L'étude part de quelques constats :
Premier constat : la crise de l'Etat-Nation date
de plus ou moins 1960.
Sa cause majeure : la crise de la colonisation et de la
décolonisation. La colonisation s'impose à l'Afrique comme si
elle n'était pas préparée. (Pour cela, il faut savoir que
la colonisation est un accident historique. C'est un incident de parcours, il
faut bien résoudre).
Pour cela, chaque pays cherche sa propre voie de sortie de la
crise :
· Voie économique,
· sociale,
· politique et
· idéologique.
Première option : le
régionalisme comme possibilité de légitimation de son
indépendance et de sa souveraineté. Ceci se fait par la mise sur
pieds des regroupements régionaux.
Deuxième option : le souci de
survie contre les autres Etats. Ceci conduit aux diverses crises ethniques,
tribales d'affirmation entre majorités et minorités, vues sous
divers angles : politique, économique, tribal, religieuse.
C'est avec cette option que l'Afrique entre dans la
période de la guerre froide.
Troisième option : l'intervention des
pères fondateurs.
Les pères fondateurs se posent la question du
modèle à suivre pour tout le continent. Après
débats de camps, ils optent pour le souci de créer une Afrique
des Etats souverains, indépendants et stables.
Comme si cela ne suffisait pas, cette option engendre des
conflits territoriaux, conflit de rente et conflits ethniques. Ces conflits
sont d'ordre interne et externe. Il faut souligner que les débats des
pères fondateurs étaient orientés et divisés :
entre les partisans d'une Afrique des peuples (fédéralistes) et
celle des Etats (unitaristes). Ce débat n'a pas porté sur la
nature de l'Etat mais plutôt sur son organisation, plus encore sur la
forme de l'Etat à lui donner.
Ce débat remporté par les souverainistes
incarnés par Léopold Sédar Senghor sur les
fédéralistes représenté par Kwame N'krumah, fut
clos au moins pour ce temps là. Il a caché le vrai débat,
sur la nature de l'Etat-Nation africain post colonial, qui dure encore
jusqu'à ce jour.
En 1963, la création de l'organisation de
l'Unité Africaine a consacré la fin du débat et le choix
de s'aligner sur le modèle européen d'Etat : l'ordre de
Berlin, c'est-à-dire l'affirmation de l'égalité souveraine
des Etats, la non ingérence, l'intangibilité des
frontières héritées de la colonisation et le respect de
l'intégrité territoriale.
A analyser le bilan de cette organisation, il y a lieu de
savoir qu'il est totalement négatif. La coopération
interafricaine au plus bas niveau, au lieu d'instaurer la cohabitation inter
étatique, l'OUA a résolu les conflits interétatiques.
Ainsi, l'Afrique est aujourd'hui un continent en crise
généralisée. Quand on en évoque en Europe, elle
signifie : guerre, pauvreté, maladie, calamité même
naturelle. C'est le terrain des OI de tout genre, des ONG
européenne et des multinationales prédatrices.
Ceci revient à dire que l'Etat africain post colonial a
échoué sur toute la ligne. Il est porteur de la pauvreté
et de l'instabilité. C'est un Etat belligène. L'OUA de son
coté a échoué dans le maintien de la paix et n'a pas
réussi à assurer la stabilité politique et
économique. Elle n'a pas non plus réussi à construire un
système politique de survie acceptable.
Il y a aussi des évidences ou des
constances
C'est principalement le recours à la tribu ou encore
à la province d'origine. Ces éléments culturels sont de
plus en plus instrumentalisés. Cette réalité qui ne semble
appartenir qu'à l'Afrique est généralisée. Dans
l'histoire universelle, il y a des grands ensembles qui ont été
déconstruits par simple recourt aux valeurs identitaires. C'est
notamment les cas de l'Urss, la Yougoslavie, le Soudan et peut être la
Syrie.
Ceci nous permet de reposer la question du débat des
pères fondateurs aujourd'hui : celle-ci se rapporte à la
nature de l'Etat africain post colonial. De quelle Afrique avons-nous
besoin ? Une Afrique des peuples ou celle des Etats, quelle serait son
organisation, sa forme de l'Etat (unitaire ou fédérale), son
système politique (démocratie universelle ou une
démocratie adaptée).
Ces quelques questionnements nous poussent à comprendre
qu'aujourd'hui, l'Etat africain post colonial est dépassé. Il
faut en outre accepter le dépassement du modèle unitaire
centralisé. Cette forme a étouffé dans l'oeuf les
entités communautaires au nom de la création d'une Nation
unificatrice.
Aujourd'hui, il est important de rechercher un nouveau
paradigme qui explique la réalité africaine. Un nouveau
modèle qui prendrait en compte tous les problèmes africains dans
leurs dimensions spécifiques.
Il n'y a pas de criante à affirmer que les
débats entre les pères fondateurs ont été
motivés par des peurs du recours à l'ethnie et de souci de
créer une Nation unie. Cette peur les a poussé à
négliger une variable importante qui fait aujourd'hui l'essence de
l'Afrique : les Etats Africains post coloniaux sont des Etats
multinationaux. Ceci veut dire qu'ils sont composés des majorités
et des minorités.
Dans cette configuration de l'Etat unitaire centralisé
et de la nation unificatrice, les revendications des minorités n'ont pas
été prises en compte. On a longtemps cru que construire une
nation unificatrice par la centralisation des fonctions des pouvoirs
résoudrait les questions des minorités. L'histoire a
prouvé que c'était une erreur.
Cette réalité a fait de l'actuel Etat-Nation
africain une structure inadaptée de sa propre réalité
sociale. Cette inadaptation fait naitre des structures sociales ayant des
légitimités de substitution. Celles-ci organisent, analysent le
vide laissé par l'Etat-Nation.
En Afrique Centrale, nous avons le Mouvement
politico-religieux Bundu Dia Kongo. Ce mouvement analyse sur le plan de fond
l'Etat-Nation en Afrique Centrale en partant de la RDC.
Le BDK est un mouvement assez complexe. C'est ce qui le
différencie des autres mouvements messianiques Kongo, comme VUVAMU,
Kimbanguisme ou l'Eglise spirituelle des Noirs en Afrique. Le BDK est
créé en 1969 par Ne Muanda Nsemi (longi'akongo, affectueusement
appelé Nkaka). Il n'accepte pas de croyances religieuses d'importation,
notamment occidentales. Pour justifier cela, il part de la sagesse kongo qui
dit : Nsi ye makanda ma bantu ye kinzambi kiawu (chaque pays et peuple a
son dieu).
Son objectif principal est le rétablissement de la
culture kongo africaine, le processus de kongolisation de l'Afrique centrale
que la conférence internationale de Berlin et la colonisation ont
détruit. Ceci il l'appelle la révolution culturelle africaine qui
partirait du Kongo pour gagner toute l'Afrique.
Il pose dans sa conception la question de l'Etat africain post
colonial en termes de sa nature. Il propose un nouveau modèle de l'Etat
pour la RDC, et toute l'Afrique Centrale et toute l'Afrique en partant de
l'expérience malheureuse de l'échec de l'Etat unitaire
centralisé et dictatorial en Afrique Centrale.
Sa conception de l'Etat est une proposition valable contre la
tendance à la balkanisation. Il propose le dépassement de l'Etat
unitaire centralisé et la nation unificatrice de triste mémoire
et l'adoption du fédéralisme non territorial mais plutôt
multinational.
Pour y arriver, il se propose de fédérer les
bena kongo que la colonisation a éparpillés au travers de
l'Afrique centrale. Pour cela, il voudrait bien reconstruire l'ancien royaume
kongo.
Le souci de ce modèle d'Etat est de faire en sorte que
le pouvoir au sein des sociétés soit l'expression le plus souvent
possible des citoyens. Le dépassement de l'Etat dont il est question ne
signifie pas qu'il faut supprimer le modèle étatique. Il faut
au contraire l'étudier pour extirper en son sein le caractère
déstructurant dans lequel l'occidentalisation des
phénomènes sociaux africains l'ont emballé. Cet exercice
consiste à l'adapter à son caractère proprement africain
si non il continuera à rester antinomique aux réalités des
sociétés africaines.
Trois questions ont organisé cette étude :
· les facteurs déterminant et expliquant la crise
de l'ordre de Berlin ;
· quelles sont les solutions préconisées
par le BDK ;
· comment les rendre faisables face à une
réalité faite d'un système statocentré pour qu'elle
ne reste pas des simples hypothèses d'école.
Les réponses à ces questions
Q1.
Principalement la pauvreté absolue
· l'incapacité de l'Etat à se rapprocher du
peuple
· sa dépendance absolue à l'Europe
· son incapacité à s'autonomiser
· son incapacité à créer une
unité nationale gage de l'adhésion de toutes les ethnies et des
tribus
· son incapacité de résorber les conflits
inter étatiques et les crises infra étatiques
· incapacité africaine de parler d'une seule
voix
· la résurgence du recours à l'ethnie et
à la tribu : conséquence : les crises identitaires,
organisation des mouvements syncrétiques et fondamentalistes
Q2.
Sur le plan interne
· changer la forme de l'Etat (passer de l'unitarisme
centralisé et de la nation unificatrice au fédéralisme
multinational, créer sur base des aires culturelles ;
· dépasser la démocratie universelle qui
est inadaptée aux sociétés africaines multinationales.
L'adapter aux valeurs propres : la démocratie rotative basée
sur les éléments divisant : l'ethnie, la race, la religion
ou la province
Sur le plan international
· revenir à la période ante Berlin et
reconstituer les anciens Royaumes et empires. En Afrique Centrale, il s'agit du
Royaume Kongo.
POURQUOI
Parce que Berlin a balkanisé l'Afrique en sectionnant
les peuples appartenant à une même zone culturelle. Cette
conférence a créé des frontières sans tenir compte
des réalités sociologiques africaines.
Sur le plan de politique
étrangère
Créer une politique étrangère de
responsabilité et d'anticipation. Laisser l'autonomie aux entités
fédérées avec la paradiplomatie.
Q3/
I.CONSEQUENCE
1. Remise en cause de l'ordre de Berlin et de son
modèle d'Etat, les bases fondatrices des Etats africains :
frontières héritées de la colonisation ; le mode de
fonctionnement du système ; le pacte stratégique
Europe-Afrique
Il faut savoir que l'ordre de Berlin est fondateur de
l'Etat-Nation africain post colonial.
2. La déconstruction de la forme de l'Etat-Nation
africain issu de l'ordre de Berlin : dépasser l'Afrique des Etats
pour aller vers une Afrique de peuples.
3. La création d'une Afrique fédérale
(Ntimansi) ou une confédération (union de Ntimansi) fonctionnant
soit sur le modèle fédéral américain soit sur
celui de la Suisse.
La devise serait : unité et
autonomie dans la diversité.
II. FAISABILITE
Une faisabilité difficile sinon impossible parce que
les Etats tiennent encore aujourd'hui à leur souveraineté et le
modèle issu de Berlin reste fondateur et porteur du sens.
Pour cela, il faut une nouvelle perspective : partir du
Congo pour un fédéralisme multinational sur base des aires
culturelles, revoir l'organisation administrative en la modelant sur
l'appartenance à une même zone culturelle. Poser ce modèle
sur le fédéralisme américain ou suisse.
L'application de la démocratie rotative sur base des
provinces.
La méthodologie de notre recherche est
spécifique. Il ne faut oublier que c'est une thèse
défendue en Relations Internationales, une discipline anormale.
Notre méthode est dialectique. Nous croyons que cette
méthode est exclusive. Dans le souci de son opérationnalisation,
le schéma dialectique suivant a été
présentée :
· Thèse : ordre de Berlin
· Antithèse : la conception de l'Etat du
mouvement politico religieux Bundu Dia Kongo
· Synthèse : la faisabilité et les
conséquences de cette conception sur le terrain.
Cette opérationnalisation est perceptible dans la
l'ossature de toute la thèse.
En ce qui concerne les techniques, nous avons recouru aux
techniques ci-après :
· L'interview
personnalisée : il a s'agit des leaders du BDK, des ses
membres et certains intellectuels kongo non membre.
· L'enquête : nous avons
réussi à avoir un échantillon de 317 membres. Cet
échantillon est reparti en ville : Boma (80), Matadi (60), Muanda
(57), Kinshasa (50), Mbanza-Ngungu (40), Luozi (30)
· Récit de vie :
principalement celle de Ne Muanda Nsemi, ceci nous a permis de
comprendre certains de ses arguments. C'est que Ne Muanda Nsemi est de Luozi.
Tous les gens de Luozi, nous a-t-on répété, ont un esprit
lacustre, c'est-à-dire enfermés sur eux.
· La technique documentaire
· La technique d'observation participante :
ceci nous a permis de comprendre le culte, les cantiques et de la
liturgie. Comment les zikwa étaient organisés
De la délimitation
Sur le plan de temporel :
Borne ad quem 1969 :
l'année de la création du mouvement politico religieux Bundu Dia
Kongo, même si le début de son fonctionnement ne date que de 1986,
le 04 janvier 1986.
Borne ad quo 2012 : organisation des
élections présidentielles. Pour le second mandat du
président Kabila, passant par les événements post
électoraux de 2006 au Bas-Congo.
Sur le plan de l'espace
Principalement l'Afrique Centrale, plus spécifiquement
la RDC. Dans une moindre mesure l'Afrique entière. Ce mouvement voudrait
qu'il y ait un dépassement de l'unitarisme centralisé et de la
Nation unificatrice dans cet espace. Il s'attend à l'avènement du
fédéralisme multinational en RDC et en Afrique Centrale puis en
Afrique tout entière. Mavimpi ka katiopa munu tuka muntimansi.
Intérêt de la thèse
D'une manière générale, faire savoir que
les Etats africains sont des Etats multinationaux.
Le souci est de démontrer que les Relations
Internationales (discipline anormale) ou en science politique moderne, tous les
paradigmes et tout essai de généralisation ne s'adapte toujours
pas aux cas infiniment complexe comme ceux des sociétés
africaines.
Expliquer les choix qui s'offrent à l'Afrique Centrale
d'opérer pour l'établissement d'une gouvernance multinationale et
de la diversité adaptée aux sociétés africaines.
Prouver que les paradigmes classiques de l'Etat nationalisant,
c'est-à-dire Etat fourre tout sont aujourd'hui dépassés.
Que la recherche de la stabilité, en Afrique, par la création de
la Nation unificatrice est une hypothèse de triste mémoire.
Cette thèse présente des solutions originales
à la crise de l'Etat africain issu de l'ordre de Berlin.
Elle propose en outre un nouveau modèle d'Etat qui
prend en compte les réalités sociales de chaque peuple de
l'Afrique Centrale. Ce modèle a été initié par Ne
Muanda Nsemi et le BDK.
Le plus intéressant est le fait qu'elle présente
un nouveau modèle de démocratie qui a l'avantage de créer
une véritable solidarité nationale gage de la création
d'une véritable Nation.
Ce modèle, la démocratie rotative refuse
l'intégration communautaire. Il veut à sa place une juxtaposition
communautaire, c'est cela le vouloir vivre ensemble, l'unité dans la
diversité. C'est un modèle de responsabilisation collective.
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET DEBLAYAGE
CONCEPTUEL
CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE
Deux principales théories orientent notre recherche et
expliquent l'objet de cette étude. Il s'agit de :
· La théorie de la justice sociale de John
Rawls
· La théorie de l'Etat multinational
1. La théorie de la Justice Sociale de John Rawls
Chez John Rawls, la justice est un élément de
consensus politique de base qui assure la liberté et
l'égalité de tous sans tenir compte des considérations
culturelles et les convictions religieuses. Chez lui, la justice est la
première vertu des institutions sociales.
La justice permet d'évaluer toutes les valeurs. La
justice est un étalon de mesure permettant de concilier les valeurs
conflictuelles. Chez lui, il y a une conception publique de la justice. Cette
bonne conception publique est celle suivant laquelle les hommes, même
s'ils sont en conflits, partagent du moins les principes à partir des
quels leurs revendications peuvent être arbitrées.
Dans cet entendement, la justice doit être à la
base de toute démarche du politique, comme précédant tout
acte et tout acte la supposant.
Postulat de départ :
· La justice est une vertu cardinale : c'est ce dont
l'homme a besoin en premier ressort dans une société. Elle
devient une institution sociale
· Les hommes, sans tenir compte de race, sont des sujets
moraux. Il y a une primauté de la justice sur le droit (une justice
batie sur les valeurs centrales de l'homme).
Ceci veut dire que les hommes sont capables de produire des
institutions qui tiennent compte de leurs spécificités. Cette
société est perçue comme un système de
coopération en vue de l'avantage mutuel entre les personnes libres et
égales.
Pour lui, un ordre social juste est un ordre excluant deux
sacrifices :
· Le sacrifice des défavorisés au nom de
l'efficacité économique, c'est le refus du libéralisme
sauvage.
· Le sacrifice des plus favorisés au nom de la
justice sociale, c'est le refus du socialisme autoritaire.
Les principes de base dans la théorie de
justice sociale de John Rawls :
· Le principe d'égalité de
liberté
· Le principe de différence
2. Le principe de l'égalité de
liberté
Tout homme mérite par son essence un droit à un
système adéquat de liberté. Ce système doit
être égal pour tous. Il doit être obligatoirement semblable
à celui de tout le monde. Ainsi, chaque personne doit avoir un droit
égal au système le plus étendu de libertés de base
égale pour tous qui soit compatible avec le même système
pour les autres.
Ainsi, il y a des libertés de base :
§ Les libertés politiques : droit de vote,
droit d'occuper un poste politique
§ Liberté d'expression
§ Liberté des réunions
§ Liberté de pensée
§ Liberté de conscience
Ces libertés ne peuvent être violées pour
être compensées par des avantages économiques et sociaux
plus grands. On ne peut pas prétendre lutter contre les
inégalités de fait en portant atteinte aux libertés
fondamentales.
1. Le principe de différence
C'est un principe secondaire. Il a pour objectif de corriger
les prescrits du principe d'égalitarisme.
Les inégalités sociales doivent répondre
à deux conditions :
· Etre attachées à des fonctions et
à des positions ouvertes à tous, dans des conditions de juste et
d'égalité des chances,
· elles doivent apporter un plus grand
bénéfice aux membres les plus désavantagés de la
société.
Selon ce principe, on peut accepter une distribution
inégale dans la mesure où ceux qui possèdent plus
contribuent à l'enrichissement de ceux qui possèdent peu ou
rien.
Justification méthodologique
La position originelle et le voile d'ignorance
1. la position originelle
État dans lequel chaque participant décide des
principes de justice derrière le voile d'ignorance.
2. Le voile d'ignorance
Il est destiné à caché les faits sur
eux-mêmes. Situations sociales, talent qui pourraient obscurcir les
capacités d'arriver à un consensus.
Critique de cette théorie
Plusieurs critiques ont été formulées.
C'est notamment celle de BERTRAND GUILLARME, qui a pensé que la
théorie Rawlsienne est une simple continuité de la tradition
moderniste. Celle-ci aperçoit la notion de justice comme étant en
relation avec la distribution des droits individuelle.
Ainsi, il a définie la justice comme une assignation
impartiale des droits, une conception de la justice n'étant qu'une
spécification particulière de la nature de ces termes
impartiaux.
La deuxième critique explique ce pourquoi cette
théorie a été faite. Pour certains auteurs, la pertinence
de cette scientificité sied au fait de poser une base morale
exceptionnelle qui ne peut convenir qu'aux seules sociétés
démocratiques. Ainsi, Rawls cherche à résoudre une aporie
de la conscience démocratique ordinaire qui conçoit les exigences
de liberté et d'égalité comme antagonistes. Son but est de
présenter une conception de la justice qui généralise et
porte à un haut niveau d'abstraction la théorie du contrat social
de John Locke, de Rousseau ou encore de Kant.
L'adaptation de la théorie de justice sociale de
John Rawls à la situation de la Province du Bas-Congo
La théorie de John Rawls peut être
appliquée dans des nombreuses situations. Notamment dans le cas de BDK
en province du Bas-Congo. Le recours à la l'histoire politique de la RDC
nous en donne des indicateurs.
Le discours sociale et politique de BDK porte surtout sur les
injustices des différents gouvernements de Kinshasa sur les originaires
de la Province du Bas-Congo. Dans ce discours, l'injustice est
catégorique sur tous les secteurs. Cette théorie peut bien nous
amener à l'appliquer à l'analyse de ce discours et de l'objet
même de notre étude.
3. la théorie de l'Etat multinational
Cette théorie renvoie au caractère plural des
sociétés africaines. L'Etat africain est un Etat plural,
hétéro ethnique.
Les sociétés africaines sont segmentées,
éclatées. Ces éléments éclatés font
allégeance d'une manière permanente les uns aux autres.
Sur cette idée vient encore s'ajouter le modèle
européen de légitimation politique.
Ainsi, le professeur Mwayila Tshiyembe, en apporte au cas
africain. La redéfinition de l'Etat et l'innovation des structurels, sa
redéfinition du droit et l'innovation de l'idéologie de
l'Etat.
Explication et paternité
Le concept et la théorie reviennent à Karl
Renner. L'essai de systématisation sur l'Etat multinational africain
est de Mwayila Tshiyembe. Pour qui, la théorie de l'Etat multinational
est une théorie sociologique qui considère l'Etat comme un fait
social et un produit de la société. De ce fait, il est lié
à son histoire. Sa nature dépend grandement de la nature de sa
société perçue sur le plan interne et externe.
L'objectif de cette théorie est l'obligation de
réaliser une reforme conceptuelle des processus sociaux sensés
prendre en charge la recomposition des espaces africains. Ceci rendra
opérationnel la systématisation et la
généralisation de connaissances engendrées par
l'étude de ces faits sociaux. En plus, elle doit faire l'effort à
forger les concepts opératoires et fondamentaux au travers des quels
sera étudier cette forme d'Etat.
En outre, l'Etat est un concept général qui ne
peut ni se limiter, ni se dissoudre dans le modèle de l'Etat-Nation qui
est une invention spécifique à l'histoire et à la culture
européenne.
Mwayila Tshiyembe détermine que le modèle
africain précolonial est fait d'une communauté pluri nationale ou
a-nationale.
Ainsi donc : l'Etat multinational est différent de
l'Etat-Nation par :
· son processus de fondation et de structuration,
· le statut des acteurs de sa construction,
Pour l'expliquer, il faut nécessairement recourir
à l'utilisation d'une approche globale combinant des outils
méthodologiques de l'anthropologie politique et de la sociologie de
l'Etat ou en fabriquer d'autres.
Critique portée contre cette
théorie
· l'inexistence de la méthode d'observation des
processus sociaux
· l'absence de toute systématisation et de
généralisation de l'observation afin de produire ce que l'auteur
nomme des concepts fondamentaux.
CHAPITRE II. DEBLAYAGE CONCEPTUEL
Section 1. Etat unitaire centralisé
Type d'organisation ayant une trilogie unitaire :
· un seul législateur
· un seul exécutif
· un seul Etat.
Ceci voudrait dire que la souveraineté est
détenue par un même pouvoir central.
C'est une forme d'Etat dont sur le territoire national
n'existe qu'une entité qui mérite le nom de l'Etat.
Sur le plan uniquement juridique, un Etat centralisateur
n'existe qu'une seule personne morale du droit public : l'Etat. Ce
dernier a la souveraineté sur toutes les questions internes et externes.
Au-delà de l'Etat il n'existe pas une autre personne morale le
concurrençant. Sur le plan administratif, les fonctionnaires sont des
simples agents de l'Etat. Ils appartiennent à une hiérarchie
unique dominée par les organes centraux de l'Etat.
Le rapport entre le supérieur et le subordonné
est fait par :
· Le pouvoir d'instruction : le
supérieur fixe les règles à l'avance pour le
subordonné, la manière dont il devra agir.
· Le pouvoir de reformation : le
supérieur peut modifier la décision prise par un
subordonné.
· Pouvoir disciplinaire : le
pouvoir de mater le subordonné et le sanctionner.
Tous les doctrinaires du centralisme peuvent que
l'unité de l'Etat doit passer avant toute chose. Elle passe
au-delà des spécialisations ou toute raison de
diversité.
Section 2. Typologie de l'Etat unitaire
centralisé
Deux grandes :
· Etat centralisé concentré : la
centralisation exige une concentration géographique.
· Etat centralisé déconcentré :
1. Etat centralisé concentré
La centralisation exige une concentration géographique.
Ici les décisions sont prises par les agents de l'Etat : les
ministres. L'Etat agit en son propre nom pour protéger
l'intérêt national.
Avantage : renforce l'unité nationale
Inconvénients : tout est fait par l'intervention
de l'Etat. Les agents supérieurs risquent la surcharge.
Conséquence : immobilisme et paralysie.
2. Etat unitaire centralisé
déconcentré
On en parle lorsqu'il y a un découpage territorial fait
sur base de la circonscription administrative. Celle-ci correspond à des
divisions du travail et non pas une division du pouvoir.
Les agents ont le pouvoir et la compétence au nom de
l'Etat. Lorsque le besoin s'impose, ces agents n'attendent pas le feu vert des
ministres.
Dans une situation où l'Etat est interventionniste, la
déconcentration devient impérative. Les agents
déconcentrés ont de plus en plus de compétence. Cependant,
malgré tout cela, il y a une certaine matière
discrétionnaire de la centrale. C'est-à-dire leur
opérationnalité ne peut pas se faire sans le feu vert des agents
de l'Etat. Il s'agit des questions relatives à :
· L'armée
· Justice
· Les finances
· L'éducation nationale
Autres variances de la
centralisation :
ü Centralisation sociologique
ü Centralisation économique
ü Centralisation politique
ü Centralisation administrative
3. La centralisation politique
L'organisation politique est faite de telle manière
qu'il n'y ait qu'un seul gouvernement, et un seul centre législatif
unique.
4. La centralisation administrative
L'organisation administrative est appuyée sur une
coordination et une unification de l'administration par un personnel
hiérarchisé.
Dans la centralisation les unités sociales de base sont
assujetties à la volonté du gouvernement central. Les
autorités locales n'agissent que par délégation.
La thèse générale de la
centralisation en Afrique post coloniale
Seule la centralisation conviendrait les mieux aux Etats pour
créer l'unité nationale et le développement et
éviter le séparatisme et le régionalisme négatif.
Seule la centralisation lutte mieux contre la construction des micro
nationalisme, le tribalisme et l'ethnicisme.
Réaction : au début, un
semblant de réussite. Par la suite toute est difficile. La
centralisation a conduit à la faillite des Etats. Par conséquent,
il rechercher des solutions de rechange.
Le dépassement du centralisme post colonial en
Afrique
A l'indépendance, un débat pour la forme de
l'Etat était posé. Quelle forme favoriserait la création
de l'unité nationale, lierait l'impératif multinational à
l'unité nationale.
A ce débat, les voies se lèvent contre le
fédéralisme, parce qu'il renoue avec le tribalisme, le
régionalisme ou l'éthnicisme.
Meilleure solution : l'unitarisme.
Bilan : les faits sur le terrain, plus
de 50 ans après attestent que l'unité nationale tant
recherchée n'est pas possible. A sa place, la forme unitaire
centralisée a apporté des crises, les conflits sociaux, les
revendications nationales, voire même identitaires.
La conclusion qui s'impose : l'unitarisme
centralisé a échoué.
Solution : il faut passer à une
autre forme de l'Etat : le fédéralisme
Pour corriger cette erreur : certains Etats ont
décentralisé. Cette solution a réussi pendant un moment.
Par la suite, les Etats ont replongé dans leurs travers habituels.
Pendant un moment, l'occident a mis en place en place des
programme et reformes multisectoriel pour juguler la crise de l'Etat en
Afrique :
· Bonne gouvernance,
· Respects des droits civiques,
· Reforme de l'administration ;
· Meilleure gestion des affaires politiques
NB. : tous les efforts ont été
recentralisés par les élites dirigeantes pour continuer à
gouverner l'Etat.
De tout temps depuis les années 1960, on constate
aujourd'hui que l'Etat unitaire centralisé est destructeur des
identités. Au nom de l'unité nationale, cette forme a
détruit les valeurs culturelles de certains groupes sociaux ou des
communautés.
Fort malheureusement, cette unité nationale n'est pas
possible par l'intégration des communautés différentes au
sein d'une seule Nation. Avec cette pratique, la Nation unificatrice a
échoué avec l'unitarisme centralisé. Il faut bien le
constater.
La Nation
Plusieurs définitions :
Sur le plan étymologique, la Nation vient de
nascio = même origine.
Ce concept a deux grands sens qui guident sa
définition :
Sens sociologique : groupe d'individu
constituant une communauté, ensemble d'individu ayant une même
origine ; un groupe d'individu ayant des facteurs organisateurs communs.
Sens politique : la nation est
définie dans un sens ayant trait à sa finalité. Ainsi,
elle peut être perçue comme une communauté sociologique
ayant pour objectif de créer un Etat.
La Nation dans l'histoire générale
allemande
Pour se rendre compte de cette place, on se
réfère généralement aux travaux du sociologue
allemand Johan Fichte, pour qui, la nation est un ensemble d'homme ayant en
commun certains facteurs organisateurs : la langue, la religion, la
culture, l'histoire, origine ethnique. C'est une perception est dite
objective.
Le vision française de la Nation
Elle est tirée de la révolution française
et surtout dans les travaux d'Ernest Renan. Pour les français, la Nation
est une construction sociale. L'élément le plus important reste
le vouloir vivre collectif. C'est une perception subjective. Ici, il y a le
concept du sentiment d'identité nationale. C'est-à-dire qu'une
personne peut être liée à un Etat par une
reconnaissance : un lien sociologique.
Ceci veut dire qu'un individu peut appartenir à un
Etat (une Nation) sans avoir la même langue ou un certain nombre de
facteurs organisateurs.
Nation ethnique- Nation civique
La Nation ethnique : les facteurs organisateurs sont
uniquement sociologiques.
La Nation civique : lorsque les facteurs organisateurs et
notamment le facteur d'adhésion est volontaire.
Cette destruction est faite pour les communautés
multiculturelles.
La nation contrat et la Nation
Génie
1. La Nation contrat :
C'est l'appartenance volontaire d'un groupe
déterminé. Elle est soutenue par la conception française.
Ainsi, la Nation est corps d'associés vivant sous : une même
loi, un gouvernement commun, une représentation législative
commune (les facteurs organisateurs de la Nation contrat).
Dans cette option, la Nation est quelque chose d'artificiel
construit à partir d'un lien contractuel. Elle est aidée par le
fait de se reconnaître comme voulant faire partie d'un même corps.
Celui-ci remet la souveraineté à la volonté
générale.
La nation contrat fait intervenir les éléments
suivants :
· Une simple adhésion volontaire à des
principes publics
· Le désir et la volonté
· L'identité nationale
· Le vouloir vivre collectif
· La solidarité, le sentiment de sacrifice et de
vie commune
Conséquence de cette perception
française
La nationalité n'est pas naturelle, elle est
volontaire, elle est d'acquisition. Elle peut être perdue, elle suit le
jus soli.
2. La Nation Génie
Elle fait fonder la Nation aux facteurs sociologiques :
la tradition, l'histoire (les liens hérités du passé) , la
langue, la race et la culture.
L'appartenance à la Nation génie ne se
décide pas. Elle procède d'une nécessité
identitaire. Tout est au-delà de la volonté de l'individu.
La Nation c'est l'âme d'un peuple, c'est son esprit.
C'est l'âme collective.
Conséquence de cette conception : la
Nationalité peut être acquise à condition d'être
né Allemagne. C'est le principe de jus sanguinis.
La nation comme un projet politique
C'est une conception éclectique. Elle met ensemble les
deux conceptions différentes : les conceptions française et
allemande. Elle pose la Nation historique comme une forme politique. Ici la
Nation a une forme d'une communauté des citoyens. Ainsi, elle est
présentée sous forme d'un projet politique commun.
Conséquence : dans cette perspective, Dominique
Schnapper recherche la construction d'une identité individuelle.
La nation comme expression de l'ethnie
La Nation pour évoluer vers un Etat peut utiliser
l'ethnie comme facteur qui s'organise sur un territoire donné. Ainsi
donc, l'ethnie devient un élément fondateur du lien National,
établissant la légitimité.
L'idéologie de l'Etat-Nation
unificatrice
Cette idéologie présente les faits de la
manière suivante :
La Nation unificatrice et homogène est une condition de
stabilité, de l'unité, du développement et de la
modernisation de l'Etat.
Question : quelle est la place des
minorités ethniques en sachant que les Etats africains sont
multinationaux.
Conséquence : cette idéologie est à
la base des tensions entre minorités et majorités, elle provoque
l'intolérance et les revendications identitaires.
Pour réaliser cette idéologie, certains
groupes ont entrepris :
· La liquidation des minorités ethniques
· L'élimination de certaines minorités
ayant une forte conscience nationale
· Nettoyage ethnique
Comment solutionner les tendances séparatistes
dans les Etats multinationaux
Il est d'abord important de constater que les nombreuses
crises que l'Afrique a connu ont pour cause la confiscation du pouvoir par
l'ethnie majoritaire. En plus, les grandes crises partent de la tendance
centralisatrice faite soit par l'Etat-Nation, soit la Nation majoritaire.
Pour s'en passer, une seule position : il faut un
dépassement de la centralisation du pouvoir et sa gestion
économique. Il faut encore responsabiliser la minorité. Ceci est
une solution qui apporte la cohésion sociale, la paix
intercommunautaire.
Section 3. Le fédéralisme
Définition originale et
étymologique :
A première vue, il est difficile de proposer une
définition du fédéralisme qui soit acceptable par tous.
Sur le plan étymologique, ce concept vient du latin foedus = Convention,
alliance.
On ne peut définir le fédéralisme qu'en
synthétisation ses variables spécifiques. Ainsi, le
fédéralisme est :
· Une technique de division de pouvoir au sein d'un
même Etat entre l'Etat central et ses composantes ;
· Le fédéralisme dote ses composantes d'une
large autonomie ;
· Ses composantes sont dotées des fonctions
étatiques qu'elles exercent sans tout lien hiérarchique face au
centre.
La deuxième définition est celle d'Anne
Lagare :
Le fédéralisme est un Régime distribuant
les rapports politiques entre différents espaces de juridiction à
partir des compétences définies par la constitution.
Le fédéralisme est un difficile compromis entre
l'Etat unitaire (où les différentes composantes sont soumises aux
pressions homogénéisantes du gouvernement central) et la
souveraineté de différentes composantes.
Le fédéralisme est un concept d'équilibre
entre :
· Les forces centrifuges et centripètes ;
· Les besoins antagonistes d'unité et de
diversité ;
· Une mise en commun et une séparation.
C'est une fragmentation non hiérarchique de la
souveraineté entre un gouvernement central et des gouvernements
provinciaux.
Le fédéralisme est une politique qui fait
reposer l'union sur la division de la puissance publique : le gouvernement
fédéral et les entités fédérées. Il
intègre la base à la formulation de la décision et
à la gestion de la res publica.
Le fédéralisme, c'est une organisation à
double pilier.
En termes savants, le fédéralisme crée
une double loyauté : attachement à l'Etat
fédéral (symbolisé par le gouvernement
fédéral) et le lien de citoyenneté (l'attachement à
l'Etat fédéral dont on appartient).
Les conditions ayant favorisé le regain de la
pratique du fédéralisme en Afrique
1. L'affaiblissement de l'Etat-Nation africain par
l'économie de plus en plus mondiale ;
2. Le désir des populations a être à la
fois des consommateurs mondiaux et des citoyens ;
3. L'incapacité de l'Etat à comprendre cette
démarche ;
4. Les conditions propices et favorables au
fédéralisme créées par l'expression des
économies de marché : l'importance des relations
contractuelles, l'auto reconnaissance du caractère non centralisé
de l'économie du marché, une tendance plus marquée des
marchés à la diversité qu'à
l'homogénéité.
Les principes fondateurs du
fédéralisme
Deux principalement :
· L'autonomie
· La participation
Le principe de l'autonomie
fédérale
Pas de dépendance politique et législative
à l'Etat fédéral. C'est de l'indépendance
institutionnelle envers l'Etat fédéral. Chaque Etat
fédéré a son propre gouvernement, son propre parlement et
ses propres cours et tribunaux. Dans les domaines de leur compétence,
les entités fédérées sont souveraines.
Le principe de Participation
fédérale
Selon ce principe, les entités
fédérées doivent participer à la préparation
de la décision à prendre dans les secteurs qui sont les leurs.
Pour cela, il faut noter :
1. La théorie de la réaction
prévue : cette théorie voudrait qu'avant la prise
en compte de toute décision, il faut bien prévoir les
réactions probables et en mesurer les conséquences. Il s'agit
là en cas d'espèce de considérer la position
préalable des entités fédérées.
2. La théorie de la mouche sur le mur :
avant de prendre toute décision, le décideur doit se
mettre à la place du destinataire de la décision.
Les autres principes du
fédéralisme
1. Le principe de séparation :
Nette séparation des compétences entre l'Etat
fédéral et les entités fédérées. Il
faut noter que les compétences fédérées sont
d'attribution.
2. Le principe de la solidarité
Principe très important dans la théorie
générale du fédéralisme. Il est à la base de
l'équilibre fédéral. Il soutient la loyauté
mutuelle entre l'Etat fédéral et les entités
fédérées. Il peut être sur le plan
économique, social, politique et juridique. Il interdit tout
comportement de nature à nuire.
Ce principe est celui qui interdit la sécession dans un
Etat fédéral. La sécession est considérée
comme une forme d'égoïsme et de manque de loyauté.
Sur le plan financier, la solidarité voudrait dire que
les entités les plus pauvres ont le droit d'attendre des autres
entités riches ou en leur nom, une aide de l'Etat fédéral.
Cela est justifié par la pratique de la péréquation.
Le principe de subsidiarité
Chaque service public doit être fourni
par le niveau de gouvernement qui est le plus proche du cercle des
bénéficiaires.
Dans cette perspective, certains services doivent être
attribués au niveau local :
· Distribution d'eau
· Evacuation et épuration d'eau
· Enlèvement des ordures
· Entretien des cimetières
· Entretien des écoles
· Service anti incendie
D'autres d'intérêt national sont accordés
à l'Etat fédéral : défense, relation
extérieure.
Il y a des services mixtes.
Les types de fédéralisme
Plusieurs types dont :
· Le fédéralisme transitoire
· Le fédéralisme intégral
· Le fédéralisme par association
· Le fédéralisme par dissociation
· Le fédéralisme dual
· Le fédéralisme coopératif
· Le fédéralisme concurrentiel
· Le fédéralisme d'exécution
· Le fédéralisme économique
· Le fédéralisme démocratique.
Etat fédéral, unitaire,
décentralisé, régionalisé et
confédéral
1. Etat unitaire : un seul centre de
décision. Ce centre est souverain sur toute l'étendue du
territoire.
2. Etat décentralisé : une
forme d'administration au sein d'un Etat unitaire dans laquelle la gestion des
affaires locales relève des collectivités locales. Ceci est fait
uniquement par souci de rapprocher les administrés de l'administration.
Ces collectivités locales sont dotées d'une personnalité
juridique propre et distincte de l'Etat. Elles ont également une
autonomie financière.
Il n'y a de lien de subordination hiérarchique entre
les deux autorités. Il y a cependant un lien de tutelle.
Différence entre décentralisation et
fédéralisme
La décentralisation est un processus
administratif qui consiste à céder une partie des
prérogatives étatiques à des entités constituantes.
Elle se fait généralement dans un Etat unitaire. Si dans ce cadre
il n'y a pas de lien hiérarchique, il existe le lien de tutelle.
Le fédéralisme est une forme
d'Etat dans laquelle il y a un partage de souveraineté entre le
gouvernement central et les entités fédérées. Les
entités fédérées sont autonomes et souveraines dans
les sphères de leurs compétences constitutionnelles.
La confédération est une simple
union d'Etat faite sur base d'un traité par lequel les Etats associent
les forces pour réaliser un intérêt commun. Ici chaque Etat
membre conserve la totalité de sa souveraineté. La
confédération est régie par le droit international et non
par une constitution. La confédération est une forme d'Etats
composés.
L'Etat régionalisé s'impose
dans le même souci qu'un Etat unitaire décentralisé :
rapprocher les administrés de l'administration. Il dépasse les
communes et les provinces. Ils sont dotés de la gestion des questions
essentiellement économiques. Ils ont l'autonomie plus étendue que
les entités décentralisées.
Le fédéralisme multinational
C'est une variante du fédéralisme. Il
dépasse le fédéralisme territorial. Il considère
certaines valeurs sociologiques et certains particularismes identitaires des
peuples. La diversité culturelle.
Si le fédéralisme territorial rime avec
l'autonomie de gestion des compétences politiques et financières.
Selon le fédéralisme multinational, le fédéralisme
territorial doit être aménagé pour qu'il prenne en compte
les particularités socio culturelles de chaque Etat autonome.
CHAPITRE III. PRESENTATION DU MOUVEMENT POLITICO
RELIGIEUX BUNDU DIA KONGO
Pour bien connaître et comprendre le BDK, il faut se
refuser de le percevoir avec les grilles de lecture occidentalisées. Il
faut l'intégrer dans la dimension uniquement africaine et
particulièrement dans la tradition kongo.
Cela passe par la saisie de sa capacité
trilogique :
Science- religion-politique : il faut bien comprendre le
bukongo. Cette perception trilogique est complémentaire.
Elle est traduite dans la sagesse kongo comme suit :
makuku matatu ma lamba kongo (annexe n° 1).
Cette sagesse reprend une réalité de trois
ancêtres, chacun représentant un domaine de vie kongo :
· Mpanzu : la science / technologie
· Nsaku : la religion
· Yaya Nzinga : la politique
De ce qui précède, nous devons comprendre que le
BDK est un mouvement tridimensionnel, organisé autour de la
science/technologie ( Mpanzu), la religion(Nsaku) et la politique( Nzinga).
C'est ainsi qu'il parait normal de le nommer mouvement
scientifico-politico religieux.
L'objectif du BDK est de sauver l'Homme. Pour y arriver, il se
refuse de séparer le matériel du spirituel et de la science.
Cela parce que dans la sagesse traditionnelle kongo, le chef
est à la fois mfumu ye nganga (roi et prêtre).
Tout compte fait, le Bdk est une union du spirituel et du matériel.
Définition de BDK
Dans l'étymologie kongo, le bundu, c'est l'union
Kongo. C'est un mouvement politico religieux. Son objectif est de promouvoir le
bien être spirituel et matériel de l'homme (d'abord) et celui de
la société.
Le BDK est la renaissance de l'anciennne école
initiatique kongo. Sa philosophie est fondée sur le makuku matatu
malamba kongo= amour- intelligence-pouvoir.
Nature de BDK
Le BDK est un mouvement de libération culturelle,
spirituelle et matérielle de l'Afrique tout entière. La
réhabilitation de la culture Kongo et celle de l'Afrique.
Genèse de BDK
Le BDK est un mouvement jeune, et ancien en même temps.
Ancien parce qu'il a commencé avec la pensée de yaya kimpa vita
qui avait dit : mavimpi ma katiopa mukutuka mu ntimansi.
Il est jeune, parce qu'il a été officiellement
crée le 03 juillet 1969 avec la révélation de l'archange
Akongo à Ne Muanda Nsemi (ramener le bakongo à leur premier
amour : la pratique de leur culture et tradition. L'exécution de sa
vision commence officiellement le 04 janvier 1986.
Sa mission
Inciter la prise de conscience kongo et celle de son peuple.
Celui-ci est considéré comme élu par Dieu pour une
véritable révolution africaine. Révolution du peuple noir
de toute l'Afrique jusqu'au rétablissement des cultures africaines et le
développement intégral de tout le continent africain.
La mission principale est de vaincre pour remplacer les
idées fausses contenues dans les religions coloniales, dans la science
et la politique par les idées vraies. La vraie mission du BDK et celle
de Ne Muanda Nsemi, c'est celle de préparer l'Afrique Centrale à
l'avènement du troisième millénaire qu'il appelle
l'ère du verseau.
Sa vocation et rayon d'action :
Atteindre toute l'Afrique noire. Sa base naturelle est
cependant la province du Bas-Congo. Il est bien implanté dans l'espace
culturel : l'Angola, la RDC, le Congo-Brazza et le Gabon. Il est
également implanté en Europe, en Amérique.
En Afrique, l'objectif de son implantation est de couvrir
d'abord l'espace de l'ancien Royaume Kongo.
Le combat de BDK
Le combat de BDK est celui d'imposer le nzila kongo( le chemin
kongo ou l'idéal kongo) par le débat et non par la guerre. Ceci
veut dire que ce mouvement est à priori un mouvement pacifiste.
Organisation de BDK
1. Le chef spirituel : nlongi'a kongo
Il en est le coordonnateur et visionnaire. Il en
détermine le fonctionnement. Il est le représentant du bukongo.
Le père des bakongo. Il est le chef spirituel des Bakongo. Il est en
même temps roi et prêtre, le chef des clans (ne makandala)
2. Les conseillés
Trois conseillés représentant chacun un pays un
pays de l'ancien royaume kongo.
3. Le chef de centre
Chaque pays représente un centre. Il est dirigé
par un chef de centre.
4. Les sections ou les zikwa
Un zikua est dirigé par un mfumu zikwa, un chef de
section.
Au sein d'une section, il y a un directoire ( kilongo kia
zikwa). C'est un corps sacerdotal composé de quatre membres.
Chaque section a :
· Un directeur et son adjoint ( mayala ma zikwa)
· Deux prêtres ( nganga ma zikwa). Les
prêtres sont des intermédiaires entre les hommes, les
ancêtres et les dieux.
Les enseignements de bdk
Le bdk n'est pas seulement attaché aux traditions mais
aussi aux mythes. Ses enseignements religieux, pour créer
l'adhésion, la foi recourent très souvent aux mythes, à
des allégories.
Il explique les réalités de la vie sociale, la
vie courante par des mythes, contes et symboles. Son postulat de départ
est : « makanda ma bantu ye kinzambi kiawu (chaque race et
peuple a ses dieux). Ce peuple a ses archanges, ses envoyés. L'objectif
est de prouver que sur le plan spirituel, les noirs sont différents des
autres peuples. Ils ont leurs dieux manifestés en un archange noir.
Ainsi soutient-il aucun mimétisme religieux ou
spirituel ne peut permettre à l'Afrique de se développer.
Enseigner à l'Afrique des dieux étrangers serait l'acculturer et
l'empêcher de se développer.
Voici ce qu'il propose à l'Afrique :
· Le dieu de l'Afrique nzambi'a mpungu
· Son archange : muanda kongo
· Son peuple élu : bakongo
· Sa terre promise : le kongo
· Son prophète : mbuta kimbangu
· Son livre sacré : makaba
L'enseignement spirituel de Ne Muanda Nsemi tente d'expliquer
que c'est la connexion d'un peuple, d'une race à son génie
superviseur qui peut susciter son développement.
De ce qui précède, le bdk se présente
comme ce mouvement capable de ramener l'Afrique en général et le
kongo en particulier à la quête de sa propre culture et
d'éviter les emprunts.
Il se sert des allégories, des images, des discours
mythiques, des références aux êtres supérieurs, aux
symboles pour construire ses prémisses et prouver la
véracité de ses arguments.
Le dieu dans l'enseignement de bdk
Dans l'enseignement de bdk, dieu a une place de choix comme
chez tous les bakongo. Il ne croit pas seulement à dieu mais aussi aux
ancetres morts. Ainsi, le bdk exige l'amélioration constante de la
relation entre les vivants et les morts. Les morts ne sont jamais morts. La
religion bdk enseigne l'immortalité de l'âme. Dans cette
perspective un membre de BDK pense que l'homme vivant ne peut épuiser
son âme par la mort. Ainsi, l'homme ne meurt jamais (muntu kawu
fua koku). Tous ceux qui meurt vont au « shimu kongo)= le
mort n'a pas disparu, il a traversé la rive kongo. Le shimu, c'est le
kongo spirituel, où vivent tous ceux qui meurent. De là, ils sont
jugés selon leurs actes :
· Le mukulu ( bakulu) l'esprit des ancêtres morts
dans le bien. Il protège les vivants.
· Le mukuyu ( bakuyu) esprit des ancetres morts dans le
mal. Ils sont invoqués pour jetter le sort
· Les ancetres morts par amour du kongo, les héros
kongo.
Le BDK et les autres religiosités
traditionnelles
1. Ressemblance
· Un esprit protestataire, refusant d'intégrer
dans l'ordre établi et désaculturé
· Affirmation du lien traditionnel et ses valeurs face
à la modernité
· Lutte pour l'émancipation des peuples
colonisés
· Mouvement de résistance collective
· Référence au mythe du salut et
l'utilisation du discours du sacré pour poser des revendications d'ordre
politique et social
· Refus de l'aliénation culturelle
· La volonté de se libérer de l'oppression
culturelle, sociale et politique
DEUXIEME PARTIE : L'ORDRE DE BERLIN
La colonisation est un mouvement d'expression militaire,
économique et culturelle de l'Europe.
Les causes de la colonisation africaine
Pour certains pays, la colonisation était une
possibilité de résoudre une question d'ordre national ou
continental. C'est notamment l'accroissement de la population
européenne.
Au 19ème siècle, dans plusieurs pays
d'Europe face à l'insécurité pour résoudre cette
crise, la colonisation devint une solution. La Colonisation = moyen de
renverser le trop plein de la population à l'extérieur du
pays.
Résolution de la crise due à la l'accroissement
de la population, transplantation/ transposition des rivalités entre les
puissances européennes, intérêts économiques et
l'évangélisation.
La colonisation est un moyen de résoudre pacifiquement
les rivalités entre les puissances coloniales. Il est question de la
délocalisation de certaines crises entre puissances
européennes.
Pour plusieurs pays, avoir une colonie est un motif de
fierté nationale.
Intérêts économiques est la
principale cause de la colonisation
L'occident sort de la traite des noirs. La colonisation
représente une véritable source et intarissable des
matières premières. Ainsi, les colonisateurs ont pris l'option de
l'exploiter.
Pour l'Europe, la colonisation est un moyen d'acquérir
une véritable politique de force qui entrainerait éventuellement
une politique de puissance.
Les questions religieuses et culturelles
Prouver la supériorité des blancs sur les noirs
et imposer sa civilisation. Elle a préparé psychologiquement les
noirs à accepter sa situation. C'est notamment dans
l'interprétation de certains textes bibliques.
Conséquence : l'expansion de la religion
coloniale. Il s'agit principalement du catholicisme et du protestantisme.
Objectif : désarticuler et dénaturer complètement le
colonisé.
Avant la conférence de Berlin, la colonisation
était lente. Seules les cotes africaines étaient
colonisées. C'est avec cette conférence tout est allé
vite.
Les stratégies de gestion coloniale
C'est une gestion trilogique :
Etat-Compagnies Privées-Missionnaires. E-Cp-M
L'Etat, acquéreur de terres exceptionnelles, les
cède aux entreprises privées avec une charte. Les missionnaires
devaient préparer l'acceptation et l'obéissance des
colonisés. Ceci se fait par l'enseignement et
l'évangélisation. L'objectif : un seul : faire des
affaires en silence en obtenant la collaboration des peuples africains
assujettis par la religion coloniale et l'acculturation.
Mode d'acquisition des territoires
africains
Principalement par la force brutale, la force armée.
Certaines fois, le colonisateur utilise la ruse en appelant à la
négociation.
Conséquence de la colonisation
Nombreuses et de plusieurs ordres : Politique,
économique, sociale, humanitaire, culturelle.
Ce qu'on peut retenir pour faire simple :
· Déshumanisation de l'Afrique et des africains en
volant sa culture
· Elle lui a ôté la confiance en lui
faisant perdre son essence
· Elle a favorisé l'option selon laquelle l'homme
noir était inférieur et devait faire comme le blanc pour
s'émanciper.
· L'Europe a soumis l'Afrique sur tous les plans.
Conférence internationale de Berlin
L'Afrique est entrée dans les Relations Internationales
par la conférence internationale de Berlin. Avant, il y avait des
traitements isolés, à titre individuel entre les puissances.
C'est Berlin qui a créé un pacte
stratégique entre l'Europe/ occident et l'Afrique. Ceci est fait par
l'Acte Général de Berlin.
Circonstances immédiates de
convocation
Vives tensions entre les grandes puissances coloniales
exprimées par le traité Anglo-portugais du 26 février
1884.
Contenu du traité : la gestion de
l'embouchure du fleuve Congo. L'Angleterre reconnaît la
souveraineté portugaise dans le bassin du Congo au détriment de
la Belgique et de la France.
Réactions : la France et la
Belgique protestent. Vives tensions dans la région.
Pour tout résoudre : en soutien à la
France, Otto Von Bismarck convoque la conférence de paix à
Berlin. Le chancelier Allemand avait un grand enjeu : plus la France
serait distraite en s'occupant des questions de la colonisation en Afrique
noire, moins elle penserait à la question de l'Alsace-Loraine.
Voici la situation en 1884
Les forces en présence :
1. La Belgique :
Le roi convoque la conférence géographique de
Bruxelles, du 12-19sept. 1876. Motif : lutter contre la
traite des noirs (civiliser le continent africain), ceci abouti à la
création de l'AIA (Association Internationale
Africaine). En 1878 la Belgique crée l'AIC (association
Internationale du Congo). Son objectif est philanthropique. Le roi y engage
Stanley.
2. La France :
Elle envoie Savorgna de Brazza. Celui-ci fonde Brazzaville en
1881.
3. Le Portugal :
Le Portugal était déjà présent
depuis Diego Cao autour du royaume Kongo. C'est pour cette raison
d'ancienneté qu'il réclame la souveraineté sur le bassin
du Congo.
4. L'Angleterre
Tenait à régler des comptes à la France
qui était une puissance concurrente.
Le 26 février 1884, le Portugal et l'Angleterre signent
un traité dans lequel ce dernier reconnaît la souveraineté
portugaise sur le bassin du Congo. Ceci prive l'accès non seulement
à la France mais aussi à la Belgique : tollé
général. Les termes dudit traité sont refusés par
la France et la Belgique.
Les évidences :
1. Berlin n'a pas été convoqué pour
partager l'Afrique. Mais plutôt pour résoudre pacifiquement et
diplomatiquement un conflit susceptible de provoquer une guerre entre les
grandes puissances.
2. Berlin n'a pas seulement légitimé
l'occupation coloniale (il a posé les bases officielles de la
colonisation) mais aussi il en a engendré l'ordre. Celui-ci existe
encore aujourd'hui. Le système politique africain post colonial est issu
de Berlin.
3. La principale décision prise à Berlin est
celle du contrôle du Bassin du Congo pour y exercer librement le commerce
(la fameuse neutralité du Bassin du Congo).
L'enjeu de la convocation
· Pour l'Allemagne : éloigner la France en
Afrique pour qu'elle oublie le litige Alsace-Loraine.
· Résolution d'un conflit majeur entre les grandes
puissances coloniales
· Contrôler l'accès au bassin du
Congo : un estuaire d'entrée et de sortie par l'océan
atlantique.
Solution : obtenir
l'internationalisation du bassin du Congo et sa non appartenance à une
seule grande puissance coloniale (liberté de circulation, liberté
de navigation et liberté de commerce). Ceci a réglé le
sort de l'actuel Congo : une res nulius, un bien commun de
l'humanité.
Particularité de la conférence
Internationale de Berlin : 14 pays occidentaux bien
représentés au sommet, sans une seule personnalité
africaine.
Berlin a traité une question africaine sans l'Afrique
elle-même. L'objet ne l'engageait pas. Il s'agit des pays suivants :
- All.,- Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Empire Ottoman,
Espagne ; France, Grande Bretagne, Italie, Pays-Bas ; Portugal,
Russie, Suède et USA.
Berlin, dans son Acte général développe
l'idée de sphère ou de zone d'influence.
Il interdit l'annexion unilatérale mais autorise une
occupation effective, faite sur base d'accords avec les populations africaines
concernées. Ces accords doivent être notifiés aux autres
puissances coloniales.
Dans l'interprétation de l'Acte Général
de Berlin, on parle des droits des étrangers (liberté de
navigation). Tous les étrangers ont les mêmes droits
économiques quels que soient les pays européens qui en
prendraient possession. On ne parle pas de droits de ceux qui y habitent. C'est
ainsi qu'aujourd'hui encore en RDC les étrangers ont plus d'importance
que les nationaux. Ils peuvent tout faire sans être
inquiétés.
La CIB a redistribué les cartes en précipitant
l'expansion européenne en Afrique centrale :
Britannique : Delta du Niger et le contrôle du
Nigéria. Français : le Benin en 1892 et la Cote d'Ivoire.
Section 2. Le système politique issu de
Berlin
1. Un système statocentré = calqué sur
un modèle européen basé sur le traité de
Westphalie de 1648.
2. Un système de zone d'influence
3. Un système de dépendance politique et
économique
4. Un système de tutelle culturelle et
religieuse : c'est un système d'assujettissement complet de
dépendance totale.
5. La territorialisation du monde : ceci marque une
allégeance citoyenne à un centre.
1. Un système calqué sur les
données de Westphalie
Les traits spécifiques :
· Equilibre de puissance
· L'inviolabilité de la souveraineté
nationale
· Non ingérence
Tout ceci a constitué un élément de
stabilité au 19ème siècle en Europe.
En Europe, l'ordre de Westphalie a imposé l'Etat-Nation
souverain. En Afrique cet ordre a été transplanté cad
l'ordre de Berlin = la transplantation de l'Etat européen en Afrique. De
ce qui précède, l'Afrique des communautés et peuples a
cédé la place une Afrique des Etats.
La conséquence logique : le système de
Berlin consacre les frontières comme véritables limites de
territorialité. Ces frontières ne tiennent pas compte des
spécificités des communautés africaines.
Le système de domaine et des zones
d'influences
L'ordre de Berlin a institué une Afrique de zone
d'influence. Chaque partie est une chasse-gardée des puissances.
Après les indépendances, ce système continu. Cette zone
stratégique est entre autre exprimée en terme de langue :
Anglophonie, francophonie, hispanophone, lusophonie. Chaque
groupe appartient à une zone contrôlée par les grandes
puissances.
Ceci conduit à une politique de tutelle politique. Une
tutelle absolue ou relative selon les cas.
Ce système permet aux occidentaux de continuer à
jouer un rôle important dans le fonctionnent des Etats africains. C'est
une indépendance indélébile. Il faut noter que le
système de Berlin a permis d'assujettir l'Afrique de plusieurs
manières et sur tous les plans :
Politique, économique et financier, idéologique,
religieux et intellectuel.
L'Afrique est aujourd'hui ce que l'Europe décide.
Berlin a crée un système politique de vassalité
politique.
Le système de dépendance
économique
La conférence de Berlin a déterminé la
place de l'Afrique dans l'économie mondiale. Elle fait de l'Afrique une
périphérie économique.
Rôle de l'Afrique : apporter les matières
premières de base à la métropole. C'est une
vassalité économique. L'Afrique est pourvoyeuse des
matières premières de base et un marché
d'écoulement des produits. Certaines fois l'Afrique est une
décharge.
Ce modèle se sert du FMI et de la BM pour assujettir de
plus belle l'Afrique. Prétendant relancer le développement du
continent, l'occident a créé une véritable
dépendance à la dette extérieure et aux bailleurs des
fonds étrangers.
Plusieurs plans et programmes économiques venus de
l'extérieur n'ont rien apporté à l'économie
africaine.
Conséquence :
· Marginalisation économique de l'Afrique
· Perdition annoncée
· Dépendance économique
· Endettement de la pauvreté
· Pauvreté absolue
· Echec de développement
Incapacité d'avoir une véritable
souveraineté économique pour survivre, il lui faut les dons et la
dette.
Système de tutelle culturelle et
religieuse
En civilisant l'homme africain, l'occident a entrepris de
détruire les valeurs culturelles africaines. Berlin a permis aux
colonisateurs d'importer les valeurs culturelles étrangères. Pour
cela, l'occident a créé une religion unique, une langue
étrangère, des habitudes sociales étrangères. Tout
cela lui a permis de maitriser et de contrôler le colonisé.
Section 3. Caractéristiques de l'Etat-Nation
africain dans l'ordre de Berlin
· Etat occidentalisé
· Etat Belligène
· Fruit de l'expansion coloniale
· Etat protectorat
1. Etat occidentalisé
C'est un Etat d'importation de l'occident. Calqué sur
le modèle de l'Etat-Nation issu de la conférence de Westphalie.
C'est un Etat transplanté en Afrique, Etat issu de l'hybridation.
Conséquence : une inadaptation
aux réalités sociales africaines, crise de
légitimité, création des légitimités de
substitution.
Tout le système de l'ordre de Berlin est bâti sur
la prétention universaliste de l'Etat.
L'occidentalisation de l'Etat dans les sociétés
extra occidentales n'admet pas la présence des identités
particulières. En Afrique, les Etats-Nations actuels sont
constitués des identités, ils sont multinationaux.
Conséquence : crise et
faillite de l'Etat. En calquant l'Etat-Nation africain sur un modèle de
l'occident, l'ordre de Berlin a fait de l'Etat africain non seulement un
modèle en crise mais un échec préparé.
Ceci est perçu dans les faits suivants :
· Incapable de fédérer les tribus et les
ethnies pour former une véritable Nation
· Incapable de créer un vouloir vivre
collectif.
Ce modèle a exacerbé le sentiment
d'appartenance ethnique.
2. Etat belligène
Avant la colonisation, l'Afrique n'était pas
constitué des mosaïques ethniques ou des sociétés
segmentaires. Il y avait des véritables Nations délimitées
avec une véritable conscience historique, culturelle et
économique. Ces Nations avaient pour objectif de réaliser une
synthèse de l'Etat et de la Nation.
L'occident en éliminant ces structures a
exacerbé le sentiment de recourt à l'ethnie ou à la tribu.
Ainsi donc, cet Etat devient belligène. Il est porteur des germes de
conflits. En voici les éléments qui attestent cette
option :
· Le caractère transplantatoire
· Le caractère multinational
· La non acceptation des identités
particulières
Conséquence : revendication, les crises et
conflictualité.
3. Etat fruit d'expansion colonial
L'Etat en Afrique est omniprésent. Pour s'imposer,
l'Etat colonial a lutté contre le peuple. Il s'est imposé par la
force.
Conséquence : manque de conscience en l'Etat,
incapacité de fédérer le peuple, il tente de s'imposer par
la force.
Conclusion :
Le système politique africain post colonial a
créé un ordre politique nouveau. Celui-ci a des
caractéristiques suivantes :
· Il a substitué l'Etat à la
Communauté
· Cet Etat est organisé sur le modèle
occidental
· Il a détruit tous les systèmes africains
d'avant
· Ce qui en était resté
· L'Europe dicte tout
· Un système d'assujettissement économique,
politique et culturel
· Traçage des frontières de division,
porteur de la conflictualité
· Impose la souveraineté qui empêche
l'intégration africaine
Une évidence rassurante : « l'ordre de
Berlin n'est pas in eternum. C'est cela le seul espoir pour l'Afrique
actuelle ».
CHAPITRE V. LES FRONTIRES AFRICAINES HERITEES DE LA
CIB
Les frontières africaines actuelles sont le produit de
la colonisation : elles ont été négociées,
tracées, modifiées à volonté par les grandes
puissances.
Différentes perceptions des frontières
en Afrique
Avant la colonisation : la frontière est une zone
sur laquelle s'étend une autorité politique.
Pendant et après : la frontière est une
limite des territoires conquis par les grandes puissances.
N.B. : En Afrique, les frontières de la nouvelle
perception sont nées des grandes rivalités, des grands
débats, des négociations diplomatiques. On note des
traités de cession et d'annexion. Les frontières africaines ne
sont pas nées toutes par un seul processus. Si Berlin n'a pas
tracé les frontières, il en a fixé les règles de
dépiéçage.
Particularité des frontières de
l'Afrique centrale
Les frontières ont été
négociées. Surtout celles de la RDC. Cette négociation a
réuni :
· Allemagne
· Le Portugal
· La France
· La Belgique
Ces frontières sont assez stables. Après les
indépendances en 1963, l'OUA consacre le principe de
l'intangibilité des frontières héritées de la
colonisation.
Caractéristiques des frontières
africaines
· Frontières artificielles et arbitraires
· Frontières imprécises et
imposées
· Frontières génératrices des
tensions et des conflits
· Frontières de fragmentation
1. Frontières artificielles
Tracées toutes au mépris des
réalités sociopolitiques africaines. La seule motivation
n'était que les intérêts des grandes puissances.
Imaginées sur papier sans tenir compte de la géographie
réelle.
2. Frontières arbitraires et imprécises
Les frontières faites sans la participation des
africains. Ces sont des frontières d'imposition. Les frontières
imprécises : beaucoup de données physiques ne
coïncident pas à la réalité de terrain. Il y a une
différence entre la carte dessinée au crayon et la
réalité sur papier. Le recourt à la géophysique a
engendré des véritables erreurs et imprécisions. Les
données géographiques et humaines n'ont pas été
respectées. En Afrique Centrale, beaucoup de peuples ont
été écartelés en plusieurs parties.
3. Frontières africaines génératrices
des tensions et des conflits
En mettant de coter certaines réalités
africaines :
- Ethniques
- Linguistiques
- Culturelle
Tout ceci est propre en Afrique. Ces frontières sont
conflictogènes et peu viables. Ces frontières sont incompatibles
avec les préoccupations de développement.
La problématique de gestion des frontières
héritées de la colonisation est un véritable challenge
pout toute l'Afrique Indépendante.
Il faut bien reconnaître aussi que
l'artificialité des frontières africaines n'est pas
nécessairement la cause principale de toutes les crises africaines.
C'est plutôt la politique de leur gestion qui pose un vrai
problème.
De ce qui précède, il est important de retenir
qu'il n'existe pas une bonne ou mauvaise frontière. Il n'existe que des
frontières viables, sécurisées et celles qui ne les sont
pas : négligées et instables. Malheureusement en Afrique,
c'est plutôt des frontières négligées et
instables.
Les frontières africaines balkanisent
les :
- Tribus
- Ethnies
- Peuples
- Communautés
- Et toute forme de Nation qui existait déjà.
Elles ont balkanisé aussi les cultures et les
ressources mitoyennes causes aujourd'hui des conflits.
Pourquoi les crises issues des
frontières ?
Les Etats se rendent compte qu'ils ont à leurs
frontières des ressources qui commencent chez eux et se prolongent chez
le voisin. Ils se rendent compte que sur cet espace, vivent les
communautés qui sont majoritairement établies chez eux et se
prolongent chez les voisins. Comme ses frontières définissent la
territorialité et la souveraineté, alors éclatent les
conflits et les guerres.
4. Les frontières de fragmentation
Ces frontières ont fragmenté et balkanisé
les peuples et les Etats. Une même communauté est
écartelée en plusieurs Etats souverains.
Conséquence : création des
identités transfrontalières.
Les frontières sont tracées selon les
intérêts et rapports de force des puissances. Les colonisateurs
n'ont jamais tenu compte des habitants moins encore de leurs
intérêts.
Voici la réalité de faits en Afrique
Centrale :
- Les Benakongo : angola, congo-Brazza, la RDC
- Les Lunda : la RDCet l'Angola
- Les Azande : Centrafrique, Soudan et la RDC.
- Les mandingues : Gambie, Guinnée Bissau,
Guinnée Konakry et le Sénégal.
Même alors : les peuples qui ne
sont pas écartelés se trouvent dans une situation d'amalgame
où ils ne représentent que des minorités. A titre
illustratif :
- Les Luba et les Mongo : en RDC
- Les Ndebelo : au Zimbabwe à majorité
Shoma
- Les Ganda : en Ouganda
- Les Mossi : au Burkifasso
Les frontières africaines ne sont non seulement
écartelées ou balkanisées mais noient certains peuples
dans une situation de minorité.
Voici la situation de l'Africain normal
Il est confronté à une double
absurdité :
1. La frontière le sépare d'avec les
gens qui selon la tradition sont pour lui des frères ou des
cousins.
2. Il est obligé de vivre ou de composer avec
des gens qui traditionnellement et culturellement lui sont
étrangers.
Ceci est un souci majeur.
Section 3. Les grands principes caractérisant des
frontières héritées de la colonisation
· Le principe d'intangibilité
· Le principe d'auto détermination
· Le principe d'intégrité territoriale
· Le principe de non ingérence
· Le principe de la souveraineté
1. Le principe d'intangibilité
Ce principe part de « uti possidetis
juris » (vous posséderez ce que vous possédiez), c'est
en fait le « uti possidetis, ite possideates,
(comme vous possédiez, vous possédez).
Pour ce principe, le nouvel ordre s'engage à conserver
comme frontières les limites qui étaient celles du territoire
dont il est issu. C'est un principe cardinal de mutation territoriale.
Ce principe fait des frontières un
élément immuable du Droit International et des Relations
Internationales. Il consiste à fixer les frontières en fonction
des anciennes limites administratives internes à un Etat
préexistant dont les Etats nouveaux accédant à
l'indépendance sont issus.
Pour les pères fondateurs, c'est une solution de
sagesse.
Le principe de l'intangibilité des frontières a
été adopté par prudence pour éviter les
éventuelles remises en cause d'un ordre politique issu de la
conférence internationale de Berlin.
Le principe de l'intangibilité est une marque de
l'ordre de Berlin.
Le principe de l'autodétermination
La résolution 1514 de 1960 justifie la
décolonisation en demandant l'application du principe de
l'autodétermination. Il y a le pacte de 1966 qui consacre les droits de
l'Homme. Principe donnant la possibilité aux peuples de disposer
d'eux-mêmes.
La base juridique principale de l'autodétermination est
la résolution 1514. La limite de l'autodétermination est le
principe de l'intégrité territoriale.
Le droit des Nations Unies au sujet de
l'autodétermination des peuples (résolution 1514 et 2625) n'admet
que l'autodétermination décolonisation. Il rejette à cet
effet l'autodétermination sécession. Sauf dans le cas de
remedial secession.
Le principe de l'intégrité
territorial
C'est un principe qui protège le territoire. Cad les
limites du territoire, les frontières. il s'agit simplement du respect
des frontières
Le principe de non ingérence
C'est un principe qui interdit tout recours à la force
contre un Etat souverain et tout immixtion dans les affaires intérieures
des Etats souverains. Il rejette toute intervention armée non
autorisée.
Son fondement (2):
· Juridique : art. 2 paragraphe 7 de la charte de
l'ONU, résolution 2131 et 2625
· Politique : l'isolationnisme américain de
Monroe.
Le principe de souveraineté
Le principe de souveraineté donne à l'Etat son
essence.
Il est construit sur trois théories :
· Théorie théocratique :
· Théorie héréditaire
· Théorie démocratique
La souveraineté nationale : elle
appartient à la collectivité, elle est indivisible. Elle
appartient à la Nation.
La souveraineté populaire : la
souveraineté appartient au peuple, considéré comme un
corps, par addition de souvenir particulière.
Conclusion
La conférence internationale de Berlin a posé
les jalons d'un véritable ordre de régulation en Afrique. Cet
ordre existe encore aujourd'hui. Cet ordre a produit un type particulier
d'organisation sociale, politique, économique et culturelle.
C'est un ordre statocentré : tout est fait par
l'Etat. Le peuple est considéré comme les sujets de l'Etat.
Celui-ci est limité par les frontières. Celles-ci ont les
caractéristiques suivantes :
· Elles ne sont pas tracées en
considération des valeurs propres de l'Afrique
· Elles ont fragmenté les communautés et
les peuples
· Elles ont déconstruit l'unité de
l'Afrique
· Elles ont balkanisé l'Afrique dans ses bases.
Ces frontières sont entourées de certains
principes :
- Intangibilité des frontières
- Autodétermination
- Intégrité territoriale
- Souveraineté
Berlin a créé un pacte stratégique (le
Pacte colonial) entre l'Afrique et l'Europe. Ce pacte est contenu dans l'Acte
général de Berlin.
Conséquence de ce
pacte :
L'Etat africain est un comptoir, un protectorat. Il est
contrôlé, il établi un système dans lequel l'Etat
africain est contrôlé de l'extérieur. Il est sous la
dépendance perpétuelle. Dans tous les secteurs.
PARTIE III. LA CONCEPTION DE L'ETAT DU MOUVEMENT
POLITICO RELIGIEUX BUNDU DIA KONGO
CHAPITRE VI. PRESENETATION DES RESULTATS DE TERRAIN
Notre population : 317 enquêtés
principalement des membres de BDK et des spécialistes de questions de ce
genre de mouvements. Presque tous sont principalement du Bas-Congo. Même
ceux qui habitent la ville-Province Kinshasa.
Boma : 80, Matadi : 60, Muanda : 57,
Kinshasa : 50, MbanzaNgungu : 40, Luozi : 30 = 317
317 personnes : 276 hommes et 50 femmes, soit 84,27%
d'homme et 17,77% de femme.
L'adhésion au BDK est justifiée par trois
éléments :
· Soit par le contenu du message = Ne Muanda Nsemi
restant très convainquant.
· L'appartenance à la Province du Bas Congo, cad
à la province du leader
· Motivée aussi par les injustices et les
attitudes négativistes des autorités centrales de Kinshasa.
Constat général : la
recherche de terrain de cette étude a prouvé que contrairement
à une certaine opinion qui a prétendue que la doctrine de BDK
était accepté parce que les gens qu'il abordait sont non
instruits et instrumentalisés, est sans nul doute fausse.
Les causes de l'adhésion :
attachement à la culture kongo, le souci de l'autonomie, la
reconstitution des valeurs philosophiques kongo, le retablissment du Royaume
Kongo.
L'importance de BDK dans la société
congolaise actuelle
Remplace le gouvernement central et les partis politiques qui
ont démissionné dans la socialisation des populations. Pour les
adeptes, ils sont encadrés et socialisés. Pour les non
membres : les bdk leur permettent de comprendre ce que le gouvernement et
les autres leur cachent : la connaissance de la culture kongo et les
renforcements des liens avec les ancêtres.
Les populations enquêtées affirment que les
congolais manque d'identité. Elle consacre comme bon tout ce qui vient
de l'étranger et néglige tout ce qui est national. Ceci est
renforcé par la Télévision et les mass médias. Le
peuple perd de plus en plus son essence. Dans ce cas, le BDK est très
important.
Le bdk est parmi les rares mouvements pouvant bousculer les
habitudes et les changer dans la mesure du possible. Il est capable de
révolutionner toute la population congolaise sur le plan culturel.
Ce mouvement est important dans la revalorisation des cultures
des bena kongo. Les autres associations doivent l'imiter pour que la prise de
conscience devienne nationale.
Ce que l'on croit au BDK
L'importance des valeurs culturelles étrangères
tue la culture nationale. Elle effrite l'essence nationale. Ceci fait est
très dangereux, par le simple fait qu'elles ne sont pas en rapport avec
les manières de vivre des congolais. Aucune nation ne peut se
développer avec les modèles culturels exogènes
d'emprunts. Le bdk est une structure qui conscientise la population à
une auto prise en charge culture pour un développement harmonieux
autocentré et équilibré.
La réappropriation culturelle peut engendrer un mode
de développement propre. La solution aux problèmes africains est
cachée dans la culture africaine et dans sa sagesse
Analyse des données par la mytho critique
La mytho critique est une méthode qui élabore
une synthèse constructive entre les diverses critiques
littéraires et artistiques. Elle centre le processus compréhensif
sur les récits mythiques inhérents à la signification de
tous les récits.
Ne Muanda Nsemi c'est un mythe. Sa personne est une source
d'inspiration dans ce mouvement. Ses prises de décision en
dépendent. C'est la personne clé du BDK. C'est lui qui a
été établi comme préparateur de l'Afrique à
l'avènement du troisième millénaire par les
ancêtres. Son leadership est intournable. En relatant de son récit
de vie, on comprend par fois pour quoi la bdk est un mouvement trilogique. A la
fois scientifique, religieux et politique.
Raison : de sa mère, il appartient à
l'ancêtre Mpanzu (politique) et de son père, il appartient
à la lignée de Yaya Nzinga ( la science).
Chez les bena Kongo, la citoyenneté est une
appartenance aux clans (luvila) : Nsaku, Mpanzu et Nzinga.
Dans le récit de vie de Ne Muanda Nsemi, voici les
éléments qui renvoient aux mythes ou l'imaginaire :
· Il est descendant de Mbuta Bizongo (un grand personnage
dans la tradition kongo), grand guerrier qui a lutté contre l'occupation
belge dans la commune de Mongo
· Il neveux du grand Milandu mia Mbumba, grand
résistant contre le colonialisme
· Il est descendant des grands archanges. Il a une
véritable généalogie spirituelle : de la
lignée de Mbuta Mpanzu, Kimbangu et des yaya Nzinga et Kimpa Nvita.
L'examen des discours de BDK
Il y a deux types de textes : les texes écrits
notamment les livres écrits par Ne Muanda Nsemi et les Kongo dieto. Il y
aussi des textes récités, dits et chantés.
Dans tous les messages et textes de bdk, dieu a un
carctère local et culturel.
Le bdk pense que dans le processus de libération de
l'homme, chaque continent a ses sauveurs. JC est le sauveur de la race jaune.
Les africains ont leur dieu qui leur permet de conserver leurs traditions
ancestrales.
Tous les kongo dieto sont repartis en trois grandes
parties :
· religieux : au début, ils
préparent ses adeptes aux discussions avec les chrétiens. Ce sont
des affermissements, un armement doctrinal et moral contre les églises
colonialistes, après il donne ses propres enseignements pour les
affermirent.
· Politique : il réagit
à l'actualité nationale et internationale. Aucune chose ne peut
se passer en Afrique, en RDC ou dans le monde sans qu'il n'en réagisse.
En suite, il étale sa vision d'une Afrique au troisième
millénaire.
· Scientifique : il explique
certains éléments de l'ethnologie, de l'Anthropologie culturelle,
de la chimie, de la physique et autres en rapport directement ou non avec
l'Afrique.
Dans le symbole officiel de bdk, il ya trois couleurs :
- Le premier cercle est de couleur rouge : il
représente le pouvoir politique, donc yaya Nzinga.
- Le deuxième cercle est de couleur jaune :
symbole de la science ( mpanzu)
- Le troisième cercle est de couleur bleu :
symbole de l'amour divin et manifesté ( Nsaku)
Chapitre VII. LA NATURE DE L'ETAT DANS LA DOCTRINE DE
BDK
En Afrique centrale et en RDC
particulièrement :
Sur le plan interne : l'Etat africain
est un kimpangala : c'est un Etat ayant une construction inachevée.
L'Etat africain post colonial est un kimpangala sur tous les plans. En clair,
dans la perception de bdk, l'Etat africain issu de l'ordre de Berlin est une
construction inachevée, une simple fabrication de l'occident.
Sur le plan international : en partant
de la RDC, on peut tout expliquer. Cet Etat a appartenu à titre
individuel à une personne. Il a été pendant longtemps
considéré comme un bien sans maitre, un res nulius. C'est cela
l'idée de la neutralité du bassin du Congo.
Cette Afrique là est composée des Etats
multinationaux. Cette construction oppose les Etats aux peuples et aux
communautés. En opposant les Etats aux peuples cad aux ethnies et aux
tribus, l'Afrique est morte. De cette Afrique actuelle, la cohabitation
nationale tient de la force. Pas de mariage d'amour mais de force. La
cohabitation inter communautaire est un mariage de force. Ce qui attache les
communautés et les peuples n'est pas un lien fondateur mais plutôt
une imposition. Le pacte fondateur n'est pas naturel. Le socle est la
dictature, la force brutale et armée.
Du point de vue Nation culturelle : dans
la doctrine politique de bdk, la nation naturelle= ensemble des descendants
d'un même ancêtre. Tous forment une même tribu, une
même nationalité. C'est cela la Nation naturelle.
Du point de vue pays national : un pays
appartenant à une tribu et ses sous groupes. Une ethnie= une nation et
un pays.
La loi sacrée n'admet jamais qu'on divise ce pays
national en plusieurs morceaux. Chaque pays national divisé se
réuni toujours. Dans cette perception, la RDC est composée de
plusieurs pays nationaux. Plus de 450 ethnies. Chacune différentes de
l'autre.
Constat général : en RDC, toutes ces
ethnies coexistent de force et non par pure entente.
Chaque ethnie, peuple de la RDC a sa culture, une culture
différente les unes des autres. Chaque peuple a sa culture, sa
tradition, sa langue et sa propre terre.
Avant la conférence de Berlin et de la colonisation
chaque peuple avait son pays, son territoire,...
En ce qui concerne le kongo, il est divisé en trois
parties :
· La partie nord : dominée par la France
· La partie sud : par le Portugal
· La partie centrale : dominée par
Léopold II puis par la Belgique.
En 1885 lors de la proclamation de l'EIC à Vivi, les
bakongo étaient le seul peuple de cet Etat. Après la Belgique
commence à annexé les autres.
· D'abord l'Equateur : en 1889
· Le Kasai : en 1891
· Le Kivu : 1894
· Le Katanga : 1895
· Boyoma ( Kisangani) : 1897
Tous ces peuples ont été mis ensemble par la
force coloniale. Depuis 1960 en RDC, toutes les communautés se
comportent comme si elles ne formaient pas un même pays. Nous avons
l'impression que le souci était de former plus une conscience
communautaire, provinciale que républicaine.
La gouvernance politique, le centralisme dictatorial, la
recherche de créer une Nation unique qui aurait pour effet d'unir toutes
les différences culturelles a guidé tout.
Dans la conception politique de BDK, l'Afrique, l'Afrique
Centrale et particulièrement la RDC est un vrai kimpangala. Les
autorités politiques, par la dictature et la centralisation du pouvoir
ont empêché l'éclosion d'une unité nationale, d'une
vraie solidarité et d'une cohésion nationale. Cette nature lui
est attribuée par l'ordre de Berlin.
Du point de vue culturel : la RDC est
divisée en trois zones culturelles différentes :
· Ubangi - Kongo -
lualaba
Dans chaque zone, il y a des sous groupes. Chaque groupe se
comporte comme si les autres n'étaient pas importants. Dans certaines
conditions, cette multi culturalité peut être un avantage. Dans la
perspective de la création d'une Nation et d'une unité
nationale, c'est un défaut de taille. Chaque ethnie constitue une
véritable nationalité.
· Ubangi : Equateur, Province Orientale et une
partie nord de Bandundu, une partie de Congo-Brazza et de la République
Centraficaine.
· Kongo : le Bas Congo, le sud-est de Bandundu,
Kinshasa, une partie de Congo-Brazza et l'Angola.
· Lualaba : Havila, Kasai, Katanga, la Zambie.
Sur le plan linguistique : plus de 450 langues toutes
différentes avec des ressemblances négligeables. Chaque ethnie a
sa langue. Sa tradition et sa propre culture.
Les tentatives de création de la Nation
congolaise
Le Congo est un Etat pluriethnique et multinational. Depuis la
colonisation, la tendance générale est celle de favoriser
l'ethnie, la tribu. Certaines politiques n'ont pas permis de penser à la
création d'une unité nationale. Nous pouvons citer :
· La coexistence des forces centrifuges et
centripètes n'a fait que exacerber le sentiment provincial, ethnique ou
encore communautaire.
· Le choix de la forme unitaire centralisée a
encore exacerbé le repli identitaire. Les effets sont aujourd'hui
connus.
· Les différents gouvernements n'ont pas
réussi a poser les bases d'une véritable Nation congolaise.
1. Le système Mobutu :
L'armée : Equateur et parlant le lingala, le
gouvernement composé majoritairement des originaires de l'Equateurs ou
de leur recommandés.
2. Le système Kabiliste
Muzéiste
Armée kangalisée, swahiliphones.
3. Le système Kabila Joseph
Même chose. Gouvernement Matat Ponyo.
Malgré la bonne volonté des hommes politiques
d'unir les ethnies et les provinces autour d'un même pouvoir et de
créer un Nation congolaise, toutes les tentatives n'ont pas apporte le
résultat attendu.
Le vouloir vivre collectif
Pendant la période de l'EIC de
1885-1908 : pas de vouloir vivre collectif, pas de politique de
cohésion nationale, pas de politique de création de la Nation.
Pendant la période coloniale, il
était difficile de parler du vouloir vivre collectif. Cela parce que
l'objectif de la colonisation n'était pas de d'unir les ethnies ou les
peuples. La colonisation n'a pas crée une cohésion nationale, un
vouloir vivre collectif. La Belgique n' a pas une volonté manifeste que
le Congo devienne une Nation Unie. Elle l'a plutôt divisé pour
bien régner. L'objectif était de faire du Congo une vache
à lait. Vers les années 1955-1960, la Belgique a même
crée des regroupements politique sur des bases ethniques ou culturelles.
Nous pouvons à cet effet citer : l'Aboko, l'Abazi ; l'Alliance
des Mongo...
Des années 1960-1964 : les
pères fondateurs constatent que le Congo n'est pas uni, pour
opérer l'unité, seule option s'offre à eux : l'Etat
unitaire. En 1960, les nationalistes ont cru que l'Etat unitaire
centralisé créerait automatiquement la Nation congolaise.
Celle-ci agirait sur le vouloir vivre collectif. Ceci n'a pas marché.
Le recours à la province, à l'ethnie a
continué. La tribalisalisation de la République s'est même
accentuée.
La pratique de l'Etat unitaire centralisé et de la
Nation unificatrice a échoué en Afrique Centrale et
particulièrement en RDC. La Nation congolaise n'existe que de nom. Le
vouloir vivre collectif est une véritable fiction. Les Etats -Nations de
l'Afrique Centrale et la RDC, en particulier sont des architectures
inachevées.
Avec Mobutu : il a tenté
plusieurs politiques pour créer la Nation et le vouloir vivre collectif.
Il faut bien le lui reconnaître. Pour lui, il fallait unir les ethnies,
les tribus, les communautés autour d'un même idéal
politique, un seul homme : tata bo moko, mama bo moko, ekolo
bo moko, bokonzi bo moke
La centralisation dans le cadre d'un parti unique a
donné de l'espoir tout en créant des frustrations. Il faut noter
une fois de plus que ce n'est que par la force que la centralisation s'est
rendue possible. Mobutu est bâtisseur, unificateur et pacificateur. Il
unifie les hommes et les terres à son pouvoir et non à la Nation.
Celle-ci n'existe pas. Il a cependant tenté certaines politiques
notamment celle de la territoriale des non originaires.
En Afrique centrale, les Etats Nation sont des structures
composites et imposées. Ils sont construits sans la volonté des
peuples. Ils sont incapables de fédérer les peuples et les
communautés. Ils ont tous été fondés sur la
volonté et pour les intérêts des grandes puissances. Ainsi,
ils sont appelés à ne réaliser que les
intérêts de leurs créateurs.
Conséquence : échec de l'Etats dans ses
dimensions régaliennes : impossibilité d'agglomérer
les peuples, de créer une véritable Nation, une unité
nationale, échec de développement et de la création d'un
vouloir vivre collectif.
Le bdk voudrait changer tout cela en proposant le
dépassement de l'unitarisme centralisateur et de la pensée d'une
nation unificatrice. Il leur substituer un fédéralisme
multinational sur base des aires culturelles. Ce fédéralisme
fonctionnerait sur le modèle américain ou suisse. Son
système politique serait la démocratie rotative sur les
éléments divisant. Sa politique étrangère serait
celle de responsabilité et d'anticipation à laquelle
l'entité fédérée aura sa propre politique
étrangère dans le cadre de la paradiplomatie.
CHAPITRE VIII. LES MODELES DES FEDERALISMES AMERICAINS
ET SUISSE
Section 1. Le fédéralisme
américain
Un fédéralisme de fusion, d'association et
d'agrégation. C'est le plus vieux qui puisse exister il a mis ensemble
13 colonies autour des compétences suivantes :
· Le commerce extérieur
· La politique étrangère
· L'armée
· La monnaie
Par le fédéralisme, les américains ont
trouvé un moyen de préserver leur indépendance. L'Etat
fédéral américain n'a que des compétences
d'attribution.
Objectif : surmonter l'échec de
la forme unitaire, le danger de lutter seul contre les intrusions
extérieures et le souci de consolider l'Etat.
Objectif du pacte
fédéral : pousser les Etats à la protection
du territoire national et à la réalisation du bien être.
Caractéristiques fonctionnelles du
fédéralisme américain
Les éléments spécifiques du
système politique américain :
Le sénat : est une puissance législative,
la cour suprême fédérale a une large et véritable
fonction, il y a la séparation de pouvoir entre le législatif,
l'exécutif. C'est un système bipartisan.
1. Les institutions de l'Etat fédéral
Ces institutions ont été instituées par
la constitution fédérale, il s'agit de :
· L'exécutif fédéral
· Le législatif fédéral
· Le judicaire fédéral
Exécutif fédéral :
il est composé du président et de son gouvernement. Ce
dernier est composé des secrétaires et des conseillers.
L'exécutif est tenu par le président et son administration. Le
président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de
4ans une fois renouvelable. Il est élu avec un colistier. Le
président est responsable devant le congrès.
Voici ses prérogatives : le chef de
l'exécutif :
· Nomme les secrétaires d'Etat
· Il a un veto suspensif sur les lois
élaborées par le congrès
· Il est le diplomate en chef
· Il représente le pays à
l'extérieur
· Il est le chef des armées
Il ne peut pas déclarer guerre et signer les
traités internationaux par lui-même
Les matières
fédérales :
L'armée, la monnaie, le commerce extérieur, la
politique étrangère, l'enseignement. Toutes ces
compétences sont uniquement d'attribution.
1. Le législatif
fédéral
C'est un législatif bicaméral. Le sénat
représente les Etats. Il est composé de 100 membres élus
pour un mandat de 6ans. Le tiers de ses membres est renouvelé tous les
deux ans. Chaque Etat a deux sénateurs.
Les prérogatives : le sénat
légifère, autorité budgétaire, contrôle
l'exécutif, apprécie les choix des dirigeants, initie le vote des
amendements de la constitution, ratifie le traités.
2. Le pouvoir judiciaire
fédéral
Il est représenté par la cour suprême de
justice. C'est l'autorité morale du pays. Elle est composée de 9
membres nommés à vie par le président des USA et avaliser
par le sénat.
Principale attribution :
· Arbitrage des conflits entre les Etats
· Entre un Etat et l'exécutif
fédéral
· Entre un particulier et l'exécutif
fédéral
· Le pouvoir de constitutionalité des lois
Le principe du fédéralisme
américain : la séparation des fonctions de pouvoir,
l'équilibre des pouvoir, tous les principes du fédéralisme
s'applique et particulièrement : l'autonomie et la
subsidiarité (l'Etat fédéral ne peut intervenir
qu'après l'entité fédérée).
Dans la pratique du fédéralisme
américain, la souveraineté est partagée entre l'Etat
fédéral et l'entité fédérée. C'est
l'idée de la souveraineté fractionnée. Le vrai pouvoir est
celui des entités fédérées. C'est la pratique des
droits des Etats. Le gouvernement fédéral a des
compétences d'attribution tandis que les entités
fédérées ont des compétences des principes.
2. Les institutions des entités
fédérées
Chaque entité fédérée a son
gouvernement, son parlement et ses tribunaux. Ces institutions sont
compétentes sur tout sauf sur les matières que la constitution
donne à l'Etat fédéral. Cela est relatif au respect du
principe de subsidiarité.
a. Le gouvernement de l'entité
fédéral : il est tenu par un gouverneur. Il est
secouru par une administration.
Il est indispensable de souligner que dans ce système,
chaque entité fédérée reconnait sa subordination
à l'Etat fédéral. Chaque entité a sa propre
constitution.
b. Les institutions locales : il s'agit
des gouvernements des Conté et des municipalités.
Compétence : la police, la protection contre les
incendies, règlement de santé, éducation, logement.
Le gouvernement municipal : chaque ville
ayant 100.000 habitants ou plus est une municipalité. Il est
constitué par l'entité fédérée. Une charte
détermine ses compétences. Il est compétent dans la
gestion de coopération avec les entités
fédérées et les organismes fédéraux en ce
qui concerne le besoin de leurs populations.
Le gouvernement du conté : est
une subdivision de l'Etat= 2 banlieue et plusieurs villes. Chaque comté
a son chef.
Le gouvernement local s'occupe des besoins des
villageois :
L'entretien des routes, le paiement de ces entretiens,
approvisionnement en eau potable, administré la police, la protection
contre les incendie, la gestion de déchets et assurer le système
local.
La question de la citoyenneté
américaine
Le fédéralisme américain institue un
double lien entre le citoyen et l'Etat.
· Un lien de nationalité :
entre l'américain et l'Etat fédéral
· Un lien de citoyen : attachement à l'Etat
fédéré de résidence à partir du
quatorzième amendement. La citoyenneté
fédérée s'acquière par la résidence.
L'élection aux Etats :
1. Convention des partis politiques dans chaque Etat : le
parti choisi ses électeurs (le nombre tient compte de la taille
démographique de l'Etat). Pendant cette même convention le
congrès présente aussi les candidats pour les primaires du parti.
Celui qui obtient la confiance des partisans représente le parti aux
élections présidentielles.
2. Le vote proprement dit : il se passe en deux
niveaux : le vote populaire et celui des grands électeurs. Dans ce
système ; il est attribué à la liste qui l'emporte
dans un Etat le nombre de tous les grands électeurs de cet Etat. Au mois
de janvier, le collège électoral se réuni pour voter le
président de la République. Le vote populaire ne set qu'à
dire qui remporte les grands électeurs.
Section 2. Le fédéralisme suisse
Selon plusieurs auteurs, c'est un modèle en parfaite
réussite.
1. Caractéristiques
La Suisse est un Etat complexe. Elle est plurinationale,
multiculturelle et plurilinguistique.
La langue : le français,
allemand, italien et Romanche. De ce qui précède, la Suisse est
tout le temps sous l'influence de la France, de l'Allemagne et de l'Italie.
Cette réalité a crée la marque suisse et son
stéréotype national.
Religions : la Suisse compte deux
grandes religions : Protestante et catholique
Climatique : c'est un climat
différent selon les régions.
Le fédéralisme suisse date de 1848. Il est
formé autour des entités de base : les cantons dont 20 et 6
demi-cantons.
Dans ce pays aux langues et religions dominantes correspondent
les divisions territoriales. Le fédéralisme suisse est un
fédéralisme d'accord entre les cantons. C'est le serment
tripartite entre les communautés paysannes et certaines villes
conclu le 01 avril 1921 qui cimente cette organisation. Ce serment est
appelé le pacte perpétuel.
Objectif du pacte : assurer la
sécurité intérieure et la défense commune.
Après, les autres ont adhéré. Au départ, chaque
canton devait garder sa souveraineté. A dire vrai, c'est la constitution
qui pose les fondements et le pacte perpétuel cimente ce fondement.
Au début du fédéralisme : chaque
canton est indépendant et souverain. Il n'existe pas d'autorité
supra nationale.
NB. : La confédération suisse n'est que
démoninationnelle. En pratique, c'est une fédération.
Les principes de base du fédéralisme
Suisse
C'est d'abord un fédéralisme de
coopération et d'exécution. Son principe majeur est celui de
la cohésion nationale basée sur le respect et la
défense des minorités, la séparation de
pouvoir, et la recherche du consensus (liée aux diversités
régionales linguistiques), la représentation
équilibrée. Outre ce qu'on vient de citer, nous pouvons
ajouter :
· La démocratie directe
· Le système de milice
· La concordance
· La subsidiarité
· Le multipartisme
· Le multilinguisme
· La dépersonnalisation de pouvoir
· Le polycentrisme
Le fonctionnement des institutions
fédérales suisse :
Le fédéralisme suisse est un effort de compromis
entre les cantons radicaux, libéraux et conservateurs.
Il y existe trois institutions à des niveaux
différents. Fédéral, cantonal et communal.
Les institutions fédérales
suisses
Toute la suisse a un dénominateur commun : c'est
son système politique. Celui-ci est reparti en trois fonctions de
pouvoir : l'exécutif, le législatif et la judiciaire.
1. L'exécutif fédéral
suisse
Les 26 cantons ont cédé une partie de leur
souveraineté à la structure fédérale suisse. La
suisse fonctionne sur base d'une démocratie semi directe.
L'exécutif est représenté par le conseil
fédéral. Ce conseil est chargé de la politique nationale.
Elle s'occupe aussi de toutes les matières ne relevant pas des domaines
cantonaux et communaux.
Le conseil est composé de 7 membres élus par
l'Assemblée fédérale pour un mandat de quatre ans
renouvelables. Il fonctionne sous le régime de la
collégialité. Toutes les décisions sont prises par
consensus, à défaut il y a vote.
Matières relevant du pouvoir
fédéral :
La défense, la politique étrangère, la
poste et les télécommunications, le droit privé,
commercial et pénal, la monnaie
Matières de supervision
fédérale
Les voies de communication et questions agricoles
2. Le législatif fédéral
suisse
Il est assuré par l'Assemblée
fédérale. C'est l'organe législatif.
Compétence : élire les
membres du conseil exécutif et ceux du tribunal fédéral,
assurer le contrôle de l'exécutif, choisir le chancelier
fédéral et les juges du tribunal fédéral.
Composition : elle est
bicamérale. Elle est composée d'un Conseil
National (représentants du peuple : 200
députés et d'un Conseil des Etats (représentants des
cantons : 46 membres. Les deux chambres ont les mêmes
compétences. C'est un bicaméral parfait. Toute décision
requière l'accord de deux chambres.
Etre parlementaire en Suisse n'est pas un métier. Le
mandat parlementaire est exercé parallèlement avec une autre
activité professionnelle. Il n'a pas de salaire mais plutôt une
indemnité.
Ne peuvent pas exercer un mandat
législatif : les juges des tribunaux, les commandants de
l'armée et les fonctionnaires fédéraux.
3. Le pouvoir judiciaire fédéral
suisse
C'est l'autorité fédérale suisse. Il est
représenté par le Tribunal fédéral. Il est
composé de 30 juges, élus par l'Assemblée
fédéral pour un mandat de six ans. Il siège pour toutes
les questions entre les cantons, entre les cantons et la
fédération. Les jugements indépendants rendus par les
tribunaux cantonaux.
Les institutions cantonales suisses
Chaque canton a ses propres institutions. Respectant le
principe de subsidiarité, le canton a des compétences
générales et les partage avec la commune.
Matières communes entre le canton et la
fédération :
Education, transport, culture et justice
Les matières réservées aux
cantons :
Education (sauf des universités
fédérales), la gestion des hôpitaux ( sauf des hopitaux
communaux et privés), construction et entretien des routes ( sauf des
autoroutes et des routes nationales), la police, la justice, la
fiscalité, les questions linguistiques.
Les institutions communales
La commune est la troisième degré de pouvoir.
Chaque commune a son propre gouvernement. Les petites communes ont juste une
assemblée de tous les électeurs.
La démocratie et le referendum
obligatoire
La démocratie suisse est semi-directe. Ainsi, pour
certaines questions non prévue expressément par la constitution,
celle-ci exige un vote populaire par referendum. Il s'agit notamment de
l'adhésion aux OI et des lois urgentes non prévues par la
constitution.
Référendum facultatif
Pratique permettant aux citoyens suisse (50000) ou 8 cantons
réunis d'exiger un vote d'une loi, certains arrêtés
fédéraux ou les traités internationaux. Ce vote est acquis
à la majorité simple des votants et non des cantons. Cette
pratique de référendum facultatif est un e formule de
stabilité de la forme fédérale de la suisse.
La pratique de la double majorité
Pour protéger les minorités ou les cantons
démographiquement faibles, la constitution suisse a prévue que
les cantons à faible représentation ou faible
démographie puisse participer équitablement au vote sans
être absorbé par les plus grands.
Conclusion partielle
La perception de BDK s'oppose à l'ordre de Berlin. Pour
s'y faire, elle recourt au modèle de l'Etat africain qui a existé
avant Berlin. Pour le BDK, la conférence internationale de Berlin est
génitrice d'un ordre ou d'un système politique qui existe encore
aujourd'hui et qui continu à régir les Etats africains.
Caractéristiques de cet
Etat
· Un Etat calqué sur le modèle de l'Etat
européen
· Partage l'Afrique en zones d'influence
géographique et stratégique
· L'ordre de Berlin a balkanisé l'Afrique en
divisant les Etats sans tenir compte des valeurs spécifiques propres.
· L'ordre de Berlin établi des zones
franches : les zones neutres
· Il a établi un pacte stratégique entre
avec l'occident
· Ce pacte fait de l'Afrique une périphérie
du centre du centre qui est l'occident/Europe
· Berlin a déconstruit l'Afrique et son peuple en
réussissant à créer deux entités distinctes dans un
même espace : l'Etat et la Nation. L'Etat s'oppose au peuple et aux
communautés.
A cause de cet ordre :
L'Afrique est aujourd'hui esclave et otage de sa propre
histoire. Plusieurs principes du droit international et des Relations
Internationales maintiennent l'Afrique esclave de cet ordre. L'ayant compris,
certaines voix se lèvent pour le changement radical : de fond et de
forme. Il s'agit des mouvements messianiques, on peut même parler des
mouvements politico religieux.
Conséquence : le
développement des nationalismes, des revendications identitaires.
Objectif : Remettre en question l'unité
étatique de façade, l'unitarisme centralisateur et l'idée
de la Nation unificatrice que cet ordre a longtemps véhiculé.
Parmi ces mouvements, il ya le BDK. En réagissant contre cet ordre, ce
mouvement part de l'observation de la loi sacrée du royaume. Cette loi
interdit à quiconque de décomposer le pays national. Ce mouvement
rejette l'ordre de Berlin, l'Etat qu'il a engendré et la forme unitaire
qu'il a institué. Il rejette toute idée que la Nation a une
valeur unificatrice.
Ce que le BDK propose à leur place
1. L'Ordre de Berlin a crée une Afrique des Etats, le
BDK voudrait une Afrique des peuples et des communautés
2. L'ordre de Berlin a créé une Afrique des
zones d'influence, une Afrique dominée au moyen du pacte
stratégique, une Afrique réservoir des matières
premières, une Afrique économiquement dépendante par
divers programmes économiques, le BDK propose une Afrique responsable,
un nouveau pacte africain privilégiant la gestion responsable et
communautaire des ressources naturelles, une Afrique dépendante de son
peuple. Un pacte stratégique win win ouvert aux autres continents.
3. L'Ordre de Berlin a créé une Afrique de
dépendance culturelle et religieuse, une Afrique dont les peuples sont
des aliénés culturels, une tutelle culturelle. Le BDK renverse
cette situation par la prise de conscience et l'éveil spirituel.
4. L'ordre de Berlin a tout fait pour que l'Etat africain post
colonial soit unitaire centralisé, le BDK propose son
dépassement par l'adoption du fédéralisme multinational
du type américain ou suisse.
5. L'ordre de Berlin a tracé des frontières de
division et certains principes y sont attachés :
intangibilité des frontières,... Berlin a balkanisé
l'Afrique et son peuple, le BDK rejette ces frontières en leur
proposant une délimitation sur base des aires culturelles.
Déconstruire les frontières voudrait dire revenir en Afrique
Centrale au royaume Kongo.
QUATRIEME PARTIE : CONSEQUENCE ET FAISABILITE DE
LA CONCEPTION DE L'ETAT DU BDK EN AFRIQUE CENTRALE
LES PREALABLES POUR COMPRENDRE LE DISCOURS DE
BDK
1. La trilogie : trinité bdkiste et
doctrine politique
Nsaku, Mpanzu et Nzinga = makuku ma tatu malamba kongo. C'est
ainsi que ce mouvement est dit politico-scientifico-religieux.
En guise de rappel, l'objectif de BDK c'est la remise en cause
de l'ordre géopolitique de Berlin dans ses fondements.
Le BDK préconise le dépérissement positif
des frontières héritées de la colonisation
(créatrice de l'anarchie et méprisant les valeurs propres de
l'Afrique : la conscience culturelle, l'histoire identitaire, conscience
spirituelle de la communauté noire.
2. Projet politique :
La création d'une nouvelle entité territoriale
qui reconstituerait l'ancien royaume Kongo, amputé les parties où
habitent les bena Kongo en Afrique Centrale et créer une
fédération construite sur base des aires culturelles : la
confédération de l'Afrique Centrale, le Ntimansi. Le Ntimansi est
composé de 3 grandes fédérations construite sur base des
aires culturelles qui sont : la fédération de Kongo, la
fédération de l'Ubangi et la fédération de
Lualaba.
1. La Fédération de Kongo
Le Bas-Congo, le Congo-Brazza, le Gabon et le Bandundu. Toutes
ces terres appartiennent à un seul et même ancêtre =
même culture (soit Nsaku, soit Mpanzu, soit Nzinga).
Il rappelle que l'ancien Royaume Kongo était
divisé en quatre départements suivants :
- Kongo dia Mpangala : le sud de l'Afrique,
- Kongo dia Cuimba/ Mulaza : le sud de Bandundu
- Kongo dia Luango : le Gabon
- Kongo dia Kati : le Congo Central
Fonctionnement des départements du Royaume
Kongo
Sur base d'une véritable autonomie de fonctionnement.
C'est ainsi que dans la conception politique de BDK, le
fédéralisme est considéré comme une loi de la
nature comme faisant partie de la loi sacrée du Royaume.
Un autre Projet : Réunifier tous les Bana Kongo
éparpillés dans toute l'Afrique Centrale : RDC,
Congo-Brazza, Gabon, Angola. Reconstituer le Royaume Kongo
Conséquence
1. Elle touche les frontières des plusieurs pays de
l'Afrique Centrale : dans cette conception, revenir aux frontières
héritées de la colonisation n'est pas une balkanisation. Mais
résoudre une situation de Balkanisation. Ainsi, les frontières
héritées de la colonisation. Ces frontières
héritées de la colonisation est une aberration.
Si la vision de l'Etat du mouvement politico religieux Bundu
dia Kongo se réalisait, toute l'Afrique centrale changerait de forme.
Les frontières bougeraient totalement.
Une autre conséquence : la remise
en cause de certains principes fondateurs du droit international et des
Relations Internationales. Par exemple : le principe
d'intangibilité des frontières et celui de
l'intégrité territoriale.
Sur le plan national :
La doctrine de BDK impose une nouvelle configuration des Etats
de l'Afrique Centrale. Il faut recomposer les frontières internes sur
base des aires culturelles. Il faut une nouvelle forme de gestion et un
changement de forme de l'Etat.
Voici l'idée que la loi naturelle
(sacrée du Royaume) se fait de cette réalité
Tous les hommes appartenant à la même Nation
ethnique ou à la même Nation naturelle doivent vivre ensemble sur
la terre de leurs ancêtres. Ce peuple doit avoir sa propre terre, son
propre foyer national, sa patrie.
Objectif de l'enseignement de Ne Muanda Nsemi
Préparer l'Afrique pour le troisième
millénaire. Pour cela, il faut bouleverser les équilibres
posés par la conférence de Berlin, déconstruire l'ordre de
Berlin, réexaminer certains principes de base :
intangibilité des frontières, déconstruire le pacte
stratégique Europe-Afrique.
Dépasser la forme de l'Etat actuelle en Afrique
centrale : unitaire centralisé ou décentralisé,
l'idée d'une Afrique d'une Nation unificatrice qui a prouvé son
inadaptabilité.
Le bdk soutient que dans plusieurs Etats africains actuels, la
Nation n'existe pas. Elle est une simple fiction sociologique et politique. Si
la Nation n'existe pas, le vouloir vivre collectif, l'unité nationale ne
sont plus que des simples slogans.
La forme de l'Etat dans la conception de
BDK
C'est le fédéralisme. Le bdk est contre toute
concentration politique, toute centralisation du pouvoir par une seule
instance. Pour lui, le fédéralisme s'adapte mieux à la
nature de l'Etat africain.
Réunissant les peuples Kongo et en reconstituant le
royaume Kongo ou encore en instaurant un fédéralisme sur base des
aires culturelles, la RDC ne perd pas. Elle gagne au contraire en
superficie.
Il faut noter que la superficie de l'ancien Royaume du Kongo
était de 2500. 000 Km² tandis que celle de la RDC est de 2345.000
Km².
Le BDK a également un projet économique, social
et culturel pour l'Afrique Centrale.
1. Projet culturel
Revaloriser la culture négro-africaine et
particulièrement celle des Bakongo en Afrique Centrale : les
éléments à revaloriser sont :
La langue kikongo contre les apports allogènes par
exemple le lingala. Pour y arriver, il sollicite qu'on instaure le Kikongo
académique au niveau des universités kongo et au niveau
scolaire.
2. Au plan moral
Réarmement moral Kongo sur tout l'espace Kongo. Cette
morale est faite du bien. Le respect des autorités, le respect des
ainés, le respect de la loi sacrée du royaume, le respect des
biens communs, la lutte contre la corruption et surtout la consécration
de la pudeur comme stéréotype communautaire Kongo.
Conclusion partielle
Un constat général et de
base : l'ordre de Berlin a créé des Etats -Nations
africains sur des bases artificielles. Ces Etats ont regroupé les
peuples des cultures différentes, il a établi des
frontières de division et de fragmentation. Il a créé des
communautés transnationales. Il est producteur des recours identitaires
et des crises inter étatiques. Il a créé des ressources
mitoyennes, causes de plusieurs guerres inter étatiques.
La doctrine de BDK est fondée sur le fait
suivant : La création des Etats sur des bases nouvelles distinctes
de celles posées à Berlin.
Solution préconisée :
certains Etats sont concernés en Afrique Centrale : la RDC,
l'Angola, la Zambie, le Gabon et la République Centrafricaine.
Le BDK voudrait un nouveau modèle étatique, un
noyau fort ayant une véritable unité culturelle d'où
partirait le renouveau de l'Afrique post coloniale.
Il est question d'une
déconstruction-construction : décomposer le caractère
composite pour construire sur les bonnes bases durables.
La remise en cause de l'ordre de Berlin sert à
construire une Afrique nouvelle au troisième millénaire. Le BDK
tente de trouver un soubassement fort sur lequel partirait le fondement des
Etats-Nations africains. Cette culture commune est un gage de stabilité
et un élément réel constitutif d'une Nation.
CHAPITRE X. FAISABILITE DE LA CONCEPTION DE L'ETAT DU
BDK
Beaucoup de spécialistes africains semblent dire que
c'est une doctrine hypothèse d'école. Quant on lui pose la
question , il ne se gène pas de dire que toute eouvre de pensée a
sa part d'utopie. Et il sied de rappeler qu'à son temps, Karl Marx
était appelé utopiste. Ceci était tellement vrai lorsqu'il
avait évoqué les élements relatif à la
création d'une société sans classe ou encore au simple
fait de crier à la disparition de l'Etat bourgois.
Section 1. Des Etats unitaires centralisés issus de
l'Ordre de Berlin à la fédération de Ntimansi
1. Rappel sur l'Etat africain issu de l'Ordre de
Berlin
Les Etats Nations en Afrique sont au jour d'aujourd'hui
particulièrement attachés à leur souveraineté. Les
Etats à l'incapacité de se développer. Toutes les
politiques économiques, sociales, bref des politiques
générales sont des véritables échecs. C'est ce qui
justifie l'état de sous développement de l'Afrique en
général et de l'Afrique centrale en particulier.
A voir de très près, certains Etats d'Afrique
comme la République Démocratique du Congo n'auraient jamais la
forme qu'ils ont aujourd'hui si la colonisation ne les avait pas
créé. En effet, il ne faut jamais oublier que la base de l'Etat
en RDC a été tout simplement de fonder au profit d'une structure
artificielle que nous avons aujourd'hui... le nationalisme , très
particulier, on le voit, des congolais ne repose pas, comme ailleurs , sur
l'exaltation d'épisodes glorieux du passé. D'abord parce qu'ils
n'ont guère de passé commun, ayant été unis par la
volonté de Léopold II. Le territoire actuel du Congo est en
effet, issu de la repartition de l'Afrique entre puissances
européennes, lors de la conférénce de Berlin de 1885.
Cette réalité a été comprise
depuis, par n'longi'a kongo qui pense à raison que le vrai
problème de l'Afrique, de son Etat, la question majeure serait
d'analyser les conséquences du modèle importé de l'Etat
africain et les solutions plausibles à y apporter pour que l'Afrique
s'auto prenne en charge et redevienne une véritable unité
politique comme avant la colonisation , à l'instar des royaumes et
empires que la colonisation a déconstruits.
2. Les tentatives de solution.
l'heure est venue de changer de fond en comble la
problématique classique de l'Etat. Il s'agit d'une rupture
épistémologique devant reposer sur deux hypothèses.
Premièrement, il faut dépasser le cadre des
innovations apportées ces dernières années par les
problématiques de l'Etat importé; de rejet du modèle
occidental de l'Etat-nation et ses mythologiques; de la dialectique Etat-ethnie
dont la faiblesse principale est de n'avoir proposé aucun modèle
de l'Etat alternatif à celui de l'Etat-Nation, qui soit fondé sur
la réalité ethnique.... En effet, il n'est point besoin
d'être un savant pour constater que l'échec de la tentative de
construction de l'Etat européen, faite voici plusieurs années, au
mépris des logiques sociales irréductibles (l'institutionnalisme
occidental porte sur la question (qu'est-ce que l'Etat) , alors que le
fonctionnalisme négro africain porte sur la question (à quoi
sert l'Etat ? ) a généré la débâcle
politique, économique, sociale et culturelle qui ravage l'Afrique
noire.
Deuxièmement, la refondation du modèle
négro-africain de l'Etat multinational ou multiethnique
précolonial du type Etat du Mali, du Ghana, du Songhay, du Kongo,
d'Ethiopie, du Monomotapa, etc., s'impose comme la seule perspective qui
épouse les contingences culturelles et historiques, permettant aussi
bien aux nations ethniques qu'à l'Etat réconcilié, de
disposer de la capacité de se gouverner eux-mêmes en
réveillant les intelligences et en rassemblant les dévouements,
à la lumière de leur projet de société
démocratique plural, c'est-à-dire la démocratie
intégrale.
D'une part, en rénovant les éléments
constitutifs de l'Etat (territoire, Nation, gouvernement), l'Etat multinational
est la condition sine qua non de la renaissance d'une authentique
démocratie locale, fondée sur une triple fédération
des terroirs, des nations ethniques et des citoyens, en vue de
transférer des savoirs.....
D'autre part, le déploiement du projet
démocratique plural ou démocratie intégrale sur l'ensemble
du champ social doit créer une dynamique nouvelle
matérialisée par le couplage de nouveaux espaces de
démocratie politique, économique, sociale et culturelle, avec des
nouveaux espaces de citoyenneté politique, économique, sociale et
culturelle. Il s'agira, alors, de jeter les bases de la forme politique de la
société plurale globale, qui soit fondée sur
l'organisation de la différenciation, en vue de souligner
l'originalité de la démocratie africaine, définie comme le
moyen politique de sauvegarder la diversité sociale en tant que facteur
structurant l'unité des contraires
Section 2. de la fédération de Ntimansi
comme modèle de faisabilité de la pensée de Ne Muanda
Nsemi
Tout part de la loi sacrée du royaume, de la loi
naturelle.
De la loi sacrée du Royaume :
C'est une loi supérieure et différente de la
constitution. Elle est d'origine divine. Elle ne peut pas être
transgressée. C'est le kodia moyo kadi konua disumunua
longo. Cette loi a fait de l'unité du royaume Kongo un objet
principal. Ainsi la sagesse kongo a repris : kongo tadi, kabasue mbasinga
= il est strictement interdit de balkaniser le royaume du kongo, car le pays
kongo doit rester cette pierre qu'on n'a pas le droit de briser en plusieurs
morceaux.
Pour les étrangers :
Nsi wumbuana nsiku, kunata nsiku ko (soumets-toi à la
loi du pays hôte, n'y amène pas ta loi.
Aux bena Kongo :
La loi sacrée leur demande de jurer constamment en
disant : Kongo dieto bambuta basisa dio. Ekodi disisa bambuta yilande, kodi
yaye (notre kongo nous a été légué par nos
ancêtres. Je respecterai la loi sacrée que nous ont
léguée nos ancêtres, c'est le kodi dia moyo). Parlant de la
terre du kongo, la loi sacrée dit aux bakongo: zulu i s'ame, kansi
ngudi'ame yindikilanga. Ntoto wa kongo: wa luvila, wa dikanda, ka wa nzenza ko.
(le ciel est mon père , tandis que la terre est ma mère
nourricière. La terre du kongo appartient aux clans ( donc aux membres
du clan Nsaku, Mpanzu et du clan Nzinga), non à l'Etranger. Ainsi, en
parlant de l'étranger qui vient au royaume Kongo, la loi sacrée
dit ceci aux bakongo: vata dilembua tambulanga nzenza ka diena diambote ko.( un
village qui n'acceuille pas dignement les étrangers , n'est pas un bon
village.... plus loin la loi sacrée interdit aux bakongo de laisser le
pouvoir politique entre les mains d'un étranger au royaume du kongo ,
en disant : mpungi za nzinga ka zisimbi nzenza ko wakondua mvila ku ko kongo
weka sielo kia ntumanga maza ye nkuni( les instruments royaux du kongo ne
peuvent être touchés par l'étranger.
Les fédérations de Ntimansi
Son principal préalable : l'Afrique Centrale devra
se débarrasser de sa structure étatique actuelle, ses
frontières coloniales, de la souveraineté négative.
Le centre de Ntimansi est Mbanza Kongo. Ce processus est
appelé dans la conception de l'Etat de Bdk : la congolisation de
l'Afrique Centrale.
Ne Muanda Nsemi a reçu la mission de
réactualisation de l'Afrique Centrale commencé avec le Royaume
Kongo mais détruit par la colonisation et la conférence de Berlin
et l'ordre qu'il a créé.
Une autre mission de Ne Muanda Nsemi est de corriger ce que la
Conférence a fait en Afrique en générale et
particulièrement de l'Afrique Centrale.
Composition de fédération de
Ntimansi :
Trois grandes puissances : Ubangi, Lualaba et Kongo dia
Ntotila. Chaque fédération est divisée en quatre Etats
autonomes. Ceci ferait 12 Etats autonomes en Afrique Centrale.
1. Fédération Kongo dia
Ntotila : Etat du Kongo central, Etat de Kuimba, de Mbamba et de
Kabangu.
2. Fédération de
l'Ubangi : Etat de Kangu (actuel Cameroun), Sangha, Mongala et
Mbomu
3. Fédération de Lualaba :
Etat du Kivu, du Kasaï, du Katanga et de la Zambie.
Le critère prévalant à la
détermination des Etats autonomes est l'appartenance à la
même aire culturelle.
N.B. : la confédération de
Ntimansi est un Etat fédéral composé de trois zones
culturelles. Chaque zone culturelle est divisée en quatre Etats
autonomes. Ainsi, donc le Ntimansi a 12 Etats autonomes. Il s'agit de
décentraliser le pouvoir pour permettre à chaque Etat de se
prendre en charge et de se développer en suivant son propre génie
et ses propres spécificités culturelles et linguistiques.
Le Congo central comme modèle de fonctionnement
de Ntimansi
C'est le noyau dur du ntimansi. Parce que les bena kongo sont
des peuples élus, ils sont les porteurs de la civilisation post
égyptienne en Afrique.
Pour que le BDK se réalise, il faut d'abord :
· Réhabiliter les valeurs culturelles
traditionnelles kongo
· Reconstituer le Royaume Kongo
La langue du Ntimansi : la langue comme
valeur culturelle occupe une bonne place dans la perception bdkiste. Chaque
zone culturelle peut avoir sa langue cependant, dans le congo central, c'est
le Kikongo.
En termes savants, chaque Etat autonome est composé des
tribus et des ethnies. Chaque tribu utilise sa propre langue. Cette langue est
utilisée dans l'espace du territoire culturel de la Nation tribale.
Sur le plan étatique : la langue
provinciale est celle de la majorité provinciale. S'il y a deux
communautés majoritaires sur le plan de la province, alors, on utilisera
ces deux langues.
De ce qui précède :
· Etat du Kongo dia Ntotela : le kikongo
· Etat de Lualaba : le Suahili
· Etat de l'Ubangi : lomongo ou le lingala selon le
cas
Dans les réunions de Ntimansi, on peut admettre des
interprètes en trois principales langues de l'Union.
Section le fonctionnement de la
Fédération de Ntimansi
C'est un fédéralisme multinational. Ainsi, tous
les principes du fédéralisme s'appliquent à elle comme aux
USA ou en Suisse. Le pouvoir a deux niveaux : le local et le central.
Au niveau local :
Chaque Etat autonome partage sa souveraineté avec
l'Etat fédéral sur certaines matières en respectant le
principe de subsidiarité.
De l'exécutif provincial : Chaque
Etat a son : gouvernement, son Assemblée, sa propre politique
financière, ses propres institutions judiciaires. La composition du
gouvernement tient compte des sensibilités ethniques et
communautaires.
Ce gouvernement est dirigé par un président de
l'Etat autonome appelé président ou gouverneur. Le pouvoir est
exercé en respectant la constitution provinciale et la loi sacrée
qui est la constitution fédérale.
Du législatif provincial : il est
appelé lusanga. Celui-ci est organisé en tenant compte de la loi
sacrée et de sa propre constitution provinciale. La détermination
des postes au Bureau doit respecter la composition communautaire.
Au Niveau de la
Fédération : l'Etat fédéral a son
gouvernement, son parlement et ses institutions judiciaires.
Au niveau de l'Union :
1. Exécutif :
Trois niveaux différents :
· le président de l'Etat autonome
· le président de la confédération
régionale, le Ntimansi
· le président de l'Union africaine
Au niveau de l'Union africaine :
Il faut noter que la conception bdkiste de l'Etat divise
l'Afrique en cinq parties différentes : l'Afrique du Nord,
l'Afrique du Sud, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique de l'Est et l'Afrique
Centrale.
Chaque région est une confédération.
Toute l'Afrique est une union appelée « Union
Africaine ». Les présidents des cinq
fédérations forment un présidium de l'UA. Son
président en est le coordonnateur et le porte parole. La direction du
présidium est faite en rotation pour que pendant un temps donné
que tous les cinq passent en rotation.
Au niveau de la confédération de
ntimansi :
Sur le plan exécutif : Il y a un
collège des présidents composé de chaque président
de trois fédérations. Ceux-ci assument cette fonction pendant 6
mois tout en restant président de sa fédération d'origine.
Il porte le titre du président de la confédération. Il
joue le rôle de coordination. Tout le travail est fait dans les
fédérations.
Ce qu'il faut retenir : dans la
perception de l'Etat du BDK, l'Etat-Nation n'existe plus. Il est noyé
dans une nouvelle configuration politique qui ne tient plus compte des
frontières actuelles : ce sont les trois grandes
fédérations dont la construction ou la constitution respecte les
aires culturelles. L'Afrique des Etats disparaît pour céder la
place aux entités autonomes construites sur base des aires
culturelles.
Sur le plan législatif : le
lusanga s'appelle
« dikahala » au niveau de chaque
confédération et de l'Union Afrique. C'est le parlement de la
confédération. Il est composé de 120 nzonzi en raison de
10 par Etat autonome. Ce quota est égalitaire sans tenir compte de la
capacité démographique de chaque Etat. C'est une chambre
monocamérale.
De l'Administration de Ntimansi : elle
est composée d'un groupe d'experts délégués par
chaque fédéral à quota égalitaire. C'est
l'administration centrale de la confédération.
Les domaines de l'Union de Ntimansi :
En respectant le principe de la subsidiarité, la
conception de l'Etat bdkiste voudrait que l'Etat autonome s'occupe de tous les
domaines. Ainsi, il laisse à l'Etat fédéral les domaines
ci-après :
· l'économie
· la monnaie
· la gestion de l'environnement
· la recherche scientifique
· la culture.
Il faut noter à ce point que l'Etat
fédéral peut partager une matière commune avec l'Etat
autonome. Dans une certaine mesure. C'est le cas de la politique
étrangère exprimée en termes de la paradiplomatie.
CHAPITRE XI. SYSTEME POLITIQUE ET MODE DE
FONCTIONNEMENT DE NTIMANSI
Section 1. La démocratie pour la
confédération de Ntimansi
En Europe actuelle, la démocratie semble être en
crise. Les représentants élus n'ont plus la confiance de la base.
Le peuple veut de plus en plus se prendre en charge.
La forme de démocratie actuelle appliquée
indistinctement à toutes les sociétés semble être
inadaptée.
En Afrique où les sociétés sont
multinationales et divisées, l'application d'une personne une voix de la
démocratie universelle peut être dangereuse et suicidaire. Pour
dire vrai, c'est une démocratie belligène.
Les différents efforts d'adaptation ont donné
par exemple les pratiques diverses de la démocratie : nous pouvons par
exemple citer la démocratie participative, dite aussi démocratie
organique ou démocratie incarnée, la démocratie
communautaire, la démocratie d'opinion, la démocratie
consociative, et autres. Certaines pratiques de cette démocratie ont en
leur sein de variances. Le souci de la conception ici est lié à
l'adaptation de l'évolution des sociétés.
Dans l'actuelle forme de la démocratie, le souverain
primaire est totalement désemparé. Si les couches semi
lettrées sont désorientées par la supercherie de
l'élite politique, les masses laborieuses sont totalement
désorientées et déçues de ce qui se passe. Les
pratiques gouvernementales ont tendance à ne défendre que les
intérêts des élites. De ce qui précède, le
souverain primaire dans sa majorité ne se sent plus
représenté. Il crie d'ailleurs à la trahison.
La démocratie à adapter à la nouvelle
forme des sociétés a pour objectif d'adapter la prise de
décision politique et la gestion du système politique en entier
en tenant compte des variables déconstruisant.
Il sied de savoir de prime à bord que l'adoption de la
forme de l'Etat qui conviendrait au modèle multinational des Etats de
l'Afrique Centrale ne suffit pas. Comme ils sont tous des Etats divisés,
il est important de bien penser au type de gestion politique qui s'y
adapterait. Ce système ne peut être que le système
démocratique.
En effet, dans plusieurs cas, les principes de la
démocratie universelle n'ont rien résolu parce qu'étant
inadaptés aux réalités sociales de ces communautés.
Pour ce faire, il est important de penser au régime politique du type
particulier et au système politique capable de prendre en compte le
caractère divisant de ces sociétés.
1. De l'illusion de la démocratie
représentative.
Les analystes de renom ont stigmatisé les Etats
restés en marge de la civilisation démocratique. Il y a lieu
aujourd'hui de replacer les faits. De cette restitution, nous nous rendons
compte que ce que nous avons observé n'était qu'une illusion,
une farce et une idée frappe oeil.
En effet, à quels signes dire qu'il y a gouvernement du
peuple, les élections elles-mêmes ne constituent pas un
critère sûr, car elles peuvent être biaisées. Cette
définition correspond uniquement à l'organisation des pouvoirs
publics, mais elle ne spécifie pas ce qui est caractérisé,
une gestion démocratique des autres institutions en instance. Il faut
faire savoir avec simplicité de style scientifique que la
démocratie universelle actuellement enseignée est une farce,
mieux une illusion. S'il est vrai que tout le monde a le droit de vote, il est
aussi vrai que les souverains primaires ne présentent pas des programmes
politiques. Ils adhèrent à ceux qui sont cousus de toutes
pièces par les grands centres intellectuels. Ils sont objets de
propagandes politiques. Il faut encore penser qu'ils y adhèrent par
connaissance ou par conviction ou encore par simple attrait.
La démocratie, méthodiquement vidée de
son contenu, ne serait plus qu'un théâtre d'ombres ; elle serait
en train de mourir faute de combattants.
L'illusion de la démocratie contemporaine a
engendré un écart et un manque de confiance criant entre les
élus et leurs bases, entre le sommet et la base, les souverains
primaires ne croient plus aux politiciens, qu'ils ont élus parce qu'ils
ne font que leur propre politique sans vraiment tenir compte du peuple.
1. De la crise de la démocratie
contemporaine
Cette crise est exprimée par l'impuissance politique,
le manque de confiance des citoyens vis-à-vis de la classe
dirigeante..., à l'intérieur de plusieurs pays, on constate une
montée vertigineuse des extrémistes, l'abstentionnisme chronique,
le manque de confiance des citoyens vis-à-vis de la classe politique.
Malgré des similitudes, celles que les
démocraties connaissent aujourd'hui résultent surtout de
l'approfondissement du libéralisme, qui s'exprime par un individualisme
de masse et le triomphe des droits de l'homme. Désormais la
souveraineté de l'individu a supplanté la souveraineté du
peuple. Il y a un recul et même une «autodestruction douce» de
la démocratie. Son universalisme la conduit à vouloir se
dissocier de tout cadre historique ou politique et lui fait perdre son sens.
Dans certains contextes, comme celui de la France, la crise
s'est accélérée pour toucher les bases mêmes de la
vie politique. Par exemple, le parti politique n'est plus à vrai dire
une structure avant-gardiste de la démocratie. Ainsi, on peut encore
noter ....la démocratie s'en est prise au principe du pouvoir en
général et partout. Elle a universellement sapé les bases
de l'autorité du collectif au nom de la liberté. Elle a fait
passer au premier plan l'exercice des droits individuels, jusqu'au point de
confondre l'idée de démocratie avec lui et de faire oublier
l'exigence de maîtrise collective qu'elle comporte.
La crise actuelle est pathologique. Elle donne lieu à
la recherche des solutions de rechange. Elle peut être la
résultante de la déformation du parlement (Assemblée
nationale et Sénat) qui, s'autonomise au point de ne plus servir
l'intérêt des peuples et de tendre vers les intérêts
privés . Comme pièce de rechange, les vedettes de la politique
inventent des types, des modes d'expression pour traduire cette crise. Ainsi,
en France, on a noté la montée de ce qu'on a appelé la
démocratie d'opinion. Impuissance politique, manque de confiance des
citoyens vis-à-vis de la classe dirigeante..., la démocratie ne
se porte pas bien. Comment expliquer cette apathie ? Et surtout, comment
peut-on y remédier?... Désormais, la souveraineté de
l'individu a supplanté la souveraineté du peuple. Il y a une
évidence et même une «autodestruction douce» de la
démocratie.
Cette réalité a été
expliquée par Jürgen Habermas en ces termes :..., introduction du
Marketing en politique témoigne du glissement du citoyen aux
consommateurs puisqu'il consiste à établir de technique de
séduction et d'influence du comportement de l'électeur. Les
partis politiques se sont transformés en vendeur des programmes et ne
s'appuient non sur l'opinion publique, mais sur l'opinion non publique
(privée) recueillie grâce aux méthodes
d'échantillonnage, élaboré par le marketing politique.
Toujours est-il que l'emprise des médias et des sondages correspond
à ce que nombre d'auteurs nomment la démocratie d'opinion.
2. La démocratie rotative
C'est l'effort d'adaptation de la démocratie
universelle aux spécificités des sociétés de
l'Afrique Centrale. Dans la conception de bdk, le fédéralisme
multinational ne suffit pas, il n'est pas une fin en soi. Il doit être
accompagné d'un bon système politique. Ce dernier est la
démocratie. Cette démocratie partant des bases universelles doit
s'appliquer aux conditions sociologiques et culturelles africaines.
La démocratie rotative est susceptible
d'intégrer les différences culturelles, linguistiques et
politiques, les spécificités propres des sociétés
africaines. La démocratie rotative établie un équilibre
entre la reconnaissance de la diversité et la refondation d'un nouveau
pacte républicain.
C'est une démocratie post coloniale. Elle impose une
gouvernance concertée et consensuelle. Une gestion partagée par
la Nation et citoyens à travers les solidarités verticales
(fédérale, régionale et locale) et horizontale (politique,
économique et culturelle).
Son caractère post colonial est le fait qu'elle se
définit un système fondé sur le principe de l'unité
dans la diversité, un Etat pour plusieurs peuples.
C'est une démocratie fédératrice des
Nations, des citoyens, des langues, des religions, des cultures, des
territoires et des normes. Elle a l'avantage de garantir la survie.
Les préalables à l'application de la
démocratie rotative
1. Les sociétés africaines doivent adopter la
forme fédérale. Cad dépasser l'Etat unitaire centraliser
et l'idée d'une Nation unificatrice. Ceci devait s'appuyer sur certains
principes du fédéralisme comme celui de l'autonomie territoriale
et de l'unité dans la diversité.
2. Un agir ensemble concerté, un agir commun qui
qualifie une communauté et non un individu.
Contenu de la démocratie rotative
Le postulat de départ : dans les
sociétés divisées où il existe une certaine
catégorisation ethnique, raciale, communautaire, linguistique ou
religieuse, il s'ensuit une certaine segmentation différenciée
des composantes de la société. C'est-à-dire, une
communauté composée de groupes majoritaires et minoritaires, dont
les valeurs sont instrumentalisées pour présenter d'autres
revendications. Ainsi, la compétition politique serait grandement
faussée. En pareille situation, la démocratie universelle ne
peut plus être un gage de stabilité et de paix durable. Il y aura
une minorité qui n'arrivera jamais au pouvoir par le suffrage universel,
alors elle cherchera une autre voie pour y parvenir. La démocratie
rotative est une variance de la démocratie de consensus, de la
démocratie locale et participative. C'est une démocratie
décentralisée. Elle privilégie les facteurs sociologiques
instrumentalisables comme la religion, l'ethnie, la langue, la
communauté, la race, les éléments culturels.
Contenu proprement dit : la
démocratie rotative est une démocratie de consensus, une
démocratie locale et participative. C'est une démocratie
décentralisée. Son objectif est de fédérer les
facteurs sociologiques instrumentalisables. Il s'agit de : la religion,
ethnie, la langue, la communauté, la race et les éléments
culturels.
C'est une démocratie de proximité. Son objectif
est d'imposer une gouvernance démocratique. C'est une variante de la
démocratie consociative. C'est une démocratie communautaire. Elle
prend en charge les modèles de société complexe, des
sociétés divisée.
Elle peut être appliquée en RDC et dans tous les
Etats de l'Afrique Centrale et dans tous les Etats divisés. Cette
démocratie garantie l'équilibre inter étatique, inter
provincial, inter religieux. C'est un modèle souple.
Elle part de la base à la Centrale.
Avantages de la démocratie
rotative :
Ce modèle spécifique est construit sur base des
éléments sur les quels la division de la société
est organisée. La condition principale est que ces
éléments deviennent des structures de recours absolu pour la
gouvernance politique. Les cas du Rwanda et de la RDC et tant d'autres sont
illustratifs. Dans ces deux pays ci-haut cités, l'analyse des faits
à observer démontre que les ethnies ou les provinces sont
importantes dans le choix politique. La constitution elle même consacre
le recours à la géopolitique provinciale pour la nomination des
membres du gouvernement.
· Faire reconnaître et renaitre la confiance et le
vouloir vivre collectif, le renforcement de la cohésion et de la
solidarité nationale.
· Le renforcement du socle de l'unité nationale,
de la cohabitation pacifique entre les structures divisée.
· Gage d'une bonne intégration inter
provinciale.
· Atténuer, diminuer ou diluer les facteurs
divisant
· Faire des partis politiques des véritables
structures avant-gardistes de la démocratie, de la solidarité
nationale et de l'organisation politique
3. Organisation de la démocratie et choix
politique dans la démocratie rotative
Cette construction doit se faire autour dans toutes les
structures sociales. Ce modèle peut s'appliquer dans toutes les formes
de l'Etat en tenant compte des éléments divisant. Le
fédéralisme et la décentralisation se prêtent les
mieux.
Dans cette organisation
Dans cette organisation on doit partir de la base au
sommet :
- Du village
- Groupement
- Chefferie
- Quartier
- Territoire
- District
- Province
Toute cette organisation doit tenir compte des
spécificités de chaque niveau.
Le choix des dirigeants
Dans le choix, la rotation est fondée sur le facteur
divisant et non sur le parti politique. Dans le cas du Rwanda par exemple, elle
portera sur l'ethnie, pour l'Afrique du Sud, sur la race, pour la RDC, la
province.
Au niveau de l'Etat
fédéral : le président de la
République est élu au suffrage universel direct national. Tous
les candidats sont présentés dans une rotation (ethnique,
raciale, linguistique, religieuse ou provinciale). Pour la RDC, tous les
candidats sont présentés par une seule province. Il est
présenté après des primaires provinciaux. Ces primaires
commencent par une convention provinciale du Parti. Chaque candidat se
présente avec un colistier d'une autre province pour un mandat
déterminé par la loi sacrée du royaume.
Au niveau provincial : le choix est fait
sur base de représentation. Les membres de lusanga sont élus au
suffrage universel direct par toute la province. Les sièges sont
repartis équitablement selon les structures divisant (la race, l'ethnie,
la religion ou la province).
Les nzonzi élisent les membres de l'exécutif
provincial sur base d'un portefeuille équitable selon les groupes. Les
membres de l'exécutif choisissent un gouverneur qui coordonne en
respectant les mêmes principes. Dans une situation de plusieurs
communautés, la représentation de toutes est obligatoire. A titre
illustratif, s'il ya quatre communautés, l'élection se fera sur
quatre listes différentes.
Au niveau communautaire : même
chose qu'à la province.
Au niveau du village : le village est
l'unité de base dans ce modèle. Le principe de
représentation sur de base rotative est de rigueur. Le pouvoir politique
est composé d'un exécutif, d'un lusansu du village.
Le chef du village qui est élu sur base traditionnelle
doit être impliqué dans l'exécutif. Le lusansu suit la
rotation sur base de l'élément divisant.
Conclusion partielle
Dans la perception politique de BDK, il est impossible d'avoir
un autre système politique que la démocratie. Pour le bdk,
l'application de la démocratie universelle aux situations
particulières des sociétés africaines serait suicidaire et
même belligène. Il faut impérativement les adapter aux
spécificités africaines. Cette adaptation est appelée la
démocratie rotative. Celle-ci selon les pays et les
spécificités de l'élément divisant.
Le bdk insiste sur le fait que dans la démocratie
universelle appliquée en Afrique actuellement, les partis politiques
n'ont jamais été des vraies structures avant-gardistes de la
démocratie. Selon lui, il est difficile que le peuple souverain primaire
contrôle les élus à tous les niveaux. Ainsi, il
développe ce qu'il appelle « la théorie du
corbeau et du renard ».
En ce qui concerne la démocratie rotative, elle doit
s'appliquer à tous les niveaux. L'objectif est de créer une
juxtaposition des communautés et non leur fusion ou intégration.
Ce modèle doit conduire à la création d'une
véritable cohésion nationale et une véritable
cohabitation. Ce modèle présente beaucoup d'avantages, notamment
la création d'une véritable solidarité nationale, un
véritable lien de vouloir vivre collectif entre les majorités et
les minorités, elle pose les bases de la création d'une Nation
par la concorde sociale et non par la force. Dans ce modèle, le
président qui est élu, est face à des niveaux multiples de
contrôle. Si l'élu est dans l'incapacité d'exercice en
cours de mandat, il est remplacé par élection, dans les
mêmes conditions. Son remplaçant ne peut venir que de la
communauté du remplacé. L'objectif ici n'est pas seulement de
créer une base sociologiquement solide, la solidarité de la
Nation mais surtout de veiller à ce qu'aucune communauté ne soit
lésée par l'injustice sociale, que toutes les richesses
nationales soient bien redistribuées.
C'est cela le sens qu'il donne à la devise de
ntimansi : l'unité dans la diversité.
Section 2. La politique étrangère des Etats
de Ntimanisi
La politique étrangère du BDK est une politique
étrangère de responsabilité et d'anticipation. Le bdk
pense que parmi les causes de l'échec de l'Afrique, c'est aussi sa
politique étrangère et de sa diplomatie. Elle semble être
prise en otage par les grandes puissances. Etant attachés à leurs
souverainetés, les Etats africains n'arrivent pas à parler d'une
même voix sur la scène internationale. Pour tenter de contourner
la situation, elle s'organise des organisations régionales de
coopération.
1. La politique étrangère de
responsabilité et d'anticipation
La politique étrangère de responsabilité
est une politique qui se refuse d'être conçue et
élaborée par réactions à ce qui se passe sur la
scène sous régionale, régionale et internationale. C'est
une politique d'action et non de spectateur. C'est une politique de mouvement
qui prévoit ce qui peut arriver. Ce n'est pas une politique attentiste.
C'est une politique de rationalisation des faits et des moyens. C'est une
politique de combat et non d'accompagnement.
La politique étrangère de responsabilité
et d'anticipation est une option ou une variance de la politique
préventive. Elle utilise la dissuasion positive et pacifique pour se
faire comprendre. Elle ménage de toute part les intérêts
de grandes puissances. Elle a pour objet de transformer la souveraineté
négative des plusieurs Etats de l'Afrique Centrale en
souveraineté positive au sein soit d'une et unique
fédération soit au sein d'une confédération ( il
faut entendre par la souveraineté négative.
Par politique étrangère de responsabilité
et d'anticipation, nous entendons une politique conçue, formulée
par l'Etat fédéral ou la confédération elle
même, en concertation avec les entités
fédérées, en toute liberté et autonomie, sans
intervention et pression de l'extérieur. C'est une politique
étrangère de liberté africaine et de souveraineté
fédérale. Elle est en outre une politique d'indépendance
et de collaboration inter institutionnelle.
2. Elaboration et acteurs
1. Exécutif
fédéral : Dans la gestion institutionnelle de la
confédération de ntimansi, l'exécutif
fédéral est composé du président de chaque
fédération (trois au total). Ces trois présidents doivent
participer à la formulation de la politique étrangère de
responsabilité et d'anticipation dont il est question ici. Comme au
sommet de l'Etat fédéral existe un président
fédéral qui est le coordonateur des activités politiques
de l'Etat, c'est lui qui engage l'Etat.
Les présidents des Etats fédérés
sont ses premiers collaborateurs dans cette lourde tâche. Il ne peut rien
faire sans les associer. Les décisions de politique
étrangère de responsabilité et d'anticipation sont prises
dans une démocratie. Tous ces acteurs doivent obligatoirement y
partciper.
Le gouvernement fédéral est l'acteur qui
accompagne le président fédéral dans la formulation et
gestion de la politique étrangère de responsabilité et
d'anticipation. Le gouvernement fédéral et les gouvernements des
Etats fédérés sont des conseillers techniques des
présidents pour la formulation et la prise de décison de
politique étrangère. Les membres des gouvernements y participent
en tant que gestionnaires techniques. De ce fait, ils veillent au
contrôle de l'exécution des décisions prises.
Cette collaboration doit être effective afin que la
prise de décision de politique étrangère, surtout son
exécution ne souffre d'aucune insuffisance. Les positions du
gouvernement fédéral sur les questions de politique
étrangère doivent être discutées et adoptées
au conseil des ministres. Elles sont proposées et discutées
dans chaque Etat fédéré pour enfin être
adoptées au conseil des ministres du gouvernement
fédéral.
1. le pouvoir législatif:
Le pouvoir législatif a une grande importance dans ce
modèle de politique étrangère de responsabilité et
d'anticipation. Etant l'organe de contrôle de l'exécutif, en
même temps l'autorité budgétaire, les grandes options de
politique étrangère doivent être adoptées en
congrès( chaque entité fédérale concernée et
le congrès fédéral après) sur proposition des
gouvernements ( ici, on commence par les gouvernements
fédérés qui, après, envoient les décisons
sous forme des propositions au gouvernement fédéral). Les moyens
de l'éxécution de politique étrangère doivent
être adoptés au parlement, après discussion avec les
commissions permenantes de l'Assemblée Nationale et du Sénat.
Ce sont les deux commissions permanentes chargées de la
politique extérieure qui participent à l'élaboration et
au contrôle de l'exécution de cette politique
étrangère. Pour cela, les membres de la commission doivent
être des hommes d'expérience en la matière ou doivent se
faire accompagner par ceux-ci. Ceci est un élémént
important dans les pays à une longue expérience en politique
étrangère. Cette tâche est très utile pour l'Union
de Ntimansi, ainsi la collaboration entre l'éxécutif et le
parlement ne peut être conflictuelle sous peine d'empêcher la bonne
formulation de la politique étrangère.
- Les services de renseignements, dans leur
diversité,
- Les spécialistes de politique étrangère
et les Médias Publics,
- La diaspora
Objectif de politique étrangère
L'objectif de ce modele de politique étrangère
est de transformer l'organisation, la structure, l'appareil et les moyens lui
accordés. Un autre aspect d'objectif de cette politique est de
convaincre les grandes puissances de l'impérieuse
nécessité de faire confiance à l'Union de Ntimansi, la
défense de l'intégrité territoriale et la
souvéraineté fédérale, la consolidation des acquis
de la fédération . Négocier l'exploitation des
matières premières de base et toutes les richesses
fédérales avec les entreprises multinationales et nationales des
puissances intéressées, sans perdre la face.
Un autre objectif principal du modele de la politique
étrangère de responsabilité est d'unir les forces
économiques, politiques et stratégiques afin que l'Afrique
Centrale joue le rôle que le Dieu Akongo lui a donné dans une
Afrique du troisième millénaire. Ceci ferait que l'union de
Ntimansi devienne un véritable transformational state. Il faut dire
que sans une vraie union des souverainetés, il n' y aura jamais de bonne
politique étrangère de l'Afrique Centrale. Cette politique doit
clarifier l'histoire politique de l'Afrique Centrale. Elle doit extirper en son
sein les germes du déficit de souveraineté nationale et
internationale et l'inféodation des volontés de puissances
extérieures dans la formulation de sa politique étrangère
afin qu'elle redevienne vraiment indépendante et ne défendant que
l'intérêt de la fédération.
Les axes privilégiés de la politique
étrangère :
· le premier axe de sa politique étrangère
doit être les grandes puissances (d'abord, le triade USA, France et la
Belgique, ensuite les Etats de l'Union Européenne, la Grande Bretagne,
sans oublier la Russie et La Chine). Une vision claire sur les puissances
permanentes du conseil de sécurité doit être
envisagée.
· Le deuxième axe, des puissances
émergentes, nous pouvons citer le Japon, l'Inde, le Brésil,
l'Argentine, la Corée du Sud, le Singapour, Afrique du Sud, le Nigeria,
l'Egypte. L'axe de l'Afrique est plus flexible d'autant plus qu'au delà
de Ntimansi, l'idée de l'Etat du mouvement politico-religieux Bundu Dia
Kongo entrevoit la possibilité d'une grande union africaine.
· Le troisième est l'axe de la coopération
Sud-Sud avec les alliés traditionnels du mouvement de non alignement, de
l'Asie et du monde.
Les principes de politique
étrangère :
1. Le principe du centralisme africain : tout le monde se
conviendra avec nous que l'union de Ntimansi est bien blottie au creux de
l'Afrique et certains géopoliticiens pensent même qu'il est la
terre centrale de Mackinder. Cette position peut, si elle est prise en charge
comme principe de politique étrangère lui apporter des gains
substantiels pour le rôle qu'il est appelé à remplir, non
seulement comme une structure d'appui mais aussi comme une structure qui
impulse la paix, le développement, sur qui, on peut appliquer la
théorie de la stabilité hégémonique dont lui
serait l'Hégémon.
2. Le deuxième principe est le panafricanisme
réformateur. Ces principes doivent se départir des anciennes
formes de slogan du nationalisme et patriotisme parce qu'ils n'ont
été que des formes de cloché qui n'ont rien amené
au pays sinon des martyrs. Le panafricanisme réformateur est un
principe qui est basé sur l'amour réfléchi de l'Afrique.
Il privilégie la construction d'une Afrique indépendante qui se
développerait au gré de ses propres moyens et stratégies.
3. Le troisième principe est particulier, c'est bien
le principe de rationalité. Ce principe est bien important dans ce sens
qu'il permet de bien mesurer l'intérêt général de
Ntimansi à atteindre et l'associer aux moyens disponibilités. Il
est important de souligner que ce principe nous servira principalement dans
l'option de politique des organisations internationales régionales et
sous régionales. En effet, il est important de rationnaliser la
participation aux organisations internationales. Ce principe exige à
l'union de Ntimansi de ne pas perdre de temps dans certaines organisations
comme la SADC, COMESA et autres. Il est souhaitable que les Etats des Ntimansi
se concentrent sur la CEEAC et la CEMAC.
La place des grandes puissances dans
l'élaboration de la politique étrangère de
responsabilité et de responsabilité
Dans la conception politique du BDK, il y a une bonne place
réservée aux grandes puissances. Ils savent que les grandes
puissances internationales existent. Elles ont une grande puissance de
nuisance. Elles sont les créateurs de l'ordre de Berlin et même de
la RDC. Elles tiennent à la forme actuelle des Etats en Afrique
Centrale. Pour changer cette configuration, il faut une véritable
politique des grandes puissances. Celle-ci a pour objectif de les convaincre
de la nécessité de la transformation des Etats de l'Afrique
Centrale. Ainsi donc, cette politique étrangère de
responsabilité et d'anticipation tient compte de la présence des
grandes puissances.
Les postures préconisées dans la
politique étrangère des grandes puissances :
· La soumission : ce que le
Ntimansi ne peut pas faire.
· La collaboration : c'est
la voie préconisable
· Le rejet total
L'intérêt africain dans la politique
étrangère de responsabilité
L'Occident pense que ses intérêts en Afrique
ne peuvent être préservés que si ce pays reste aux mains
de leurs alliés nationaux. Ses innombrables intérêts en
Afrique peuvent se résumer, selon les époques en ceci : Sur le
plan géo politico stratégique: maintenir le contrôle sur
l'Afrique centrale comme au temps de la guerre froide, avoir la main mise sur
les ressources naturelles et stratégiques du continent; ne pas donner le
temps au pays de s'organiser et se développer de façon à
menacer les intérêts occidentaux ; protéger les
investissements occidentaux en Afrique centrale.
Les déterminants de la politique
étrangère de responsabilité et d'anticipation
La politique étrangère de responsabilité
doit s'appuyer sur les facteurs politiques, géopolitiques et
géostratégiques ci -après:
- la position géo politico-stratégique de
ntimansi;
- l'immensité de son espace territorial;
- ses innombrables ressources naturelles;
- son appartenance à des locutions différentes
et à différentes zones stratégiques;
- Ses ressources culturelles.
-L'appartenance à différents bassins
hydriques
La politique de l'Union de Ntimansi des
organisations
La politique étrangère de responsabilité
et d'anticipation est une politique de rationalisation de la participation dans
les organisations régionales et sous régionales. En effet,
à quoi sert-il d'être membre de plusieurs organisations
régionales et sous régionales qui ont somme toute les mêmes
objectifs?
La politique de rationalisation consiste, selon les
intérêts en présence, de choisir en toute
responsabilité les organisations régionales et sous
régionales utiles à court et à moyen terme et de quitter
celles qui lui sont encombrantes. L'union de Ntimansi doit
impérativement faire le choix de ne rester qu'avec les seules
organisations qui sont proprement de l'Afrique centrale.
La prise de décision de la politique
étrangère de responsabilité et d'anticipation de
Ntimansi
Tout repose sur l'Etat fédéral et les
entités fédérées. Le président
fédéral est le diplomate en chef. C'est en son nom que sont
préparées et prises les décisions de politique
étrangère. Il participe pleinement à la formulation de la
décision. Pour cela :
Première étape : le
président consulte d'abord les présidents de l'exécutif
des entités fédérées `(le gouvernement
fédéral et nzonzi de la dikahala ( cad les commissions
permanentes chargées des questions de politique extérieure. Il
consulte les sociétés savantes ensuite leurs parlements
respectifs).
Deuxième étape : discuter
de la décision à prendre avec le gouvernement
fédéral élargi aux gouvernements des entités
fédérées.
Troisième étape : une fois
les vues accordées, la décision est adoptée en conseil des
ministres fédéral. Les nzonzi de Dikahala doivent participer
à la prise de décision.
N.B. : la politique étrangère est
un domaine de collaboration entre Etat fédéral et les
entités fédérées.
Dans cette option, chaque Etat autonome a sa propre politique
étrangère. C'est dans le cadre de la paradiplomatie.
En principe, dans une fédération, la politique
étrangère, la politique étrangère est un domaine
qui relève de l'Etat fédéral. Dans la vison bdkiste, c'est
une matière commune. L'Etat fédéral la partage avec les
Etats fédérés. Entre les Etats autonomes, on ne peut pas
parler de politique étrangère. Il s'agit simplement d'une
coopération interétatique, coordonnée par l'Etat
fédéral.
Mais chaque Etat autonome a sa propre politique
étrangère. C'est dans ce sens qu'on a parlé de la
paradiplomatie. Celle-ci n'est pas une action parallèle. Elle est
plutôt coopérative. Elle accompagne l'action de l'Etat
fédéral. De la même manière, l'Etat
fédéral accompagne la paradiplomatie. Elle est de toute
façon coordonnée par le gouvernement fédéral. La
paradiplomatie n'est pas seulement coopérative. Elle est aussi
bilatérale. Elle est exercée en harmonie avec le gouvernement
fédéral.
CONCLUSION GENERALE
Dans une perspective dialectique, cette étude a
une thèse : l'ordre de Berlin, c'est le système
africain actuel. Il est issu de la conférence internationale de
Berlin.
Cette conférence a été convoquée
pour résoudre une grave tension entre les grandes puissances au sujet de
la gestion du Bassin du Congo. Elle s'est terminée en posant les bases
d'un ordre colonial qui existe encore pendant cette période post
coloniale.
Ce système est :
Statocentré : le peuple est le
sujet de l'Etat.
Celui-ci est délimité par des
frontières ayant un caractère sacro saint. Ces
frontières ont été tracées à
l'intérêt des grandes puissances. Sur le terrain, elles
ont balkanisé et fragmenté les peuples et ont détruit les
vraies entités politiques qui ont existé avant la colonisation.
Elles ont été soutenues par les armes pendant la colonisation et
ont été consacrée par l'OUA, en 1963 par le principe de
l'intangibilité. D'autres principes ont accompagné les
frontières de cet Etat : la souveraineté de l'Etat, l'auto
détermination et la non ingérence.
Berlin a crée un pacte
stratégique entre l'occident et l'Afrique. Ce pacte est contenu
dans l'Acte général de Berlin. Notons la neutralité du
bassin du bassin de Congo.
Conséquence : les Etats africains sont des simples
comptoirs, des protectorats.
L'ordre de Berlin a institué une dépendance
perpétuelle et un contrôle permanent de l'Europe sur l'Afrique.
Cette dépendance est généralisée : politique,
économique, social et religieux.
Sur le plan politique : l'Europe impose des dirigeants
à l'Afrique soit par les armes soit par des élections
téléguidées ou truquées. L'ordre de Berlin a fait
de l'Afrique un continent assujetti, une périphérie du centre qui
est l'Europe.
L'antithèse de cette
étude : la conception de l'Etat du BDK= toute cette
pensée s'oppose à l'ordre de Berlin.
1. La nature de l'Etat :
Kimpangala = une construction inachevée, tous ces Etats
sont composites, construit sans la volonté des peuples, ces sont des
Etats multinationaux.
Conséquence : cet Etat n'a pas
réussi à fédérer les peuples et les Nations. L'Etat
s'oppose au peuple. C'est l'une des causes de l'échec de l'Etat africain
post colonial : l'impossibilité de créer une unité
nationale ou une Nation. Ce sont des Etats sans vouloir vivre collectif.
2. Le modèle de l'Etat de bdk : le
ntimansi
La confédération de l'Afrique Centrale, la CAC.
Son avènement est précédé de la congolisation de
l'Afrique Centrale détruite pour la colonisation. Cette
confédération est régie par la loi sacrée du
Royaume. C'est une constitution fédérale. Cette
confédération est créée sur base des aires
culturelles. La congolisation voudrait dire :
« élimination des frontières héritées de
la colonisation et l'installation du fédéralisme multinationale
sur les bases des zones culturelles ». Il faut en même temps
remettre en cause tous les principes qui sont attachés aux
frontières.
Le ntimansi est composé de trois grandes
fédérations. Chaque fédération est divisée
en quatre Etats automnes.
Lualaba : kangu, sangha, Mbomu et
mongala
Ubangi : kivu, Kasai, Katanga et la
Zambie
Kongo dia ntotela : Kongo dia Kati,
kuimba, mbamba et kubangu.
Le ntimansi = 12 Etats autonomes appartenant
à trois zones culturelles différentes.
Objectif du ntimansi : le
développement intégral, autocentré et
équilibré de l'Afrique Centrale, la réhabilitation des
valeurs culturelles africaines.
Fonctionnement de Ntimani :
C'est un fédéralisme multinational. Il y a un
partage de souveraineté entre les deux niveaux de pouvoir.
La fonction exécutive est triple:
le local, le fédéral et le confédéral.
L'exécutif de l'UA est formé par les
présidents de chaque confédération africaine (5 au total).
Ceux-ci forment un présidium. Le président est un porte parole de
toute l'Afrique. Cet exécutif est collégial. Katiopa dia
mpa.
L'exécutif de l'Union de Ntimansi :
Il est composé des présidents de trois
fédérations. Il est dirigé par un président. Il
s'occupe de toute l'Afrique Centrale. Le choix est rotatif. Chaque
président dirige pendant 6 mois. Il reste pendant ce temps
président de sa confédération. Il coordonne les
activités de l'Union. Le principe de subsidiarité qui
prévaut.
La fonction législative :
Au niveau local (entité fédérée) =
c'est lusanga. Pour sa composition, on tient compte de la représentation
communautaire de chaque Etat autonome.
Au niveau fédéral, le Dikahala :
assemblée fédérale. Elle est au niveau
fédéral et au niveau de la confédération de
Ntimansi et de l'UA. Ses membres sont appelés nzonzi.
Au niveau de la fédération, la composition tient
compte des réalités sociales et communautaires de la
fédération.
Au niveau de l'union de ntimansi : le dikahala est
composé de 120 nzonzi en raison de 10 par Etat autonomes.
Perspectives : il est vrai que
l'application de cette doctrine est difficile sinon impossible. C'est là
que cette doctrine peut ressembler à un mythe. Cette difficulté
tient principalement au caractère actuel des frontières
africaines et surtout à la souveraineté à laquelle tous
les Etats africains sont encore attachés.
Pour donner une chance à l'application ce cette
doctrine, nous pensons qu'au lieu de chercher à transformer toute
l'Afrique en refondant les Etats en Afrique Centrale, ce qui reviendrait
à les balkaniser, il faut plutôt transformer leurs structures
internes en tenant compte de la nature de chaque Etat. Ceci revient à
dire qu'il faut dresser une nouvelle organisation administrative interne en
suivant les aires culturelles.
Ou encore appliquer dans chaque Etat de l'Afrique Centrale le
fédéralisme multinational sur base des aires culturelles. Il faut
alors y appliquer la démocratie rotative et la politique
étrangère de responsabilité et la paradiplomatie.
ANNEXE N° 2 Perception trilogique de l'origine
Bundu dia Kongo (1(*))
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe1.png)
Annexe n° 3 Représentation de trois zones
culturelles de l'Afrique centrale dans la perception de l'idée de l'Etat
Bundu dia Kongo
(2(*))
ANNEXE N° 4 ESPACE CULTUREL KONGO
(3(*))
Annexe n°5 Représentation
géographique des Etats de Ntimansi (la confédération de
Ntimansi(4(*))
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe4.png)
ANNEXE N°5 Représentation
géographique de l'Etat du Congo Central (5(*))
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe5.png)
ANNEXE N° 6. Représentation
géographique de l'Etat du Congo central et ses frontières
internes
(6(*))
ANNEXE N° 7 L'Afrique nouvelle à
l'ère du verseau
(7(*))
ANNEXE N° 8 Représentation de l'Afrique
au troisième Millénaire
(8(*))
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe9.png)
251658240
(9(*))
(10(*))
ANNEXE N° 9(a) LES ETATS AUTONOMES DANS LA
CONCEPTION POLITIQUE DE BDK
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe11.png)
(11(*))
ANNEXE N° 9(b) LES ETATS AUTONOMES DANS LA
CONCEPTION POLITIQUE DE BDK
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe12.png)
(12(*))
(13(*))
ANNEXE N°9(c) briser le mur de Berlin en Afrique
Centrale
(14(*))
(15(*))
ANNEXE N° 10 LE FONCTIONNEMENT DE
NTIMANSI
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe16.png)
(16(*))
(17(*))
ANNEXE N° 11 LE BUKONGO DANS L'ESPACE DE
NTIMANSI(18(*))
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe18.png)
ANNEXE N°12 NTIMANSI DANS LES DETAILS
(19(*))
ANNEXE N°13 LES PROVINCES AUTONOMES DE L'ANCIEN
ROYAUME KONGO
(20(*))
Annexe n° 15. CARTE ROYAUME KONGO EN 1711
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe21.png)
Annexe n°16. LE PARTAGE DE L'AFRIQUE APRÈS LA
CONFÉRENCE DE BERLIN
![](Ordre-de-Berlin-et-la-conception-de-letat-du-mouvement-politico-religieux-bundu-dia-kongo-mythe22.png)
* 1 Ne Muanda Nsemi,
« les propos du Ministre Belge », in Kongo Dieto
n° 363, 2004, p.4
* 2 Ne Muanda Nsemi,
« L'espace de Ntimansi », in Kongo Dieto, n°
622, 2009, p.2
* 3 Ne Muanda Nsemi,
« la paix au Kabinda », in Kongo Dieto, n° 15,
(sd), p.2
* 4 NE MUANDA NSEMI, La
Confédération de Ntimansi, op.cit., p.12
* 5 Ne Muanda Nsemi,
« Qu'est- ce que c'est Mfumu'a Kongo », in Kongo
dieto, n° 781, 2012, p.2
* 6 Ne Muanda Nsemi,
« Tutsi victimes des frontières colonialistes », in
Kongo Dieto, n° 538, op.cit.
* 7 Idem
* 8 Ne Muanda Nsemi,
« vive la CEMAC », in Kongo Dieto, n° 619,
2008, p.2
* 9 Ne Muanda Nsemi,
« La honte de la SADC », in Kongo Dieto, n°
638, 2009, p.2
* 10 NE MUANDA NSEMI, Le
Congo Central et le Cinquantenaire : état de la Nation Kongo ,
Kinshasa, éd. Mpolo, 2010, p30.
* 11 Ne Muanda Nsemi,
« Les déserteurs », in Kongo Dieto, n°
62, 1999, pp.2-4
* 12 Ne Muanda Nsemi,
« L'union de Ntimansi », in Kongo Dieto, n°
642, (sd), p.2-4
* 13 Ne Muanda Nsemi,
« la Solution idéale pour le Congo», in Kongo
Dieto, n° 460, 2006, p.2
* 14 Ne Muanda Nsemi,
« La Responsabilité de l'Union Européenne», in
Kongo Dieto, n° 492, 2006, p.2
* 15 Ne MUANDA NSEMI,
« L'Union de Ntimansi », in Kongo Dieto, n°
642, op.cit.
* 16 Ne Muanda Nsemi,
« L'Union de Ntimansi », in Kongo Dieto, n°
642, op.cit.
* 17 Ne Muanda Nsemi,
« Aux Professeurs de l'Université de Kinshasa », in
Kongo Dieto, n° 823, 2008, p.4
* 18 Ne Muanda Nsemi,
« La Capitale de la CEMAC», in Kongo Dieto, n° 623,
2009, p.2
* 19 NE MUANDA NSEMI, Le
mystere du kikongo, Kinshasa, éd. Mpolo Ngimbi, 1995, page de
couverture intérieure
* 20 Ne Muanda Nsemi,
« pour votre information, l'histoire du Kongo Central», in
Kongo Dieto, n° 643, 2009, p.2
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