RESUME
La problématique de l'énergie dans la ville de
N'djamena est d'actualité et suscite de nombreuses crises ces deux
dernières années (2008-2010). Pour qu'un ménage
s'approvisionne en énergie, que ce soit électrique ou domestique,
cela vaut un coût tant financier que physique. Les aspects importants de
cette étude que nous avons abordés sont les modes
d'approvisionnement en énergie, leur répartition spatiale, et
enfin leurs impacts socioéconomiques. Nous avions adopté une
approche hypothético-déductive, en faisant recours aux
méthodes d'observation, des enquêtes par questionnaire, des
levés GPS, et l'analyse des résultats de terrain. Il ressort de
nos observations et enquêtes que, dans le troisième arrondissement
de la ville de N'djamena, les ménages utilisent trois principaux modes
d'approvisionnement en énergie électrique : le réseau
électrique de la STEE, les groupes électrogènes et les
panneaux solaires. En outre de ces moyens, on y rencontre également les
modes plus ou moins traditionnels utilisés pour le besoin
d'éclairage. Ce sont les lampes tempêtes, les lampes à pile
en provenance du Nigeria et les lampes-torches. Quant à l'énergie
domestique (concept utilisé dans le cadre de notre étude pour
désigner les sources d'énergie utilisées pour la cuisson),
elle se résume principalement au bois de chauffe, au gaz butane et au
pétrole lampant. Le charbon autrefois utilisé est en voie de
disparition suite à l'interdiction de sa fabrication. En outre, nous
avons les rôniers dômes et la bouse de vache utilisés comme
source d'énergie par les ménages pour leurs activités
rémunératrices. Cette étude nous amène à
conclure que les moyens d'approvisionnement utilisés dans le
troisième arrondissement sont liés aux conditions
socio-économiques des ménages d'une part et d'autre part de la
disponibilité des sources d'énergie. Par conséquent, ces
modes d'approvisionnement sont spatialement de différents types, et les
points de livraison repartis de manière irrégulière. Et
ceci est à l'origine de ralentissement certaines activités
socio-économiques de la population.
Mots clés : Approvisionnement -
Ménages - Energie - ville - N'djamena
II
ABSTRACT
The energy problem is a key issue in the town of N'djamena and
of recent (2008-2010) resulted to many crises. The acquisition of any form
energy entails both physical and financial cost. Important aspects of this
study include the modes of energy supply, their spatial distribution and their
socio-economic impacts. This study uses the hypothetico-deductive approach and
makes use observation methods, information collection through questionnaires
and the GPS and the analysis of information collected on the field. It comes
out of this survey that in the third district of N'djamena, households use
energy from three sources manly: electricity from the STEE, network,
electricity generated and solar energy. Apart from these sources, there is the
use of traditional methods for lighting. There are bush lamps, battery lamps
that come from Nigeria and torches. Concerning `' domestic energy» (a
concept used in this context to designate energy use for cooking), it comes
from wood, gaz and kerosene. Charcoal that has been in use for a long time is
about disappearing due to its interdiction. Other sources of energy include cow
dung and ronier domes. This study leads to the conclusion the modes of energy
supply for the third district of N'djamena are related to the socio-economic
situation of households and their availability. These modes of energy supply
are irregular distributed due to slow down of some socio-economic activities of
the population.
Key words: Supply - Households - Energy - Town -
N'djamena
iii
SOMMAIRE
RESUME i
ABSTRACT ii
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES PHOTOS ix
SIGLES ET ABREVIATIONS x
INTRODUCTION GENERALE 1
INTRODUCTION 2
1. PROBLEMATIQUE 3
2. QUESTIONS DE RECHERCHE 5
2.1. Question principale 5
2.2. Questions spécifiques 5
3. CONTEXTE SCIENTIFIQUE 5
4. OBJECTIFS DE RECHERCHE 8
4.1- Objectif principal 8
4.2- Objectifs spécifiques 8
5. HYPOTHESES DE RECHERCHE 8
5.1- Hypothèse principale 8
5.2- Hypothèses spécifiques 8
6. CADRE GEOGRAPHIQUE 9
7. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE 11
7.1- Cadre conceptuel 11
7.2. Cadre méthodologique 12
7.2.1. Phase exploratoire /observation 12
- Recherches bibliographiques 12
- Préparatif de l'enquête 13
- Observation 14
7.2.2. Phase d'enquête 15
- Plan de sondage 15
- Base de sondage 16
- Taille de l'échantillon 17
- Méthode d'échantillonnage 18
7.2.3. Traitement, analyse et interprétation des
données 19
7.2.3.1. Les outils de recherche 20
8. INTERET DU SUJET 20
iv
CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA VILLE DE N'DJAMENA :
CADRE
D'ETUDE 22
1.1. Situation géographique de la ville de N'djamena
22
1.2. N'djamena : un milieu sahélo-soudanien 24
1.2.1. Climat 24
1.2.2. Précipitations 24
1.2.3. Températures 25
1.3. L'étude démographique et spatiale de la
ville de N'djamena 25
1.3.1. Une ville à forte croissance
démographique 26
1.3.2. Une ville à forte extension spatiale 28
1.4. L'organisation administrative de la ville 30
1.5. La mobilité résidentielle 31
1.6. Politique énergétique au Tchad 34
1.7. La situation socio-économique de la ville de
N'djamena 35
1.7.1. Les revenus 35
1.7.2. Les activités économiques 36
1.7.3. Les professions 37
1.8. Le Troisième arrondissement 38
CHAPITRE 2. DE LA SOCIETE TCHADIENNE D'EAU 40
2.1. Historique et organisation 40
2.1.1. Historique de la STEE 40
2.1.2. Organisation de la STEE 42
2.1.2.1. Organigramme de la STEE 42
2.2. Production et distribution de l'électricité
45
2.2.1. Production 45
2.2.2. Distribution de l'électricité 48
2.3. L'alimentation en gasoil 48
2.4. Les handicaps de la STEE 49
2.4.1. Les problèmes de production et de distributions
de l'électricité 49
2.4.2. Le problème des arriérés 49
2.4.3. Les techniques de localisation et de maintenance 50
CHAPITRE 3. LES MODES D'APPROVISIONNEMENT DES 52
3.1. Le secteur de l'énergie au Tchad 52
3.1.1. L'accès à l'électricité
53
3.1.2- L'importance de l'électricité 53
3.2. L'approvisionnement par réseau électrique
54
3.2.1. Le réseau électrique de la STEE dans le
troisième arrondissement 54
V
3.2.2. Les abonnés de la STEE 55
3.2.2.1. Le processus d'accès aux abonnements 57
3.2.2.2. La facturation de l'énergie électrique
59
3.2.3. Les problèmes de délestages et de
pirateries de l'énergie électrique 60
3.2.4. Les équipements de production, de transport et
de distribution de
l'énergie électrique dans la ville de N'djamena
61
3.2.4.1. Les groupes de production 61
3.2.4.2. Les lignes Moyenne Tension (MT) 62
3.2.4.3. Les lignes basses tension (BT) 63
3.2.4.4. Les postes de transformateur 64
3.2.4.5. Les poteaux électriques 66
3.2.4.6. Les compteurs d'énergie 66
3.2.4.7. Les IACM (Interrupteurs Aériens à
Commandes Mécanique) 67
3.2.4.8. Les éclateurs 67
3.2.4.9. La Malt (la Mise à la terre) 68
3.2.4.10. Les parafoudres 68
3.2.4.11. Les disjoncteurs hauts de poteaux 68
3.3. Les auto-producteurs de l'énergie
électrique 69
3.3.1. L'utilisation des groupes électrogènes
69
3.3.2. L'utilisation de l'énergie solaire 71
3.3.2.1. Le processus d'approvisionnement en énergie
solaire 71
3.3.2.2. La conversion photovoltaïque 72
3.3.2.3. Les autres sources d'énergie utilisées
en besoin d'éclairage 73
3.3.2.3.1. Les lampes tempêtes et les lampes à
pile 73
CHAPITRE 4. CONFIGURATION SPATIALE DES MODES 75
4.1. Qu'est ce que l'analyse spatiale ? 75
4.2. Le rôle du SIG dans la gestion des
équipements de distribution de 76
4.2.1. Comment monter un SIG des équipements de
distribution de l'énergie
électrique ? 77
4.2.2. L'avantage du géo référencement
des équipements de distribution de
l'énergie électrique 78
4.3. Configuration spatiale des modes d'approvisionnement en
énergie 79
4.3.1. Levés GPS des points de livraison de
l'énergie électrique du quartier
Kabalaye 80
4.3.2. Répartition des modes d'approvisionnement en
énergie électrique du
quartier Kabalaye 81
4.4. Répartition spatiale des postes transformateurs
et le réseau MT dans le
85
vi
4.4.1. Levés GPS des postes transformateurs 85
4.4.2. Répartition des modes d'approvisionnement en
énergie électrique : 91
4.4.3. Facteurs influant la répartition spatiale des
équipements de l'énergie
électrique 92
4.4.3.1. Facteur lié à la densité humaine
92
4.4.3.2. Facteur lié à l'aménagement
urbain 93
4.5. Analyse des problèmes liés à
l'approvisionnement en énergie électrique.
95
4.5.1. Situation socio-économique de la population
face au coût élevé
d'abonnement au réseau et à l'utilisation
d'électricité 96
4.6. Impact du réseau électrique de la STEE sur
la vie de la population 97
4.6.1. Dans les ménages 97
4.6.2. Au sein des entreprises 98
CHAPITRE 5. L'APPROSIONNEMENT DES MENAGES EN ENERGIE 100
5.1. Le processus d'approvisionnement en bois-énergie
100
5.1.1. Le bassin d'approvisionnement de N'djamena en bois de
chauffe 102
5.1.2. Le transport de bois de chauffe 103
5.1.3. Le processus d'approvisionnement en charbon de bois
106
5.2. Approvisionnement en Gaz butane 107
5.2.1. Substitution des combustibles ligneux par le gaz butane
108
5.2.1.1. Comparaison de consommations des combustibles 109
5.2.1.2. Subvention de gaz butane par le PNG 111
5.2.2. Processus d'approvisionnement en gaz butane 113
5.2.2.1. Circuit de distribution de gaz butane 114
5.3- Le pétrole lampant 117
5.3.1. Le système d'approvisionnement et de
distribution des produits
pétroliers 118
5.4. La répartition spatiale des lieux
d'approvisionnement en énergie 118
5.5. Les équipements d'approvisionnement des
énergies domestiques 121
5.5.1. Le réchaud à pétrole 121
5.5.2. Les fourneaux ou « Ganoun silik » 122
5.5.4. Les différents types des foyers 123
5.5.4.1. Les foyers améliorés 123
5.5.4.2. Les foyers traditionnels Fermé ou à
trois pierres 125
5.6. Autres sources d'énergie domestique 126
5.7. La situation énergétique dans les
ménages après la mesure 126
5.7.1. L'évolution des prix des combustibles 127
VII
5.7.2. La gestion des combustibles domestiques face
à la montée du coût
d'approvisionnement 130
5.7.3. Les avantages et inconvénients des divers
combustibles 132
5.7.4. Les suggestions 132
CONCLUSION GENERALE 135
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 137
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 138
WEBOGRAPHIE 148
ANNEXES 149
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Répartition des ménages
enquêtés selon le sexe. 19
Tableau 2. Echantillon d'enquête pour comprendre les
relations entre la
STEE et sa clientèle 19 Tableau 3. Evolution et taux
d'accroissement annuel de la population (1921-
2009) 27 Tableau 4. Accroissement de la population de
N'djamena par rapport au
Tchad (1968- 2009) 28
Tableau 5. Evolution spatiale de la ville de N'djamena de
1927-2007 29
Tableau 6. Répartition de la population des ménages
ordinaires de N'djamena par sexe et nombres de ménages et par
arrondissement selon le
recensement de 2009. 31
Tableau 7. N'djamena : statut dans la profession des
occupés 36
Tableau 8. Répartition de la population active par
profession selon le sexe de
la ville de N'djamena 38
Tableau 9. Production d'électricité (en milliers de
KWH) De 2001-2009 47
Tableau 10. Nombre des abonnés de 2003 à juin 2010
56
Tableau 11. Ménages utilisant les groupes
électrogènes comme moyen de
secours à l'énergie électrique de la STEE
70 Tableau 12. Répartition des modes d'approvisionnement en
énergie
électrique 84
Tableau 13. Processus d'approvisionnement en bois de chauffe
101
Tableau 14. Sondage des ménages à propos
d'utilisation du bois de chauffe
103
Tableau 15. Rendement des types de combustible 108
Tableau 16. Sources d'énergie domestique utilisée
par les ménages dans le
3ème arrondissement. 109
Tableau 17. Avis des ménages sur l'utilisation de gaz
butane 117
Tableau 18. Evolution des prix des combustibles 129
Tableau 19. Répartition d'usages des combustibles par les
ménages 131
VIII
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Localisation de la zone d'étude 10
Figure 2. Situation géographique de la ville de
N'djamena 23
Figure 3. Les étapes de la croissance spatiale de la
ville de N'djamena 33
Figure 4. Organigramme de la STEE 44
Figure 5. Production de l'électricité de 1968
à 1977 46
Figure 6. Evolution des abonnés de
l'électricité dans la ville de N'djamena de
2003 à juin 2010 56 Figure 7. Répartition
spatiale des modes d'approvisionnement en énergie
électrique au quartier Kabalaye 82 Figure 8. Les
modes d'approvisionnement en énergie électrique dans le
troisième arrondissement 84 Figure 9.
Répartition spatiale des postes transformateurs dans le 3ème
arrondissement de la ville de N'djamena 88 Figure 10.
Schéma unifilaire du réseau MT dans le troisième
arrondissement. 90 Figure 11. Quelques formes
décrivant les lignes basses tension dans le 3ème
arrondissement. 94
Figure 12. Graphique d'approvisionnement de la ville en
combustible. 105
Figure 13. Les combustibles utilisés par les
ménages dans le 3ème
arrondissement. 110 Figure 14. Evolution de la consommation
du gaz population subventionné (3
à 6 kg). 113 Figure 15. Schéma du circuit de
distribution du gaz dans la ville de
N'djamena. 115 Figure 16. Diagramme des importations du gaz
butane par les sociétés
pétrolières. 116 Figure 17.
Répartition spatial des points d'approvisionnement en énergie
domestique. 120
ix
LISTE DES PHOTOS
Photo 1. Groupe MBH 62
Photo 2. Ligne Moyenne Tension 63
Photo 3. Ligne basse tension 64
Photo 4. Les postes transformateurs 65
Photo 5. Poteau en béton 66
Photo 6. Compteur d'énergie 67
Photo 7. Les lampes utilisées pour l'éclairage.
74
Photo 8. Bois de chauffe en vente au marché central de
N'djamena 101
Photo 9.Charbon de bois en vente au Marché Central de
N'djamena 107
Photo 10. Réchaud à gaz 109
Photo 11: Local des bonbonnes de gaz à la station Total
116
Photo 12. Réchaud à pétrole. 121
Photo 13. Les fourneaux vendus au marché central 122
Photo 14. Foyer NAFACAMAN 123
Photo 15. Foyer amélioré à usage bois de
chauffe 124
Photo 16. Foyer SEWA 124
Photo 17. Foyer traditionnel fermé 125
Photo 18. Dômes en vente au marché central
(N'djamena) 126
X
SIGLES ET ABREVIATIONS
A : Ampère
ACRA : Association de Coopération Rurale en Afrique
(ONG italienne)
ADER: Appui au Développement de
l'Economie Rurale
AEDE: Agence pour l'Energie Domestique et
l'Environnement
AEF: Afrique Equatoriale Française
AES-SONEL : Applied Energy Service-
Société Nationale d'Electricité
AIE : Agence Internationale de l'Energie
(International Energy Agency)
BAD: Banque Africaine de
Développement
BCR : Bureau Central de Recensement
BT: Basse Tension
BID: Banque Internationale de
Développement
CEFOD : Centre d'Etude, de Formation et de
Développement
CILSS : Comité Inter-états de
Lutte contre la Sécheresse au Sahel
CNAR : Centre National d'Appui à la
Recherche
DSEED : Direction des Statistiques, des
Etudes Economiques et
Démographiques
ECOSIT : Enquête sur la Consommation et
le Secteur Informel au Tchad
EEAEF: Energie Electrique d'Afrique
Equatoriale Française
ESMAP: Programme d'Assistance à la
Gestion du Secteur de l'Energie
FAO: Food Agriculture Organisation
FCFA : Franc de la Coopération
Financière en Afrique centrale
FED: Fond Européen pour le
Développement
GAZ COM: Gaz Compagnie
GPS: Global Positioning System
HT: Haute Tension
IACM : Interrupteur Aérien à
Commande Mécanique
IDH : Indicateur pour le Développement
Humain
INSEED : Institut National des Statistiques,
des Etudes Economiques et
Démographiques
Kgep : kilogramme équivalent
pétrole
KV: Kilovolt
KVa: Kilovolt Ampère
KWh: Kilowatt heure
xi
MAED : Modèle pour l'Analyse de
l'Energie Domestique
Malt : Mise à la terre
MBH : Mashinen Bau Halberstadt (Groupe de
marque allemande)
MPE: Ministère de Pétrole et de
l'Energie
MT: Moyenne Tension
MW: Mégawatt
NAVSTAR: Navigation Satellite Timing And
Raching
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONRTV: Office National de Radio
Télévision
PED: Projet Energie Domestique
PIB : Produit Intérieur Brut
PNG: Programme National Gaz
PNUD: Programme des Nations Unies pour le
Développement
PRG: Programme Régionale Gaz
PS : Puissance Souscrite
PV: Photovoltaïque
RCA: République Centrafricaine
RGPH : Recensement Général de
la Population et de l'Habitat
SECADEV: Secours Catholique pour le
Développement
SIG: Système d'Information
Géographique
SNE : Société Nationale
d'Electricité
SNER: Société Nationale
d'Entretien Routier
STEE : Société Tchadienne d'Eau
et d'Electricité
STE: Société Tchadienne des
eaux
SPP: Société des Produits
pétroliers
TM: Total Marketing
UNICEF: United Nation International Children
Education Fond
USD: United State Dollar
1
INTRODUCTION GENERALE
2
INTRODUCTION
De toutes les ressources de la Terre, l'énergie est la
plus importante, voire indispensable au maintien de la vie des humains. Elle
est une composante essentielle des tissus et de la consommation des organismes
vivants. Comme déclare Munkeni (2006) « point n'est
besoin de rappeler ici le lien étroit qui existe entre les
développements économique et énergétique d'un pays.
Cependant, ce lien est souvent établi dans le sens d'une
causalité allant du développement de celle-ci ne saurait que la
conséquence du niveau général de développement
atteint par un pays ». La disponibilité des services,
l'ambiance sonore, la circulation sécuritaire, la création
d'emploi, le commerce, le moindre coût de vie, l'accès aux zones
isolées pour ne citer que ceux là sont les bienfaits de
l'énergie dans une zone urbaine.
Les questions énergétiques occupent de plus en
plus le devant de l'actualité et sont au coeur des politiques de
développement en ce début du 21ème siècle. Ces
questions touchent particulièrement les pays en voie de
développement au regard du rythme élevé de la croissance
démographique, de l'utilisation des ressources forestières qui
constituent la principale forme d'énergie, d'urbanisation croissante qui
a pour corollaire les problèmes de transport, d'électrification,
d'assainissement etc. La principale interrogation qui apparait en toile de fond
est la capacité de ces pays à mettre en oeuvre des politiques
énergétiques efficientes et durables.
Conscient de ce fait, les organismes internationaux et les
gouvernements se mobilisent pour améliorer la qualité et
l'accès à cette ressource dans les pays de l'Afrique
Subsaharienne. Ils mènent en même temps des politiques allant au
sens de la protection de l'environnement et de la biodiversité. C'est le
cas de FEM (Fond pour l'environnement Mondial) dont l'objectif principal est de
promouvoir la protection de l'environnement mondial et le développement
durable par l'octroi de financement aux pays en développement et aux
pays en transition économique, pour les aider à traiter les
problèmes environnementaux. Pourtant, la grande partie de la population
de ces pays tire leur énergie dans les ressources ligneuses.
3
Etalé de la zone la plus aride à la zone humide,
le Tchad présente une pluviométrie moyenne évaluée
à 348 mm/an1. La forte variabilité géographique
s'accompagne d'une forte variabilité interannuelle de
pluviométrie. Le bilan énergétique du Tchad
démontre l'état de sous-développement du pays en
matière de consommation de l'énergie, ceci en quantité
comme en qualité.1 La zone la plus touchée par cette
crise est sa capitale N'djamena qui regroupe 41,2% de la population urbaine du
Tchad.
1. PROBLEMATIQUE
La ville de N'djamena comme le reste des villes du Tchad est
enclavée et connait d'énormes difficultés en ce qui
concerne son approvisionnement en produit de toute nature et
particulièrement en source d'énergie. Malgré
l'interdiction de coupe de bois vert par le gouvernement, celui-ci demeure
toujours le combustible le plus accessible et le plus utilisé par les
ménages. Les produits pétroliers : fuel-oil, essence, gaz butane,
pétrole lampant sont importés quand bien même que le Tchad
est un pays pétrolier.
Comme beaucoup de villes des Pays en Voie de
Développement, et plus précisément celles de la zone
sahélienne, la ville de N'djamena se caractérisent par une
augmentation rapide de la population et une croissance urbaine non
maîtrisée. Malheureusement elle ne s'est pas
préparée pour faire face au problème d'approvisionnement
en énergie, qu'elle soit électrique ou domestique. C'est le cas
de l»électricité, du gaz et du bois de chauffe dont le
problème d'accès et de leur gestion se pose avec acuité.
Cette situation relance le débat sur la crise énergétique
à laquelle le pays fait face depuis des années. Il suffit de
faire un tour dans les différentes structures à caractère
économique, administratif ou sociale et dans les ménages pour
faire le constat.
1 Baohoutou L., 1996. Le climat de N'djamena:
Evolution et effet sur le milieu physique (1965-1995). Université de
N'djamena, 69p.
4
La consommation énergétique est passée de
200 kep en 1993 à 240 kep en 2002 puis à 292 kep en 2005 à
l'échelle nationale2. Les énergies conventionnelles,
c'est-à-dire l'électricité et les produits
pétroliers sont sous-développées et ne représentent
que 10% de la consommation nationale. Le volume de gaz consommé est
passé de 69 t en 1999 à 367t en 2004 (PREDAS, 2004). Le pays
consomme en plus grande quantité les combustibles ligneux,
c'est-à-dire le bois et le charbon de bois, représentant 90% de
la consommation totale de l'énergie du pays (PREDAS, 2004). Ces
tendances sont confirmées par les résultats de la dernière
enquête économique et sociale (DSEED/ECOSIT 2). Il ressort de
cette enquête qu'en effet 69% des ménages utilisent les produits
pétroliers pour l'éclairage, les énergies conventionnelles
sont cependant faiblement employées comme combustibles de cuisson avec
11% seulement d'utilisateurs. Ce qui est notable dans ces résultats
c'est l'absence de différence de comportement entre les
catégories de ménage selon le seuil de pauvreté. En effet,
le fait qu'une proportion faible des ménages nantis utilise
l'électricité (4%) pour l'éclairage et les combustibles
conventionnels (12%) pour la cuisson suscite des interrogations sur
l'accessibilité à ces sources d'énergie. Le taux
d'accès à l'électricité est de 2% pour l'ensemble
du pays et 12% environ pour la ville de N'djamena (PREDAS, 2004). L'offre
d'énergie au Tchad est estimée à 245 MW. Ce qui importe
ici ce ne sont pas les sources de l'énergie en elles-
mêmes mais la disponibilité,
l'accessibilité et les modes d'approvisionnement des ménages
pour leur multiples besoins à savoir le transport, l'éclairage,
la réfrigération, la télécommunication, la cuisson
des aliments, etc.
Ce sont ces statistiques qui nous ont amené à
nous interroger sur les modes d'approvisionnement des ménages en
énergie, et les problèmes liés à son accès ,
et plus loin sur la pénurie de cette ressource
(énergétique) dans la ville de N'djamena. D'où
découle le choix de notre thème : « L'approvisionnement des
ménages en énergie dans la ville de N'djamena : cas du
3ème arrondissement ». Cette étude nous a
amené à mettre en exergue
2 Munkeni F., 2006. Energie, Modernité et
lutte contre la pauvreté. Communication faite aux premières
journées Internationales d'Etudes scientifiques sur le thème :
« Le Tchad à l'ère pétrolière et son
développement
durable ».
5
les formes d'organisation de l'espace dont les grands
précurseurs de la géographie ont utilisé dans la
conception de leurs théories. Il s'agit entre autre de Christaller et de
sa théorie des lieux centraux, et de Hoyt (économiste) et son
modèle de localisation. Il sera question pour nous d'analyser la
répartition spatiale des points d'approvisionnement et le réseau
de distribution de ces énergies dans la ville de N'djamena. Pour ce fait
il est important pour nous de nous interroger sur l'état de connaissance
de notre champ d'étude.
2. QUESTIONS DE RECHERCHE 2.1. Question principale
Quels sont les sources d'approvisionnement des ménages
en énergie dans le 3ème arrondissement de la ville de
N'djamena?
Pour rendre plus claire cette question d'autres questions
spécifiques s'avèrent importantes.
2.2. Questions spécifiques
· Quels sont les modes d'approvisionnement des
ménages en énergie dans la ville de N'djamena, et
précisément dans le 3ème arrondissement?
· Comment sont réparties ces sources
d'énergie dans la ville de N'djamena, plus précisément
dans le 3ème arrondissement ?
· Quels sont les impacts socio-économiques
liés au problème d'approvisionnement en énergie dans la
ville de N'djamena?
3. CONTEXTE SCIENTIFIQUE
L'approvisionnement en énergie est l'un des principaux
défis auxquels le continent africain se trouve confronté au
début du XXIe siècle. L'énergie fait partie de l'univers
dans lequel nous vivons. Elle existe sous différente forme et permet de
maintenir la vie humaine sur terre. Cependant l'Afrique et plus
particulièrement le Tchad est exposé au risque de pénurie
et de la gestion de l'énergie à cause de : la dégradation
du climat ; la croissance
6
urbaine non maîtrisée ; nombre de population au
dessus de l'offre de cette ressource ; et l'enclavement du pays.
Pour expliquer ce phénomène d'accès
à l'énergie, certains auteurs ont eu à analyser le
problème dans le contexte du Tchad et d'ailleurs.
La ville de N'djamena, de par ses fonctions administratives,
économiques et politiques, constitue la plaque tournante du pays. Elle
concentre à elle seule environ 41,2% de la population urbaine et
connaît un taux de croissance annuelle élevé de 7%
(N'garessem, 1998). Le bois et le charbon de bois sont les principales sources
d'énergie pour la cuisson des aliments dans la majorité des
foyers. La hausse de la demande en énergie domestique se traduit par une
forte exploitation des espaces boisés à la
périphérie de la ville (Koussou Mian et Géraud Magrin,
2007). Ces auteurs établissent le lien étroit qui existe entre la
croissance urbaine et la forte demande en énergie dans la ville de
N'djamena, ainsi que ses conséquences dans l'espace. Dans son «
manuel d'urbanisme », Romann (1983) présente la distribution
d'énergie électrique en faisant ressortir les différents
types de courant électrique, les normes pour l'évaluation des
besoins d'énergies électriques en fonction des consommations
horaires de quelques appareils domestiques, la nécessité de
l'éclairage public qui ne devrait pas être conçu
après toute opération d'aménagement, mais être
pensé dès le départ des dites opérations. Son
manuel traite l'un des aspects de problème que nous nous sommes
intéressés dans notre étude. Il s'agit d'analyser les
impacts des installations d'équipements des sociétés en
charge de distribution de l'énergie dans la ville de N'djamena. Quant
à Kramer (2003), il évoque l'importance qu'accordent les citadins
à l'utilisation du charbon de bois au Tchad. Ceci à cause du
caractère moins polluant pendant la cuisson, une manipulation plus
aisée et une relation plus favorable entre la quantité
d'énergie consommée pour le transport (gasoil) et
l'énergie transportée (charbon de bois).
Le caractère informel du commerce de bois
énergie au Tchad a généré plusieurs employés
dans cette activité, estimant 15000 personnes. Cette filière
générait 2,2 milliard de francs CFA par an et se présente
comme
7
principale activité génératrice ou
d'appoint pour ceux qui exercent cette activité (Rapport enquête
ESMAP repris par Ndjafa Ouaga, 2001). Pour Younoudji (1996), avec un taux
d'accroissement de 6,7% par an, la demande en bois-énergie de N'djamena
est estimée à 250 000 tonnes. D'après AEDE (2001), 90% du
volume total de bois se situe à une distance supérieure à
100 km de N'djamena. Cette étude décrit la problématique
liée à la distance d'approvisionnement en énergie autour
de la ville de N'djamena.
Massing (2001), quant à lui, il rapporte ses
expériences avec les foyers améliorés au Tchad
: « La cuisson avec du bois nécessite beaucoup
d'expérience et d'attention. Le bois ou la bouse doit être
complètement secs. Si le combustible est humide, il y a des pertes de
chaleurs dues à l'évaporation et des températures
élevées ne sont pas atteintes. La quantité de combustible
ajoutée est importante ». Les foyers
améliorés sont l'un des moyens d'économie d'énergie
que nous avions relevé ses impacts économiques et ses incidences
sur l'environnement interne des maisons.
Certains auteurs évoquent les problèmes d'ordre
technique en ce qui concerne l'approvisionnement en énergie. Car dans
notre recherche, il est question d'analyser tous les paramètres influant
l'accès et les modes d'approvisionnement des ménages en
énergie dans la ville de N'djamena. C'est dans cette perspective
qu'Inquimbert (2003) évoque l'accord de l'ensemble de la population
camerounaise sur la nécessité d'accroître la
capacité de la production de l'AES-SONEL en apportant de nouveaux
branchements par an et d'apporter un service de qualité aux
consommateurs. L'augmentation de la capacité de production est certes la
solution qu'attend la population, mais est ce cela est-elle suffisant pour
assurer la pérennité de la distribution de
l'électricité? N'est ce pas un bon système de gestion et
de distribution doit être assuré par des techniques
appropriées et scientifiques. Car dans un réseau l'ensemble des
noeuds sont en interaction dont leur maîtrise est importante.
.
Au-delà de ce qui précède, il est
question pour nous d'analyser les problèmes liés aux modes
d'approvisionnement en énergie, leur accès, leur
8
distribution et leur répartition spatiale selon leur
type et mode d'approvisionnement dans la ville de N'djamena.
4. OBJECTIFS DE RECHERCHE 4.1- Objectif principal
Notre objectif principal est d'identifier les sources
d'énergie et leurs techniques d'approvisionnement utilisées par
les ménages, d'analyser la répartition de celles-ci et leur
impact socioéconomique.
4.2- Objectifs spécifiques
· Dresser l'état des modes d'approvisionnement
des ménages en énergie dans le 3e arrondissement de la ville de
N'djamena.
· Analyser l'état actuel de la répartition
spatiale des points de ravitaillement en énergie et des
équipements de distribution dans les quartiers du 3e arrondissement.
· Montrer les impacts socio-économique et spatial
liés aux problèmes d'approvisionnement en énergie dans le
3ème arrondissement.
5. HYPOTHESES DE RECHERCHE
5.1- Hypothèse principale
Les principales sources d'énergie des ménages
dans le 3ème arrondissement de N'djamena seraient le pétrole
lampant, le gasoil, l'essence, le charbon de bois, le gaz butane et les bois de
chauffe.
5.2- Hypothèses spécifiques
· Les ménages dans la ville de N'djamena
utiliseraient le réseau électrique de la STEE, les groupes
électrogènes, les panneaux solaires, les lampes tempête
comme modes d'approvisionnement en énergie électrique et les
foyers améliorés, le réchaud à gaz, réchaud
à pétrole pour la cuisson des aliments.
·
9
Les sources d'énergie utilisées par les
ménages seraient réparties de manière
irrégulière dans la ville de N'djamena et c'est ce qui cause leur
problème d'accès.
· Les problèmes d'approvisionnement en
énergie seraient à l'origine de ralentissement des
activités socio-économiques dans le 3e arrondissement de la ville
de N'djamena.
6. CADRE GEOGRAPHIQUE
Fondée au début du 20e siècle par les
colonisateurs français, la Ville de N'djamena est située entre
11° et 12° 8' de latitude Nord et 14° 2' et 15° 2' de
longitude Est. Capitale de la République du Tchad, elle s'étire
sur plus de 10 km le long de la rive droite du Chari, à l'aval et
à l'amont de son affluent avec le Logone. Elle s'accroit actuellement de
plus en plus vers l'Est et de l'autre côté de la rive gauche du
Chari.
La ville de N'djamena occupe une plaine alluviale subactuelle
à actuelle, de la quatrième transgression (Pias, 1970);
l'altitude varie entre 294-298 m. Elle est située dans une zone à
climat Sahélo-soudanien, caractérisé par des vents
violents et poussiéreux, des averses brutales et ponctuelles, et une
chaleur caniculaire. Elle subit aussi le phénomène du Front
Intertropical. Selon les prélèvements et les observations faites
sur trois décennies (1965-1994), Baohoutou relève une grande
disparité entre les années. Les valeurs pluviométriques
extrêmes enregistrées sont de : 745,8 mm en 1975 pour la forte
précipitation et 226,1 mm pour la faible pluviométrie en 1984.
Le troisième arrondissement où nous avons
mené l'enquête se situe au Centre-Sud de la ville. Il est
limité au Nord par le quatrième arrondissement, au Sud par le
fleuve Chari, à l'Ouest par le deuxième arrondissement et
à l'Est par le sixième arrondissement. Notre choix portant sur la
zone d'étude (3e arrondissement) s'explique par son ancienneté,
et aussi par sa densité humaine.
Figure 1. Localisation de la zone
d'étude
Source : CNAR et complétée par
Nguézoumka/ juillet 2010
11
7. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE 7.1- Cadre
conceptuel
Le concept se défini comme une représentation
abstraite d'une réalité matérielle désignant une
chose ou un être vivant qui peut être en rapport avec l'espace
géographique. C'est la connaissance qu'on a ou une manière de
voir une réalité quelconque. Pour Grawitz (2001) « le
concept est une représentation rationnelle comprenant les attributs
essentiels d'une classe de phénomène ou d'objet »,
tandis que Roger B. et al le défini comme « une
représentation générale, de nature abstraite clairement
définie et même consensuelle susceptible de guider la recherche et
de fonder ses hypothèses ». Plusieurs concepts et
termes entrent dans le cadre de notre étude. Il s'agit de
:
- Modes d'accès : nous l'appréhendons
ici comme les moyens d'accès aux sources d'énergies
utilisées par les ménages ou en d'autre terme c'est la
manière dont les ménages se ravitaillent en énergie (que
ce soit domestique ou électrique) dans la ville de N'djamena.
- Approvisionnement : c'est la fourniture ou ravitaillement
en un produit quelconque. Dans notre contexte, il est question de
ravitaillement en énergie électrique et domestique.
- Ménage (ordinaire): nous définissons
ce concept sur la base de celui définit par INSEED (Institut National de
la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques) comme : «
une personne ou un groupe de personnes apparentées ou non, vivant dans
une même unité d'habitation, et pourvoyant ensemble à leurs
besoins alimentaires et autres besoins vitaux. De façon
générale, les membres d'un ménage reconnaissent
l'autorité d'un chef indépendamment du sexe, appelé chef
de ménage (. . .). Le ménage ordinaire est constitué le
plus souvent d'un chef de ménage, d'une ou de plusieurs épouses
et de leurs enfants mariés ou non avec éventuellement d'autres
membres de la famille et même des personnes sans lien de parenté.
» (INSEED, 2009, p.15).
- Source d'énergie: matières
premières (charbon, pétrole, bois, gaz etc.) ou
phénomènes naturels (soleil, vent, marée etc.)
utilisés pour la production d'énergie. Nous l'appréhendons
dans notre étude ici comme matière utilisées
12
par les ménages en besoin d'éclairage,
d'alimentation des appareils, de cuisson des aliments et bien d'autres usages
domestiques.
- Energie domestique : toute énergie servant
aux ménages pour des usages domestique (l'électricité,
bois, gaz...). Mais nous la définissons dans le cadre de notre
étude ici comme l'ensemble des combustibles régulièrement
utilisés par les ménages dans le domaine de la cuisine et de
chauffage dans la ville de N'djamena.
- Energie renouvelable : c'est la source constamment
produite par le rayonnement solaire, la rotation de la Terre et
l'énergie interne du globe. Nous la définissons aussi comme cette
énergie qui trouve sa source dans les ressources inépuisables de
la nature.
- Energies conventionnelles : c'est l'ensemble des
sources d'énergie reconnues et dont l'usage est défini
universellement. C'est l'exemple de l'électricité, le
pétrole et les gaz butane. Les sources d'énergie conventionnelles
telles que l'énergie nucléaire ou les combustibles fossiles
(charbon, pétrole et gaz) sont toutes issues de stocks limités de
matières qui doivent être extraites du sous-sol.
7.2. Cadre méthodologique
Pour comprendre notre sujet de travail, vérifier les
hypothèses émises et aboutir aux objectifs ci-dessus, nous avons
adopté la méthode hypothético-déductive. Nous
partons ainsi d'une analyse générale (à l'échelle
de la ville) du problème au cas particulier (du 3e arrondissement).
Notre méthodologie s'articule en trois phases : la phase exploratoire ou
d'observation, la phase d'enquête et la phase d'analyse des
informations.
7.2.1. Phase exploratoire /observation
Elle est l'une des phases importantes de notre recherche, car
elle nous a permis de faire des lectures bibliographiques et avoir les premiers
contacts avec le terrain.
- Recherches bibliographiques Nous avons:
·
13
consulté les ouvrages dans les bibliothèques ;
· Sélectionné les textes des ouvrages
rapportant au champ théorique de notre thème ;
· Résumé ces ouvrages ;
· Et comparé les textes entre eux pour nous
situer par rapport à notre problématique.
Ces recherches ont concerné les ouvrages
généraux et les ouvrages spécifiques comme les
thèses, mémoires, les articles scientifiques et les
périodes qui traitent des thèmes semblables. Nous les avons
effectuées dans les bibliothèques telles que Centre Documentaire
Universitaire(CDU), Centre Catholique Universitaire(CCU), Centre d'Etude, de
Formation et de Développement (CEFOD), dans les bibliothèques de
l'université de Ngaoundéré et dans les services publics
tels que le CNAR (Centre National d'Appui à la Recherche), le service
SIG de la Mairie de N'djamena, les archives du ministère de
pétrole et de l'énergie, à l'INSEED (Institut National des
Statistiques, des Etudes Economiques et Démographiques). Tout ceci pour
avoir les bases de données démographiques, les cartes et les
statistiques pour illustrer notre travail.
- Préparatif de l'enquête
Dans cette phase, nous avons eu les premiers contacts avec le
terrain d'étude. Cela nous a permis:
· D'observer les modes d'approvisionnement des
ménages en énergie ;
· De faire le géo référencement des
points d'approvisionnements en énergie dans le 3e arrondissement ;
· D'identifier les personnes-cibles ;
· Se préparer à l'entretien en testant
notre questionnaire auprès de quelques ménages ;
· Rencontrer les experts, témoins et autres
personnes concernées en adoptant une attitude d'écoute et
d'ouverture afin de fixer les jours d'entretien.
14
- Observation
Lors de cette enquête de terrain, nous avons
commencé d'abord par la recherche documentaire qui nous a permis de
revoir le contexte scientifique de notre sujet. Comme déclare Fernand
Joly (1976), la première démarche de tout chercheur «
consiste à effectuer un inventaire complet des connaissances
déjà réunies sur le sujet et sur l'espace à
étudier (...) pour éviter en effet de refaire inutilement un
travail déjà accompli par d'autres. Pourtant cet inventaire se
doit être critique : certains ouvrages sont insuffisants ou
dépassés (...). Il peut même aboutir à un constat de
carence ».
Nous avons consulté les ouvrages
généraux, les mémoires, les rapports et les projets
portant sur notre problématique. Ces ouvrages abordent plusieurs aspects
de la ville de N'djamena tels que les problèmes urbains, les
activités socio-économiques, l'approvisionnement en bois de
chauffe, les caractéristiques démographiques et les études
géographiques des quartiers de la ville.
Les projets et les rapports sont ceux élaborés
par les ministères, les bureaux d'étude étrangère
et les organismes internationaux. Ces études ont porté sur:
- Les conditions de vie des ménages;
- Assainissement et approvisionnement en eau potable;
- Démographie : estimations et hypothèses de
croissance de la population.
Ces différents ouvrages ne traitent pas tous à
fond les problèmes dans la même perspective que nous. Certains ne
sont que des simples descriptions découlant d'enquête
légère ou des rapports des missions.
Au moment de la recherche bibliographique, nous avons
entrepris en même temps les observations de terrain dans les quartiers de
notre zone d'étude. Cette observation a porté sur les
différents points d'approvisionnement en énergie, leur mode
d'approvisionnement, leurs moyens de transport et leur quantité sur le
marché.
15
Pour l'électricité, nous avons fait un tour dans
quelques ménages avant la phase d'enquête, pour faire quelques
observations. Le constat qui ressort de cette observation est que la plupart
des ménages ont de sérieuses difficultés à
s'alimenter en électricité. Nombreux n'ont pas
l'électricité dans la journée, et, à la question de
savoir à quand revient l'électricité ? Les réponses
ne sont entre autre : ??ce n'est qu'à partir de 22h à 6h du
matin?? ou ??à partir de 18h?? que l'électricité revient,
ils utilisent en attendant d'autres sources d'éclairage.
Une autre observation c'est celle des combustibles ligneux.
Ceux les plus utilisés sont le bois de chauffe et le gaz butane.
L'utilisation du charbon a été interdite par le gouvernement
à cause de sa fabrication très couteuse à l'environnement.
D'après les anciens commerçants de charbons de bois actuellement
reconvertis dans la vente du bois, le charbon de bois est utilisé
à partir du bois humide tandis que les bois de chauffe ne sont que des
bois sec, abattus par la sécheresse.
7.2.2. Phase d'enquête
Dans cette deuxième phase, nous avons
procédé aux enquêtes de terrain par questionnaire
auprès des ménages afin de nous imprégner des
réalités du problème d'approvisionnement en énergie
dans la ville. Mais avant cela nous avons dressé notre plan de
sondage.
- Plan de sondage
Dans notre étude, nous avons choisi comme unité
d'enquête le ménage qui est généralement
identifiable par une concession. Cette dernière est une unité
résidentielle physique et visible. Elle est constituée d'une ou
de plusieurs habitations qui peut être clôturée ou non.
Plusieurs concessions regroupées et circonscrites par quatre voies de
circulation constituent un îlot. Et plusieurs îlots forment un
carré dont un certain nombre regroupés constitue le quartier et
le regroupement de quartiers reçoit l'appellation d'un
arrondissement.
16
La ville de N'djamena est subdivisée en dix
arrondissements, composés de 64 quartiers dont nous avons choisi le 3e
arrondissement comme zone d'étude.
- Base de sondage
D'après le décret n° 285/PR/PM/MISP/09
portant restructuration des arrondissements municipaux dans la commune de
N'djamena, l'ancien 2ème arrondissement est devenu le
3ème arrondissement composé de 6 quartiers. Mais
compte tenu des contraintes de terrain, nous avons choisi enquêté
dans 4 quartiers. Les quartiers qui ne sont pas pris en compte sont les
quartiers Gardolé et Djambalbarh, ceci pour des raisons suivantes :
- La population au quartier Gardolé n'est plus
importante en matière d'occupation d'espace, à cause du
déguerpissement qui a eu lieu dans ce quartier, et en plus c'est un
centre commercial. On y rencontre plus de boutiques que des hommes.
- Quant au quartier Djambalbarh, c'est une zone
majoritairement résidentielle, et les ménages qui s'y trouvent
sont les hauts cadres des armées qui ne subissent pas le poids de la
facturation de l'électricité, elle est prise en charge par
l'Etat.
Ceci étant nous avons jugé laisser
l'enquête dans ces quartiers. Nous avons considéré donc les
quartiers : Kabalaye, Sabangali, Ambassatna, et Ardep- djoumbal.
Selon le dernier Recensement Général de la
Population et de l'Habitat de 2009, le nombre de ménages dans le 3e
arrondissement est de 8734 et celui des concessions est de 3427 (Mairie de
N'djamena) repartit dans les quartiers comme suit :
·
|
Gardolé1
|
289
|
·
|
Ambassatna
|
793
|
·
|
Ardep Djoumal
|
955
|
·
|
Sabangali
|
657
|
·
|
Kabalaye
|
433
|
|
·
17
Djambalbarh 300
Nous nous sommes servis de ces données pour tirer notre
échantillon. C'est à base de ces données que nous avions
eu à définir la taille de notre échantillon et la
méthode d'échantillonnage. C'est-à-dire nous avons
tiré l'échantillon à partir des quartiers, ensuite des
carrés et enfin des concessions.
- Taille de l'échantillon
Pour un total de 8734 ménages (RGPH 2009) de notre zone
d'étude, nous avons choisi un échantillon de 5% soit 437
ménages, mais pour des raisons d'ordre pratique et avoir plus de
précision, un taux d'échantillonnage de 3% soit 262
ménages nous serait raisonnable. Et chaque quartier doit être
représenté dans l'échantillon proportionnellement à
ce taux d'échantillonnage global. Par exemple si le quartier X comprend
1000 ménages, il doit être représenté
également à 3%, soit 30 ménages dans un nombre total de
1000 ménages pour ce quartier.
Donc selon la méthode de répartition
proportionnelle au poids des quartiers, le calcul de l'échantillon des
ménages dans chaque quartier sera fait de manière suivante :
Soit n= l'échantillon de ménage d'un quartier
N= nombre de ménages de chaque quartier
P= proportion représentative de l'ensemble de la
population On aura: n= NxP
Mais compte tenu de manque de données sur le nombre de
ménages par quartier nous avons considéré plutôt le
nombre de concessions par quartier. Parce que d'une manière
générale une concession équivaut à au moins un
ménage. Et comme une concession peut avoir également deux ou
trois ménages, nous avons tiré 3% multiplié par 3 du
nombre de
18
concessions de chaque quartier de notre échantillon.
Par cette méthode voici comment se présente la taille de notre
échantillon par quartier :
·
|
Ambassatna :
|
71 concessions
|
·
|
Ardep Djoumal:
|
90 concessions
|
·
|
Sabangali :
|
59 concessions
|
·
|
Kabalaye :
|
39 concessions
|
|
Total:
|
259 concessions
|
- Méthode d'échantillonnage
La méthode d'échantillonnage utilisée est
la méthode de sondage à plusieurs degrés (4
degrés). Dans notre arrondissement, nous avons tiré au premier
degré les quartiers, au deuxième les carrés, au
troisième les concessions et au dernier degré les
ménages.
D'après le dernier découpage administratif de la
ville de N'djamena, le quartier Ambassatna comprend 10 carrés,
Gardolé 2, Ardep-djoumal 11, Sabangali 5, Djambalbarh 8, et Kabalaye 6.
Mais l'enquête n'a concerné que 4 quartiers, à savoir
Ambassatna, Kabalaye, Sabangali et Ardep-djoumbal. Le choix de ces quartiers
est justifié par les raisons que nous avions
énumérées dans la base de sondage. Pour nous permettre
d'avancer logiquement dans notre enquête, nous avons utilisé la
méthode de tirage systématique en choisissant un pas
d'enquête. Nous avons choisi le pas de 10. C'est à dire quand nous
enquêtons un ménage, nous comptons 10 concessions avant d'entrer
chez un autre ménage.
Ainsi nous avons interrogé quelques ménages dans
les carrés tirés au hasard. C'est-à-dire 30 ménages
dans le quartier d'Ambassatna, 56 ménages dans le quartier Ardep
Djoumal, 34 ménages à Kabalaye, 47 ménages à
Sabangali. Cependant compte tenu du temps qui nous est imparti et de
l'instabilité des chefs de ménages dans certains quartiers, nous
avons enquêté 64,5% de notre échantillon soit 167
ménages.
19
Tableau 1. Répartition des ménages
enquêtés selon le sexe.
Quartiers
|
Nombre de ménages
enquêtés
|
Pourcentage des ménages enquêtés
(%)
|
Hommes
|
Femmes
|
Ambassatna
|
30
|
17,9
|
13
|
17
|
Ardep-djoumal
|
56
|
33,5
|
9
|
47
|
Kabalaye
|
34
|
20,4
|
12
|
22
|
Sabangali
|
47
|
28,1
|
15
|
32
|
Total
|
167
|
100
|
49
|
118
|
Source : Enquête de terrain/juillet 2010
Tableau 2. Echantillon d'enquête pour
comprendre les relations entre la STEE et sa clientèle
Unités d'enquête
|
Effectifs
|
Pourcentages (%)
|
Ménages
|
167
|
60,9
|
Minis hôtels
|
9
|
3,2
|
Services publics
|
10
|
3,6
|
Bars et restaurants
|
5
|
1,8
|
Ateliers de soudure
|
6
|
2,1
|
Secrétariats (de photocopie)
|
12
|
2,5
|
Moulins à céréale
|
3
|
1
|
Centre culturel
|
2
|
0,7
|
Total
|
274
|
100
|
Source : enquête de terrain/ juillet 2010
Nous avons soumis cette population statistique à des
questionnaires (Annexe 1), ce qui a permis d'avoir des informations relatives
à la qualité de service fourni par la STEE.
7.2.3. Traitement, analyse et interprétation des
données
Pour le traitement de données, nous avons
utilisé la méthode d'analyse thématique et quantitative.
L'analyse thématique tient compte des aspects socioéconomiques du
problème ; elle nous a permis de connaître les différents
modes d'approvisionnement en énergie et les problèmes liés
à ceux-ci. Et l'analyse quantitative nous a permis de mesurer les
variables en ressortant leur proportion et leurs corrélations. Mais au
préalable, nous avons procédé au dépouillement des
données recueillies sur le terrain, à la synthèse de nos
différentes lectures à la bibliothèque et à la
comparaison des résultats attendus et les résultats
observés.
20
7.2.3.1. Les outils de recherche
Nous finissons en précisant que les outils qui nous ont
aidé dans cette étude sont : le GPS pour les levés des
équipements ; le logiciel Map Info 8.0 pour la reproduction et le
montage de la base de données SIG ; l'appareil photo pour la prise de
vue de certaines informations. La feuille Excel nous a permis de traiter les
données statistiques. Et naturellement le Microsoft Word a
été utilisé pour le traitement des textes.
8. INTERET DU SUJET
Nous voudrons qu'à la fin de notre étude, nous
soyons capables de répondre à la question de départ qui
est celle de savoir "Quels sont les sources d'approvisionnement des
ménages en énergie dans la ville de N'djamena, plus
précisément dans le 3e arrondissement ?" Apporter les
éléments pouvant expliquer les problèmes liés
à l'approvisionnement en énergie, c'est-à-dire son
accessibilité et sa gestion, ainsi que les facteurs influant sa
distribution.
Ensuite pouvoir ressortir les impacts socio-économiques
que cette distribution de l'énergie a sur l'espace urbain du 3e
arrondissement de la ville de N'djamena, que ce soit dans le secteur formel,
informel ou au niveau de la population.
L'intérêt de notre travail est aussi scientifique
qu'opérationnel.
Scientifique, parce qu'il nous permettra de connaître
l'organisation spatiale et les pratiques spatiales dans un milieu urbain comme
N'djamena.
Et opérationnel, parce que ce travail est utile
à la société concernée et peut servir
également un outil d'aide à la décision du pouvoir public
afin d'agir sur la réalité et maîtriser la situation. Ce
travail présente les handicaps que connaît le secteur de
l'énergie dans la ville, et cela permettra aux différents acteurs
du développement d'y réfléchir.
Notre travail est organisé en cinq chapitres.
21
Le premier chapitre présente la ville de N'djamena et
son cadre d'étude de manière globale tant sur le plan physique
qu'humain.
Le deuxième chapitre porte sur la
généralité de la Société Tchadienne d'Eau et
d'Electricité, c'est-à-dire son historique et son organisation
globale.
Le troisième chapitre traite des modes
d'approvisionnement des ménages en énergie électrique dans
la ville de N'djamena.
Le quatrième chapitre porte sur la configuration
spatiale des modes d'approvisionnement en énergie électrique et
de transformateur.
Le cinquième chapitre traite des modes
d'approvisionnement en énergie domestique dans la ville de N'djamena.
22
CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA VILLE DE N'DJAMENA :
CADRE
D'ETUDE
1.1. Situation géographique de la ville de
N'djamena
Située à la latitude 12°8 Nord et à
la longitude 15°2 Est, la ville de N'djamena, capitale et plus grande
ville du Tchad, est régie par un statut particulier ; elle est
divisée en dix arrondissements municipaux. Elle s'étire sur plus
de 15 km le long de la rive droite du Chari, à l'aval et à
l'amont de son confluent avec le Logone. La ville est en pleine expansion
spatiale vers l'Est, l'Ouest, et le Nord (N'garessem, 1998).
Fondée le 29 mai 1900 par l'explorateur français
Émile Gentil sur l'emplacement d'un petit village kotoko (descendants
des Sao, hommes de grande taille), la ville porta à sa création
le nom de Fort-Lamy, en souvenir du commandant Amédée
François Lamy, décédé à la bataille de
Kousseri du 22 avril 1900. Le 6 novembre 1973, elle fut baptisée
N'djamena, du nom d'un village arabe voisin (Am Djamena), c'est-à-dire
le lieu où l'on se repose.
23
Figure 2. Situation géographique de la ville de
N'djamena
24
1.2. N'djamena : un milieu sahélo-soudanien 1.2.1.
Climat
La ville de N'djamena est située dans une zone à
climat de type Sahélo-Soudanien, caractérisée par des
vents violent et poussiéreux, des averses brutales et ponctuelles et une
chaleur caniculaire durant les mois de mars, d'avril, et de mai. Ce sont des
éléments qui influent d'une manière ou d'une autre la
disponibilité de certaines sources d'énergie.
Située dans la zone Intertropicale, la ville de
N'djamena subit le phénomène du front intertropical. Ce
phénomène se matérialise par la rencontre des deux vents
à savoir : l'anticyclone provenant du Sahara, appelé l'harmattan
et l'anticyclone de Saint Hélène appelé la Mousson.
L'harmattan est un vent chaud et sec, il souffle du Nord-est
vers le Sud-ouest exerçant une force sur les sols
desséché, soulevant ainsi des nuages de poussière. Ce vent
chaud et sec a lieu pendant la plus grande partie de l'année,
c'est-à-dire du mois d'octobre à avril. Il est accompagné
de poussière et s'abat sur la ville de N'djamena en particulier et dans
les villes sahélo-sahariennes en général. Alors que la
mousson est un vent humide qui souffle du Sud-ouest vers le Nord-est.
1.2.2. Précipitations
Selon les prélèvements et les observations
faites sur trois décennies (de 1965 à 1994, par Bahoutou), on
relève une grande disparité entre les années. La mauvaise
répartition des pluies est accentuée par leur concentration,
chaque année sur les mois de juillet, août et septembre. Durant
ces trois mois, les précipitations sont très fréquentes et
abondantes ; 50 à 300 mm de pluies sont enregistrées. Pendant
cette période brève de l'année, N'djamena est le
théâtre d'inondation.
25
1.2.3. Températures
La région de N'djamena, comme l'ensemble du territoire
Tchadien souffre de sa continentalité. Celle-ci influence largement les
températures dont les seuls éléments atténuant sont
la pluviosité et froid hivernal.
La température moyenne mensuelle ne descend
guère en dessous de 20°C. Les moyennes minimales et maximales sont
respectivement 19°C et 39°C mais varient avec les saisons. De mars
à mai, période considérée comme chaude, on a des
températures maximales de 43°C et minimales de 26°C. De
Décembre à Janvier période fraîche, ces valeurs
tombent à 32°C et 12°C. L'amplitude thermique mensuelle
oscille autour de 20°C, ce qui conduit à prendre en compte
l'ensoleillement et les vents, dans la construction des logements en vue de
protéger l'Homme et les matériaux de constructions des
agressivités des éléments climatiques (Manuel d'urbanisme
en pays tropical, 1975). A côté de ces contraintes naturelles,
l'homme par ses activités a contribué de façon
significative à la dégradation de l'environnement. La
contribution de la population de N'djamena, ces dernières années
ne fait qu'aggraver la situation par la consommation abusive du Bois de chauffe
dans la majorité des ménages. Sachant que tous les villages
entourant N'djamena sont rasés de leur couvert végétal
déjà pauvre, on se demande avec cette allure quel serait l'avenir
du microclimat de N'djamena ?
1.3. L'étude démographique et spatiale de la
ville de N'djamena
L'urbanisation est un phénomène universel qui a
connu ces dernières décennies une accélération
particulière. Elle se définie comme « processus
de développement des villes en nombre d'habitants, en extension
territoriale et en terme de mode de vie ; au sens de l'extension des espaces
urbanisés. Le concept d'urbanisation englobe plusieurs aspects de
l'occupation du sol et de la consommation d'espace tels que le
développement de l'habitat, la mise en oeuvre de zones
d'activités, la réalisation d'équipement nouveaux ou
desserte » (Dobingar Allassembaye, 2005). En Afrique
subsaharienne, la croissance urbaine s'est faite dans un contexte
économique marqué par des politiques de rigueur nées des
programmes d'ajustement structurel qui ont amplifié les
26
mutations des structures et des comportements
démographiques, ainsi que l'évolution des structures familiales.
Depuis sa création, N'djamena a connu de profondes mutations d'ordres
démographique et spatiotemporel.
1.3.1. Une ville à forte croissance
démographique
Les villes d'Afrique au sud du Sahara connaissent une forte
croissance démographique et une urbanisation rapide. Cette croissance
urbaine est en partie due à l'accroissement démographique
naturel, mais elle est surtout le résultat d'une migration des campagnes
vers les villes.
N'djamena, capitale du Tchad, concentre 40% de la population
totale urbaine et connaît un taux de croissance annuelle
élevé de 7%. Sur le plan démographique, la ville a connu
une évolution très importante. Sa population qui était
d'environ 10 000 habitants en 1937 a presque doublé en dix ans pour
avoisiner les 20 000 âmes à la fin des années 1940. Dans
les premières années de l'indépendance, la population de
la ville a vite accru : elle a quintuplé en 20 ans pour approcher les
130 000 habitants à la fin des années 1960. La plus importante
évolution s'est opérée entre les années 1970 et
1990 (N'garessem, 1998). En effet, cette époque marque un tournant
décisif dans l'histoire récente de la ville, et de tout le pays.
La sécheresse de 1973-74, le coup d'Etat militaire du 12 avril 1975
ainsi que la guerre civile qui a suivi quatre ans plus tard ont
été à la base d'importants mouvements de population venant
autant des régions méridionales et septentrionales du pays,
renforçant davantage le cosmopolitisme de la ville3.
Cet afflux massif de réfugiés a permis
l'installation dans les années 1980 de nouveaux arrivants dans les zones
dépressionnaires inondables et marginales, accessibles sur le plan
foncier mais défavorables aux établissements humains. De sorte
que N'djamena, qui se localisait sur seulement quelques dizaines d'hectares
à sa création, s'étend aujourd'hui sur environ 25 km
(Mairie de N'djamena).
3 N'garessem Goltop, 1998. Croissance urbaine et
problématique de l'habitat à N'djamena. Thèse de doctorat
3è cycle. Université de Cocody (Abidjan).
27
Avec son taux actuel de croissance urbaine voisin de 7 % par
an, N'djamena pourra doubler son effectif tous les 10 ans. Elle atteindra donc
environ 2 000 000 d'ici 2020 (par projection). C'est là un
véritable motif de préoccupation quand on sait que rien n'est
prévu en termes de développement des infrastructures et des
équipements énergétiques populations.
Tableau 3. Evolution et taux d'accroissement
annuel de la population (19212009)
ANNEES
|
POPULATION
|
TAUX D'ACCROISSEMENT ANNUEL EN %
|
OBSERVATION
|
1921
|
2 100
|
|
Estimation
|
1925
|
3 200
|
11,1
|
Estimation
|
1927
|
3640
|
11
|
Estimation
|
1930
|
9 540
|
24,4
|
Estimation
|
1937
|
9 976
|
24,4
|
Statistique nationale
|
1940
|
12 100
|
2,4
|
Estimation
|
1945
|
17 800
|
8,02
|
Recensement administrative
|
1947
|
18 375
|
8,5
|
Statistique nationale
|
1948
|
20 400
|
4,64
|
Recensement
|
1950
|
22 940
|
6,04
|
Estimation
|
1954
|
34 600
|
10,82
|
Estimation
|
1960
|
64 997
|
11,08
|
Estimation
|
1962
|
88 160
|
16,46
|
Recensement I.N.S.E.E
|
1964
|
99 000
|
5,96
|
Estimation
|
1968
|
132 502
|
7,55
|
Sondage administrative
|
1970
|
157 000
|
8,85
|
Estimation
|
1972
|
180 000
|
7,07
|
Estimation étude S.M.U.H
|
1975
|
224 155
|
7,58
|
Estimation
|
1978
|
317 959
|
12,35
|
Estimation
|
1979
|
110 000
|
-65,40
|
Estimation
|
1980
|
133 442
|
21,31
|
Estimation
|
1984
|
289 000
|
21,31
|
Estimation Groupe Huit
|
1990
|
425 600
|
6,66
|
Estimation D.S.E.E.D
|
1993
|
530 965
|
7,65
|
RGPH-BCR
|
1995
|
600 000
|
7,66
|
Estimation
|
2000
|
800 000
|
7
|
Estimation
|
2007
|
838 531
|
7
|
Annuaire des statistiques sanitaires du Tchad.
|
2009
|
993 492
|
7,5
|
RGPH-INSEED
|
Source: INSEE, SMUH, DSEED, BCR, INSEED (2009)
28
Tableau 4. Accroissement de la population de
N'djamena par rapport au Tchad (1968- 2009)
Années
|
1968
|
1986
|
1993
|
1995
|
2000
|
2002
|
2009
|
Population de
N'djamena
|
132 000
|
289 000
|
531 000
|
600 000
|
800 000
|
1 300
000
|
993 492
|
Population du Tchad
|
3 536
067
|
5 140
245
|
5 945
166
|
6 197
484
|
6 876
131
|
8 464
505
|
11 175
915
|
Taux d'évolution N'djamena
|
5%
|
5,7%
|
6%
|
6%
|
7,1%
|
7,2%
|
7,5
|
Taux d'évolution Tchad
|
1%
|
2,1%
|
2%
|
2,1%
|
2,2%
|
4,4%
|
5,2%
|
Source : GROUPE HUIT, 1996 et complétée en 2009
Une étude rétrospective de la population du
Tchad par rapport à celle de N'djamena nous permet de constater que
pendant la décennie allant de 1968 à 1986, la population de
l'ensemble du pays évolue de manière constante, alors que celle
de N'djamena a presque doublé. La même tendance s'observe
aujourd'hui si on remonte entre 1993 à 2000, la population de N'djamena
qui était de 531 000 habitants en 1993 a passé à 800 000
habitants en 2000. Cette évolution de la population de la ville de
N'djamena est due aux différents mouvements migratoires que la ville a
connus juste après les indépendances précisément
vers les années 19604. Ainsi, la population urbaine s'accroit
de 40000 à 50000 nouveaux habitants chaque année. Cette
croissance rapide et continue de la population s'est accompagnée d'une
extension spatiale considérable.
1.3.2. Une ville à forte extension
spatiale
Située sur la rive droite du fleuve Chari, au sud du
lac Tchad, la ville de N'djamena est à la fois le plus important centre
administratif, universitaire, industriel et commercial du pays.
L'évolution spatiale de la ville s'est faite par vagues concentriques
autour du centre-ville, noyau originel constitué du quartier
administratif appelé quartier résidentiel. Cette
4 N'garessem Goltop, 1998. Croissance
urbaine et problématique de l'habitat à N'djamena. Thèse
de doctorat 3è cycle. Université de Cocody (Abidjan).
29
évolution s'est faite avec une forte tendance vers le
nord et le sud-est, l'aéroport constituant une barrière à
l'ouest et le Logone, une barrière à l'ouest.
Créée en 1900, il a fallu attendre la fin de la
Seconde Guerre Mondiale pour que la ville prenne son essor. Eloignée de
1500 km du port maritime le plus proche, Douala (Cameroun), N'djamena, ainsi
que toutes les villes du pays, est très enclavée. A sa
création, l'occupation du sol s'est faite dans les anciens villages
autochtones. A l'ère coloniale, l'administration favorisa l'installation
des premiers fonctionnaires tchadiens originaires des autres contrées du
pays, occupant les quartiers proches du quartier résidentiel. Puis, une
deuxième vague de peuplement a commencé à se faire tout au
long du fleuve, surtout à travers la sédentarisation des
pêcheurs venus essentiellement des régions sud du pays.
Les quartiers dits traditionnels sont organisés suivant
un plan quadrangulaire sur l'axe Sud-Nord avec la grande mosquée, comme
point central. Le point actuel de la ville de N'djamena résulte de la
mise en application du plan d'urbanisme conçu par l'administration
coloniale en 1945. Ce plan prévoit la division de N'djamena en «
zone industrielle, résidentielle, administrative, militaire, comprise
entre le Chari et la rive occidentale d'un marigot baptisé Saint-Martin
par les européens. La ville indigène dont une faible partie
(Bololo et Djambalbarh) est comprise entre la ville européenne et le
canal (qui en saison sèche n'est pas qu'un large fossé),
s'étend sur l'autre rive. Les anciens quartiers ont disparus
(Garouangakoumadji, Labito ...) ou ont été déplacé
(Mardjandafak, Paris-congo) en conservant leur nom pour la plupart »
(Leboeuf, cité par Yémadji, 1995, p.40).
Tableau 5. Evolution spatiale de la ville de
N'djamena de 1927-2007
Années
|
1927
|
1960
|
1971
|
1984
|
1995
|
2007
|
Superficie (en ha)
|
570
|
1480
|
2840
|
4500
|
5900
|
15000
|
Source :mhtm
:file//c/documents%20setting/personnel/mes%20documents analyse
30
Les tableaux 4 et 5 montrent que l'accroissement de N'djamena
s'est fait de manière successive. Chaque étape correspond
à une croissance démographique et à une exploitation de
l'habitat. L'extension de la ville est passée de 570 ha en 1927 à
1480 en 1960, 2840 ha en 1971, 4500 en 1984, 5900 en 1995 (N'garessem, 1998),
puis 15000 ha en 2007 (service SIG de la mairie de N'djamena).
L'augmentation de la population et l'extension spatiale de la
ville de N'djamena résultent en grande partie des
phénomènes migratoires que la ville a connus.
Cependant, dans la réalité, on remarque à
N'djamena une occupation effective lâche de l'espace, surtout dans les
quartiers périphériques où le nombre de terrains
appropriés mais non bâtis donc inhabités est
impressionnant. La densité moyenne brute globale de
l'agglomération est très faible: 58 habitants à l'hectare
(N'garessem, 1998).
1.4. L'organisation administrative de la ville
Comme nous l'avions souligné dans l'introduction de ce
chapitre, la ville de N'djamena est régie par un statut particulier
à cause de sa superficie, de sa position politique, de sa situation
administrative et économique bénéficiant d'une autonomie
de gestion. Elle couvre une superficie de 15000 ha dont 10000 ha
urbanisés et 5000 ha non urbanisés ou en voie d'urbanisation
(Mairie, 2007). Administrativement reconnu comme commune, la ville de N'djamena
est divisée en 10 arrondissements lors du dernier découpage
administratif du territoire national en février 2008. Chaque
arrondissement est subdivisé en quartier, chaque quartier en
carré, chaque carré en îlot et chaque îlot en
concession. Hormis les quartiers périphériques non
structurés, N'djamena comptait en 1998 vingt et un (21) quartiers et
deux cent treize (213) carrés5. Tandis qu'en 2009, elle
compte 64 quartiers et environ 706 carrés6.
5 Direction de la population, 1997. Monographie de la
ville de N'djamena
6 Décret n° 285/PR/PM/MISP/09 du
10/03/09
31
La ville de N'djamena est gérée par un
comité placé sous la responsabilité d'un maire,
nommé par un décret du Conseil de Ministre. Le maire de la ville
de N'djamena occupe le rang d'un gouverneur et les
délégués des quartiers celui des chefs de canton. Les
carrés sont placés sous tutelle des chefs des carrés
exerçant les attributions dévolues aux chefs de villages. C'est
toutes ces subdivisions administratives qui font de la ville de N'djamena une
région à part entière.
Tableau 6. Répartition de la population
des ménages ordinaires de N'djamena par sexe et nombres de
ménages et par arrondissement selon le recensement de 2009.
N'djamena
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Nombre de ménages
|
1er Arrondissement
|
40647
|
37033
|
77680
|
14103
|
2er Arrondissement
|
35435
|
30527
|
65962
|
11664
|
3er Arrondissement
|
21783
|
19342
|
41125
|
8734
|
4er Arrondissement
|
41475
|
33548
|
75023
|
13482
|
5er Arrondissement
|
54898
|
47551
|
102449
|
19107
|
6er Arrondissement
|
24185
|
23180
|
47365
|
10792
|
7er Arrondissement
|
119439
|
111074
|
230513
|
45778
|
8er Arrondissement
|
100738
|
88450
|
189188
|
33736
|
9er Arrondissement
|
40448
|
37681
|
78129
|
15705
|
10er Arrondissement
|
41045
|
36774
|
77819
|
13858
|
Total
|
520093
|
465160
|
985253
|
186959
|
Source: INSEED, RGHP 2, 2009
1.5. La mobilité résidentielle
A N'djamena, outre les migrations qui contribuent fortement
à l'extension de l'espace urbain, les opérations de
réaménagement et de « déguerpissement » dans
certaines zones notamment des quartiers centraux ont provoqué le
départ des populations vers la périphérie bouleversant
ainsi l'organisation de l'espace urbain. La périphérie accueille
tout à la fois des déguerpis victimes de la modernisation des
quartiers centraux et de nouveaux arrivants que des familles déjà
installées au coeur de la ville ne peuvent plus héberger du fait
des densités élevées. Il y a aussi des membres des classes
moyennes et supérieurs qui préfèrent s'éloigner
pour accéder à la propriété plutôt que de
demeurer en location.
32
En effet, il faut retenir qu'il y a trois facteurs qui
contribuent fortement à l'extension spatiale de la ville de N'djamena :
la croissance démographique accélérée par un taux
de croissance qui varie entre 6 à 7% par an, l'immigration et les
opérations de réaménagements et de «
déguerpissements » dans certaines zones de la ville.
h h
·
LEGENDE
Fleuve Chari et Logone
E111 1950
De 1951 a 1960
'S De 1961 6 1964 '- _==== De 1965 1971
De 1972 4 1984
De 1985 6 nos jours
N
Périmètre urbain en 1970 Rues principales
Limite actuelle de la ville
Frontière internationale
Ponts
R Aéroport
0 i 2 Kin
Source : Groupe Huit 1984 et complétée par
Nguézoumka Reproduction : Nguézoumka / juillet 2010
Figure 3. Les étapes de la croissance spatiale
de la ville de N'djamena
34
1.6. Politique énergétique au Tchad
Le secteur de l'énergie du Tchad, faiblement
développé, est caractérisé par une forte
consommation des combustibles ligneux (bois et charbon de bois) qui
représentent plus de 90% de la consommation totale d'énergie du
pays. L'utilisation excessive des combustibles ligneux par les ménages
pèse lourdement sur les ressources ligneuses nationales car,
ajoutée aux effets néfastes de la sécheresse et à
la pratique de l'agriculture itinérante, elle constitue l'une des causes
principales de la déforestation et de l'inexorable avancée du
désert.
Les énergies renouvelables, outre le solaire
photovoltaïque qui ne connaît qu'un début balbutiant
d'utilisation, ne sont pas exploitées malgré
d'appréciables potentialités. Des études
spécifiques, financées sur un don japonais octroyé par la
banque Mondiale, ont été menées entre 2000 et 2002 dans le
but de mettre sur pied un programme d'électrification rurale et
périurbaine décentralisée (ERPD). Ce programme aurait
permis de développer ces énergies mais, malheureusement, les
études n'ont pas été finalisées faute du
financement qui a été suspendu par la banque.
Le Tchad cependant recèle d'appréciables
potentialités énergétiques telles que les hydrocarbures,
la biomasse et les énergies renouvelables, notamment l'énergie
solaire et l'énergie éolienne, dont l'exploitation aurait pu
contribuer au développement du secteur.
Concernant, l'énergie solaire, le Tchad se situe dans
la zone d'ensoleillement supérieur de l'Afrique. Le nombre d'heures de
cet ensoleillement par année varie de 2850 heures au sud à 3750
heures au nord du pays. L'intensité du rayonnement global varie en
moyenne de 4,5 à 6,5 kWh/m2/j. Quant à l'énergie
éolienne, la vitesse moyenne des vents calmes varie de 2,5 m/s à
5m/s du sud au nord.
Outre les potentialités citées là haut,
le pays dispose également d'un site intéressant en matière
de production hydroélectrique. Ce site, ce sont les chutes d'eau
appelées « Chutes Gauthiot » situées dans la partie sud
du pays.
Il convient en effet de noter que l'Etat tchadien,
s'étant désengagé de la gestion de la STEE dont il
détenait le capital à 100%, a décidé d'engager
cette entreprise dans un processus de privatisation graduel. C'est ainsi
que,
35
le 28 janvier 2000, il a signé avec le groupement
VIVENDI - DETSMANN un contrat de délégation globale de gestion de
la STEE. La réalisation de ce contrat était la première
phase du processus de la privatisation. Cela devait permettre de redresser au
bout de deux ans la situation financière et de réhabiliter les
services essentiels de la STEE. C'est pour se faire que l'Etat a acquis le
crédit d'urgence qu'il a mis sous la gestion de VIVENDI - DETSMANN.
Après trois années d'exécution du contrat
de délégation, le processus de privatisation a
échoué et une fois de plus, les études d'ERPD n'ont pas pu
être finalisées.
1.7. La situation socio-économique de la ville de
N'djamena 1.7.1. Les revenus
Le revenu moyen annuel par ménage était
estimé à 609534 francs CFA en 1990, soit un revenu mensuel de
50795 francs CFA. La même enquête a montré que 44% des
revenus à N'djamena provenaient des salaires du secteur public
(DESEED/ECOSIT I, 1995).
Par rapport à la faiblesse de revenus des
ménages le forum du développement portant sur le thème :
« Les Tchadiens face à la pauvreté » souligne que 70%
des ménages à N'djamena avaient des dépenses
inférieures à 12750 FCFA par mois, soit 18 dollars par rapport au
taux de change qui est de 700 francs CFA pour un dollar. Si l'on rapporte ce
chiffre cité ci-dessus à 30 jours, il est bien évident que
les ménages à N'djamena dépensent moins d'un dollar par
jour.
Enfin selon la DSEED, 54,7% des ménages à
N'djamena ont des revenus inférieurs à leurs dépenses pour
les besoins vitaux tels que les nutritions, le logement, l'énergie, le
transport et surtout la santé. Il serait donc difficile pour les
habitants de N'djamena, vu leurs faibles revenus, d'épargner.
La répartition de la population occupée selon le
statut dans la profession (Tableau 8) montre que les activités
"indépendantes" (entreprises
36
n'employant pas de salariés donc personnes travaillant
à leur compte) occupent plus de la moitié de la population 59,2%.
Les salariés du secteur public ou privé constituent 34,6% du
total des personnes en activité. Notons également la faiblesse
des employeurs, c'est-à-dire les exploitants des entreprises qui peuvent
employer les salariés.
Tableau 7. N'djamena : statut dans la profession
des occupés
STATUT DANS LA PROFESSION
|
EFFECTIFS
|
Pourcentage (%)
|
Salariés
|
44380
|
34,5
|
Indépendants
|
75992
|
59,2
|
Employeurs
|
1026
|
0,8
|
Aides familiaux
|
2952
|
2,3
|
Apprentis
|
1282
|
0,1
|
Autres
|
415
|
0,3
|
Indéterminés
|
2319
|
1,8
|
TOTAL
|
128266
|
100
|
Source : BCR-RGPH, 1993
1.7.2. Les activités
économiques
L'activité économique de la ville de N'djamena
se caractérise par une relative
hétérogénéité comparativement à celle
des autres régions du pays, dominée par le secteur de
l'agriculture et de la pêche. L'activité dominante est le commerce
qui occupe 37% de personnes, soit environ 2 actifs N'djamenois sur 5 (RGPH
1993). Dans cette branche, les hommes représentent que 29% de leur
effectif alors que chez les femmes ce sont 68,2% qui s'y abonnent. Cette
prédominance des activités commerciales trouve sa justification,
d'une part dans la position de la ville (capitale abritant l'aéroport
international) et par les fiscalités d'approvisionnement des
marchandises en provenance du Cameroun et du Nigeria (Maiduguri), d'autre
part.
Le secteur primaire occuperait 9,1% des activités de la
ville et concerne celles qui sont liées à l'agriculture en
général et la culture maraichère en particulier.
Le secteur secondaire, localisé essentiellement dans le
premier arrondissement est représenté par les abattoirs de
Farcha, les boissons et
37
glacières du Tchad, la compagnie Sucrière du
Tchad, les entreprises des travaux telles que SATOM, SNER, SETUBA etc. Le
secteur secondaire absorbe 19,7% de la population active à N'djamena.
Dans le secteur tertiaire, les quelques dizaines d'entreprises
d'import-export, de vente en gros et en détail, officiellement
enregistrées, vendent des produits pétroliers, des produits
électroménagers, les produits agricoles, etc. N'djamena comme
capitale assume les fonctions politiques, administratives, et de service.
Cependant, cette économie est fortement handicapée par
l'enclavement du pays au coeur de la bande sahélienne. La ville de
N'djamena présente de difficultés en ce qui concerne son
accès à la mer, à cause de sa situation
géographique qui pénalise son économie.
1.7.3. Les professions
La structure des professions suit pratiquement le
schéma observé dans l'analyse de la branche d'activité. En
effet, 30 % des professions sont constituées de personnel de services,
des vendeurs de magasin et marché. Ce personnel est environ 70% de
femmes et de 30% d'hommes. Les ouvriers et employés non qualifiés
constituent la seconde catégorie de personnel la plus nombreuse de la
ville (17,6%). Les artisans et ouvriers de type artisanal sont également
assez nombreux (14,3%). Les disparités sont par ailleurs plus
aigües et certaines professions comme les forces armées, les
professions intellectuelles, les cadres supérieurs restent l'apanage des
hommes. Ainsi, la ndjamenoise semble être assez marginalisée et
n'a pas les mêmes chances d'intégration que le ndjamenois dans les
différents secteurs de l'économie.
38
Tableau 8. Répartition de la population
active par profession selon le sexe de la ville de N'djamena
Professions
|
Sexe
|
Ensemble
|
Masculin
|
Féminin
|
Force armées
|
7077
|
158
|
7235
|
Membre de l'exécutif et des corps
législatifs, cadre
sup. et de l'administration
publique, dirigeants et cadres sup. d'entreprise.
|
4648
|
571
|
5219
|
Professions intellectuelles et scientifiques
|
7862
|
1163
|
9025
|
Professions intermédiaires
|
4439
|
423
|
4862
|
Employés de type administratif
|
1737
|
1079
|
2816
|
Personnel des services et vendeurs de
magasin et de marché
|
21429
|
18703
|
40132
|
Agriculteurs et ouvriers qualifiés de
l'agriculture et de la pêche
|
10500
984
|
|
11484
|
Artisans et ouvriers des métiers de type artisanal
|
18628
|
573
|
19201
|
Conducteurs d'installation et de machines et ouvriers de
l'assemblage
|
7905
|
21
|
7926
|
Ouvriers et employés non qualifiés
|
20282
|
3305
|
23587
|
Mendiants
|
17
|
13
|
30
|
Indéterminés
|
1935
|
409
|
2344
|
Ensemble
|
106459
|
27402
|
133861
|
Source : BCR, 1997
1.8. Le Troisième arrondissement
Le troisième arrondissement est un noyau ancien issu de
la période coloniale qui longe le fleuve Chari au sud de la ville. C'est
une zone relativement organisée, il concentre quelques
équipements publics, les bâtiments administratifs et militaire,
les banques, les commerces de luxe, les restaurants et les services divers se
mêlent aux villas résidentielles. Il ya quelques édifices
publics : Hôpital, Maternité, écoles, Marché
central. Il est actuellement constitué de 6 quartiers : Ambassatna,
Kabalaye, Gardolé, Djambalbarh, Ardepdjoumbal et Sabangali.
Les quartiers Ambassatna et Kabalaye sont occupés par
un habitat très dense parsemé des maisons en terre battue.
Sabangali, au bord du fleuve Chari qui abrite les entreprises, les
sièges d'Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des
équipements publics (Maison de la radio ONRTV, lycée technique
commerciale, écoles). Djambalbarh est presque
39
entièrement occupé par des édifices
publics (Hôtel de ville, douane et autres services administratifs) et des
maisons de commerce.
La raison qui justifie le choix de notre zone d'étude
est que le 3ème arrondissement est un noyau ancien de la ville de
N'djamena où se résume la vie dans la ville de N'djamena. On y
rencontre des quartiers résidentiels ainsi que les quartiers populaires
avec plusieurs activités économiques qui l'animent. Vue sa
densité de population, nous nous posons la question de savoir comment
les ménages s'approvisionnement-t-il en énergie et l'impact de
cette ressource dans leur vie quotidienne? C'est ce qui a aiguillé notre
curiosité.
En somme il faut retenir que la ville de N'djamena, comme la
plupart des métropoles africaines est un pôle d'attraction et dont
la population augmente de manière spectaculaire. Cette situation
entraine bon nombre de contraintes parmi lesquelles le problème
d'approvisionnement en énergie, tant électrique que domestique.
N'djamena se présente comme ville politique et économique, avec
dix arrondissements dont le troisième est notre zone d'étude.
40
CHAPITRE 2. DE LA SOCIETE TCHADIENNE D'EAU ET
D'ELECTRICITE
(STEE)
2.1. Historique et organisation 2.1.1. Historique de la
STEE
La Société Tchadienne d'Eau et
d'Electricité a subit de transformations et de restructuration à
plusieurs reprises dont la dernière date du 3 avril 2010. Elle
était au départ l'Energie Electrique de l'Afrique Equatoriale
Française (EEAEF) créée en Avril 1949 à Brazzaville
au Congo. Le capital de cette société était de 100
millions de F CFA7 reparti entre six (6) actionnaires :
- Les territoires de l'Afrique Equatoriale Française (AEF)
34% ; - L'Electricité de France 17% ;
- La Caisse Centrale de Coopération Economique (CECE) 17%
; - Les collectivités AEF et les privés 10% ;
- En fin les distributeurs particuliers
d'électricité 18%.
L'EEAEF avait pour rôle la production, le transport et
l'utilisation d'énergie électrique. Son siège était
à Brazzaville. Ensuite elle change de nom suite aux indépendances
des pays membres de l'AEF. L'Assemblée générale
extraordinaire procède à une nouvelle dénomination,
l'EEAEF devient Société Equatoriale d'Energie Electrique
(SEEE).
Certains pays membres de l'AEF commencèrent à
créer des sociétés nationales d'énergie
électrique ; ainsi le capital de la SEEE se voit affecté à
ces sociétés nationales et subit une diminution de 14 420 000 F
CFA8. Cette baisse est due à l'installation d'une entreprise
nationale d'eau et d'électricité au Gabon puis au Congo
Brazzaville en 1966.
Suite à cette dislocation, les deux pays restant,
à savoir le Tchad et la RCA décident de créer à
leur tour leurs entreprises autonomes d'énergie. Et les
Assemblées Générales successives des 12 et 21
Décembres 1968 accordent
7 Madjigoto R., Beassem M., 1993. La STEE, son impact
sur la vie à N'djamena : cas des quartiers Moursal et Sabangali.
Mémoire licence. Université du Tchad. 49p
8 Idem
41
l'ensemble des biens des droits et obligations relatifs aux
exploitations de la RCA et du Tchad à des sociétés
nationales récemment créées. C'est ainsi que la
Société Hydro-électrique de Boali (SHB) pour la RCA et la
Société Tchadienne d'Energie Electrique (STEE) pour le Tchad ont
été créées. Elles gèrent désormais
l'eau et l'électricité dans leurs pays respectifs.
La STEE a pour but la production, le transport, la
distribution et l'utilisation de l'énergie électrique ainsi
qu'éventuellement l'adduction et la distribution de l'eau dans la
République du Tchad. La nouvelle société démarre
avec un fond de 1 000 000 F CFA souscrite par la STEE et l'Etat Tchadien. Puis
une Assemblée Générale extraordinaire tenue le 28
Décembre 1968 à Fort-Lamy (actuel N'djamena) décide
d'augmenter de 237 millions de Franc CFA. Ce qui porte le nouveau capital de la
société à 238 millions de Franc CFA.
Dès 1974, les autorités nationales et les
responsables de la STEE envisagent une fusion de la société et
les régies d'eau et d'électricité pour simplifier et
rendre plus efficace la gestion et la comptabilité. Mais c'est seulement
à partir du 1er Novembre 1983 que le projet de fusion devient
réalité. Ainsi, le 8 Septembre 1985, la Société
Tchadienne d'Energie Electrique prend officiellement le nom de la
Société Tchadienne d'Eau et d'Electricité.
La STEE de N'djamena et les régies d'eau et
d'électricité des provinces mettent en commun leur système
de gestion qui était autonome dans chaque centre. La nouvelle
société a vu son capital augmenté de 238 millions à
4 989 490 000 F CFA réparti entre l'Etat Tchadien à 81,3% et la
Caisse Centrale de Coopération Economique 18,7%9. Elle est
une société industrielle d'économie mixte à deux
régimes :
- Un régime de concession relatif à la
production et à la distribution de l'électricité à
N'djamena.
- Un régime de gérance relatif :
9 Banque Mondiale, 1994. Tchad : revue du secteur de
l'énergie. 72p
42
. À la production et à la distribution de l'eau et
l'électricité à Abéché, Bongor, Doba,
Fianga, Kélo, Mao, Moundou, Moussoro, Sarh.
. À la production et à la distribution de l'eau
à N'djamena.
La STEE jouit du monopole de production, de transport, de
distribution et de l'utilisation de l'énergie électrique et de
l'eau dans la République du Tchad depuis 1985 jusqu'à ce jour.
Cependant, le 3 Avril 2010, suite à une assise tenue par le conseil
d'administration de l'entreprise (STEE), celle-ci vient de connaitre une
scission en Société Nationale d'Electricité (SNE) et la
Société Tchadienne d'Eau (STE). Pour l'instant cette division
n'est que théorique, mais pratiquement elles sont fusionnées.
2.1.2. Organisation de la STEE
La STEE est une société industrielle et non
commerciale comme beaucoup le pense10, parce qu'elle produit
grâce au financement de l'Etat et des recettes obtenues sur la
consommation des clients. Elle a des partenaires qui sont des bailleurs de fond
tels que BAD (Banque Africaine de Développement), la FAC (Fond d'Aide et
de Coopération), le PNUD (Programme des Nations Unies pour le
Développement), autrefois la Vivendi et des bailleurs de fond allemands.
La STEE déplore le désengagement de ces bailleurs ces
dernières années. En outre de ces bailleurs, l'Etat et la STEE
ont signé un contrat-plan avec la Société SAUR/Afrique
pour un vaste programme de réhabilitation des outils de production, de
gestion et l'instauration de l'équilibre financier. Il faut noter aussi
que la STEE a un organigramme bien structuré.
2.1.2.1. Organigramme de la STEE Direction
Générale :
- Un Directeur Général a à ses
cotés un conseiller, un Audit Interne et un contrôle de Gestion.
Il a son secrétaire, des planctons et des chauffeurs.
10 Propos du chef de la centrale
STEE.
43
- Un Secrétariat Général dont plusieurs
directions en dépendent, notamment :
. La Direction Financière et de Commercialisation (DFC)
qui s'occupe des affaires financières de la Société. Elle
a une DFC adjointe ;
. La Direction de commercialisation (DC) ;
. La Direction Technique d'Electricité (DTE) ;
- Un Bureau d'Etude et Recherche (BER) lié à la
Direction de Production d'Electricité (DPE) et à la Direction de
Distribution d'Electricité (DDE).
- La Direction de l'Hydraulique (DTH) : avec des sous directions
comme la Supervision Hydraulique (Sup H), la Direction de Production
Hydraulique (DPH) et la Direction de Distribution Hydraulique (DDH).
- Direction des Services Généraux : qui s'occupe
tant de la société que du personnel de la
société.
- Direction de l'Informatique (DI) : qui s'occupe de la gestion
informatisée de l'entreprise.
- La Direction des Ressources Humaines (DRH) : qui se charge de
la gestion du personnel.
De ces directions, dépendent bien d'autres services dont
nous pouvons voir sur le schéma de l'organigramme.
|
|
|
DG
|
|
|
|
Conseil du DG
|
|
Audit Interne
|
|
|
Secrétaire
|
|
Contrôle de gestion
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SG
D P E
D D E
D F C A
Sup H
|
D P H
|
D D H
|
SGX
|
D I
|
D R H
|
C C S
|
B E R
Figure 4. Organigramme de la STEE
Source: STEE
45
2.2. Production et distribution de
l'électricité
La STEE jouit du monopole de production, de distribution et de
l'utilisation de l'énergie électrique au Tchad. L'un de ses
objectifs est de fournir de l'électricité sur toute
l'étendue du territoire national en tant qu'entreprise d'Etat. Le parc
de production d'électricité se compose de 4 centrales :
- La centrale de N'djamena de 22 MW - La centrale de Sarh de 6,2
MW - La centrale de Moundou de 1,7 MW - La centrale d'Abéché de
0,9 MW
2.2.1. Production
L'énergie électrique produite par la STEE est
d'origine thermique ; c'est-à-dire qu'elle est produite à partir
des groupes dont la capacité totale de production est de 22 MW (pour la
centrale de N'djamena). Elle dispose 17 groupes à la centrale de
N'djamena dont 11 seulement fonctionnent normalement avec une capacité
productive de 12,5 MW, ceci pour diverse raisons (problème de
refroidissement, de révisions de certains moteurs et de rechange des
pièces dont les commandes parviennent de l'extérieur). Et la
nouvelle centrale de Farcha, elle ne dispose que 3 groupes.
En effet, le département production s'occupe de la
production qui est par la suite envoyée au niveau du réseau,
c'est-à-dire au département de distribution. Et c'est à ce
dernier d'organiser la distribution chez la clientèle. Les groupes
produisent environ 180000 KWh pendant 24h, et distribuent environ 160000
KWh.
Chaque groupe dispose d'un compteur sur lequel on
prélève la production. Les relevés des compteurs se font
chaque matin à 7h pour voir la production d'une journée d'un
groupe, c'est-à-dire les groupes fonctionnent de 7h à 7h.
Après 24 000 heures de travail, un groupe doit être
révisé, soit tous les 2 ans en moyenne. Mais comme les groupes ne
tournent pas chaque jour et en 24h/24, la révision de ces groupes
peuvent s'étaler à
46
3 ans. Exemple : la production des groupes entre 7h du
25/07/10 et 7h du 26/07/10 est de 187 190 KW. Cette production varie en
fonction des temps de fonctionnement de ces groupes. La STEE a mis sur place
des équipes chargées de relever les compteurs de productions
reparties comme suit :
- La 1ère équipe travaille de 6h
à 14h - La 2ème équipe de 14h à 22h
- Et la 3ème de 22h à 6h
Il faut noter aussi que chaque groupe a un alternateur qui
envoie de l'énergie réactive au niveau des postes de
transformation (Abaisseur de tension) avant d'arriver chez les consommateurs.
Les groupes PC ont une tension de 5500 volts au primaire et 15000 volts au
secondaire, ceux de MBH 10500 volts et les Mitsubishi 400 volts.
Production d'électricité de 1968 à
1977
Productions (KWh)
|
45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000
0
|
|
|
1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977
|
Années
Productions
Source : Département production STEE
Figure 5. Production de
l'électricité de 1968 à 1977
La production de l'électricité a connu des
périodes d'alternation au début des années 60 et 70.
L'année 1968 marque l'année de dislocation de la SEEE
(Société Equatoriale d'Energie Electrique) qui rassemblait un
certains nombres des pays d'Afrique Equatoriale Française. C'est
après cette dislocation que le Tchad se trouve entrain de gérer
lui-même la nouvelle
47
nationale créée pour la distribution d'eau et
d'électricité. La production était basse à cette
année, elle était de 24 132 KWh. Elle a connue une augmentation
importante de 1968 à 1973 (figure 5). La production de l'énergie
électrique était plus ou moins stable de 1973 à 1975 avant
de chuter à partir des années 76 et 77. Cette chute de production
peut s'expliquer d'une part par des moments de troubles politiques (coups
d'Etat) qu'a connus le pays, et dont le contrôle de sa gestion
échappait à l'entreprise et à l'Etat dont il est le
premier actionnaire. Et d'autre part le coût de production était
très cher à l'entreprise à cause de l'enclavement du
pays.
Tableau 9. Production
d'électricité (en milliers de KWH) De 2001-2009
Années
|
Productions (KWh)
|
2001
|
89
|
992
|
132
|
2002
|
101
|
590
|
076
|
2003
|
82
|
706
|
802
|
2004
|
78
|
111
|
027
|
2005
|
111
|
351
|
795
|
2006
|
106
|
098
|
722
|
2007
|
153
|
860
|
895
|
2008
|
145 810
|
2009
|
134
|
016
|
403
|
Total
|
857
|
873
|
662
|
Source : Département production STEE
Nous constatons sur le tableau 9 que la production de la STEE
se note en termes de millions de kWh depuis 2001 sauf en 2008 où la
production a baissé. En comparaison de la production des années
68 à 77, il y a eu un grand décalage. Les productions annuelles
de la STEE ont doublé voire triplé dans certaines années.
Ceci est du à la croissance urbaine, plus précisément
à la population de la ville de N'djamena. Pendant cette décennie
nous constatons quatre années médianes de la production qui
traduisent également la demande excessive des ménages en
énergie. Ce sont les années 2005, 2006, 2007 et 2009.
L'augmentation de productions en ces années peut s'expliquer par celle
du niveau de vie des salariés due à l'exploitation du
pétrole. Cependant en 2008 l'entreprise a connu une baisse de
production à cause des différents
problèmes qu'elle a rencontrés indirectement. L'année
2008 est marquée par une série de déguerpissements dont
beaucoup d'abonnés ont été victimes, et dont les
conséquences ont été
48
relevées dans la production de la STEE et sur la baisse de
nombre des abonnés.
2.2.2. Distribution de
l'électricité
L'énergie électrique comme de l'eau potable est
produite et distribuée par la STEE. Comme nous l'avions souligné
ci-dessus, la ville de N'djamena est alimentée par une centrale
thermique installée au centre ville. La ville de N'djamena est desservie
par deux types de réseau : le réseau moyenne tension d'environ
147 km et le réseau basse tension d'environ 368 km11.
L'électricité est produite au niveau des groupes, par la suite
portée loin par des transformateurs installés à plusieurs
endroits de la ville. Ces postes servent d'alternateurs entre les consommateurs
et l'usine productrice d'énergie. Elle est distribuée par
réseaux aériens sur poteaux (en fer, bois, ou béton) et
par réseau souterrain. Le réseau s'appui sur environ 150 postes,
la conduite d'électricité est faite grâce aux câbles
tendus entre les poteaux.
Pour une ville en pleine croissance, les infrastructures sont
insuffisantes pour remédier aux problèmes d'énergie
électrique. Ce qui fait que les quartiers desservis en
électricité sont localisés au centre ville.
2.3. L'alimentation en gasoil
Les moteurs de la STEE consomment le gasoil pour leur
fonctionnement. Un moteur thermique ne peut produire de travail que s'il y a la
combinaison de l'air avec le gasoil soumis à la transformation afin de
produire la combustion. Cette combustion provoque une montée de pression
des gaz et crée la force mécanique qui est très utile
à l'exploitation. Il est évident que le rendement du moteur
dépend de la qualité de combustion. La formule de la combustion
parfaite montre que : pour faire brûler 1g de gasoil il faut 3,52g d'air
en respectant cela, on aurait évité la pollution. D'après
la centrale, le gasoil livré par la société AL MANNA est
de bonne qualité.
11 Données prises auprès du chef de
département distribution STEE.
49
2.4. Les handicaps de la STEE
2.4.1. Les problèmes de production et de
distributions de l'électricité
La production d'électricité à N'djamena
est assurée uniquement par des centrales thermiques d'un temps
révolu fonctionnant à base de gasoil exclusivement
importé, alors que le pays est producteur de pétrole. Ces
centrales implantées, ont une capacité de production en
deçà de la demande exprimée par la population. La STEE
dispose d'une centrale thermique d'une puissance de 22 MW, constituée de
17 groupes dont 9 seulement fonctionnent sans fournir leur puissance
réelle à cause des difficultés que connait la centrale.
Par ailleurs de nombreuses pannes affectent la production et certains groupes
ne fonctionnent qu'au quart de leur possibilité annuelle. De nombreuses
avaries surviennent sur les groupes et rendent l'outil de productions
faillible.
Les problèmes que connait actuellement la STEE de
N'djamena sont aussi techniques que financiers. Certains groupes manquent de
révisions générales, même si elles sont faites c'est
seulement partiel (C'est le cas des groupes MBH 1 et 4). Ils doivent être
révisés après 6000 h de travail, et déjà
à 4000 h, la société doit prévoir la visite des
moteurs. Mais compte tenu de problèmes de retard des moyens elle peut
dépasser cette tranche. Cette irrégularité de
révision est l'une des causes des arrêts des moteurs.
Quant à la distribution de l'énergie, elle est
assurée par des équipements qui ne relèvent pas
quelquefois des normes. Le manque de contrôle et d'entretien de ces
équipements constitue un problème pour la distribution fluide de
l'électricité. Ces équipements sont d'autres part non
maîtrisés par la société sur le terrain afin
d'assurer leur maintenance. Tout cela constitue un véritable
problème à la distribution de l'énergie
électrique.
2.4.2. Le problème des
arriérés
Comme nous l'avons souligné ci haut, les clients de la
STEE sont l'Etat, les sociétés et les particuliers. Ceux-ci ont
des impacts importants sur
50
l'entreprise par leurs impayés. Les
arriérés de ces clients pèsent par moment sur le budget de
l'entreprise.
Le problème des arriérés des particuliers
(ménages) est lié à la conjoncture économique du
pays. Les consommateurs n'ayant pas gagné leur salaire de fin de mois,
ne sont pas à mesure de régler à temps leur redevance. Les
arriérés s'accumulent et une fois le salaire reçu certains
n'arrivent plus à payer en une seule tranche.
L'Etat, premier consommateur de la STEE s'engage en faveur de
certaines sociétés ou entreprises pour le payement de leur
consommation de l'électricité, malheureusement, il n'honore pas
toujours son engagement.
Certains particuliers se réclament de l'Etat, ils
occupent les logements étatiques (cas des quartiers Djambalbarh et
Sabangali par exemple), reçoivent des indemnités pour
régler leur facture, mais ils refusent de payer. La STEE se retrouve
souvent à environ 300 000 à 6 800 000 F CFA de factures
impayées par an12. Ce qui fait que l'entreprise fonctionne
sur dette.
2.4.3. Les techniques de localisation et de
maintenance
Les techniques de localisation des équipements restent
encore archaïques à cause des moyens techniques qui ne sont pas mis
en jeux. L'entreprise dispose un bureau d'étude et de cartographie dont
les outils utilisés ne facilitent pas la localisation des
équipements. En cas de panne sur le réseau, l'agent ou le
technicien doit maîtriser l'endroit où s'est produit le drame.
Sinon il ne pourra pas retrouver le lieu. Le plan ou la carte du réseau
n'est pas géoréférencé, c'est-à-dire obtenu
à base des informations géographiques. Les équipements et
les clients sont localisés à travers leur adresse comme :
arrondissement, quartier, rue, numéro du carré etc.
Dans le cadre de notre étude, nous allons
numériser quelques équipements, tels que les postes de
transformation et les points de livraison de l'énergie.
12 Information recueillie auprès du chef de
facturation de l'électricité
51
Pour la maintenance, la STEE dispose des camions munis des
échelles et des matériels tels que les pinces, les câbles
électriques, les marteaux et des clés mécaniques pour ne
citer que ceux là, qui lui permettent d'assurer la maintenance du
réseau. En cas de panne sur le réseau, l'entreprise envoie une
équipe de maintenance sur le lieu afin de résoudre le
problème. Au moment du besoin, l'entreprise se trouve parfois
confronté à la difficulté de moyen de transport, les
camions de descente sur le terrain sont insuffisants et ceci devient une cause
de retard ou de la lenteur de celle-ci sur le lieu de panne.
En somme, ce chapitre nous a permis de connaître la
société distributrice de l'électricité du point de
vue historique, organisationnel, financier et technique. Il a permis de relater
les différentes difficultés de la société et sa
capacité de production et distribution. Comme nous l'avons
mentionné, la STEE est une société industrielle
d'économie mixte. Malgré les tentatives de privatisation, elle
est restée toujours sous la tutelle de l'Etat tchadien.
52
CHAPITRE 3. LES MODES D'APPROVISIONNEMENT DES MENAGES EN
ENERGIE ELECTRIQUE DANS LE TROISIEME ARRONDISSEMENT DE
N'DJAMENA
Dans la ville de N'djamena, les ménages utilisent
plusieurs modes d'approvisionnement en énergie électrique ; nous
avons l'énergie distribuée par la STEE, les groupes
électrogènes et les panneaux solaires. A côté de ces
modes utilisés, nous avons le pétrole lampant utilisé au
moyen des lampes tempêtes et les lampes à batterie ou à
piles pour des besoins d'éclairage. L'électricité et les
groupes électrogènes sont utilisés par les ménages
aisés. Ils sont financièrement couteux. La plupart des
ménages se rabaissent à l'utilisation de pétrole lampant.
Nous allons étudier dans cette partie de notre travail, les
différentes sources d'énergie utilisées, leurs modes
d'approvisionnement, les processus d'approvisionnement et les
difficultés liées à leur accès.
3.1. Le secteur de l'énergie au Tchad
Comme sur l'ensemble du pays, le secteur de l'énergie
est faiblement développé. Fortement caractérisée
par la consommation des combustibles ligneux (bois de chauffe, charbon de bois)
qui représente plus de 90% de la consommation nationale, l'utilisation
des énergies conventionnelles (produits pétroliers et
électricité) occupe une part marginale dans le bilan
énergétique national (à peu près 10%). Quand on
parle de l'énergie conventionnelle, il s'agit ici des produits
pétroliers utilisés par la population pour produire de
l'énergie.
La seule société qui a la charge de produire et
de distribuer l'électricité reste encore la STEE
(Société Tchadienne d'Eau et d'Electricité) au Tchad.
Celle-ci produit et distribue l'électricité exclusivement
à partir des centrales diésel consommant du gasoil importé
des pays voisins. Les centrales dont la construction date du temps colonial
sont actuellement vétustes et ne peuvent fournir le rendement
escompté ; ce qui entraîne la chute de puissance dans la capitale.
La dépendance de l'extérieur en gasoil et en pièces de
rechange fait que le prix du KWh produit par la STEE est le plus cher de la
sous région (200 f CFA). Le taux d'accès à
l'électricité des
53
populations tourne actuellement autour de 1,1%. Le pays n'as
pas de réseaux de transport d'électricité
interconnecté entre les villes. Outre la capitale N'djamena qui utilise
presque 80% de la production d'électricité dans le pays, on ne
compte que six (6) autres villes et centres secondaires
électrifiés disposant de réseaux de distribution
indépendants.
D'après la compagnie française ENERDATA (2005)
qui est spécialisé dans les statistiques
énergétiques, la part de l'énergie commerciale (6,4) dans
la consommation totale d'énergie finale du Tchad est parmi la plus
faible d'Afrique : Burkina (9,4%), Nigeria (14,1%), Cameroun (20,2%), Benin
(26,5%), Soudan (32,9%), Côte d'Ivoire (36,3%) et Togo
(41,2%)13.
3.1.1. L'accès à
l'électricité
L'électricité utilisée par seulement 1,1%
des ménages au Tchad, varie dans la population de 4,8% en milieu urbain
à 0,1 en milieu rural. A N'djamena, seulement 9% des ménages sont
branchés. Sur les 84 agglomérations considérées
comme villes, seuls 6 disposent d'un réseau d'électricité.
Il y a bel et bien une demande pour l'électrification pour
l'électricité au Tchad. Cette demande est satisfaite par des
sources d'énergie inefficaces comme de petits groupes
électrogènes qui souvent parviennent illégalement du
Nigeria et des batteries de voiture. Une enquête menée en 1997
auprès de 100 ménages à Dourbali, localité
située à quelques kilomètres de N'djamena, a pu trouver 11
groupes et 30 batteries de voiture. Ces sources coûtent très
chères aux consommateurs et à l'Etat, parce que l'ensemble des
éléments restent primaires et aléatoire avec aucune
maitrise de maintenance, moins encore une étude de données dans
ce domaine.
3.1.2- L'importance de
l'électricité
L'électricité est un facteur important de
décollage économique d'un pays. Elle constitue la source
d'éclairage, de fonctionnement des appareils électriques, et des
productions industrielles. Le développement de
l'électricité présente un grand atout pour le
développement d'un pays, car sa
13 Direction de l'énergie. FED 2009 :
Identification et formulation du projet d'amélioration des
infrastructures d'énergie électrique
54
régularité permet d'assurer différentes
activités. Le 21e siècle se présente comme un
siècle de l'avancée technologique dont l'énergie
électrique s'avère nécessaire. Depuis le début du
20ème siècle, la consommation d'énergie a
évolué de manière importante. De 1930 à 1972, la
consommation totale d'énergie était multipliée par 4,2,
alors que celle de l'électricité était multipliée
par 19,47.
L'utilisation d'électricité dans le domaine de
chauffage et de l'électroménager ne cesse d'augmenter. Au Tchad,
celle-ci s'inscrit bien dans la politique de l'Etat pour la lutte contre la
dégradation de l'environnement. C'est ainsi que, dans les ménages
non connectés à la STEE, l'utilisation des groupes
électrogènes pour pallier à cette situation
déficitaire est régulière. L'énergie
électrique joue un rôle de premier plan dans le
développement, mais c'est dans l'industrie qu'elle trouve
véritablement sa place.
L'électricité a d'importance dans la
médecine. Les hôpitaux utilisent l'énergie
électrique pour besoins qui sont entre autres: la conservation durable
des médicaments, la ventilation des salles d'opération afin de
mettre les malades sous un climat favorable et pour l'alimentation des
appareils. Le manque d'électricité peut causer la perte de vie
humaine si les mesures ne sont pas prises.
La permanence d'éclairage public peut réduire le
taux d'insécurité, les cas de vols et agressions à main
armée. Le manque de celui-ci donne libre occasion aux malfaiteurs
d'entreprendre leur opération. L'éclairage public permet
l'accès à des zones isolées. Dans ce chapitre, nous allons
étudier les différents modes utilisés par les
ménages pour procurer de l'électricité, ensuite voir les
équipements de distribution de l'énergie électrique.
3.2. L'approvisionnement par réseau
électrique
3.2.1. Le réseau électrique de la STEE dans
le troisième arrondissement
Le 3ème arrondissement est l'une des
premières zones d'habitation de la ville de N'djamena, où les
occupations d'espace remontent à la période coloniale. Il est
caractérisé par une population dense et d'un habitat
55
structuré suivant le réseau viaire.
L'énergie électrique la plus utilisée est le réseau
de la STEE. Il faut noter que le nombre des abonnés
s'élève à 3183 dans cet arrondissement (propos d'Abagana,
chef de département facturation, 2010). Beaucoup de raisons expliquent
la densité du réseau dans cette zone. En plus de la raison de
l'ancienneté de l'occupation d'espace, il y a la situation
économique qui confère à certains quartiers de la zone une
plaque tournante des affaires. C'est le cas des quartiers Kabalaye, Ambassatna
et Ardepdjoumbal où on trouve des multiples centres commerciaux
regroupant les hôtels, les restaurants, les kiosques de photocopie et les
centres multimédias. Sa particularité est aussi qu'il est
constitué de quartiers résidentiels, un statut qui lui donne
l'avantage d'être permanemment alimenté en
électricité. Car la quasi-totalité des postes
transformateurs dans cet arrondissement sont situés sur les
départs prioritaires de la STEE (Départ 3 et 4), les
départs de la ligne présidentielle et des grandes
institutions.
3.2.2. Les abonnés de la STEE
La ville de N'djamena a un taux d'accès très
faible à l'électricité (12%) et a une centrale dont la
capacité n'est pas à la hauteur de tous les ménages.
Malgré ce taux, le nombre d'abonnés dans la ville de N'djamena a
augmenté cette dernière décennie (2000-2010). Il est
aujourd'hui environ à 14000 abonnés.
La STEE a trois (3) catégories de clients qui sont par
ordre de grandeur, l'Etat, les sociétés ou entreprises et les
consommateurs à usage domestique. Elle les gère selon leur
catégorie pour ce qui concerne les grilles tarifaires.
Outre que l'Etat, les sociétés et les industries
constituent des gros consommateurs de l'énergie électrique. Les
sociétés industrielles utilisent généralement les
forces motrices, donc ils absorbent directement l'énergie en moyenne
tension (MT). Certaines de ces sociétés ont signé des
contrats avec l'Etat pour le paiement de leur facture
d'électricité, c'est ce qui pose problème entre ces
sociétés et la STEE, parce que l'Etat n'honore pas toujours ses
engagements.
56
Les consommateurs à usage domestique sont la
catégorie la plus souffrante à cause des délestages qu'ils
subissent tout le temps, sauf quelques ménages qui habitent les
quartiers résidentiels, bénéficiant ainsi de leur statut.
Voici le nombre des abonnés de la ville de N'djamena des huit
dernières années dans le tableau suivant :
Tableau 10. Nombre des abonnés de 2003
à juin 2010
Année
|
Nombres
|
2003
|
14605
|
2004
|
14933
|
2005
|
16015
|
2006
|
17713
|
2007
|
17660
|
2008
|
18523
|
2009
|
14156
|
Juin 2010
|
13025
|
Source : Direction commerciale de la STEE
Nous avons récapitulé les nombres des
abonnés de la STEE dans la ville de N'djamena des huit dernières
années (2003 à juin 2010) afin d'analyser les facteurs
contribuant à l'évolution de ces abonnés.
Evolution des abonnés de 2003 à juin
2010
0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
juin-10
4000
2000
20000
Nombres
|
18000 16000 14000 12000 10000 8000
|
|
|
|
Nombre des abonnés
|
|
|
6000
|
|
|
Source: Département facturation de la STEE
Figure 6. Evolution des abonnés de
l'électricité dans la ville de N'djamena de 2003 à juin
2010
La figure 6 présente la courbe d'évolution des
abonnés de la STEE de 2003 à juin 2010. D'une manière
générale nous constatons que la STEE a
57
connu des moments de baisse des abonnés sur cette
courbe. Le nombre des abonnés a été réduit entre
2003 et 2004 et à partir de 2009 et juin 2010, alors que l'année
2008 est l'année la plus élevée en nombre
d'abonnés. Qu'est ce qui peut expliquer ces variations des
abonnés de la STEE au cours de ces années ?
Les années 2003 et 2004 sont des années
auxquelles la société a connu des petites troubles liées
à son fonctionnement. Elle a subit une tentative de privatisation qui
n'a pas abouti, et ceci a joué sur la prestation de la STEE à
pouvoir servir sa clientèle. Cette situation s'est rétablie vers
les années 2005 à 2008 avec l'exploitation du pétrole qui
a fait augmenter le niveau de vie des populations d'une part et la construction
de la centrale de Farcha a contribué également à
l'amélioration de services de la STEE.
Pour l'année 2009 et mi année 2010, la baisse
des abonnés s'explique par les différentes opérations de
déguerpissement qu'ont subit la population pour des causes
d'utilité publique, ceci a fait perdre à la STEE une partie de
ses clients. Les ménages déguerpis vont s'installer à la
périphérie de la ville, là où les postes de la STEE
n'y sont pas encore implantés. Ou ces ménages se trouvent dans
l'insuffisance financière pour se réabonner, parce que leurs
nouvelles résidences nécessitent de nouveaux investissements.
3.2.2.1. Le processus d'accès aux
abonnements
L'abonnement au réseau fait appel à l'ensemble
des conditions fixées par la STEE pour la prestation de ses services et
le contrat qui la lie à son client dans le compte de ses droits et
devoirs, à savoir la livraison de l'énergie électrique et
le payement des factures d'électricité par le client. La
connexion d'un nouvel client se fait directement à la
société. Aucun branchement via un autre abonné n'est
autorisé. Le client est appelé à faire un raccordement
direct au réseau en disposant un compteur chez lui.
Pour souscrire un abonnement, le client s'adresse aux services
de l'entreprise à travers une demande qu'il précisera ses
coordonnées, c'est-à-dire son nom, son lieu de résidence
(Carré, quartier, arrondissement, etc.), numéro de
téléphone etc. Il doit préciser s'il demande un nouveau
58
branchement ou un renforcement d'un ancien branchement. En cas
d'un nouveau branchement, sa demande est transférée du service
d'abonnement au service d'exploitation et maintenance du réseau. Ce
dernier demandera son avis du branchement, s'il veut un branchement à
deux ou à quatre fils. Le client choisi le branchement en fonction de
l'équipement de son ménage (s'il a des appareils
électriques consommant beaucoup d'énergie). Le branchement
à deux fils est conseillé aux ménages qui ne disposent pas
des grands appareils électriques.
- Par la suite l'entreprise envoie ses agents pour faire le
constat du lieu, s'il correspond aux informations fournies par le client.
- L'entreprise établit alors un devis, qui tient compte
des équipements nécessaires au branchement (nombre de poteaux, la
longueur des câbles, le compteur, etc.). C'est tout cela qui
s'évalue en coût d'abonnement au Réseau.
- Le client rempli des fiches de contrat d'abonnement, le
liant à la STEE. Et l'entreprise fait lire les conditions de fourniture
d'électricité et des branchements au client. Selon l'article 1 du
règlement, la société fournit l'énergie aux
conditions du cahier des charges à toute personne qui se conforme aux
stipulations de la police d'abonnement. Cette dernière est une fiche sur
laquelle sont inscrites l'adresse du branchement, adresse client ou mandataire,
la nature, la longueur et le calibre du branchement, le numéro, la
marque et le type du compteur, et bien d'autres informations
complémentaires.
C'est à l'issu de tout ces préalables que le
client peut recevoir de l'électricité chez lui. Le coût
d'abonnement au réseau dépend de nombre d'équipements, du
type d'armement (Basse ou Moyenne Tension) et également de la distance
du lieu d'interconnexion avec le voisin le plus proche.
Généralement l'abonnement à des usages domestiques se fait
par des branchements à deux ou à quatre fils selon la demande
d'ampérage.
59
3.2.2.2. La facturation de l'énergie
électrique
La consommation à usage domestique est la moins importante
de toute la clientèle de la STEE. Sa facturation est repartie en quatre
tranches :
- 1ère tranche = 30 kWh 83 F CFA le kWh
- 2ème tranche = 60 h x PS 197 F CFA le kWh
- 3ème tranche = 60 h x PS 177 F CFA le kWh
- 4ème tranche = au delà 201 F CFA le kWh
La STEE calcule les factures d'électricité en
fonction de la catégorie du client (usage domestique ou usage
industriel), de la puissance souscrite (prime fixe mensuelle par kWh), d'une
taxe proportionnelle P par kWh, appliquée à la totalité de
l'énergie consommée, et des taxes additionnelles pour usage non
industriel de l'énergie, portant sur la prime fixe et sur la
consommation correspondante à ces usages. Pour usage domestique et
éclairage, nous avions trois types de puissance souscrite (P.S) selon
les installations des ampérages :
- 5A = PS
- 10A = 2PS - 15A = 3PS
Exemple : pour deux clients disposant 5A et 10 A et qui ont
consommé chacun 200 kWh le mois, le calcul sera fait respectivement
comme suit :
- Pour 5A :
1ère tranche : 30kWh x 83 F CFA = 2490 F CFA 2ème
tranche : 60h x PS x 197 F CFA = 11820 F CFA 3ème tranche : 60h x PS x
177 F CFA = 10620 F CFA 4ème tranche (le reste) : 50h x PS x 201 = 10050
F CFA
Total : 34980 F CFA (Sans frais
de
location du compteur et du branchement)
60
- Pour 10A :
1ère tranche : 30kWh x 83 F CFA = 2490 F CFA
2ème tranche : 60h x 2PS x 197 F CFA = 23640 3ème
tranche (le reste) : 50h x 177 F CFA = 8850
Total : 34980 F CFA (idem)
Outre ces consommations brutes d'électricité,
l'entreprise ajoute le coût de location du compteur et celui de
l'entretien du branchement qui sont respectivement à 402 F CFA et 200 F
CFA (Département recouvrement).
3.2.3. Les problèmes de délestages et de
pirateries de l'énergie électrique
Les délestages que subit la ville de N'djamena sont dus
à plusieurs paramètres. Déjà en aval, les groupes
que dispose la STEE n'ont pas une capacité à pouvoir fonctionner
24h/24, ceux-ci sont arrêtés de temps en temps pour permettre leur
relancement. Les délestages sur le réseau de la STEE sont dus aux
surcharges des branchements des clients. Les postes de transformation ont des
capacités requises qui leur permettent de supporter un nombre
limité de branchements, dépassés, ceux-ci (les
transformateurs) se lâchent sous la contrainte. C'est le cas de poste
T146 au quartier Ardep-djoumbal à l'Est de l'hippodrome qui est
vétuste actuellement à cause de surcharge qu'il a subi. Dans
certains cas, la STEE est obligée d'enlever certains départs pour
permettre de diminuer la charge.
Certains délestages sont les conséquences de la
piraterie. L'Etat a fait grâce à certains de ses hauts cadres en
leur livrant gratuitement sur son compte de l`électricité, mais
ceux-ci deviennent à leur tour des distributeurs de
l'électricité, ils distribuent au voisinage ou utilisent
l'électricité à des fins commerciales (fabrication de
glace, moulin etc.), tout ceci crée des délestages sur le
réseau. Le réseau de piraterie ne sont pas facilement
décelables, car
61
les câbles sont mis sous terre ou passés sous les
toits. Ces clients privilégiés qui sont la plupart des
éléments des forces armées nationales ne payent pas leur
consommation et n'admettent pas subir le moindre délestage. Selon le
Rapport de l'exercice 2003 de la STEE : « ces pressions se traduisent
par des agressions, des menaces de mort (...) ».
En cas de délestage liés à une panne sur
le réseau, le service laboratoire détecte la ligne sur laquelle
il y a la panne, ensuite le département de distribution envoie une
section sur le lieu (celle dirigée par le Contrôle-maitre BT) pour
la réparation. Cependant si la Société n'est pas saisie du
problème de délestage ou de la panne, le client lui-même se
rend à la Direction Commerciale afin qu'on puisse l'identifier à
travers son adresse au niveau du Compte client. Et ce dernier saisi le service
du réseau pour le problème.
3.2.4. Les équipements de production, de transport
et de distribution de l'énergie électrique dans la ville de
N'djamena
Pour produire, transporter, et distribuer l'énergie
électrique, la STEE dispose un certains nombre des infrastructures qui
sont réparties dans la ville selon les besoins et la
nécessité tout en respectant les normes d'urbanisme. Il faut
noter que la STEE dispose en aval des machines à base desquelles elle
produit de l'énergie électrique. Pour la distribution, la STEE
dispose des lignes moyennes tension (MT) et les lignes basses tension (BT) ; en
outre de ces équipements nous avons les postes de transformateur, les
IACM (Interrupteurs Aériens à Commandes Mécaniques), les
parafoudres et les disjoncteurs hauts de poteaux.
3.2.4.1. Les groupes de production
Ce sont les moteurs que dispose la STEE pour la production de
l'électricité. Les groupes que dispose la STEE sont les suivants
: G3, MBH2, GHIT1, GMIT2, GMIT3, GMIT7, GMIT8, GMIT9, GMIT10, GMIT11.
Actuellement le G3 se présente comme le plus vieux groupe de la centrale
(installé vers les années 60). Leur production dépend du
temps de
62
fonctionnement des groupes. Ils fonctionnent à base du
gasoil importé du Cameroun et quelque fois du Nigeria.
Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010
Photo 1. Groupe MBH
Ce groupe MBH ne fonctionne plus par faute de
rechange des pièces. Les pièces sont chères et en voie de
disparition. Elles sont commandées de l'Allemagne, pays fabricateur de
ce moteur. Les groupes MBH sont les plus utilisés au niveau des
centrales de la STEE.
3.2.4.2. Les lignes Moyenne Tension (MT)
Les lignes MT sont des lignes d'interconnexion des
différents postes transformateurs dans la ville. L'énergie
électrique produite au niveau de la centrale est livrée en
moyenne tension sur les lignes MT vers les transformateurs qui sont
placés selon le nombre d'abonnés. Elles quittent au niveau de la
centrale en 7 départs qui vont vers la ville, et chaque départ
aboutit à un transformateur. Chaque départ est un système
triphasé conduit sur des supports à de très grandes
hauteurs. C'est à partir des transformateurs que l'énergie
moyenne tension est redistribuée en BT dans les ménages. Dans
certains cas les lignes MT peuvent desservir directement les abonnés, si
ceux ci utilisent une puissance de 100 kVa. Il faut noter que le réseau
MT constitue le squelette même du réseau dans une ville de grande
taille comme N'djamena. Comme nous l'avons dit, les lignes MT ont une tension
moyenne de 15000 Volt et la longueur brute est environ de 147
63
km14. Nous avons deux voies conduisant le
réseau MT : les lignes moyennes tension aériennes
transportées sur des poteaux en fer, hauts d'environ 15 m (photo 2) et
celles souterraines. Les lignes aériennes présentent des
inconvénients, car exposées aux intempéries de la nature
et dangereux pour des habitations dont les toits sont très bas.
Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010
Photo 2. Ligne Moyenne Tension
Ligne Moyenne Tension avec une petite
dérivation en basse tension. C'est une ligne à double encrage.
Les poteaux transportant les MT sont traversés de trois câbles,
ils sont implantés le long des grands axes ou des boulevards de la
ville.
3.2.4.3. Les lignes basses tension (BT)
Les lignes basses tension sont des lignes qui desservent
directement les ménages. Elles sont de l'ordre de 400 volts. Les lignes
BT sont les plus nombreuses dans la ville de N'djamena, car l'utilisation des
MT n'émane que des gros utilisateurs qui sont des grandes
sociétés telles que les abattoirs de Farcha, l'aéroport,
les éperviers pour ne citer que ceux là. Le réseau BT
côtoie également les voies principales et quelques artères
des quartiers de la ville. Les lignes basses tension prennent des formes
géométriques plus ou
14 Données recueillies auprès du chef de
département distribution
64
moins régulières dans certains quartiers tels
que Djambalbar, Kabalaye et Sabangali dont les rues présentent une forme
régulière. Tandis que les quartiers comme Ardep-djoumbal et
Ambassatna qui disposent certaines ruelles en zigzag présentent une
forme plus ou moins irrégulière des lignes basse tension.
Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010
Photo 3. Ligne basse tension
Le poteau électrique sur la photo 3 est un
point de livraison de l'énergie dans trois ménages. C'est une
ligne basse tension conduite sur un support en fer.les ménages voisins
peuvent utiliser être desservis par un même
support.
3.2.4.4. Les postes de transformateur
On en trouve trois sortes : postes cabines
maçonnées, postes haut de poteaux et postes en enveloppe
métallique (ou préfabriquée). Ces équipements
jouent le rôle d'abaisseur de tension. Ils transforment la tension venant
de la centrale de 15000 volts en 400 volts (BT), c'est-à-dire en
énergie utilisable par les ménages ou des gros consommateurs (les
industries et les grandes sociétés). Les transformateurs mesurent
le niveau d'électricité et permet de lire la valeur du courant
avant de livrer aux consommateurs. Les transformateurs sont des
équipements de cellule de protection et d'interrupteur (qui permet la
liaison entre les MT). Il y a interconnexion entre les postes par le biais des
lignes MT. Les postes que
65
dispose la STEE sont des postes qui sont à mesure de
desservir en moyenne une superficie de 500m2 (pour les zones denses)
à 600m2 (pour des zones moins denses). Ils sont
installés le plus souvent au centre des zones desservies. On distingue
les postes privés, les postes publics et les postes mixtes. Ces postes
jouent le même rôle, leurs différentes appellations
dépendent de l'utilisation ou de l'appropriation. Les postes
privés sont installés sur demande du client, ils ne desservent
parfois uniquement les grandes institutions étatiques ou
internationales. C'est le cas des éperviers, l'aéroport, la
présidence et certaines ambassades.
Les postes publics, comme son nom l'indique, ils desservent
beaucoup de ménages situé dans la zone couverte et ayant
bénéficié d'un abonnement. Et les postes mixtes desservent
à la fois les gros clients et en même temps les ménages.
a b
Cliché : Nguézoumka V. / juillet 2010
Photo 4. Les postes transformateurs
Les postes de transformation sont installés
dans la ville de N'djamena selon la demande qui se fait sentir dans une zone.
Les deux types de postes jouent le même rôle, la nuance est que
l'un est suspendu au poteau (photo 4a) et l'autre construits dans une cabine
(photo 4b).Ils sont installés en fonction de la densité des
ménages à desservir et des types d'usage de l'énergie
électrique.
66
3.2.4.5. Les poteaux électriques
Ce sont des supports permettant de transporter les lignes
aériennes. Il en existe trois types : en fer, en bois et en
béton. Selon la direction technique de la STEE, le support
réglementaire est le poteau en fer, ceux en béton sont les
anciens poteaux en voie de disparition. Les distances entre deux poteaux
électriques varient de 40 à 50 m pour les lignes BT et de 100 m
pour les MT. Et leurs hauteurs varient entre 10 et 16 m selon la nature du
poteau. Ces mesures relèvent des exigences fixées par le
Ministère d'aménagement de territoire d'une part et de la
Société elle-même d'autre part. Les distances entre les
conducteurs doivent être respectés en milieu urbain, si on est
près d'un établissement ou d'un lieu public (Marché, les
fontaines publiques etc.).
Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010
Photo 5. Poteau en béton
Les câbles d'électricité sont
drainés dans les ménages grâce aux différents
supports. Comme nous l'avons souligné le poteau électrique
recommandé est le support en fer. Les poteaux en béton sont des
supports longtemps utilisés. Ils portent les lignes basses tension pour
des branchements à quatre fils.
3.2.4.6. Les compteurs d'énergie
Les compteurs d'énergie sont des équipements
dont tout consommateur a droit. Les compteurs sont placés dans les
ménages ou chez le client quand celui-ci a souscrit l'abonnement. Ils
permettent de mesurer
67
l'énergie électrique, c'est-à-dire les
kWh consommés par le client. Ces compteurs sont munis d'un dispositif
les empêchant de tourner à l'envers. Chaque fin de mois le service
de relève compteur vient prendre la valeur inscrite sur le compteur,
pour, par la suite effectuer des petits calculs en fonction des barèmes
de facturation vu précédemment.
Cliché : Nguézoumka V. / juillet 2010
Photo 6. Compteur d'énergie
Sur la photo 6 nous avons un compteur
d'énergie installé dans un ménage. C'est un compteur de
haute qualité qui n'est pas sollicité par beaucoup de
ménages. Le coût d'installation de ce compteur est plus
élevé que l'ancien compteur.
3.2.4.7. Les IACM (Interrupteurs Aériens à
Commandes Mécanique)
C'est un équipement « placé sur les
lignes MT, sur le dernier poteau avant le poste de transformation »
(Gondié, 2006). On le place toujours avant un poste pour permettre
de sectionner deux départs MT sous forme de dérivation.
3.2.4.8. Les éclateurs
Ils sont nécessaires pour des zones sahéliennes
comme la ville de N'djamena, à cause des perturbations
atmosphériques qu'on y rencontre. Les éclateurs sont
placés sur les postes hauts de poteaux pour protéger les
68
transformateurs contre les intempéries dont nous venons
de faire mention. Leur appellation éclateur est due au fait qu'ils
produisent des étincelles lors du passage d'un éclaire ou d'un
grondement de tonnerre possédant une grande puissance pouvant affecter
le transformateur et les installations des clients15. C'est un
phénomène qui crée une coupure brusque
d'électricité de courte durée, ainsi pour permettre aux
éclateurs de protéger l'ensemble des équipements se
trouvant sur le réseau. Compte tenu des pluies violentes dans la ville
de N'djamena, il est important d'installer cet équipement.
3.2.4.9. La Malt (la Mise à la terre)
La mise à la terre est un ensemble de dispositifs
constitués de câbles en cuivre, mis dans une fosse d'une
profondeur de 0,4 m et d'une largeur d'environ 0,9 m. les Malt sont
reliés aux éclateurs ou aux parafoudres. Le câble en cuivre
est rattaché à un piquet d'une longueur de 2 m. Elle est
importante également pour le bon fonctionnement du réseau.
3.2.4.10. Les parafoudres
Ce n'est rien autre que la forme avancée
d'éclateur. Cependant ils se grillent en cas d'une foudre puissante.
Comme les éclateurs, il protège le transformateur contre les
perturbations atmosphériques. Ils sont importants pour les pays comme le
Tchad où les saisons de pluies sont violentes et parsemées des
orages ou des tornades. Ils sont reliés à la Terre par un
câble Malt.
3.2.4.11. Les disjoncteurs hauts de poteaux
Ce sont des dispositifs permettant de protéger les
transformateurs contre les surintensités et les courts-circuits qui
peuvent survenir sur le réseau. On les place près des
transformateurs hauts de poteau. Les disjoncteurs hauts de poteaux permettent
également de régler la charge appelée par les clients sur
un poste. Le disjoncteur intervient au moment où le transformateur se
trouve exposé à une défaillance, et ceci par une coupure
du courant qui est une action nécessaire pour la protection du
15 Gondié H., 2006. Analyse spatiale des
équipements de distribution de l'énergie électrique
à Ngaoundéré.
69
transformateur. C'est pourquoi la puissance du
transformateur doit correspondre à celle du disjoncteur.
3.3. Les auto-producteurs de l'énergie
électrique
L'appellation "auto-producteur? relève du fait
que les moyens d'approvisionnement en ces sources d'énergie ne sont pas
liés à une centrale quelconque comme le cas de l'énergie
produite par la STEE. Les utilisateurs s'en chargent eux même de la
gestion de leur source d'énergie. Dans notre étude, nous avons
cité ceux utilisant les groupes électrogènes, les panneaux
solaires et autres moyens d'éclairage tels que les lampes à
pétrole et à pile.
3.3.1. L'utilisation des groupes
électrogènes
Les groupes électrogènes sont l'un des
modes d'approvisionnement en énergie électrique moyennement
répandus dans la ville de N'djamena. L'utilisation des groupes
électrogènes se présente comme une solution
intéressante d'électrification indépendante. On peut les
appeler les auto-producteurs, parce qu'ils ne dépendent pas d'une
centrale quelconque. La plupart des groupes électrogènes
utilisés à N'djamena fonctionnent à base de l'essence ou
du gasoil. La hausse des prix de ces carburants constitue un handicap important
pour les ménages s'alimentant par ce mode. Lors de nos enquêtes de
terrains nous avions constaté qu'environ 40% des ménages
utilisent ce mode d'approvisionnement en énergie. D'autres
ménages utilisent les groupes électrogènes comme mode de
substitution à l'énergie électrique de la STEE. Selon
certains ménages, ce moyen est plus fiables, parce qu'ils gèrent
eux même leur source d'énergie, ils peuvent la couper quand ils
veulent en fonction de leur besoin. Or avec la STEE, il arrive des moments
où les compteurs tournent à seul sans qu'il y ait de branchements
et leur créant ainsi des factures colossales.
Par contre d'autres trouvent que, malgré la
fiabilité de l'utilisation des groupes, on en trouve également
des inconvénients :
- Difficultés d'entretien, parce que le groupe
nécessite de temps en temps de révisions.
70
- Les pannes régulières qui causent des
interruptions de production de l'électricité.
- Il y a la limitation du temps de fonctionnement journalier,
causant ainsi une discontinuité de service pendant la journée.
- Et enfin les carburants qui sont importés hors du pays,
rendent son utilisation très chère par moment.
Tableau 11. Ménages utilisant les groupes
électrogènes comme moyen de secours à l'énergie
électrique de la STEE
Sources d'énergie Quartiers
|
Groupes électrogènes
|
Autres sources
|
Total
|
Ambassatna
|
21 (12,57%)
|
9 (5,39%)
|
30
|
Kabalaye
|
24 (14,37%)
|
10 (5,99%)
|
34
|
Sabangali
|
20 (11,98%)
|
27 (16,17%)
|
47
|
Ardepdjoumbal
|
33 (19,76%)
|
23 (13,77%)
|
56
|
Total
|
88 (52,69%)
|
69 (41,32%)
|
167
|
Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010
Sur 167 ménages que nous avons enquêté
dans le 3ème arrondissement, 52,69% utilisent les groupes comme moyen de
secours à la STEE. Le nombre de ces ménages est
élevé au quartier Ardep-djoumbal (19,76%), parce que c'est un
quartier moins desservi par le réseau de la STEE. Il ressort de nos
enquêtes auprès des ménages que c'est après une
à deux semaines que la STEE laisse l'électricité venir
dans ce quartier et pour reprendre le même jour. En attendant les
ménages utilisent les groupes électrogènes et autres
sources telles que les lampes à pétrole et/ou à pile.
Au quartier Sabangali, les ménages utilisent moins des
groupes électrogènes, seulement 11,98% sur 167 ménages
enquêtés. En cas de coupure, ils cherchent autres moyens que nous
avions soulignés précédemment. Tandis qu'aux quartiers
Ambassatna et Kabalaye, les modes d'utilisation de l'électricité
après coupure de la STEE sont majoritairement les groupes
électrogènes (respectivement 12,57% et 14,37%).
71
3.3.2. L'utilisation de l'énergie
solaire
L'énergie solaire appelée l'énergie
« nouvelle et renouvelable » est l'une des sources d'énergie
utilisé par les ménages à N'djamena dont le mode
d'approvisionnement est le panneau solaire. Elle est appelée
énergie « nouvelle et renouvelable », à cause de sa
source intarissable. Les énergéticiens ont commencé par
s'intéresser à ces formes d'énergie depuis la crise
pétrolière de 1973 pour pallier au manque d'énergie. De
nombreuses techniques dites « nouvelle » font appel à la
transformation énergétique du rayonnement solaire.
Le rayonnement solaire est un rayonnement
électromagnétique compris dans une bande de longueur d'onde
variant de 0,22 à 10 u. Il se décompose comme suit :
- 52% dans la bande électromagnétique
- 40% dans le visible : 0,4 u< L< 0,7 u
- 8% dans la bande des ultraviolets : L<0,4u
L : longueur de l'onde électromagnétique.
3.3.2.1. Le processus d'approvisionnement en
énergie solaire
Il existe deux manières d'utilisation de
l'énergie provenant du soleil : recueillir sa chaleur
(héliothermique) et/ou transformer sa lumière en
électricité (photovoltaïque). Les appareils solaires
thermiques utilisent des capteurs, allant des panneaux plats posés sur
les toits aux antennes paraboliques, aux pyramides des rayons solaires
utilisés dans les centrales solaires pour absorber la lumière du
soleil et produire de la chaleur16.
Les appareils solaires peuvent être utilisés
simplement pour chauffer ou refroidir, mais ils sont également
appropriés pour la pasteurisation de l'eau ou la cuisine. La
lumière du soleil concentrée chauffe l'eau pour produire de la
vapeur utilisée pour alimenter une turbine qui est connecté
à un générateur. Le système comprend
généralement au moins une lampe et
16 Boussoumbaye L., Lartoloum F., 1997. Les
énergies nouvelles et renouvelables au service du développement.
Diplôme d'ingénieur des travaux, Université de
N'djamena.
72
une prise pour alimenter d'autres appareils électriques
tels que la radio, le téléviseur, ou la chaleur du
téléphone cellulaire.
3.3.2.2. La conversion photovoltaïque
La conversion photovoltaïque sert à transformer le
rayonnement solaire en énergie électrique continue. Elle a
été découverte et a connu ses applications dans l'espace
vers les années 50. Les premières utilisations terrestres datent
des années 1970.
Les systèmes photovoltaïques (PV) solaire
utilisent des cellules solaires, reliées entre elles en " modules"
(panneaux solaires), pour transformer la lumière en
électricité. Cela peut être des petites cellules qui
peuvent faire fonctionner la calculatrice à d'immense centrale solaire
utilisant des milliers de panneaux solaires. Plus de 90 % des systèmes
photovoltaïques sont à base de matériaux en
silicium17. Les systèmes PV qui sont connectés au
réseau électrique comprennent un dispositif appelé
onduleur qui sert à transformer le courant électrique continu
(CC) produit par des panneaux solaires en courant électrique alternative
utilisé sur le réseau.
Pendant nos enquêtes, nous avons constaté que
28,7% de ménages utilisent cette ressource énergétique,
pourtant moins cher. Ce n'est pas l'utilisation qui en fait problème,
mais plutôt l'accessibilité à son équipement. Les
panneaux solaires sont utilisés le plus dans le domaine de
l'éclairage public, souvent suspendu au dessus des poteaux
électriques et panneaux de signalisation. Certains ménages n'en
disposent pas, pas parce qu'ils leur manque de moyens financier, mais
plutôt par manque de sensibilisation de son utilisation, car la politique
de cette source d'énergie n'est pas tellement développée
au Tchad.
17 Boussoumbaye L., Lartoloum F., 1997. Les
énergies nouvelles et renouvelables au service du développement.
Diplôme d'ingénieur des travaux, Université de
N'djamena.
73
3.3.2.3. Les autres sources d'énergie
utilisées en besoin d'éclairage 3.3.2.3.1. Les lampes
tempêtes et les lampes à pile
La lampe tempête ou lampe à pétrole et les
lampes à pile sont l'un des moyens d'éclairage utilisés
par des ménages moyens au Tchad. L'énergie utilisée pour
cet équipement est le pétrole lampant (Photo 7a), les piles
servent de source d'énergie pour les lampes à pile (photo 7b).
Ces lampes sont utilisées pendant longtemps dans la ville de
N'djamena.
Les ménages utilisent de plus en plus les lampes
à batterie ou à pile pour leur éclairage depuis environ
deux ans (2008-2009), ceci à cause de la montée des prix du
pétrole face à la crise énergétique au Tchad, et
précisément dans la ville de N'djamena. Cette crise se
récent aussi bien dans les ménages du 3ème
arrondissement. Celles-ci proviennent en grande partie du Nigeria, par des
grands commerçants ou par ceux qui exercent dans l'informel. On les
trouve au marché en plusieurs formes : rectangles, circulaires,
triangles et à la forme de lampe tempête (photo 7b).
Certains quartiers tels qu'Ardep-djoumbal et Ambassatna sont
des quartiers habités par des ménages dont le niveau de vie est
très bas, ne permettant pas de se connecter au réseau de la STEE.
Leur source d'éclairage demeure les lampes tempêtes et celles
fonctionnant à base des piles. L'utilisation des lampes à
pétrole est plus couteuse que celle à pile, à cause du
prix du pétrole qui ne cesse de "grimper" sur le marché.
D'après nos enquêtes, un ménage moyen, disposant environ 5
chambres dépense environ 5000 FCFA par mois pour le pétrole.
Tandis qu'un ménage de même taille et disposant le même
nombre de chambre ne dépense qu'environ 2500 FCFA, voire moins pendant
le mois. Parce que 1 litre de pétrole coûte 600 FCFA, or les
petites piles utilisées dans les lampes coûtent 50 FCFA
l'unité. Ces lampes à pile prennent généralement 2
à 3 piles pour une durée d'une semaine.
74
a b :
Cliché : Nguézoumka V. / juillet 2010
Photo 7. Les lampes utilisées pour
l'éclairage.
Sur la photo a, nous avons la lampe tempête
dont la source d'énergie est le pétrole lampant et la photo b est
une lampe à pile qui a la même forme que la lampe tempête.
Les deux catégories de lampes sont utilisés pour
l'éclairage à N'djamena. La paroi de la première est
fabriquée en fer et le second est en matière
plastique.
Pour clore cette partie, l'accès à
l'énergie électrique dans la ville de N'djamena et
particulièrement dans le troisième arrondissement présente
d'énorme difficulté à cause du coût d'accès
élevé, et du délestage que connait la
société de distribution. Le niveau de vie étant bas, tous
les ménages n'ont pas accès facile à
l'électricité produite par la STEE, ce qui explique l'utilisation
d'autres moyens d'approvisionnement, quand bien même ceux-ci paraissent
archaïques.
75
CHAPITRE 4. CONFIGURATION SPATIALE DES MODES
D'APPROVISIONNEMENT EN ENERGIE ELECTRIQUE ET DES TRANSFORMATEURS
L'étude que nous menons sur l'approvisionnement des
ménages en énergie dans la ville de N'djamena nous amène
à faire une étude spatiale du phénomène, donc de
l'analyse spatiale. Et le Système d'Information Géographique a
été également utile pour la localisation des informations.
Il est donc important d'avoir une vue générale sur ce que c'est
l'analyse spatiale.
4.1. Qu'est ce que l'analyse spatiale ?
L'analyse spatiale est une étude formalisée de
la configuration et des propriétés de l'espace
géographique tel qu'il est produit et vécu par les
sociétés humaines. L'espace est au centre de l'étude de
rapport entre l'homme et son milieu. L'espace est considéré comme
le support de l'organisation des activités humaines. L'analyse spatiale
met en évidence des structures et des formes d'organisation spatiale
récurrentes. Elle met en évidence également les trames
urbaines hiérarchisées, les modèles
centre-périphérie, les champs d'interaction de type gravitaire,
les divers types de réseaux.
Ce concept intéresse plusieurs disciplines, notamment
les sciences sociales, les sciences de l'environnement et les sciences
appliquées. Elles l'utilisent selon leurs objectifs et dans leurs
méthodes propres.
L'analyse spatiale a plusieurs problématiques à
savoir : distance et localisation (concentration spatiale,
accessibilité, réseau, hiérarchies), distance et flux
(interaction spatiale, diffusion spatiale, barrière ...), distance et
similarité (auto corrélation spatiale, régionalisation,
discontinuité...). Dans le cas de notre étude, la distribution de
l'énergie électrique se présente en réseau
hiérarchisé, quittant de la centrale (en moyenne tension) vers
les ménages en passant par les postes de transformation. De même
pour l'énergie domestique, le réseau de distribution est plus ou
moins organisé. Les détaillants s'approvisionne auprès des
grossistes et les ménages
76
s'approvisionnent à leur tour auprès des
détaillants. On se trouve en présence des interactions et des
corrélations entre les acteurs dans l'espace. C'est pourquoi Jean
Palinck (1985) affirme qu'il y a 5 principes qui orientent l'analyse spatiale :
« interdépendance spatiale asymétrie des relations,
causalités situées dans d'autres espaces, différenciations
des interactions ex-post et ex-ante et bi dimensionnalité des espaces
contenants ». Qu'il s'agisse de phénomènes de
production, de consommation ou d'investissement, les influences spatiales sont
nombreuses. Tout phénomène peut être formulé en un
modèle spatial. En théorie spatiale, l'on a découvert
depuis longtemps qu'une matrice des ?distances? n'est pas forcement
symétrique. Il existe par exemple une hiérarchie dans les
comportements d'achat ou au niveau des points de livraison des sources
d'énergie. Ce qui veut dire que les probabilités spatiales
d'achat d'un bien localisé par des personnes ne sont pas les
même.
Des phénomènes économiques
localisés dans un espace donné doivent être souvent
expliqués par des facteurs causals localisés dans d'autres
espaces.
Notre étude porte sur deux types de
configurations : linéaire et ponctuelle. Le réseau
électrique est un élément linéaire que nous avions
pris en compte dans notre analyse, sa distribution et sa répartition
dans l'espace.
« La méthode de statistique spatiale
exploratoire fondée sur la distance entre les points »
citée par Zaninetti J.M est important dans cette étude.
Cette statistique permet de dire si les localisations pures observées
sont plutôt agrégées, plutôt répartis ou si
elles se conforment à un processus ponctuel stationnaire.
4.2. Le rôle du SIG dans la gestion des
équipements de distribution de l'énergie
électrique
Dans le chapitre 2 consacré aux
généralités sur la STEE, nous avions relevé
quelques difficultés et insuffisance que rencontre l'entreprise dans la
gestion de ces infrastructures et de sa clientèle. En commençant
par la
77
gestion des équipements, la société ne
dispose pas une base de données numérique géo
référencée qui lui permet de localiser les
équipements électriques. Les plans du réseau sont faits
sur des supports papier calque, sur lesquelles les équipements sont
localisés sans précision. Ces techniques de localisation ne
facilitent pas la gestion des équipements de distribution et la
maîtrise des positions des abonnés. Les SIG ont été
un moyen pour beaucoup des entreprises pour la création des bases de
données géo référencées, ils le seront
également pour la STEE.
4.2.1. Comment monter un SIG des équipements de
distribution de l'énergie électrique ?
Dans cette partie du travail, nous nous sommes servis des
travaux de Baska (2006) et Gondié (2006) effectués dans le cadre
de leur mémoire de maîtrise sur l'AES-SONEL. Le premier a
montré comment le géo référencement des
équipements peut-il être rentable pour la Société
AES-SONEL dans une ville comme Maroua, et le second a fait une étude
analytique de distribution des équipements électriques de
l'AES-SONEL dans la ville de Ngaoundéré.
Il faut d'abord noter que le montage d'un SIG est un
procédé qui nécessite d'avance la maîtrise de
l'outil informatique et de l'utilisation du GPS. Il faut également au
préalable disposer un fond de carte ou une image satellitaire qui doit
servir comme base de données numérique.
La première étape consiste à
établir un inventaire des équipements et de leur situation pour
servir des orientations. Une fois cet inventaire établit, il faut se
rendre sur le terrain pour la collecte de données, avec une fiche sur
laquelle on doit noter les coordonnées des poteaux électriques.
Les caractéristiques de chaque poteau qui dessert les ménages
sont notées, c'est-à-dire les types des lignes, les types de
support, le nom du quartier et les noms des abonnés si possible. Les
autres équipements sont également renseignés selon leurs
caractéristiques pour permettre de constituer la base de données
géo référencées.
78
Cependant dans notre cas d'étude, nous avons pris les
coordonnées de quelques branchements qui desservent les ménages
au quartier Kabalaye et de quelques postes répartis dans le
troisième arrondissement. Nous avons levé 71 branchements
électriques dans ce quartier avec leurs coordonnées (XY), le
numéro d'identification, les types de lignes, et les types de
support.
Après cette phase, les données sont extraites
à base des logiciels d'application tels que Mapsource ou WDGPS. Le
téléchargement des données du GPS à l'ordinateur
s'est fait par la connexion d'un câble approprié. Nous avons par
la suite copié et collé ces données dans une feuille Excel
pour vérification des informations à compléter avant de
les transférer vers un logiciel SIG et de cartographie. Le logiciel qui
nous a servi dans notre travail ici est le Map info 8.0.
Voici résumé en quelques lignes les
étapes de projection des données GPS sur la carte dans le Map
info 8.0. Il faut :
- Ouvrir le logiciel Map info 8.0
- Choisir la feuille sur laquelle les données sont
classées, cocher la case représentant les titres au dessus de la
barre des données, dérouler et choisir autre, une boite de
dialogue s'affiche et vous changez A1 en A2, valider pour que les
données apparaissent.
- Projeter les points en déroulant le menu table,
choisir crée point, choisir le symbole devant servir à
représenter les points, et la couleur.
- Spécifier le type de projection qui est WGS84,
validé et les points apparaissent sur la carte, sachant que celle-ci est
d'avance calée. C'est ainsi qu'on peut observer les points
représentant les équipements de la STEE sur la carte.
4.2.2. L'avantage du géo
référencement des équipements de distribution de
l'énergie électrique
Les SIG présentent des avantages non
négligeables dans la gestion des équipements d'une
société comme la STEE. Une base de données géo
référencées donne des informations nécessaires sur
l'ensemble des équipements du réseau. Dans une base de
données entièrement renseignée,
79
nous avons affecté les informations sur les
équipements de distribution, leur caractéristique, leur position
géographique, les types de lignes, leur longueur, les quartiers etc.
C'est grâce à ces données que nous avions
réalisée les cartes de répartition spatiale des modes
d'approvisionnement en énergie et des postes de transformation de
l'énergie électrique.
L'un des avantages des SIG est que les requêtes peuvent
être faites facilement sur les informations recueillies sur le terrain
sans gaspillages matériels. En cas d'extension du réseau, la
société peut modifier simplement ces données
numériques, alors qu'actuellement elle dispose des plans du
réseau sur les formats A0 qui sont encombrants et dont la modification
nécessitera de gaspillages matériels et prendra du temps.
Nous avons expliqué dans le paragraphe
précédant que chaque poteau électrique qui dessert un ou
deux ménages est renseigné par le nom du client, sa position
géographique, son quartier et bien d'autres caractéristiques qui
permet à l'entreprise de le localiser en cas de pannes ou de
problème qui survient sur la ligne de celui-ci. Si tous les clients sont
localisés, n'importe quel agent de maintenance de la STEE, connaissant
ou non le terrain peut intervenir sans difficulté pour régler une
panne.
Les postes transformateurs sont aussi géo
référencés et renseignés selon leurs puissances et
les quartiers d'implantations. Ceci facilite les travaux de maintenance et de
suivi du réseau.
4.3. Configuration spatiale des modes d'approvisionnement
en énergie électrique
Il s'agit ici d'analyser spatialement les différents
modes d'approvisionnement en énergie électrique, la configuration
spatiale des lignes basses tension et la répartition des postes
transformateurs dans le 3ème arrondissement. Comme nous l'avons
défini dans notre concept, les modes d'approvisionnement
désignent ici les moyens d'accès à l'énergie
électrique. Nous en avons recensé trois : utilisation du
réseau électrique de la STEE, utilisation des groupes
électrogènes et l'utilisation des panneaux solaires.
80
4.3.1. Levés GPS des points de livraison de
l'énergie électrique du quartier Kabalaye
Ce travail a porté sur les points de livraison de
l'énergie électrique dans les ménages du quartier Kabalaye
et ceci grâce à l'outil de spatialisation qu'on appelle GPS
(Global Positionning System). C'est un système de repérage global
et de très bonne précision dont les études
préliminaires ont été faites de près de 10 ans par
les américains. Il résulte du projet Navigation Satellite Timing
And Raching (NAVSTAR) engagé par les américains dans les
années 60 pour consolider leur système de
défense18. C'est un système de localisation par
satellite permettant de repérer les points n'importe où sur le
globe terrestre.
Dans le cadre de notre travail, nous appliquons ce
système aux équipements de distribution de
l'électricité de la STEE. Dans le temps, le GPS était
utilisé comme moyen de guerre par les américains, pour localiser
l'emplacement des ennemis et de leur itinéraire. Aujourd'hui,
l'humanité a compris l'utilisation pour le développement.
Nous avons obtenu ces levés à l'aide du GPS
(Garmin GPSmap 76Cx), configuré au préalable en degrés
décimaux. Pour obtenir les coordonnées de ces installations, nous
attendons que le GPS localise au moins quatre satellites, pour permettre de
réduire la marge d'erreur. Une fois les signaux repérés
sur le moniteur du GPS, on s'approche de l'équipement tout en tenant
horizontalement le GPS à une hauteur de 1 m ou 1,5 m et dès cet
instant on peut enregistrer les coordonnées. Nous avons pris ces
données en deux dimensions, c'est-à-dire en longitude et
latitude, ceci pour connaitre la position exacte des poteaux sur lesquels les
câbles quittent pour alimenter les ménages. Par défaut du
logiciel WDGPS pour le téléchargement des données, nous
les avons saisies directement dans le tableur Excel. Ces coordonnées
sont dans le tableau 15 en titre d'illustration.
18 Tchotsoua M., 2007. Introduction aux
systèmes d'information Géographique pour la gestion de
l'environnement : notions fondamentales, outils, méthodes et application
logicielles Map Info 8.5
81
4.3.2. Répartition des modes d'approvisionnement
en énergie électrique du quartier Kabalaye
Pour analyser la répartition spatiale des modes
d'approvisionnement en énergie, nous avions procédé
à l'enquête de terrain par questionnaire et en même temps
aux enquêtes par collecte des données GPS de ces modes. Comme nous
l'avons souligné ci haut nos enquêtes nous ont permis de relever
trois principaux modes d'approvisionnement en énergie électrique
dans la ville de N'djamena : le réseau électrique de la STEE, les
groupes électrogènes et les panneaux solaires.
Nos moyens ne nous ont pas permis d'effectuer cette
enquête pour toute la zone d'étude. Cependant nous avons choisi le
quartier Kabalaye parce que c'est un quartier situé au centre de la
ville dont la composition de la population nous permettra de comprendre
l'aspect du problème. Le quartier kabalaye est alimenté par le
T103, poste non loin de la centrale téléphonique de Ridina. Il
est un quartier moyennement peuplé du troisième arrondissement.
Sur les 100 levés GPS que nous avons fait dans cette zone, nous avons
enregistré 71 ménages utilisant le réseau
électrique de la STEE, 21 ménages qui utilisent les groupes
électrogènes et 8 ménages pour les panneaux solaires.
82
Source : Enquêtes de terrain
Figure 7. Répartition spatiale des modes
d'approvisionnement en énergie électrique au quartier Kabalaye
De façon générale, sur les 100
ménages enregistré dans notre base de données GPS, 71% de
ménages sont effectivement connectés directement au réseau
de distribution électrique de la STEE, 21% préfèrent
utilisés les groupes électrogènes et 8% disposent des
panneaux solaires.
Si nous faisons la lecture de la carte de répartition
spatiale des modes d'approvisionnement en énergie électrique,
nous constatons que les ménages utilisant l'énergie
électrique de la STEE sont répartis de façon globale
dans
83
tout le quartier malgré quelques disparités
spatiales. Le réseau est moins dense au Nord de kabalaye à cause
des infrastructures qui occupent cet espace. On y trouve les infrastructures
telles que l'école catholique (( Centre Emmanuel
», librairie (( la Source », l'Eglise ((
Centre Emmanuel et bien d'autres logements sociaux. Ces
infrastructures occupent des grands espaces, donnant ainsi une figure d'une
zone moins dense par le réseau.
Les logements utilisant les groupes électrogènes
comme moyen d'approvisionnement en énergie sont localisés
majoritairement au centre sud du quartier, c'est un secteur constitué de
plusieurs couches sociales et nationalités (les camerounais,
centrafricains et les tchadiens). Les ménages aux abords des voies
principales sont les plus connectés au réseau électrique,
ceci est dû à l'avantage de leur position. Cela nous amène
à nous interroger, est ce la situation d'un ménage peut-elle
constituer un obstacle pour son accès à l'énergie
électrique? Selon l'avis de certains ménages, comme lors de
l'abonnement au réseau le devis des équipements revient à
la charge du client, plus une personne est éloignée du dernier
branchement, plus il lui est difficile de se connecter. C'est l`une des raisons
qui poussent la plupart des ménages à utiliser les groupes
électrogènes.
Nous signalons que les branchements que nous avions
relevés les coordonnées sur le terrain sont des branchements
formels, il est nullement autorisé à faire des branchements
informels. S'il en existe, ce sont des cas des fraudes que nous ne pouvons
déceler, parce que ce sont des branchements faits souvent en accord ou
non avec ceux des branchements formels. Les opérateurs de ces
branchements enterrent les câbles soit dans le sol, ou les font passer
sous les toits, ou encore les font passer entre les murs des maisons. Et c'est
ce qui est difficile à déceler.
En bleu sur la carte, ce sont les ménages qui utilisent
les panneaux solaires. Ils sont moins nombreux. Les panneaux solaires sont
également l'un des modes d'approvisionnement en énergie dans la
ville de N'djamena. Sur les 100 levés que nous avons obtenus pour
analyser la répartition des modes d'approvisionnement en énergie
électrique, 8% de ces levés sont ceux
84
qui utilisent les panneaux solaires. Ces derniers sont l'un
des moyens les plus efficaces d'alimentation en énergie, sans
dégrader l'environnement.
Nous pouvons conclure que, malgré le coût
élevé d'électricité ou d'abonnement au
réseau, beaucoup de ménages sont connecté au réseau
de la STEE au quartier kabalaye. Cependant il n'est pas question d'avoir un fil
électrique drainé dans la maison, mais un courant qui doit le
traverser permanemment. Les groupes électrogènes semblent
être également l'un des moyens les plus utilisés par la
population dans ce quartier. Dans la partie suivante, nous allons analyser la
répartition des transformateurs dans le troisième arrondissement
et du réseau Moyenne tension.
Tableau 12. Répartition des modes
d'approvisionnement en énergie électrique
Modes d'approvisionnement Quartiers
|
Réseau STEE
|
Groupes électrogènes
|
Panneaux solaires
|
Autres source
s
|
Total
|
Ambassatna
|
11
|
10
|
2
|
7
|
30
|
Kabalaye
|
15
|
9
|
2
|
8
|
34
|
Sabangali
|
17
|
15
|
5
|
10
|
47
|
Ardep-djoumbal
|
9
|
24
|
3
|
20
|
56
|
Total
|
52
|
58
|
12
|
45
|
167
|
Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010
Source : Enquête de terrain/ juillet 2010
Figure 8. Les modes d'approvisionnement en
énergie électrique dans le troisième arrondissement
85
Le tableau 12 et la figure 8 présentent les
différents modes d'approvisionnement en énergie électrique
dans les quartiers enquêtés de notre zone d'étude. Il
ressort de ce tableau qu'il y a 52 ménages sur 167 que nous avons
enquêtés sont connectés au réseau électrique
de la STEE, 58 utilisent les groupes électrogènes, 2 ont les
panneaux solaires et 7 utilisent d'autres moyens.
Dans les quatre quartiers tirés comme
échantillon, nous avions rencontré plus de ménages
connectés à STEE à Sabangali (17) et kabalaye (15)
qu'à Ardep-doumbal (9) et Ambassatna (11). Mais de manière
générale, la population s'intéresse aux groupes
électrogènes (58) qu'à la STEE (52) et aux panneaux
solaires (12). Les deux derniers moyens sont moins utilisés à
cause de la cherté du coût d'acquisition des équipements.
Sur ce tableau la colonne autres sources est élevée (45), parce
que les ménages dont le niveau de vie est bas utilisent les sources
d'énergie telles que le pétrole lampant et les batteries pour
l'éclairage et le fonctionnement des postes récepteurs.
4.4. Répartition spatiale des postes
transformateurs et le réseau MT dans le 3ème
arrondissement
4.4.1. Levés GPS des postes
transformateurs
La deuxième phase des levés a concerné
les postes de transformation de l'énergie dans le troisième
arrondissement. Pour réaliser ces levés, la STEE a mis à
notre disposition un de ses agents, avec qui nous avons effectué les
déplacements sur chaque poste desservant les quartiers du 3ème
arrondissement, et ceci grâce à un moyen roulant. Nous avons
recensé 34 postes. Ces données ont été obtenues par
la même procédure, en utilisant le GPS Garmin 76Cx ayant la
configuration comme précédemment (degrés décimaux)
; le GPS est une constellation de 21 satellites, plus trois autres de secours.
Après avoir pris les coordonnées X Y, nous mentionnons les
numéros des postes (numéro correspondant à ceux de la
société), leurs puissances et les quartiers où ils sont
installés. Tout ceci nous a permis de renseigner notre base de
données numérique.
86
Cette étude de distribution spatiale des postes nous a
été possible grâce aux Systèmes d'Information
Géographique (SIG), aux techniques de cartographie assistée par
ordinateur et à la base de données de la STEE sur la situation
des postes (Annexe 8).
L'observation globale de cette carte (figure 9) nous fait
ressortir en premier lieu les différentes catégories des postes
(postes publics, postes privés et les postes mixte). De manière
générale ils sont répartis de façon disparate. On
observe des zones de dense concentration des postes transformateurs, des zones
moyennes et des quartiers où on ne relève aucun poste (quartier
kabalaye).
Les quartiers qui concentrent le plus des postes sont les
quartiers Djambalbar, Gardolé, et Sabangali. Selon nos enquêtes de
terrain qui nous a permis de réaliser cette carte. Le quartier
Djambalbar est desservi par 9 postes transformateurs, dont 4 privés, 3
publics et 2 mixtes. Si le nombre des postes privés est
élevé c'est à cause du statut de ce quartier. Ces postes
privés sont situés vers la Présidence de la
République, le palais du gouvernement et les résidences des chefs
d'Etat Major. Les postes publics desservent les services publics qui gravitent
dans la zone présidentielle.
Le quartier Gardolé dispose de 11 postes
transformateurs, dont 7 privés, et 4 publics. Cette concentration des
postes est due au fait qu'on y trouve beaucoup des services administratifs
(Hôtel de ville, Hôpital Général de
Référence, l'ambassade USA, Ministère des Relations
Extérieures et de l'Intégration Africaine etc.).
Quant au quartier Sabangali, il est alimenté par 7
postes, dont 1 poste privé (à l'intérieur du Lycée
technique commercial), 5 postes publics et 1 mixte.
Les quartiers Ambassatna et Kabalaye sont desservis par des
mêmes postes qui sont situés hors du troisième
arrondissement, à savoir les T103 et T131. Sinon sur la carte on ne
relève aucun poste au quartier Kabalaye, cette situation serait due
à la faiblesse de la superficie de ce quartier d'une part et de manque
d'espace aménageables pour l'installation des postes
87
d'autre part. Ambassatna est desservi également par le
poste T25 (au marché central) et le T51 (en face de l'ambassade des
USA).
Au quartier Ardep-djoumbal, les postes sont localisés
plus au sud, ceci à cause du nombre des infrastructures
concentrées dans cette partie du quartier. Ces infrastructures sont
entre autres l'Université de N'djamena, le Centre de Formation et de
Développement (CEFOD), les lycées Félix Eboué et
Technique industrielles, l'ENAM, l'Institut Supérieure des Sciences de
l'Education
etc. il n'ya qu'un seul poste au Nord, c'est
le T81.
L'absence des postes transformateurs dans la partie Nord du
quartier s'explique d'une part par le faible taux des ménages
connectés au réseau électrique, parce que le niveau de vie
de population est faible. Cela s'observe à travers le type d'habitat et
des types d'activité qu'on y rencontre (vente des boissons
traditionnelles alcoolisées, des petits commerces aux bords des ruelles
etc.). Il ya également le problème d'aménagement qui se
pose dans ce quartier, les ruelles traversent les îlots de manière
anarchique (sans respect des règles d'urbanisme) et les canalisations
mal faites. Tout ceci peut influencer la répartition des postes dans
cette zone. Puisque les postes sont installés en fonction des nombres
des abonnés.
Source : Enquêtes de terrains GPS et base de données
STEE Réalisation : Nguézoumka V./juillet 2010
Figure 9. Répartition spatiale des postes
transformateurs dans le 3ème arrondissement de la ville de N'djamena
89
Les transformateurs sont répartis dans la ville selon
le nombre des abonnés. Chaque transformateur de l'énergie
électrique a un nombre requis d'abonnés en fonction de sa
puissance. Si nous observons la carte de spatialisation des postes dans le
troisième arrondissement, on constate qu'il y a des quartiers qui
possèdent plus de transformateurs que d'autres, il y a d'autres encore
qui n'en disposent même pas mais qu'on y trouve des abonnés (cas
de Kabalaye). D'une part il faut noter que l'implantation des
équipements de distribution de l'énergie électrique
n'obéit pas à une règle d'équitable du point de vue
spatiale. C'est-à-dire implanter ces installations selon le centre de
gravité de la zone desservie ou du quartier desservi. L'implantation des
postes n'est pas en fonction des découpages administratifs. Un poste
installé dans un quartier peut desservir deux ou trois quartiers
à la fois. C'est le cas de T31 qui se trouve au quartier Sabangali et
qui dessert en même temps les ménages du quartier Kabalaye. Les
T103 et T131 sont situés dans le 5ème arrondissement, mais qui
desservent les ménages dans le 3ème arrondissement.
DEPART 3
LEGENDE
CENTRALE
Source : Direction Technique d'électricité/2010
Réseau MT 15 KV
Figure 10. Schéma unifilaire du
réseau MT dans le troisième arrondissement.
91
Les quartiers du troisième arrondissement sont
desservis majoritairement par des postes situés sur le départ 3.
Sur les 147 postes que compte la ville de N'djamena, 4 sont vétustes et
39 desservent le troisième arrondissement. Certains de ces
transformateurs sont situés sur le départ 4, c'est le cas de
T114, T67, T73, T136, T33, T119, T98, T113 pour ne citer que ceux là.
Ces postes de transformation constituent les noeuds d'interconnexion entre les
lignes MT.
Sur ce schéma nous avons le départ 3,
situé au niveau de la centrale qui envoie l'énergie vers les
transformateurs en une tension élevée variant entre 5500 KV et
15000 KV, qui sont par la suite abaissée par les alternateurs pour
être distribué aux consommateurs.
4.4.2. Répartition des modes d'approvisionnement
en énergie électrique : Etude de distribution des semis des
points.
Nous avons utilisé la méthode de distribution
des semis des points dans un espace géographique. Cette méthode
relève de la statistique spatiale exploratoire inductive qui permet de
connaitre la densité du semis des phénomènes
localisés ou sa répartition de façon globale.
D'après Zaninetti (2005), cette méthode offre au chercheur un
outil d'aide à la décision pour répondre à la
question fondamentale qui est celle de savoir si un semis est concentré,
aléatoire ou répartie régulièrement. Un semi de
points est le point le plus représentatif possible de l'ensemble des
localisations autour duquel les autres points peuvent graviter.
Sachant que notre espace d'étude est le
troisième arrondissement de la ville de N'djamena et que les modes
d'approvisionnement sont localisés en longitude et en latitude, ces
données nous ont permis d'effectuer des calculs pour connaitre la
répartition de ces points. Nous avons appliqué cette
méthode également pour les postes transformateurs.
Il faut retenir que, pour déterminer le centre de
gravité d'un semi de n points, nous avons procédé au
calcul de la somme arithmétique des coordonnées (xi et yi) de
l'ensemble des N points considérés, divisé par le
92
nombre de points disponibles dans le semi. Les
coordonnées du point moyen est Xg et Yg. La formule se présente
comme suit :
1 1
Xg= et Yg=
N?xi N?yi
Comme les levés des points de livraison de
l'énergie électrique n'ont été faits que dans un
seul quartier, nous avons au total 71 points. Et la somme des
coordonnées en x est 1048,85093 et la somme de y est
859,327442.
1 1
Xg= = 15,77254 et Yg= =12,10320
71 (1048,85093) 71 (1211313,2)
Donc G (15,77254 ; 12,10320) est le centre de
gravité des poteaux électriques sur lesquels sont
connectés directement les ménages.
Pour les transformateurs, la somme des
coordonnées en x est 496,64351 et la somme y est 399,44349.
1 1
Xg= = 15,049803 et Yg= = 12,104348
33 (496,64351) 33 (399,44349)
Donc le centre de gravité G des postes a pour
coordonnées G (15,049803 ; 12,104348).
4.4.3. Facteurs influant la répartition spatiale
des équipements de l'énergie électrique
4.4.3.1. Facteur lié à la densité
humaine
Plusieurs phénomènes influencent la
répartition spatiale des équipements de distribution de
l'énergie électrique dans la ville de N'djamena, et plus
précisément dans le 3ème arrondissement parmi
lesquels la densité humaine. Ce dernier étant le noyau ancien de
la ville regorge une population fortement dense. C'est le cas des quartiers
Sabangali et Ardepdjoumbal où on rencontre des vieilles habitations. La
forte densité humaine, dit forte densité de construction. Elle
constitue un obstacle pour
93
l'implantation des poteaux électriques. Dans le
quartier Ardep-djoumbal, on observe une forte concentration des Hommes vers le
Nord mais avec les lignes électriques moins dense, ce qui veut dire
qu'il y a donc problème d'espace qui se pose.
En outre, les maisons en matériaux dérisoires ne
donnent pas de garantie sur la durabilité des installations. Le faible
revenu des populations est d'autre part l'un des facteurs qui limite le taux
d'accès à l'énergie électrique, par
conséquent on a à faire à des zones de faible
densité du réseau. On observe cette situation dans la plupart des
quartiers populaires de la ville de N'djamena. Les modes d'accès aux
sources d'éclairage dans ces quartiers sont pour la plupart les lampes
tempêtes et ceux moyennement aisés utilisent les groupes
électrogènes. Cette situation traduit le niveau de vie des
populations dans ces quartiers.
Par contre, aux quartiers Sabangali et Ambassatna, la
densité de la population a contribué positivement à la
STEE. Les lignes basses tension sont denses dans ces quartiers, parce que le
nombre des abonnés est élevé.
4.4.3.2. Facteur lié à l'aménagement
urbain
L'aménagement des espaces urbains décrit la
configuration spatiale du réseau, parce les lignes électriques
suivent la forme d'aménagement des quartiers. C'est le cas de la voirie
urbaine qui donne une forme géométrique au réseau
électrique, car les équipements sont implantés aux bords
des rues. La largeur de certaines rues du quartier Ardep-djoumbal et Ambassatna
ne facilite pas l'implantation des équipements de distribution de
l'énergie électrique. Les poteaux électriques sont
installés presque sur les rues (surtout les rues non bitumées),
et ceci crée certains accidents de circulation. Cette
responsabilité est partagé, car d'une part cela relève de
manque de précaution des agents de la STEE lors de l'installation des
équipements, d'autre part cela relève de la mauvaise conduite de
certains usagers de la route.
Dans certains cas, la forme des îlots influence la
distribution de l'énergie électrique, du fait que certains
logements sont enclavés dans les
94
îlots et ne communiquent à la grande voie que par
des ruelles. Ils sont ainsi éloignés des lignes
électriques.
On peut conclure ici que l'urbanisation est un facteur
important pour l'installation des équipements. Une urbanisation
planifiée, c'est-à-dire une ville construite à partir d'un
plan donne une configuration spatiale à la répartition des lignes
électriques. Il faut noter que le bon découpage des rues est un
facteur important pour l'implantation des équipements de
l'énergie électrique. De même une urbanisation non
planifiée, c'est-à-dire les constructions anarchiques des
habitats constituent un obstacle à l'implantation des équipements
de l'énergie électrique.
Source : Adaptée de Nguézoumka V. / juillet 2010
Figure 11. Quelques formes décrivant les
lignes basses tension dans le 3ème arrondissement.
Nous présentons ici les différentes formes que
décrivent les lignes basses tension dans les quartiers du
troisième arrondissement. La forme N°1 représente le
réseau BT du quartier Ambassatna. Ce réseau a une forme
entrelacée semblant à une toile d'araignée. Le
réseau suit la configuration spatiale des voies de communication de ce
quartier. Nous rencontrons des lignes droites et parallèles qui
traduisent les formes de ces voies et celles qui
95
sont perpendiculaires formant des carrés et des
rectangles. Au nord du quartier le réseau ne respecte presque pas les
formes géométriques à cause de l'état des rues qui
existent dans ce secteur.
Le second graphe est celui du quartier Ardep-doumbal, il
représente les grandes lignes qui desservent ce quartier en
électricité. De manière générale, ce
réseau a une forme d'aménagement en damier, même si nous
n'avons pas ressortis les lignes secondaires qui suivent les artères du
sous quartier. Le grand carré est le bloc du quartier qui abrite les
institutions administratives (Université, CEFOD, CDU,
Lycées...).
Et enfin le graphe 3 est celui du quartier Sabangali avec une
forme de réseau suivant la configuration spatiale du réseau
viaire. Au sud ouest de ce quartier, les lignes électriques sont
concentrées et structurées aussi en un plan damier à cause
des formes des rues et de nombres d'abonnés qu'on trouve dans ce
secteur. C'est la partie populaire du quartier Sabangali. Tandis que vers
l'est, le réseau est épars et renferme des lignes discontinues
par endroit, ceci à cause de la faible densité humaine et des
occupations des espaces par des édifices publics (Lycée Technique
commerciales, Radio ONRTV, Bibliothèque CCU etc.)
4.5. Analyse des problèmes liés à
l'approvisionnement en énergie électrique.
Le contexte de pauvreté global, de mauvaise
gouvernance, d'instabilité politique et de faible niveau
d'éducation auxquels le pays est confronté ne favorisent pas un
développement suffisant de capacité nationale. Par ailleurs le
très faible taux d'accès de la population à
l'électricité (moins de 3% de la population) est un frein
considérable au développement économique de tous les
secteurs du pays. Les raisons à ce sous équipement et à ce
sous développement en énergie électrique sont multiples.
Cependant nous retenons quelques principales raisons qui justifient le
problème:
- Il y a le coût prohibitif de production de
l'électricité de la STEE au moyen de gasoil.
96
- Enormes pertes (techniques et non techniques) du
réseau de distribution d'électricité (environ 32%). Les
pertes techniques étant des pertes naturelles en raison de la conception
même du système de distribution et les pertes non techniques
étant les pertes dues aux branchements illégaux et aux
manipulations illégales des compteurs par les clients.
- Manque de capacité fondamentale de la STEE à
planifier, gérer et maintenir efficacement le patrimoine de production
et de distribution d'électricité de la ville.
- Nombre de factures impayées, y compris par des gros
clients privilégiés et par des corps de l'Etat (culture
d'impunité).
Par ailleurs le contexte général de la
pauvreté et de la mauvaise gouvernance fait que la plupart des
ministères techniques sont caractérisés par de fortes
rotations du personnel et une forte démotivation les conduisant à
assumer très mal leur rôle19. Face à tous ces
aspects, comment les ménages pourront avoir accès à
l'énergie électrique à des prix raisonnables ?
4.5.1. Situation socio-économique de la population
face au coût élevé d'abonnement au réseau et
à l'utilisation d'électricité
Le coût d'électricité est fixé sans
tenir compte de la situation économique et financière de la
population, car il est fixé par la hiérarchie étatique.
Les tarifs sont fixés selon une péréquation nationale, en
suivant le niveau de développement du pays dont le seul objectif est
l'équilibre des comptes. Le Tchad, comme bon nombre des pays africains,
traverse des situations de déséquilibre économique
à cause des troubles socio-économiques de cette dernière
décennie. En outre on note le manque véritable de politique en
matière de subvention de tarif d'électricité. Certains
ménages se trouvent à la fin du mois avec une facture
d'électricité au delà de leur budget, sachant qu'il y a
encore d'autres besoins nécessitant des dépenses.
19 Direction de l'énergie. FED 2009 :
Identification et formulation du projet d'amélioration des
infrastructures d'énergie électrique
97
4.6. Impact du réseau électrique de la STEE
sur la vie de la population 4.6.1. Dans les ménages
L'impact de la STEE sur la vie des populations n'est pas
négligeable. Lors de nos enquêtes, nous avions recensé
quelques doléances. Dans le 3e arrondissement où nous avons
mené nos enquêtes, bon nombre de ménages est
connecté à la STEE, mais moins d'entre eux ont
régulièrement de l'électricité.
Théoriquement, la STEE n'a pas établis un calendrier de
distribution, mais dans la réalité la distribution
d'électricité se fait de manière partielle et temporaire.
Ce qui fait qu'il y a des ménages qui n'ont que
l'électricité une ou deux fois par semaine ; il y en a aussi ceux
qui n'en ont qu'une seule fois dans le mois (Enquêtes de terrain). Les
coupures d'électricité les obligent à faire recours
à d'autres sources d'éclairage. Cette alternance des sources
d'éclairage peut avoir d'impact sur la vision, car les lampes n'ont pas
la même luminescence. Ceci sous entend que les ménages doivent
prévoir les sources de substitution ou de secours pour pallier au
problème de coupure d'électricité.
Le prix de l'électricité est un autre
problème dans les ménages. La fluctuation des prix
d'électricité ou les paiements de redevances augmente le
coût de vie dans certains ménages. Selon nos enquêtes, les
consommations mensuelles d'un ménage moyen (5 personnes) varient en
moyenne entre 20000 à 40000 f CFA en électricité. Ce sont
des consommations qui ne sont pas à la portée de tous les
ménages. Ces derniers sont appelés à prévoir tout
cela dans leur budget de peur que la société vienne couper le
branchement.
Du point de vue de l'utilisation ménagère, en
cas de coupure, les consommateurs sont obligés d'arrêtés
leurs activités ménagères au moment de coupures et ne les
reprendre qu'au moment où l'électricité revient. Ceci
implique qu'il faut souvent se conformer aux caprices de la STEE. Les
conséquences sont entre autre : la pourriture des aliments par
l'arrêt des réfrigérateurs, la chaleur intense, et
l'impossibilité de faire fonctionner les
98
appareils électriques d'où
l'impossibilité de suivre les informations radiodiffusées ou
télévisées.
Toutes ces conséquences que nous venons
d'énumérer limitent la liberté des ménages et les
faisant entrer en conflit perpétuel avec la STEE.
4.6.2. Au sein des entreprises
L'électricité est un élément de
base pour le développement des activités des petites entreprises
artisanales ou commerciales comme les studios de photographie, les ateliers de
soudure ou de couture, les bars dancings, les boulangeries, les moulins
à mil, les menuiseries, etc.
Les coupures intempestives de la STEE ralentissent les
activités économiques dans la ville de N'djamena, plus
précisément dans le troisième arrondissement où
nous avions mené l'enquête. Les conséquences sont
nombreuses :
Pour un restaurant ou une alimentation par exemple, la coupure
d'électricité entraine la pourriture du stock d'aliments dans les
réfrigérateurs et la décongélation des
bières. Si les bières ne sont pas fraîches, les clients
s'en vont ailleurs et cela est un manque pour cette entreprise. C'est la
même chose pour les abattoirs, ils ont du mal à conserver au frais
les viandes et si jamais celles-ci n'ont pas été toutes vendues,
cela constitue une perte.
Les boulangeries sont obligées de faire recours
à d'autres sources d'énergie pour la fabrication de leur produit.
Certaines utilisent les groupes électrogènes en cas de coupures
d'électricité et d'autres utilisent le bois de chauffe pour une
fabrication semi-traditionnelle des pains.
Les cybers café limitent leurs heures de travail
à cause de l'irrégularité de l'offre
énergétique. Ils disposent souvent d'autres sources
d'alimentation qui sont les groupes électrogènes. Avec la
cherté des carburants que consomment ces sources d'alimentation, le prix
de navigation à l'internet varie de 1000 à 1500 f CFA l'heure,
l'impression noir sur blanc est de 250 f
99
CFA la page, en couleur 500 f CFA et la photocopie varie entre
25 et 50 f CFA la page.
Lors de nos enquêtes, un atelier de soudure
métallique estime que le délestage d'une journée peut
entraîner un manque d'environ 100 000 à 200 000 f CFA et environ
15000 à 20 000 francs pendant l'heure.
L'électricité constitue même le facteur
premier de localisation de ces activités à N'djamena. Ainsi on
retrouve la plupart de ces entreprises et lieux de distraction (salles de
cinéma, bars, etc.) dans les quartiers centraux où s'installent
la majorité des commerces et les différentes catégories
d'artisans. Donc l'électricité influence énormément
la répartition des activités économiques dans une ville
comme N'djamena.
Au vue de tout ce que nous venons de présenter, il est
à saisir que les équipements de distribution de l'énergie
électrique sont mal répartis et insuffisants pour satisfaire tous
les besoins des ménages. Cette répartition a été
obtenue grâce aux levés GPS et à leur représentation
cartographique. Il nous ait donné aussi de constater que
l'aménagement de certains secteurs du troisième arrondissement
influence sur la répartition des équipements. les entreprises
utilisant l'électricité ne sont pas épargnées du
coût, car leurs chiffres d'affaire en dépendent.
100
CHAPITRE 5. L'APPROSIONNEMENT DES MENAGES EN
ENERGIE
DOMESTIQUE
Les principaux combustibles de cuisine qu'on trouve dans la
ville de N'djamena sont : le bois de chauffe, le gaz butane et le
pétrole lampant. Ce sont des combustibles utilisés pour le
chauffage et la cuisson des aliments. D'une manière
générale, le bois est le combustible le plus employé par
les ménages dans la ville de N'djamena, ceci à cause de la
facilité d'accès (au marché ou dans les points de vente)
d'une part et d'autre part à cause de l'interdiction de fabrication du
charbon de bois par le gouvernement. L'utilisation du charbon de bois par les
ménages est quasi inexistante. Quant aux gaz butane et le pétrole
lampant, ils sont utilisés le plus par des fonctionnaires aisés
et des gros commerçants.
5.1. Le processus d'approvisionnement en
bois-énergie
Le bois de chauffe est vendu à travers la ville, aux
marchés, dans les points de stockage et aux devantures des maisons. Le
charbon de bois est vendu dans les quartiers riverains du fleuve Chari. Le
processus d'approvisionnement des ménages en combustibles ligneux est
organisé de manière suivante :
Les grossistes se sont installés en des lieux fixes
à travers la ville, et alimentent les détaillants. Il s'agit des
grossistes qui sont affiliés souvent aux commerçants
transporteurs de bois, qui leur livrent en gros. Ces grossistes sont
eux-mêmes quelque fois propriétaires des camions transportant le
bois. C'est ainsi qu'est organisé cette filière.
Il faut ajouter à ces revendeurs, les tacherons qui
reconditionnent le bois en petit détail ou en fagot ou encore en tas.
Ceux-ci alimentent les ménagères dont les revenus ne peuvent leur
permettre d'acheter en gros. Dans les sous quartiers, les revendeurs sillonnent
au bord des charrettes ou en « pousse-pousse » pour revendre les
fagots aux ménagères. Ils vendent leur charge aux
ménagères en se promenant dans les rues de la ville. Il
101
existe également des revendeurs qui vendent le bois sur la
place du marché (photo 8) comme nous l'avons dit.
Cliché : Nguézoumka/juillet 2010
Photo 8. Bois de chauffe en vente au
marché central de N'djamena
La vente de bois de chauffe est pratiquée
dans tous les marchés de la ville de N'djamena. Au marché
central, les femmes sont celles qui pratiquent le plus cette activité.
Les tas vendus varient entre 250 F CFA et 500 F CFA (photo
8).
Tableau 13. Processus d'approvisionnement en
bois de chauffe
Processus d'approvisionnement Quartiers
|
En gros
|
En détail
|
Total
|
Amabassatna
|
16
|
14
|
30
|
Kabalaye
|
11
|
23
|
34
|
Sabangali
|
36
|
11
|
47
|
Ardep-djoumbal
|
15
|
41
|
56
|
Total
|
78
|
89
|
167
|
Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010
Parlant des processus d'approvisionnement en bois de chauffe,
nous avons recensé 78 ménages qui s'approvisionnent en gros et 89
en détail. Le processus d'approvisionnement en bois de chauffe
dépend des moyens que dispose chaque ménage. Si nous observons le
tableau 17, c'est dans les quartiers comme kabalaye et Ardep-djoumbal que les
ménages s'approvisionnent plus en détail (Kabalaye : 23 et
Ardep-djoumbal : 41) qu'en
102
gros (Kabalaye : 11 et Ardep-djoumbal : 15). Ces
données révèlent la situation socio-économique des
populations de ces quartiers. D'après nos sondages, certains
ménages qui s'approvisionnent en détail le fond par souci de
gestion du combustible. Parce qu'ils disent s'il achète en gros, ils se
trouvent entrain de gaspiller plus de combustible. Tandis que les grossistes,
trouvent que leur méthode est la meilleure, parce qu'il faut stocker le
bois à la maison pour se libérer une fois, afin de s'occuper
d'autres besoins.
5.1.1. Le bassin d'approvisionnement de N'djamena en bois
de chauffe
Les filières d'approvisionnement en bois et charbon de
bois sont multiples et variées, réalisées par un grand
nombre d'opérateurs indépendants qui participent aux
activités de coupe/collecte, de transport, entreposage, commerce de gros
et commerce de détail. Le réseau de distribution compte environ
1000 points de vente à travers la ville dont 3 dans le 3ème
arrondissement.
La zone délimitée comme bassin
d'approvisionnement de N'djamena en bois-énergie s'étendaient sur
environ 7,5 Millions d'hectare et comprenait 33 cantons repartis sur quatre
départements (Mayo Boney, Dababa, Baguirmi et Hadjer El
Hamis)20. Cependant le nombre de ces localités est
réduit depuis la mesure prise par le gouvernement du Tchad sur
l'interdiction de coupe de bois vert et la fabrication du charbon de bois. Une
grande partie du bois de feu consommé à N'djamena est aujourd'hui
transportée d'une distance supérieure à 100 km.
Quatre cantons fournissent plus de la moitié du bois
consommé à N'djamena : Fitri, Dourbali, Bougoumene, Karal et Mai
Ache. En outre ces cantons, nous avons les localités comme Massakory,
Mani, Massaguet, Afrouk, Massenya, Deredia, Mogroum, El-Fass, Moito pour ne
citer que ceux là.
20 AEDE, 2001. Projet Energie
Domestique. Manuel d'exécution. Version 1
103
Tableau 14. Sondage des ménages
à propos d'utilisation du bois de chauffe
Ménages enquêtés Raisons
|
Nombre de ménages
|
Pourcentages (%)
|
Habitude traditionnelles
|
97
|
58,1
|
Moindre risque
|
16
|
9,5
|
Accès facile
|
33
|
19,8
|
Manque de moyens
|
21
|
12,6
|
Total
|
167
|
100
|
Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010
Plusieurs raisons ont été avancées par
les ménages sur l'utilisation de bois de chauffe. Nous constatons que 97
ménages sur 167 utilisent le bois de chauffe par habitude
traditionnelle. Selon ces ménages le bois est un combustible
utilisé depuis les villages, et que c'est difficile d'abandonner son
utilisation. D'autres l'utilisent parce que l'accès est facile (33), les
cas de pénurie des bois de chauffe sont moins fréquents. Tandis
que certains ménages utilisent le bois par manque de moyens (21), ils
abandonneraient le bois de chauffe si le gaz était à leur
portée. Et d'autres encore préfèrent le bois pour
protéger leurs enfants, ils trouvent que le bois présente moins
de risque pour leur progéniture. Donc diverses raisons poussent les
ménages à utiliser le bois malgré la subvention du gaz par
le gouvernement.
5.1.2. Le transport de bois de chauffe
Le transport de bois est une activité pratiquée
par des producteurs spécialisés, les commerçants, les
chauffeurs, etc. Il est plus pratiqué pendant la saison sèche
qu'en saison de pluie, à cause de mauvais état des routes qui
mènent vers les lieux d'approvisionnement.
Les producteurs spécialisés sont
généralement des paysans qui, voyant l'intérêt de
cette activité, s'organisent pour faciliter la tâche aux
commerçants transporteurs de bois en leur fournissant de bois tout au
long des voies. Ceci réduit également la distance à
parcourir. D'autres par contre, sont recrutés par des commerçants
transporteurs pour la coupe de bois moyennant de rémunération.
104
Les commerçants transporteurs sont ceux disposant les
moyens de transport (Camion), qui parcourent de grandes distances pour chercher
le bois de feu.
En outre de ces commerçants, il existe des petits
commerçants qui effectuent parallèlement le transport à
l'aide des charrettes. Les distances parcourues par ces derniers ne sont pas
grandes comme celles parcourues par les grands commerçants. Ils se
ravitaillent à une distance raisonnable.
Une autre catégorie de transporteurs sont des
chauffeurs des minis bus Hiace qui ramassent les passagers ou des marchandises
vers les zones rurales et de retour, ils s'approvisionnent en cours de chemin
en bois de chauffe pour venir vendre en ville.
Hormis ces catégories des transporteurs qu'on vient
d'énumérer, il existe des particuliers qui, pendant les weekends
se rendent vers les lieux d'approvisionnement et achètent le bois de
chauffe. Ils transportent généralement des quantités moins
importantes.
Un autre réseau d'approvisionnement de N'djamena en
Bois de chauffe est celui de transport par pirogue. Ce réseau de
transport a connu une baisse dans la ville depuis la mesure prise par l'Etat,
mais il en existe en dehors de la ville.
Producteurs agriculteurs ou Producteurs
spécialisés
|
|
Autres producteurs
(particuliers)
|
|
|
|
Semi Grossistes
Artisans
Grossistes
Petits détaillants
Transporteurs
Ménagères
Gros utilisateurs
105
Source : Association Bois de Feu, Paris, 1986
Figure 12. Graphique d'approvisionnement de la
ville en combustible.
Le graphique ci-dessus montre le schéma
d'approvisionnement des villes en bois énergie. Il est organisé
comme de manière suivante : nous avons les itinéraires de
production, qui vont des producteurs-agriculteurs ou des producteurs
spécialisés installés dans les forêts aux
ménagères et gros utilisateurs. Les transporteurs assurent les
liaisons entre les régions sources ou productrices et les lieux de
consommation. Dans le cas de notre étude, ce sont les camions gros
porteurs qui jouent ce rôle. Ils assurent la liaison
106
entre les zones productrices de bois et la ville de N'djamena.
Les grossistes distribuent par la suite le bois à travers la ville. Et
c'est auprès de ceux-ci que s'approvisionnent les semis grossistes, les
artisans, les détaillants et même les ménages. Cette
organisation se présente de manière hiérarchique dans le
système d'approvisionnement en bois de chauffe. Les gros utilisateurs
s'approvisionnent soit chez les transporteurs ou chez les autres
producteurs.
5.1.3. Le processus d'approvisionnement en charbon de
bois
Face à la crise liée aux sources
d'énergie domestique, le charbon de bois est devenu une denrée
rare et quasi inexistant dans la ville de N'djamena. Le coût
d'utilisation de ce combustible est devenu de plus en plus élevé,
ainsi que celui de ses équipements (Ganoun ou foyer
amélioré).
Comme nous l'avons souligné ci-haut, la filière
d'approvisionnement en charbon de bois est devenue problématique suite
à l'interdiction de sa fabrication. Le charbon de bois est introduit de
manière frauduleuse via le fleuve Chari, en provenance de Kousseri (au
Cameroun) et s'achemine de la même façon chez les
commerçants. Les pêcheurs se reconvertissent en même temps
en des commerçants de charbon de bois quand il le faut. Cette
activité leur permet d'augmenter leur revenu. Partant de notre constat,
nous avons recensé deux portes d'entrée du charbon de bois dans
la ville de N'djamena : les quartiers Sabangali et Farcha qui sont chacun
respectivement riverains du fleuve Chari et Logone.
Malgré qu'il est moins utilisé dans la ville, le
charbon de bois est vendu en gros et en détail. Il est vendu en gros
à 15000 FCFA le sac et en détail entre 250 à 500 FCFA le
tas (Photo 10). Il n'est vendu beaucoup plus au marché et parfois
discrètement aux quartiers. Dans le troisième arrondissement, les
points de vente de ce combustible se situent au marché central et au
marché Dombolo (à l'Est de l'hippodrome). Au marché, la
vente se fait seulement en détail sur des assiettes ou des petits
étalages. Les grossistes n'ont pas leur point de vente officiel, ils
entassent à domicile et les font sortir frauduleusement sur le
marché de peur que les agents des eaux
107
et forêts les prennent. Toute ménagère qui
vient s'approvisionner, apporte avec lui des emballages pour y mettre. Le
charbon de bois est utilisé soit pour des petits besoins tels que le
repassage des habits et préparation des aliments légers.
L'entrée de ce combustible se fait la nuit à des heures tardives
ou au petit matin.
Cependant, il faut noter que le charbon de bois ne vient pas
seulement du Cameroun, il existe d'autres voies d'entrer dont même les
autorités ne maitrise pas. Certains agents des eaux et forêts sont
quelquefois aussi complices de ces commerçants du charbon de bois, ils
les font introduire en échange de quelques sommes d'argent.
Cliché : Nguézoumka/2010
Photo 9.Charbon de bois en vente au
Marché Central de N'djamena
Pour le charbon, il est vendu le plus dans les
marchés, car ses activités sont ralenties dans les quartiers de
la ville depuis la mesure d'interdiction de fabrication de charbon de bois par
le gouvernement. Le tas sur la photo est vendu à 250 f
FCA.
5.2. Approvisionnement en Gaz butane
L'utilisation de gaz butane en bouteille est de plus en plus
entrée dans
les habitudes ménagères cette dernière
décennie. Sa consommation s'est accrue grâce à la baisse
des prix des équipements et celui de recharge
108
subventionnés par l'Etat à travers le PNG.
D'après les données d'enquête de l'AEDE, la consommation
globale du gaz populaire a augmenté de 63% en 2002. Elle a triplé
de 1999 à 2001, atteignant une consommation annuelle de 209 tonnes en
2001. Presque 1500 ménages se sont équipés en
réchaud à gaz et 1200 en 200121.
Aujourd'hui, le parc de réchaud à gaz est
estimé à quelques milliers. Le réchaud à gaz est
apprécié par les ménages à cause de ses multiples
avantages en cuisson.
Dans l'avenir une quantité de 320 tonnes de gaz butane
équivalant à 16 citernes pourrait être livrée chaque
mois, à partir du Nigeria et du Cameroun. La société AL
Mahari et le gouvernement du Tchad viennent de signer un protocole d'accord
à cet effet.
5.2.1. Substitution des combustibles ligneux par le gaz
butane
Le gouvernement, à travers le Ministère de
l'Environnement et des Ressources Halieutiques mène depuis quelques
années sa politique de lutte contre la désertification. C'est ce
qui a aboutit à la mesure d'interdiction de coupe de bois vert et la
fabrication du charbon de bois.
La vulgarisation de « Ladaye gaz »22 se
présente comme la meilleure solution pour pallier à cette
situation. Le gaz est plus rentable que les combustibles traditionnels. C'est
ainsi que l'Etat agit à travers la Direction de l'Energie par le PNG en
subventionnant le prix des équipements par un système de
péréquation sur les autres produits pétroliers.
Tableau 15. Rendement des types de
combustible
Combustible
|
MJ/kg
|
Rendement de
l'équipement
|
Bois de chauffe
|
15
|
15%
|
Charbon de bois
|
29
|
20%
|
Gaz butane
|
45
|
45%
|
Source : AEDE, 2001
21 PREDAS, 2004. Etablissement de fiches normatives
d'information du secteur des énergies domestiques au Tchad.
22 « Ladaye gaz » : nom de réchaud à gaz
en arabe local au Tchad.
109
Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010
Photo 10. Réchaud à gaz
5.2.1.1. Comparaison de consommations des
combustibles
Pour comprendre les préférences des ménages
en combustibles de cuisine, nous avons mené un sondage qui nous a
amené aux résultats dans le tableau ci-dessous.
Tableau 16. Sources d'énergie domestique
utilisée par les ménages dans le 3ème arrondissement.
Source d'énergie
Quartiers
|
Bois de chauffe
|
Charbon de bois
|
Gaz butane
|
Mixte
|
Autres sources
|
Total
|
Ambassatna
|
7
|
5
|
6
|
10
|
2
|
30
|
Kabalaye
|
9
|
1
|
12
|
6
|
6
|
34
|
Sabangali
|
15
|
3
|
12
|
12
|
5
|
47
|
Ardep-djoumbal
|
19
|
0
|
6
|
16
|
15
|
56
|
Total
|
50
|
9
|
36
|
44
|
28
|
167
|
Source : enquête de terrain/juillet 2010
Le tableau 16 présente les principaux combustibles
utilisés par les ménages dans la ville de N'djamena. Nos
enquêtes de terrain nous révèlent que 50 ménages sur
167 ont pour combustible principal le bois de chauffe, 9 utilisent le charbon
de bois, 36 le gaz butane, 44 utilisent le bois de chauffe alterné du
gaz butane, et 28 utilisent autres combustibles. Partant de ce tableau, nous
constatons que les combustibles les plus utilisés par les
110
ménages sont le bois de chauffe (50) et le gaz butane
(36). Et aussi 44 ménages utilisent les deux combustibles à la
fois, c'est-à-dire qu'ils disposent les deux sources d'énergie et
ils les utilisent selon les besoins.
Le charbon de bois n'est pas important, avec 9 ménages
seulement qui utilisent sur 167 que nous avons enquêtés. Ce nombre
ne peut nous étonner, parce que nous savons que des mesures ont
été prises sur la filière d'approvisionnement en charbon
dans la ville de N'djamena depuis fin d'année 2008. Lors de nos
enquêtes, il existe des quartiers qui n'utilisent même pas ce
combustible (Ardep-djoumbal).
Aux quartiers Kabalaye et Sabangali, le combustible
préféré des ménages est le gaz butane. Mais si nous
revenons sur le bois de chauffe, il est plus utilisé à
Ardep-djoumbal (19), c'est un quartier populaire où on trouve beaucoup
des activités génératrices de revenus telles que le petit
commerce des gâteaux, des patates et la fabrication des boissons
traditionnelles alcoolisées (Bili et argué)23.
Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010
Figure 13. Les combustibles utilisés par
les ménages dans le 3ème arrondissement.
Sur cette figure (13), nous constatons que le bois de chauffe
est le plus utilisé, ensuite on observe la proportion des ménages
qui utilisent en même temps le bois et le gaz est élevé
dans la ville, et ceux utilisant le gaz butane
23 Bili et Argué : boisson locale
alcoolisée
111
qui sont légèrement nombreux. La barre indiquant
le nombre des ménages utilisant le charbon est très bas à
cause des raisons que nous avions énumérées ci haut. Toute
la situation d'approvisionnement en énergie domestique se résume
ainsi dans la ville de N'djamena.
5.2.1.2. Subvention de gaz butane par le PNG
Après l'arrêt de la subvention du «
Programme Régional Gaz » en fin décembre 1993, la
commercialisation du gaz a connu une régression. Il a fallu attendre
Août 2000 pour que le gouvernement mette en place une nouvelle structure
dénommé « Programme National Gaz » pour rendre le prix
du gaz accessible.
Initié par le gouvernement tchadien, le PNG
subventionne le prix des équipements et d'achat du gaz. Ce programme est
mis en place pour promouvoir l'utilisation du gaz butane au détriment
des combustibles ligneux dont la fabrication cause des problèmes
environnementaux. La promotion se fait en deux étapes :
- La première consiste à assurer la
disponibilité du combustible en facilitant l'importation par les
opérateurs économiques et la création du réseau de
distribution. Ces opérateurs sont toutes des sociétés
pétrolières qui ont la capacité de stocker le gaz. Au
Tchad, ils en existent quatre (4) : deux sociétés nationales et
deux sociétés étrangères. Il s'agit de :
Total Marketing (Française) : elle est une
société internationale, spécialisée dans
l'importation et la vente des produits pétroliers. Elle est la
société qui importe et commercialise à plus de 70% des
équipements de gaz de 3, 6 et 12kg au Tchad. Elle dispose une citerne de
stockage fixe de 32 tonnes, un centre d'emplissage de bouteille de 6kg à
50kg (situé à Farcha), deux camions citernes (21 tonnes et 9,5
tonnes) et un centre de ré-épreuve des bouteilles.
Société de Produits Pétroliers
(Nationale) : société de distribution des produits
pétroliers avec une capacité de stockage de 2759 m3 de
produits blancs (Jet Ai, super, gasoil et 32 tonnes de gaz butane). Elle
possède un
réseau de distribution, 3 stations services à
N'djamena et un capital de 500 000 000 f CFA24.
Gaz Compagnie (Nationale) : elle est une société
nationale spécialisée uniquement dans les importations et les
ventes du gaz butane. Elle regroupe quelques hommes d'affaires faisant dans
import-export.
Oilybia (Libyenne) : Société libyenne
installée après le départ de la société
Tamoil vers les années 2004-2005. Elle exerce plus dans les importations
des carburants.
- la seconde porte sur l'accessibilité. L'Etat veille
sur le prix des gaz pour qu'il soit accessible à tous les ménages
ou du moins par la majorité des ménages. La subvention est de 66%
du prix d'achat (selon le coordonnateur du PNG). La bouteille de 6 kg est en
réalité vendue à 29500 f (Réchaud à gaz) et
6000 f pour le chargement du gaz, cependant l'équipement est
subventionné à 10000 f et le chargement à 4400 f.
Actuellement le gaz et l'équipement sont vendus respectivement à
2300 f et 19500 f. Si ces prix varient, c'est à cause des
pénuries fréquentes qui sont dues soit à la lenteur de la
commande par les sociétés ou encore par la
supériorité de la demande.
Quant à la bouteille de 3 kg, le prix
subventionné est de 1300 f sur le prix réel qui est de 3350 f. La
subvention du gaz ne concerne que les bouteilles de 6 kg et de 3 kg.
112
24 Informations recueillies sur
l'agenda 2010
113
Source: PNG, 2010
Figure 14. Evolution de la consommation du
gaz population subventionné (3 à 6 kg).
Cet histogramme présente l'évolution de la
consommation de gaz butane de 2007 à 2009 et en prévision de
2010. D'après le coordonnateur du PNG, les bouteilles gaz de 3 kg et 6
kg sont subventionnées par le gouvernement, ce qui explique sa forte
consommation. La consommation de cette catégorie de bouteilles, double
chaque année.
Sur la figure 18, nous avons la courbe décrivant les
importations du gaz butane par la société Total-Marketing 2009.
Elle a importé le gaz sur les périodes de l'année
malgré quelques baisses observées ça et là. Le mois
de décembre se présente comme le mois le plus élevé
des importations du service Total en 2009. Cette augmentation s'explique par la
politique de l'Etat en cette période en subventionnant 13000
équipements de gaz à très bas prix, ce qui a amené
bon nombre de ménages à s'équiper. Une autre raison, c'est
que le mois de décembre est une période de fête dont la
consommation des ménages en tout produit augmente, y compris le gaz.
5.2.2. Processus d'approvisionnement en gaz
butane
Quatre sociétés pétrolières
assurent l'importation de gaz butane dans la ville de N'djamena. Elles
importent le gaz du Nigeria et du Cameroun. La société Total
Marketing détient le monopole d'approvisionnement avec 72,4% de
l'ensemble d'importation.
114
Le gaz est acheté en vrac à
Ngaoundéré (Cameroun) et/ou au Nigeria et transporté
à N'djamena dans les camions citernes. Il est ensuite conditionné
dans le centre remplisseur de Total Marketing. Les bouteilles de 3 kg, 6 kg, 12
kg sont acheminées par les camionnettes de Total auprès des
détaillants dans la ville. Nous avons trois grandes stations service de
distribution de gaz dans le troisième arrondissement : deux stations de
société Oilibya (à côté de ONRTV et au
carrefour de English Center formation) et une station Total (au rond point de
la justice). Les bouteilles de 12 kg sont surtout utilisées par les
ménages aisés et les expatriés.
5.2.2.1. Circuit de distribution de gaz
butane
Les gaz sont vendus en même temps chez les grossistes et
les détaillants. Chaque société dispose d'un
dépôt central où les petits commerçants viennent par
leur moyen de transport charger les bouteilles pour aller revendre dans leurs
différents kiosques. Cependant les ménages peuvent
également s'approvisionner directement chez les grossistes ou semis
grossistes (les stations services Total). Le client vient avec une bouteille
vide et prend en échange avec une bouteille chargée de gaz. Nous
avions expliqué ce réseau de distribution par le schéma
ci-dessous.
Dépôt central de gaz
Principales stations de service
Commerçants transporteurs
Vendeurs détaillants
Ménages
Gros consommateurs
115
Source : Enquêtes de terrain
Figure 15. Schéma du circuit de
distribution du gaz dans la ville de
N'djamena.
La présente figure est le schéma
démontrant le circuit de distribution de gaz butane dans la ville de
N'djamena. Le schéma explique comment le gaz quitte du lieu de
dépôt vers les consommateurs. Le gaz est acheté par les
commerçants transporteurs ou les vendeurs détaillants pour, par
la suite être vendu aux ménages ou aux gros consommateurs
(Hôtels, restaurants, etc.). Il faut noter que les dépôts
appartiennent aux sociétés telles que Total Marketing, Oilibya,
SPP ou Gaz Com pour ne que citer que celles là. Les ménages ou
les consommateurs peuvent s'approvisionner également directement chez
les principales stations de ces services ou chez les détaillants dans
les quartiers. On peut trouver les vendeurs détaillants un peu partout
dans les quartiers, tandis que les stations, on ne les trouve qu'au niveau des
grands axes et carrefour de la ville.
116
Source : Données du PNG
Figure 16. Diagramme des importations du gaz
butane par les sociétés pétrolières.
Ce diagramme décrit les proportions des importations du
gaz au cours de l'année 2009 chez les quatre principales
sociétés d'importations des produits pétroliers. Total
Marketing détient la grande partie de ces importations, vient ensuite la
société Gaz Compagnie, après c'est la
société Oilibya et enfin la SPP. Le gouvernement
prélève des sommes d'argent sur les autres produits
pétroliers tels que le pétrole, l'essence, le gasoil, super etc.,
pour subventionner le gaz butane. Ces produits sont importés par les
mêmes sociétés.
Cliché : Nguézoumka/juillet 2010
Photo 11: Local des bonbonnes de gaz à la
station Total
117
La société Total Marketing dispose
des stations à travers la ville de N'djamena, elle présente
plusieurs produits pétroliers et services. Sur la photo 11, nous avons
un local de gaz d'une station de Total situé à l'entrée du
pont à double voies. Les bouteilles sont stocker dans le local, et ne
sortent que quand le client se présente.
Tableau 17. Avis des ménages sur
l'utilisation de gaz butane
Ménages enquêtés
Raisons
|
Nombre des ménages
|
Pourcentages
|
Rapidité
|
41
|
24,5
|
Interdiction de charbon de bois
|
57
|
34,1
|
Cherté de bois de chauffe
|
63
|
37,7
|
Moindre coût
|
6
|
3,6
|
Total
|
167
|
100
|
Source : Enquêtes de terrain/juillet 2010
Les avis sont partagés sur l'utilisation du gaz butane
par les ménages dans la ville de N'djamena. 63 ménages sur 167
soit 37,7% que nous avons enquêtés préfèrent
utiliser le gaz, parce le bois de chauffe est devenu cher sur le marché,
34% disent : c'est parce que la fabrication de charbon de bois n'est plus
autorisée au Tchad, 24,5% l'utilisent à cause de sa
rapidité dans la cuisson des aliments et 3,6% le trouvent gaz moins cher
par rapport à d'autres combustibles.
5.3- Le pétrole lampant
La consommation du pétrole lampant est estimée
à 5000 tonnes par an (AEDE, 2004) pour la ville de N'djamena ; il est
utilisé pour la cuisson et pour l'éclairage. La plus grande
partie de l'approvisionnement de N'djamena en pétrole lampant est
assurée par une filière informelle, constituée d'une
multitude de petits commerçants qui ramènent le plus souvent
frauduleusement du Cameroun. Cette filière approvisionne les boutiques
et les points de vente où le pétrole est revendu par litre et
fraction de litre, à un prix voisin de 500 F CFA/litre selon les
saisons. Il est utilisé d'abord pour l'éclairage et les deux
dernières années pour la cuisson suite à la mesure prise
par le gouvernement contre la coupe du bois vert et la fabrication du charbon
de bois.
118
5.3.1. Le système d'approvisionnement et de
distribution des produits pétroliers
La consommation des produits pétroliers au Tchad est
actuellement d'environ 100000 tonne par an. Elle n'est pas connue avec
précision, car une partie de l'approvisionnement (de l'ordre de 35%) est
fait par des circuits parallèles, en dehors de tout contrôle. La
totalité de l'approvisionnement provient de l'importation, du Nigeria ou
du Cameroun, par des voies diverses et changeantes en fonction des conditions
économiques et politiques. Trois catégories d'opérateurs
participent à l'importation et distribution des produits
pétroliers : trois sociétés pétrolières
filiales de grandes compagnies internationales : Oilibya, SPP, Total Marketing
réunies dans le GPP (Groupement Professionnel du Pétrole), une
trentaine de sociétés privées appartenant à des
nationaux et un nombre de commerçants informels, agissant à titre
occasionnel ou régulier, en fraude fiscale.
5.4. La répartition spatiale des lieux
d'approvisionnement en énergie domestique
Les sources d'énergie domestique utilisés par la
population dans le 3ème arrondissement de la ville de N'djamena sont
localisées soit aux marchés ou aux quartiers. Pour ce qui
concerne les combustibles traditionnels, c'est-à-dire le bois de chauffe
et le charbon de bois, ils sont vendus dans quatre localités dans le
troisième arrondissement. Le bois de chauffe est vendu au marché
central (en détail), aux quartiers Ambassatna et Ardep-djoumbal. Au
quartier Ardep-djoumbal, le lieu de vente est situé au Nord-est de
l'hyppodrome, précisément au marché Dombolo. Comme le bois
de chauffe, le charbon de bois et le pétrole lampant sont vendus au
marché central.
Dans tout le troisième arrondissement, nous avons
recensé 3 services pétroliers de distribution de gaz, d'essence
et du gasoil. Deux stations Oilibya dont une se trouve à l'avenue Mobutu
au quartier Sabangali et le second est au quartier Djambalbar. Le
troisième service est la SOSADEP, situé en face du marché
de Mil, distribue plus de carburants que le Gaz.
119
Le nombre des détaillants distributeurs de gaz est plus
élevé que celui des grossistes (Stations services
pétroliers). Nous dénombrons six détaillants de
distribution de gaz qui sont répartis de manière disparate dans
le troisième arrondissement. Sur les 6 quartiers de notre zone
d'étude, nous n'en recensons que dans 3 quartiers, à savoir :
Djambalbar, Gardolé et Ambassatna. D'après nos enquêtes, la
quasi-totalité des détaillants du gaz butane sont les clients de
la société TOTAL Marketing-TCHAD. Cette dernière
détient le monopole d'importation du Gaz au Tchad.
Le fait que certains quartiers regroupent plus de points
d'approvisionnement en énergie que d'autres, explique l'une des
difficultés liées à l'approvisionnement en énergie
domestique qui est la distance. Tous les ménages dans ces quartiers et
même ceux qui ne s'y trouvent pas s'approvisionnent dans ces quelques
stations que compte le 3ème arrondissement. C'est ce qui explique les
longs rangs des clients devant les stations de gaz. Le nombre des stations est
insuffisant pour desservir les ménages dans ces secteurs.
Source : Enquêtes de terrain Réalisation :
Nguézoumka V./juillet 2010
Figure 17. Répartition spatial des points
d'approvisionnement en énergie domestique.
121
5.5. Les équipements d'approvisionnement des
énergies domestiques 5.5.1. Le réchaud à
pétrole
Le réchaud à pétrole est un
équipement de plus en plus utilisé par les ménages
après la mesure d'interdiction de fabrication du charbon de bois. Il
renferme des mèches en coton qui sert de la fibre pour la
remontée du pétrole. Le prix de cet équipement varie entre
5000 f FCA et 12000 f CFA selon la grandeur. Certains ménages
l'utilisent comme équipement principal pour préparer les repas
habituels. D'autres en disposent, mais l'utilisent comme équipement de
secours ou de substitution en cas de pénurie de gaz.
Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010
Photo 12. Réchaud à
pétrole.
Le réchaud à pétrole est de plus
en plus utilisé par les ménages pour remplacer l'utilisation de
charbon de bois. Il est plus utilisé par les ménages
isolés (à une seule personne) ou de petite
taille.
122
5.5.2. Les fourneaux ou « Ganoun silik
»
Les fourneaux ou « Ganoun silik»25 en
arabe local, sont fabriqués par des forgerons et les jeunes du quartier
pendant les vacances. Fabriqué à base des fers de 6 mm de
diamètre (utilisés comme support) et des fils métalliques
enlevés dans les pneus des voitures. Les fourneaux étaient
beaucoup utilisés avant l'interdiction de fabrication de charbon de
bois, car c'est un équipement pour ce combustible. Le prix variait
autour de 3000 à 5000 f CFA avant la mesure, mais il est redescendu
actuellement entre 1500 à 3000 f CFA selon la taille du fourneau.
Cliché : Nguézoumka V /juillet 2010
Photo 13. Les fourneaux vendus au marché
central
Les « Ganouns » sont encore vendu sur
les marchés. Sur la photo 13, nous avons les « Ganouns »
vendus au marché central de la ville de N'djamena. Ils sont
étalés au bord du goudron pour trouver facilement les clients.
Malgré que l'utilisation du charbon soit interdite dans la ville, les
fourneaux continuent toujours à être vendus au
marché.
25 Ganoun silik : nom d'équipement de charbon
de bois en arabe local au Tchad.
123
5.5.4. Les différents types des foyers 5.5.4.1.
Les foyers améliorés
Au Tchad, les actions menées dans la vulgarisation des
foyers améliorés sont l'émanation des autorités
tchadiennes et les ONG qui exercent dans ce secteur, notamment l'AEDE. Cette
dernière était focalisée sur la problématique de la
consommation de bois de chauffe qui est une cause principale de la
dégradation de l'environnement. Le foyer amélioré est
fabriqué soit en métal ou à moitié en terre
battue.
Cliché : Nguézoumka/2010
Photo 14. Foyer NAFACAMAN
Le NAFACAMAN est un foyer mixte purement
métallique. D'après les tests des cuisines
contrôlées, effectuées en collaboration avec la direction
de l'énergie qui ont emmené à opter pour cette gamme de
foyers. Le NAFACAMAN économise plus de 40% d'énergie. Il est
vendu à 3000 f CFA.
124
Cliché : Nguézoumka V /juillet 2010
Photo 15. Foyer amélioré à
usage bois de chauffe
Ce type de foyer est aussi purement
métallique et utilisé uniquement pour le bois de chauffe. Il est
aussi économique en consommation de d'énergie et permet la
cuisson rapide des aliments. Comme le foyer NAFACAMAN, ce foyer est
fabriqué localement par les soudeurs de la place et vendu dans les
marchés de la ville de N'djamena.
Cliché : Nguézoumka/juillet
2010
Photo 16. Foyer SEWA
Le SEWA est composé extérieurement
par le métal et intérieurement par l'argile, qui après la
cuisson conserve une forte chaleur permettant de chauffer de l'eau. Il est
uniquement utilisé pour le charbon de bois et permet d'économiser
plus de 50% de charbon.
125
5.5.4.2. Les foyers traditionnels Fermé ou
à trois pierres
Ce sont ceux les plus répandus dans les ménages
traditionnels de l'Afrique subsaharienne, en particulier au Tchad, et
même dans la capitale. Les foyers traditionnels à trois pierres
et/ou fermé sont les plus anciens utilisés dans les familles,
même si aujourd'hui ils tendent à disparaître au
détriment des foyers « modernes ». Ils ont toujours leurs
place dans les ménages, ils se présentent comme équipement
le plus accessible à tous les ménages, sauf si pour des raisons
à préférence à un autre équipement. Lors de
nos enquêtes, nous avions trouvé que presque tous les
ménages en disposent. Ceux qui utilisent les équipements modernes
tels que le réchaud à pétrole ou à gaz, l'utilisent
toujours en cas de rupture, ou comme équipement d'appui.
Cliché : Nguézoumka V. /juillet 2010
Photo 17. Foyer traditionnel fermé
Le foyer traditionnel fermé ou le foyer
traditionnel à trois pierres est un foyer obtenu à partir
d'argile. Le foyer traditionnel fermé semble plus économique que
celui à trois pierres à cause de sa forme, limitant le gaspillage
du bois. Avec le foyer traditionnel fermé, on ne peut introduire le bois
qu'en un seul sens, tandis que celui à trois pierres peut prendre le
bois en trois endroits.
5.6. Autres sources d'énergie
domestique
En plus des principales sources d'énergie citées
précédemment, il existe certaines sources dont l'utilisation
devient de plus en plus importante. Ce sont les dômes et la bouse de
vache qui sont vendus dans les marchés des quartiers
périphériques de la ville de N'djamena. Les dômes sont
collectés dans le zone rurales autour de la ville de N'djamena par les
commerçants exerçant aussi dans la vente des autres combustibles
tels que le bois de chauffe. Ils les acheminent à partir des charrettes,
quelquefois avec le bois et certains produits vivriers. Les dômes de
derrière rouge sont ceux dont on n'a pas encore consommé ou
décortiqué (photo 19a). Ils sont cueillis directement des
palmiers. Tandis que ceux de dernière noire (photo 19b) sont ceux
consommés, car ils sont charnus et comestibles.
126
a b
Cliché : Nguézoumka V./juillet 2010
Photo 18. Dômes en vente au marché
central (N'djamena)
Sur la photo 18, la première photo
représente les tas des dômes vendus sur des petits sacs au
marché central. Les dômes sont l'un des combustibles de cuisine
les plus économiques. Ils ne consument pas rapidement d'un seul
coût et quelques morceaux suffisent pour faire la
cuisson.
5.7. La situation énergétique dans les
ménages après la mesure d'interdiction de coupe de bois vert et
de fabrication du charbon de bois
La mesure prise par le gouvernement interdisant la coupe de
bois vert et la carbonisation, a changé la fréquence
d'approvisionnement des ménages
127
et les types d'équipement en énergie domestique.
Les combustibles utilisés avant la mesure comme sources principales sont
devenu sources secondaires.
Lors de nos enquêtes, nous avions rencontré des
ménages qui avant cette mesure utilisaient le charbon de bois comme
combustible principal et le bois de chauffe comme secondaire ont
renversé la tendance ces deux dernières années
(2008-2010). D'autres ont une fois enlevé le charbon de bois dans leur
utilisation énergétique, ils l'achètent en détail
juste pour des besoins de repassage des habits.
Suite à la crise des combustibles traditionnels
(charbon et bois de feu), les ménages se rabattent de plus en plus aux
nouvelles sources d'énergie ou les énergies conventionnelles
(pétrole lampant et le gaz butane). Le pétrole lampant n'est plus
utilisé seulement pour l'éclairage, mais aussi dans la cuisson
des aliments. Quant au gaz butane, la demande devient de plus en plus
importante.
5.7.1. L'évolution des prix des
combustibles
Le prix des combustibles énergétiques a
grimpé autant que leurs équipements. L'évolution des prix
du bois-énergie a globalement suivi celle de la vie en
général et des produits alimentaires en particulier. Le recul des
formations forestières et l'éloignement des zones de production
exercent une pression sur les prix du bois-énergie. La taille et le
poids d'un tas de bois ne sont pas bien définis et varient en fonction
du prix de bois de feu sur le marché. En 1990, le prix de bois
était en moyenne de 17,5 f CFA par Kg. Et le prix moyen de vente au
détail du charbon de bois à N'djamena était de 45 f CFA
par kg en 1990. Selon l'enquête faite par l'AEDE en 2001, les prix du
bois de feu et du charbon de bois s'augmentent de 4% par an en moyenne.
Cependant les combustibles ligneux a connu ces deux dernières
années (2008-2010) une hausse importante au niveau des prix à
cause des mesures prises par le gouvernement tchadien contre la coupe du bois
vert et la fabrication du charbon de bois.
128
Entre 2002 et 2004 les prix du bois de chauffe ou du charbon
de bois variaient entre 50 et 100 f CFA. Ces mêmes quantités de
combustibles ont doublé entre 2005 et 2008, l'année
d'interdiction de coupe de bois vert par l'Etat. Et depuis fin d'année
2008, plusieurs ménages se sont confrontés au problème
d'approvisionnement en énergie domestique. Les commerçants, pris
par la peur d'être amandés ont cessé leur activité
de vente de bois pendant trois à quatre mois avant de reprendre. Pendant
cette période, un morceau de bois d'une longueur de 1,5m peut s'acheter
à 1000f. Actuellement, les prix des tas du bois de chauffe et du charbon
de bois sont compris entre 250FCFA et 500F CFA (les tas de 100 à 200 F
avant la mesure), et 1 sac de charbon est à 15000F CFA. Il faut
préciser que l'utilisation de charbon de bois n'est pas interdite, mais
par contre sa fabrication. Les charbons vendus dans la ville de N'djamena sont
en provenance du Cameroun voisin.
L'évolution des prix de pétrole présente
des variations interannuelles importantes. Sur la période de 1988-2001,
son prix a augmenté de 6% par an en moyenne26 (AEDE, 2001).
De 1994 à 2002 le prix de pétrole variait entre 300 et 400 F CFA,
en 2005 il était à 500 F CFA et depuis 2008, le prix du
pétrole lampant sur le marché informel varie entre 500 et 600 F
CFA. Cette augmentation est due à la forte consommation, car la mesure
d'interdiction de coupe de bois vert a obligé les ménages
à utiliser le pétrole lampant comme combustible de cuisson et
pour l'éclairage. Le réchaud à pétrole a connu en
même temps une augmentation de prix sur le marché (entre 5000 et
10000F CFA).
Dans l'hypothèse où il existerait des
réchauds à pétrole, le coût de consommation serait
deux fois plus élevé que la cuisson au bois. Dans ce cas, le
pétrole lampant n'est pas concurrentiel avec le bois, mais peut
être avec le charbon de bois qui est devenu très cher sur le
marché.
Quant au gaz butane, il est le combustible qui est aujourd'hui
grâce à la subvention, le produit qui le moins augmenté. Au
prix d'une lourde subvention, alimentée par le Fonds Gaz, le gaz butane
est un combustible
26 AEDE, 2001. Projet Energie
Domestique.
129
compétitif. Les équipements gaz
représentent toutefois un investissement relativement lourd (entre 17000
et 20000 F CFA pour la bouteille de 6 kg et 35000 F pour la bouteille de 12
kg), ce qui constitue un obstacle pour de nombreux ménages. Cela
explique la forte croissance de la consommation et de la demande, malgré
les pénuries fréquentes de gaz sur le marché qui tendent
à freiner son développement.
Tableau 18. Evolution des prix des
combustibles
Combustibles
|
Prix (FCFA) avant la
mesure d'interdiction de coupe de bois vert et de
carbonisation
|
Prix (FCFA) après la
mesure d'interdiction de coupe de bois vert et de
carbonisation
|
Bois de chauffe
|
200f/tas
|
500f le tas
|
Charbon de bois
|
150/tas et 50010f le sac
|
250f le tas et 15000f le sac
|
Pétrole lampant
|
500f/litre
|
650f le litre
|
Gaz butane
|
2300f/bouteille de 6kg
|
2500f/bouteille de 6kg
|
Bouse de vache
|
Pas trop vendu
|
1000f le sac
|
Dômes
|
Pas trop vendu
|
500f le tas
|
Electricité
|
83f/kWh
|
83f/kWh
|
Source : Enquête de terrain/juillet 2010
Les prix des combustibles ligneux se sont grimpés ces
deux dernières années sur le marché. Les prix ont
quasiment doublé. Le tas de charbon de bois de 200 f avant
l'interdiction est vendue actuellement à 500 f.
Quant au pétrole lampant et le gaz butane, les prix ont
juste légèrement augmenté. Le pétrole a
augmenté de 500 f à 650 f le litre et le gaz de 2300 f à
2500 f. Cependant, il faut noter que le prix de gaz est illégal par
rapport au prix fixé par le PNG. Ce sont des énergies
conventionnelles dont l'Etat promouvait l'utilisation afin de lutter contre la
désertification.
La bouse de vache et les dômes étaient
utilisés avant la mesure pour la fabrication des briques cuites, mais
ils sont déjà utilisés par les ménages pour la
cuisine. La bouse de vache est collectée et vendue à 1500f le sac
et les dômes sont vendus à 250 f le tas.
L'électricité n'a pas connu une augmentation,
parce que bien avant l'interdiction du charbon de bois, moins de ménages
l'utilisent pour la
130
cuisine. Ceux qui sont connectés au réseau
électrique préfèrent d'autres sources. Pour la cuisson.
L'électricité est vendue par la STEE entre 83 et 201 F CFA le
KWh. La consommation d'un ménage moyen est environ 20000 FCFA par mois.
Ce combustible coûte cher, l'accès à ce bien n'est pas
donné à n'importe qui. Or, dans le milieu urbain,
l'électricité est une nécessité. Elle apporte un
confort certain aux citadins tel que l'utilisation des appareils
électriques (réfrigérateur, ventilateur, la
télévision, les postes récepteurs, etc.) et pour
l'éclairage.
Par comparaison des coûts des combustibles, le gaz
butane est à l'heure actuelle le combustible le moins cher à
l'utilisation même si le coût d'équipement n'est pas
à la portée de tous les ménages. Le bois de chauffe, bien
qu'étant le combustible habituel des populations est extrêmement
cher. Les ménages s'en approvisionnent par tradition ou par habitude,
sans chercher le mieux. Donc, les coûts du gaz et du pétrole
lampant sont compétitifs au coût d'utilisation du bois.
5.7.2. La gestion des combustibles domestiques face
à la montée du coût d'approvisionnement
Face aux différents coûts d'approvisionnement en
énergie domestique, les ménages s'organisent à avoir au
moins deux ou trois équipements.
D'une manière générale, plus
particulièrement dans le 3ème arrondissement, les principaux
combustibles ou équipements utilisés sont : le réchaud
à gaz, le réchaud à pétrole et le bois de chauffe
utilisé par le foyer amélioré ou le foyer traditionnel
à trois pierres. En plus de ces trois principaux combustibles
utilisés, la consommation du charbon de bois n'est pas à
négliger, il est utilisé dans certains quartiers tels
qu'Ambassatna et Ardep-djoumbal.
Avant la mesure d'interdiction de coupe de bois vert et de
carbonisation, la quasi-totalité des ménages à N'djamena
avaient pour principale source d'énergie le charbon de bois. Lors de nos
enquêtes de terrain, 70% de ménages déclarent que leur
fréquence d'utilisation du charbon était tous les jours (pour
ceux qui achètent en détail) avant cette
131
mesure. Cependant depuis la fin de l'année 2008, ils
l'utilisent seulement deux à trois fois par semaine.
Pour le bois de chauffe, il est utilisé comme principal
combustible dans certains ménages et aux préparations habituelles
de repas pour le ménage ; dans d'autres ménages, il n'est
utilisé que pour le chauffage de l'eau pour le bain et les
préparations des plats spéciaux. Les ménages l'utilisent
plus sur les foyers traditionnels à trois pierres qui semblent
être à la bourse de tous. Par contre le foyer
amélioré n'est pas à la portée de tous les
ménages (5000F CFA), d'autres ne disposent par préférence
à un autre équipement. Dans certains cas, les ménages
préfèrent le bois de chauffe, pas par manque de moyen mais juste
par habitude à l'utilisation de cette source.
Le réchaud à pétrole sert plus à
la préparation du thé, omelette. Le foyer à trois pierres
est utilisé notamment pour la préparation de la boule ou en cas
de rupture en gaz. Le réchaud à gaz semble être
l'équipement idéal pour bien de ménages. Ils le trouvent
pratique et très économique en termes d'argent et de temps.
Cependant, le réchaud à gaz présente une contrainte pour
les ménages de grande taille, car ils ne peuvent préparer une
grande quantité de nourriture, surtout que le plat principal des
familles africaines se résume à la pâte de mil
communément appelé la « boule ».
Le réchaud à pétrole, bien que moins cher
comparé au réchaud à gaz, n'est pas tellement confortable,
car salissant pour les marmites, provoque parfois la fumée et
l'entretien est difficile. Quant au foyer amélioré, il est mal
connu par manque de sensibilisation, et le prix n'est pas à la
portée de tous les ménages.
Tableau 19. Répartition d'usages des
combustibles par les ménages a) 1er cas
Sources d'énergie
|
Utilisations
|
Gaz
|
Préparation habituelle de repas pour le ménage
|
Pétrole lampant
|
Préparation des petites consommations alimentaires
(thé, café, lait, omelette...)
|
Bois de chauffe
|
Chauffage de l'eau pour le bain
|
132
b) 2ème cas
Sources d'énergie/Equipements
|
Utilisations
|
Bois de chauffe
|
Préparation habituelle de repas pour le ménage et
chauffage de l'eau pour le bain
|
Gaz
|
Préparation des plats spéciaux
|
Charbon de bois
|
Repassages
|
Source : enquête de terrain/ juillet 2010
5.7.3. Les avantages et inconvénients des divers
combustibles
D'une manière générale, les
ménages préfèrent le bois de chauffe, parce qu'ils
trouvent l'accès est facile. Mais il faut ramasser ou acheter une grande
quantité de bois pour faire le repas d'une journée. Et le bois
est lourd, laisse beaucoup de cendre et crée la fumée.
Quant au pétrole, il présente une odeur
indisposant que beaucoup de femmes ne supportent pas l'utilisation. C'est
pourquoi certaines femmes ont trouvé comme moyen le plus pratique, le
gaz. Elles le trouvent moins fatigant, et même moins cher pour la
cuisson. En outre le gaz ne fait pas de fumées pour noircir les
casseroles, ni les murs, non plus mal à la gorge comme en bois de
chauffe. Cependant, le gaz nécessite une attention pour l'utilisation de
son équipement. Le caoutchouc reliant la bouteille et le réchaud
ne doit pas être en mauvais état, sinon en cas d'un trou, le gaz
peut s'échapper.
Comme nous avons ébauché ci haut chaque
combustible a ses avantages et ses inconvénients. Les
appréciations des combustibles sont fonction des équipements
utilisés.
5.7.4. Les suggestions
Nous suggérons ici quelques points incombant d'une part
les services étatiques et la société en charge de
distribution de l'énergie et d'autre part tous les consommateurs. Ceci
dans le but d'améliorer les conditions d'approvisionnement des
ménages en énergie. Il s'agit :
133
- D'assurer la sécurité d'alimentation de la
ville de N'djamena en produits pétroliers, principale source
d'énergie ;
- D'assurer un développement harmonieux des
infrastructures énergétiques pour le desserrement des quartiers
isolés de la ville, et plus précisément les quartiers du
troisième arrondissement qui constituent le noyau central de la ville de
N'djamena.
Un travail de sensibilisation doit être également
fait sur les sources d'énergie nouvelle et renouvelable qui se
présentent actuellement comme une solution indispensable pour
résoudre le problème d'approvisionnement en énergie dans
les pays sahéliens comme le Tchad. Comme pour le gaz butane, l'Etat doit
subventionner les équipements de ces nouvelles sources d'énergie
afin de faciliter l'accès à la majorité de population.
La mise en valeur d'une politique de développement du
secteur de l'énergie doit prendre en compte les problèmes
environnementaux et leurs conséquences.
Un effort doit être fait par le gouvernement pour
assurer la disponibilité et l'accessibilité des sources
d'énergie dans la ville de N'djamena. Parce qu'il existe des quartiers
qui ne disposent même pas des lieux d'approvisionnement en gaz. Si nous
prenons le cas de la société Total qui distribue environ 200
bouteilles de gaz de 6 kg par station et par jour, alors que la moyenne des
clients s'élève à 700 par jour et par station. Donc il y a
un véritable problème de l'insuffisance des sources
d'énergie.
Dans le secteur de l'énergie électrique, la
société chargée de distribuer l'énergie doit
chercher à renforcer sa capacité de production et
améliorer la technique de gestion de ses équipements. Pour cela,
les SIG se présentent comme un outil nécessaire pour le suivi de
l'extension du réseau et de son fonctionnement. Les SIG peut permettre
à la STEE d'analyser le degré de connexité et de
connectivité de son réseau, ainsi que la répartition
spatiale des équipements. Ceci pour permettre de connaitre les quartiers
les plus desservis. Le problème de la piraterie tant
déploré par les responsables de la STEE dans le troisième
arrondissement est dû d'une part au non maîtrise
134
des équipements du réseau et de la situation
géographique de certains clients. Pour cela une base de données
SIG peut aider l'entreprise à répertorie, identifier et
gérer ses clients par zone, quartier et arrondissement. Dans le
troisième arrondissement où nous avions mené notre
étude, il y a un problème d'effectif numérique des clients
par poste qui se pose, parce que l'entreprise ne maîtrise pas le nombre
exact de ses clients par poste. Ce procédé facilite les
échanges et les interactions entre les acteurs et les lieux d'action. En
outre de ces suggestions il faut ajouter la bonne gouvernance et la bonne
conscience de tous les acteurs qui interviennent dans ce secteur.
135
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre analyse, il convient de rappeler les
principales conclusions auxquelles nous sommes parvenus.
L'approvisionnement en énergie dans la ville de
N'djamena et plus précisément dans le troisième
arrondissement constitue un véritable problème pour la
population. Vue le statut de la ville de N'djamena, en tant que capitale
politique, les modes d'approvisionnement en énergie constituent un
véritable frein pour son développement économique.
Malgré l'évolution des abonnés de la STEE, les
ménages connaissent toujours le problème d'énergie. Parce
qu'il ne s'agit pas d'avoir le câble électrique chez soi, mais que
le courant traverse ce câble pour alimenter le ménage. 60% de
ménages utilisent les groupes électrogènes qui ne sont pas
toujours efficaces pour satisfaire les besoins. Ce moyen n'est pas aussi
à la portée de tous les ménages vue le coût de vie
dans la ville de N'djamena.
Autre problème, c'est le coût prohibitif de
l'énergie produit par la STEE qui est actuellement le plus cher de
l'Afrique centrale. C'est ce qui explique le faible taux d'accès des
ménages à l'électricité dans les quartiers du
troisième arrondissement de la ville de N'djamena.
Il faut noter aussi les difficultés de la STEE à
pouvoir gérer les équipements et la distribution de
l'énergie électrique. La carte du réseau n'obéit
pas aux découpages administratifs de la ville, et ceci dans le cas du
troisième arrondissement, certains quartiers sont desservis par des
postes hors de l'arrondissement. C'est pourquoi nous avions fait des
propositions comme quoi l'entreprise doit faire recours à la nouvelle
technologie associée au Système d'Information Géographique
afin de pouvoir gérer son réseau à partir des
équipements jusqu'aux abonnés. Il s'agit de la création
d'une base de données SIG qui peut améliorer la qualité du
service de la STEE.
Dans le but de faciliter l'accès au réseau et
à la couverture spatiale des branchements, l'entreprise doit mettre en
place grâce à sa base de données SIG une politique
d'accompagnement encourageant le processus
136
d'abonnement. Le recensement et l'inventaire des
équipements disponible du réseau est nécessaire en ce
moment. Cette opération permettra de connaitre la longueur les lignes
électriques, le nombre des ménages connectés au
réseau et le nombre des transformateurs.
Dans le domaine de l'énergie domestique, la population
des quartiers du troisième arrondissement de la ville de N'djamena
s'approvisionne encore par des moyens traditionnels, à savoir le bois de
chauffe et un peu du charbon de bois. En plus de ces combustibles, nous avons
le gaz butane que l'Etat tchadien promeut son utilisation afin de limiter les
coupes abusives des arbres. Cette politique est à l'origine des crises
énergétiques actuellement dans la ville de N'djamena. Les
combustibles ligneux sont devenus chers et le coût d'équipement de
gaz n'est pas à la portée de tous. Même si les
équipements sont subventionnés, il se pose le problème de
l'accès et de disponibilité permanente du gaz. Les
répartitions des points d'approvisionnement sont
irrégulières. Les quartiers du troisième arrondissement ne
disposent pas tous des stations de gaz, ce qui amène les ménages
à parcourir des grandes distances à la recherche du gaz. Donc,
l'implantation de ces stations de gaz devrait obéir à la
théorie des lieux centraux de Christaller afin de faciliter la
distribution de la source d'énergie. Une organisation en matière
de distribution-vente est importante pour les sociétés
pétrolières pour pouvoir desservir les quartiers. Les voies de
communications sont facteurs importants de localisation des points de vente des
sources d'énergie, par conséquent elles doivent être bien
tracées selon les règles d'urbanisme.
Les analyses que nous venons de faire, montrent clairement que
beaucoup d'efforts doivent être faits pour combler le déficit
énergétique dont souffrent les ménages de la ville de
N'djamena, et particulièrement ceux des quartiers du troisième
arrondissement, surtout que ces quartiers se présentent comme des
centres commerciaux et de différentes affaires. Mais, comment peut-on
réussir toutes ces stratégies si les travaux d'aménagement
ne sont pas faits d'avance ? Surtout que la ville s'accroît de plus en
plus spatialement.
137
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138
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149
ANNEXES
150
151
ANNEXE 1. PROTOCOLE D'ENQUETE
I- QUESTIONNAIRE AUX MENAGES
Bonjour, Madame, Monsieur.
Ce guide d'entretien s'inscrit dans le cadre d'un travail de
recherche en géographie à l'université de
Ngaoundéré. Nous avons choisi travailler sur l'approvisionnement
des ménages en énergie dans la ville de N'djamena : cas du
3è arrondissement. Pour cela nous souhaitons avoir quelques informations
de vous qui nous permettront de mener à bien notre recherche. Les
réponses seront traitées de manière anonyme et à
des fins exclusivement scientifiques.
Merci de votre compréhension.
A- Approvisionnement en énergie électrique
1- Quelle est votre principale source d'éclairage?
1. Réseau de la STEE
2. Groupe électrogène
3. Panneau solaire
4. Lampe à pétrole
5. Batterie
6. Autres (à préciser) (Si vous utilisez le
réseau STEE, répondez aux questions qui suivent)
2- Combien de vos chambres sont-elles électrifiées
?
3- Donnez-nous la tranche des dépenses (en FCFA)
moyennes que vous consacrez à la consommation
d'électricité par mois ?
1. 0 à 2500
2. 2500 à 5000
3. 5000 à 7500
4. 7500 à 10000
5. Plus de 10000 (à préciser)
4- A votre avis les modalités d'abonnement au
réseau sont-t- elles abordables ?
1. Oui 2. Non
5- Combien l'abonnement au réseau vous a-t-il
coûté?
6- Arrive-t- il qu'il y ait problème de coupures
d'électricité ?
1. Oui 2. Non
7- Quels sont les dommages que vous causent- elles?
8- Combien de temps durent ces coupures ?
1. Moins d'une journée (précisez le temps)
2. Une journée
3. 2à 3 jours
4. Plus de 3 jours
9- A quel moment de la journée surviennent les coupures
d'électricité ?
1. Le matin
2. En soirée
3. Autres (à préciser)
10- Vos réclamations sont-t-elles prises en compte
lorsque vous êtes victimes d'une panne d'électricité ?
1. Oui 2. Non
11- Lorsqu' il y a coupure d'électricité, à
quelle source d'éclairage recourez-vous ?
1. Groupe électrogène
2. Panneau solaire
3. Lampe à pétrole
4. Bougie
5. Autres (à préciser)
12- Le coût de cette source d'éclairage est- il le
même que celui de la STEE ?
1. Supérieur 2. Inférieur 3. Le même
13- Si vous utilisez le groupe électrogène, quelle
source d'énergie utilisez-vous pour l'alimentation ?
1. L'essence 2. Gasoil 3. Autre (précisez)
14- Quelle quantité de carburant utilisez-vous en moyenne
par jour pour le groupe électrogène ?
1. 2 à 4 litres
2. 4 à 6 litres
3. plus de 6 litres (à préciser)
15- En plus de l'éclairage, quels sont les appareils
électroniques que vous
utilisez ?
(Questions réservées à ceux qui utilisent
aussi la lampe à pétrole)
16- Combien de lampes à pétrole utilisez-vous dans
votre ménage ?
1. Deux (2) 2. 3 (trois) 3. Plus de trois (précisez)
17- Quelle quantité de pétrole utilisez-vous en
moyenne par mois pour l'éclairage ?
1. Deux (2) à quatre (4) litres
2. Quatre (4) à six (6) litres
3. Plus de six (précisez)
18- A combien vous coûte cette quantité de
pétrole ?
B- Approvisionnement en énergie domestique
- Quelles sources d'énergie utilisez-vous pour la cuisine
?
1. Gaz
2. Charbon de bois
3. Réchaud à pétrole
4. Bois de feu
5. Autres (à préciser) (Après cette
question répondez au questionnaire correspondant aux sources
d'énergie domestique que vous utilisez)
C.1- Approvisionnement en gaz butane
1- Pourquoi aviez-vous préféré utilisez le
gaz ?
1. Rapidité d'usage
2. Moindre coût
3. Autre raison (à préciser)
2- Quelle bouteille de gaz utilisez-vous le plus souvent ?
1. Petite bouteille (6 kg)
2. Grande bouteille (12 kg)
3- Combien de bouteilles possédez-vous ?
1. Une
2. Deux
3. Plus de deux (précisez)
4- Combien de temps (en mois) dure votre bouteille à gaz
quand vous la chargiez ?
1.
152
Deux semaines
2. Un mois
3. Deux mois
4. Plus de deux mois (à préciser)
5- Où est ce que vous chargez votre bouteille à gaz
?
1. Dans la ville
2. A l'extérieur (A kousseri et/ou Nigeria)
6- Quelle est la distance moyenne qui vous sépare de ce
point d'approvisionnement ?
1. 1 kilomètre
2. 2 à 5 km
3. Plus de 5 km (à préciser)
7- Comment est-ce que vous utilisez votre gaz ?
1. Pour le petit déjeuner
2. Pour le dîner
3. Pour toutes les cuisines
8- En cas de pénurie, à quelle source faites-vous
recours ?
1 Charbon de bois
2 Bois de chauffe
3 Biocarburant (tiges de mil)
4 Réchaud pétrole
5 Autres (à préciser)
C.2- Approvisionnement en charbon de bois/Bois de chauffe 1-Quel
est votre degré d'utilisation du charbon ?
1. Rarement 2. Le plus Souvent (Si vous l'utilisez le plus
souvent, répondez au reste de questions)
19- Pourquoi préférez-vous le charbon de bois pour
la cuisine ?
1. Manque de moyens
2. Facilité d'accès
3. Par tradition
4. Autre (précisez)
20- Où est ce que vous achetez votre charbon de bois/Bois
de chauffe
1. Au marché
2. A la périphérie
3. Dans les points de vente
4. Ailleurs (à préciser)
21- Quelle est la distance qui vous sépare de votre point
d'approvisionnement ?
1. 1 à 2 Km
2. 3 à 5 Km
3. Plus de 5 Km (précisez)
22- Achetez-vous le charbon en gros ou en détail
1. En détail
2. En gros (en sac)
23- Cette quantité de charbon dure combien de temps ?
1. 2 à 5 jours
2. 1 à 2 semaines
3. 1 mois
4. Plus d'un mois (précisez)
24- Quelle est votre dépense journalière en Bois
/charbon ?
25- Quel type de foyers avez-vous ?
1.
153
3 pierres
2. Ganoun fil
3. Fer forgé
4. Foyer amélioré
26- Parmi les foyers suivant lequel vous parait plus
économique ?
1. 3 pierres
2. Ganoun fil
3. Fer forgé
4. Foyer amélioré
C- Identification Du Ménage
1- Quartier de résidence
2- Sexe : Masculin Féminin
3- Age du chef de ménage
4- Situation matrimoniale
5- Taille du ménage: Hommes Femmes Enfants
6- Profession du chef de ménage
1. Salarié
2. Commerçant
3. Retraité
4. Autres (à préciser)
II- QUESTINNAIRE STEE (Société Tchadienne d'Eau et
d'Electricité)
1- Comment s'effectue la distribution de l'énergie
électrique sur votre réseau linéaire ?
2- Quels sont les moyens d'intervention sur votre réseau
en cas de panne ?
3- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
l'exécution de vos tâches, sur le plan technique et autres ?
4- Combien de kilomètres couvre le réseau
électrique dans la ville de N'djamena? Et dans le troisième
arrondissement?
5- La répartition spatiale du réseau dans cet
arrondissement est-elle équitable ?
1. Oui 2. Non
6- Y a-t-il le phénomène de piratage de
l'énergie électrique dans le troisième arrondissement ?
1. oui 2. Non
Si oui, que faites-vous pour enrayer la situation ?
7- A quoi sont dues les interruptions de
l'électricité dans la ville de N'djamena,
précisément dans le troisième arrondissement ?
1. Panne technique
2. Insuffisance du carburant
3. Autres (précisez)
8- Pourquoi l'électricité arrive parfois dans
certains quartiers et non dans d'autres ?
1. Faible capacité des groupes de la STEE
2. Insuffisance du carburant
3. Autres (à préciser)
9- Quel est le carburant qu'utilise la STEE pour l'alimentation
de ses groupes ?
1. Du Cameroun
2. Du Nigéria
3. Ailleurs (à préciser)
154
11- Quels sont les quartiers du 3e arrondissement les plus
connectés et ceux qui les sont moins ?
12- Pourquoi cette distinction spatiale?
13- Quelles sont les conditions d'abonnement ?
1. Pour les particuliers (ménages)
2. Pour les entreprises/sociétés
14- Quelle est le nombre actuel des abonnés dans le 3e
arrondissement?
1. Ménage 2. Entreprises /société
15- Pensez-vous que votre clientèle est-elle satisfaite de
vos services ?
1. Oui 2. Dans l'ensemble 3. Non
16- Si non, qu'est-ce qu'elle vous réclame ?
1. Diminution des tarifs d'abonnement
2. Diminution sur les consommations
3. Autres (à préciser)
III- QUESTIONNAIRE DES GESTIONNAIRES DES GAZ
1- A combien s'élève le prix (en FCFA) d'une
bouteille à gaz vide ?
a- Petite bouteille (6 kg)
1. 10000 à 15000
2. 15000 à 20000
3. 20000 à 25000
4. Plus de 25000 (à préciser)
b- Grande bouteille (12 kg)
1. 20000 à 25000
2. 25000 à 30000
3. Plus de 30000 (à préciser
2- A combien s'élève le chargement d'une bouteille
à gaz ?
a- Petite bouteille (6 kg)
1. 2000 à 2500
2. 2500 à 3000
3. Plus de 3000 (à préciser)
b- Grande bouteille (12 kg)
1. 6000 à 6500
2. 6500 à 7000
3. Plus de 7000 (à préciser)
3- Entre les deux bouteilles (grande et petite) laquelle est la
plus sollicitée ?
1. Petite bouteille (6 kg)
2. grande bouteille (12 kg)
4- Quel est le nombre de clients en moyenne par jour ?
1. 10 à 20
2. 20 à 30
3. Plus de 30 (à préciser)
5- Quel est en moyenne le nombre de client pour chaque
bouteille/jour ?
1. Petite bouteille
2. Grande bouteille
6- Arrive-t-il qu'il y ait pénurie de gaz ?
1. Oui 2. Non
7- Cette pénurie arrive combien de fois par mois ?
1. Une fois
2. Deux fois
3. Plus de deux fois (à préciser)
155
8- Quelle est la cause de cette pénurie ?
1. Lenteur de la commande
2. Hausse prix de transport
3. Le nombre réduit de la commande de la bouteille
4. Autres (à préciser)
9- Quelle est votre relation avec la clientèle ?
1. Bonne 2. Mauvaise
10- Si c'est mauvais, que vous réclame-t-elle ?
11- En dehors de gaz, quelle autre source d'énergie
mettez-vous en vente ?
1. Pétrole 2. Gasoil 3. Essence 4. Autre (à
préciser)
IV- QUESTIONNAIRE ENTREPRISES / SOCIETES
1- Êtes-vous connectés au réseau de la STEE
?
1. Oui 2. Non (Si non, on abandonne l'entretien)
2- Quelles sont les étapes que vous aviez suivies pour se
connecter au réseau de la STEE ?
3- Êtes-vous en bon terme avec la STEE ?
1. Oui 2. Non
4- Si non, que reprochez-vous à la STEE ?
5- Êtes-vous souvent victime de coupures
d'électricité ?
1. Oui 2. Non
6- Si oui, quels sont les dommages que vous causent ces coupures
d'électricité?
1. Economiques
2. Matériels
3. Les deux
4. Autres (à préciser
7- Pour une coupure d'une heure, combien (en FCFA)
s'élèvent en moyenne ces dommages ?
8- En cas de coupure d'électricité, quelle source
d'énergie utilisez-vous ?
1 Groupe électrogène
2 Panneau solaire
3 Pétrole
4 Autre (à préciser)
9- A votre avis comment trouvez vous les conditions d'abonnement
au réseau STEE?
1 Abordable 2 Complexe
10- Combien votre entreprise vous rapporte-t- elle par jour (en
FCFA)?
1. 2000 à 5000
2. 5000 à 10000
3. plus de 10000 (préciser)
IDENTIFICATION
1- Nom de l'entreprise
2- Quartier
3-Rôle dans l'entreprise
156
ANNEXE 2: Les levés GPS du secteur de
Kabalaye
Numéro
d'identification
|
Longitude (coord X)
|
Latitude (Coord Y)
|
Type de support
|
Type de lignes
|
1
|
15,05734
|
12,10889
|
Béton
|
MT
|
2
|
15,05689
|
12,10906
|
Fer
|
BT
|
3
|
15,05625
|
12,10859
|
Fer
|
BT
|
4
|
15,05605
|
12,10828
|
Fer
|
BT
|
5
|
15,05646
|
12,10854
|
Fer
|
BT
|
6
|
15,05669
|
12,10867
|
Fer
|
BT
|
7
|
15,05696
|
12,10767
|
Fer
|
BT
|
8
|
15,05682
|
12,10732
|
Fer
|
BT
|
9
|
15,05653
|
12,10741
|
Fer
|
BT
|
10
|
15,05582
|
12,10731
|
Fer
|
BT
|
11
|
15,05548
|
12,10704
|
Fer
|
BT
|
12
|
15,05599
|
12,1047
|
Fer
|
BT
|
13
|
15,05576
|
12,10477
|
Fer
|
BT
|
14
|
15,05569
|
12,10476
|
Fer
|
BT
|
15
|
15,05513
|
12,10471
|
Fer
|
BT
|
16
|
15,05507
|
12,10478
|
Fer
|
BT
|
17
|
15,05469
|
12,10471
|
Fer
|
BT
|
18
|
15,05457
|
12,10479
|
Fer
|
BT
|
19
|
15,05418
|
12,10421
|
Fer
|
BT
|
20
|
15,0548
|
12,10421
|
Fer
|
BT
|
21
|
15,05485
|
12,10428
|
Fer
|
BT
|
22
|
15,05541
|
12,10423
|
Fer
|
BT
|
23
|
15,05544
|
12,10312
|
Fer
|
BT
|
24
|
15,0554
|
12,10296
|
Fer
|
BT
|
25
|
15,05536
|
12,10286
|
Fer
|
BT
|
26
|
15,05529
|
12,10265
|
Fer
|
BT
|
27
|
15,05483
|
12,1026
|
Fer
|
BT
|
28
|
15,05511
|
12,10218
|
Fer
|
BT
|
29
|
15,0548
|
12,10229
|
Fer
|
BT
|
30
|
15,05498
|
12,10172
|
Fer
|
BT
|
31
|
15,05463
|
12,10187
|
Fer
|
BT
|
32
|
15,05437
|
12,10202
|
Fer
|
BT
|
33
|
10,05424
|
12,102
|
Fer
|
BT
|
34
|
15,05413
|
12,10185
|
Fer
|
BT
|
35
|
15,05409
|
12,10217
|
Fer
|
BT
|
36
|
15,05383
|
12,10233
|
Fer
|
BT
|
37
|
15,05336
|
12,10257
|
Fer
|
BT
|
38
|
15,05326
|
12,10255
|
Fer
|
BT
|
39
|
15,05328
|
12,10301
|
Fer
|
BT
|
40
|
15,053
|
12,10244
|
Fer
|
BT
|
41
|
15,05281
|
12,10209
|
Fer
|
BT
|
42
|
15,05304
|
12,1019
|
Fer
|
BT
|
43
|
15,05334
|
12,10171
|
Fer
|
BT
|
44
|
15,05354
|
12,10205
|
Fer
|
BT
|
45
|
15,05391
|
12,1027
|
Fer
|
BT
|
46
|
15,054
|
12,10303
|
Fer
|
BT
|
47
|
15,05407
|
12,10301
|
Fer
|
BT
|
48
|
15,05421
|
12,10327
|
Fer
|
BT
|
49
|
15,05318
|
12,10157
|
Fer
|
BT
|
50
|
15,05313
|
12,10135
|
Fer
|
BT
|
51
|
15,05359
|
12,10159
|
Fer
|
BT
|
52
|
15,05369
|
12,10162
|
Bois
|
BT
|
53
|
15,05388
|
12,10153
|
Fer
|
BT
|
54
|
15,05387
|
12,10144
|
Fer
|
BT
|
157
55
|
1505414
|
12,10137
|
Fer
|
BT
|
56
|
15,05431
|
12,1012
|
Fer
|
BT
|
57
|
15,0546
|
12,10111
|
Fer
|
BT
|
58
|
15,05471
|
12,10096
|
Fer
|
BT
|
59
|
15,05412
|
12,10061
|
Fer
|
BT
|
60
|
15,05375
|
12,1008
|
Bois
|
BT
|
61
|
15,05365
|
12,10085
|
Fer
|
BT
|
62
|
15,05342
|
12,10098
|
Fer
|
BT
|
63
|
15,0533
|
12,10093
|
Fer
|
BT
|
64
|
15,05323
|
12,10108
|
Fer
|
BT
|
65
|
15,05303
|
12,1011
|
Fer
|
BT
|
66
|
15,0528
|
12,10123
|
Fer
|
BT
|
67
|
15,526
|
12,10144
|
Fer
|
BT
|
68
|
15,05254
|
12,10095
|
Fer
|
BT
|
69
|
15,05274
|
12,10084
|
Fer
|
BT
|
70
|
15,05241
|
12,10059
|
Béton
|
BT
|
71
|
15,05274
|
12,10041
|
Béton
|
BT
|
Source : Enquête de terrain/juillet 2010
ANNEXE 3. Coordonnées GPS de quelques
postes transformateurs dans le 3ème arrondissement
Numéro d'identification
|
Longitude (Coord X)
|
Latitude (Coord Y)
|
N° des postes T
|
Puissance s (KW)
|
Quartiers
|
1
|
15,05881
|
12,0957
|
T 109
|
400
|
Sabangali
|
2
|
15,06046
|
12,10034
|
T 119
|
250
|
Ardep-djoumbal
|
3
|
15,06197
|
12,09902
|
T 98
|
400
|
Ardep-djoumbal
|
4
|
15,06369
|
12,09843
|
T 40
|
160
|
Ardep-djoumbal
|
5
|
15,06155
|
12,10733
|
T 81
|
500
|
Ardep-djoumbal
|
6
|
15,05708
|
12,10925
|
T 103
|
400
|
Ridina
|
7
|
15,0547
|
12,10978
|
T 131
|
400
|
Blabline
|
8
|
15,05032
|
12,10831
|
T 25
|
400
|
Ambassatna
|
9
|
15,04487
|
12,10962
|
T 2
|
500
|
Gardolé
|
10
|
15,04047
|
12,11054
|
T 28
|
500
|
Bololo
|
11
|
15,03986
|
12,11068
|
T 118
|
900
|
Bololo
|
12
|
15,04608
|
12,10635
|
T 89
|
0
|
Gardolé
|
13
|
15,04746
|
12,10675
|
T 60
|
360
|
Gardolé
|
14
|
15,05879
|
12,10388
|
T 146
|
160
|
Ardep-djoumbal
|
15
|
15,05898
|
12,09656
|
T 33
|
250
|
Sabangali
|
16
|
15,06199
|
12,09579
|
T 108
|
160
|
Sabangali
|
17
|
15,05667
|
12,0944
|
T 82
|
250
|
Sabangali
|
18
|
15,05514
|
12,09903
|
T 114
|
160
|
Ardep-djoumbal
|
19
|
15,05561
|
12,09877
|
T 65
|
160
|
Ardep-djoumbal
|
20
|
15,05132
|
12,09978
|
T 31
|
400
|
Sabangali
|
21
|
15,05111
|
12,10093
|
T 73
|
160
|
Sabangali
|
22
|
15,04734
|
12,10296
|
T 113
|
630
|
Sabangali
|
23
|
15,04849
|
12,10293
|
T 51
|
400
|
Ambassatna
|
24
|
15,04455
|
12,10576
|
T 37
|
160
|
Gardolé
|
25
|
15,04522
|
12,10475
|
T 13
|
800
|
Gardolé
|
26
|
15,04246
|
12,10655
|
T 1
|
630
|
Djambalbarh
|
27
|
15,04236
|
12,10591
|
T 41
|
100
|
Djambalbarh
|
28
|
15,0476
|
12,10569
|
T 84
|
400
|
Gardolé
|
29
|
15,03683
|
12,11029
|
T 19
|
250
|
Djambalbarh
|
158
30
|
15,03821
|
12,10962
|
T 50
|
400
|
Djambalbarh
|
31
|
15,03711
|
12,10948
|
T 8
|
160
|
Djambalbarh
|
32
|
15,03795
|
12,10934
|
T 116
|
500
|
Djambalbarh
|
33
|
15,03846
|
12,10897
|
T 56
|
250
|
Djambalbarh
|
Source : Enquête de terrain/2010
Bouclage
T 130 à T 74 T 145 à T 129
dernière modification: 25/01/08 D1:chgt câble en 150
alu
D4:raccord T 146 Hypodr
T 30
|
2
|
500
|
MBH
|
6
|
500
|
T 100
|
11
|
500
|
|
20
|
500
|
ANNEXE 4. LONGUEUR DES CABLES MT EN FONCTION
DES SECTIONS
Longueur BT en km longueur à
2004 : 250,000 réalisé en
2005 : 8,796 réalisé en
2006 : 19,277 réalisé en
2007 : 37,693
315,766
Sections en mm2
|
|
|
|
|
Départs
|
|
|
|
|
Total
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
|
Warsila
|
14 aérien
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
540
|
|
|
|
540
|
14
souterrains
|
|
845
|
|
|
|
|
|
620
|
|
782
|
|
|
|
|
|
|
2
|
247
|
22
|
|
|
1
|
263
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
570
|
|
|
1
|
833
|
29
|
1
|
514
|
|
|
|
|
3
|
682
|
|
|
|
|
2
|
422
|
|
|
7
|
618
|
34
|
|
|
|
|
|
|
|
94
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
94
|
35
|
|
978
|
|
|
|
649
|
3
|
803
|
|
|
11
|
924
|
3
|
064
|
|
|
20
|
418
|
38
|
|
|
|
900
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
920
|
50
|
|
|
|
792
|
|
|
|
709
|
|
224
|
|
|
|
930
|
|
|
2
|
655
|
95
|
|
686
|
8
|
060
|
3
|
915
|
14
|
038
|
2
|
320
|
13
|
320
|
3
|
945
|
|
|
46
|
284
|
120
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
694
|
|
|
|
|
6
|
694
|
150
|
2
|
614
|
1
|
965
|
|
656
|
|
209
|
11
|
170
|
7
|
516
|
|
151
|
|
|
24
|
281
|
240
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
217
|
20
|
500
|
23
|
717
|
L
totale/section
|
6
|
637
|
12
|
980
|
5
|
220
|
23
|
155
|
14
|
496
|
39
|
454
|
14
|
859
|
20
|
500
|
|
137
301
|
Construction de postes en cabine
maçonnée (remplacement des H 61)
sections inférieures ou égal à
95
T 149 station de pompage derrière palais du 15 janvier
(200 m) mm2 36 325
T 65 Centre culturel français
|
sections supérieures ou égales à 95
mm2
|
100
976
|
T 172 station de pompage Milezi (2000 m)
T 147 SIL Détail WARTSILA
ANNEXE 5. MATERIEL NECESSAIRE A L'AMELIORATION DU
RESEAU ELECTRICITE
1 - Câbles de faible section
à changer
Départs
|
longueur (km) à changer
|
Section prévue (mm2)
|
puissance appelée (MW)
|
Références
cable sec HN33 S23 12/ 15 kV
|
1
|
1
|
150 alu
|
5
|
19 km en 150 mm2 alu 1 ou 120 mm2 cu
|
2
|
3
|
150 alu
|
4
|
3
|
2
|
150 alu
|
3,5
|
4
|
9
|
150 alu
|
5
|
5
|
4
|
150 alu
|
5
|
6
|
6
|
240 alu
|
7
|
7 km en 240 mm2 alu ou 195 mm2 cu
|
|
25
|
|
29,5
|
|
2 - Cellules et
transformateurs
- 40 cellules arrivée IM 400- 24 kV
- 20 cellules protection transfo QM 200- 24 kV
- 3 cellules disjoncteur DM 2600 comptage MT
- 30 transformateurs H 59500 kVa, 15 kV/410 V couplage Dyn 11
- 20 transformateurs H 59630 kVa 15 kV/410 V couplage Dyn 11
3 - Divers
1 appareil de recherche de défauts sur câbles
souterrains (Echométrie + réflexion sur l'arc)
N'djamena, le 23 Avril 2009
Direction Technique Electricité
ANNEXE 6. DEVIS N° 2323/DTE/DTX/STEE/KS
SOCIETE TCHADIENNE D'EAU ET D'ELECTRICITE DEVIS N°
2323/DTE/DTX/STEE/KS
Siège Social : N'djamena
Objet : Réhabilitation MT du poste T 30 au T
11 B.P. 44 - Tél (235) 52 23 42 -
Fax 52 21 34
R.C. 9/8/68 Prop de : STEE
Article
|
Désignation
|
Unité
|
Quantité
|
Prix Unitaire
|
Total
|
|
I Réseau MT souterrain
|
|
|
|
|
11004
|
Ouverture et remblaiement tranchée (0,40 m x 1,00 m)
|
Ml
|
2900
|
1 100
|
3 190 000
|
11005
|
Lit de sable (ép. 0,40 m)
|
m3
|
464
|
11 480
|
5 326 720
|
11008
|
Grillage avertisseur rouge 0,50 GA 50 R
|
M1
|
3000
|
294
|
882 000
|
11010
|
Borne de repérage MT
|
Un
|
15
|
50879
|
88 185
|
11014
|
Câble MT 33 S 23 1x50 mm2 alu
|
Ml
|
20
|
14 882
|
297 640
|
11016
|
Câble MT 33 S 23 3 x 95 mm2 alu
|
M1
|
3300
|
67 105
|
221 446 500
|
11018
|
Extrémité unipolaire Int. E3UI
|
Jeux de 3
|
40
|
120 701
|
4 828 040
|
11020
|
Fourreaux diamètre 160 en 6 ml
|
Un
|
50
|
75 000
|
3 750 000
|
31010
|
Cosse Alu. Cu 95
|
Un
|
120
|
8 211
|
985 320
|
|
TOTAL I
|
|
|
|
240 794 405
|
|
II Poste Cabine maçonné
|
|
|
|
|
|
Génie civil
|
Un
|
1
|
8 000 000
|
8 000 000
|
|
Poste à aménager
|
Un
|
5
|
1 000 000
|
5 000 000
|
21001
|
Cellule SM6 IM 400 - 24 kV - 12,5
|
un
|
23
|
3 592 656
|
82 631 088
|
21002
|
Cellule SM6 QM 200 - 24 kV
|
Un
|
10
|
4 415 497
|
44 154 970
|
|
TOTAL II
|
|
|
|
139 786 058
|
Imprévus
|
20 000 000
|
Montant général total (I +
II + imprévus)
|
400 580 463
|
Arrêté le présent devis à la somme
de : quatre cent millions cinq cent quatre vingt ville quatre cent soixante
trois francs CFA (400 560 463 f CFA)
ANNEXE 7 . REHABILITATION RESEAU MT (T20
à T11)
Réseau existant Réseau
projeté
Ancien Nouveau
106
470
37
20
400
140
10
111
131
87
470
66
100
11
148
350
Source : Direction Technique Electricité
95 mm2 existant Nu existant
95 projetés
148
350
200
10
106
20
400
250
37
111
410
66
250
8
11
470
163
ANNEXE 8. Les levés GPS des ménages
utilisant les groupes électrogènes
N° d'identification
|
Longitudes (Coord X)
|
Latitudes (Coord Y)
|
1
|
15,05722
|
12,10847
|
2
|
15,05608
|
12,10738
|
3
|
15,05513
|
12,10643
|
4
|
15,05478
|
12,10577
|
5
|
15,05544
|
1210478
|
6
|
15,05541
|
12,10474
|
7
|
15,05417
|
12,10472
|
8
|
15,05497
|
12,10422
|
9
|
15,05512
|
12,10429
|
10
|
15,0552
|
12,10242
|
11
|
15,05507
|
12,10206
|
12
|
15,05472
|
12,10171
|
13
|
15,05366
|
12,10241
|
14
|
15,053
|
12,10199
|
15
|
15,05362
|
12,102019
|
16
|
15,05411
|
12,10323
|
17
|
15,05322
|
12,10152
|
18
|
15,05407
|
12,10133
|
19
|
15,05436
|
12,10125
|
20
|
15,0538
|
12,10074
|
21
|
15,05338
|
12,10008
|
Source: Enquêtes de terrain/2010
ANNEXE 9. Quelques levés GPS des ménages
utilisant les panneaux solaires au quartier Kabalaye
Numéro d'identification
|
Longitudes
|
Latitudes
|
1
|
15,05611
|
12,10840
|
2
|
15,0567
|
12,10871
|
3
|
15,05603
|
12,10730
|
4
|
15,056
|
12,10480
|
5
|
15,0539
|
12,10422
|
6
|
15,0555
|
12,10430
|
7
|
15,05450
|
12,10188
|
8
|
15,05497
|
12,10173
|
Source: Enquêtes de terrain/2010
164
ANNEXE 10. DESIGNATION ET SITUATION DES POSTES
N° T
|
Nom
|
Départ
|
Puissance nominale
|
Situation
|
0
|
Largeau
|
1
|
500
|
face Centrale
|
1
|
GMT (Immeuble)
|
3
|
630
|
derrière immeuble Unicef (GMT)
|
2
|
Gaourang
|
3
|
400
|
rond point BCC
|
3
|
Ourada
|
2
|
450
|
Av Nimeiry/rue ourada
|
4
|
CEFOD
|
4
|
400
|
entrée CEFOD
|
5
|
Tennis
|
6
|
360
|
rue Bordeaux (lgt STEE)
|
6
|
Eaux et Forêts
|
5
|
500
|
intérieur MAM (cité Lamy)
|
7
|
Thilam thilam
|
6
|
567
|
angle école Thilam
|
8
|
EMB
|
3
|
160
|
face T 50
|
9
|
TP
|
7
|
400
|
enceinte TP face SNER
|
10
|
Labo
|
7
|
250
|
intérieur Prodel
|
11
|
Abattoir
|
7
|
630
|
intérieur abattoir
|
12
|
Koufra
|
6
|
400
|
face infirmerie STEE
|
13
|
HGRN
|
3
|
630
|
intérieur hopital central
|
14
|
BGT
|
7
|
400
|
face Sonasut
|
15
|
Mobil aerogare
|
5
|
100
|
face stock Mobil
|
16
|
Cité de l'air
|
6
|
160
|
face cité de l'air
|
17
|
BEAC livraison
|
2
|
160
|
BEAC
|
18
|
Havre
|
2
|
400
|
face B.O.K.
|
19
|
Gouvernement
|
3
|
250
|
sortie droite palais du Gouvernement
|
20
|
Hydrocarbure
|
7
|
225
|
face hydro Farcha
|
21
|
Chari
|
1
|
567
|
atelier hotel du chari
|
22
|
CEG N° 1
|
6
|
160
|
à l'intérieur du CEG
|
23
|
Gredia
|
4
|
360
|
angle Bd Sao/av Ch Degaule
|
24
|
CER
|
6-3
|
225
|
gare routière N'djari
|
25
|
Marché
|
3
|
630
|
face station pompage gd marché
|
26
|
Chagoua
|
4
|
160
|
à côté du CA 7
|
27
|
Houchet
|
1
|
400
|
ancienne Présidence
|
28
|
Liberation
|
3
|
400
|
côté garnison militaire
|
29
|
BDT
|
1
|
360
|
côté OTRT
|
30
|
Etoilement
|
6
|
225
|
base Nord (office des carières)
|
31
|
Collecteur radio
|
4
|
250
|
A l'est de SOCOA
|
32
|
Base Adji Kossei
|
7
|
365
|
intérieur de la base tchadienne
|
33
|
RNT
|
4
|
250
|
RNT
|
34
|
Centrale Asecna
|
5
|
800
|
entrée centrale Asecna, à gauche
|
35
|
Strasbourg
|
1
|
400
|
immeuble Asecna (logts)
|
36
|
R. Catin
|
2
|
0
|
Supprimé
|
37
|
Hotel de ville
|
3
|
160
|
derrière batiment de la Mairie
|
38
|
Sotel grande poste
|
1
|
360
|
enceinte gde poste, face télé Tchad
|
39
|
Franjoux
|
1
|
400
|
ambassade de France, entrée à gauche
|
40
|
Collèges
|
4
|
160
|
(jardins av. Mobutu)
|
41
|
Collecteur Saint Martin
|
4
|
100
|
face immeuble prestige
|
42
|
GNNT
|
3
|
400
|
rd point tresor (GNNT)
|
43
|
Auberge
|
7
|
250
|
ambassade de Lybie après Novotel
|
44
|
Garbit
|
5
|
400
|
côté villa Bourkina
|
165
45
|
Setuba
|
7
|
200
|
cour Setuba, côté logts
|
46
|
Météo
|
5
|
250
|
face maison d'arrêt
|
47
|
Brossette
|
5
|
360
|
avant Total la tchadienne
|
48
|
Min. Finances
|
5
|
200
|
inrérieur Tresor (ex BEAC)
|
49
|
Bordeaux
|
6
|
400
|
rue Bordeaux face atelier DTH
|
50
|
Caroutas
|
3
|
400
|
face EMB
|
51
|
Enseignement
|
4
|
400
|
ecole du centre (face ambassade USA)
|
52
|
Comp. Sucrière du Tchad
|
7
|
315
|
ancienne Sonasut
|
53
|
GMT (usine)
|
7
|
250
|
entrée GMT usine
|
54
|
Moursal
|
4
|
360
|
rd point centainaire (stat. Pompage)
|
55
|
Pala
|
2
|
400
|
entre centre social n°2 et dispensaire
|
56
|
PR état major
|
4
|
160
|
PR état major
|
57
|
Novotel
|
7
|
630
|
entrée gauche batiment
|
58
|
France cable
|
3
|
0
|
Grédia (coupé)
|
59
|
Esso
|
6
|
250
|
immeuble ESSO
|
60
|
Min Aff. Etrangères
|
3
|
360
|
Min Aff. Etrangères (ex BPN)
|
61
|
Chambre consulaire
|
1
|
100
|
côté salles de classe
|
62
|
SGTB
|
1
|
250
|
derrière le grand batiment
|
63
|
Cotei
|
6
|
400
|
derrière 2 châtaux vers CEG
|
64
|
Entrepots Frigo aeroport
|
5
|
100
|
Aeroport
|
65
|
CCF
|
4
|
100
|
H61 dans la cour
|
66
|
Sotera
|
7
|
100
|
dans la cour
|
67
|
PASP
|
4
|
160
|
immeuble pharmat
|
68
|
CBLT
|
1
|
400
|
derrière le batiment
|
69
|
CNAR
|
5
|
100
|
entrèe à gauche
|
70
|
Imprimerie nationale
|
7
|
400
|
intérieur imprimerie à gauche
|
71
|
Ambassade Russie
|
5
|
250
|
derrière ambassade de Russie
|
72
|
CFPP
|
6
|
160
|
devant CFPP
|
73
|
SOCOA
|
4
|
160
|
intérieur SOCOA
|
74
|
Bd Sao
|
4
|
225
|
côté brigade des stupéfiants
|
75
|
Aerogare
|
5
|
400
|
Aéroport
|
76
|
IBM
|
4
|
160
|
derrière palais gouvernement
|
77
|
Air Afrique
|
2
|
160
|
cour Air Afrique
|
78
|
ONU
|
2
|
400
|
en face de l'immeuble
|
79
|
Lycée Liberté
|
6
|
250
|
à l'intérieur au fond
|
80
|
Nassour
|
6
|
400
|
av Nimeiry (lgt Abbo Nassour)
|
81
|
Batangafo
|
3
|
500
|
marigot Ardepdjoumal
|
82
|
Kotoko
|
4
|
250
|
derrière cour RNT côté Sud
|
83
|
Camp du 27
|
7
|
400
|
à l'intérieur du camp
|
84
|
Prestige
|
3
|
200
|
immeuble prestige
|
85
|
PNUD
|
3
|
400
|
en face de l'immeuble PNUD
|
86
|
Chapelle
|
4
|
250
|
Chagoua après Sacré coeur
|
87
|
CMPA
|
7
|
250
|
intérieur CMPA
|
88
|
IUTE
|
7
|
160
|
faculté Farcha (coupé)
|
89
|
Maternité
|
3
|
160
|
hopital ce,tral derrière morgue
|
90
|
Evolués
|
4
|
250
|
Italedil Sabangali
|
91
|
GD 11
|
6
|
360
|
pompage à côté lycée liberté
|
166
92
|
Cité de l'Afrique
|
4
|
225
|
intérieur Cité de l'Afrique
|
93
|
Building
|
4
|
250
|
building Moursal
|
94
|
Farcha - 16 villas
|
7
|
400
|
Farcha - 16 villas
|
95
|
cimetière Ridina
|
2
|
160
|
cimetière Ridina côté nord ouest
|
96
|
GD 8
|
2
|
400
|
sud terrain Klemat côté mardjandafak
|
97
|
GD 16
|
6
|
160
|
intérieur TIT Goudji au fond
|
98
|
LTI
|
4
|
250
|
devant LTI
|
99
|
Facultés Farcha
|
7
|
400
|
faculté de Farcha
|
100
|
Repos
|
6-2
|
630
|
prolgt Av Nimeiry face ex gare Moussoro
|
101
|
Sodelac aeroport
|
5
|
0
|
hangar sodelac aeroport (hors service)
|
102
|
Mosquée
|
3
|
630
|
grande mosque
|
103
|
Centrale téléph. Ridina
|
3
|
360
|
av Ch Degaulle (Centrale téléph. Ridina)
|
104
|
BDL
|
7
|
250
|
face Epervier (contournement farcha)
|
105
|
GD B
|
6
|
400
|
après ONDR à droite
|
106
|
GD 21
|
7
|
250
|
farcha derrière cimetière
|
107
|
Caisse coton
|
7
|
160
|
entrée caisse cotton
|
108
|
LTC
|
4
|
160
|
à l'intérieur
|
109
|
Manguiers
|
4
|
160
|
fond rue Est RNT
|
110
|
Syrte
|
2
|
400
|
angle école rue 40
|
111
|
Centre medico soc. Farcha
|
7
|
100
|
à l'intérieur
|
112
|
Zezerti
|
2
|
250
|
angle zezerti/rue école Leclerc
|
113
|
Ambassade USA
|
4
|
630
|
intérieur ambassade
|
114
|
Stade
|
4
|
160
|
intérieur stade
|
115
|
Rue 40 (Klemat)
|
6
|
400
|
rue 40 ouest 2 châteaux
|
116
|
Présidence
|
4
|
500
|
intérieur Présidence
|
117
|
Epervier
|
7
|
1000
|
à l'intérieur camp du 27
|
118
|
Camp des Martyrs
|
3
|
900
|
entrée côté pl independance à
droite
|
119
|
Issed
|
4
|
250
|
à l'entrée à gauche
|
120
|
TVT
|
1
|
160
|
à l'intérieur
|
121
|
Sotel Goudji
|
5
|
250
|
au fond TIT Goudji
|
122
|
Beguinage
|
6
|
250
|
intérieur cour château Beguinage
|
123
|
BIAT
|
2
|
250
|
intérieur BIAT
|
124
|
Rue 40 (parc)
|
2
|
400
|
face immeuble Djalal
|
125
|
Palais du 15
|
6-3
|
1900
|
derrière Palais 15 côté Est
|
126
|
Ecole Leclerc
|
2
|
400
|
angle de l'école
|
127
|
Palmeraie
|
6
|
400
|
angle rue st Martin/Zezerti coté terrain
|
128
|
Lycée Montaigne
|
6
|
250
|
intérieur lycée
|
129
|
Ecole Chagoua
|
4
|
250
|
angle de l'école
|
130
|
Paris Congo
|
4
|
250
|
ouest école paris congo
|
131
|
Marché mil
|
3
|
400
|
ch degaule près canal Ridina
|
132
|
ENSASS
|
6
|
160
|
intérieur ENASS
|
133
|
STAR
|
1
|
360
|
intérieur STAR
|
134
|
PADS Amriguebé
|
2
|
400
|
rue 40 angle rue cars marché mil
|
135
|
PADS Amriguebé
|
2
|
400
|
intérieur amriguebé
|
136
|
Ambassade RFA
|
4
|
160
|
intérieur ambassade
|
137
|
BEAC
|
2
|
1600
|
2 x 800 - intérieur banque
|
138
|
Min. Elevage
|
7
|
160
|
intérieur Ministère
|
167
139
|
Hopital Liberté
|
6-3
|
500
|
intérieur Hopital
|
140
|
Asecna representation
|
5
|
90
|
intérieur à gauche en entrant
|
141
|
Min. TP
|
7
|
160
|
intérieur à droite en entrant
|
142
|
Collecteur PADS Amrig.
|
2
|
160
|
canal amriguebé
|
143
|
GSO - USA
|
1
|
160
|
intérieur rue oust
|
144
|
Diguel Est
|
6-3
|
567
|
derrière hotel lybien
|
145
|
Sotel marché Dembé
|
6-3
|
360
|
intérieur Sotel
|
146
|
hypodrome
|
4
|
0
|
Est de l'hypodrome
|
147
|
SIL Moursal
|
4
|
160
|
devant Sil
|
ANNEXE 11 : CONSOMMATION ET SUBVENTION DE GAZ ET
EQUIPEMENTS POUR L'ANNEE 2007
MOIS
|
CONSOMMATION ET SUBVENTION GAZ
|
TOTAL SUBVENTION GAZ
|
EQUIPEMENTS
|
|
TOTAL SUBVENTION
|
Recharges de 6 kg
|
Recharges de 2,75
kg
|
Nombre
|
Montant
|
Nombre
|
Montant
|
Nombre
|
Montant
|
Janvier
|
3
|
385
|
14
|
894
|
000
|
|
119
|
261 800
|
15 155
|
800
|
0
|
|
|
0
|
15
|
155
|
800
|
Février
|
|
266
|
1
|
170
|
400
|
|
7
|
15 400
|
1 185
|
800
|
0
|
|
|
0
|
1
|
185
|
800
|
Mars
|
6
|
572
|
28
|
916
|
800
|
|
137
|
301 400
|
29 218
|
200
|
0
|
|
|
0
|
29
|
218
|
200
|
Avril
|
6
|
212
|
27
|
332
|
800
|
|
110
|
242 000
|
27 574
|
800
|
0
|
|
|
0
|
27
|
574
|
800
|
Mai
|
6
|
414
|
28
|
221
|
600
|
|
145
|
319 000
|
28 540
|
600
|
584
|
5
|
840
|
000
|
34
|
380
|
600
|
Juin
|
8
|
288
|
36
|
467
|
200
|
|
244
|
536 800
|
36 660
|
000
|
3
|
|
30
|
000
|
37
|
034
|
000
|
Juillet
|
7
|
710
|
33
|
924
|
000
|
|
151
|
332 200
|
34 256
|
200
|
37
|
|
370
|
000
|
34
|
626
|
200
|
Août
|
6
|
683
|
29
|
405
|
200
|
|
95
|
209 000
|
29 614
|
200
|
0
|
|
|
0
|
29
|
614
|
200
|
Septembre
|
5
|
102
|
22
|
448
|
800
|
|
40
|
88 000
|
22 536
|
800
|
32
|
|
320
|
000
|
22
|
856
|
800
|
Octobre
|
3
|
147
|
13
|
846
|
800
|
|
57
|
125 400
|
27 819
|
000
|
0
|
|
|
0
|
13
|
972
|
200
|
Novembre
|
4
|
969
|
21
|
863
|
600
|
|
60
|
132 000
|
21 995
|
600
|
0
|
|
|
0
|
21
|
995
|
600
|
Décembre
|
7
|
542
|
33
|
184
|
800
|
|
113
|
248 600
|
33 433
|
400
|
60
|
|
600
|
000
|
34
|
033
|
400
|
Total
|
66
|
290
|
29
|
676
|
000
|
1
|
278
|
2811600
|
294 487
|
600
|
716
|
7
|
160
|
000
|
301
|
647
|
600
|
Source : PNG
ANNEXE 12: CONSOMMATION ET SUBVENTION DE GAZ ET
EQUIPEMENTS POUR L'ANNEE 2008
MOIS
|
|
CONSOMMATION ET SUBVENTION GAZ
|
|
TOTAL SUBVENTION GAZ
|
EQUIPEMENTS
|
|
TOTAL SUBVENTION
|
Recharges de 6 kg
|
Recharges de 2,75 kg
|
Nombre
|
Montant
|
Nombre
|
Montant
|
Nombre
|
Montant
|
Janvier
|
|
6488
|
28 557
|
200
|
180
|
|
409
|
200
|
28
|
966
|
400
|
71
|
710
|
000
|
29
|
676
|
400
|
Février
|
4
|
073
|
17 921
|
200
|
91
|
|
200
|
200
|
18
|
121
|
400
|
0
|
|
0
|
18
|
121
|
400
|
Mars
|
7
|
242
|
31 864
|
800
|
146
|
|
321
|
200
|
32
|
186
|
000
|
8
|
80
|
000
|
32
|
266
|
000
|
Avril
|
5
|
854
|
25 757
|
600
|
146
|
|
321
|
200
|
26
|
078
|
800
|
3
|
30
|
000
|
26
|
108
|
800
|
Mai
|
8
|
012
|
35 252
|
800
|
166
|
|
365
|
200
|
35
|
618
|
000
|
2
|
20
|
000
|
35
|
638
|
000
|
Juin
|
7
|
148
|
31 451
|
200
|
170
|
|
374
|
000
|
31
|
825
|
200
|
303
|
3 030
|
000
|
34
|
855
|
200
|
Juillet
|
9
|
455
|
41 602
|
000
|
261
|
|
574
|
200
|
42
|
176
|
200
|
416
|
4 160
|
000
|
46
|
336
|
200
|
Août
|
6
|
297
|
27 706
|
800
|
67
|
|
147
|
400
|
27
|
854
|
200
|
400
|
4 000
|
000
|
31
|
854
|
200
|
Septembre
|
10
|
644
|
46 833
|
600
|
179
|
|
393
|
800
|
47
|
227
|
400
|
413
|
4 130
|
000
|
51
|
357
|
400
|
Octobre
|
8
|
125
|
35 750
|
000
|
60
|
|
132
|
000
|
35
|
882
|
000
|
505
|
5 050
|
000
|
40
|
932
|
000
|
Novembre
|
14
|
087
|
61 982
|
800
|
178
|
|
391
|
600
|
62
|
374
|
400
|
98
|
980
|
000
|
63
|
354
|
400
|
Décembre
|
10
|
826
|
47 634
|
400
|
115
|
|
253
|
000
|
47
|
887
|
400
|
90
|
900
|
000
|
48
|
787
|
400
|
Total
|
98
|
251
|
432 314
|
400
|
1 759
|
3
|
883
|
000
|
436
|
197
|
400
|
2 309
|
23 090
|
000
|
459
|
287
|
400
|
Source : PNG
ANNEXE 13. CONSOMMATION ET SUBVENTION DE GAZ ET
EQUIPEMENTS POUR L'ANNEE 2009
MOIS
|
CONSOMMATION ET SUBVENTION GAZ
|
TOTAL SUBVENTION GAZ
|
|
EQUIPEMENTS
|
|
TOTAL SUBVENTION
|
Recharges de 6 kg
|
Recharges de 2,75 kg
|
Nombre
|
Montant
|
Nombre
|
Montant
|
Nombr
e
|
Montant
|
Janvier
|
11 175
|
49 170 000
|
106
|
233 200
|
49
|
403
|
200
|
|
80
|
800 000
|
|
50 203 200
|
Février
|
19 621
|
21 098 000
|
214
|
18 660
|
21
|
116
|
660
|
|
55
|
550 000
|
|
21 666 660
|
Mars
|
16 267
|
11 910 800
|
126
|
0
|
11
|
910
|
800
|
|
7
|
70 000
|
|
11 980 800
|
Avril
|
21 548
|
16 407 600
|
121
|
0
|
16
|
407
|
600
|
1
|
592
|
15 920 000
|
|
32 327 600
|
Mai
|
17 383
|
6 067 600
|
162
|
0
|
6
|
067
|
600
|
|
800
|
8 000 000
|
|
14 067 600
|
Juin
|
23 277
|
80 564 978
|
230
|
0
|
80
|
564
|
978
|
|
0
|
0
|
|
80 564 978
|
Juillet
|
26 480
|
116 512 000
|
255
|
561 000
|
117
|
073
|
000
|
|
2
|
20 000
|
|
117 093 000
|
Août
|
22 610
|
99 484 000
|
201
|
442 200
|
99
|
926
|
200
|
|
0
|
0
|
|
99 926 200
|
Septembre
|
24 765
|
108 990 765
|
194
|
426 800
|
109
|
417
|
565
|
|
0
|
0
|
|
109 417 565
|
Octobre
|
24 912
|
109 612 800
|
197
|
433 400
|
110
|
046
|
200
|
|
10
|
100 000
|
|
110 146 200
|
Novembre
|
22 824
|
100 425 600
|
68
|
149 600
|
100
|
575
|
200
|
6
|
318
|
63 180 000
|
|
163 755 200
|
Décembre
|
51 846
|
228 122 400
|
251
|
552 200
|
228
|
674
|
600
|
4
|
112
|
41 120 000
|
|
269 794 600
|
Total
|
282 708
|
948 341 778
|
2 125
|
2 817 060
|
951
|
158
|
838
|
12
|
976
|
129 760000
|
1
|
080 918838
|
Source : PNG
171
Table des matières
DEDICACE Erreur ! Signet non
défini.
REMERCIEMENTS Erreur ! Signet non
défini.
RESUME i
ABSTRACT ii
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES PHOTOS ix
SIGLES ET ABREVIATIONS x
INTRODUCTION GENERALE 1
INTRODUCTION 2
1. PROBLEMATIQUE 3
2. QUESTIONS DE RECHERCHE 5
2.1. Question principale 5
2.2. Questions spécifiques 5
3. CONTEXTE SCIENTIFIQUE 5
4. OBJECTIFS DE RECHERCHE 8
4.1- Objectif principal 8
4.2- Objectifs spécifiques 8
5. HYPOTHESES DE RECHERCHE 8
5.1- Hypothèse principale 8
5.2- Hypothèses spécifiques 8
6. CADRE GEOGRAPHIQUE 9
7. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE 11
7.1- Cadre conceptuel 11
7.2. Cadre méthodologique 12
7.2.1. Phase exploratoire /observation 12
- Recherches bibliographiques 12
- Préparatif de l'enquête 13
- Observation 14
7.2.2. Phase d'enquête 15
- Plan de sondage 15
- Base de sondage 16
- Taille de l'échantillon 17
172
- Méthode d'échantillonnage 18
7.2.3. Traitement, analyse et interprétation des
données 19
7.2.3.1. Les outils de recherche 20
8. INTERET DU SUJET 20 CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA VILLE
DE N'DJAMENA : CADRE
D'ETUDE 22
1.1. Situation géographique de la ville de N'djamena
22
1.2. N'djamena : un milieu sahélo-soudanien 24
1.2.1. Climat 24
1.2.2. Précipitations 24
1.2.3. Températures 25
1.3. L'étude démographique et spatiale de la
ville de N'djamena 25
1.3.1. Une ville à forte croissance
démographique 26
1.3.2. Une ville à forte extension spatiale 28
1.4. L'organisation administrative de la ville 30
1.5. La mobilité résidentielle 31
1.6. Politique énergétique au Tchad 34
1.7. La situation socio-économique de la ville de
N'djamena 35
1.7.1. Les revenus 35
1.7.2. Les activités économiques 36
1.7.3. Les professions 37
1.8. Le Troisième arrondissement 38
CHAPITRE 2. DE LA SOCIETE TCHADIENNE D'EAU 40
2.1. Historique et organisation 40
2.1.1. Historique de la STEE 40
2.1.2. Organisation de la STEE 42
2.1.2.1. Organigramme de la STEE 42
2.2. Production et distribution de l'électricité
45
2.2.1. Production 45
2.2.2. Distribution de l'électricité 48
2.3. L'alimentation en gasoil 48
2.4. Les handicaps de la STEE 49
2.4.1. Les problèmes de production et de distributions
de l'électricité 49
2.4.2. Le problème des arriérés 49
2.4.3. Les techniques de localisation et de maintenance 50
CHAPITRE 3. LES MODES D'APPROVISIONNEMENT DES 52
173
3.1. Le secteur de l'énergie au Tchad 52
3.1.1. L'accès à l'électricité
53
3.1.2- L'importance de l'électricité 53
3.2. L'approvisionnement par réseau électrique
54
3.2.1. Le réseau électrique de la STEE dans le
troisième arrondissement 54
3.2.2. Les abonnés de la STEE 55
3.2.2.1. Le processus d'accès aux abonnements 57
3.2.2.2. La facturation de l'énergie électrique
59
3.2.3. Les problèmes de délestages et de
pirateries de l'énergie électrique 60
3.2.4. Les équipements de production, de transport et
de distribution de
l'énergie électrique dans la ville de N'djamena
61
3.2.4.1. Les groupes de production 61
3.2.4.2. Les lignes Moyenne Tension (MT) 62
3.2.4.3. Les lignes basses tension (BT) 63
3.2.4.4. Les postes de transformateur 64
3.2.4.5. Les poteaux électriques 66
3.2.4.6. Les compteurs d'énergie 66
3.2.4.7. Les IACM (Interrupteurs Aériens à
Commandes Mécanique) 67
3.2.4.8. Les éclateurs 67
3.2.4.9. La Malt (la Mise à la terre) 68
3.2.4.10. Les parafoudres 68
3.2.4.11. Les disjoncteurs hauts de poteaux 68
3.3. Les auto-producteurs de l'énergie
électrique 69
3.3.1. L'utilisation des groupes électrogènes
69
3.3.2. L'utilisation de l'énergie solaire 71
3.3.2.1. Le processus d'approvisionnement en énergie
solaire 71
3.3.2.2. La conversion photovoltaïque 72
3.3.2.3. Les autres sources d'énergie utilisées
en besoin d'éclairage 73
3.3.2.3.1. Les lampes tempêtes et les lampes à
pile 73
CHAPITRE 4. CONFIGURATION SPATIALE DES MODES 75
4.1. Qu'est ce que l'analyse spatiale ? 75
4.2. Le rôle du SIG dans la gestion des
équipements de distribution de 76
4.2.1. Comment monter un SIG des équipements de
distribution de l'énergie
électrique ? 77
4.2.2. L'avantage du géo référencement
des équipements de distribution de
l'énergie électrique 78
174
4.3. Configuration spatiale des modes d'approvisionnement en
énergie 79
4.3.1. Levés GPS des points de livraison de
l'énergie électrique du quartier
Kabalaye 80
4.3.2. Répartition des modes d'approvisionnement en
énergie électrique du
quartier Kabalaye 81
4.4. Répartition spatiale des postes transformateurs et
le réseau MT dans le 85
4.4.1. Levés GPS des postes transformateurs 85
4.4.2. Répartition des modes d'approvisionnement en
énergie électrique : 91
4.4.3. Facteurs influant la répartition spatiale des
équipements de l'énergie
électrique 92
4.4.3.1. Facteur lié à la densité humaine
92
4.4.3.2. Facteur lié à l'aménagement
urbain 93
4.5. Analyse des problèmes liés à
l'approvisionnement en énergie électrique 95
4.5.1. Situation socio-économique de la population face
au coût élevé
d'abonnement au réseau et à l'utilisation
d'électricité 96
4.6. Impact du réseau électrique de la STEE sur
la vie de la population 97
4.6.1. Dans les ménages 97
4.6.2. Au sein des entreprises 98
CHAPITRE 5. L'APPROSIONNEMENT DES MENAGES EN ENERGIE 100
5.1. Le processus d'approvisionnement en bois-énergie
100
5.1.1. Le bassin d'approvisionnement de N'djamena en bois de
chauffe 102
5.1.2. Le transport de bois de chauffe 103
5.1.3. Le processus d'approvisionnement en charbon de bois
106
5.2. Approvisionnement en Gaz butane 107
5.2.1. Substitution des combustibles ligneux par le gaz butane
108
5.2.1.1. Comparaison de consommations des combustibles 109
5.2.1.2. Subvention de gaz butane par le PNG 111
5.2.2. Processus d'approvisionnement en gaz butane 113
5.2.2.1. Circuit de distribution de gaz butane 114
5.3- Le pétrole lampant 117
5.3.1. Le système d'approvisionnement et de
distribution des produits
pétroliers 118
5.4. La répartition spatiale des lieux
d'approvisionnement en énergie 118
5.5. Les équipements d'approvisionnement des
énergies domestiques 121
5.5.1. Le réchaud à pétrole 121
5.5.2. Les fourneaux ou « Ganoun silik » 122
5.5.4. Les différents types des foyers 123
175
5.5.4.1. Les foyers améliorés 123
5.5.4.2. Les foyers traditionnels Fermé ou à
trois pierres 125
5.6. Autres sources d'énergie domestique 126
5.7. La situation énergétique dans les
ménages après la mesure 126
5.7.1. L'évolution des prix des combustibles 127
5.7.2. La gestion des combustibles domestiques face à
la montée du coût
d'approvisionnement 130
5.7.3. Les avantages et inconvénients des divers
combustibles 132
5.7.4. Les suggestions 132
CONCLUSION GENERALE 135
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 137
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 138
WEBOGRAPHIE 148
ANNEXES 149
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