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L'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'Djamena: cas du troisième arrondissement

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par Vincent NGUEZOUMKA KEBMAKI
Université de Ngaoundéré, Cameroun - Master de Recherche en Géographie 2010
  

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RESUME

La problématique de l'énergie dans la ville de N'djamena est d'actualité et suscite de nombreuses crises ces deux dernières années (2008-2010). Pour qu'un ménage s'approvisionne en énergie, que ce soit électrique ou domestique, cela vaut un coût tant financier que physique. Les aspects importants de cette étude que nous avons abordés sont les modes d'approvisionnement en énergie, leur répartition spatiale, et enfin leurs impacts socioéconomiques. Nous avions adopté une approche hypothético-déductive, en faisant recours aux méthodes d'observation, des enquêtes par questionnaire, des levés GPS, et l'analyse des résultats de terrain. Il ressort de nos observations et enquêtes que, dans le troisième arrondissement de la ville de N'djamena, les ménages utilisent trois principaux modes d'approvisionnement en énergie électrique : le réseau électrique de la STEE, les groupes électrogènes et les panneaux solaires. En outre de ces moyens, on y rencontre également les modes plus ou moins traditionnels utilisés pour le besoin d'éclairage. Ce sont les lampes tempêtes, les lampes à pile en provenance du Nigeria et les lampes-torches. Quant à l'énergie domestique (concept utilisé dans le cadre de notre étude pour désigner les sources d'énergie utilisées pour la cuisson), elle se résume principalement au bois de chauffe, au gaz butane et au pétrole lampant. Le charbon autrefois utilisé est en voie de disparition suite à l'interdiction de sa fabrication. En outre, nous avons les rôniers dômes et la bouse de vache utilisés comme source d'énergie par les ménages pour leurs activités rémunératrices. Cette étude nous amène à conclure que les moyens d'approvisionnement utilisés dans le troisième arrondissement sont liés aux conditions socio-économiques des ménages d'une part et d'autre part de la disponibilité des sources d'énergie. Par conséquent, ces modes d'approvisionnement sont spatialement de différents types, et les points de livraison repartis de manière irrégulière. Et ceci est à l'origine de ralentissement certaines activités socio-économiques de la population.

Mots clés : Approvisionnement - Ménages - Energie - ville - N'djamena

II

ABSTRACT

The energy problem is a key issue in the town of N'djamena and of recent (2008-2010) resulted to many crises. The acquisition of any form energy entails both physical and financial cost. Important aspects of this study include the modes of energy supply, their spatial distribution and their socio-economic impacts. This study uses the hypothetico-deductive approach and makes use observation methods, information collection through questionnaires and the GPS and the analysis of information collected on the field. It comes out of this survey that in the third district of N'djamena, households use energy from three sources manly: electricity from the STEE, network, electricity generated and solar energy. Apart from these sources, there is the use of traditional methods for lighting. There are bush lamps, battery lamps that come from Nigeria and torches. Concerning `' domestic energy» (a concept used in this context to designate energy use for cooking), it comes from wood, gaz and kerosene. Charcoal that has been in use for a long time is about disappearing due to its interdiction. Other sources of energy include cow dung and ronier domes. This study leads to the conclusion the modes of energy supply for the third district of N'djamena are related to the socio-economic situation of households and their availability. These modes of energy supply are irregular distributed due to slow down of some socio-economic activities of the population.

Key words: Supply - Households - Energy - Town - N'djamena

iii

SOMMAIRE

RESUME i

ABSTRACT ii

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES PHOTOS ix

SIGLES ET ABREVIATIONS x

INTRODUCTION GENERALE 1

INTRODUCTION 2

1. PROBLEMATIQUE 3

2. QUESTIONS DE RECHERCHE 5

2.1. Question principale 5

2.2. Questions spécifiques 5

3. CONTEXTE SCIENTIFIQUE 5

4. OBJECTIFS DE RECHERCHE 8

4.1- Objectif principal 8

4.2- Objectifs spécifiques 8

5. HYPOTHESES DE RECHERCHE 8

5.1- Hypothèse principale 8

5.2- Hypothèses spécifiques 8

6. CADRE GEOGRAPHIQUE 9

7. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE 11

7.1- Cadre conceptuel 11

7.2. Cadre méthodologique 12

7.2.1. Phase exploratoire /observation 12

- Recherches bibliographiques 12

- Préparatif de l'enquête 13

- Observation 14

7.2.2. Phase d'enquête 15

- Plan de sondage 15

- Base de sondage 16

- Taille de l'échantillon 17

- Méthode d'échantillonnage 18

7.2.3. Traitement, analyse et interprétation des données 19

7.2.3.1. Les outils de recherche 20

8. INTERET DU SUJET 20

iv

CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA VILLE DE N'DJAMENA : CADRE

D'ETUDE 22

1.1. Situation géographique de la ville de N'djamena 22

1.2. N'djamena : un milieu sahélo-soudanien 24

1.2.1. Climat 24

1.2.2. Précipitations 24

1.2.3. Températures 25

1.3. L'étude démographique et spatiale de la ville de N'djamena 25

1.3.1. Une ville à forte croissance démographique 26

1.3.2. Une ville à forte extension spatiale 28

1.4. L'organisation administrative de la ville 30

1.5. La mobilité résidentielle 31

1.6. Politique énergétique au Tchad 34

1.7. La situation socio-économique de la ville de N'djamena 35

1.7.1. Les revenus 35

1.7.2. Les activités économiques 36

1.7.3. Les professions 37

1.8. Le Troisième arrondissement 38

CHAPITRE 2. DE LA SOCIETE TCHADIENNE D'EAU 40

2.1. Historique et organisation 40

2.1.1. Historique de la STEE 40

2.1.2. Organisation de la STEE 42

2.1.2.1. Organigramme de la STEE 42

2.2. Production et distribution de l'électricité 45

2.2.1. Production 45

2.2.2. Distribution de l'électricité 48

2.3. L'alimentation en gasoil 48

2.4. Les handicaps de la STEE 49

2.4.1. Les problèmes de production et de distributions de l'électricité 49

2.4.2. Le problème des arriérés 49

2.4.3. Les techniques de localisation et de maintenance 50

CHAPITRE 3. LES MODES D'APPROVISIONNEMENT DES 52

3.1. Le secteur de l'énergie au Tchad 52

3.1.1. L'accès à l'électricité 53

3.1.2- L'importance de l'électricité 53

3.2. L'approvisionnement par réseau électrique 54

3.2.1. Le réseau électrique de la STEE dans le troisième arrondissement 54

V

3.2.2. Les abonnés de la STEE 55

3.2.2.1. Le processus d'accès aux abonnements 57

3.2.2.2. La facturation de l'énergie électrique 59

3.2.3. Les problèmes de délestages et de pirateries de l'énergie électrique 60

3.2.4. Les équipements de production, de transport et de distribution de

l'énergie électrique dans la ville de N'djamena 61

3.2.4.1. Les groupes de production 61

3.2.4.2. Les lignes Moyenne Tension (MT) 62

3.2.4.3. Les lignes basses tension (BT) 63

3.2.4.4. Les postes de transformateur 64

3.2.4.5. Les poteaux électriques 66

3.2.4.6. Les compteurs d'énergie 66

3.2.4.7. Les IACM (Interrupteurs Aériens à Commandes Mécanique) 67

3.2.4.8. Les éclateurs 67

3.2.4.9. La Malt (la Mise à la terre) 68

3.2.4.10. Les parafoudres 68

3.2.4.11. Les disjoncteurs hauts de poteaux 68

3.3. Les auto-producteurs de l'énergie électrique 69

3.3.1. L'utilisation des groupes électrogènes 69

3.3.2. L'utilisation de l'énergie solaire 71

3.3.2.1. Le processus d'approvisionnement en énergie solaire 71

3.3.2.2. La conversion photovoltaïque 72

3.3.2.3. Les autres sources d'énergie utilisées en besoin d'éclairage 73

3.3.2.3.1. Les lampes tempêtes et les lampes à pile 73

CHAPITRE 4. CONFIGURATION SPATIALE DES MODES 75

4.1. Qu'est ce que l'analyse spatiale ? 75

4.2. Le rôle du SIG dans la gestion des équipements de distribution de 76

4.2.1. Comment monter un SIG des équipements de distribution de l'énergie

électrique ? 77

4.2.2. L'avantage du géo référencement des équipements de distribution de

l'énergie électrique 78

4.3. Configuration spatiale des modes d'approvisionnement en énergie 79

4.3.1. Levés GPS des points de livraison de l'énergie électrique du quartier

Kabalaye 80

4.3.2. Répartition des modes d'approvisionnement en énergie électrique du

quartier Kabalaye 81

4.4. Répartition spatiale des postes transformateurs et le réseau MT dans le

85

vi

4.4.1. Levés GPS des postes transformateurs 85

4.4.2. Répartition des modes d'approvisionnement en énergie électrique : 91

4.4.3. Facteurs influant la répartition spatiale des équipements de l'énergie

électrique 92

4.4.3.1. Facteur lié à la densité humaine 92

4.4.3.2. Facteur lié à l'aménagement urbain 93

4.5. Analyse des problèmes liés à l'approvisionnement en énergie électrique.

95

4.5.1. Situation socio-économique de la population face au coût élevé

d'abonnement au réseau et à l'utilisation d'électricité 96

4.6. Impact du réseau électrique de la STEE sur la vie de la population 97

4.6.1. Dans les ménages 97

4.6.2. Au sein des entreprises 98

CHAPITRE 5. L'APPROSIONNEMENT DES MENAGES EN ENERGIE 100

5.1. Le processus d'approvisionnement en bois-énergie 100

5.1.1. Le bassin d'approvisionnement de N'djamena en bois de chauffe 102

5.1.2. Le transport de bois de chauffe 103

5.1.3. Le processus d'approvisionnement en charbon de bois 106

5.2. Approvisionnement en Gaz butane 107

5.2.1. Substitution des combustibles ligneux par le gaz butane 108

5.2.1.1. Comparaison de consommations des combustibles 109

5.2.1.2. Subvention de gaz butane par le PNG 111

5.2.2. Processus d'approvisionnement en gaz butane 113

5.2.2.1. Circuit de distribution de gaz butane 114

5.3- Le pétrole lampant 117

5.3.1. Le système d'approvisionnement et de distribution des produits

pétroliers 118

5.4. La répartition spatiale des lieux d'approvisionnement en énergie 118

5.5. Les équipements d'approvisionnement des énergies domestiques 121

5.5.1. Le réchaud à pétrole 121

5.5.2. Les fourneaux ou « Ganoun silik » 122

5.5.4. Les différents types des foyers 123

5.5.4.1. Les foyers améliorés 123

5.5.4.2. Les foyers traditionnels Fermé ou à trois pierres 125

5.6. Autres sources d'énergie domestique 126

5.7. La situation énergétique dans les ménages après la mesure 126

5.7.1. L'évolution des prix des combustibles 127

VII

5.7.2. La gestion des combustibles domestiques face à la montée du coût

d'approvisionnement 130

5.7.3. Les avantages et inconvénients des divers combustibles 132

5.7.4. Les suggestions 132

CONCLUSION GENERALE 135

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 137

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 138

WEBOGRAPHIE 148

ANNEXES 149

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Répartition des ménages enquêtés selon le sexe. 19

Tableau 2. Echantillon d'enquête pour comprendre les relations entre la

STEE et sa clientèle 19
Tableau 3. Evolution et taux d'accroissement annuel de la population (1921-

2009) 27
Tableau 4. Accroissement de la population de N'djamena par rapport au

Tchad (1968- 2009) 28

Tableau 5. Evolution spatiale de la ville de N'djamena de 1927-2007 29

Tableau 6. Répartition de la population des ménages ordinaires de N'djamena par sexe et nombres de ménages et par arrondissement selon le

recensement de 2009. 31

Tableau 7. N'djamena : statut dans la profession des occupés 36

Tableau 8. Répartition de la population active par profession selon le sexe de

la ville de N'djamena 38

Tableau 9. Production d'électricité (en milliers de KWH) De 2001-2009 47

Tableau 10. Nombre des abonnés de 2003 à juin 2010 56

Tableau 11. Ménages utilisant les groupes électrogènes comme moyen de

secours à l'énergie électrique de la STEE 70
Tableau 12. Répartition des modes d'approvisionnement en énergie

électrique 84

Tableau 13. Processus d'approvisionnement en bois de chauffe 101

Tableau 14. Sondage des ménages à propos d'utilisation du bois de chauffe

103

Tableau 15. Rendement des types de combustible 108

Tableau 16. Sources d'énergie domestique utilisée par les ménages dans le

3ème arrondissement. 109

Tableau 17. Avis des ménages sur l'utilisation de gaz butane 117

Tableau 18. Evolution des prix des combustibles 129

Tableau 19. Répartition d'usages des combustibles par les ménages 131

VIII

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Localisation de la zone d'étude 10

Figure 2. Situation géographique de la ville de N'djamena 23

Figure 3. Les étapes de la croissance spatiale de la ville de N'djamena 33

Figure 4. Organigramme de la STEE 44

Figure 5. Production de l'électricité de 1968 à 1977 46

Figure 6. Evolution des abonnés de l'électricité dans la ville de N'djamena de

2003 à juin 2010 56
Figure 7. Répartition spatiale des modes d'approvisionnement en énergie

électrique au quartier Kabalaye 82
Figure 8. Les modes d'approvisionnement en énergie électrique dans le

troisième arrondissement 84
Figure 9. Répartition spatiale des postes transformateurs dans le 3ème

arrondissement de la ville de N'djamena 88
Figure 10. Schéma unifilaire du réseau MT dans le troisième

arrondissement. 90
Figure 11. Quelques formes décrivant les lignes basses tension dans le 3ème

arrondissement. 94

Figure 12. Graphique d'approvisionnement de la ville en combustible. 105

Figure 13. Les combustibles utilisés par les ménages dans le 3ème

arrondissement. 110
Figure 14. Evolution de la consommation du gaz population subventionné (3

à 6 kg). 113
Figure 15. Schéma du circuit de distribution du gaz dans la ville de

N'djamena. 115
Figure 16. Diagramme des importations du gaz butane par les sociétés

pétrolières. 116
Figure 17. Répartition spatial des points d'approvisionnement en énergie

domestique. 120

ix

LISTE DES PHOTOS

Photo 1. Groupe MBH 62

Photo 2. Ligne Moyenne Tension 63

Photo 3. Ligne basse tension 64

Photo 4. Les postes transformateurs 65

Photo 5. Poteau en béton 66

Photo 6. Compteur d'énergie 67

Photo 7. Les lampes utilisées pour l'éclairage. 74

Photo 8. Bois de chauffe en vente au marché central de N'djamena 101

Photo 9.Charbon de bois en vente au Marché Central de N'djamena 107

Photo 10. Réchaud à gaz 109

Photo 11: Local des bonbonnes de gaz à la station Total 116

Photo 12. Réchaud à pétrole. 121

Photo 13. Les fourneaux vendus au marché central 122

Photo 14. Foyer NAFACAMAN 123

Photo 15. Foyer amélioré à usage bois de chauffe 124

Photo 16. Foyer SEWA 124

Photo 17. Foyer traditionnel fermé 125

Photo 18. Dômes en vente au marché central (N'djamena) 126

X

SIGLES ET ABREVIATIONS

A : Ampère

ACRA : Association de Coopération Rurale en Afrique (ONG italienne)

ADER: Appui au Développement de l'Economie Rurale

AEDE: Agence pour l'Energie Domestique et l'Environnement

AEF: Afrique Equatoriale Française

AES-SONEL : Applied Energy Service- Société Nationale d'Electricité

AIE : Agence Internationale de l'Energie (International Energy Agency)

BAD: Banque Africaine de Développement

BCR : Bureau Central de Recensement

BT: Basse Tension

BID: Banque Internationale de Développement

CEFOD : Centre d'Etude, de Formation et de Développement

CILSS : Comité Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel

CNAR : Centre National d'Appui à la Recherche

DSEED : Direction des Statistiques, des Etudes Economiques et

Démographiques

ECOSIT : Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad

EEAEF: Energie Electrique d'Afrique Equatoriale Française

ESMAP: Programme d'Assistance à la Gestion du Secteur de l'Energie

FAO: Food Agriculture Organisation

FCFA : Franc de la Coopération Financière en Afrique centrale

FED: Fond Européen pour le Développement

GAZ COM: Gaz Compagnie

GPS: Global Positioning System

HT: Haute Tension

IACM : Interrupteur Aérien à Commande Mécanique

IDH : Indicateur pour le Développement Humain

INSEED : Institut National des Statistiques, des Etudes Economiques et

Démographiques

Kgep : kilogramme équivalent pétrole

KV: Kilovolt

KVa: Kilovolt Ampère

KWh: Kilowatt heure

xi

MAED : Modèle pour l'Analyse de l'Energie Domestique

Malt : Mise à la terre

MBH : Mashinen Bau Halberstadt (Groupe de marque allemande)

MPE: Ministère de Pétrole et de l'Energie

MT: Moyenne Tension

MW: Mégawatt

NAVSTAR: Navigation Satellite Timing And Raching

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONRTV: Office National de Radio Télévision

PED: Projet Energie Domestique

PIB : Produit Intérieur Brut

PNG: Programme National Gaz

PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement

PRG: Programme Régionale Gaz

PS : Puissance Souscrite

PV: Photovoltaïque

RCA: République Centrafricaine

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SECADEV: Secours Catholique pour le Développement

SIG: Système d'Information Géographique

SNE : Société Nationale d'Electricité

SNER: Société Nationale d'Entretien Routier

STEE : Société Tchadienne d'Eau et d'Electricité

STE: Société Tchadienne des eaux

SPP: Société des Produits pétroliers

TM: Total Marketing

UNICEF: United Nation International Children Education Fond

USD: United State Dollar

1

INTRODUCTION GENERALE

2

INTRODUCTION

De toutes les ressources de la Terre, l'énergie est la plus importante, voire indispensable au maintien de la vie des humains. Elle est une composante essentielle des tissus et de la consommation des organismes vivants. Comme déclare Munkeni (2006) « point n'est besoin de rappeler ici le lien étroit qui existe entre les développements économique et énergétique d'un pays. Cependant, ce lien est souvent établi dans le sens d'une causalité allant du développement de celle-ci ne saurait que la conséquence du niveau général de développement atteint par un pays ». La disponibilité des services, l'ambiance sonore, la circulation sécuritaire, la création d'emploi, le commerce, le moindre coût de vie, l'accès aux zones isolées pour ne citer que ceux là sont les bienfaits de l'énergie dans une zone urbaine.

Les questions énergétiques occupent de plus en plus le devant de l'actualité et sont au coeur des politiques de développement en ce début du 21ème siècle. Ces questions touchent particulièrement les pays en voie de développement au regard du rythme élevé de la croissance démographique, de l'utilisation des ressources forestières qui constituent la principale forme d'énergie, d'urbanisation croissante qui a pour corollaire les problèmes de transport, d'électrification, d'assainissement etc. La principale interrogation qui apparait en toile de fond est la capacité de ces pays à mettre en oeuvre des politiques énergétiques efficientes et durables.

Conscient de ce fait, les organismes internationaux et les gouvernements se mobilisent pour améliorer la qualité et l'accès à cette ressource dans les pays de l'Afrique Subsaharienne. Ils mènent en même temps des politiques allant au sens de la protection de l'environnement et de la biodiversité. C'est le cas de FEM (Fond pour l'environnement Mondial) dont l'objectif principal est de promouvoir la protection de l'environnement mondial et le développement durable par l'octroi de financement aux pays en développement et aux pays en transition économique, pour les aider à traiter les problèmes environnementaux. Pourtant, la grande partie de la population de ces pays tire leur énergie dans les ressources ligneuses.

3

Etalé de la zone la plus aride à la zone humide, le Tchad présente une pluviométrie moyenne évaluée à 348 mm/an1. La forte variabilité géographique s'accompagne d'une forte variabilité interannuelle de pluviométrie. Le bilan énergétique du Tchad démontre l'état de sous-développement du pays en matière de consommation de l'énergie, ceci en quantité comme en qualité.1 La zone la plus touchée par cette crise est sa capitale N'djamena qui regroupe 41,2% de la population urbaine du Tchad.

1. PROBLEMATIQUE

La ville de N'djamena comme le reste des villes du Tchad est enclavée et connait d'énormes difficultés en ce qui concerne son approvisionnement en produit de toute nature et particulièrement en source d'énergie. Malgré l'interdiction de coupe de bois vert par le gouvernement, celui-ci demeure toujours le combustible le plus accessible et le plus utilisé par les ménages. Les produits pétroliers : fuel-oil, essence, gaz butane, pétrole lampant sont importés quand bien même que le Tchad est un pays pétrolier.

Comme beaucoup de villes des Pays en Voie de Développement, et plus précisément celles de la zone sahélienne, la ville de N'djamena se caractérisent par une augmentation rapide de la population et une croissance urbaine non maîtrisée. Malheureusement elle ne s'est pas préparée pour faire face au problème d'approvisionnement en énergie, qu'elle soit électrique ou domestique. C'est le cas de l»électricité, du gaz et du bois de chauffe dont le problème d'accès et de leur gestion se pose avec acuité. Cette situation relance le débat sur la crise énergétique à laquelle le pays fait face depuis des années. Il suffit de faire un tour dans les différentes structures à caractère économique, administratif ou sociale et dans les ménages pour faire le constat.

1 Baohoutou L., 1996. Le climat de N'djamena: Evolution et effet sur le milieu physique (1965-1995). Université de N'djamena, 69p.

4

La consommation énergétique est passée de 200 kep en 1993 à 240 kep en 2002 puis à 292 kep en 2005 à l'échelle nationale2. Les énergies conventionnelles, c'est-à-dire l'électricité et les produits pétroliers sont sous-développées et ne représentent que 10% de la consommation nationale. Le volume de gaz consommé est passé de 69 t en 1999 à 367t en 2004 (PREDAS, 2004). Le pays consomme en plus grande quantité les combustibles ligneux, c'est-à-dire le bois et le charbon de bois, représentant 90% de la consommation totale de l'énergie du pays (PREDAS, 2004). Ces tendances sont confirmées par les résultats de la dernière enquête économique et sociale (DSEED/ECOSIT 2). Il ressort de cette enquête qu'en effet 69% des ménages utilisent les produits pétroliers pour l'éclairage, les énergies conventionnelles sont cependant faiblement employées comme combustibles de cuisson avec 11% seulement d'utilisateurs. Ce qui est notable dans ces résultats c'est l'absence de différence de comportement entre les catégories de ménage selon le seuil de pauvreté. En effet, le fait qu'une proportion faible des ménages nantis utilise l'électricité (4%) pour l'éclairage et les combustibles conventionnels (12%) pour la cuisson suscite des interrogations sur l'accessibilité à ces sources d'énergie. Le taux d'accès à l'électricité est de 2% pour l'ensemble du pays et 12% environ pour la ville de N'djamena (PREDAS, 2004). L'offre d'énergie au Tchad est estimée à 245 MW. Ce qui importe ici ce ne sont pas les sources de l'énergie en elles-

mêmes mais la disponibilité, l'accessibilité et les modes
d'approvisionnement des ménages pour leur multiples besoins à savoir le transport, l'éclairage, la réfrigération, la télécommunication, la cuisson des aliments, etc.

Ce sont ces statistiques qui nous ont amené à nous interroger sur les modes d'approvisionnement des ménages en énergie, et les problèmes liés à son accès , et plus loin sur la pénurie de cette ressource (énergétique) dans la ville de N'djamena. D'où découle le choix de notre thème : « L'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'djamena : cas du 3ème arrondissement ». Cette étude nous a amené à mettre en exergue

2 Munkeni F., 2006. Energie, Modernité et lutte contre la pauvreté. Communication faite aux premières journées Internationales d'Etudes scientifiques sur le thème : « Le Tchad à l'ère pétrolière et son développement

durable ».

5

les formes d'organisation de l'espace dont les grands précurseurs de la géographie ont utilisé dans la conception de leurs théories. Il s'agit entre autre de Christaller et de sa théorie des lieux centraux, et de Hoyt (économiste) et son modèle de localisation. Il sera question pour nous d'analyser la répartition spatiale des points d'approvisionnement et le réseau de distribution de ces énergies dans la ville de N'djamena. Pour ce fait il est important pour nous de nous interroger sur l'état de connaissance de notre champ d'étude.

2. QUESTIONS DE RECHERCHE 2.1. Question principale

Quels sont les sources d'approvisionnement des ménages en énergie dans le 3ème arrondissement de la ville de N'djamena?

Pour rendre plus claire cette question d'autres questions spécifiques s'avèrent importantes.

2.2. Questions spécifiques

· Quels sont les modes d'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'djamena, et précisément dans le 3ème arrondissement?

· Comment sont réparties ces sources d'énergie dans la ville de N'djamena, plus précisément dans le 3ème arrondissement ?

· Quels sont les impacts socio-économiques liés au problème d'approvisionnement en énergie dans la ville de N'djamena?

3. CONTEXTE SCIENTIFIQUE

L'approvisionnement en énergie est l'un des principaux défis auxquels le continent africain se trouve confronté au début du XXIe siècle. L'énergie fait partie de l'univers dans lequel nous vivons. Elle existe sous différente forme et permet de maintenir la vie humaine sur terre. Cependant l'Afrique et plus particulièrement le Tchad est exposé au risque de pénurie et de la gestion de l'énergie à cause de : la dégradation du climat ; la croissance

6

urbaine non maîtrisée ; nombre de population au dessus de l'offre de cette ressource ; et l'enclavement du pays.

Pour expliquer ce phénomène d'accès à l'énergie, certains auteurs ont eu à analyser le problème dans le contexte du Tchad et d'ailleurs.

La ville de N'djamena, de par ses fonctions administratives, économiques et politiques, constitue la plaque tournante du pays. Elle concentre à elle seule environ 41,2% de la population urbaine et connaît un taux de croissance annuelle élevé de 7% (N'garessem, 1998). Le bois et le charbon de bois sont les principales sources d'énergie pour la cuisson des aliments dans la majorité des foyers. La hausse de la demande en énergie domestique se traduit par une forte exploitation des espaces boisés à la périphérie de la ville (Koussou Mian et Géraud Magrin, 2007). Ces auteurs établissent le lien étroit qui existe entre la croissance urbaine et la forte demande en énergie dans la ville de N'djamena, ainsi que ses conséquences dans l'espace. Dans son « manuel d'urbanisme », Romann (1983) présente la distribution d'énergie électrique en faisant ressortir les différents types de courant électrique, les normes pour l'évaluation des besoins d'énergies électriques en fonction des consommations horaires de quelques appareils domestiques, la nécessité de l'éclairage public qui ne devrait pas être conçu après toute opération d'aménagement, mais être pensé dès le départ des dites opérations. Son manuel traite l'un des aspects de problème que nous nous sommes intéressés dans notre étude. Il s'agit d'analyser les impacts des installations d'équipements des sociétés en charge de distribution de l'énergie dans la ville de N'djamena. Quant à Kramer (2003), il évoque l'importance qu'accordent les citadins à l'utilisation du charbon de bois au Tchad. Ceci à cause du caractère moins polluant pendant la cuisson, une manipulation plus aisée et une relation plus favorable entre la quantité d'énergie consommée pour le transport (gasoil) et l'énergie transportée (charbon de bois).

Le caractère informel du commerce de bois énergie au Tchad a généré plusieurs employés dans cette activité, estimant 15000 personnes. Cette filière générait 2,2 milliard de francs CFA par an et se présente comme

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principale activité génératrice ou d'appoint pour ceux qui exercent cette activité (Rapport enquête ESMAP repris par Ndjafa Ouaga, 2001). Pour Younoudji (1996), avec un taux d'accroissement de 6,7% par an, la demande en bois-énergie de N'djamena est estimée à 250 000 tonnes. D'après AEDE (2001), 90% du volume total de bois se situe à une distance supérieure à 100 km de N'djamena. Cette étude décrit la problématique liée à la distance d'approvisionnement en énergie autour de la ville de N'djamena.

Massing (2001), quant à lui, il rapporte ses expériences avec les foyers améliorés au Tchad : « La cuisson avec du bois nécessite beaucoup d'expérience et d'attention. Le bois ou la bouse doit être complètement secs. Si le combustible est humide, il y a des pertes de chaleurs dues à l'évaporation et des températures élevées ne sont pas atteintes. La quantité de combustible ajoutée est importante ». Les foyers améliorés sont l'un des moyens d'économie d'énergie que nous avions relevé ses impacts économiques et ses incidences sur l'environnement interne des maisons.

Certains auteurs évoquent les problèmes d'ordre technique en ce qui concerne l'approvisionnement en énergie. Car dans notre recherche, il est question d'analyser tous les paramètres influant l'accès et les modes d'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'djamena. C'est dans cette perspective qu'Inquimbert (2003) évoque l'accord de l'ensemble de la population camerounaise sur la nécessité d'accroître la capacité de la production de l'AES-SONEL en apportant de nouveaux branchements par an et d'apporter un service de qualité aux consommateurs. L'augmentation de la capacité de production est certes la solution qu'attend la population, mais est ce cela est-elle suffisant pour assurer la pérennité de la distribution de l'électricité? N'est ce pas un bon système de gestion et de distribution doit être assuré par des techniques appropriées et scientifiques. Car dans un réseau l'ensemble des noeuds sont en interaction dont leur maîtrise est importante. .

Au-delà de ce qui précède, il est question pour nous d'analyser les problèmes liés aux modes d'approvisionnement en énergie, leur accès, leur

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distribution et leur répartition spatiale selon leur type et mode d'approvisionnement dans la ville de N'djamena.

4. OBJECTIFS DE RECHERCHE 4.1- Objectif principal

Notre objectif principal est d'identifier les sources d'énergie et leurs techniques d'approvisionnement utilisées par les ménages, d'analyser la répartition de celles-ci et leur impact socioéconomique.

4.2- Objectifs spécifiques

· Dresser l'état des modes d'approvisionnement des ménages en énergie dans le 3e arrondissement de la ville de N'djamena.

· Analyser l'état actuel de la répartition spatiale des points de ravitaillement en énergie et des équipements de distribution dans les quartiers du 3e arrondissement.

· Montrer les impacts socio-économique et spatial liés aux problèmes d'approvisionnement en énergie dans le 3ème arrondissement.

5. HYPOTHESES DE RECHERCHE

5.1- Hypothèse principale

Les principales sources d'énergie des ménages dans le 3ème arrondissement de N'djamena seraient le pétrole lampant, le gasoil, l'essence, le charbon de bois, le gaz butane et les bois de chauffe.

5.2- Hypothèses spécifiques

· Les ménages dans la ville de N'djamena utiliseraient le réseau électrique de la STEE, les groupes électrogènes, les panneaux solaires, les lampes tempête comme modes d'approvisionnement en énergie électrique et les foyers améliorés, le réchaud à gaz, réchaud à pétrole pour la cuisson des aliments.

·

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Les sources d'énergie utilisées par les ménages seraient réparties de manière irrégulière dans la ville de N'djamena et c'est ce qui cause leur problème d'accès.

· Les problèmes d'approvisionnement en énergie seraient à l'origine de ralentissement des activités socio-économiques dans le 3e arrondissement de la ville de N'djamena.

6. CADRE GEOGRAPHIQUE

Fondée au début du 20e siècle par les colonisateurs français, la Ville de N'djamena est située entre 11° et 12° 8' de latitude Nord et 14° 2' et 15° 2' de longitude Est. Capitale de la République du Tchad, elle s'étire sur plus de 10 km le long de la rive droite du Chari, à l'aval et à l'amont de son affluent avec le Logone. Elle s'accroit actuellement de plus en plus vers l'Est et de l'autre côté de la rive gauche du Chari.

La ville de N'djamena occupe une plaine alluviale subactuelle à actuelle, de la quatrième transgression (Pias, 1970); l'altitude varie entre 294-298 m. Elle est située dans une zone à climat Sahélo-soudanien, caractérisé par des vents violents et poussiéreux, des averses brutales et ponctuelles, et une chaleur caniculaire. Elle subit aussi le phénomène du Front Intertropical. Selon les prélèvements et les observations faites sur trois décennies (1965-1994), Baohoutou relève une grande disparité entre les années. Les valeurs pluviométriques extrêmes enregistrées sont de : 745,8 mm en 1975 pour la forte précipitation et 226,1 mm pour la faible pluviométrie en 1984.

Le troisième arrondissement où nous avons mené l'enquête se situe au Centre-Sud de la ville. Il est limité au Nord par le quatrième arrondissement, au Sud par le fleuve Chari, à l'Ouest par le deuxième arrondissement et à l'Est par le sixième arrondissement. Notre choix portant sur la zone d'étude (3e arrondissement) s'explique par son ancienneté, et aussi par sa densité humaine.

Figure 1. Localisation de la zone d'étude

Source : CNAR et complétée par Nguézoumka/ juillet 2010

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7. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE 7.1- Cadre conceptuel

Le concept se défini comme une représentation abstraite d'une réalité matérielle désignant une chose ou un être vivant qui peut être en rapport avec l'espace géographique. C'est la connaissance qu'on a ou une manière de voir une réalité quelconque. Pour Grawitz (2001) « le concept est une représentation rationnelle comprenant les attributs essentiels d'une classe de phénomène ou d'objet », tandis que Roger B. et al le défini comme « une représentation générale, de nature abstraite clairement définie et même consensuelle susceptible de guider la recherche et de fonder ses hypothèses ». Plusieurs concepts et termes entrent dans le cadre de notre étude. Il s'agit de :

- Modes d'accès : nous l'appréhendons ici comme les moyens d'accès aux sources d'énergies utilisées par les ménages ou en d'autre terme c'est la manière dont les ménages se ravitaillent en énergie (que ce soit domestique ou électrique) dans la ville de N'djamena.

- Approvisionnement : c'est la fourniture ou ravitaillement en un produit quelconque. Dans notre contexte, il est question de ravitaillement en énergie électrique et domestique.

- Ménage (ordinaire): nous définissons ce concept sur la base de celui définit par INSEED (Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques) comme : « une personne ou un groupe de personnes apparentées ou non, vivant dans une même unité d'habitation, et pourvoyant ensemble à leurs besoins alimentaires et autres besoins vitaux. De façon générale, les membres d'un ménage reconnaissent l'autorité d'un chef indépendamment du sexe, appelé chef de ménage (. . .). Le ménage ordinaire est constitué le plus souvent d'un chef de ménage, d'une ou de plusieurs épouses et de leurs enfants mariés ou non avec éventuellement d'autres membres de la famille et même des personnes sans lien de parenté. » (INSEED, 2009, p.15).

- Source d'énergie: matières premières (charbon, pétrole, bois, gaz etc.) ou phénomènes naturels (soleil, vent, marée etc.) utilisés pour la production d'énergie. Nous l'appréhendons dans notre étude ici comme matière utilisées

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par les ménages en besoin d'éclairage, d'alimentation des appareils, de cuisson des aliments et bien d'autres usages domestiques.

- Energie domestique : toute énergie servant aux ménages pour des usages domestique (l'électricité, bois, gaz...). Mais nous la définissons dans le cadre de notre étude ici comme l'ensemble des combustibles régulièrement utilisés par les ménages dans le domaine de la cuisine et de chauffage dans la ville de N'djamena.

- Energie renouvelable : c'est la source constamment produite par le rayonnement solaire, la rotation de la Terre et l'énergie interne du globe. Nous la définissons aussi comme cette énergie qui trouve sa source dans les ressources inépuisables de la nature.

- Energies conventionnelles : c'est l'ensemble des sources d'énergie reconnues et dont l'usage est défini universellement. C'est l'exemple de l'électricité, le pétrole et les gaz butane. Les sources d'énergie conventionnelles telles que l'énergie nucléaire ou les combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) sont toutes issues de stocks limités de matières qui doivent être extraites du sous-sol.

7.2. Cadre méthodologique

Pour comprendre notre sujet de travail, vérifier les hypothèses émises et aboutir aux objectifs ci-dessus, nous avons adopté la méthode hypothético-déductive. Nous partons ainsi d'une analyse générale (à l'échelle de la ville) du problème au cas particulier (du 3e arrondissement). Notre méthodologie s'articule en trois phases : la phase exploratoire ou d'observation, la phase d'enquête et la phase d'analyse des informations.

7.2.1. Phase exploratoire /observation

Elle est l'une des phases importantes de notre recherche, car elle nous a permis de faire des lectures bibliographiques et avoir les premiers contacts avec le terrain.

- Recherches bibliographiques Nous avons:

·

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consulté les ouvrages dans les bibliothèques ;

· Sélectionné les textes des ouvrages rapportant au champ théorique de notre thème ;

· Résumé ces ouvrages ;

· Et comparé les textes entre eux pour nous situer par rapport à notre problématique.

Ces recherches ont concerné les ouvrages généraux et les ouvrages spécifiques comme les thèses, mémoires, les articles scientifiques et les périodes qui traitent des thèmes semblables. Nous les avons effectuées dans les bibliothèques telles que Centre Documentaire Universitaire(CDU), Centre Catholique Universitaire(CCU), Centre d'Etude, de Formation et de Développement (CEFOD), dans les bibliothèques de l'université de Ngaoundéré et dans les services publics tels que le CNAR (Centre National d'Appui à la Recherche), le service SIG de la Mairie de N'djamena, les archives du ministère de pétrole et de l'énergie, à l'INSEED (Institut National des Statistiques, des Etudes Economiques et Démographiques). Tout ceci pour avoir les bases de données démographiques, les cartes et les statistiques pour illustrer notre travail.

- Préparatif de l'enquête

Dans cette phase, nous avons eu les premiers contacts avec le terrain d'étude. Cela nous a permis:

· D'observer les modes d'approvisionnement des ménages en énergie ;

· De faire le géo référencement des points d'approvisionnements en énergie dans le 3e arrondissement ;

· D'identifier les personnes-cibles ;

· Se préparer à l'entretien en testant notre questionnaire auprès de quelques ménages ;

· Rencontrer les experts, témoins et autres personnes concernées en adoptant une attitude d'écoute et d'ouverture afin de fixer les jours d'entretien.

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- Observation

Lors de cette enquête de terrain, nous avons commencé d'abord par la recherche documentaire qui nous a permis de revoir le contexte scientifique de notre sujet. Comme déclare Fernand Joly (1976), la première démarche de tout chercheur « consiste à effectuer un inventaire complet des connaissances déjà réunies sur le sujet et sur l'espace à étudier (...) pour éviter en effet de refaire inutilement un travail déjà accompli par d'autres. Pourtant cet inventaire se doit être critique : certains ouvrages sont insuffisants ou dépassés (...). Il peut même aboutir à un constat de carence ».

Nous avons consulté les ouvrages généraux, les mémoires, les rapports et les projets portant sur notre problématique. Ces ouvrages abordent plusieurs aspects de la ville de N'djamena tels que les problèmes urbains, les activités socio-économiques, l'approvisionnement en bois de chauffe, les caractéristiques démographiques et les études géographiques des quartiers de la ville.

Les projets et les rapports sont ceux élaborés par les ministères, les bureaux d'étude étrangère et les organismes internationaux. Ces études ont porté sur:

- Les conditions de vie des ménages;

- Assainissement et approvisionnement en eau potable;

- Démographie : estimations et hypothèses de croissance de la population.

Ces différents ouvrages ne traitent pas tous à fond les problèmes dans la même perspective que nous. Certains ne sont que des simples descriptions découlant d'enquête légère ou des rapports des missions.

Au moment de la recherche bibliographique, nous avons entrepris en même temps les observations de terrain dans les quartiers de notre zone d'étude. Cette observation a porté sur les différents points d'approvisionnement en énergie, leur mode d'approvisionnement, leurs moyens de transport et leur quantité sur le marché.

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Pour l'électricité, nous avons fait un tour dans quelques ménages avant la phase d'enquête, pour faire quelques observations. Le constat qui ressort de cette observation est que la plupart des ménages ont de sérieuses difficultés à s'alimenter en électricité. Nombreux n'ont pas l'électricité dans la journée, et, à la question de savoir à quand revient l'électricité ? Les réponses ne sont entre autre : ??ce n'est qu'à partir de 22h à 6h du matin?? ou ??à partir de 18h?? que l'électricité revient, ils utilisent en attendant d'autres sources d'éclairage.

Une autre observation c'est celle des combustibles ligneux. Ceux les plus utilisés sont le bois de chauffe et le gaz butane. L'utilisation du charbon a été interdite par le gouvernement à cause de sa fabrication très couteuse à l'environnement. D'après les anciens commerçants de charbons de bois actuellement reconvertis dans la vente du bois, le charbon de bois est utilisé à partir du bois humide tandis que les bois de chauffe ne sont que des bois sec, abattus par la sécheresse.

7.2.2. Phase d'enquête

Dans cette deuxième phase, nous avons procédé aux enquêtes de terrain par questionnaire auprès des ménages afin de nous imprégner des réalités du problème d'approvisionnement en énergie dans la ville. Mais avant cela nous avons dressé notre plan de sondage.

- Plan de sondage

Dans notre étude, nous avons choisi comme unité d'enquête le ménage qui est généralement identifiable par une concession. Cette dernière est une unité résidentielle physique et visible. Elle est constituée d'une ou de plusieurs habitations qui peut être clôturée ou non. Plusieurs concessions regroupées et circonscrites par quatre voies de circulation constituent un îlot. Et plusieurs îlots forment un carré dont un certain nombre regroupés constitue le quartier et le regroupement de quartiers reçoit l'appellation d'un arrondissement.

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La ville de N'djamena est subdivisée en dix arrondissements, composés de 64 quartiers dont nous avons choisi le 3e arrondissement comme zone d'étude.

- Base de sondage

D'après le décret n° 285/PR/PM/MISP/09 portant restructuration des arrondissements municipaux dans la commune de N'djamena, l'ancien 2ème arrondissement est devenu le 3ème arrondissement composé de 6 quartiers. Mais compte tenu des contraintes de terrain, nous avons choisi enquêté dans 4 quartiers. Les quartiers qui ne sont pas pris en compte sont les quartiers Gardolé et Djambalbarh, ceci pour des raisons suivantes :

- La population au quartier Gardolé n'est plus importante en matière d'occupation d'espace, à cause du déguerpissement qui a eu lieu dans ce quartier, et en plus c'est un centre commercial. On y rencontre plus de boutiques que des hommes.

- Quant au quartier Djambalbarh, c'est une zone majoritairement résidentielle, et les ménages qui s'y trouvent sont les hauts cadres des armées qui ne subissent pas le poids de la facturation de l'électricité, elle est prise en charge par l'Etat.

Ceci étant nous avons jugé laisser l'enquête dans ces quartiers. Nous avons considéré donc les quartiers : Kabalaye, Sabangali, Ambassatna, et Ardep- djoumbal.

Selon le dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2009, le nombre de ménages dans le 3e arrondissement est de 8734 et celui des concessions est de 3427 (Mairie de N'djamena) repartit dans les quartiers comme suit :


·

Gardolé1

289


·

Ambassatna

793


·

Ardep Djoumal

955


·

Sabangali

657


·

Kabalaye

433

 

·

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Djambalbarh 300

Nous nous sommes servis de ces données pour tirer notre échantillon. C'est à base de ces données que nous avions eu à définir la taille de notre échantillon et la méthode d'échantillonnage. C'est-à-dire nous avons tiré l'échantillon à partir des quartiers, ensuite des carrés et enfin des concessions.

- Taille de l'échantillon

Pour un total de 8734 ménages (RGPH 2009) de notre zone d'étude, nous avons choisi un échantillon de 5% soit 437 ménages, mais pour des raisons d'ordre pratique et avoir plus de précision, un taux d'échantillonnage de 3% soit 262 ménages nous serait raisonnable. Et chaque quartier doit être représenté dans l'échantillon proportionnellement à ce taux d'échantillonnage global. Par exemple si le quartier X comprend 1000 ménages, il doit être représenté également à 3%, soit 30 ménages dans un nombre total de 1000 ménages pour ce quartier.

Donc selon la méthode de répartition proportionnelle au poids des quartiers, le calcul de l'échantillon des ménages dans chaque quartier sera fait de manière suivante :

Soit n= l'échantillon de ménage d'un quartier

N= nombre de ménages de chaque quartier

P= proportion représentative de l'ensemble de la population On aura: n= NxP

Mais compte tenu de manque de données sur le nombre de ménages par quartier nous avons considéré plutôt le nombre de concessions par quartier. Parce que d'une manière générale une concession équivaut à au moins un ménage. Et comme une concession peut avoir également deux ou trois ménages, nous avons tiré 3% multiplié par 3 du nombre de

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concessions de chaque quartier de notre échantillon. Par cette méthode voici comment se présente la taille de notre échantillon par quartier :


·

Ambassatna :

71 concessions


·

Ardep Djoumal:

90 concessions


·

Sabangali :

59 concessions


·

Kabalaye :

39 concessions

 

Total:

259 concessions

- Méthode d'échantillonnage

La méthode d'échantillonnage utilisée est la méthode de sondage à plusieurs degrés (4 degrés). Dans notre arrondissement, nous avons tiré au premier degré les quartiers, au deuxième les carrés, au troisième les concessions et au dernier degré les ménages.

D'après le dernier découpage administratif de la ville de N'djamena, le quartier Ambassatna comprend 10 carrés, Gardolé 2, Ardep-djoumal 11, Sabangali 5, Djambalbarh 8, et Kabalaye 6. Mais l'enquête n'a concerné que 4 quartiers, à savoir Ambassatna, Kabalaye, Sabangali et Ardep-djoumbal. Le choix de ces quartiers est justifié par les raisons que nous avions énumérées dans la base de sondage. Pour nous permettre d'avancer logiquement dans notre enquête, nous avons utilisé la méthode de tirage systématique en choisissant un pas d'enquête. Nous avons choisi le pas de 10. C'est à dire quand nous enquêtons un ménage, nous comptons 10 concessions avant d'entrer chez un autre ménage.

Ainsi nous avons interrogé quelques ménages dans les carrés tirés au hasard. C'est-à-dire 30 ménages dans le quartier d'Ambassatna, 56 ménages dans le quartier Ardep Djoumal, 34 ménages à Kabalaye, 47 ménages à Sabangali. Cependant compte tenu du temps qui nous est imparti et de l'instabilité des chefs de ménages dans certains quartiers, nous avons enquêté 64,5% de notre échantillon soit 167 ménages.

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Tableau 1. Répartition des ménages enquêtés selon le sexe.

Quartiers

Nombre de ménages enquêtés

Pourcentage des ménages enquêtés (%)

Hommes

Femmes

Ambassatna

30

17,9

13

17

Ardep-djoumal

56

33,5

9

47

Kabalaye

34

20,4

12

22

Sabangali

47

28,1

15

32

Total

167

100

49

118

Source : Enquête de terrain/juillet 2010

Tableau 2. Echantillon d'enquête pour comprendre les relations entre la STEE et sa clientèle

Unités d'enquête

Effectifs

Pourcentages (%)

Ménages

167

60,9

Minis hôtels

9

3,2

Services publics

10

3,6

Bars et restaurants

5

1,8

Ateliers de soudure

6

2,1

Secrétariats (de photocopie)

12

2,5

Moulins à céréale

3

1

Centre culturel

2

0,7

Total

274

100

Source : enquête de terrain/ juillet 2010

Nous avons soumis cette population statistique à des questionnaires (Annexe 1), ce qui a permis d'avoir des informations relatives à la qualité de service fourni par la STEE.

7.2.3. Traitement, analyse et interprétation des données

Pour le traitement de données, nous avons utilisé la méthode d'analyse thématique et quantitative. L'analyse thématique tient compte des aspects socioéconomiques du problème ; elle nous a permis de connaître les différents modes d'approvisionnement en énergie et les problèmes liés à ceux-ci. Et l'analyse quantitative nous a permis de mesurer les variables en ressortant leur proportion et leurs corrélations. Mais au préalable, nous avons procédé au dépouillement des données recueillies sur le terrain, à la synthèse de nos différentes lectures à la bibliothèque et à la comparaison des résultats attendus et les résultats observés.

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7.2.3.1. Les outils de recherche

Nous finissons en précisant que les outils qui nous ont aidé dans cette étude sont : le GPS pour les levés des équipements ; le logiciel Map Info 8.0 pour la reproduction et le montage de la base de données SIG ; l'appareil photo pour la prise de vue de certaines informations. La feuille Excel nous a permis de traiter les données statistiques. Et naturellement le Microsoft Word a été utilisé pour le traitement des textes.

8. INTERET DU SUJET

Nous voudrons qu'à la fin de notre étude, nous soyons capables de répondre à la question de départ qui est celle de savoir "Quels sont les sources d'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'djamena, plus précisément dans le 3e arrondissement ?" Apporter les éléments pouvant expliquer les problèmes liés à l'approvisionnement en énergie, c'est-à-dire son accessibilité et sa gestion, ainsi que les facteurs influant sa distribution.

Ensuite pouvoir ressortir les impacts socio-économiques que cette distribution de l'énergie a sur l'espace urbain du 3e arrondissement de la ville de N'djamena, que ce soit dans le secteur formel, informel ou au niveau de la population.

L'intérêt de notre travail est aussi scientifique qu'opérationnel.

Scientifique, parce qu'il nous permettra de connaître l'organisation spatiale et les pratiques spatiales dans un milieu urbain comme N'djamena.

Et opérationnel, parce que ce travail est utile à la société concernée et peut servir également un outil d'aide à la décision du pouvoir public afin d'agir sur la réalité et maîtriser la situation. Ce travail présente les handicaps que connaît le secteur de l'énergie dans la ville, et cela permettra aux différents acteurs du développement d'y réfléchir.

Notre travail est organisé en cinq chapitres.

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Le premier chapitre présente la ville de N'djamena et son cadre d'étude de manière globale tant sur le plan physique qu'humain.

Le deuxième chapitre porte sur la généralité de la Société Tchadienne d'Eau et d'Electricité, c'est-à-dire son historique et son organisation globale.

Le troisième chapitre traite des modes d'approvisionnement des ménages en énergie électrique dans la ville de N'djamena.

Le quatrième chapitre porte sur la configuration spatiale des modes d'approvisionnement en énergie électrique et de transformateur.

Le cinquième chapitre traite des modes d'approvisionnement en énergie domestique dans la ville de N'djamena.

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CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA VILLE DE N'DJAMENA : CADRE

D'ETUDE

1.1. Situation géographique de la ville de N'djamena

Située à la latitude 12°8 Nord et à la longitude 15°2 Est, la ville de N'djamena, capitale et plus grande ville du Tchad, est régie par un statut particulier ; elle est divisée en dix arrondissements municipaux. Elle s'étire sur plus de 15 km le long de la rive droite du Chari, à l'aval et à l'amont de son confluent avec le Logone. La ville est en pleine expansion spatiale vers l'Est, l'Ouest, et le Nord (N'garessem, 1998).

Fondée le 29 mai 1900 par l'explorateur français Émile Gentil sur l'emplacement d'un petit village kotoko (descendants des Sao, hommes de grande taille), la ville porta à sa création le nom de Fort-Lamy, en souvenir du commandant Amédée François Lamy, décédé à la bataille de Kousseri du 22 avril 1900. Le 6 novembre 1973, elle fut baptisée N'djamena, du nom d'un village arabe voisin (Am Djamena), c'est-à-dire le lieu où l'on se repose.

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Figure 2. Situation géographique de la ville de N'djamena

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1.2. N'djamena : un milieu sahélo-soudanien 1.2.1. Climat

La ville de N'djamena est située dans une zone à climat de type Sahélo-Soudanien, caractérisée par des vents violent et poussiéreux, des averses brutales et ponctuelles et une chaleur caniculaire durant les mois de mars, d'avril, et de mai. Ce sont des éléments qui influent d'une manière ou d'une autre la disponibilité de certaines sources d'énergie.

Située dans la zone Intertropicale, la ville de N'djamena subit le phénomène du front intertropical. Ce phénomène se matérialise par la rencontre des deux vents à savoir : l'anticyclone provenant du Sahara, appelé l'harmattan et l'anticyclone de Saint Hélène appelé la Mousson.

L'harmattan est un vent chaud et sec, il souffle du Nord-est vers le Sud-ouest exerçant une force sur les sols desséché, soulevant ainsi des nuages de poussière. Ce vent chaud et sec a lieu pendant la plus grande partie de l'année, c'est-à-dire du mois d'octobre à avril. Il est accompagné de poussière et s'abat sur la ville de N'djamena en particulier et dans les villes sahélo-sahariennes en général. Alors que la mousson est un vent humide qui souffle du Sud-ouest vers le Nord-est.

1.2.2. Précipitations

Selon les prélèvements et les observations faites sur trois décennies (de 1965 à 1994, par Bahoutou), on relève une grande disparité entre les années. La mauvaise répartition des pluies est accentuée par leur concentration, chaque année sur les mois de juillet, août et septembre. Durant ces trois mois, les précipitations sont très fréquentes et abondantes ; 50 à 300 mm de pluies sont enregistrées. Pendant cette période brève de l'année, N'djamena est le théâtre d'inondation.

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1.2.3. Températures

La région de N'djamena, comme l'ensemble du territoire Tchadien souffre de sa continentalité. Celle-ci influence largement les températures dont les seuls éléments atténuant sont la pluviosité et froid hivernal.

La température moyenne mensuelle ne descend guère en dessous de 20°C. Les moyennes minimales et maximales sont respectivement 19°C et 39°C mais varient avec les saisons. De mars à mai, période considérée comme chaude, on a des températures maximales de 43°C et minimales de 26°C. De Décembre à Janvier période fraîche, ces valeurs tombent à 32°C et 12°C. L'amplitude thermique mensuelle oscille autour de 20°C, ce qui conduit à prendre en compte l'ensoleillement et les vents, dans la construction des logements en vue de protéger l'Homme et les matériaux de constructions des agressivités des éléments climatiques (Manuel d'urbanisme en pays tropical, 1975). A côté de ces contraintes naturelles, l'homme par ses activités a contribué de façon significative à la dégradation de l'environnement. La contribution de la population de N'djamena, ces dernières années ne fait qu'aggraver la situation par la consommation abusive du Bois de chauffe dans la majorité des ménages. Sachant que tous les villages entourant N'djamena sont rasés de leur couvert végétal déjà pauvre, on se demande avec cette allure quel serait l'avenir du microclimat de N'djamena ?

1.3. L'étude démographique et spatiale de la ville de N'djamena

L'urbanisation est un phénomène universel qui a connu ces dernières décennies une accélération particulière. Elle se définie comme « processus de développement des villes en nombre d'habitants, en extension territoriale et en terme de mode de vie ; au sens de l'extension des espaces urbanisés. Le concept d'urbanisation englobe plusieurs aspects de l'occupation du sol et de la consommation d'espace tels que le développement de l'habitat, la mise en oeuvre de zones d'activités, la réalisation d'équipement nouveaux ou desserte » (Dobingar Allassembaye, 2005). En Afrique subsaharienne, la croissance urbaine s'est faite dans un contexte économique marqué par des politiques de rigueur nées des programmes d'ajustement structurel qui ont amplifié les

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mutations des structures et des comportements démographiques, ainsi que l'évolution des structures familiales. Depuis sa création, N'djamena a connu de profondes mutations d'ordres démographique et spatiotemporel.

1.3.1. Une ville à forte croissance démographique

Les villes d'Afrique au sud du Sahara connaissent une forte croissance démographique et une urbanisation rapide. Cette croissance urbaine est en partie due à l'accroissement démographique naturel, mais elle est surtout le résultat d'une migration des campagnes vers les villes.

N'djamena, capitale du Tchad, concentre 40% de la population totale urbaine et connaît un taux de croissance annuelle élevé de 7%. Sur le plan démographique, la ville a connu une évolution très importante. Sa population qui était d'environ 10 000 habitants en 1937 a presque doublé en dix ans pour avoisiner les 20 000 âmes à la fin des années 1940. Dans les premières années de l'indépendance, la population de la ville a vite accru : elle a quintuplé en 20 ans pour approcher les 130 000 habitants à la fin des années 1960. La plus importante évolution s'est opérée entre les années 1970 et 1990 (N'garessem, 1998). En effet, cette époque marque un tournant décisif dans l'histoire récente de la ville, et de tout le pays. La sécheresse de 1973-74, le coup d'Etat militaire du 12 avril 1975 ainsi que la guerre civile qui a suivi quatre ans plus tard ont été à la base d'importants mouvements de population venant autant des régions méridionales et septentrionales du pays, renforçant davantage le cosmopolitisme de la ville3.

Cet afflux massif de réfugiés a permis l'installation dans les années 1980 de nouveaux arrivants dans les zones dépressionnaires inondables et marginales, accessibles sur le plan foncier mais défavorables aux établissements humains. De sorte que N'djamena, qui se localisait sur seulement quelques dizaines d'hectares à sa création, s'étend aujourd'hui sur environ 25 km (Mairie de N'djamena).

3 N'garessem Goltop, 1998. Croissance urbaine et problématique de l'habitat à N'djamena. Thèse de doctorat 3è cycle. Université de Cocody (Abidjan).

27

Avec son taux actuel de croissance urbaine voisin de 7 % par an, N'djamena pourra doubler son effectif tous les 10 ans. Elle atteindra donc environ 2 000 000 d'ici 2020 (par projection). C'est là un véritable motif de préoccupation quand on sait que rien n'est prévu en termes de développement des infrastructures et des équipements énergétiques populations.

Tableau 3. Evolution et taux d'accroissement annuel de la population (19212009)

ANNEES

POPULATION

TAUX D'ACCROISSEMENT
ANNUEL EN
%

OBSERVATION

1921

2 100

 

Estimation

1925

3 200

11,1

Estimation

1927

3640

11

Estimation

1930

9 540

24,4

Estimation

1937

9 976

24,4

Statistique nationale

1940

12 100

2,4

Estimation

1945

17 800

8,02

Recensement
administrative

1947

18 375

8,5

Statistique nationale

1948

20 400

4,64

Recensement

1950

22 940

6,04

Estimation

1954

34 600

10,82

Estimation

1960

64 997

11,08

Estimation

1962

88 160

16,46

Recensement
I.N.S.E.E

1964

99 000

5,96

Estimation

1968

132 502

7,55

Sondage
administrative

1970

157 000

8,85

Estimation

1972

180 000

7,07

Estimation étude
S.M.U.H

1975

224 155

7,58

Estimation

1978

317 959

12,35

Estimation

1979

110 000

-65,40

Estimation

1980

133 442

21,31

Estimation

1984

289 000

21,31

Estimation Groupe
Huit

1990

425 600

6,66

Estimation
D.S.E.E.D

1993

530 965

7,65

RGPH-BCR

1995

600 000

7,66

Estimation

2000

800 000

7

Estimation

2007

838 531

7

Annuaire des
statistiques
sanitaires du Tchad.

2009

993 492

7,5

RGPH-INSEED

Source: INSEE, SMUH, DSEED, BCR, INSEED (2009)

28

Tableau 4. Accroissement de la population de N'djamena par rapport au Tchad (1968- 2009)

Années

1968

1986

1993

1995

2000

2002

2009

Population
de

N'djamena

132 000

289 000

531 000

600 000

800 000

1 300

000

993 492

Population
du Tchad

3 536

067

5 140

245

5 945

166

6 197

484

6 876

131

8 464

505

11 175

915

Taux
d'évolution
N'djamena

5%

5,7%

6%

6%

7,1%

7,2%

7,5

Taux
d'évolution
Tchad

1%

2,1%

2%

2,1%

2,2%

4,4%

5,2%

Source : GROUPE HUIT, 1996 et complétée en 2009

Une étude rétrospective de la population du Tchad par rapport à celle de N'djamena nous permet de constater que pendant la décennie allant de 1968 à 1986, la population de l'ensemble du pays évolue de manière constante, alors que celle de N'djamena a presque doublé. La même tendance s'observe aujourd'hui si on remonte entre 1993 à 2000, la population de N'djamena qui était de 531 000 habitants en 1993 a passé à 800 000 habitants en 2000. Cette évolution de la population de la ville de N'djamena est due aux différents mouvements migratoires que la ville a connus juste après les indépendances précisément vers les années 19604. Ainsi, la population urbaine s'accroit de 40000 à 50000 nouveaux habitants chaque année. Cette croissance rapide et continue de la population s'est accompagnée d'une extension spatiale considérable.

1.3.2. Une ville à forte extension spatiale

Située sur la rive droite du fleuve Chari, au sud du lac Tchad, la ville de N'djamena est à la fois le plus important centre administratif, universitaire, industriel et commercial du pays. L'évolution spatiale de la ville s'est faite par vagues concentriques autour du centre-ville, noyau originel constitué du quartier administratif appelé quartier résidentiel. Cette

4 N'garessem Goltop, 1998. Croissance urbaine et problématique de l'habitat à N'djamena. Thèse de doctorat 3è cycle. Université de Cocody (Abidjan).

29

évolution s'est faite avec une forte tendance vers le nord et le sud-est, l'aéroport constituant une barrière à l'ouest et le Logone, une barrière à l'ouest.

Créée en 1900, il a fallu attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour que la ville prenne son essor. Eloignée de 1500 km du port maritime le plus proche, Douala (Cameroun), N'djamena, ainsi que toutes les villes du pays, est très enclavée. A sa création, l'occupation du sol s'est faite dans les anciens villages autochtones. A l'ère coloniale, l'administration favorisa l'installation des premiers fonctionnaires tchadiens originaires des autres contrées du pays, occupant les quartiers proches du quartier résidentiel. Puis, une deuxième vague de peuplement a commencé à se faire tout au long du fleuve, surtout à travers la sédentarisation des pêcheurs venus essentiellement des régions sud du pays.

Les quartiers dits traditionnels sont organisés suivant un plan quadrangulaire sur l'axe Sud-Nord avec la grande mosquée, comme point central. Le point actuel de la ville de N'djamena résulte de la mise en application du plan d'urbanisme conçu par l'administration coloniale en 1945. Ce plan prévoit la division de N'djamena en « zone industrielle, résidentielle, administrative, militaire, comprise entre le Chari et la rive occidentale d'un marigot baptisé Saint-Martin par les européens. La ville indigène dont une faible partie (Bololo et Djambalbarh) est comprise entre la ville européenne et le canal (qui en saison sèche n'est pas qu'un large fossé), s'étend sur l'autre rive. Les anciens quartiers ont disparus (Garouangakoumadji, Labito ...) ou ont été déplacé (Mardjandafak, Paris-congo) en conservant leur nom pour la plupart » (Leboeuf, cité par Yémadji, 1995, p.40).

Tableau 5. Evolution spatiale de la ville de N'djamena de 1927-2007

Années

1927

1960

1971

1984

1995

2007

Superficie (en ha)

570

1480

2840

4500

5900

15000

Source :mhtm :file//c/documents%20setting/personnel/mes%20documents analyse

30

Les tableaux 4 et 5 montrent que l'accroissement de N'djamena s'est fait de manière successive. Chaque étape correspond à une croissance démographique et à une exploitation de l'habitat. L'extension de la ville est passée de 570 ha en 1927 à 1480 en 1960, 2840 ha en 1971, 4500 en 1984, 5900 en 1995 (N'garessem, 1998), puis 15000 ha en 2007 (service SIG de la mairie de N'djamena).

L'augmentation de la population et l'extension spatiale de la ville de N'djamena résultent en grande partie des phénomènes migratoires que la ville a connus.

Cependant, dans la réalité, on remarque à N'djamena une occupation effective lâche de l'espace, surtout dans les quartiers périphériques où le nombre de terrains appropriés mais non bâtis donc inhabités est impressionnant. La densité moyenne brute globale de l'agglomération est très faible: 58 habitants à l'hectare (N'garessem, 1998).

1.4. L'organisation administrative de la ville

Comme nous l'avions souligné dans l'introduction de ce chapitre, la ville de N'djamena est régie par un statut particulier à cause de sa superficie, de sa position politique, de sa situation administrative et économique bénéficiant d'une autonomie de gestion. Elle couvre une superficie de 15000 ha dont 10000 ha urbanisés et 5000 ha non urbanisés ou en voie d'urbanisation (Mairie, 2007). Administrativement reconnu comme commune, la ville de N'djamena est divisée en 10 arrondissements lors du dernier découpage administratif du territoire national en février 2008. Chaque arrondissement est subdivisé en quartier, chaque quartier en carré, chaque carré en îlot et chaque îlot en concession. Hormis les quartiers périphériques non structurés, N'djamena comptait en 1998 vingt et un (21) quartiers et deux cent treize (213) carrés5. Tandis qu'en 2009, elle compte 64 quartiers et environ 706 carrés6.

5 Direction de la population, 1997. Monographie de la ville de N'djamena

6 Décret n° 285/PR/PM/MISP/09 du 10/03/09

31

La ville de N'djamena est gérée par un comité placé sous la responsabilité d'un maire, nommé par un décret du Conseil de Ministre. Le maire de la ville de N'djamena occupe le rang d'un gouverneur et les délégués des quartiers celui des chefs de canton. Les carrés sont placés sous tutelle des chefs des carrés exerçant les attributions dévolues aux chefs de villages. C'est toutes ces subdivisions administratives qui font de la ville de N'djamena une région à part entière.

Tableau 6. Répartition de la population des ménages ordinaires de N'djamena par sexe et nombres de ménages et par arrondissement selon le recensement de 2009.

N'djamena

Masculin

Féminin

Total

Nombre de ménages

1er Arrondissement

40647

37033

77680

14103

2er Arrondissement

35435

30527

65962

11664

3er Arrondissement

21783

19342

41125

8734

4er Arrondissement

41475

33548

75023

13482

5er Arrondissement

54898

47551

102449

19107

6er Arrondissement

24185

23180

47365

10792

7er Arrondissement

119439

111074

230513

45778

8er Arrondissement

100738

88450

189188

33736

9er Arrondissement

40448

37681

78129

15705

10er Arrondissement

41045

36774

77819

13858

Total

520093

465160

985253

186959

Source: INSEED, RGHP 2, 2009

1.5. La mobilité résidentielle

A N'djamena, outre les migrations qui contribuent fortement à l'extension de l'espace urbain, les opérations de réaménagement et de « déguerpissement » dans certaines zones notamment des quartiers centraux ont provoqué le départ des populations vers la périphérie bouleversant ainsi l'organisation de l'espace urbain. La périphérie accueille tout à la fois des déguerpis victimes de la modernisation des quartiers centraux et de nouveaux arrivants que des familles déjà installées au coeur de la ville ne peuvent plus héberger du fait des densités élevées. Il y a aussi des membres des classes moyennes et supérieurs qui préfèrent s'éloigner pour accéder à la propriété plutôt que de demeurer en location.

32

En effet, il faut retenir qu'il y a trois facteurs qui contribuent fortement à l'extension spatiale de la ville de N'djamena : la croissance démographique accélérée par un taux de croissance qui varie entre 6 à 7% par an, l'immigration et les opérations de réaménagements et de « déguerpissements » dans certaines zones de la ville.

h h


·

LEGENDE

Fleuve Chari et Logone

E111 1950

De 1951 a 1960

'S De 1961 6 1964 '- _==== De 1965 1971

De 1972 4 1984

De 1985 6 nos jours

N

Périmètre urbain en 1970 Rues principales

Limite actuelle de la ville

Frontière internationale

Ponts

R Aéroport

0 i 2 Kin

Source : Groupe Huit 1984 et complétée par Nguézoumka Reproduction : Nguézoumka / juillet 2010

Figure 3. Les étapes de la croissance spatiale de la ville de N'djamena

34

1.6. Politique énergétique au Tchad

Le secteur de l'énergie du Tchad, faiblement développé, est caractérisé par une forte consommation des combustibles ligneux (bois et charbon de bois) qui représentent plus de 90% de la consommation totale d'énergie du pays. L'utilisation excessive des combustibles ligneux par les ménages pèse lourdement sur les ressources ligneuses nationales car, ajoutée aux effets néfastes de la sécheresse et à la pratique de l'agriculture itinérante, elle constitue l'une des causes principales de la déforestation et de l'inexorable avancée du désert.

Les énergies renouvelables, outre le solaire photovoltaïque qui ne connaît qu'un début balbutiant d'utilisation, ne sont pas exploitées malgré d'appréciables potentialités. Des études spécifiques, financées sur un don japonais octroyé par la banque Mondiale, ont été menées entre 2000 et 2002 dans le but de mettre sur pied un programme d'électrification rurale et périurbaine décentralisée (ERPD). Ce programme aurait permis de développer ces énergies mais, malheureusement, les études n'ont pas été finalisées faute du financement qui a été suspendu par la banque.

Le Tchad cependant recèle d'appréciables potentialités énergétiques telles que les hydrocarbures, la biomasse et les énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire et l'énergie éolienne, dont l'exploitation aurait pu contribuer au développement du secteur.

Concernant, l'énergie solaire, le Tchad se situe dans la zone d'ensoleillement supérieur de l'Afrique. Le nombre d'heures de cet ensoleillement par année varie de 2850 heures au sud à 3750 heures au nord du pays. L'intensité du rayonnement global varie en moyenne de 4,5 à 6,5 kWh/m2/j. Quant à l'énergie éolienne, la vitesse moyenne des vents calmes varie de 2,5 m/s à 5m/s du sud au nord.

Outre les potentialités citées là haut, le pays dispose également d'un site intéressant en matière de production hydroélectrique. Ce site, ce sont les chutes d'eau appelées « Chutes Gauthiot » situées dans la partie sud du pays.

Il convient en effet de noter que l'Etat tchadien, s'étant désengagé de la gestion de la STEE dont il détenait le capital à 100%, a décidé d'engager cette entreprise dans un processus de privatisation graduel. C'est ainsi que,

35

le 28 janvier 2000, il a signé avec le groupement VIVENDI - DETSMANN un contrat de délégation globale de gestion de la STEE. La réalisation de ce contrat était la première phase du processus de la privatisation. Cela devait permettre de redresser au bout de deux ans la situation financière et de réhabiliter les services essentiels de la STEE. C'est pour se faire que l'Etat a acquis le crédit d'urgence qu'il a mis sous la gestion de VIVENDI - DETSMANN.

Après trois années d'exécution du contrat de délégation, le processus de privatisation a échoué et une fois de plus, les études d'ERPD n'ont pas pu être finalisées.

1.7. La situation socio-économique de la ville de N'djamena 1.7.1. Les revenus

Le revenu moyen annuel par ménage était estimé à 609534 francs CFA en 1990, soit un revenu mensuel de 50795 francs CFA. La même enquête a montré que 44% des revenus à N'djamena provenaient des salaires du secteur public (DESEED/ECOSIT I, 1995).

Par rapport à la faiblesse de revenus des ménages le forum du développement portant sur le thème : « Les Tchadiens face à la pauvreté » souligne que 70% des ménages à N'djamena avaient des dépenses inférieures à 12750 FCFA par mois, soit 18 dollars par rapport au taux de change qui est de 700 francs CFA pour un dollar. Si l'on rapporte ce chiffre cité ci-dessus à 30 jours, il est bien évident que les ménages à N'djamena dépensent moins d'un dollar par jour.

Enfin selon la DSEED, 54,7% des ménages à N'djamena ont des revenus inférieurs à leurs dépenses pour les besoins vitaux tels que les nutritions, le logement, l'énergie, le transport et surtout la santé. Il serait donc difficile pour les habitants de N'djamena, vu leurs faibles revenus, d'épargner.

La répartition de la population occupée selon le statut dans la profession (Tableau 8) montre que les activités "indépendantes" (entreprises

36

n'employant pas de salariés donc personnes travaillant à leur compte) occupent plus de la moitié de la population 59,2%. Les salariés du secteur public ou privé constituent 34,6% du total des personnes en activité. Notons également la faiblesse des employeurs, c'est-à-dire les exploitants des entreprises qui peuvent employer les salariés.

Tableau 7. N'djamena : statut dans la profession des occupés

STATUT DANS LA
PROFESSION

EFFECTIFS

Pourcentage (%)

Salariés

44380

34,5

Indépendants

75992

59,2

Employeurs

1026

0,8

Aides familiaux

2952

2,3

Apprentis

1282

0,1

Autres

415

0,3

Indéterminés

2319

1,8

TOTAL

128266

100

Source : BCR-RGPH, 1993

1.7.2. Les activités économiques

L'activité économique de la ville de N'djamena se caractérise par une relative hétérogénéité comparativement à celle des autres régions du pays, dominée par le secteur de l'agriculture et de la pêche. L'activité dominante est le commerce qui occupe 37% de personnes, soit environ 2 actifs N'djamenois sur 5 (RGPH 1993). Dans cette branche, les hommes représentent que 29% de leur effectif alors que chez les femmes ce sont 68,2% qui s'y abonnent. Cette prédominance des activités commerciales trouve sa justification, d'une part dans la position de la ville (capitale abritant l'aéroport international) et par les fiscalités d'approvisionnement des marchandises en provenance du Cameroun et du Nigeria (Maiduguri), d'autre part.

Le secteur primaire occuperait 9,1% des activités de la ville et concerne celles qui sont liées à l'agriculture en général et la culture maraichère en particulier.

Le secteur secondaire, localisé essentiellement dans le premier arrondissement est représenté par les abattoirs de Farcha, les boissons et

37

glacières du Tchad, la compagnie Sucrière du Tchad, les entreprises des travaux telles que SATOM, SNER, SETUBA etc. Le secteur secondaire absorbe 19,7% de la population active à N'djamena.

Dans le secteur tertiaire, les quelques dizaines d'entreprises d'import-export, de vente en gros et en détail, officiellement enregistrées, vendent des produits pétroliers, des produits électroménagers, les produits agricoles, etc. N'djamena comme capitale assume les fonctions politiques, administratives, et de service. Cependant, cette économie est fortement handicapée par l'enclavement du pays au coeur de la bande sahélienne. La ville de N'djamena présente de difficultés en ce qui concerne son accès à la mer, à cause de sa situation géographique qui pénalise son économie.

1.7.3. Les professions

La structure des professions suit pratiquement le schéma observé dans l'analyse de la branche d'activité. En effet, 30 % des professions sont constituées de personnel de services, des vendeurs de magasin et marché. Ce personnel est environ 70% de femmes et de 30% d'hommes. Les ouvriers et employés non qualifiés constituent la seconde catégorie de personnel la plus nombreuse de la ville (17,6%). Les artisans et ouvriers de type artisanal sont également assez nombreux (14,3%). Les disparités sont par ailleurs plus aigües et certaines professions comme les forces armées, les professions intellectuelles, les cadres supérieurs restent l'apanage des hommes. Ainsi, la ndjamenoise semble être assez marginalisée et n'a pas les mêmes chances d'intégration que le ndjamenois dans les différents secteurs de l'économie.

38

Tableau 8. Répartition de la population active par profession selon le sexe de la ville de N'djamena

Professions

Sexe

Ensemble

Masculin

Féminin

Force armées

7077

158

7235

Membre de l'exécutif et des corps

législatifs, cadre sup. et de l'administration

publique, dirigeants et cadres sup.
d'entreprise.

4648

571

5219

Professions intellectuelles et scientifiques

7862

1163

9025

Professions intermédiaires

4439

423

4862

Employés de type administratif

1737

1079

2816

Personnel des services et vendeurs de

magasin et de marché

21429

18703

40132

Agriculteurs et ouvriers qualifiés de

l'agriculture et de la pêche

10500

984

 

11484

Artisans et ouvriers des métiers de type artisanal

18628

573

19201

Conducteurs d'installation et de machines et ouvriers de l'assemblage

7905

21

7926

Ouvriers et employés non qualifiés

20282

3305

23587

Mendiants

17

13

30

Indéterminés

1935

409

2344

Ensemble

106459

27402

133861

Source : BCR, 1997

1.8. Le Troisième arrondissement

Le troisième arrondissement est un noyau ancien issu de la période coloniale qui longe le fleuve Chari au sud de la ville. C'est une zone relativement organisée, il concentre quelques équipements publics, les bâtiments administratifs et militaire, les banques, les commerces de luxe, les restaurants et les services divers se mêlent aux villas résidentielles. Il ya quelques édifices publics : Hôpital, Maternité, écoles, Marché central. Il est actuellement constitué de 6 quartiers : Ambassatna, Kabalaye, Gardolé, Djambalbarh, Ardepdjoumbal et Sabangali.

Les quartiers Ambassatna et Kabalaye sont occupés par un habitat très dense parsemé des maisons en terre battue. Sabangali, au bord du fleuve Chari qui abrite les entreprises, les sièges d'Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des équipements publics (Maison de la radio ONRTV, lycée technique commerciale, écoles). Djambalbarh est presque

39

entièrement occupé par des édifices publics (Hôtel de ville, douane et autres services administratifs) et des maisons de commerce.

La raison qui justifie le choix de notre zone d'étude est que le 3ème arrondissement est un noyau ancien de la ville de N'djamena où se résume la vie dans la ville de N'djamena. On y rencontre des quartiers résidentiels ainsi que les quartiers populaires avec plusieurs activités économiques qui l'animent. Vue sa densité de population, nous nous posons la question de savoir comment les ménages s'approvisionnement-t-il en énergie et l'impact de cette ressource dans leur vie quotidienne? C'est ce qui a aiguillé notre curiosité.

En somme il faut retenir que la ville de N'djamena, comme la plupart des métropoles africaines est un pôle d'attraction et dont la population augmente de manière spectaculaire. Cette situation entraine bon nombre de contraintes parmi lesquelles le problème d'approvisionnement en énergie, tant électrique que domestique. N'djamena se présente comme ville politique et économique, avec dix arrondissements dont le troisième est notre zone d'étude.

40

CHAPITRE 2. DE LA SOCIETE TCHADIENNE D'EAU ET D'ELECTRICITE

(STEE)

2.1. Historique et organisation 2.1.1. Historique de la STEE

La Société Tchadienne d'Eau et d'Electricité a subit de transformations et de restructuration à plusieurs reprises dont la dernière date du 3 avril 2010. Elle était au départ l'Energie Electrique de l'Afrique Equatoriale Française (EEAEF) créée en Avril 1949 à Brazzaville au Congo. Le capital de cette société était de 100 millions de F CFA7 reparti entre six (6) actionnaires :

- Les territoires de l'Afrique Equatoriale Française (AEF) 34% ; - L'Electricité de France 17% ;

- La Caisse Centrale de Coopération Economique (CECE) 17% ; - Les collectivités AEF et les privés 10% ;

- En fin les distributeurs particuliers d'électricité 18%.

L'EEAEF avait pour rôle la production, le transport et l'utilisation d'énergie électrique. Son siège était à Brazzaville. Ensuite elle change de nom suite aux indépendances des pays membres de l'AEF. L'Assemblée générale extraordinaire procède à une nouvelle dénomination, l'EEAEF devient Société Equatoriale d'Energie Electrique (SEEE).

Certains pays membres de l'AEF commencèrent à créer des sociétés nationales d'énergie électrique ; ainsi le capital de la SEEE se voit affecté à ces sociétés nationales et subit une diminution de 14 420 000 F CFA8. Cette baisse est due à l'installation d'une entreprise nationale d'eau et d'électricité au Gabon puis au Congo Brazzaville en 1966.

Suite à cette dislocation, les deux pays restant, à savoir le Tchad et la RCA décident de créer à leur tour leurs entreprises autonomes d'énergie. Et les Assemblées Générales successives des 12 et 21 Décembres 1968 accordent

7 Madjigoto R., Beassem M., 1993. La STEE, son impact sur la vie à N'djamena : cas des quartiers Moursal et Sabangali. Mémoire licence. Université du Tchad. 49p

8 Idem

41

l'ensemble des biens des droits et obligations relatifs aux exploitations de la RCA et du Tchad à des sociétés nationales récemment créées. C'est ainsi que la Société Hydro-électrique de Boali (SHB) pour la RCA et la Société Tchadienne d'Energie Electrique (STEE) pour le Tchad ont été créées. Elles gèrent désormais l'eau et l'électricité dans leurs pays respectifs.

La STEE a pour but la production, le transport, la distribution et l'utilisation de l'énergie électrique ainsi qu'éventuellement l'adduction et la distribution de l'eau dans la République du Tchad. La nouvelle société démarre avec un fond de 1 000 000 F CFA souscrite par la STEE et l'Etat Tchadien. Puis une Assemblée Générale extraordinaire tenue le 28 Décembre 1968 à Fort-Lamy (actuel N'djamena) décide d'augmenter de 237 millions de Franc CFA. Ce qui porte le nouveau capital de la société à 238 millions de Franc CFA.

Dès 1974, les autorités nationales et les responsables de la STEE envisagent une fusion de la société et les régies d'eau et d'électricité pour simplifier et rendre plus efficace la gestion et la comptabilité. Mais c'est seulement à partir du 1er Novembre 1983 que le projet de fusion devient réalité. Ainsi, le 8 Septembre 1985, la Société Tchadienne d'Energie Electrique prend officiellement le nom de la Société Tchadienne d'Eau et d'Electricité.

La STEE de N'djamena et les régies d'eau et d'électricité des provinces mettent en commun leur système de gestion qui était autonome dans chaque centre. La nouvelle société a vu son capital augmenté de 238 millions à 4 989 490 000 F CFA réparti entre l'Etat Tchadien à 81,3% et la Caisse Centrale de Coopération Economique 18,7%9. Elle est une société industrielle d'économie mixte à deux régimes :

- Un régime de concession relatif à la production et à la distribution de l'électricité à N'djamena.

- Un régime de gérance relatif :

9 Banque Mondiale, 1994. Tchad : revue du secteur de l'énergie. 72p

42

. À la production et à la distribution de l'eau et l'électricité à Abéché, Bongor, Doba, Fianga, Kélo, Mao, Moundou, Moussoro, Sarh.

. À la production et à la distribution de l'eau à N'djamena.

La STEE jouit du monopole de production, de transport, de distribution et de l'utilisation de l'énergie électrique et de l'eau dans la République du Tchad depuis 1985 jusqu'à ce jour. Cependant, le 3 Avril 2010, suite à une assise tenue par le conseil d'administration de l'entreprise (STEE), celle-ci vient de connaitre une scission en Société Nationale d'Electricité (SNE) et la Société Tchadienne d'Eau (STE). Pour l'instant cette division n'est que théorique, mais pratiquement elles sont fusionnées.

2.1.2. Organisation de la STEE

La STEE est une société industrielle et non commerciale comme beaucoup le pense10, parce qu'elle produit grâce au financement de l'Etat et des recettes obtenues sur la consommation des clients. Elle a des partenaires qui sont des bailleurs de fond tels que BAD (Banque Africaine de Développement), la FAC (Fond d'Aide et de Coopération), le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), autrefois la Vivendi et des bailleurs de fond allemands. La STEE déplore le désengagement de ces bailleurs ces dernières années. En outre de ces bailleurs, l'Etat et la STEE ont signé un contrat-plan avec la Société SAUR/Afrique pour un vaste programme de réhabilitation des outils de production, de gestion et l'instauration de l'équilibre financier. Il faut noter aussi que la STEE a un organigramme bien structuré.

2.1.2.1. Organigramme de la STEE Direction Générale :

- Un Directeur Général a à ses cotés un conseiller, un Audit Interne et un contrôle de Gestion. Il a son secrétaire, des planctons et des chauffeurs.

10 Propos du chef de la centrale STEE.

43

- Un Secrétariat Général dont plusieurs directions en dépendent, notamment :

. La Direction Financière et de Commercialisation (DFC) qui s'occupe des affaires financières de la Société. Elle a une DFC adjointe ;

. La Direction de commercialisation (DC) ;

. La Direction Technique d'Electricité (DTE) ;

- Un Bureau d'Etude et Recherche (BER) lié à la Direction de Production d'Electricité (DPE) et à la Direction de Distribution d'Electricité (DDE).

- La Direction de l'Hydraulique (DTH) : avec des sous directions comme la Supervision Hydraulique (Sup H), la Direction de Production Hydraulique (DPH) et la Direction de Distribution Hydraulique (DDH).

- Direction des Services Généraux : qui s'occupe tant de la société que du personnel de la société.

- Direction de l'Informatique (DI) : qui s'occupe de la gestion informatisée de l'entreprise.

- La Direction des Ressources Humaines (DRH) : qui se charge de la gestion du personnel.

De ces directions, dépendent bien d'autres services dont nous pouvons voir sur le schéma de l'organigramme.

 
 
 

DG

 
 
 

Conseil du DG

 

Audit Interne

 
 

Secrétaire

 

Contrôle de gestion

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SG

D F C

D C

 

D T E

 
 

D T H

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D P E

D D E

D F C A

Sup H

 

D P H

D D H

SGX

D I

D R H

C C S

B E R

Figure 4. Organigramme de la STEE

Source: STEE

45

2.2. Production et distribution de l'électricité

La STEE jouit du monopole de production, de distribution et de l'utilisation de l'énergie électrique au Tchad. L'un de ses objectifs est de fournir de l'électricité sur toute l'étendue du territoire national en tant qu'entreprise d'Etat. Le parc de production d'électricité se compose de 4 centrales :

- La centrale de N'djamena de 22 MW - La centrale de Sarh de 6,2 MW - La centrale de Moundou de 1,7 MW - La centrale d'Abéché de 0,9 MW

2.2.1. Production

L'énergie électrique produite par la STEE est d'origine thermique ; c'est-à-dire qu'elle est produite à partir des groupes dont la capacité totale de production est de 22 MW (pour la centrale de N'djamena). Elle dispose 17 groupes à la centrale de N'djamena dont 11 seulement fonctionnent normalement avec une capacité productive de 12,5 MW, ceci pour diverse raisons (problème de refroidissement, de révisions de certains moteurs et de rechange des pièces dont les commandes parviennent de l'extérieur). Et la nouvelle centrale de Farcha, elle ne dispose que 3 groupes.

En effet, le département production s'occupe de la production qui est par la suite envoyée au niveau du réseau, c'est-à-dire au département de distribution. Et c'est à ce dernier d'organiser la distribution chez la clientèle. Les groupes produisent environ 180000 KWh pendant 24h, et distribuent environ 160000 KWh.

Chaque groupe dispose d'un compteur sur lequel on prélève la production. Les relevés des compteurs se font chaque matin à 7h pour voir la production d'une journée d'un groupe, c'est-à-dire les groupes fonctionnent de 7h à 7h. Après 24 000 heures de travail, un groupe doit être révisé, soit tous les 2 ans en moyenne. Mais comme les groupes ne tournent pas chaque jour et en 24h/24, la révision de ces groupes peuvent s'étaler à

46

3 ans. Exemple : la production des groupes entre 7h du 25/07/10 et 7h du 26/07/10 est de 187 190 KW. Cette production varie en fonction des temps de fonctionnement de ces groupes. La STEE a mis sur place des équipes chargées de relever les compteurs de productions reparties comme suit :

- La 1ère équipe travaille de 6h à 14h - La 2ème équipe de 14h à 22h

- Et la 3ème de 22h à 6h

Il faut noter aussi que chaque groupe a un alternateur qui envoie de l'énergie réactive au niveau des postes de transformation (Abaisseur de tension) avant d'arriver chez les consommateurs. Les groupes PC ont une tension de 5500 volts au primaire et 15000 volts au secondaire, ceux de MBH 10500 volts et les Mitsubishi 400 volts.

Production d'électricité de 1968 à 1977

Productions (KWh)

45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000

0

 
 

1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977

Années

Productions

Source : Département production STEE

Figure 5. Production de l'électricité de 1968 à 1977

La production de l'électricité a connu des périodes d'alternation au début des années 60 et 70. L'année 1968 marque l'année de dislocation de la SEEE (Société Equatoriale d'Energie Electrique) qui rassemblait un certains nombres des pays d'Afrique Equatoriale Française. C'est après cette dislocation que le Tchad se trouve entrain de gérer lui-même la nouvelle

47

nationale créée pour la distribution d'eau et d'électricité. La production était basse à cette année, elle était de 24 132 KWh. Elle a connue une augmentation importante de 1968 à 1973 (figure 5). La production de l'énergie électrique était plus ou moins stable de 1973 à 1975 avant de chuter à partir des années 76 et 77. Cette chute de production peut s'expliquer d'une part par des moments de troubles politiques (coups d'Etat) qu'a connus le pays, et dont le contrôle de sa gestion échappait à l'entreprise et à l'Etat dont il est le premier actionnaire. Et d'autre part le coût de production était très cher à l'entreprise à cause de l'enclavement du pays.

Tableau 9. Production d'électricité (en milliers de KWH) De 2001-2009

Années

Productions (KWh)

2001

89

992

132

2002

101

590

076

2003

82

706

802

2004

78

111

027

2005

111

351

795

2006

106

098

722

2007

153

860

895

2008

145 810

2009

134

016

403

Total

857

873

662

Source : Département production STEE

Nous constatons sur le tableau 9 que la production de la STEE se note en termes de millions de kWh depuis 2001 sauf en 2008 où la production a baissé. En comparaison de la production des années 68 à 77, il y a eu un grand décalage. Les productions annuelles de la STEE ont doublé voire triplé dans certaines années. Ceci est du à la croissance urbaine, plus précisément à la population de la ville de N'djamena. Pendant cette décennie nous constatons quatre années médianes de la production qui traduisent également la demande excessive des ménages en énergie. Ce sont les années 2005, 2006, 2007 et 2009. L'augmentation de productions en ces années peut s'expliquer par celle du niveau de vie des salariés due à l'exploitation du pétrole. Cependant en 2008 l'entreprise a connu une baisse de

production à cause des différents problèmes qu'elle a rencontrés
indirectement. L'année 2008 est marquée par une série de déguerpissements dont beaucoup d'abonnés ont été victimes, et dont les conséquences ont été

48

relevées dans la production de la STEE et sur la baisse de nombre des abonnés.

2.2.2. Distribution de l'électricité

L'énergie électrique comme de l'eau potable est produite et distribuée par la STEE. Comme nous l'avions souligné ci-dessus, la ville de N'djamena est alimentée par une centrale thermique installée au centre ville. La ville de N'djamena est desservie par deux types de réseau : le réseau moyenne tension d'environ 147 km et le réseau basse tension d'environ 368 km11. L'électricité est produite au niveau des groupes, par la suite portée loin par des transformateurs installés à plusieurs endroits de la ville. Ces postes servent d'alternateurs entre les consommateurs et l'usine productrice d'énergie. Elle est distribuée par réseaux aériens sur poteaux (en fer, bois, ou béton) et par réseau souterrain. Le réseau s'appui sur environ 150 postes, la conduite d'électricité est faite grâce aux câbles tendus entre les poteaux.

Pour une ville en pleine croissance, les infrastructures sont insuffisantes pour remédier aux problèmes d'énergie électrique. Ce qui fait que les quartiers desservis en électricité sont localisés au centre ville.

2.3. L'alimentation en gasoil

Les moteurs de la STEE consomment le gasoil pour leur fonctionnement. Un moteur thermique ne peut produire de travail que s'il y a la combinaison de l'air avec le gasoil soumis à la transformation afin de produire la combustion. Cette combustion provoque une montée de pression des gaz et crée la force mécanique qui est très utile à l'exploitation. Il est évident que le rendement du moteur dépend de la qualité de combustion. La formule de la combustion parfaite montre que : pour faire brûler 1g de gasoil il faut 3,52g d'air en respectant cela, on aurait évité la pollution. D'après la centrale, le gasoil livré par la société AL MANNA est de bonne qualité.

11 Données prises auprès du chef de département distribution STEE.

49

2.4. Les handicaps de la STEE

2.4.1. Les problèmes de production et de distributions de l'électricité

La production d'électricité à N'djamena est assurée uniquement par des centrales thermiques d'un temps révolu fonctionnant à base de gasoil exclusivement importé, alors que le pays est producteur de pétrole. Ces centrales implantées, ont une capacité de production en deçà de la demande exprimée par la population. La STEE dispose d'une centrale thermique d'une puissance de 22 MW, constituée de 17 groupes dont 9 seulement fonctionnent sans fournir leur puissance réelle à cause des difficultés que connait la centrale. Par ailleurs de nombreuses pannes affectent la production et certains groupes ne fonctionnent qu'au quart de leur possibilité annuelle. De nombreuses avaries surviennent sur les groupes et rendent l'outil de productions faillible.

Les problèmes que connait actuellement la STEE de N'djamena sont aussi techniques que financiers. Certains groupes manquent de révisions générales, même si elles sont faites c'est seulement partiel (C'est le cas des groupes MBH 1 et 4). Ils doivent être révisés après 6000 h de travail, et déjà à 4000 h, la société doit prévoir la visite des moteurs. Mais compte tenu de problèmes de retard des moyens elle peut dépasser cette tranche. Cette irrégularité de révision est l'une des causes des arrêts des moteurs.

Quant à la distribution de l'énergie, elle est assurée par des équipements qui ne relèvent pas quelquefois des normes. Le manque de contrôle et d'entretien de ces équipements constitue un problème pour la distribution fluide de l'électricité. Ces équipements sont d'autres part non maîtrisés par la société sur le terrain afin d'assurer leur maintenance. Tout cela constitue un véritable problème à la distribution de l'énergie électrique.

2.4.2. Le problème des arriérés

Comme nous l'avons souligné ci haut, les clients de la STEE sont l'Etat, les sociétés et les particuliers. Ceux-ci ont des impacts importants sur

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l'entreprise par leurs impayés. Les arriérés de ces clients pèsent par moment sur le budget de l'entreprise.

Le problème des arriérés des particuliers (ménages) est lié à la conjoncture économique du pays. Les consommateurs n'ayant pas gagné leur salaire de fin de mois, ne sont pas à mesure de régler à temps leur redevance. Les arriérés s'accumulent et une fois le salaire reçu certains n'arrivent plus à payer en une seule tranche.

L'Etat, premier consommateur de la STEE s'engage en faveur de certaines sociétés ou entreprises pour le payement de leur consommation de l'électricité, malheureusement, il n'honore pas toujours son engagement.

Certains particuliers se réclament de l'Etat, ils occupent les logements étatiques (cas des quartiers Djambalbarh et Sabangali par exemple), reçoivent des indemnités pour régler leur facture, mais ils refusent de payer. La STEE se retrouve souvent à environ 300 000 à 6 800 000 F CFA de factures impayées par an12. Ce qui fait que l'entreprise fonctionne sur dette.

2.4.3. Les techniques de localisation et de maintenance

Les techniques de localisation des équipements restent encore archaïques à cause des moyens techniques qui ne sont pas mis en jeux. L'entreprise dispose un bureau d'étude et de cartographie dont les outils utilisés ne facilitent pas la localisation des équipements. En cas de panne sur le réseau, l'agent ou le technicien doit maîtriser l'endroit où s'est produit le drame. Sinon il ne pourra pas retrouver le lieu. Le plan ou la carte du réseau n'est pas géoréférencé, c'est-à-dire obtenu à base des informations géographiques. Les équipements et les clients sont localisés à travers leur adresse comme : arrondissement, quartier, rue, numéro du carré etc.

Dans le cadre de notre étude, nous allons numériser quelques équipements, tels que les postes de transformation et les points de livraison de l'énergie.

12 Information recueillie auprès du chef de facturation de l'électricité

51

Pour la maintenance, la STEE dispose des camions munis des échelles et des matériels tels que les pinces, les câbles électriques, les marteaux et des clés mécaniques pour ne citer que ceux là, qui lui permettent d'assurer la maintenance du réseau. En cas de panne sur le réseau, l'entreprise envoie une équipe de maintenance sur le lieu afin de résoudre le problème. Au moment du besoin, l'entreprise se trouve parfois confronté à la difficulté de moyen de transport, les camions de descente sur le terrain sont insuffisants et ceci devient une cause de retard ou de la lenteur de celle-ci sur le lieu de panne.

En somme, ce chapitre nous a permis de connaître la société distributrice de l'électricité du point de vue historique, organisationnel, financier et technique. Il a permis de relater les différentes difficultés de la société et sa capacité de production et distribution. Comme nous l'avons mentionné, la STEE est une société industrielle d'économie mixte. Malgré les tentatives de privatisation, elle est restée toujours sous la tutelle de l'Etat tchadien.

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CHAPITRE 3. LES MODES D'APPROVISIONNEMENT DES MENAGES EN ENERGIE ELECTRIQUE DANS LE TROISIEME ARRONDISSEMENT DE

N'DJAMENA

Dans la ville de N'djamena, les ménages utilisent plusieurs modes d'approvisionnement en énergie électrique ; nous avons l'énergie distribuée par la STEE, les groupes électrogènes et les panneaux solaires. A côté de ces modes utilisés, nous avons le pétrole lampant utilisé au moyen des lampes tempêtes et les lampes à batterie ou à piles pour des besoins d'éclairage. L'électricité et les groupes électrogènes sont utilisés par les ménages aisés. Ils sont financièrement couteux. La plupart des ménages se rabaissent à l'utilisation de pétrole lampant. Nous allons étudier dans cette partie de notre travail, les différentes sources d'énergie utilisées, leurs modes d'approvisionnement, les processus d'approvisionnement et les difficultés liées à leur accès.

3.1. Le secteur de l'énergie au Tchad

Comme sur l'ensemble du pays, le secteur de l'énergie est faiblement développé. Fortement caractérisée par la consommation des combustibles ligneux (bois de chauffe, charbon de bois) qui représente plus de 90% de la consommation nationale, l'utilisation des énergies conventionnelles (produits pétroliers et électricité) occupe une part marginale dans le bilan énergétique national (à peu près 10%). Quand on parle de l'énergie conventionnelle, il s'agit ici des produits pétroliers utilisés par la population pour produire de l'énergie.

La seule société qui a la charge de produire et de distribuer l'électricité reste encore la STEE (Société Tchadienne d'Eau et d'Electricité) au Tchad. Celle-ci produit et distribue l'électricité exclusivement à partir des centrales diésel consommant du gasoil importé des pays voisins. Les centrales dont la construction date du temps colonial sont actuellement vétustes et ne peuvent fournir le rendement escompté ; ce qui entraîne la chute de puissance dans la capitale. La dépendance de l'extérieur en gasoil et en pièces de rechange fait que le prix du KWh produit par la STEE est le plus cher de la sous région (200 f CFA). Le taux d'accès à l'électricité des

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populations tourne actuellement autour de 1,1%. Le pays n'as pas de réseaux de transport d'électricité interconnecté entre les villes. Outre la capitale N'djamena qui utilise presque 80% de la production d'électricité dans le pays, on ne compte que six (6) autres villes et centres secondaires électrifiés disposant de réseaux de distribution indépendants.

D'après la compagnie française ENERDATA (2005) qui est spécialisé dans les statistiques énergétiques, la part de l'énergie commerciale (6,4) dans la consommation totale d'énergie finale du Tchad est parmi la plus faible d'Afrique : Burkina (9,4%), Nigeria (14,1%), Cameroun (20,2%), Benin (26,5%), Soudan (32,9%), Côte d'Ivoire (36,3%) et Togo (41,2%)13.

3.1.1. L'accès à l'électricité

L'électricité utilisée par seulement 1,1% des ménages au Tchad, varie dans la population de 4,8% en milieu urbain à 0,1 en milieu rural. A N'djamena, seulement 9% des ménages sont branchés. Sur les 84 agglomérations considérées comme villes, seuls 6 disposent d'un réseau d'électricité. Il y a bel et bien une demande pour l'électrification pour l'électricité au Tchad. Cette demande est satisfaite par des sources d'énergie inefficaces comme de petits groupes électrogènes qui souvent parviennent illégalement du Nigeria et des batteries de voiture. Une enquête menée en 1997 auprès de 100 ménages à Dourbali, localité située à quelques kilomètres de N'djamena, a pu trouver 11 groupes et 30 batteries de voiture. Ces sources coûtent très chères aux consommateurs et à l'Etat, parce que l'ensemble des éléments restent primaires et aléatoire avec aucune maitrise de maintenance, moins encore une étude de données dans ce domaine.

3.1.2- L'importance de l'électricité

L'électricité est un facteur important de décollage économique d'un pays. Elle constitue la source d'éclairage, de fonctionnement des appareils électriques, et des productions industrielles. Le développement de l'électricité présente un grand atout pour le développement d'un pays, car sa

13 Direction de l'énergie. FED 2009 : Identification et formulation du projet d'amélioration des infrastructures d'énergie électrique

54

régularité permet d'assurer différentes activités. Le 21e siècle se présente comme un siècle de l'avancée technologique dont l'énergie électrique s'avère nécessaire. Depuis le début du 20ème siècle, la consommation d'énergie a évolué de manière importante. De 1930 à 1972, la consommation totale d'énergie était multipliée par 4,2, alors que celle de l'électricité était multipliée par 19,47.

L'utilisation d'électricité dans le domaine de chauffage et de l'électroménager ne cesse d'augmenter. Au Tchad, celle-ci s'inscrit bien dans la politique de l'Etat pour la lutte contre la dégradation de l'environnement. C'est ainsi que, dans les ménages non connectés à la STEE, l'utilisation des groupes électrogènes pour pallier à cette situation déficitaire est régulière. L'énergie électrique joue un rôle de premier plan dans le développement, mais c'est dans l'industrie qu'elle trouve véritablement sa place.

L'électricité a d'importance dans la médecine. Les hôpitaux utilisent l'énergie électrique pour besoins qui sont entre autres: la conservation durable des médicaments, la ventilation des salles d'opération afin de mettre les malades sous un climat favorable et pour l'alimentation des appareils. Le manque d'électricité peut causer la perte de vie humaine si les mesures ne sont pas prises.

La permanence d'éclairage public peut réduire le taux d'insécurité, les cas de vols et agressions à main armée. Le manque de celui-ci donne libre occasion aux malfaiteurs d'entreprendre leur opération. L'éclairage public permet l'accès à des zones isolées. Dans ce chapitre, nous allons étudier les différents modes utilisés par les ménages pour procurer de l'électricité, ensuite voir les équipements de distribution de l'énergie électrique.

3.2. L'approvisionnement par réseau électrique

3.2.1. Le réseau électrique de la STEE dans le troisième arrondissement

Le 3ème arrondissement est l'une des premières zones d'habitation de la ville de N'djamena, où les occupations d'espace remontent à la période coloniale. Il est caractérisé par une population dense et d'un habitat

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structuré suivant le réseau viaire. L'énergie électrique la plus utilisée est le réseau de la STEE. Il faut noter que le nombre des abonnés s'élève à 3183 dans cet arrondissement (propos d'Abagana, chef de département facturation, 2010). Beaucoup de raisons expliquent la densité du réseau dans cette zone. En plus de la raison de l'ancienneté de l'occupation d'espace, il y a la situation économique qui confère à certains quartiers de la zone une plaque tournante des affaires. C'est le cas des quartiers Kabalaye, Ambassatna et Ardepdjoumbal où on trouve des multiples centres commerciaux regroupant les hôtels, les restaurants, les kiosques de photocopie et les centres multimédias. Sa particularité est aussi qu'il est constitué de quartiers résidentiels, un statut qui lui donne l'avantage d'être permanemment alimenté en électricité. Car la quasi-totalité des postes transformateurs dans cet arrondissement sont situés sur les départs prioritaires de la STEE (Départ 3 et 4), les départs de la ligne présidentielle et des grandes institutions.

3.2.2. Les abonnés de la STEE

La ville de N'djamena a un taux d'accès très faible à l'électricité (12%) et a une centrale dont la capacité n'est pas à la hauteur de tous les ménages. Malgré ce taux, le nombre d'abonnés dans la ville de N'djamena a augmenté cette dernière décennie (2000-2010). Il est aujourd'hui environ à 14000 abonnés.

La STEE a trois (3) catégories de clients qui sont par ordre de grandeur, l'Etat, les sociétés ou entreprises et les consommateurs à usage domestique. Elle les gère selon leur catégorie pour ce qui concerne les grilles tarifaires.

Outre que l'Etat, les sociétés et les industries constituent des gros consommateurs de l'énergie électrique. Les sociétés industrielles utilisent généralement les forces motrices, donc ils absorbent directement l'énergie en moyenne tension (MT). Certaines de ces sociétés ont signé des contrats avec l'Etat pour le paiement de leur facture d'électricité, c'est ce qui pose problème entre ces sociétés et la STEE, parce que l'Etat n'honore pas toujours ses engagements.

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Les consommateurs à usage domestique sont la catégorie la plus souffrante à cause des délestages qu'ils subissent tout le temps, sauf quelques ménages qui habitent les quartiers résidentiels, bénéficiant ainsi de leur statut. Voici le nombre des abonnés de la ville de N'djamena des huit dernières années dans le tableau suivant :

Tableau 10. Nombre des abonnés de 2003 à juin 2010

Année

Nombres

2003

14605

2004

14933

2005

16015

2006

17713

2007

17660

2008

18523

2009

14156

Juin 2010

13025

Source : Direction commerciale de la STEE

Nous avons récapitulé les nombres des abonnés de la STEE dans la ville de N'djamena des huit dernières années (2003 à juin 2010) afin d'analyser les facteurs contribuant à l'évolution de ces abonnés.

Evolution des abonnés de 2003 à juin 2010

0

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

juin-10

4000

2000

20000

Nombres

18000 16000 14000 12000 10000 8000

 
 
 

Nombre des abonnés

 
 

6000

 
 

Source: Département facturation de la STEE

Figure 6. Evolution des abonnés de l'électricité dans la ville de N'djamena de 2003 à juin 2010

La figure 6 présente la courbe d'évolution des abonnés de la STEE de 2003 à juin 2010. D'une manière générale nous constatons que la STEE a

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connu des moments de baisse des abonnés sur cette courbe. Le nombre des abonnés a été réduit entre 2003 et 2004 et à partir de 2009 et juin 2010, alors que l'année 2008 est l'année la plus élevée en nombre d'abonnés. Qu'est ce qui peut expliquer ces variations des abonnés de la STEE au cours de ces années ?

Les années 2003 et 2004 sont des années auxquelles la société a connu des petites troubles liées à son fonctionnement. Elle a subit une tentative de privatisation qui n'a pas abouti, et ceci a joué sur la prestation de la STEE à pouvoir servir sa clientèle. Cette situation s'est rétablie vers les années 2005 à 2008 avec l'exploitation du pétrole qui a fait augmenter le niveau de vie des populations d'une part et la construction de la centrale de Farcha a contribué également à l'amélioration de services de la STEE.

Pour l'année 2009 et mi année 2010, la baisse des abonnés s'explique par les différentes opérations de déguerpissement qu'ont subit la population pour des causes d'utilité publique, ceci a fait perdre à la STEE une partie de ses clients. Les ménages déguerpis vont s'installer à la périphérie de la ville, là où les postes de la STEE n'y sont pas encore implantés. Ou ces ménages se trouvent dans l'insuffisance financière pour se réabonner, parce que leurs nouvelles résidences nécessitent de nouveaux investissements.

3.2.2.1. Le processus d'accès aux abonnements

L'abonnement au réseau fait appel à l'ensemble des conditions fixées par la STEE pour la prestation de ses services et le contrat qui la lie à son client dans le compte de ses droits et devoirs, à savoir la livraison de l'énergie électrique et le payement des factures d'électricité par le client. La connexion d'un nouvel client se fait directement à la société. Aucun branchement via un autre abonné n'est autorisé. Le client est appelé à faire un raccordement direct au réseau en disposant un compteur chez lui.

Pour souscrire un abonnement, le client s'adresse aux services de l'entreprise à travers une demande qu'il précisera ses coordonnées, c'est-à-dire son nom, son lieu de résidence (Carré, quartier, arrondissement, etc.), numéro de téléphone etc. Il doit préciser s'il demande un nouveau

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branchement ou un renforcement d'un ancien branchement. En cas d'un nouveau branchement, sa demande est transférée du service d'abonnement au service d'exploitation et maintenance du réseau. Ce dernier demandera son avis du branchement, s'il veut un branchement à deux ou à quatre fils. Le client choisi le branchement en fonction de l'équipement de son ménage (s'il a des appareils électriques consommant beaucoup d'énergie). Le branchement à deux fils est conseillé aux ménages qui ne disposent pas des grands appareils électriques.

- Par la suite l'entreprise envoie ses agents pour faire le constat du lieu, s'il correspond aux informations fournies par le client.

- L'entreprise établit alors un devis, qui tient compte des équipements nécessaires au branchement (nombre de poteaux, la longueur des câbles, le compteur, etc.). C'est tout cela qui s'évalue en coût d'abonnement au Réseau.

- Le client rempli des fiches de contrat d'abonnement, le liant à la STEE. Et l'entreprise fait lire les conditions de fourniture d'électricité et des branchements au client. Selon l'article 1 du règlement, la société fournit l'énergie aux conditions du cahier des charges à toute personne qui se conforme aux stipulations de la police d'abonnement. Cette dernière est une fiche sur laquelle sont inscrites l'adresse du branchement, adresse client ou mandataire, la nature, la longueur et le calibre du branchement, le numéro, la marque et le type du compteur, et bien d'autres informations complémentaires.

C'est à l'issu de tout ces préalables que le client peut recevoir de l'électricité chez lui. Le coût d'abonnement au réseau dépend de nombre d'équipements, du type d'armement (Basse ou Moyenne Tension) et également de la distance du lieu d'interconnexion avec le voisin le plus proche. Généralement l'abonnement à des usages domestiques se fait par des branchements à deux ou à quatre fils selon la demande d'ampérage.

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3.2.2.2. La facturation de l'énergie électrique

La consommation à usage domestique est la moins importante de toute la clientèle de la STEE. Sa facturation est repartie en quatre tranches :

- 1ère tranche = 30 kWh 83 F CFA le kWh

- 2ème tranche = 60 h x PS 197 F CFA le kWh

- 3ème tranche = 60 h x PS 177 F CFA le kWh

- 4ème tranche = au delà 201 F CFA le kWh

La STEE calcule les factures d'électricité en fonction de la catégorie du client (usage domestique ou usage industriel), de la puissance souscrite (prime fixe mensuelle par kWh), d'une taxe proportionnelle P par kWh, appliquée à la totalité de l'énergie consommée, et des taxes additionnelles pour usage non industriel de l'énergie, portant sur la prime fixe et sur la consommation correspondante à ces usages. Pour usage domestique et éclairage, nous avions trois types de puissance souscrite (P.S) selon les installations des ampérages :

- 5A = PS

- 10A = 2PS - 15A = 3PS

Exemple : pour deux clients disposant 5A et 10 A et qui ont consommé chacun 200 kWh le mois, le calcul sera fait respectivement comme suit :

- Pour 5A :

1ère tranche : 30kWh x 83 F CFA = 2490 F CFA 2ème tranche : 60h x PS x 197 F CFA = 11820 F CFA 3ème tranche : 60h x PS x 177 F CFA = 10620 F CFA 4ème tranche (le reste) : 50h x PS x 201 = 10050 F CFA

Total : 34980 F CFA (Sans frais de

location du compteur et du branchement)

60

- Pour 10A :

1ère tranche : 30kWh x 83 F CFA = 2490 F CFA

2ème tranche : 60h x 2PS x 197 F CFA = 23640 3ème tranche (le reste) : 50h x 177 F CFA = 8850

Total : 34980 F CFA (idem)

Outre ces consommations brutes d'électricité, l'entreprise ajoute le coût de location du compteur et celui de l'entretien du branchement qui sont respectivement à 402 F CFA et 200 F CFA (Département recouvrement).

3.2.3. Les problèmes de délestages et de pirateries de l'énergie électrique

Les délestages que subit la ville de N'djamena sont dus à plusieurs paramètres. Déjà en aval, les groupes que dispose la STEE n'ont pas une capacité à pouvoir fonctionner 24h/24, ceux-ci sont arrêtés de temps en temps pour permettre leur relancement. Les délestages sur le réseau de la STEE sont dus aux surcharges des branchements des clients. Les postes de transformation ont des capacités requises qui leur permettent de supporter un nombre limité de branchements, dépassés, ceux-ci (les transformateurs) se lâchent sous la contrainte. C'est le cas de poste T146 au quartier Ardep-djoumbal à l'Est de l'hippodrome qui est vétuste actuellement à cause de surcharge qu'il a subi. Dans certains cas, la STEE est obligée d'enlever certains départs pour permettre de diminuer la charge.

Certains délestages sont les conséquences de la piraterie. L'Etat a fait grâce à certains de ses hauts cadres en leur livrant gratuitement sur son compte de l`électricité, mais ceux-ci deviennent à leur tour des distributeurs de l'électricité, ils distribuent au voisinage ou utilisent l'électricité à des fins commerciales (fabrication de glace, moulin etc.), tout ceci crée des délestages sur le réseau. Le réseau de piraterie ne sont pas facilement décelables, car

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les câbles sont mis sous terre ou passés sous les toits. Ces clients privilégiés qui sont la plupart des éléments des forces armées nationales ne payent pas leur consommation et n'admettent pas subir le moindre délestage. Selon le Rapport de l'exercice 2003 de la STEE : « ces pressions se traduisent par des agressions, des menaces de mort (...) ».

En cas de délestage liés à une panne sur le réseau, le service laboratoire détecte la ligne sur laquelle il y a la panne, ensuite le département de distribution envoie une section sur le lieu (celle dirigée par le Contrôle-maitre BT) pour la réparation. Cependant si la Société n'est pas saisie du problème de délestage ou de la panne, le client lui-même se rend à la Direction Commerciale afin qu'on puisse l'identifier à travers son adresse au niveau du Compte client. Et ce dernier saisi le service du réseau pour le problème.

3.2.4. Les équipements de production, de transport et de distribution de l'énergie électrique dans la ville de N'djamena

Pour produire, transporter, et distribuer l'énergie électrique, la STEE dispose un certains nombre des infrastructures qui sont réparties dans la ville selon les besoins et la nécessité tout en respectant les normes d'urbanisme. Il faut noter que la STEE dispose en aval des machines à base desquelles elle produit de l'énergie électrique. Pour la distribution, la STEE dispose des lignes moyennes tension (MT) et les lignes basses tension (BT) ; en outre de ces équipements nous avons les postes de transformateur, les IACM (Interrupteurs Aériens à Commandes Mécaniques), les parafoudres et les disjoncteurs hauts de poteaux.

3.2.4.1. Les groupes de production

Ce sont les moteurs que dispose la STEE pour la production de l'électricité. Les groupes que dispose la STEE sont les suivants : G3, MBH2, GHIT1, GMIT2, GMIT3, GMIT7, GMIT8, GMIT9, GMIT10, GMIT11. Actuellement le G3 se présente comme le plus vieux groupe de la centrale (installé vers les années 60). Leur production dépend du temps de

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fonctionnement des groupes. Ils fonctionnent à base du gasoil importé du Cameroun et quelque fois du Nigeria.

Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010

Photo 1. Groupe MBH

Ce groupe MBH ne fonctionne plus par faute de rechange des pièces. Les pièces sont chères et en voie de disparition. Elles sont commandées de l'Allemagne, pays fabricateur de ce moteur. Les groupes MBH sont les plus utilisés au niveau des centrales de la STEE.

3.2.4.2. Les lignes Moyenne Tension (MT)

Les lignes MT sont des lignes d'interconnexion des différents postes transformateurs dans la ville. L'énergie électrique produite au niveau de la centrale est livrée en moyenne tension sur les lignes MT vers les transformateurs qui sont placés selon le nombre d'abonnés. Elles quittent au niveau de la centrale en 7 départs qui vont vers la ville, et chaque départ aboutit à un transformateur. Chaque départ est un système triphasé conduit sur des supports à de très grandes hauteurs. C'est à partir des transformateurs que l'énergie moyenne tension est redistribuée en BT dans les ménages. Dans certains cas les lignes MT peuvent desservir directement les abonnés, si ceux ci utilisent une puissance de 100 kVa. Il faut noter que le réseau MT constitue le squelette même du réseau dans une ville de grande taille comme N'djamena. Comme nous l'avons dit, les lignes MT ont une tension moyenne de 15000 Volt et la longueur brute est environ de 147

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km14. Nous avons deux voies conduisant le réseau MT : les lignes moyennes tension aériennes transportées sur des poteaux en fer, hauts d'environ 15 m (photo 2) et celles souterraines. Les lignes aériennes présentent des inconvénients, car exposées aux intempéries de la nature et dangereux pour des habitations dont les toits sont très bas.

Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010

Photo 2. Ligne Moyenne Tension

Ligne Moyenne Tension avec une petite dérivation en basse tension. C'est une ligne à double encrage. Les poteaux transportant les MT sont traversés de trois câbles, ils sont implantés le long des grands axes ou des boulevards de la ville.

3.2.4.3. Les lignes basses tension (BT)

Les lignes basses tension sont des lignes qui desservent directement les ménages. Elles sont de l'ordre de 400 volts. Les lignes BT sont les plus nombreuses dans la ville de N'djamena, car l'utilisation des MT n'émane que des gros utilisateurs qui sont des grandes sociétés telles que les abattoirs de Farcha, l'aéroport, les éperviers pour ne citer que ceux là. Le réseau BT côtoie également les voies principales et quelques artères des quartiers de la ville. Les lignes basses tension prennent des formes géométriques plus ou

14 Données recueillies auprès du chef de département distribution

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moins régulières dans certains quartiers tels que Djambalbar, Kabalaye et Sabangali dont les rues présentent une forme régulière. Tandis que les quartiers comme Ardep-djoumbal et Ambassatna qui disposent certaines ruelles en zigzag présentent une forme plus ou moins irrégulière des lignes basse tension.

Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010

Photo 3. Ligne basse tension

Le poteau électrique sur la photo 3 est un point de livraison de l'énergie dans trois ménages. C'est une ligne basse tension conduite sur un support en fer.les ménages voisins peuvent utiliser être desservis par un même support.

3.2.4.4. Les postes de transformateur

On en trouve trois sortes : postes cabines maçonnées, postes haut de poteaux et postes en enveloppe métallique (ou préfabriquée). Ces équipements jouent le rôle d'abaisseur de tension. Ils transforment la tension venant de la centrale de 15000 volts en 400 volts (BT), c'est-à-dire en énergie utilisable par les ménages ou des gros consommateurs (les industries et les grandes sociétés). Les transformateurs mesurent le niveau d'électricité et permet de lire la valeur du courant avant de livrer aux consommateurs. Les transformateurs sont des équipements de cellule de protection et d'interrupteur (qui permet la liaison entre les MT). Il y a interconnexion entre les postes par le biais des lignes MT. Les postes que

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dispose la STEE sont des postes qui sont à mesure de desservir en moyenne une superficie de 500m2 (pour les zones denses) à 600m2 (pour des zones moins denses). Ils sont installés le plus souvent au centre des zones desservies. On distingue les postes privés, les postes publics et les postes mixtes. Ces postes jouent le même rôle, leurs différentes appellations dépendent de l'utilisation ou de l'appropriation. Les postes privés sont installés sur demande du client, ils ne desservent parfois uniquement les grandes institutions étatiques ou internationales. C'est le cas des éperviers, l'aéroport, la présidence et certaines ambassades.

Les postes publics, comme son nom l'indique, ils desservent beaucoup de ménages situé dans la zone couverte et ayant bénéficié d'un abonnement. Et les postes mixtes desservent à la fois les gros clients et en même temps les ménages.

a b

Cliché : Nguézoumka V. / juillet 2010

Photo 4. Les postes transformateurs

Les postes de transformation sont installés dans la ville de N'djamena selon la demande qui se fait sentir dans une zone. Les deux types de postes jouent le même rôle, la nuance est que l'un est suspendu au poteau (photo 4a) et l'autre construits dans une cabine (photo 4b).Ils sont installés en fonction de la densité des ménages à desservir et des types d'usage de l'énergie électrique.

66

3.2.4.5. Les poteaux électriques

Ce sont des supports permettant de transporter les lignes aériennes. Il en existe trois types : en fer, en bois et en béton. Selon la direction technique de la STEE, le support réglementaire est le poteau en fer, ceux en béton sont les anciens poteaux en voie de disparition. Les distances entre deux poteaux électriques varient de 40 à 50 m pour les lignes BT et de 100 m pour les MT. Et leurs hauteurs varient entre 10 et 16 m selon la nature du poteau. Ces mesures relèvent des exigences fixées par le Ministère d'aménagement de territoire d'une part et de la Société elle-même d'autre part. Les distances entre les conducteurs doivent être respectés en milieu urbain, si on est près d'un établissement ou d'un lieu public (Marché, les fontaines publiques etc.).

Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010

Photo 5. Poteau en béton

Les câbles d'électricité sont drainés dans les ménages grâce aux différents supports. Comme nous l'avons souligné le poteau électrique recommandé est le support en fer. Les poteaux en béton sont des supports longtemps utilisés. Ils portent les lignes basses tension pour des branchements à quatre fils.

3.2.4.6. Les compteurs d'énergie

Les compteurs d'énergie sont des équipements dont tout consommateur a droit. Les compteurs sont placés dans les ménages ou chez le client quand celui-ci a souscrit l'abonnement. Ils permettent de mesurer

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l'énergie électrique, c'est-à-dire les kWh consommés par le client. Ces compteurs sont munis d'un dispositif les empêchant de tourner à l'envers. Chaque fin de mois le service de relève compteur vient prendre la valeur inscrite sur le compteur, pour, par la suite effectuer des petits calculs en fonction des barèmes de facturation vu précédemment.

Cliché : Nguézoumka V. / juillet 2010

Photo 6. Compteur d'énergie

Sur la photo 6 nous avons un compteur d'énergie installé dans un ménage. C'est un compteur de haute qualité qui n'est pas sollicité par beaucoup de ménages. Le coût d'installation de ce compteur est plus élevé que l'ancien compteur.

3.2.4.7. Les IACM (Interrupteurs Aériens à Commandes Mécanique)

C'est un équipement « placé sur les lignes MT, sur le dernier poteau avant le poste de transformation » (Gondié, 2006). On le place toujours avant un poste pour permettre de sectionner deux départs MT sous forme de dérivation.

3.2.4.8. Les éclateurs

Ils sont nécessaires pour des zones sahéliennes comme la ville de N'djamena, à cause des perturbations atmosphériques qu'on y rencontre. Les éclateurs sont placés sur les postes hauts de poteaux pour protéger les

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transformateurs contre les intempéries dont nous venons de faire mention. Leur appellation éclateur est due au fait qu'ils produisent des étincelles lors du passage d'un éclaire ou d'un grondement de tonnerre possédant une grande puissance pouvant affecter le transformateur et les installations des clients15. C'est un phénomène qui crée une coupure brusque d'électricité de courte durée, ainsi pour permettre aux éclateurs de protéger l'ensemble des équipements se trouvant sur le réseau. Compte tenu des pluies violentes dans la ville de N'djamena, il est important d'installer cet équipement.

3.2.4.9. La Malt (la Mise à la terre)

La mise à la terre est un ensemble de dispositifs constitués de câbles en cuivre, mis dans une fosse d'une profondeur de 0,4 m et d'une largeur d'environ 0,9 m. les Malt sont reliés aux éclateurs ou aux parafoudres. Le câble en cuivre est rattaché à un piquet d'une longueur de 2 m. Elle est importante également pour le bon fonctionnement du réseau.

3.2.4.10. Les parafoudres

Ce n'est rien autre que la forme avancée d'éclateur. Cependant ils se grillent en cas d'une foudre puissante. Comme les éclateurs, il protège le transformateur contre les perturbations atmosphériques. Ils sont importants pour les pays comme le Tchad où les saisons de pluies sont violentes et parsemées des orages ou des tornades. Ils sont reliés à la Terre par un câble Malt.

3.2.4.11. Les disjoncteurs hauts de poteaux

Ce sont des dispositifs permettant de protéger les transformateurs contre les surintensités et les courts-circuits qui peuvent survenir sur le réseau. On les place près des transformateurs hauts de poteau. Les disjoncteurs hauts de poteaux permettent également de régler la charge appelée par les clients sur un poste. Le disjoncteur intervient au moment où le transformateur se trouve exposé à une défaillance, et ceci par une coupure du courant qui est une action nécessaire pour la protection du

15 Gondié H., 2006. Analyse spatiale des équipements de distribution de l'énergie électrique à Ngaoundéré.

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transformateur. C'est pourquoi la puissance du transformateur doit correspondre à celle du disjoncteur.

3.3. Les auto-producteurs de l'énergie électrique

L'appellation "auto-producteur? relève du fait que les moyens d'approvisionnement en ces sources d'énergie ne sont pas liés à une centrale quelconque comme le cas de l'énergie produite par la STEE. Les utilisateurs s'en chargent eux même de la gestion de leur source d'énergie. Dans notre étude, nous avons cité ceux utilisant les groupes électrogènes, les panneaux solaires et autres moyens d'éclairage tels que les lampes à pétrole et à pile.

3.3.1. L'utilisation des groupes électrogènes

Les groupes électrogènes sont l'un des modes d'approvisionnement en énergie électrique moyennement répandus dans la ville de N'djamena. L'utilisation des groupes électrogènes se présente comme une solution intéressante d'électrification indépendante. On peut les appeler les auto-producteurs, parce qu'ils ne dépendent pas d'une centrale quelconque. La plupart des groupes électrogènes utilisés à N'djamena fonctionnent à base de l'essence ou du gasoil. La hausse des prix de ces carburants constitue un handicap important pour les ménages s'alimentant par ce mode. Lors de nos enquêtes de terrains nous avions constaté qu'environ 40% des ménages utilisent ce mode d'approvisionnement en énergie. D'autres ménages utilisent les groupes électrogènes comme mode de substitution à l'énergie électrique de la STEE. Selon certains ménages, ce moyen est plus fiables, parce qu'ils gèrent eux même leur source d'énergie, ils peuvent la couper quand ils veulent en fonction de leur besoin. Or avec la STEE, il arrive des moments où les compteurs tournent à seul sans qu'il y ait de branchements et leur créant ainsi des factures colossales.

Par contre d'autres trouvent que, malgré la fiabilité de l'utilisation des groupes, on en trouve également des inconvénients :

- Difficultés d'entretien, parce que le groupe nécessite de temps en temps de révisions.

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- Les pannes régulières qui causent des interruptions de production de l'électricité.

- Il y a la limitation du temps de fonctionnement journalier, causant ainsi une discontinuité de service pendant la journée.

- Et enfin les carburants qui sont importés hors du pays, rendent son utilisation très chère par moment.

Tableau 11. Ménages utilisant les groupes électrogènes comme moyen de secours à l'énergie électrique de la STEE

Sources d'énergie Quartiers

Groupes
électrogènes

Autres
sources

Total

Ambassatna

21 (12,57%)

9 (5,39%)

30

Kabalaye

24 (14,37%)

10 (5,99%)

34

Sabangali

20 (11,98%)

27 (16,17%)

47

Ardepdjoumbal

33 (19,76%)

23 (13,77%)

56

Total

88 (52,69%)

69 (41,32%)

167

Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010

Sur 167 ménages que nous avons enquêté dans le 3ème arrondissement, 52,69% utilisent les groupes comme moyen de secours à la STEE. Le nombre de ces ménages est élevé au quartier Ardep-djoumbal (19,76%), parce que c'est un quartier moins desservi par le réseau de la STEE. Il ressort de nos enquêtes auprès des ménages que c'est après une à deux semaines que la STEE laisse l'électricité venir dans ce quartier et pour reprendre le même jour. En attendant les ménages utilisent les groupes électrogènes et autres sources telles que les lampes à pétrole et/ou à pile.

Au quartier Sabangali, les ménages utilisent moins des groupes électrogènes, seulement 11,98% sur 167 ménages enquêtés. En cas de coupure, ils cherchent autres moyens que nous avions soulignés précédemment. Tandis qu'aux quartiers Ambassatna et Kabalaye, les modes d'utilisation de l'électricité après coupure de la STEE sont majoritairement les groupes électrogènes (respectivement 12,57% et 14,37%).

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3.3.2. L'utilisation de l'énergie solaire

L'énergie solaire appelée l'énergie « nouvelle et renouvelable » est l'une des sources d'énergie utilisé par les ménages à N'djamena dont le mode d'approvisionnement est le panneau solaire. Elle est appelée énergie « nouvelle et renouvelable », à cause de sa source intarissable. Les énergéticiens ont commencé par s'intéresser à ces formes d'énergie depuis la crise pétrolière de 1973 pour pallier au manque d'énergie. De nombreuses techniques dites « nouvelle » font appel à la transformation énergétique du rayonnement solaire.

Le rayonnement solaire est un rayonnement électromagnétique compris dans une bande de longueur d'onde variant de 0,22 à 10 u. Il se décompose comme suit :

- 52% dans la bande électromagnétique

- 40% dans le visible : 0,4 u< L< 0,7 u

- 8% dans la bande des ultraviolets : L<0,4u

L : longueur de l'onde électromagnétique.

3.3.2.1. Le processus d'approvisionnement en énergie solaire

Il existe deux manières d'utilisation de l'énergie provenant du soleil : recueillir sa chaleur (héliothermique) et/ou transformer sa lumière en électricité (photovoltaïque). Les appareils solaires thermiques utilisent des capteurs, allant des panneaux plats posés sur les toits aux antennes paraboliques, aux pyramides des rayons solaires utilisés dans les centrales solaires pour absorber la lumière du soleil et produire de la chaleur16.

Les appareils solaires peuvent être utilisés simplement pour chauffer ou refroidir, mais ils sont également appropriés pour la pasteurisation de l'eau ou la cuisine. La lumière du soleil concentrée chauffe l'eau pour produire de la vapeur utilisée pour alimenter une turbine qui est connecté à un générateur. Le système comprend généralement au moins une lampe et

16 Boussoumbaye L., Lartoloum F., 1997. Les énergies nouvelles et renouvelables au service du développement. Diplôme d'ingénieur des travaux, Université de N'djamena.

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une prise pour alimenter d'autres appareils électriques tels que la radio, le téléviseur, ou la chaleur du téléphone cellulaire.

3.3.2.2. La conversion photovoltaïque

La conversion photovoltaïque sert à transformer le rayonnement solaire en énergie électrique continue. Elle a été découverte et a connu ses applications dans l'espace vers les années 50. Les premières utilisations terrestres datent des années 1970.

Les systèmes photovoltaïques (PV) solaire utilisent des cellules solaires, reliées entre elles en " modules" (panneaux solaires), pour transformer la lumière en électricité. Cela peut être des petites cellules qui peuvent faire fonctionner la calculatrice à d'immense centrale solaire utilisant des milliers de panneaux solaires. Plus de 90 % des systèmes photovoltaïques sont à base de matériaux en silicium17. Les systèmes PV qui sont connectés au réseau électrique comprennent un dispositif appelé onduleur qui sert à transformer le courant électrique continu (CC) produit par des panneaux solaires en courant électrique alternative utilisé sur le réseau.

Pendant nos enquêtes, nous avons constaté que 28,7% de ménages utilisent cette ressource énergétique, pourtant moins cher. Ce n'est pas l'utilisation qui en fait problème, mais plutôt l'accessibilité à son équipement. Les panneaux solaires sont utilisés le plus dans le domaine de l'éclairage public, souvent suspendu au dessus des poteaux électriques et panneaux de signalisation. Certains ménages n'en disposent pas, pas parce qu'ils leur manque de moyens financier, mais plutôt par manque de sensibilisation de son utilisation, car la politique de cette source d'énergie n'est pas tellement développée au Tchad.

17 Boussoumbaye L., Lartoloum F., 1997. Les énergies nouvelles et renouvelables au service du développement. Diplôme d'ingénieur des travaux, Université de N'djamena.

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3.3.2.3. Les autres sources d'énergie utilisées en besoin d'éclairage 3.3.2.3.1. Les lampes tempêtes et les lampes à pile

La lampe tempête ou lampe à pétrole et les lampes à pile sont l'un des moyens d'éclairage utilisés par des ménages moyens au Tchad. L'énergie utilisée pour cet équipement est le pétrole lampant (Photo 7a), les piles servent de source d'énergie pour les lampes à pile (photo 7b). Ces lampes sont utilisées pendant longtemps dans la ville de N'djamena.

Les ménages utilisent de plus en plus les lampes à batterie ou à pile pour leur éclairage depuis environ deux ans (2008-2009), ceci à cause de la montée des prix du pétrole face à la crise énergétique au Tchad, et précisément dans la ville de N'djamena. Cette crise se récent aussi bien dans les ménages du 3ème arrondissement. Celles-ci proviennent en grande partie du Nigeria, par des grands commerçants ou par ceux qui exercent dans l'informel. On les trouve au marché en plusieurs formes : rectangles, circulaires, triangles et à la forme de lampe tempête (photo 7b).

Certains quartiers tels qu'Ardep-djoumbal et Ambassatna sont des quartiers habités par des ménages dont le niveau de vie est très bas, ne permettant pas de se connecter au réseau de la STEE. Leur source d'éclairage demeure les lampes tempêtes et celles fonctionnant à base des piles. L'utilisation des lampes à pétrole est plus couteuse que celle à pile, à cause du prix du pétrole qui ne cesse de "grimper" sur le marché. D'après nos enquêtes, un ménage moyen, disposant environ 5 chambres dépense environ 5000 FCFA par mois pour le pétrole. Tandis qu'un ménage de même taille et disposant le même nombre de chambre ne dépense qu'environ 2500 FCFA, voire moins pendant le mois. Parce que 1 litre de pétrole coûte 600 FCFA, or les petites piles utilisées dans les lampes coûtent 50 FCFA l'unité. Ces lampes à pile prennent généralement 2 à 3 piles pour une durée d'une semaine.

74

a b :

Cliché : Nguézoumka V. / juillet 2010

Photo 7. Les lampes utilisées pour l'éclairage.

Sur la photo a, nous avons la lampe tempête dont la source d'énergie est le pétrole lampant et la photo b est une lampe à pile qui a la même forme que la lampe tempête. Les deux catégories de lampes sont utilisés pour l'éclairage à N'djamena. La paroi de la première est fabriquée en fer et le second est en matière plastique.

Pour clore cette partie, l'accès à l'énergie électrique dans la ville de N'djamena et particulièrement dans le troisième arrondissement présente d'énorme difficulté à cause du coût d'accès élevé, et du délestage que connait la société de distribution. Le niveau de vie étant bas, tous les ménages n'ont pas accès facile à l'électricité produite par la STEE, ce qui explique l'utilisation d'autres moyens d'approvisionnement, quand bien même ceux-ci paraissent archaïques.

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CHAPITRE 4. CONFIGURATION SPATIALE DES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN ENERGIE ELECTRIQUE ET DES TRANSFORMATEURS

L'étude que nous menons sur l'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'djamena nous amène à faire une étude spatiale du phénomène, donc de l'analyse spatiale. Et le Système d'Information Géographique a été également utile pour la localisation des informations. Il est donc important d'avoir une vue générale sur ce que c'est l'analyse spatiale.

4.1. Qu'est ce que l'analyse spatiale ?

L'analyse spatiale est une étude formalisée de la configuration et des propriétés de l'espace géographique tel qu'il est produit et vécu par les sociétés humaines. L'espace est au centre de l'étude de rapport entre l'homme et son milieu. L'espace est considéré comme le support de l'organisation des activités humaines. L'analyse spatiale met en évidence des structures et des formes d'organisation spatiale récurrentes. Elle met en évidence également les trames urbaines hiérarchisées, les modèles centre-périphérie, les champs d'interaction de type gravitaire, les divers types de réseaux.

Ce concept intéresse plusieurs disciplines, notamment les sciences sociales, les sciences de l'environnement et les sciences appliquées. Elles l'utilisent selon leurs objectifs et dans leurs méthodes propres.

L'analyse spatiale a plusieurs problématiques à savoir : distance et localisation (concentration spatiale, accessibilité, réseau, hiérarchies), distance et flux (interaction spatiale, diffusion spatiale, barrière ...), distance et similarité (auto corrélation spatiale, régionalisation, discontinuité...). Dans le cas de notre étude, la distribution de l'énergie électrique se présente en réseau hiérarchisé, quittant de la centrale (en moyenne tension) vers les ménages en passant par les postes de transformation. De même pour l'énergie domestique, le réseau de distribution est plus ou moins organisé. Les détaillants s'approvisionne auprès des grossistes et les ménages

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s'approvisionnent à leur tour auprès des détaillants. On se trouve en présence des interactions et des corrélations entre les acteurs dans l'espace. C'est pourquoi Jean Palinck (1985) affirme qu'il y a 5 principes qui orientent l'analyse spatiale : « interdépendance spatiale asymétrie des relations, causalités situées dans d'autres espaces, différenciations des interactions ex-post et ex-ante et bi dimensionnalité des espaces contenants ». Qu'il s'agisse de phénomènes de production, de consommation ou d'investissement, les influences spatiales sont nombreuses. Tout phénomène peut être formulé en un modèle spatial. En théorie spatiale, l'on a découvert depuis longtemps qu'une matrice des ?distances? n'est pas forcement symétrique. Il existe par exemple une hiérarchie dans les comportements d'achat ou au niveau des points de livraison des sources d'énergie. Ce qui veut dire que les probabilités spatiales d'achat d'un bien localisé par des personnes ne sont pas les même.

Des phénomènes économiques localisés dans un espace donné doivent être souvent expliqués par des facteurs causals localisés dans d'autres espaces.

Notre étude porte sur deux types de configurations : linéaire et ponctuelle. Le réseau électrique est un élément linéaire que nous avions pris en compte dans notre analyse, sa distribution et sa répartition dans l'espace.

« La méthode de statistique spatiale exploratoire fondée sur la distance entre les points » citée par Zaninetti J.M est important dans cette étude. Cette statistique permet de dire si les localisations pures observées sont plutôt agrégées, plutôt répartis ou si elles se conforment à un processus ponctuel stationnaire.

4.2. Le rôle du SIG dans la gestion des équipements de distribution de l'énergie électrique

Dans le chapitre 2 consacré aux généralités sur la STEE, nous avions relevé quelques difficultés et insuffisance que rencontre l'entreprise dans la gestion de ces infrastructures et de sa clientèle. En commençant par la

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gestion des équipements, la société ne dispose pas une base de données numérique géo référencée qui lui permet de localiser les équipements électriques. Les plans du réseau sont faits sur des supports papier calque, sur lesquelles les équipements sont localisés sans précision. Ces techniques de localisation ne facilitent pas la gestion des équipements de distribution et la maîtrise des positions des abonnés. Les SIG ont été un moyen pour beaucoup des entreprises pour la création des bases de données géo référencées, ils le seront également pour la STEE.

4.2.1. Comment monter un SIG des équipements de distribution de l'énergie électrique ?

Dans cette partie du travail, nous nous sommes servis des travaux de Baska (2006) et Gondié (2006) effectués dans le cadre de leur mémoire de maîtrise sur l'AES-SONEL. Le premier a montré comment le géo référencement des équipements peut-il être rentable pour la Société AES-SONEL dans une ville comme Maroua, et le second a fait une étude analytique de distribution des équipements électriques de l'AES-SONEL dans la ville de Ngaoundéré.

Il faut d'abord noter que le montage d'un SIG est un procédé qui nécessite d'avance la maîtrise de l'outil informatique et de l'utilisation du GPS. Il faut également au préalable disposer un fond de carte ou une image satellitaire qui doit servir comme base de données numérique.

La première étape consiste à établir un inventaire des équipements et de leur situation pour servir des orientations. Une fois cet inventaire établit, il faut se rendre sur le terrain pour la collecte de données, avec une fiche sur laquelle on doit noter les coordonnées des poteaux électriques. Les caractéristiques de chaque poteau qui dessert les ménages sont notées, c'est-à-dire les types des lignes, les types de support, le nom du quartier et les noms des abonnés si possible. Les autres équipements sont également renseignés selon leurs caractéristiques pour permettre de constituer la base de données géo référencées.

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Cependant dans notre cas d'étude, nous avons pris les coordonnées de quelques branchements qui desservent les ménages au quartier Kabalaye et de quelques postes répartis dans le troisième arrondissement. Nous avons levé 71 branchements électriques dans ce quartier avec leurs coordonnées (XY), le numéro d'identification, les types de lignes, et les types de support.

Après cette phase, les données sont extraites à base des logiciels d'application tels que Mapsource ou WDGPS. Le téléchargement des données du GPS à l'ordinateur s'est fait par la connexion d'un câble approprié. Nous avons par la suite copié et collé ces données dans une feuille Excel pour vérification des informations à compléter avant de les transférer vers un logiciel SIG et de cartographie. Le logiciel qui nous a servi dans notre travail ici est le Map info 8.0.

Voici résumé en quelques lignes les étapes de projection des données GPS sur la carte dans le Map info 8.0. Il faut :

- Ouvrir le logiciel Map info 8.0

- Choisir la feuille sur laquelle les données sont classées, cocher la case représentant les titres au dessus de la barre des données, dérouler et choisir autre, une boite de dialogue s'affiche et vous changez A1 en A2, valider pour que les données apparaissent.

- Projeter les points en déroulant le menu table, choisir crée point, choisir le symbole devant servir à représenter les points, et la couleur.

- Spécifier le type de projection qui est WGS84, validé et les points apparaissent sur la carte, sachant que celle-ci est d'avance calée. C'est ainsi qu'on peut observer les points représentant les équipements de la STEE sur la carte.

4.2.2. L'avantage du géo référencement des équipements de distribution de l'énergie électrique

Les SIG présentent des avantages non négligeables dans la gestion des équipements d'une société comme la STEE. Une base de données géo référencées donne des informations nécessaires sur l'ensemble des équipements du réseau. Dans une base de données entièrement renseignée,

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nous avons affecté les informations sur les équipements de distribution, leur caractéristique, leur position géographique, les types de lignes, leur longueur, les quartiers etc. C'est grâce à ces données que nous avions réalisée les cartes de répartition spatiale des modes d'approvisionnement en énergie et des postes de transformation de l'énergie électrique.

L'un des avantages des SIG est que les requêtes peuvent être faites facilement sur les informations recueillies sur le terrain sans gaspillages matériels. En cas d'extension du réseau, la société peut modifier simplement ces données numériques, alors qu'actuellement elle dispose des plans du réseau sur les formats A0 qui sont encombrants et dont la modification nécessitera de gaspillages matériels et prendra du temps.

Nous avons expliqué dans le paragraphe précédant que chaque poteau électrique qui dessert un ou deux ménages est renseigné par le nom du client, sa position géographique, son quartier et bien d'autres caractéristiques qui permet à l'entreprise de le localiser en cas de pannes ou de problème qui survient sur la ligne de celui-ci. Si tous les clients sont localisés, n'importe quel agent de maintenance de la STEE, connaissant ou non le terrain peut intervenir sans difficulté pour régler une panne.

Les postes transformateurs sont aussi géo référencés et renseignés selon leurs puissances et les quartiers d'implantations. Ceci facilite les travaux de maintenance et de suivi du réseau.

4.3. Configuration spatiale des modes d'approvisionnement en énergie électrique

Il s'agit ici d'analyser spatialement les différents modes d'approvisionnement en énergie électrique, la configuration spatiale des lignes basses tension et la répartition des postes transformateurs dans le 3ème arrondissement. Comme nous l'avons défini dans notre concept, les modes d'approvisionnement désignent ici les moyens d'accès à l'énergie électrique. Nous en avons recensé trois : utilisation du réseau électrique de la STEE, utilisation des groupes électrogènes et l'utilisation des panneaux solaires.

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4.3.1. Levés GPS des points de livraison de l'énergie électrique du quartier Kabalaye

Ce travail a porté sur les points de livraison de l'énergie électrique dans les ménages du quartier Kabalaye et ceci grâce à l'outil de spatialisation qu'on appelle GPS (Global Positionning System). C'est un système de repérage global et de très bonne précision dont les études préliminaires ont été faites de près de 10 ans par les américains. Il résulte du projet Navigation Satellite Timing And Raching (NAVSTAR) engagé par les américains dans les années 60 pour consolider leur système de défense18. C'est un système de localisation par satellite permettant de repérer les points n'importe où sur le globe terrestre.

Dans le cadre de notre travail, nous appliquons ce système aux équipements de distribution de l'électricité de la STEE. Dans le temps, le GPS était utilisé comme moyen de guerre par les américains, pour localiser l'emplacement des ennemis et de leur itinéraire. Aujourd'hui, l'humanité a compris l'utilisation pour le développement.

Nous avons obtenu ces levés à l'aide du GPS (Garmin GPSmap 76Cx), configuré au préalable en degrés décimaux. Pour obtenir les coordonnées de ces installations, nous attendons que le GPS localise au moins quatre satellites, pour permettre de réduire la marge d'erreur. Une fois les signaux repérés sur le moniteur du GPS, on s'approche de l'équipement tout en tenant horizontalement le GPS à une hauteur de 1 m ou 1,5 m et dès cet instant on peut enregistrer les coordonnées. Nous avons pris ces données en deux dimensions, c'est-à-dire en longitude et latitude, ceci pour connaitre la position exacte des poteaux sur lesquels les câbles quittent pour alimenter les ménages. Par défaut du logiciel WDGPS pour le téléchargement des données, nous les avons saisies directement dans le tableur Excel. Ces coordonnées sont dans le tableau 15 en titre d'illustration.

18 Tchotsoua M., 2007. Introduction aux systèmes d'information Géographique pour la gestion de l'environnement : notions fondamentales, outils, méthodes et application logicielles Map Info 8.5

81

4.3.2. Répartition des modes d'approvisionnement en énergie électrique du quartier Kabalaye

Pour analyser la répartition spatiale des modes d'approvisionnement en énergie, nous avions procédé à l'enquête de terrain par questionnaire et en même temps aux enquêtes par collecte des données GPS de ces modes. Comme nous l'avons souligné ci haut nos enquêtes nous ont permis de relever trois principaux modes d'approvisionnement en énergie électrique dans la ville de N'djamena : le réseau électrique de la STEE, les groupes électrogènes et les panneaux solaires.

Nos moyens ne nous ont pas permis d'effectuer cette enquête pour toute la zone d'étude. Cependant nous avons choisi le quartier Kabalaye parce que c'est un quartier situé au centre de la ville dont la composition de la population nous permettra de comprendre l'aspect du problème. Le quartier kabalaye est alimenté par le T103, poste non loin de la centrale téléphonique de Ridina. Il est un quartier moyennement peuplé du troisième arrondissement. Sur les 100 levés GPS que nous avons fait dans cette zone, nous avons enregistré 71 ménages utilisant le réseau électrique de la STEE, 21 ménages qui utilisent les groupes électrogènes et 8 ménages pour les panneaux solaires.

82

Source : Enquêtes de terrain

Figure 7. Répartition spatiale des modes d'approvisionnement en énergie électrique au quartier Kabalaye

De façon générale, sur les 100 ménages enregistré dans notre base de données GPS, 71% de ménages sont effectivement connectés directement au réseau de distribution électrique de la STEE, 21% préfèrent utilisés les groupes électrogènes et 8% disposent des panneaux solaires.

Si nous faisons la lecture de la carte de répartition spatiale des modes d'approvisionnement en énergie électrique, nous constatons que les ménages utilisant l'énergie électrique de la STEE sont répartis de façon globale dans

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tout le quartier malgré quelques disparités spatiales. Le réseau est moins dense au Nord de kabalaye à cause des infrastructures qui occupent cet espace. On y trouve les infrastructures telles que l'école catholique (( Centre Emmanuel », librairie (( la Source », l'Eglise (( Centre Emmanuel et bien d'autres logements sociaux. Ces infrastructures occupent des grands espaces, donnant ainsi une figure d'une zone moins dense par le réseau.

Les logements utilisant les groupes électrogènes comme moyen d'approvisionnement en énergie sont localisés majoritairement au centre sud du quartier, c'est un secteur constitué de plusieurs couches sociales et nationalités (les camerounais, centrafricains et les tchadiens). Les ménages aux abords des voies principales sont les plus connectés au réseau électrique, ceci est dû à l'avantage de leur position. Cela nous amène à nous interroger, est ce la situation d'un ménage peut-elle constituer un obstacle pour son accès à l'énergie électrique? Selon l'avis de certains ménages, comme lors de l'abonnement au réseau le devis des équipements revient à la charge du client, plus une personne est éloignée du dernier branchement, plus il lui est difficile de se connecter. C'est l`une des raisons qui poussent la plupart des ménages à utiliser les groupes électrogènes.

Nous signalons que les branchements que nous avions relevés les coordonnées sur le terrain sont des branchements formels, il est nullement autorisé à faire des branchements informels. S'il en existe, ce sont des cas des fraudes que nous ne pouvons déceler, parce que ce sont des branchements faits souvent en accord ou non avec ceux des branchements formels. Les opérateurs de ces branchements enterrent les câbles soit dans le sol, ou les font passer sous les toits, ou encore les font passer entre les murs des maisons. Et c'est ce qui est difficile à déceler.

En bleu sur la carte, ce sont les ménages qui utilisent les panneaux solaires. Ils sont moins nombreux. Les panneaux solaires sont également l'un des modes d'approvisionnement en énergie dans la ville de N'djamena. Sur les 100 levés que nous avons obtenus pour analyser la répartition des modes d'approvisionnement en énergie électrique, 8% de ces levés sont ceux

84

qui utilisent les panneaux solaires. Ces derniers sont l'un des moyens les plus efficaces d'alimentation en énergie, sans dégrader l'environnement.

Nous pouvons conclure que, malgré le coût élevé d'électricité ou d'abonnement au réseau, beaucoup de ménages sont connecté au réseau de la STEE au quartier kabalaye. Cependant il n'est pas question d'avoir un fil électrique drainé dans la maison, mais un courant qui doit le traverser permanemment. Les groupes électrogènes semblent être également l'un des moyens les plus utilisés par la population dans ce quartier. Dans la partie suivante, nous allons analyser la répartition des transformateurs dans le troisième arrondissement et du réseau Moyenne tension.

Tableau 12. Répartition des modes d'approvisionnement en énergie électrique

Modes d'approvisionnement Quartiers

Réseau
STEE

Groupes
électrogènes

Panneaux
solaires

Autres
source

s

Total

Ambassatna

11

10

2

7

30

Kabalaye

15

9

2

8

34

Sabangali

17

15

5

10

47

Ardep-djoumbal

9

24

3

20

56

Total

52

58

12

45

167

Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010

Source : Enquête de terrain/ juillet 2010

Figure 8. Les modes d'approvisionnement en énergie électrique dans le troisième arrondissement

85

Le tableau 12 et la figure 8 présentent les différents modes d'approvisionnement en énergie électrique dans les quartiers enquêtés de notre zone d'étude. Il ressort de ce tableau qu'il y a 52 ménages sur 167 que nous avons enquêtés sont connectés au réseau électrique de la STEE, 58 utilisent les groupes électrogènes, 2 ont les panneaux solaires et 7 utilisent d'autres moyens.

Dans les quatre quartiers tirés comme échantillon, nous avions rencontré plus de ménages connectés à STEE à Sabangali (17) et kabalaye (15) qu'à Ardep-doumbal (9) et Ambassatna (11). Mais de manière générale, la population s'intéresse aux groupes électrogènes (58) qu'à la STEE (52) et aux panneaux solaires (12). Les deux derniers moyens sont moins utilisés à cause de la cherté du coût d'acquisition des équipements. Sur ce tableau la colonne autres sources est élevée (45), parce que les ménages dont le niveau de vie est bas utilisent les sources d'énergie telles que le pétrole lampant et les batteries pour l'éclairage et le fonctionnement des postes récepteurs.

4.4. Répartition spatiale des postes transformateurs et le réseau MT dans le 3ème arrondissement

4.4.1. Levés GPS des postes transformateurs

La deuxième phase des levés a concerné les postes de transformation de l'énergie dans le troisième arrondissement. Pour réaliser ces levés, la STEE a mis à notre disposition un de ses agents, avec qui nous avons effectué les déplacements sur chaque poste desservant les quartiers du 3ème arrondissement, et ceci grâce à un moyen roulant. Nous avons recensé 34 postes. Ces données ont été obtenues par la même procédure, en utilisant le GPS Garmin 76Cx ayant la configuration comme précédemment (degrés décimaux) ; le GPS est une constellation de 21 satellites, plus trois autres de secours. Après avoir pris les coordonnées X Y, nous mentionnons les numéros des postes (numéro correspondant à ceux de la société), leurs puissances et les quartiers où ils sont installés. Tout ceci nous a permis de renseigner notre base de données numérique.

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Cette étude de distribution spatiale des postes nous a été possible grâce aux Systèmes d'Information Géographique (SIG), aux techniques de cartographie assistée par ordinateur et à la base de données de la STEE sur la situation des postes (Annexe 8).

L'observation globale de cette carte (figure 9) nous fait ressortir en premier lieu les différentes catégories des postes (postes publics, postes privés et les postes mixte). De manière générale ils sont répartis de façon disparate. On observe des zones de dense concentration des postes transformateurs, des zones moyennes et des quartiers où on ne relève aucun poste (quartier kabalaye).

Les quartiers qui concentrent le plus des postes sont les quartiers Djambalbar, Gardolé, et Sabangali. Selon nos enquêtes de terrain qui nous a permis de réaliser cette carte. Le quartier Djambalbar est desservi par 9 postes transformateurs, dont 4 privés, 3 publics et 2 mixtes. Si le nombre des postes privés est élevé c'est à cause du statut de ce quartier. Ces postes privés sont situés vers la Présidence de la République, le palais du gouvernement et les résidences des chefs d'Etat Major. Les postes publics desservent les services publics qui gravitent dans la zone présidentielle.

Le quartier Gardolé dispose de 11 postes transformateurs, dont 7 privés, et 4 publics. Cette concentration des postes est due au fait qu'on y trouve beaucoup des services administratifs (Hôtel de ville, Hôpital Général de Référence, l'ambassade USA, Ministère des Relations Extérieures et de l'Intégration Africaine etc.).

Quant au quartier Sabangali, il est alimenté par 7 postes, dont 1 poste privé (à l'intérieur du Lycée technique commercial), 5 postes publics et 1 mixte.

Les quartiers Ambassatna et Kabalaye sont desservis par des mêmes postes qui sont situés hors du troisième arrondissement, à savoir les T103 et T131. Sinon sur la carte on ne relève aucun poste au quartier Kabalaye, cette situation serait due à la faiblesse de la superficie de ce quartier d'une part et de manque d'espace aménageables pour l'installation des postes

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d'autre part. Ambassatna est desservi également par le poste T25 (au marché central) et le T51 (en face de l'ambassade des USA).

Au quartier Ardep-djoumbal, les postes sont localisés plus au sud, ceci à cause du nombre des infrastructures concentrées dans cette partie du quartier. Ces infrastructures sont entre autres l'Université de N'djamena, le Centre de Formation et de Développement (CEFOD), les lycées Félix Eboué et Technique industrielles, l'ENAM, l'Institut Supérieure des Sciences de l'Education etc. il n'ya qu'un seul poste au Nord, c'est le T81.

L'absence des postes transformateurs dans la partie Nord du quartier s'explique d'une part par le faible taux des ménages connectés au réseau électrique, parce que le niveau de vie de population est faible. Cela s'observe à travers le type d'habitat et des types d'activité qu'on y rencontre (vente des boissons traditionnelles alcoolisées, des petits commerces aux bords des ruelles etc.). Il ya également le problème d'aménagement qui se pose dans ce quartier, les ruelles traversent les îlots de manière anarchique (sans respect des règles d'urbanisme) et les canalisations mal faites. Tout ceci peut influencer la répartition des postes dans cette zone. Puisque les postes sont installés en fonction des nombres des abonnés.

Source : Enquêtes de terrains GPS et base de données STEE Réalisation : Nguézoumka V./juillet 2010

Figure 9. Répartition spatiale des postes transformateurs dans le 3ème arrondissement de la ville de N'djamena

89

Les transformateurs sont répartis dans la ville selon le nombre des abonnés. Chaque transformateur de l'énergie électrique a un nombre requis d'abonnés en fonction de sa puissance. Si nous observons la carte de spatialisation des postes dans le troisième arrondissement, on constate qu'il y a des quartiers qui possèdent plus de transformateurs que d'autres, il y a d'autres encore qui n'en disposent même pas mais qu'on y trouve des abonnés (cas de Kabalaye). D'une part il faut noter que l'implantation des équipements de distribution de l'énergie électrique n'obéit pas à une règle d'équitable du point de vue spatiale. C'est-à-dire implanter ces installations selon le centre de gravité de la zone desservie ou du quartier desservi. L'implantation des postes n'est pas en fonction des découpages administratifs. Un poste installé dans un quartier peut desservir deux ou trois quartiers à la fois. C'est le cas de T31 qui se trouve au quartier Sabangali et qui dessert en même temps les ménages du quartier Kabalaye. Les T103 et T131 sont situés dans le 5ème arrondissement, mais qui desservent les ménages dans le 3ème arrondissement.

DEPART 3

LEGENDE

CENTRALE

Source : Direction Technique d'électricité/2010 Réseau MT 15 KV

Figure 10. Schéma unifilaire du réseau MT dans le troisième arrondissement.

91

Les quartiers du troisième arrondissement sont desservis majoritairement par des postes situés sur le départ 3. Sur les 147 postes que compte la ville de N'djamena, 4 sont vétustes et 39 desservent le troisième arrondissement. Certains de ces transformateurs sont situés sur le départ 4, c'est le cas de T114, T67, T73, T136, T33, T119, T98, T113 pour ne citer que ceux là. Ces postes de transformation constituent les noeuds d'interconnexion entre les lignes MT.

Sur ce schéma nous avons le départ 3, situé au niveau de la centrale qui envoie l'énergie vers les transformateurs en une tension élevée variant entre 5500 KV et 15000 KV, qui sont par la suite abaissée par les alternateurs pour être distribué aux consommateurs.

4.4.2. Répartition des modes d'approvisionnement en énergie électrique : Etude de distribution des semis des points.

Nous avons utilisé la méthode de distribution des semis des points dans un espace géographique. Cette méthode relève de la statistique spatiale exploratoire inductive qui permet de connaitre la densité du semis des phénomènes localisés ou sa répartition de façon globale. D'après Zaninetti (2005), cette méthode offre au chercheur un outil d'aide à la décision pour répondre à la question fondamentale qui est celle de savoir si un semis est concentré, aléatoire ou répartie régulièrement. Un semi de points est le point le plus représentatif possible de l'ensemble des localisations autour duquel les autres points peuvent graviter.

Sachant que notre espace d'étude est le troisième arrondissement de la ville de N'djamena et que les modes d'approvisionnement sont localisés en longitude et en latitude, ces données nous ont permis d'effectuer des calculs pour connaitre la répartition de ces points. Nous avons appliqué cette méthode également pour les postes transformateurs.

Il faut retenir que, pour déterminer le centre de gravité d'un semi de n points, nous avons procédé au calcul de la somme arithmétique des coordonnées (xi et yi) de l'ensemble des N points considérés, divisé par le

92

nombre de points disponibles dans le semi. Les coordonnées du point moyen est Xg et Yg. La formule se présente comme suit :

1 1

Xg= et Yg=

N?xi N?yi

Comme les levés des points de livraison de l'énergie électrique n'ont été faits que dans un seul quartier, nous avons au total 71 points. Et la somme des coordonnées en x est 1048,85093 et la somme de y est 859,327442.

1 1

Xg= = 15,77254 et Yg= =12,10320

71 (1048,85093) 71 (1211313,2)

Donc G (15,77254 ; 12,10320) est le centre de gravité des poteaux électriques sur lesquels sont connectés directement les ménages.

Pour les transformateurs, la somme des coordonnées en x est 496,64351 et la somme y est 399,44349.

1 1

Xg= = 15,049803 et Yg= = 12,104348

33 (496,64351) 33 (399,44349)

Donc le centre de gravité G des postes a pour coordonnées G (15,049803 ; 12,104348).

4.4.3. Facteurs influant la répartition spatiale des équipements de l'énergie électrique

4.4.3.1. Facteur lié à la densité humaine

Plusieurs phénomènes influencent la répartition spatiale des équipements de distribution de l'énergie électrique dans la ville de N'djamena, et plus précisément dans le 3ème arrondissement parmi lesquels la densité humaine. Ce dernier étant le noyau ancien de la ville regorge une population fortement dense. C'est le cas des quartiers Sabangali et Ardepdjoumbal où on rencontre des vieilles habitations. La forte densité humaine, dit forte densité de construction. Elle constitue un obstacle pour

93

l'implantation des poteaux électriques. Dans le quartier Ardep-djoumbal, on observe une forte concentration des Hommes vers le Nord mais avec les lignes électriques moins dense, ce qui veut dire qu'il y a donc problème d'espace qui se pose.

En outre, les maisons en matériaux dérisoires ne donnent pas de garantie sur la durabilité des installations. Le faible revenu des populations est d'autre part l'un des facteurs qui limite le taux d'accès à l'énergie électrique, par conséquent on a à faire à des zones de faible densité du réseau. On observe cette situation dans la plupart des quartiers populaires de la ville de N'djamena. Les modes d'accès aux sources d'éclairage dans ces quartiers sont pour la plupart les lampes tempêtes et ceux moyennement aisés utilisent les groupes électrogènes. Cette situation traduit le niveau de vie des populations dans ces quartiers.

Par contre, aux quartiers Sabangali et Ambassatna, la densité de la population a contribué positivement à la STEE. Les lignes basses tension sont denses dans ces quartiers, parce que le nombre des abonnés est élevé.

4.4.3.2. Facteur lié à l'aménagement urbain

L'aménagement des espaces urbains décrit la configuration spatiale du réseau, parce les lignes électriques suivent la forme d'aménagement des quartiers. C'est le cas de la voirie urbaine qui donne une forme géométrique au réseau électrique, car les équipements sont implantés aux bords des rues. La largeur de certaines rues du quartier Ardep-djoumbal et Ambassatna ne facilite pas l'implantation des équipements de distribution de l'énergie électrique. Les poteaux électriques sont installés presque sur les rues (surtout les rues non bitumées), et ceci crée certains accidents de circulation. Cette responsabilité est partagé, car d'une part cela relève de manque de précaution des agents de la STEE lors de l'installation des équipements, d'autre part cela relève de la mauvaise conduite de certains usagers de la route.

Dans certains cas, la forme des îlots influence la distribution de l'énergie électrique, du fait que certains logements sont enclavés dans les

94

îlots et ne communiquent à la grande voie que par des ruelles. Ils sont ainsi éloignés des lignes électriques.

On peut conclure ici que l'urbanisation est un facteur important pour l'installation des équipements. Une urbanisation planifiée, c'est-à-dire une ville construite à partir d'un plan donne une configuration spatiale à la répartition des lignes électriques. Il faut noter que le bon découpage des rues est un facteur important pour l'implantation des équipements de l'énergie électrique. De même une urbanisation non planifiée, c'est-à-dire les constructions anarchiques des habitats constituent un obstacle à l'implantation des équipements de l'énergie électrique.

Source : Adaptée de Nguézoumka V. / juillet 2010

Figure 11. Quelques formes décrivant les lignes basses tension dans le 3ème arrondissement.

Nous présentons ici les différentes formes que décrivent les lignes basses tension dans les quartiers du troisième arrondissement. La forme N°1 représente le réseau BT du quartier Ambassatna. Ce réseau a une forme entrelacée semblant à une toile d'araignée. Le réseau suit la configuration spatiale des voies de communication de ce quartier. Nous rencontrons des lignes droites et parallèles qui traduisent les formes de ces voies et celles qui

95

sont perpendiculaires formant des carrés et des rectangles. Au nord du quartier le réseau ne respecte presque pas les formes géométriques à cause de l'état des rues qui existent dans ce secteur.

Le second graphe est celui du quartier Ardep-doumbal, il représente les grandes lignes qui desservent ce quartier en électricité. De manière générale, ce réseau a une forme d'aménagement en damier, même si nous n'avons pas ressortis les lignes secondaires qui suivent les artères du sous quartier. Le grand carré est le bloc du quartier qui abrite les institutions administratives (Université, CEFOD, CDU, Lycées...).

Et enfin le graphe 3 est celui du quartier Sabangali avec une forme de réseau suivant la configuration spatiale du réseau viaire. Au sud ouest de ce quartier, les lignes électriques sont concentrées et structurées aussi en un plan damier à cause des formes des rues et de nombres d'abonnés qu'on trouve dans ce secteur. C'est la partie populaire du quartier Sabangali. Tandis que vers l'est, le réseau est épars et renferme des lignes discontinues par endroit, ceci à cause de la faible densité humaine et des occupations des espaces par des édifices publics (Lycée Technique commerciales, Radio ONRTV, Bibliothèque CCU etc.)

4.5. Analyse des problèmes liés à l'approvisionnement en énergie électrique.

Le contexte de pauvreté global, de mauvaise gouvernance, d'instabilité politique et de faible niveau d'éducation auxquels le pays est confronté ne favorisent pas un développement suffisant de capacité nationale. Par ailleurs le très faible taux d'accès de la population à l'électricité (moins de 3% de la population) est un frein considérable au développement économique de tous les secteurs du pays. Les raisons à ce sous équipement et à ce sous développement en énergie électrique sont multiples. Cependant nous retenons quelques principales raisons qui justifient le problème:

- Il y a le coût prohibitif de production de l'électricité de la STEE au moyen de gasoil.

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- Enormes pertes (techniques et non techniques) du réseau de distribution d'électricité (environ 32%). Les pertes techniques étant des pertes naturelles en raison de la conception même du système de distribution et les pertes non techniques étant les pertes dues aux branchements illégaux et aux manipulations illégales des compteurs par les clients.

- Manque de capacité fondamentale de la STEE à planifier, gérer et maintenir efficacement le patrimoine de production et de distribution d'électricité de la ville.

- Nombre de factures impayées, y compris par des gros clients privilégiés et par des corps de l'Etat (culture d'impunité).

Par ailleurs le contexte général de la pauvreté et de la mauvaise gouvernance fait que la plupart des ministères techniques sont caractérisés par de fortes rotations du personnel et une forte démotivation les conduisant à assumer très mal leur rôle19. Face à tous ces aspects, comment les ménages pourront avoir accès à l'énergie électrique à des prix raisonnables ?

4.5.1. Situation socio-économique de la population face au coût élevé d'abonnement au réseau et à l'utilisation d'électricité

Le coût d'électricité est fixé sans tenir compte de la situation économique et financière de la population, car il est fixé par la hiérarchie étatique. Les tarifs sont fixés selon une péréquation nationale, en suivant le niveau de développement du pays dont le seul objectif est l'équilibre des comptes. Le Tchad, comme bon nombre des pays africains, traverse des situations de déséquilibre économique à cause des troubles socio-économiques de cette dernière décennie. En outre on note le manque véritable de politique en matière de subvention de tarif d'électricité. Certains ménages se trouvent à la fin du mois avec une facture d'électricité au delà de leur budget, sachant qu'il y a encore d'autres besoins nécessitant des dépenses.

19 Direction de l'énergie. FED 2009 : Identification et formulation du projet d'amélioration des infrastructures d'énergie électrique

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4.6. Impact du réseau électrique de la STEE sur la vie de la population 4.6.1. Dans les ménages

L'impact de la STEE sur la vie des populations n'est pas négligeable. Lors de nos enquêtes, nous avions recensé quelques doléances. Dans le 3e arrondissement où nous avons mené nos enquêtes, bon nombre de ménages est connecté à la STEE, mais moins d'entre eux ont régulièrement de l'électricité. Théoriquement, la STEE n'a pas établis un calendrier de distribution, mais dans la réalité la distribution d'électricité se fait de manière partielle et temporaire. Ce qui fait qu'il y a des ménages qui n'ont que l'électricité une ou deux fois par semaine ; il y en a aussi ceux qui n'en ont qu'une seule fois dans le mois (Enquêtes de terrain). Les coupures d'électricité les obligent à faire recours à d'autres sources d'éclairage. Cette alternance des sources d'éclairage peut avoir d'impact sur la vision, car les lampes n'ont pas la même luminescence. Ceci sous entend que les ménages doivent prévoir les sources de substitution ou de secours pour pallier au problème de coupure d'électricité.

Le prix de l'électricité est un autre problème dans les ménages. La fluctuation des prix d'électricité ou les paiements de redevances augmente le coût de vie dans certains ménages. Selon nos enquêtes, les consommations mensuelles d'un ménage moyen (5 personnes) varient en moyenne entre 20000 à 40000 f CFA en électricité. Ce sont des consommations qui ne sont pas à la portée de tous les ménages. Ces derniers sont appelés à prévoir tout cela dans leur budget de peur que la société vienne couper le branchement.

Du point de vue de l'utilisation ménagère, en cas de coupure, les consommateurs sont obligés d'arrêtés leurs activités ménagères au moment de coupures et ne les reprendre qu'au moment où l'électricité revient. Ceci implique qu'il faut souvent se conformer aux caprices de la STEE. Les conséquences sont entre autre : la pourriture des aliments par l'arrêt des réfrigérateurs, la chaleur intense, et l'impossibilité de faire fonctionner les

98

appareils électriques d'où l'impossibilité de suivre les informations radiodiffusées ou télévisées.

Toutes ces conséquences que nous venons d'énumérer limitent la liberté des ménages et les faisant entrer en conflit perpétuel avec la STEE.

4.6.2. Au sein des entreprises

L'électricité est un élément de base pour le développement des activités des petites entreprises artisanales ou commerciales comme les studios de photographie, les ateliers de soudure ou de couture, les bars dancings, les boulangeries, les moulins à mil, les menuiseries, etc.

Les coupures intempestives de la STEE ralentissent les activités économiques dans la ville de N'djamena, plus précisément dans le troisième arrondissement où nous avions mené l'enquête. Les conséquences sont nombreuses :

Pour un restaurant ou une alimentation par exemple, la coupure d'électricité entraine la pourriture du stock d'aliments dans les réfrigérateurs et la décongélation des bières. Si les bières ne sont pas fraîches, les clients s'en vont ailleurs et cela est un manque pour cette entreprise. C'est la même chose pour les abattoirs, ils ont du mal à conserver au frais les viandes et si jamais celles-ci n'ont pas été toutes vendues, cela constitue une perte.

Les boulangeries sont obligées de faire recours à d'autres sources d'énergie pour la fabrication de leur produit. Certaines utilisent les groupes électrogènes en cas de coupures d'électricité et d'autres utilisent le bois de chauffe pour une fabrication semi-traditionnelle des pains.

Les cybers café limitent leurs heures de travail à cause de l'irrégularité de l'offre énergétique. Ils disposent souvent d'autres sources d'alimentation qui sont les groupes électrogènes. Avec la cherté des carburants que consomment ces sources d'alimentation, le prix de navigation à l'internet varie de 1000 à 1500 f CFA l'heure, l'impression noir sur blanc est de 250 f

99

CFA la page, en couleur 500 f CFA et la photocopie varie entre 25 et 50 f CFA la page.

Lors de nos enquêtes, un atelier de soudure métallique estime que le délestage d'une journée peut entraîner un manque d'environ 100 000 à 200 000 f CFA et environ 15000 à 20 000 francs pendant l'heure.

L'électricité constitue même le facteur premier de localisation de ces activités à N'djamena. Ainsi on retrouve la plupart de ces entreprises et lieux de distraction (salles de cinéma, bars, etc.) dans les quartiers centraux où s'installent la majorité des commerces et les différentes catégories d'artisans. Donc l'électricité influence énormément la répartition des activités économiques dans une ville comme N'djamena.

Au vue de tout ce que nous venons de présenter, il est à saisir que les équipements de distribution de l'énergie électrique sont mal répartis et insuffisants pour satisfaire tous les besoins des ménages. Cette répartition a été obtenue grâce aux levés GPS et à leur représentation cartographique. Il nous ait donné aussi de constater que l'aménagement de certains secteurs du troisième arrondissement influence sur la répartition des équipements. les entreprises utilisant l'électricité ne sont pas épargnées du coût, car leurs chiffres d'affaire en dépendent.

100

CHAPITRE 5. L'APPROSIONNEMENT DES MENAGES EN ENERGIE

DOMESTIQUE

Les principaux combustibles de cuisine qu'on trouve dans la ville de N'djamena sont : le bois de chauffe, le gaz butane et le pétrole lampant. Ce sont des combustibles utilisés pour le chauffage et la cuisson des aliments. D'une manière générale, le bois est le combustible le plus employé par les ménages dans la ville de N'djamena, ceci à cause de la facilité d'accès (au marché ou dans les points de vente) d'une part et d'autre part à cause de l'interdiction de fabrication du charbon de bois par le gouvernement. L'utilisation du charbon de bois par les ménages est quasi inexistante. Quant aux gaz butane et le pétrole lampant, ils sont utilisés le plus par des fonctionnaires aisés et des gros commerçants.

5.1. Le processus d'approvisionnement en bois-énergie

Le bois de chauffe est vendu à travers la ville, aux marchés, dans les points de stockage et aux devantures des maisons. Le charbon de bois est vendu dans les quartiers riverains du fleuve Chari. Le processus d'approvisionnement des ménages en combustibles ligneux est organisé de manière suivante :

Les grossistes se sont installés en des lieux fixes à travers la ville, et alimentent les détaillants. Il s'agit des grossistes qui sont affiliés souvent aux commerçants transporteurs de bois, qui leur livrent en gros. Ces grossistes sont eux-mêmes quelque fois propriétaires des camions transportant le bois. C'est ainsi qu'est organisé cette filière.

Il faut ajouter à ces revendeurs, les tacherons qui reconditionnent le bois en petit détail ou en fagot ou encore en tas. Ceux-ci alimentent les ménagères dont les revenus ne peuvent leur permettre d'acheter en gros. Dans les sous quartiers, les revendeurs sillonnent au bord des charrettes ou en « pousse-pousse » pour revendre les fagots aux ménagères. Ils vendent leur charge aux ménagères en se promenant dans les rues de la ville. Il

101

existe également des revendeurs qui vendent le bois sur la place du marché (photo 8) comme nous l'avons dit.

Cliché : Nguézoumka/juillet 2010

Photo 8. Bois de chauffe en vente au marché central de N'djamena

La vente de bois de chauffe est pratiquée dans tous les marchés de la ville de N'djamena. Au marché central, les femmes sont celles qui pratiquent le plus cette activité. Les tas vendus varient entre 250 F CFA et 500 F CFA (photo 8).

Tableau 13. Processus d'approvisionnement en bois de chauffe

Processus d'approvisionnement Quartiers

En gros

En détail

Total

Amabassatna

16

14

30

Kabalaye

11

23

34

Sabangali

36

11

47

Ardep-djoumbal

15

41

56

Total

78

89

167

Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010

Parlant des processus d'approvisionnement en bois de chauffe, nous avons recensé 78 ménages qui s'approvisionnent en gros et 89 en détail. Le processus d'approvisionnement en bois de chauffe dépend des moyens que dispose chaque ménage. Si nous observons le tableau 17, c'est dans les quartiers comme kabalaye et Ardep-djoumbal que les ménages s'approvisionnent plus en détail (Kabalaye : 23 et Ardep-djoumbal : 41) qu'en

102

gros (Kabalaye : 11 et Ardep-djoumbal : 15). Ces données révèlent la situation socio-économique des populations de ces quartiers. D'après nos sondages, certains ménages qui s'approvisionnent en détail le fond par souci de gestion du combustible. Parce qu'ils disent s'il achète en gros, ils se trouvent entrain de gaspiller plus de combustible. Tandis que les grossistes, trouvent que leur méthode est la meilleure, parce qu'il faut stocker le bois à la maison pour se libérer une fois, afin de s'occuper d'autres besoins.

5.1.1. Le bassin d'approvisionnement de N'djamena en bois de chauffe

Les filières d'approvisionnement en bois et charbon de bois sont multiples et variées, réalisées par un grand nombre d'opérateurs indépendants qui participent aux activités de coupe/collecte, de transport, entreposage, commerce de gros et commerce de détail. Le réseau de distribution compte environ 1000 points de vente à travers la ville dont 3 dans le 3ème arrondissement.

La zone délimitée comme bassin d'approvisionnement de N'djamena en bois-énergie s'étendaient sur environ 7,5 Millions d'hectare et comprenait 33 cantons repartis sur quatre départements (Mayo Boney, Dababa, Baguirmi et Hadjer El Hamis)20. Cependant le nombre de ces localités est réduit depuis la mesure prise par le gouvernement du Tchad sur l'interdiction de coupe de bois vert et la fabrication du charbon de bois. Une grande partie du bois de feu consommé à N'djamena est aujourd'hui transportée d'une distance supérieure à 100 km.

Quatre cantons fournissent plus de la moitié du bois consommé à N'djamena : Fitri, Dourbali, Bougoumene, Karal et Mai Ache. En outre ces cantons, nous avons les localités comme Massakory, Mani, Massaguet, Afrouk, Massenya, Deredia, Mogroum, El-Fass, Moito pour ne citer que ceux là.

20 AEDE, 2001. Projet Energie Domestique. Manuel d'exécution. Version 1

103

Tableau 14. Sondage des ménages à propos d'utilisation du bois de chauffe

Ménages enquêtés Raisons

Nombre de ménages

Pourcentages (%)

Habitude traditionnelles

97

58,1

Moindre risque

16

9,5

Accès facile

33

19,8

Manque de moyens

21

12,6

Total

167

100

Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010

Plusieurs raisons ont été avancées par les ménages sur l'utilisation de bois de chauffe. Nous constatons que 97 ménages sur 167 utilisent le bois de chauffe par habitude traditionnelle. Selon ces ménages le bois est un combustible utilisé depuis les villages, et que c'est difficile d'abandonner son utilisation. D'autres l'utilisent parce que l'accès est facile (33), les cas de pénurie des bois de chauffe sont moins fréquents. Tandis que certains ménages utilisent le bois par manque de moyens (21), ils abandonneraient le bois de chauffe si le gaz était à leur portée. Et d'autres encore préfèrent le bois pour protéger leurs enfants, ils trouvent que le bois présente moins de risque pour leur progéniture. Donc diverses raisons poussent les ménages à utiliser le bois malgré la subvention du gaz par le gouvernement.

5.1.2. Le transport de bois de chauffe

Le transport de bois est une activité pratiquée par des producteurs spécialisés, les commerçants, les chauffeurs, etc. Il est plus pratiqué pendant la saison sèche qu'en saison de pluie, à cause de mauvais état des routes qui mènent vers les lieux d'approvisionnement.

Les producteurs spécialisés sont généralement des paysans qui, voyant l'intérêt de cette activité, s'organisent pour faciliter la tâche aux commerçants transporteurs de bois en leur fournissant de bois tout au long des voies. Ceci réduit également la distance à parcourir. D'autres par contre, sont recrutés par des commerçants transporteurs pour la coupe de bois moyennant de rémunération.

104

Les commerçants transporteurs sont ceux disposant les moyens de transport (Camion), qui parcourent de grandes distances pour chercher le bois de feu.

En outre de ces commerçants, il existe des petits commerçants qui effectuent parallèlement le transport à l'aide des charrettes. Les distances parcourues par ces derniers ne sont pas grandes comme celles parcourues par les grands commerçants. Ils se ravitaillent à une distance raisonnable.

Une autre catégorie de transporteurs sont des chauffeurs des minis bus Hiace qui ramassent les passagers ou des marchandises vers les zones rurales et de retour, ils s'approvisionnent en cours de chemin en bois de chauffe pour venir vendre en ville.

Hormis ces catégories des transporteurs qu'on vient d'énumérer, il existe des particuliers qui, pendant les weekends se rendent vers les lieux d'approvisionnement et achètent le bois de chauffe. Ils transportent généralement des quantités moins importantes.

Un autre réseau d'approvisionnement de N'djamena en Bois de chauffe est celui de transport par pirogue. Ce réseau de transport a connu une baisse dans la ville depuis la mesure prise par l'Etat, mais il en existe en dehors de la ville.

Producteurs agriculteurs ou Producteurs spécialisés

 

Autres producteurs

(particuliers)

 
 
 

Semi Grossistes

Artisans

Grossistes

Petits détaillants

Transporteurs

Ménagères

Gros utilisateurs

105

Source : Association Bois de Feu, Paris, 1986

Figure 12. Graphique d'approvisionnement de la ville en combustible.

Le graphique ci-dessus montre le schéma d'approvisionnement des villes en bois énergie. Il est organisé comme de manière suivante : nous avons les itinéraires de production, qui vont des producteurs-agriculteurs ou des producteurs spécialisés installés dans les forêts aux ménagères et gros utilisateurs. Les transporteurs assurent les liaisons entre les régions sources ou productrices et les lieux de consommation. Dans le cas de notre étude, ce sont les camions gros porteurs qui jouent ce rôle. Ils assurent la liaison

106

entre les zones productrices de bois et la ville de N'djamena. Les grossistes distribuent par la suite le bois à travers la ville. Et c'est auprès de ceux-ci que s'approvisionnent les semis grossistes, les artisans, les détaillants et même les ménages. Cette organisation se présente de manière hiérarchique dans le système d'approvisionnement en bois de chauffe. Les gros utilisateurs s'approvisionnent soit chez les transporteurs ou chez les autres producteurs.

5.1.3. Le processus d'approvisionnement en charbon de bois

Face à la crise liée aux sources d'énergie domestique, le charbon de bois est devenu une denrée rare et quasi inexistant dans la ville de N'djamena. Le coût d'utilisation de ce combustible est devenu de plus en plus élevé, ainsi que celui de ses équipements (Ganoun ou foyer amélioré).

Comme nous l'avons souligné ci-haut, la filière d'approvisionnement en charbon de bois est devenue problématique suite à l'interdiction de sa fabrication. Le charbon de bois est introduit de manière frauduleuse via le fleuve Chari, en provenance de Kousseri (au Cameroun) et s'achemine de la même façon chez les commerçants. Les pêcheurs se reconvertissent en même temps en des commerçants de charbon de bois quand il le faut. Cette activité leur permet d'augmenter leur revenu. Partant de notre constat, nous avons recensé deux portes d'entrée du charbon de bois dans la ville de N'djamena : les quartiers Sabangali et Farcha qui sont chacun respectivement riverains du fleuve Chari et Logone.

Malgré qu'il est moins utilisé dans la ville, le charbon de bois est vendu en gros et en détail. Il est vendu en gros à 15000 FCFA le sac et en détail entre 250 à 500 FCFA le tas (Photo 10). Il n'est vendu beaucoup plus au marché et parfois discrètement aux quartiers. Dans le troisième arrondissement, les points de vente de ce combustible se situent au marché central et au marché Dombolo (à l'Est de l'hippodrome). Au marché, la vente se fait seulement en détail sur des assiettes ou des petits étalages. Les grossistes n'ont pas leur point de vente officiel, ils entassent à domicile et les font sortir frauduleusement sur le marché de peur que les agents des eaux

107

et forêts les prennent. Toute ménagère qui vient s'approvisionner, apporte avec lui des emballages pour y mettre. Le charbon de bois est utilisé soit pour des petits besoins tels que le repassage des habits et préparation des aliments légers. L'entrée de ce combustible se fait la nuit à des heures tardives ou au petit matin.

Cependant, il faut noter que le charbon de bois ne vient pas seulement du Cameroun, il existe d'autres voies d'entrer dont même les autorités ne maitrise pas. Certains agents des eaux et forêts sont quelquefois aussi complices de ces commerçants du charbon de bois, ils les font introduire en échange de quelques sommes d'argent.

Cliché : Nguézoumka/2010

Photo 9.Charbon de bois en vente au Marché Central de N'djamena

Pour le charbon, il est vendu le plus dans les marchés, car ses activités sont ralenties dans les quartiers de la ville depuis la mesure d'interdiction de fabrication de charbon de bois par le gouvernement. Le tas sur la photo est vendu à 250 f FCA.

5.2. Approvisionnement en Gaz butane

L'utilisation de gaz butane en bouteille est de plus en plus entrée dans

les habitudes ménagères cette dernière décennie. Sa consommation s'est accrue grâce à la baisse des prix des équipements et celui de recharge

108

subventionnés par l'Etat à travers le PNG. D'après les données d'enquête de l'AEDE, la consommation globale du gaz populaire a augmenté de 63% en 2002. Elle a triplé de 1999 à 2001, atteignant une consommation annuelle de 209 tonnes en 2001. Presque 1500 ménages se sont équipés en réchaud à gaz et 1200 en 200121.

Aujourd'hui, le parc de réchaud à gaz est estimé à quelques milliers. Le réchaud à gaz est apprécié par les ménages à cause de ses multiples avantages en cuisson.

Dans l'avenir une quantité de 320 tonnes de gaz butane équivalant à 16 citernes pourrait être livrée chaque mois, à partir du Nigeria et du Cameroun. La société AL Mahari et le gouvernement du Tchad viennent de signer un protocole d'accord à cet effet.

5.2.1. Substitution des combustibles ligneux par le gaz butane

Le gouvernement, à travers le Ministère de l'Environnement et des Ressources Halieutiques mène depuis quelques années sa politique de lutte contre la désertification. C'est ce qui a aboutit à la mesure d'interdiction de coupe de bois vert et la fabrication du charbon de bois.

La vulgarisation de « Ladaye gaz »22 se présente comme la meilleure solution pour pallier à cette situation. Le gaz est plus rentable que les combustibles traditionnels. C'est ainsi que l'Etat agit à travers la Direction de l'Energie par le PNG en subventionnant le prix des équipements par un système de péréquation sur les autres produits pétroliers.

Tableau 15. Rendement des types de combustible

Combustible

MJ/kg

Rendement de

l'équipement

Bois de chauffe

15

15%

Charbon de bois

29

20%

Gaz butane

45

45%

Source : AEDE, 2001

21 PREDAS, 2004. Etablissement de fiches normatives d'information du secteur des énergies domestiques au Tchad.

22 « Ladaye gaz » : nom de réchaud à gaz en arabe local au Tchad.

109

Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010

Photo 10. Réchaud à gaz

5.2.1.1. Comparaison de consommations des combustibles

Pour comprendre les préférences des ménages en combustibles de cuisine, nous avons mené un sondage qui nous a amené aux résultats dans le tableau ci-dessous.

Tableau 16. Sources d'énergie domestique utilisée par les ménages dans le 3ème arrondissement.

Source d'énergie

Quartiers

Bois de chauffe

Charbon de bois

Gaz butane

Mixte

Autres sources

Total

Ambassatna

7

5

6

10

2

30

Kabalaye

9

1

12

6

6

34

Sabangali

15

3

12

12

5

47

Ardep-djoumbal

19

0

6

16

15

56

Total

50

9

36

44

28

167

Source : enquête de terrain/juillet 2010

Le tableau 16 présente les principaux combustibles utilisés par les ménages dans la ville de N'djamena. Nos enquêtes de terrain nous révèlent que 50 ménages sur 167 ont pour combustible principal le bois de chauffe, 9 utilisent le charbon de bois, 36 le gaz butane, 44 utilisent le bois de chauffe alterné du gaz butane, et 28 utilisent autres combustibles. Partant de ce tableau, nous constatons que les combustibles les plus utilisés par les

110

ménages sont le bois de chauffe (50) et le gaz butane (36). Et aussi 44 ménages utilisent les deux combustibles à la fois, c'est-à-dire qu'ils disposent les deux sources d'énergie et ils les utilisent selon les besoins.

Le charbon de bois n'est pas important, avec 9 ménages seulement qui utilisent sur 167 que nous avons enquêtés. Ce nombre ne peut nous étonner, parce que nous savons que des mesures ont été prises sur la filière d'approvisionnement en charbon dans la ville de N'djamena depuis fin d'année 2008. Lors de nos enquêtes, il existe des quartiers qui n'utilisent même pas ce combustible (Ardep-djoumbal).

Aux quartiers Kabalaye et Sabangali, le combustible préféré des ménages est le gaz butane. Mais si nous revenons sur le bois de chauffe, il est plus utilisé à Ardep-djoumbal (19), c'est un quartier populaire où on trouve beaucoup des activités génératrices de revenus telles que le petit commerce des gâteaux, des patates et la fabrication des boissons traditionnelles alcoolisées (Bili et argué)23.

Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010

Figure 13. Les combustibles utilisés par les ménages dans le 3ème arrondissement.

Sur cette figure (13), nous constatons que le bois de chauffe est le plus utilisé, ensuite on observe la proportion des ménages qui utilisent en même temps le bois et le gaz est élevé dans la ville, et ceux utilisant le gaz butane

23 Bili et Argué : boisson locale alcoolisée

111

qui sont légèrement nombreux. La barre indiquant le nombre des ménages utilisant le charbon est très bas à cause des raisons que nous avions énumérées ci haut. Toute la situation d'approvisionnement en énergie domestique se résume ainsi dans la ville de N'djamena.

5.2.1.2. Subvention de gaz butane par le PNG

Après l'arrêt de la subvention du « Programme Régional Gaz » en fin décembre 1993, la commercialisation du gaz a connu une régression. Il a fallu attendre Août 2000 pour que le gouvernement mette en place une nouvelle structure dénommé « Programme National Gaz » pour rendre le prix du gaz accessible.

Initié par le gouvernement tchadien, le PNG subventionne le prix des équipements et d'achat du gaz. Ce programme est mis en place pour promouvoir l'utilisation du gaz butane au détriment des combustibles ligneux dont la fabrication cause des problèmes environnementaux. La promotion se fait en deux étapes :

- La première consiste à assurer la disponibilité du combustible en facilitant l'importation par les opérateurs économiques et la création du réseau de distribution. Ces opérateurs sont toutes des sociétés pétrolières qui ont la capacité de stocker le gaz. Au Tchad, ils en existent quatre (4) : deux sociétés nationales et deux sociétés étrangères. Il s'agit de :

Total Marketing (Française) : elle est une société internationale, spécialisée dans l'importation et la vente des produits pétroliers. Elle est la société qui importe et commercialise à plus de 70% des équipements de gaz de 3, 6 et 12kg au Tchad. Elle dispose une citerne de stockage fixe de 32 tonnes, un centre d'emplissage de bouteille de 6kg à 50kg (situé à Farcha), deux camions citernes (21 tonnes et 9,5 tonnes) et un centre de ré-épreuve des bouteilles.

Société de Produits Pétroliers (Nationale) : société de distribution des produits pétroliers avec une capacité de stockage de 2759 m3 de produits blancs (Jet Ai, super, gasoil et 32 tonnes de gaz butane). Elle possède un

réseau de distribution, 3 stations services à N'djamena et un capital de 500 000 000 f CFA24.

Gaz Compagnie (Nationale) : elle est une société nationale spécialisée uniquement dans les importations et les ventes du gaz butane. Elle regroupe quelques hommes d'affaires faisant dans import-export.

Oilybia (Libyenne) : Société libyenne installée après le départ de la société Tamoil vers les années 2004-2005. Elle exerce plus dans les importations des carburants.

- la seconde porte sur l'accessibilité. L'Etat veille sur le prix des gaz pour qu'il soit accessible à tous les ménages ou du moins par la majorité des ménages. La subvention est de 66% du prix d'achat (selon le coordonnateur du PNG). La bouteille de 6 kg est en réalité vendue à 29500 f (Réchaud à gaz) et 6000 f pour le chargement du gaz, cependant l'équipement est subventionné à 10000 f et le chargement à 4400 f. Actuellement le gaz et l'équipement sont vendus respectivement à 2300 f et 19500 f. Si ces prix varient, c'est à cause des pénuries fréquentes qui sont dues soit à la lenteur de la commande par les sociétés ou encore par la supériorité de la demande.

Quant à la bouteille de 3 kg, le prix subventionné est de 1300 f sur le prix réel qui est de 3350 f. La subvention du gaz ne concerne que les bouteilles de 6 kg et de 3 kg.

112

24 Informations recueillies sur l'agenda 2010

113

Source: PNG, 2010

Figure 14. Evolution de la consommation du gaz population subventionné (3 à 6 kg).

Cet histogramme présente l'évolution de la consommation de gaz butane de 2007 à 2009 et en prévision de 2010. D'après le coordonnateur du PNG, les bouteilles gaz de 3 kg et 6 kg sont subventionnées par le gouvernement, ce qui explique sa forte consommation. La consommation de cette catégorie de bouteilles, double chaque année.

Sur la figure 18, nous avons la courbe décrivant les importations du gaz butane par la société Total-Marketing 2009. Elle a importé le gaz sur les périodes de l'année malgré quelques baisses observées ça et là. Le mois de décembre se présente comme le mois le plus élevé des importations du service Total en 2009. Cette augmentation s'explique par la politique de l'Etat en cette période en subventionnant 13000 équipements de gaz à très bas prix, ce qui a amené bon nombre de ménages à s'équiper. Une autre raison, c'est que le mois de décembre est une période de fête dont la consommation des ménages en tout produit augmente, y compris le gaz.

5.2.2. Processus d'approvisionnement en gaz butane

Quatre sociétés pétrolières assurent l'importation de gaz butane dans la ville de N'djamena. Elles importent le gaz du Nigeria et du Cameroun. La société Total Marketing détient le monopole d'approvisionnement avec 72,4% de l'ensemble d'importation.

114

Le gaz est acheté en vrac à Ngaoundéré (Cameroun) et/ou au Nigeria et transporté à N'djamena dans les camions citernes. Il est ensuite conditionné dans le centre remplisseur de Total Marketing. Les bouteilles de 3 kg, 6 kg, 12 kg sont acheminées par les camionnettes de Total auprès des détaillants dans la ville. Nous avons trois grandes stations service de distribution de gaz dans le troisième arrondissement : deux stations de société Oilibya (à côté de ONRTV et au carrefour de English Center formation) et une station Total (au rond point de la justice). Les bouteilles de 12 kg sont surtout utilisées par les ménages aisés et les expatriés.

5.2.2.1. Circuit de distribution de gaz butane

Les gaz sont vendus en même temps chez les grossistes et les détaillants. Chaque société dispose d'un dépôt central où les petits commerçants viennent par leur moyen de transport charger les bouteilles pour aller revendre dans leurs différents kiosques. Cependant les ménages peuvent également s'approvisionner directement chez les grossistes ou semis grossistes (les stations services Total). Le client vient avec une bouteille vide et prend en échange avec une bouteille chargée de gaz. Nous avions expliqué ce réseau de distribution par le schéma ci-dessous.

Dépôt central de gaz

Principales stations de service

Commerçants transporteurs

Vendeurs détaillants

Ménages

Gros consommateurs

115

Source : Enquêtes de terrain

Figure 15. Schéma du circuit de distribution du gaz dans la ville de

N'djamena.

La présente figure est le schéma démontrant le circuit de distribution de gaz butane dans la ville de N'djamena. Le schéma explique comment le gaz quitte du lieu de dépôt vers les consommateurs. Le gaz est acheté par les commerçants transporteurs ou les vendeurs détaillants pour, par la suite être vendu aux ménages ou aux gros consommateurs (Hôtels, restaurants, etc.). Il faut noter que les dépôts appartiennent aux sociétés telles que Total Marketing, Oilibya, SPP ou Gaz Com pour ne que citer que celles là. Les ménages ou les consommateurs peuvent s'approvisionner également directement chez les principales stations de ces services ou chez les détaillants dans les quartiers. On peut trouver les vendeurs détaillants un peu partout dans les quartiers, tandis que les stations, on ne les trouve qu'au niveau des grands axes et carrefour de la ville.

116

Source : Données du PNG

Figure 16. Diagramme des importations du gaz butane par les sociétés pétrolières.

Ce diagramme décrit les proportions des importations du gaz au cours de l'année 2009 chez les quatre principales sociétés d'importations des produits pétroliers. Total Marketing détient la grande partie de ces importations, vient ensuite la société Gaz Compagnie, après c'est la société Oilibya et enfin la SPP. Le gouvernement prélève des sommes d'argent sur les autres produits pétroliers tels que le pétrole, l'essence, le gasoil, super etc., pour subventionner le gaz butane. Ces produits sont importés par les mêmes sociétés.

Cliché : Nguézoumka/juillet 2010

Photo 11: Local des bonbonnes de gaz à la station Total

117

La société Total Marketing dispose des stations à travers la ville de N'djamena, elle présente plusieurs produits pétroliers et services. Sur la photo 11, nous avons un local de gaz d'une station de Total situé à l'entrée du pont à double voies. Les bouteilles sont stocker dans le local, et ne sortent que quand le client se présente.

Tableau 17. Avis des ménages sur l'utilisation de gaz butane

Ménages enquêtés

Raisons

Nombre des ménages

Pourcentages

Rapidité

41

24,5

Interdiction de charbon de bois

57

34,1

Cherté de bois de chauffe

63

37,7

Moindre coût

6

3,6

Total

167

100

Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010

Les avis sont partagés sur l'utilisation du gaz butane par les ménages dans la ville de N'djamena. 63 ménages sur 167 soit 37,7% que nous avons enquêtés préfèrent utiliser le gaz, parce le bois de chauffe est devenu cher sur le marché, 34% disent : c'est parce que la fabrication de charbon de bois n'est plus autorisée au Tchad, 24,5% l'utilisent à cause de sa rapidité dans la cuisson des aliments et 3,6% le trouvent gaz moins cher par rapport à d'autres combustibles.

5.3- Le pétrole lampant

La consommation du pétrole lampant est estimée à 5000 tonnes par an (AEDE, 2004) pour la ville de N'djamena ; il est utilisé pour la cuisson et pour l'éclairage. La plus grande partie de l'approvisionnement de N'djamena en pétrole lampant est assurée par une filière informelle, constituée d'une multitude de petits commerçants qui ramènent le plus souvent frauduleusement du Cameroun. Cette filière approvisionne les boutiques et les points de vente où le pétrole est revendu par litre et fraction de litre, à un prix voisin de 500 F CFA/litre selon les saisons. Il est utilisé d'abord pour l'éclairage et les deux dernières années pour la cuisson suite à la mesure prise par le gouvernement contre la coupe du bois vert et la fabrication du charbon de bois.

118

5.3.1. Le système d'approvisionnement et de distribution des produits pétroliers

La consommation des produits pétroliers au Tchad est actuellement d'environ 100000 tonne par an. Elle n'est pas connue avec précision, car une partie de l'approvisionnement (de l'ordre de 35%) est fait par des circuits parallèles, en dehors de tout contrôle. La totalité de l'approvisionnement provient de l'importation, du Nigeria ou du Cameroun, par des voies diverses et changeantes en fonction des conditions économiques et politiques. Trois catégories d'opérateurs participent à l'importation et distribution des produits pétroliers : trois sociétés pétrolières filiales de grandes compagnies internationales : Oilibya, SPP, Total Marketing réunies dans le GPP (Groupement Professionnel du Pétrole), une trentaine de sociétés privées appartenant à des nationaux et un nombre de commerçants informels, agissant à titre occasionnel ou régulier, en fraude fiscale.

5.4. La répartition spatiale des lieux d'approvisionnement en énergie domestique

Les sources d'énergie domestique utilisés par la population dans le 3ème arrondissement de la ville de N'djamena sont localisées soit aux marchés ou aux quartiers. Pour ce qui concerne les combustibles traditionnels, c'est-à-dire le bois de chauffe et le charbon de bois, ils sont vendus dans quatre localités dans le troisième arrondissement. Le bois de chauffe est vendu au marché central (en détail), aux quartiers Ambassatna et Ardep-djoumbal. Au quartier Ardep-djoumbal, le lieu de vente est situé au Nord-est de l'hyppodrome, précisément au marché Dombolo. Comme le bois de chauffe, le charbon de bois et le pétrole lampant sont vendus au marché central.

Dans tout le troisième arrondissement, nous avons recensé 3 services pétroliers de distribution de gaz, d'essence et du gasoil. Deux stations Oilibya dont une se trouve à l'avenue Mobutu au quartier Sabangali et le second est au quartier Djambalbar. Le troisième service est la SOSADEP, situé en face du marché de Mil, distribue plus de carburants que le Gaz.

119

Le nombre des détaillants distributeurs de gaz est plus élevé que celui des grossistes (Stations services pétroliers). Nous dénombrons six détaillants de distribution de gaz qui sont répartis de manière disparate dans le troisième arrondissement. Sur les 6 quartiers de notre zone d'étude, nous n'en recensons que dans 3 quartiers, à savoir : Djambalbar, Gardolé et Ambassatna. D'après nos enquêtes, la quasi-totalité des détaillants du gaz butane sont les clients de la société TOTAL Marketing-TCHAD. Cette dernière détient le monopole d'importation du Gaz au Tchad.

Le fait que certains quartiers regroupent plus de points d'approvisionnement en énergie que d'autres, explique l'une des difficultés liées à l'approvisionnement en énergie domestique qui est la distance. Tous les ménages dans ces quartiers et même ceux qui ne s'y trouvent pas s'approvisionnent dans ces quelques stations que compte le 3ème arrondissement. C'est ce qui explique les longs rangs des clients devant les stations de gaz. Le nombre des stations est insuffisant pour desservir les ménages dans ces secteurs.

Source : Enquêtes de terrain Réalisation : Nguézoumka V./juillet 2010

Figure 17. Répartition spatial des points d'approvisionnement en énergie domestique.

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5.5. Les équipements d'approvisionnement des énergies domestiques 5.5.1. Le réchaud à pétrole

Le réchaud à pétrole est un équipement de plus en plus utilisé par les ménages après la mesure d'interdiction de fabrication du charbon de bois. Il renferme des mèches en coton qui sert de la fibre pour la remontée du pétrole. Le prix de cet équipement varie entre 5000 f FCA et 12000 f CFA selon la grandeur. Certains ménages l'utilisent comme équipement principal pour préparer les repas habituels. D'autres en disposent, mais l'utilisent comme équipement de secours ou de substitution en cas de pénurie de gaz.

Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010

Photo 12. Réchaud à pétrole.

Le réchaud à pétrole est de plus en plus utilisé par les ménages pour remplacer l'utilisation de charbon de bois. Il est plus utilisé par les ménages isolés (à une seule personne) ou de petite taille.

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5.5.2. Les fourneaux ou « Ganoun silik »

Les fourneaux ou « Ganoun silik»25 en arabe local, sont fabriqués par des forgerons et les jeunes du quartier pendant les vacances. Fabriqué à base des fers de 6 mm de diamètre (utilisés comme support) et des fils métalliques enlevés dans les pneus des voitures. Les fourneaux étaient beaucoup utilisés avant l'interdiction de fabrication de charbon de bois, car c'est un équipement pour ce combustible. Le prix variait autour de 3000 à 5000 f CFA avant la mesure, mais il est redescendu actuellement entre 1500 à 3000 f CFA selon la taille du fourneau.

Cliché : Nguézoumka V /juillet 2010

Photo 13. Les fourneaux vendus au marché central

Les « Ganouns » sont encore vendu sur les marchés. Sur la photo 13, nous avons les « Ganouns » vendus au marché central de la ville de N'djamena. Ils sont étalés au bord du goudron pour trouver facilement les clients. Malgré que l'utilisation du charbon soit interdite dans la ville, les fourneaux continuent toujours à être vendus au marché.

25 Ganoun silik : nom d'équipement de charbon de bois en arabe local au Tchad.

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5.5.4. Les différents types des foyers 5.5.4.1. Les foyers améliorés

Au Tchad, les actions menées dans la vulgarisation des foyers améliorés sont l'émanation des autorités tchadiennes et les ONG qui exercent dans ce secteur, notamment l'AEDE. Cette dernière était focalisée sur la problématique de la consommation de bois de chauffe qui est une cause principale de la dégradation de l'environnement. Le foyer amélioré est fabriqué soit en métal ou à moitié en terre battue.

Cliché : Nguézoumka/2010

Photo 14. Foyer NAFACAMAN

Le NAFACAMAN est un foyer mixte purement métallique. D'après les tests des cuisines contrôlées, effectuées en collaboration avec la direction de l'énergie qui ont emmené à opter pour cette gamme de foyers. Le NAFACAMAN économise plus de 40% d'énergie. Il est vendu à 3000 f CFA.

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Cliché : Nguézoumka V /juillet 2010

Photo 15. Foyer amélioré à usage bois de chauffe

Ce type de foyer est aussi purement métallique et utilisé uniquement pour le bois de chauffe. Il est aussi économique en consommation de d'énergie et permet la cuisson rapide des aliments. Comme le foyer NAFACAMAN, ce foyer est fabriqué localement par les soudeurs de la place et vendu dans les marchés de la ville de N'djamena.

Cliché : Nguézoumka/juillet 2010

Photo 16. Foyer SEWA

Le SEWA est composé extérieurement par le métal et intérieurement par l'argile, qui après la cuisson conserve une forte chaleur permettant de chauffer de l'eau. Il est uniquement utilisé pour le charbon de bois et permet d'économiser plus de 50% de charbon.

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5.5.4.2. Les foyers traditionnels Fermé ou à trois pierres

Ce sont ceux les plus répandus dans les ménages traditionnels de l'Afrique subsaharienne, en particulier au Tchad, et même dans la capitale. Les foyers traditionnels à trois pierres et/ou fermé sont les plus anciens utilisés dans les familles, même si aujourd'hui ils tendent à disparaître au détriment des foyers « modernes ». Ils ont toujours leurs place dans les ménages, ils se présentent comme équipement le plus accessible à tous les ménages, sauf si pour des raisons à préférence à un autre équipement. Lors de nos enquêtes, nous avions trouvé que presque tous les ménages en disposent. Ceux qui utilisent les équipements modernes tels que le réchaud à pétrole ou à gaz, l'utilisent toujours en cas de rupture, ou comme équipement d'appui.

Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010

Photo 17. Foyer traditionnel fermé

Le foyer traditionnel fermé ou le foyer traditionnel à trois pierres est un foyer obtenu à partir d'argile. Le foyer traditionnel fermé semble plus économique que celui à trois pierres à cause de sa forme, limitant le gaspillage du bois. Avec le foyer traditionnel fermé, on ne peut introduire le bois qu'en un seul sens, tandis que celui à trois pierres peut prendre le bois en trois endroits.

5.6. Autres sources d'énergie domestique

En plus des principales sources d'énergie citées précédemment, il existe certaines sources dont l'utilisation devient de plus en plus importante. Ce sont les dômes et la bouse de vache qui sont vendus dans les marchés des quartiers périphériques de la ville de N'djamena. Les dômes sont collectés dans le zone rurales autour de la ville de N'djamena par les commerçants exerçant aussi dans la vente des autres combustibles tels que le bois de chauffe. Ils les acheminent à partir des charrettes, quelquefois avec le bois et certains produits vivriers. Les dômes de derrière rouge sont ceux dont on n'a pas encore consommé ou décortiqué (photo 19a). Ils sont cueillis directement des palmiers. Tandis que ceux de dernière noire (photo 19b) sont ceux consommés, car ils sont charnus et comestibles.

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a b

Cliché : Nguézoumka V./juillet 2010

Photo 18. Dômes en vente au marché central (N'djamena)

Sur la photo 18, la première photo représente les tas des dômes vendus sur des petits sacs au marché central. Les dômes sont l'un des combustibles de cuisine les plus économiques. Ils ne consument pas rapidement d'un seul coût et quelques morceaux suffisent pour faire la cuisson.

5.7. La situation énergétique dans les ménages après la mesure d'interdiction de coupe de bois vert et de fabrication du charbon de bois

La mesure prise par le gouvernement interdisant la coupe de bois vert et la carbonisation, a changé la fréquence d'approvisionnement des ménages

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et les types d'équipement en énergie domestique. Les combustibles utilisés avant la mesure comme sources principales sont devenu sources secondaires.

Lors de nos enquêtes, nous avions rencontré des ménages qui avant cette mesure utilisaient le charbon de bois comme combustible principal et le bois de chauffe comme secondaire ont renversé la tendance ces deux dernières années (2008-2010). D'autres ont une fois enlevé le charbon de bois dans leur utilisation énergétique, ils l'achètent en détail juste pour des besoins de repassage des habits.

Suite à la crise des combustibles traditionnels (charbon et bois de feu), les ménages se rabattent de plus en plus aux nouvelles sources d'énergie ou les énergies conventionnelles (pétrole lampant et le gaz butane). Le pétrole lampant n'est plus utilisé seulement pour l'éclairage, mais aussi dans la cuisson des aliments. Quant au gaz butane, la demande devient de plus en plus importante.

5.7.1. L'évolution des prix des combustibles

Le prix des combustibles énergétiques a grimpé autant que leurs équipements. L'évolution des prix du bois-énergie a globalement suivi celle de la vie en général et des produits alimentaires en particulier. Le recul des formations forestières et l'éloignement des zones de production exercent une pression sur les prix du bois-énergie. La taille et le poids d'un tas de bois ne sont pas bien définis et varient en fonction du prix de bois de feu sur le marché. En 1990, le prix de bois était en moyenne de 17,5 f CFA par Kg. Et le prix moyen de vente au détail du charbon de bois à N'djamena était de 45 f CFA par kg en 1990. Selon l'enquête faite par l'AEDE en 2001, les prix du bois de feu et du charbon de bois s'augmentent de 4% par an en moyenne. Cependant les combustibles ligneux a connu ces deux dernières années (2008-2010) une hausse importante au niveau des prix à cause des mesures prises par le gouvernement tchadien contre la coupe du bois vert et la fabrication du charbon de bois.

128

Entre 2002 et 2004 les prix du bois de chauffe ou du charbon de bois variaient entre 50 et 100 f CFA. Ces mêmes quantités de combustibles ont doublé entre 2005 et 2008, l'année d'interdiction de coupe de bois vert par l'Etat. Et depuis fin d'année 2008, plusieurs ménages se sont confrontés au problème d'approvisionnement en énergie domestique. Les commerçants, pris par la peur d'être amandés ont cessé leur activité de vente de bois pendant trois à quatre mois avant de reprendre. Pendant cette période, un morceau de bois d'une longueur de 1,5m peut s'acheter à 1000f. Actuellement, les prix des tas du bois de chauffe et du charbon de bois sont compris entre 250FCFA et 500F CFA (les tas de 100 à 200 F avant la mesure), et 1 sac de charbon est à 15000F CFA. Il faut préciser que l'utilisation de charbon de bois n'est pas interdite, mais par contre sa fabrication. Les charbons vendus dans la ville de N'djamena sont en provenance du Cameroun voisin.

L'évolution des prix de pétrole présente des variations interannuelles importantes. Sur la période de 1988-2001, son prix a augmenté de 6% par an en moyenne26 (AEDE, 2001). De 1994 à 2002 le prix de pétrole variait entre 300 et 400 F CFA, en 2005 il était à 500 F CFA et depuis 2008, le prix du pétrole lampant sur le marché informel varie entre 500 et 600 F CFA. Cette augmentation est due à la forte consommation, car la mesure d'interdiction de coupe de bois vert a obligé les ménages à utiliser le pétrole lampant comme combustible de cuisson et pour l'éclairage. Le réchaud à pétrole a connu en même temps une augmentation de prix sur le marché (entre 5000 et 10000F CFA).

Dans l'hypothèse où il existerait des réchauds à pétrole, le coût de consommation serait deux fois plus élevé que la cuisson au bois. Dans ce cas, le pétrole lampant n'est pas concurrentiel avec le bois, mais peut être avec le charbon de bois qui est devenu très cher sur le marché.

Quant au gaz butane, il est le combustible qui est aujourd'hui grâce à la subvention, le produit qui le moins augmenté. Au prix d'une lourde subvention, alimentée par le Fonds Gaz, le gaz butane est un combustible

26 AEDE, 2001. Projet Energie Domestique.

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compétitif. Les équipements gaz représentent toutefois un investissement relativement lourd (entre 17000 et 20000 F CFA pour la bouteille de 6 kg et 35000 F pour la bouteille de 12 kg), ce qui constitue un obstacle pour de nombreux ménages. Cela explique la forte croissance de la consommation et de la demande, malgré les pénuries fréquentes de gaz sur le marché qui tendent à freiner son développement.

Tableau 18. Evolution des prix des combustibles

Combustibles

Prix (FCFA) avant la

mesure d'interdiction de coupe de bois vert et de carbonisation

Prix (FCFA) après la

mesure d'interdiction de coupe de bois vert et de carbonisation

Bois de chauffe

200f/tas

500f le tas

Charbon de bois

150/tas et 50010f le sac

250f le tas et 15000f le sac

Pétrole lampant

500f/litre

650f le litre

Gaz butane

2300f/bouteille de 6kg

2500f/bouteille de 6kg

Bouse de vache

Pas trop vendu

1000f le sac

Dômes

Pas trop vendu

500f le tas

Electricité

83f/kWh

83f/kWh

Source : Enquête de terrain/juillet 2010

Les prix des combustibles ligneux se sont grimpés ces deux dernières années sur le marché. Les prix ont quasiment doublé. Le tas de charbon de bois de 200 f avant l'interdiction est vendue actuellement à 500 f.

Quant au pétrole lampant et le gaz butane, les prix ont juste légèrement augmenté. Le pétrole a augmenté de 500 f à 650 f le litre et le gaz de 2300 f à 2500 f. Cependant, il faut noter que le prix de gaz est illégal par rapport au prix fixé par le PNG. Ce sont des énergies conventionnelles dont l'Etat promouvait l'utilisation afin de lutter contre la désertification.

La bouse de vache et les dômes étaient utilisés avant la mesure pour la fabrication des briques cuites, mais ils sont déjà utilisés par les ménages pour la cuisine. La bouse de vache est collectée et vendue à 1500f le sac et les dômes sont vendus à 250 f le tas.

L'électricité n'a pas connu une augmentation, parce que bien avant l'interdiction du charbon de bois, moins de ménages l'utilisent pour la

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cuisine. Ceux qui sont connectés au réseau électrique préfèrent d'autres sources. Pour la cuisson. L'électricité est vendue par la STEE entre 83 et 201 F CFA le KWh. La consommation d'un ménage moyen est environ 20000 FCFA par mois. Ce combustible coûte cher, l'accès à ce bien n'est pas donné à n'importe qui. Or, dans le milieu urbain, l'électricité est une nécessité. Elle apporte un confort certain aux citadins tel que l'utilisation des appareils électriques (réfrigérateur, ventilateur, la télévision, les postes récepteurs, etc.) et pour l'éclairage.

Par comparaison des coûts des combustibles, le gaz butane est à l'heure actuelle le combustible le moins cher à l'utilisation même si le coût d'équipement n'est pas à la portée de tous les ménages. Le bois de chauffe, bien qu'étant le combustible habituel des populations est extrêmement cher. Les ménages s'en approvisionnent par tradition ou par habitude, sans chercher le mieux. Donc, les coûts du gaz et du pétrole lampant sont compétitifs au coût d'utilisation du bois.

5.7.2. La gestion des combustibles domestiques face à la montée du coût d'approvisionnement

Face aux différents coûts d'approvisionnement en énergie domestique, les ménages s'organisent à avoir au moins deux ou trois équipements.

D'une manière générale, plus particulièrement dans le 3ème arrondissement, les principaux combustibles ou équipements utilisés sont : le réchaud à gaz, le réchaud à pétrole et le bois de chauffe utilisé par le foyer amélioré ou le foyer traditionnel à trois pierres. En plus de ces trois principaux combustibles utilisés, la consommation du charbon de bois n'est pas à négliger, il est utilisé dans certains quartiers tels qu'Ambassatna et Ardep-djoumbal.

Avant la mesure d'interdiction de coupe de bois vert et de carbonisation, la quasi-totalité des ménages à N'djamena avaient pour principale source d'énergie le charbon de bois. Lors de nos enquêtes de terrain, 70% de ménages déclarent que leur fréquence d'utilisation du charbon était tous les jours (pour ceux qui achètent en détail) avant cette

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mesure. Cependant depuis la fin de l'année 2008, ils l'utilisent seulement deux à trois fois par semaine.

Pour le bois de chauffe, il est utilisé comme principal combustible dans certains ménages et aux préparations habituelles de repas pour le ménage ; dans d'autres ménages, il n'est utilisé que pour le chauffage de l'eau pour le bain et les préparations des plats spéciaux. Les ménages l'utilisent plus sur les foyers traditionnels à trois pierres qui semblent être à la bourse de tous. Par contre le foyer amélioré n'est pas à la portée de tous les ménages (5000F CFA), d'autres ne disposent par préférence à un autre équipement. Dans certains cas, les ménages préfèrent le bois de chauffe, pas par manque de moyen mais juste par habitude à l'utilisation de cette source.

Le réchaud à pétrole sert plus à la préparation du thé, omelette. Le foyer à trois pierres est utilisé notamment pour la préparation de la boule ou en cas de rupture en gaz. Le réchaud à gaz semble être l'équipement idéal pour bien de ménages. Ils le trouvent pratique et très économique en termes d'argent et de temps. Cependant, le réchaud à gaz présente une contrainte pour les ménages de grande taille, car ils ne peuvent préparer une grande quantité de nourriture, surtout que le plat principal des familles africaines se résume à la pâte de mil communément appelé la « boule ».

Le réchaud à pétrole, bien que moins cher comparé au réchaud à gaz, n'est pas tellement confortable, car salissant pour les marmites, provoque parfois la fumée et l'entretien est difficile. Quant au foyer amélioré, il est mal connu par manque de sensibilisation, et le prix n'est pas à la portée de tous les ménages.

Tableau 19. Répartition d'usages des combustibles par les ménages a) 1er cas

Sources d'énergie

Utilisations

Gaz

Préparation habituelle de repas pour le ménage

Pétrole lampant

Préparation des petites consommations alimentaires (thé, café, lait, omelette...)

Bois de chauffe

Chauffage de l'eau pour le bain

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b) 2ème cas

Sources d'énergie/Equipements

Utilisations

Bois de chauffe

Préparation habituelle de repas pour le ménage et chauffage de l'eau pour le bain

Gaz

Préparation des plats spéciaux

Charbon de bois

Repassages

Source : enquête de terrain/ juillet 2010

5.7.3. Les avantages et inconvénients des divers combustibles

D'une manière générale, les ménages préfèrent le bois de chauffe, parce qu'ils trouvent l'accès est facile. Mais il faut ramasser ou acheter une grande quantité de bois pour faire le repas d'une journée. Et le bois est lourd, laisse beaucoup de cendre et crée la fumée.

Quant au pétrole, il présente une odeur indisposant que beaucoup de femmes ne supportent pas l'utilisation. C'est pourquoi certaines femmes ont trouvé comme moyen le plus pratique, le gaz. Elles le trouvent moins fatigant, et même moins cher pour la cuisson. En outre le gaz ne fait pas de fumées pour noircir les casseroles, ni les murs, non plus mal à la gorge comme en bois de chauffe. Cependant, le gaz nécessite une attention pour l'utilisation de son équipement. Le caoutchouc reliant la bouteille et le réchaud ne doit pas être en mauvais état, sinon en cas d'un trou, le gaz peut s'échapper.

Comme nous avons ébauché ci haut chaque combustible a ses avantages et ses inconvénients. Les appréciations des combustibles sont fonction des équipements utilisés.

5.7.4. Les suggestions

Nous suggérons ici quelques points incombant d'une part les services étatiques et la société en charge de distribution de l'énergie et d'autre part tous les consommateurs. Ceci dans le but d'améliorer les conditions d'approvisionnement des ménages en énergie. Il s'agit :

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- D'assurer la sécurité d'alimentation de la ville de N'djamena en produits pétroliers, principale source d'énergie ;

- D'assurer un développement harmonieux des infrastructures énergétiques pour le desserrement des quartiers isolés de la ville, et plus précisément les quartiers du troisième arrondissement qui constituent le noyau central de la ville de N'djamena.

Un travail de sensibilisation doit être également fait sur les sources d'énergie nouvelle et renouvelable qui se présentent actuellement comme une solution indispensable pour résoudre le problème d'approvisionnement en énergie dans les pays sahéliens comme le Tchad. Comme pour le gaz butane, l'Etat doit subventionner les équipements de ces nouvelles sources d'énergie afin de faciliter l'accès à la majorité de population.

La mise en valeur d'une politique de développement du secteur de l'énergie doit prendre en compte les problèmes environnementaux et leurs conséquences.

Un effort doit être fait par le gouvernement pour assurer la disponibilité et l'accessibilité des sources d'énergie dans la ville de N'djamena. Parce qu'il existe des quartiers qui ne disposent même pas des lieux d'approvisionnement en gaz. Si nous prenons le cas de la société Total qui distribue environ 200 bouteilles de gaz de 6 kg par station et par jour, alors que la moyenne des clients s'élève à 700 par jour et par station. Donc il y a un véritable problème de l'insuffisance des sources d'énergie.

Dans le secteur de l'énergie électrique, la société chargée de distribuer l'énergie doit chercher à renforcer sa capacité de production et améliorer la technique de gestion de ses équipements. Pour cela, les SIG se présentent comme un outil nécessaire pour le suivi de l'extension du réseau et de son fonctionnement. Les SIG peut permettre à la STEE d'analyser le degré de connexité et de connectivité de son réseau, ainsi que la répartition spatiale des équipements. Ceci pour permettre de connaitre les quartiers les plus desservis. Le problème de la piraterie tant déploré par les responsables de la STEE dans le troisième arrondissement est dû d'une part au non maîtrise

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des équipements du réseau et de la situation géographique de certains clients. Pour cela une base de données SIG peut aider l'entreprise à répertorie, identifier et gérer ses clients par zone, quartier et arrondissement. Dans le troisième arrondissement où nous avions mené notre étude, il y a un problème d'effectif numérique des clients par poste qui se pose, parce que l'entreprise ne maîtrise pas le nombre exact de ses clients par poste. Ce procédé facilite les échanges et les interactions entre les acteurs et les lieux d'action. En outre de ces suggestions il faut ajouter la bonne gouvernance et la bonne conscience de tous les acteurs qui interviennent dans ce secteur.

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre analyse, il convient de rappeler les principales conclusions auxquelles nous sommes parvenus.

L'approvisionnement en énergie dans la ville de N'djamena et plus précisément dans le troisième arrondissement constitue un véritable problème pour la population. Vue le statut de la ville de N'djamena, en tant que capitale politique, les modes d'approvisionnement en énergie constituent un véritable frein pour son développement économique. Malgré l'évolution des abonnés de la STEE, les ménages connaissent toujours le problème d'énergie. Parce qu'il ne s'agit pas d'avoir le câble électrique chez soi, mais que le courant traverse ce câble pour alimenter le ménage. 60% de ménages utilisent les groupes électrogènes qui ne sont pas toujours efficaces pour satisfaire les besoins. Ce moyen n'est pas aussi à la portée de tous les ménages vue le coût de vie dans la ville de N'djamena.

Autre problème, c'est le coût prohibitif de l'énergie produit par la STEE qui est actuellement le plus cher de l'Afrique centrale. C'est ce qui explique le faible taux d'accès des ménages à l'électricité dans les quartiers du troisième arrondissement de la ville de N'djamena.

Il faut noter aussi les difficultés de la STEE à pouvoir gérer les équipements et la distribution de l'énergie électrique. La carte du réseau n'obéit pas aux découpages administratifs de la ville, et ceci dans le cas du troisième arrondissement, certains quartiers sont desservis par des postes hors de l'arrondissement. C'est pourquoi nous avions fait des propositions comme quoi l'entreprise doit faire recours à la nouvelle technologie associée au Système d'Information Géographique afin de pouvoir gérer son réseau à partir des équipements jusqu'aux abonnés. Il s'agit de la création d'une base de données SIG qui peut améliorer la qualité du service de la STEE.

Dans le but de faciliter l'accès au réseau et à la couverture spatiale des branchements, l'entreprise doit mettre en place grâce à sa base de données SIG une politique d'accompagnement encourageant le processus

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d'abonnement. Le recensement et l'inventaire des équipements disponible du réseau est nécessaire en ce moment. Cette opération permettra de connaitre la longueur les lignes électriques, le nombre des ménages connectés au réseau et le nombre des transformateurs.

Dans le domaine de l'énergie domestique, la population des quartiers du troisième arrondissement de la ville de N'djamena s'approvisionne encore par des moyens traditionnels, à savoir le bois de chauffe et un peu du charbon de bois. En plus de ces combustibles, nous avons le gaz butane que l'Etat tchadien promeut son utilisation afin de limiter les coupes abusives des arbres. Cette politique est à l'origine des crises énergétiques actuellement dans la ville de N'djamena. Les combustibles ligneux sont devenus chers et le coût d'équipement de gaz n'est pas à la portée de tous. Même si les équipements sont subventionnés, il se pose le problème de l'accès et de disponibilité permanente du gaz. Les répartitions des points d'approvisionnement sont irrégulières. Les quartiers du troisième arrondissement ne disposent pas tous des stations de gaz, ce qui amène les ménages à parcourir des grandes distances à la recherche du gaz. Donc, l'implantation de ces stations de gaz devrait obéir à la théorie des lieux centraux de Christaller afin de faciliter la distribution de la source d'énergie. Une organisation en matière de distribution-vente est importante pour les sociétés pétrolières pour pouvoir desservir les quartiers. Les voies de communications sont facteurs importants de localisation des points de vente des sources d'énergie, par conséquent elles doivent être bien tracées selon les règles d'urbanisme.

Les analyses que nous venons de faire, montrent clairement que beaucoup d'efforts doivent être faits pour combler le déficit énergétique dont souffrent les ménages de la ville de N'djamena, et particulièrement ceux des quartiers du troisième arrondissement, surtout que ces quartiers se présentent comme des centres commerciaux et de différentes affaires. Mais, comment peut-on réussir toutes ces stratégies si les travaux d'aménagement ne sont pas faits d'avance ? Surtout que la ville s'accroît de plus en plus spatialement.

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- www.iea.org

149

ANNEXES

150

151

ANNEXE 1. PROTOCOLE D'ENQUETE

I- QUESTIONNAIRE AUX MENAGES

Bonjour, Madame, Monsieur.

Ce guide d'entretien s'inscrit dans le cadre d'un travail de recherche en géographie à l'université de Ngaoundéré. Nous avons choisi travailler sur l'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'djamena : cas du 3è arrondissement. Pour cela nous souhaitons avoir quelques informations de vous qui nous permettront de mener à bien notre recherche. Les réponses seront traitées de manière anonyme et à des fins exclusivement scientifiques.

Merci de votre compréhension.

A- Approvisionnement en énergie électrique

1- Quelle est votre principale source d'éclairage?

1. Réseau de la STEE

2. Groupe électrogène

3. Panneau solaire

4. Lampe à pétrole

5. Batterie

6. Autres (à préciser)
(Si vous utilisez le réseau STEE, répondez aux questions qui suivent)

2- Combien de vos chambres sont-elles électrifiées ?

3- Donnez-nous la tranche des dépenses (en FCFA) moyennes que vous consacrez à la consommation d'électricité par mois ?

1. 0 à 2500

2. 2500 à 5000

3. 5000 à 7500

4. 7500 à 10000

5. Plus de 10000 (à préciser)

4- A votre avis les modalités d'abonnement au réseau sont-t- elles abordables ?

1. Oui 2. Non

5- Combien l'abonnement au réseau vous a-t-il coûté?

6- Arrive-t- il qu'il y ait problème de coupures d'électricité ?

1. Oui 2. Non

7- Quels sont les dommages que vous causent- elles?

8- Combien de temps durent ces coupures ?

1. Moins d'une journée (précisez le temps)

2. Une journée

3. 2à 3 jours

4. Plus de 3 jours

9- A quel moment de la journée surviennent les coupures d'électricité ?

1. Le matin

2. En soirée

3. Autres (à préciser)

10- Vos réclamations sont-t-elles prises en compte lorsque vous êtes victimes d'une panne d'électricité ?

1. Oui 2. Non

11- Lorsqu' il y a coupure d'électricité, à quelle source d'éclairage recourez-vous ?

1. Groupe électrogène

2. Panneau solaire

3. Lampe à pétrole

4. Bougie

5. Autres (à préciser)

12- Le coût de cette source d'éclairage est- il le même que celui de la STEE ?

1. Supérieur 2. Inférieur 3. Le même

13- Si vous utilisez le groupe électrogène, quelle source d'énergie utilisez-vous pour l'alimentation ?

1. L'essence 2. Gasoil 3. Autre (précisez)

14- Quelle quantité de carburant utilisez-vous en moyenne par jour pour le groupe électrogène ?

1. 2 à 4 litres

2. 4 à 6 litres

3. plus de 6 litres (à préciser)

15- En plus de l'éclairage, quels sont les appareils électroniques que vous

utilisez ?

(Questions réservées à ceux qui utilisent aussi la lampe à pétrole)

16- Combien de lampes à pétrole utilisez-vous dans votre ménage ?

1. Deux (2) 2. 3 (trois) 3. Plus de trois (précisez)

17- Quelle quantité de pétrole utilisez-vous en moyenne par mois pour l'éclairage ?

1. Deux (2) à quatre (4) litres

2. Quatre (4) à six (6) litres

3. Plus de six (précisez)

18- A combien vous coûte cette quantité de pétrole ?

B- Approvisionnement en énergie domestique

- Quelles sources d'énergie utilisez-vous pour la cuisine ?

1. Gaz

2. Charbon de bois

3. Réchaud à pétrole

4. Bois de feu

5. Autres (à préciser)
(Après cette question répondez au questionnaire correspondant aux sources d'énergie domestique que vous utilisez)

C.1- Approvisionnement en gaz butane

1- Pourquoi aviez-vous préféré utilisez le gaz ?

1. Rapidité d'usage

2. Moindre coût

3. Autre raison (à préciser)

2- Quelle bouteille de gaz utilisez-vous le plus souvent ?

1. Petite bouteille (6 kg)

2. Grande bouteille (12 kg)

3- Combien de bouteilles possédez-vous ?

1. Une

2. Deux

3. Plus de deux (précisez)

4- Combien de temps (en mois) dure votre bouteille à gaz quand vous la chargiez ?

1.

152

Deux semaines

2. Un mois

3. Deux mois

4. Plus de deux mois (à préciser)

5- Où est ce que vous chargez votre bouteille à gaz ?

1. Dans la ville

2. A l'extérieur (A kousseri et/ou Nigeria)

6- Quelle est la distance moyenne qui vous sépare de ce point
d'approvisionnement ?

1. 1 kilomètre

2. 2 à 5 km

3. Plus de 5 km (à préciser)

7- Comment est-ce que vous utilisez votre gaz ?

1. Pour le petit déjeuner

2. Pour le dîner

3. Pour toutes les cuisines

8- En cas de pénurie, à quelle source faites-vous recours ?

1 Charbon de bois

2 Bois de chauffe

3 Biocarburant (tiges de mil)

4 Réchaud pétrole

5 Autres (à préciser)

C.2- Approvisionnement en charbon de bois/Bois de chauffe 1-Quel est votre degré d'utilisation du charbon ?

1. Rarement 2. Le plus Souvent
(Si vous l'utilisez le plus souvent, répondez au reste de questions)

19- Pourquoi préférez-vous le charbon de bois pour la cuisine ?

1. Manque de moyens

2. Facilité d'accès

3. Par tradition

4. Autre (précisez)

20- Où est ce que vous achetez votre charbon de bois/Bois de chauffe

1. Au marché

2. A la périphérie

3. Dans les points de vente

4. Ailleurs (à préciser)

21- Quelle est la distance qui vous sépare de votre point d'approvisionnement ?

1. 1 à 2 Km

2. 3 à 5 Km

3. Plus de 5 Km (précisez)

22- Achetez-vous le charbon en gros ou en détail

1. En détail

2. En gros (en sac)

23- Cette quantité de charbon dure combien de temps ?

1. 2 à 5 jours

2. 1 à 2 semaines

3. 1 mois

4. Plus d'un mois (précisez)

24- Quelle est votre dépense journalière en Bois /charbon ?

25- Quel type de foyers avez-vous ?

1.

153

3 pierres

2. Ganoun fil

3. Fer forgé

4. Foyer amélioré

26- Parmi les foyers suivant lequel vous parait plus économique ?

1. 3 pierres

2. Ganoun fil

3. Fer forgé

4. Foyer amélioré

C- Identification Du Ménage

1- Quartier de résidence

2- Sexe : Masculin Féminin

3- Age du chef de ménage

4- Situation matrimoniale

5- Taille du ménage: Hommes Femmes Enfants

6- Profession du chef de ménage

1. Salarié

2. Commerçant

3. Retraité

4. Autres (à préciser)

II- QUESTINNAIRE STEE (Société Tchadienne d'Eau et d'Electricité)

1- Comment s'effectue la distribution de l'énergie électrique sur votre réseau linéaire ?

2- Quels sont les moyens d'intervention sur votre réseau en cas de panne ?

3- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l'exécution de vos tâches, sur le plan technique et autres ?

4- Combien de kilomètres couvre le réseau électrique dans la ville de N'djamena? Et dans le troisième arrondissement?

5- La répartition spatiale du réseau dans cet arrondissement est-elle équitable ?

1. Oui 2. Non

6- Y a-t-il le phénomène de piratage de l'énergie électrique dans le troisième arrondissement ?

1. oui 2. Non

Si oui, que faites-vous pour enrayer la situation ?

7- A quoi sont dues les interruptions de l'électricité dans la ville de N'djamena, précisément dans le troisième arrondissement ?

1. Panne technique

2. Insuffisance du carburant

3. Autres (précisez)

8- Pourquoi l'électricité arrive parfois dans certains quartiers et non dans d'autres ?

1. Faible capacité des groupes de la STEE

2. Insuffisance du carburant

3. Autres (à préciser)

9- Quel est le carburant qu'utilise la STEE pour l'alimentation de ses groupes ?

1. Du Cameroun

2. Du Nigéria

3. Ailleurs (à préciser)

154

11- Quels sont les quartiers du 3e arrondissement les plus connectés et ceux qui les sont moins ?

12- Pourquoi cette distinction spatiale?

13- Quelles sont les conditions d'abonnement ?

1. Pour les particuliers (ménages)

2. Pour les entreprises/sociétés

14- Quelle est le nombre actuel des abonnés dans le 3e arrondissement?

1. Ménage 2. Entreprises /société

15- Pensez-vous que votre clientèle est-elle satisfaite de vos services ?

1. Oui 2. Dans l'ensemble 3. Non

16- Si non, qu'est-ce qu'elle vous réclame ?

1. Diminution des tarifs d'abonnement

2. Diminution sur les consommations

3. Autres (à préciser)

III- QUESTIONNAIRE DES GESTIONNAIRES DES GAZ

1- A combien s'élève le prix (en FCFA) d'une bouteille à gaz vide ?

a- Petite bouteille (6 kg)

1. 10000 à 15000

2. 15000 à 20000

3. 20000 à 25000

4. Plus de 25000 (à préciser)

b- Grande bouteille (12 kg)

1. 20000 à 25000

2. 25000 à 30000

3. Plus de 30000 (à préciser

2- A combien s'élève le chargement d'une bouteille à gaz ?

a- Petite bouteille (6 kg)

1. 2000 à 2500

2. 2500 à 3000

3. Plus de 3000 (à préciser)

b- Grande bouteille (12 kg)

1. 6000 à 6500

2. 6500 à 7000

3. Plus de 7000 (à préciser)

3- Entre les deux bouteilles (grande et petite) laquelle est la plus sollicitée ?

1. Petite bouteille (6 kg)

2. grande bouteille (12 kg)

4- Quel est le nombre de clients en moyenne par jour ?

1. 10 à 20

2. 20 à 30

3. Plus de 30 (à préciser)

5- Quel est en moyenne le nombre de client pour chaque bouteille/jour ?

1. Petite bouteille

2. Grande bouteille

6- Arrive-t-il qu'il y ait pénurie de gaz ?

1. Oui 2. Non

7- Cette pénurie arrive combien de fois par mois ?

1. Une fois

2. Deux fois

3. Plus de deux fois (à préciser)

155

8- Quelle est la cause de cette pénurie ?

1. Lenteur de la commande

2. Hausse prix de transport

3. Le nombre réduit de la commande de la bouteille

4. Autres (à préciser)

9- Quelle est votre relation avec la clientèle ?

1. Bonne 2. Mauvaise

10- Si c'est mauvais, que vous réclame-t-elle ?

11- En dehors de gaz, quelle autre source d'énergie mettez-vous en vente ?

1. Pétrole 2. Gasoil 3. Essence 4. Autre (à préciser)

IV- QUESTIONNAIRE ENTREPRISES / SOCIETES

1- Êtes-vous connectés au réseau de la STEE ?

1. Oui 2. Non
(Si non, on abandonne l'entretien)

2- Quelles sont les étapes que vous aviez suivies pour se connecter au réseau de la STEE ?

3- Êtes-vous en bon terme avec la STEE ?

1. Oui 2. Non

4- Si non, que reprochez-vous à la STEE ?

5- Êtes-vous souvent victime de coupures d'électricité ?

1. Oui 2. Non

6- Si oui, quels sont les dommages que vous causent ces coupures d'électricité?

1. Economiques

2. Matériels

3. Les deux

4. Autres (à préciser

7- Pour une coupure d'une heure, combien (en FCFA) s'élèvent en moyenne ces dommages ?

8- En cas de coupure d'électricité, quelle source d'énergie utilisez-vous ?

1 Groupe électrogène

2 Panneau solaire

3 Pétrole

4 Autre (à préciser)

9- A votre avis comment trouvez vous les conditions d'abonnement au réseau STEE?

1 Abordable 2 Complexe

10- Combien votre entreprise vous rapporte-t- elle par jour (en FCFA)?

1. 2000 à 5000

2. 5000 à 10000

3. plus de 10000 (préciser)

IDENTIFICATION

1- Nom de l'entreprise

2- Quartier

3-Rôle dans l'entreprise

156

ANNEXE 2: Les levés GPS du secteur de Kabalaye

Numéro

d'identification

Longitude
(coord X)

Latitude
(Coord Y)

Type de
support

Type de
lignes

1

15,05734

12,10889

Béton

MT

2

15,05689

12,10906

Fer

BT

3

15,05625

12,10859

Fer

BT

4

15,05605

12,10828

Fer

BT

5

15,05646

12,10854

Fer

BT

6

15,05669

12,10867

Fer

BT

7

15,05696

12,10767

Fer

BT

8

15,05682

12,10732

Fer

BT

9

15,05653

12,10741

Fer

BT

10

15,05582

12,10731

Fer

BT

11

15,05548

12,10704

Fer

BT

12

15,05599

12,1047

Fer

BT

13

15,05576

12,10477

Fer

BT

14

15,05569

12,10476

Fer

BT

15

15,05513

12,10471

Fer

BT

16

15,05507

12,10478

Fer

BT

17

15,05469

12,10471

Fer

BT

18

15,05457

12,10479

Fer

BT

19

15,05418

12,10421

Fer

BT

20

15,0548

12,10421

Fer

BT

21

15,05485

12,10428

Fer

BT

22

15,05541

12,10423

Fer

BT

23

15,05544

12,10312

Fer

BT

24

15,0554

12,10296

Fer

BT

25

15,05536

12,10286

Fer

BT

26

15,05529

12,10265

Fer

BT

27

15,05483

12,1026

Fer

BT

28

15,05511

12,10218

Fer

BT

29

15,0548

12,10229

Fer

BT

30

15,05498

12,10172

Fer

BT

31

15,05463

12,10187

Fer

BT

32

15,05437

12,10202

Fer

BT

33

10,05424

12,102

Fer

BT

34

15,05413

12,10185

Fer

BT

35

15,05409

12,10217

Fer

BT

36

15,05383

12,10233

Fer

BT

37

15,05336

12,10257

Fer

BT

38

15,05326

12,10255

Fer

BT

39

15,05328

12,10301

Fer

BT

40

15,053

12,10244

Fer

BT

41

15,05281

12,10209

Fer

BT

42

15,05304

12,1019

Fer

BT

43

15,05334

12,10171

Fer

BT

44

15,05354

12,10205

Fer

BT

45

15,05391

12,1027

Fer

BT

46

15,054

12,10303

Fer

BT

47

15,05407

12,10301

Fer

BT

48

15,05421

12,10327

Fer

BT

49

15,05318

12,10157

Fer

BT

50

15,05313

12,10135

Fer

BT

51

15,05359

12,10159

Fer

BT

52

15,05369

12,10162

Bois

BT

53

15,05388

12,10153

Fer

BT

54

15,05387

12,10144

Fer

BT

157

55

 

1505414

12,10137

Fer

BT

56

15,05431

12,1012

Fer

BT

57

15,0546

12,10111

Fer

BT

58

15,05471

12,10096

Fer

BT

59

15,05412

12,10061

Fer

BT

60

15,05375

12,1008

Bois

BT

61

15,05365

12,10085

Fer

BT

62

15,05342

12,10098

Fer

BT

63

15,0533

12,10093

Fer

BT

64

15,05323

12,10108

Fer

BT

65

15,05303

12,1011

Fer

BT

66

15,0528

12,10123

Fer

BT

67

15,526

12,10144

Fer

BT

68

15,05254

12,10095

Fer

BT

69

15,05274

12,10084

Fer

BT

70

15,05241

12,10059

Béton

BT

71

15,05274

12,10041

Béton

BT

Source : Enquête de terrain/juillet 2010

ANNEXE 3. Coordonnées GPS de quelques postes transformateurs dans le 3ème arrondissement

Numéro
d'identification

Longitude
(Coord X)

Latitude
(Coord Y)

N° des
postes
T

Puissance s (KW)

Quartiers

1

15,05881

12,0957

T 109

400

Sabangali

2

15,06046

12,10034

T 119

250

Ardep-djoumbal

3

15,06197

12,09902

T 98

400

Ardep-djoumbal

4

15,06369

12,09843

T 40

160

Ardep-djoumbal

5

15,06155

12,10733

T 81

500

Ardep-djoumbal

6

15,05708

12,10925

T 103

400

Ridina

7

15,0547

12,10978

T 131

400

Blabline

8

15,05032

12,10831

T 25

400

Ambassatna

9

15,04487

12,10962

T 2

500

Gardolé

10

15,04047

12,11054

T 28

500

Bololo

11

15,03986

12,11068

T 118

900

Bololo

12

15,04608

12,10635

T 89

0

Gardolé

13

15,04746

12,10675

T 60

360

Gardolé

14

15,05879

12,10388

T 146

160

Ardep-djoumbal

15

15,05898

12,09656

T 33

250

Sabangali

16

15,06199

12,09579

T 108

160

Sabangali

17

15,05667

12,0944

T 82

250

Sabangali

18

15,05514

12,09903

T 114

160

Ardep-djoumbal

19

15,05561

12,09877

T 65

160

Ardep-djoumbal

20

15,05132

12,09978

T 31

400

Sabangali

21

15,05111

12,10093

T 73

160

Sabangali

22

15,04734

12,10296

T 113

630

Sabangali

23

15,04849

12,10293

T 51

400

Ambassatna

24

15,04455

12,10576

T 37

160

Gardolé

25

15,04522

12,10475

T 13

800

Gardolé

26

15,04246

12,10655

T 1

630

Djambalbarh

27

15,04236

12,10591

T 41

100

Djambalbarh

28

15,0476

12,10569

T 84

400

Gardolé

29

15,03683

12,11029

T 19

250

Djambalbarh

158

30

 

15,03821

12,10962

T 50

400

Djambalbarh

31

15,03711

12,10948

T 8

160

Djambalbarh

32

15,03795

12,10934

T 116

500

Djambalbarh

33

15,03846

12,10897

T 56

250

Djambalbarh

Source : Enquête de terrain/2010

Bouclage

T 130 à T 74 T 145 à T 129

dernière modification: 25/01/08 D1:chgt câble en 150 alu

D4:raccord T 146 Hypodr

T 30

2

500

MBH

6

500

T 100

11

500

 

20

500

ANNEXE 4. LONGUEUR DES CABLES MT EN FONCTION DES SECTIONS

Longueur BT en km longueur à

2004 : 250,000
réalisé en

2005 : 8,796
réalisé en

2006 : 19,277
réalisé en

2007 : 37,693

315,766

Sections
en mm2

 
 
 
 
 

Départs

 
 
 
 

Total

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

 

Warsila

14 aérien

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

540

 
 
 

540

14

souterrains

 

845

 
 
 
 
 

620

 

782

 
 
 
 
 
 

2

247

22

 
 

1

263

 
 
 
 
 
 
 
 
 

570

 
 

1

833

29

1

514

 
 
 
 

3

682

 
 
 
 

2

422

 
 

7

618

34

 
 
 
 
 
 
 

94

 
 
 
 
 
 
 
 
 

94

35

 

978

 
 
 

649

3

803

 
 

11

924

3

064

 
 

20

418

38

 
 
 

900

 
 
 
 
 
 
 
 
 

20

 
 
 

920

50

 
 
 

792

 
 
 

709

 

224

 
 
 

930

 
 

2

655

95

 

686

8

060

3

915

14

038

2

320

13

320

3

945

 
 

46

284

120

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

694

 
 
 
 

6

694

150

2

614

1

965

 

656

 

209

11

170

7

516

 

151

 
 

24

281

240

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

217

20

500

23

717

L

totale/section

6

637

12

980

5

220

23

155

14

496

39

454

14

859

20

500

 

137

301

Construction de postes en cabine maçonnée (remplacement des H 61)

sections inférieures ou égal à 95

T 149 station de pompage derrière palais du 15 janvier (200 m) mm2 36 325

T 65 Centre culturel français

sections supérieures ou égales à 95 mm2

100

976

T 172 station de pompage Milezi (2000 m)

T 147 SIL Détail WARTSILA

ANNEXE 5. MATERIEL NECESSAIRE A L'AMELIORATION DU RESEAU ELECTRICITE

1 - Câbles de faible section à changer

Départs

longueur (km)
à changer

Section
prévue (mm2)

puissance
appelée (MW)

Références

cable sec HN33 S23 12/ 15 kV

1

1

150 alu

5

19 km en 150 mm2 alu 1 ou 120 mm2 cu

2

3

150 alu

4

3

2

150 alu

3,5

4

9

150 alu

5

5

4

150 alu

5

6

6

240 alu

7

7 km en 240 mm2 alu ou 195 mm2 cu

 

25

 

29,5

 

2 - Cellules et transformateurs

- 40 cellules arrivée IM 400- 24 kV

- 20 cellules protection transfo QM 200- 24 kV

- 3 cellules disjoncteur DM 2600 comptage MT

- 30 transformateurs H 59500 kVa, 15 kV/410 V couplage Dyn 11

- 20 transformateurs H 59630 kVa 15 kV/410 V couplage Dyn 11

3 - Divers

1 appareil de recherche de défauts sur câbles souterrains (Echométrie + réflexion sur l'arc)

N'djamena, le 23 Avril 2009

Direction Technique Electricité

ANNEXE 6. DEVIS N° 2323/DTE/DTX/STEE/KS

SOCIETE TCHADIENNE D'EAU ET D'ELECTRICITE DEVIS N° 2323/DTE/DTX/STEE/KS

Siège Social : N'djamena Objet : Réhabilitation MT du poste T 30 au T 11
B.P. 44 - Tél (235) 52 23 42 - Fax 52 21 34

R.C. 9/8/68 Prop de : STEE

Article

Désignation

Unité

Quantité

Prix
Unitaire

Total

 

I Réseau MT souterrain

 
 
 
 

11004

Ouverture et remblaiement tranchée (0,40 m x 1,00 m)

Ml

2900

1 100

3 190 000

11005

Lit de sable (ép. 0,40 m)

m3

464

11 480

5 326 720

11008

Grillage avertisseur rouge 0,50 GA 50 R

M1

3000

294

882 000

11010

Borne de repérage MT

Un

15

50879

88 185

11014

Câble MT 33 S 23 1x50 mm2 alu

Ml

20

14 882

297 640

11016

Câble MT 33 S 23 3 x 95 mm2 alu

M1

3300

67 105

221 446 500

11018

Extrémité unipolaire Int. E3UI

Jeux de 3

40

120 701

4 828 040

11020

Fourreaux diamètre 160 en 6 ml

Un

50

75 000

3 750 000

31010

Cosse Alu. Cu 95

Un

120

8 211

985 320

 

TOTAL I

 
 
 

240 794 405

 

II Poste Cabine maçonné

 
 
 
 
 

Génie civil

Un

1

8 000 000

8 000 000

 

Poste à aménager

Un

5

1 000 000

5 000 000

21001

Cellule SM6 IM 400 - 24 kV - 12,5

un

23

3 592 656

82 631 088

21002

Cellule SM6 QM 200 - 24 kV

Un

10

4 415 497

44 154 970

 

TOTAL II

 
 
 

139 786 058

Imprévus

20 000 000

Montant général total (I + II + imprévus)

400 580 463

Arrêté le présent devis à la somme de : quatre cent millions cinq cent quatre vingt ville quatre cent soixante trois francs CFA (400 560 463 f CFA)

ANNEXE 7 . REHABILITATION RESEAU MT (T20 à T11)

Réseau existant Réseau projeté

Ancien Nouveau

106

470

37

20

400

140

10

111

131

87

470

66

100

11

148

350

Source : Direction Technique Electricité

95 mm2 existant Nu existant

95 projetés

148

350

200

10

106

20

400

250

37

111

410

66

250

8

11

470

163

ANNEXE 8. Les levés GPS des ménages utilisant les groupes électrogènes

d'identification

Longitudes (Coord X)

Latitudes (Coord Y)

1

15,05722

12,10847

2

15,05608

12,10738

3

15,05513

12,10643

4

15,05478

12,10577

5

15,05544

1210478

6

15,05541

12,10474

7

15,05417

12,10472

8

15,05497

12,10422

9

15,05512

12,10429

10

15,0552

12,10242

11

15,05507

12,10206

12

15,05472

12,10171

13

15,05366

12,10241

14

15,053

12,10199

15

15,05362

12,102019

16

15,05411

12,10323

17

15,05322

12,10152

18

15,05407

12,10133

19

15,05436

12,10125

20

15,0538

12,10074

21

15,05338

12,10008

Source: Enquêtes de terrain/2010

ANNEXE 9. Quelques levés GPS des ménages utilisant les panneaux solaires au quartier Kabalaye

Numéro
d'identification

Longitudes

Latitudes

1

15,05611

12,10840

2

15,0567

12,10871

3

15,05603

12,10730

4

15,056

12,10480

5

15,0539

12,10422

6

15,0555

12,10430

7

15,05450

12,10188

8

15,05497

12,10173

Source: Enquêtes de terrain/2010

164

ANNEXE 10. DESIGNATION ET SITUATION DES POSTES


T

Nom

Départ

Puissance nominale

Situation

0

Largeau

1

500

face Centrale

1

GMT (Immeuble)

3

630

derrière immeuble Unicef (GMT)

2

Gaourang

3

400

rond point BCC

3

Ourada

2

450

Av Nimeiry/rue ourada

4

CEFOD

4

400

entrée CEFOD

5

Tennis

6

360

rue Bordeaux (lgt STEE)

6

Eaux et Forêts

5

500

intérieur MAM (cité Lamy)

7

Thilam thilam

6

567

angle école Thilam

8

EMB

3

160

face T 50

9

TP

7

400

enceinte TP face SNER

10

Labo

7

250

intérieur Prodel

11

Abattoir

7

630

intérieur abattoir

12

Koufra

6

400

face infirmerie STEE

13

HGRN

3

630

intérieur hopital central

14

BGT

7

400

face Sonasut

15

Mobil aerogare

5

100

face stock Mobil

16

Cité de l'air

6

160

face cité de l'air

17

BEAC livraison

2

160

BEAC

18

Havre

2

400

face B.O.K.

19

Gouvernement

3

250

sortie droite palais du Gouvernement

20

Hydrocarbure

7

225

face hydro Farcha

21

Chari

1

567

atelier hotel du chari

22

CEG N° 1

6

160

à l'intérieur du CEG

23

Gredia

4

360

angle Bd Sao/av Ch Degaule

24

CER

6-3

225

gare routière N'djari

25

Marché

3

630

face station pompage gd marché

26

Chagoua

4

160

à côté du CA 7

27

Houchet

1

400

ancienne Présidence

28

Liberation

3

400

côté garnison militaire

29

BDT

1

360

côté OTRT

30

Etoilement

6

225

base Nord (office des carières)

31

Collecteur radio

4

250

A l'est de SOCOA

32

Base Adji Kossei

7

365

intérieur de la base tchadienne

33

RNT

4

250

RNT

34

Centrale Asecna

5

800

entrée centrale Asecna, à gauche

35

Strasbourg

1

400

immeuble Asecna (logts)

36

R. Catin

2

0

Supprimé

37

Hotel de ville

3

160

derrière batiment de la Mairie

38

Sotel grande poste

1

360

enceinte gde poste, face télé Tchad

39

Franjoux

1

400

ambassade de France, entrée à gauche

40

Collèges

4

160

(jardins av. Mobutu)

41

Collecteur Saint Martin

4

100

face immeuble prestige

42

GNNT

3

400

rd point tresor (GNNT)

43

Auberge

7

250

ambassade de Lybie après Novotel

44

Garbit

5

400

côté villa Bourkina

165

45

Setuba

7

200

cour Setuba, côté logts

46

Météo

5

250

face maison d'arrêt

47

Brossette

5

360

avant Total la tchadienne

48

Min. Finances

5

200

inrérieur Tresor (ex BEAC)

49

Bordeaux

6

400

rue Bordeaux face atelier DTH

50

Caroutas

3

400

face EMB

51

Enseignement

4

400

ecole du centre (face ambassade USA)

52

Comp. Sucrière du Tchad

7

315

ancienne Sonasut

53

GMT (usine)

7

250

entrée GMT usine

54

Moursal

4

360

rd point centainaire (stat. Pompage)

55

Pala

2

400

entre centre social n°2 et dispensaire

56

PR état major

4

160

PR état major

57

Novotel

7

630

entrée gauche batiment

58

France cable

3

0

Grédia (coupé)

59

Esso

6

250

immeuble ESSO

60

Min Aff. Etrangères

3

360

Min Aff. Etrangères (ex BPN)

61

Chambre consulaire

1

100

côté salles de classe

62

SGTB

1

250

derrière le grand batiment

63

Cotei

6

400

derrière 2 châtaux vers CEG

64

Entrepots Frigo aeroport

5

100

Aeroport

65

CCF

4

100

H61 dans la cour

66

Sotera

7

100

dans la cour

67

PASP

4

160

immeuble pharmat

68

CBLT

1

400

derrière le batiment

69

CNAR

5

100

entrèe à gauche

70

Imprimerie nationale

7

400

intérieur imprimerie à gauche

71

Ambassade Russie

5

250

derrière ambassade de Russie

72

CFPP

6

160

devant CFPP

73

SOCOA

4

160

intérieur SOCOA

74

Bd Sao

4

225

côté brigade des stupéfiants

75

Aerogare

5

400

Aéroport

76

IBM

4

160

derrière palais gouvernement

77

Air Afrique

2

160

cour Air Afrique

78

ONU

2

400

en face de l'immeuble

79

Lycée Liberté

6

250

à l'intérieur au fond

80

Nassour

6

400

av Nimeiry (lgt Abbo Nassour)

81

Batangafo

3

500

marigot Ardepdjoumal

82

Kotoko

4

250

derrière cour RNT côté Sud

83

Camp du 27

7

400

à l'intérieur du camp

84

Prestige

3

200

immeuble prestige

85

PNUD

3

400

en face de l'immeuble PNUD

86

Chapelle

4

250

Chagoua après Sacré coeur

87

CMPA

7

250

intérieur CMPA

88

IUTE

7

160

faculté Farcha (coupé)

89

Maternité

3

160

hopital ce,tral derrière morgue

90

Evolués

4

250

Italedil Sabangali

91

GD 11

6

360

pompage à côté lycée liberté

166

92

Cité de l'Afrique

4

225

intérieur Cité de l'Afrique

93

Building

4

250

building Moursal

94

Farcha - 16 villas

7

400

Farcha - 16 villas

95

cimetière Ridina

2

160

cimetière Ridina côté nord ouest

96

GD 8

2

400

sud terrain Klemat côté mardjandafak

97

GD 16

6

160

intérieur TIT Goudji au fond

98

LTI

4

250

devant LTI

99

Facultés Farcha

7

400

faculté de Farcha

100

Repos

6-2

630

prolgt Av Nimeiry face ex gare Moussoro

101

Sodelac aeroport

5

0

hangar sodelac aeroport (hors service)

102

Mosquée

3

630

grande mosque

103

Centrale téléph. Ridina

3

360

av Ch Degaulle (Centrale téléph. Ridina)

104

BDL

7

250

face Epervier (contournement farcha)

105

GD B

6

400

après ONDR à droite

106

GD 21

7

250

farcha derrière cimetière

107

Caisse coton

7

160

entrée caisse cotton

108

LTC

4

160

à l'intérieur

109

Manguiers

4

160

fond rue Est RNT

110

Syrte

2

400

angle école rue 40

111

Centre medico soc. Farcha

7

100

à l'intérieur

112

Zezerti

2

250

angle zezerti/rue école Leclerc

113

Ambassade USA

4

630

intérieur ambassade

114

Stade

4

160

intérieur stade

115

Rue 40 (Klemat)

6

400

rue 40 ouest 2 châteaux

116

Présidence

4

500

intérieur Présidence

117

Epervier

7

1000

à l'intérieur camp du 27

118

Camp des Martyrs

3

900

entrée côté pl independance à droite

119

Issed

4

250

à l'entrée à gauche

120

TVT

1

160

à l'intérieur

121

Sotel Goudji

5

250

au fond TIT Goudji

122

Beguinage

6

250

intérieur cour château Beguinage

123

BIAT

2

250

intérieur BIAT

124

Rue 40 (parc)

2

400

face immeuble Djalal

125

Palais du 15

6-3

1900

derrière Palais 15 côté Est

126

Ecole Leclerc

2

400

angle de l'école

127

Palmeraie

6

400

angle rue st Martin/Zezerti coté terrain

128

Lycée Montaigne

6

250

intérieur lycée

129

Ecole Chagoua

4

250

angle de l'école

130

Paris Congo

4

250

ouest école paris congo

131

Marché mil

3

400

ch degaule près canal Ridina

132

ENSASS

6

160

intérieur ENASS

133

STAR

1

360

intérieur STAR

134

PADS Amriguebé

2

400

rue 40 angle rue cars marché mil

135

PADS Amriguebé

2

400

intérieur amriguebé

136

Ambassade RFA

4

160

intérieur ambassade

137

BEAC

2

1600

2 x 800 - intérieur banque

138

Min. Elevage

7

160

intérieur Ministère

167

139

Hopital Liberté

6-3

500

intérieur Hopital

140

Asecna representation

5

90

intérieur à gauche en entrant

141

Min. TP

7

160

intérieur à droite en entrant

142

Collecteur PADS Amrig.

2

160

canal amriguebé

143

GSO - USA

1

160

intérieur rue oust

144

Diguel Est

6-3

567

derrière hotel lybien

145

Sotel marché Dembé

6-3

360

intérieur Sotel

146

hypodrome

4

0

Est de l'hypodrome

147

SIL Moursal

4

160

devant Sil

ANNEXE 11 : CONSOMMATION ET SUBVENTION DE GAZ ET EQUIPEMENTS POUR L'ANNEE 2007

MOIS

CONSOMMATION ET SUBVENTION GAZ

TOTAL
SUBVENTION
GAZ

EQUIPEMENTS

 

TOTAL
SUBVENTION

Recharges de 6 kg

Recharges de 2,75

kg

Nombre

Montant

Nombre

Montant

Nombre

Montant

Janvier

3

385

14

894

000

 

119

261 800

15 155

800

0

 
 

0

15

155

800

Février

 

266

1

170

400

 

7

15 400

1 185

800

0

 
 

0

1

185

800

Mars

6

572

28

916

800

 

137

301 400

29 218

200

0

 
 

0

29

218

200

Avril

6

212

27

332

800

 

110

242 000

27 574

800

0

 
 

0

27

574

800

Mai

6

414

28

221

600

 

145

319 000

28 540

600

584

5

840

000

34

380

600

Juin

8

288

36

467

200

 

244

536 800

36 660

000

3

 

30

000

37

034

000

Juillet

7

710

33

924

000

 

151

332 200

34 256

200

37

 

370

000

34

626

200

Août

6

683

29

405

200

 

95

209 000

29 614

200

0

 
 

0

29

614

200

Septembre

5

102

22

448

800

 

40

88 000

22 536

800

32

 

320

000

22

856

800

Octobre

3

147

13

846

800

 

57

125 400

27 819

000

0

 
 

0

13

972

200

Novembre

4

969

21

863

600

 

60

132 000

21 995

600

0

 
 

0

21

995

600

Décembre

7

542

33

184

800

 

113

248 600

33 433

400

60

 

600

000

34

033

400

Total

66

290

29

676

000

1

278

2811600

294 487

600

716

7

160

000

301

647

600

Source : PNG

ANNEXE 12: CONSOMMATION ET SUBVENTION DE GAZ ET EQUIPEMENTS POUR L'ANNEE 2008

MOIS

 

CONSOMMATION ET SUBVENTION GAZ

 

TOTAL
SUBVENTION
GAZ

EQUIPEMENTS

 

TOTAL
SUBVENTION

Recharges de 6 kg

Recharges de 2,75 kg

Nombre

Montant

Nombre

Montant

Nombre

Montant

Janvier

 

6488

28 557

200

180

 

409

200

28

966

400

71

710

000

29

676

400

Février

4

073

17 921

200

91

 

200

200

18

121

400

0

 

0

18

121

400

Mars

7

242

31 864

800

146

 

321

200

32

186

000

8

80

000

32

266

000

Avril

5

854

25 757

600

146

 

321

200

26

078

800

3

30

000

26

108

800

Mai

8

012

35 252

800

166

 

365

200

35

618

000

2

20

000

35

638

000

Juin

7

148

31 451

200

170

 

374

000

31

825

200

303

3 030

000

34

855

200

Juillet

9

455

41 602

000

261

 

574

200

42

176

200

416

4 160

000

46

336

200

Août

6

297

27 706

800

67

 

147

400

27

854

200

400

4 000

000

31

854

200

Septembre

10

644

46 833

600

179

 

393

800

47

227

400

413

4 130

000

51

357

400

Octobre

8

125

35 750

000

60

 

132

000

35

882

000

505

5 050

000

40

932

000

Novembre

14

087

61 982

800

178

 

391

600

62

374

400

98

980

000

63

354

400

Décembre

10

826

47 634

400

115

 

253

000

47

887

400

90

900

000

48

787

400

Total

98

251

432 314

400

1 759

3

883

000

436

197

400

2 309

23 090

000

459

287

400

Source : PNG

ANNEXE 13. CONSOMMATION ET SUBVENTION DE GAZ ET EQUIPEMENTS POUR L'ANNEE 2009

MOIS

CONSOMMATION ET SUBVENTION GAZ

TOTAL
SUBVENTION
GAZ

 

EQUIPEMENTS

 

TOTAL
SUBVENTION

Recharges de 6 kg

Recharges de 2,75 kg

Nombre

Montant

Nombre

Montant

Nombr

e

Montant

Janvier

11 175

49 170 000

106

233 200

49

403

200

 

80

800 000

 

50 203 200

Février

19 621

21 098 000

214

18 660

21

116

660

 

55

550 000

 

21 666 660

Mars

16 267

11 910 800

126

0

11

910

800

 

7

70 000

 

11 980 800

Avril

21 548

16 407 600

121

0

16

407

600

1

592

15 920 000

 

32 327 600

Mai

17 383

6 067 600

162

0

6

067

600

 

800

8 000 000

 

14 067 600

Juin

23 277

80 564 978

230

0

80

564

978

 

0

0

 

80 564 978

Juillet

26 480

116 512 000

255

561 000

117

073

000

 

2

20 000

 

117 093 000

Août

22 610

99 484 000

201

442 200

99

926

200

 

0

0

 

99 926 200

Septembre

24 765

108 990 765

194

426 800

109

417

565

 

0

0

 

109 417 565

Octobre

24 912

109 612 800

197

433 400

110

046

200

 

10

100 000

 

110 146 200

Novembre

22 824

100 425 600

68

149 600

100

575

200

6

318

63 180 000

 

163 755 200

Décembre

51 846

228 122 400

251

552 200

228

674

600

4

112

41 120 000

 

269 794 600

Total

282 708

948 341 778

2 125

2 817 060

951

158

838

12

976

129 760000

1

080 918838

Source : PNG

171

Table des matières

DEDICACE Erreur ! Signet non défini.

REMERCIEMENTS Erreur ! Signet non défini.

RESUME i

ABSTRACT ii

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES PHOTOS ix

SIGLES ET ABREVIATIONS x

INTRODUCTION GENERALE 1

INTRODUCTION 2

1. PROBLEMATIQUE 3

2. QUESTIONS DE RECHERCHE 5

2.1. Question principale 5

2.2. Questions spécifiques 5

3. CONTEXTE SCIENTIFIQUE 5

4. OBJECTIFS DE RECHERCHE 8

4.1- Objectif principal 8

4.2- Objectifs spécifiques 8

5. HYPOTHESES DE RECHERCHE 8

5.1- Hypothèse principale 8

5.2- Hypothèses spécifiques 8

6. CADRE GEOGRAPHIQUE 9

7. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE 11

7.1- Cadre conceptuel 11

7.2. Cadre méthodologique 12

7.2.1. Phase exploratoire /observation 12

- Recherches bibliographiques 12

- Préparatif de l'enquête 13

- Observation 14

7.2.2. Phase d'enquête 15

- Plan de sondage 15

- Base de sondage 16

- Taille de l'échantillon 17

172

- Méthode d'échantillonnage 18

7.2.3. Traitement, analyse et interprétation des données 19

7.2.3.1. Les outils de recherche 20

8. INTERET DU SUJET 20
CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA VILLE DE N'DJAMENA : CADRE

D'ETUDE 22

1.1. Situation géographique de la ville de N'djamena 22

1.2. N'djamena : un milieu sahélo-soudanien 24

1.2.1. Climat 24

1.2.2. Précipitations 24

1.2.3. Températures 25

1.3. L'étude démographique et spatiale de la ville de N'djamena 25

1.3.1. Une ville à forte croissance démographique 26

1.3.2. Une ville à forte extension spatiale 28

1.4. L'organisation administrative de la ville 30

1.5. La mobilité résidentielle 31

1.6. Politique énergétique au Tchad 34

1.7. La situation socio-économique de la ville de N'djamena 35

1.7.1. Les revenus 35

1.7.2. Les activités économiques 36

1.7.3. Les professions 37

1.8. Le Troisième arrondissement 38

CHAPITRE 2. DE LA SOCIETE TCHADIENNE D'EAU 40

2.1. Historique et organisation 40

2.1.1. Historique de la STEE 40

2.1.2. Organisation de la STEE 42

2.1.2.1. Organigramme de la STEE 42

2.2. Production et distribution de l'électricité 45

2.2.1. Production 45

2.2.2. Distribution de l'électricité 48

2.3. L'alimentation en gasoil 48

2.4. Les handicaps de la STEE 49

2.4.1. Les problèmes de production et de distributions de l'électricité 49

2.4.2. Le problème des arriérés 49

2.4.3. Les techniques de localisation et de maintenance 50

CHAPITRE 3. LES MODES D'APPROVISIONNEMENT DES 52

173

3.1. Le secteur de l'énergie au Tchad 52

3.1.1. L'accès à l'électricité 53

3.1.2- L'importance de l'électricité 53

3.2. L'approvisionnement par réseau électrique 54

3.2.1. Le réseau électrique de la STEE dans le troisième arrondissement 54

3.2.2. Les abonnés de la STEE 55

3.2.2.1. Le processus d'accès aux abonnements 57

3.2.2.2. La facturation de l'énergie électrique 59

3.2.3. Les problèmes de délestages et de pirateries de l'énergie électrique 60

3.2.4. Les équipements de production, de transport et de distribution de

l'énergie électrique dans la ville de N'djamena 61

3.2.4.1. Les groupes de production 61

3.2.4.2. Les lignes Moyenne Tension (MT) 62

3.2.4.3. Les lignes basses tension (BT) 63

3.2.4.4. Les postes de transformateur 64

3.2.4.5. Les poteaux électriques 66

3.2.4.6. Les compteurs d'énergie 66

3.2.4.7. Les IACM (Interrupteurs Aériens à Commandes Mécanique) 67

3.2.4.8. Les éclateurs 67

3.2.4.9. La Malt (la Mise à la terre) 68

3.2.4.10. Les parafoudres 68

3.2.4.11. Les disjoncteurs hauts de poteaux 68

3.3. Les auto-producteurs de l'énergie électrique 69

3.3.1. L'utilisation des groupes électrogènes 69

3.3.2. L'utilisation de l'énergie solaire 71

3.3.2.1. Le processus d'approvisionnement en énergie solaire 71

3.3.2.2. La conversion photovoltaïque 72

3.3.2.3. Les autres sources d'énergie utilisées en besoin d'éclairage 73

3.3.2.3.1. Les lampes tempêtes et les lampes à pile 73

CHAPITRE 4. CONFIGURATION SPATIALE DES MODES 75

4.1. Qu'est ce que l'analyse spatiale ? 75

4.2. Le rôle du SIG dans la gestion des équipements de distribution de 76

4.2.1. Comment monter un SIG des équipements de distribution de l'énergie

électrique ? 77

4.2.2. L'avantage du géo référencement des équipements de distribution de

l'énergie électrique 78

174

4.3. Configuration spatiale des modes d'approvisionnement en énergie 79

4.3.1. Levés GPS des points de livraison de l'énergie électrique du quartier

Kabalaye 80

4.3.2. Répartition des modes d'approvisionnement en énergie électrique du

quartier Kabalaye 81

4.4. Répartition spatiale des postes transformateurs et le réseau MT dans le 85

4.4.1. Levés GPS des postes transformateurs 85

4.4.2. Répartition des modes d'approvisionnement en énergie électrique : 91

4.4.3. Facteurs influant la répartition spatiale des équipements de l'énergie

électrique 92

4.4.3.1. Facteur lié à la densité humaine 92

4.4.3.2. Facteur lié à l'aménagement urbain 93

4.5. Analyse des problèmes liés à l'approvisionnement en énergie électrique 95

4.5.1. Situation socio-économique de la population face au coût élevé

d'abonnement au réseau et à l'utilisation d'électricité 96

4.6. Impact du réseau électrique de la STEE sur la vie de la population 97

4.6.1. Dans les ménages 97

4.6.2. Au sein des entreprises 98

CHAPITRE 5. L'APPROSIONNEMENT DES MENAGES EN ENERGIE 100

5.1. Le processus d'approvisionnement en bois-énergie 100

5.1.1. Le bassin d'approvisionnement de N'djamena en bois de chauffe 102

5.1.2. Le transport de bois de chauffe 103

5.1.3. Le processus d'approvisionnement en charbon de bois 106

5.2. Approvisionnement en Gaz butane 107

5.2.1. Substitution des combustibles ligneux par le gaz butane 108

5.2.1.1. Comparaison de consommations des combustibles 109

5.2.1.2. Subvention de gaz butane par le PNG 111

5.2.2. Processus d'approvisionnement en gaz butane 113

5.2.2.1. Circuit de distribution de gaz butane 114

5.3- Le pétrole lampant 117

5.3.1. Le système d'approvisionnement et de distribution des produits

pétroliers 118

5.4. La répartition spatiale des lieux d'approvisionnement en énergie 118

5.5. Les équipements d'approvisionnement des énergies domestiques 121

5.5.1. Le réchaud à pétrole 121

5.5.2. Les fourneaux ou « Ganoun silik » 122

5.5.4. Les différents types des foyers 123

175

5.5.4.1. Les foyers améliorés 123

5.5.4.2. Les foyers traditionnels Fermé ou à trois pierres 125

5.6. Autres sources d'énergie domestique 126

5.7. La situation énergétique dans les ménages après la mesure 126

5.7.1. L'évolution des prix des combustibles 127

5.7.2. La gestion des combustibles domestiques face à la montée du coût

d'approvisionnement 130

5.7.3. Les avantages et inconvénients des divers combustibles 132

5.7.4. Les suggestions 132

CONCLUSION GENERALE 135

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 137

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 138

WEBOGRAPHIE 148

ANNEXES 149






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite