2-5- Durée de l'étude
Le travail de terrain s'est déroulé en plusieurs
phases. Le tableau ci-dessous rend compte de façon
détaillée de la répartition du travail dans le temps.
Activités
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Périodes d'exécution
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Réalisation des outils de recherche
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Mars 2012
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Revue documentaire
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19 mars - 30 mars
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Collectes des données
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15 avril - 29 avril 2013
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Analyses et rédaction du mini- mémoire
Relecture et correction du mini-mémoire
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03 mai - 11 mai 2013
13 mai 2013 - 20 mai 2013
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Dépôt du mini-mémoire
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24 Mai 2013
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2-6- Difficultés rencontrées
La réalisation de ce travail a rencontré
certains obstacles. A cet effet, nous avions eu certaines difficultés
à obtenir des informations auprès des groupes cibles. Les
enquêtés étaient réticents compte tenu de la
sensibilité et de l'actualité du sujet ; et du risque qu'ils
encouraient. Ils avaient peur d'être dénoncés ou
arrêtés car ils nous prenaient pour des agents de renseignements
ou de la police. Ils avaient également la crainte d'être
jugés par leur voisinage. Malgré tous ces obstacles
rencontrés, nous avions pu obtenir les résultats
escomptés.
III- Présentation et Analyses des
Données
La présentation et l'analyse des données
s'articulent autour de deux points essentiels. Il s'agit de la place de
l'argent dans les représentations sociales des
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Réalisé par Mohamadou R. Boni TCHABOUE
Facteurs socio-économiques de la cybercriminalité
dans le 1er arrondissement de la commune de Cotonou
jeunes du 1er arrondissement de la commune de
Cotonou, et du taux d'accroissement des cybercafés qui
caractérisent la cybercriminalité dans le 1er arrondissement de
la commune de Cotonou.
3-1- La place de l'argent dans les
représentations sociales chez les jeunes
du 1er arrondissement de la commune Cotonou
Ce qui retient notre attention après avoir scruté
et analysé les données recueillies est que la
quasi-totalité (95,3%) de nos enquêtés est au parfum du
phénomène.
Pour ces jeunes (75%), la réussite sociale passe
nécessairement par l'indépendance financière, et ils
préfèrent emprunter des chemins illégaux pour atteindre
cette indépendance. C'est une obsession au point où ils sont
prêts à s'adonner à tout, surtout à la recherche du
gain facile, pourvu qu'ils réussissent à bien s'habiller, changer
les belles motos et voitures, changer de filles et fréquenter des
endroits classes. La plupart de ces jeunes sont victimes du suivisme, «
de nos jours, tous les jeunes veulent s'adonner à la
cybercriminalité pour vite gagner de l'argent et s'acheter de motos
comme leurs prochains, qui ne sont d'autres que des cybercriminels »
c'est ce que pense A. Harif, un jeune homme de 17 ans que nous avons
rencontré dans un cybercafé. « A mon avis, c'est
l'imitation, la pauvreté, l'influence des jeunes filles de la
société, la mal compréhension de la vie, qui sont autant
de raisons qui poussent les jeunes à la recherche du gain facile »
nous a confié T. Alassane un autre jeune homme de 16 ans.
Le 1er arrondissement de la commune de Cotonou,
apparait comme une localité cosmopolite et économique, ici
l'argent occupe une place de choix chez les jeunes, ces derniers sont dans la
dynamique `'du tout, toute suite» et sont animés par des ambitions
précoces et démesurées. Pour atteindre leurs objectifs les
jeunes cybercriminels sont prêts à tout. Toujours à la
recherche du gain facile, ils forcent la main à leurs victimes en ayant
recours à des forces occultes pour flatter la cible. Fabrice 23 ans,
jeune habitant de Dandji, nous a confié qu'avant qu'il n'aille
s'assoir devant un ordinateur au cyber il doit s'embaumer d'un parfum
préparé, qui selon lui, attire beaucoup de clients après
des annonces de ventes en ligne.
Pratiques mystiques pour envouter le client blanc «
J'ai été voir un tradipraticien à Lokossa, celui-ci est
prêt à m'aider, à condition que les 10% lui
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Réalisé par Mohamadou R. Boni TCHABOUE
Facteurs socio-économiques de la cybercriminalité
dans le 1er arrondissement de la commune de Cotonou
reviennent au cas où l'opération
réussirait. Et pour commencer le travail, il m'a réclamé
73.000 F CFA pour l'achat de quelques ingrédients
nécessaires» révèle Léonce. En effet,
nombreux sont ces internautes qui s'appuient sur des forces occultes pour
convaincre leurs amis sur le net. Shakour Mohamed, un marabout connu de la
place, offre ces services, moyennant gage à ces jeunes gens en
quête du gain facile. Selon les témoignages du marabout, ils
viennent en masse le consulter pour envoûter leurs clients, et la plupart
d'entre eux trouvent toujours satisfaction. Suite à une retraite
spirituelle ponctuée de paroles incantatoires et autres, des talismans
sont remis à ces jeunes gens après qu'ils aient donné leur
pseudo et le nom des clients Blancs au marabout. Après ces
formalités occultes remplies, le plus souvent, les clients blancs
réagissent promptement en transférant la somme exigée par
le jeune Gay man béninois.
Après avoir reçu ces fonds, ces jeunes
cybercriminels mènent une vie qui est au dessus de leur statut social.
Et comme le bien mal acquis ne profite jamais, ils dilapident ces sous dans la
frime, en claquant des centaines de milles dans les maquis, les boîtes de
nuit, bars climatisés et autres endroits de distraction. C'est dans ce
tumulte que leurs alentours se font quelques francs et le plus souvent
bénéficient des offres de pot de la part de ces cybercriminels.
La plupart d'entre eux sont souvent victimes d'accidents de circulation et bon
nombre sont fauché par la mort de façon brusque et d'autres
finissent dans des situations plus difficiles que leur statut social
initial.
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