Analyse sociopolitique de la crise de l'enseignement supérieur au Burkina Faso: Cas de l'université de Ouagadougou( Télécharger le fichier original )par SIDI BARRY Université de Ouagadougou (UO) - DEA Droit Public: Option: Science Politique 2011 |
B. La promotion de la carrièreEn matière de qualification, l'enseignant-chercheur Burkinabé occupe une place de choix dans la sous-région et même dans le continent. En effet, selon l'étude du Pôle UNESCO de Dakar sur l'enseignement supérieur africain (2008), « l'enseignant-chercheur burkinabè se situe parmi les mieux qualifiés du continent. La proportion des enseignants de rang magistral (le plus élevé) serait en effet de 25%, proportion la seconde meilleure après celle de la République Centre-Africaine (33%) pour une moyenne africaine d'environ 18% et un plancher de 8% pour la Tunisie »65(*). Aussi, les enseignants-chercheurs constituent une catégorie particulière dont la promotion à un grade supérieur est liée aux résultats des prestations pédagogiques et scientifiques. Or, une telle promotion s'avère difficile à réaliser dans des conditions de travail particulièrement difficiles auxquelles ils sont confrontés. En effet, depuis plusieurs décennies, les enseignants se retrouvent dans un environnement de travail qui bloque ou ralentit le déroulement normal de leur carrière. Ils consacrent plus de temps à l'enseignement (heures réglementaires et supplémentaires) alors qu'en principe ils devraient disposer aussi de plus de temps pour la recherche, élément indispensable à la promotion de leur carrière. Donc, ce blocage de la carrière et la lenteur dans la promotion occupe une place de choix dans les plates-formes des différents syndicats d'enseignants du supérieur. Par ailleurs, après les longues grèves déclenchées par le SYNADEC depuis 2008, le conseil des ministres du 26 janvier 2011 au titre du Ministère des enseignements secondaire et supérieur a examiné et adopté trois (03) décrets en application de la loi 025-2010/AN du 18 mai 2010. Le premier décret porte organisation des emplois des enseignants-chercheurs, des enseignants hospitalo-universitaires, chercheurs, et réglementation des fonctions d'assistant, d'enseignant à temps plein, d'attaché de recherche et d'ingénieur de recherche. Il précise les attributions, les modes, les conditions d'accès et les classifications catégorielles. Ensuite, le second décret fixe à soixante cinq (65) ans la limite d'âge d'admission à la retraite des enseignants-chercheurs, des enseignants hospitalo-universitaires et des chercheurs. Enfin, le troisième décret détermine les conditions de réquisition des enseignants-chercheurs, des enseignants-hospitalo-universitaires et des chercheurs, qui sont exclusivement justifiées par les nécessités de service. * 65 Fernand SANOU, Maryvonne CHARMILLOT: L'éducation supérieure dans les politiques éducatives en Afrique subsaharienne : Le cas du Burkina Faso, PNUD, Ouagadougou ; FAPSE, Genève, 2009, P16. |
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