui nous ont amené à nous interroger sur les modes d'approvisionnement des ménages en énergie, et les problèmes liés à son accès , et plus loin sur la pénurie de cette ressource (énergétique) dans la ville de N'djamena. D'où découle le choix de notre thème : « L'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'djamena : cas du 3ème arrondissement ». Cette étude nous a amené à mettre en exergue

2 Munkeni F., 2006. Energie, Modernité et lutte contre la pauvreté. Communication faite aux premières journées Internationales d'Etudes scientifiques sur le thème : « Le Tchad à l'ère pétrolière et son développement

durable ».

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les formes d'organisation de l'espace dont les grands précurseurs de la géographie ont utilisé dans la conception de leurs théories. Il s'agit entre autre de Christaller et de sa théorie des lieux centraux, et de Hoyt (économiste) et son modèle de localisation. Il sera question pour nous d'analyser la répartition spatiale des points d'approvisionnement et le réseau de distribution de ces énergies dans la ville de N'djamena. Pour ce fait il est important pour nous de nous interroger sur l'état de connaissance de notre champ d'étude.

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