Efficience des systèmes de santé: cas des pays à revenu intermédiaire de la région MENA( Télécharger le fichier original )par Rajae TOUZANI CERDI, Université d'Auvergne - Master 2 économie de la santé et développement international 2013 |
3.4. L'analyse des résultats de l'efficienceLes scores d'efficience sont estimés par le logiciel STATA 11.0.24(*) Nous allons utiliser cinq combinaisons d'inputs et d'outputs. Tableau 5: Spécification des différents modèles
Source : Auteur A/ Les résultats orientation outputSuite au tableau ci-dessous, le niveau d'efficience de notre échantillon varie entre 96.7% (le modèle mono input mono output) et 99.9% (modèle qui regroupe tous les inputs et outputs choisis). Nous remarquons aussi qu'au fur à mesure que l'on ajoute des variables dans la fonction de production, le nombre de pays se situant sur la frontière augmente. Le nombre est passé d'un pays efficient dans le modèle DEA 1 à 6 pays efficients dans le modèle DEA 5. Concernant le modèle DEA 2, les pays se situant sur la frontière sont trois : Egypte, Liban et Syrie. Ce nombre, n'a pas changé au niveau du modèle DEA 3 (multi inputs/mono output). Les pays efficients dans ce modèle sont : Maroc, Syrie et la Tunisie. La Syrie est déclarée pays efficient avec un système de santé constituant la frontière par rapport à laquelle les autres se mesurent, au niveau de nos cinq modèles. L'introduction de la variable éducation et de l'output survie des personnes ayant les maladies cardiaques (modèle 4) ainsi que celle représentant le nombre de médecin (modèle 3) ont permis d'augmenter le nombre de pays efficients. Les pays les plus inefficients sont l'Algérie et la Jordanie. Ces pays pourraient augmenter leurs résultats sanitaires d'un peu prés de 4% (Modèle DEA 1) avec le même niveau de dépenses de santé publiques. Tableau 6: Résultats des estimations des différents modèles; DEA orientation output
Source : Auteur B/ Les résultats orientation inputLes scores d'efficience vont de 0.63 à 0.96, ce qui nous permet de dire que les pays à revenu intermédiaire de la région MENA pourraient en moyenne obtenir les mêmes résultats sanitaires en réduisant leurs dépenses publiques de 4% à 37%. Les scores d'efficience à orientation input sont bien faibles par rapport à ceux à orientation output. Exemple de la Jordanie au niveau du modèle DEA 1, 2 et 3. Cette réflexion nous permet de conclure que la relation entre les dépenses publiques de santé et les résultats sanitaires n'est pas linéaire au niveau de notre échantillon. Nous remarquons aussi que l'efficience moyenne a augmenté quand nous introduisons un input de plus (le nombre de médecins ou l'éducation) dans la fonction de production. Or, l'efficience moyenne reste la même pour le modèle 1 et 2. Ce qui nous permet de dire, que les pays étudiés peuvent obtenir les mêmes résultats sanitaires ; mesuraient par l'espérance de vie en bonne santé ou par le taux de survie néonatale; en diminuant leurs dépenses de santé publiques de 36.98%. Pareil que les résultats obtenus au niveau de l'orientation output, nous obtenons la Syrie comme pays efficient dans les différents modèles DEA à orientation input. Alors que l'Algérie et la Jordanie restent les pays les plus inefficients au niveau de nos modèles. Ces deux pays se caractérisent par des dépenses de santé publiques supérieures à la moyenne de l'échantillon. Prenons le cas de la Jordanie, ce pays à le taux de dépenses publiques le plus élevé de l'échantillon mais avec des résultats sanitaires médiocres. Les mêmes résultats pourraient être atteints avec des dépenses bien inférieures (cf. tableau 7). L'Algérie et la Jordanie pourraient donc faire d'importantes économies depuis leurs systèmes de santé ce qui leurs permettraient d'investir plus dans des interventions sanitaires ou autres qui auront plus d'impact sur leurs résultats sanitaires. Tableau 7: Résultats des estimations des différents modèles; DEA orientation input
Source : Auteur * 24 Nous avons aussi vérifié nos scores obtenus par STATA sur le logiciel DEAFrontier. |
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