Problématique d'approvisionnement en antirétroviraux dans les structures de prise en charge de PVV dans la ville de Goma( Télécharger le fichier original )par Innocent ZIRAMENYWA BARAKABYA ISTM/Goma - Licence gestion des institutions de santé 2009 |
CHAPITRE IVANALYSE ET DISCUTION DES RESULTATSIV 1. REVUE DE LA LITTERATUREDans ce chapitre, nous présentons quelques recherches réalisées à travers le monde. Ceci nous aidera à l'interprétation des résultats de la recherche et à éclairer ainsi notre lecteur sur la pertinence de notre étude Données démographiques, socioéconomiques et épidémiologiques pour les 24 pays de la région Afrique Centrale et de l'Ouest de l'UNICEF
Evaluation des systèmes de gestion des antirétroviraux Constant généraux a) L'existence de systèmes d'approvisionnement et de distribution performants est une nécessité pour faire face à l'accroissement de la prise en charge efficace des malades Entre 2001 et 2005, la lutte contre le VIH/SIDA, s'est considérablement amplifiée et le nombre de personnes bénéficiant d'une thérapie antirétrovirale dans les pays à revenu faible ou intermédiaire a plus que quintuplé, passant de 240 000 à près de 1,3 million. Des personnes. Durant la même période, dans les pays d'Afrique subsaharienne, le nombre de PVVIH bénéficiant d'une thérapie antirétrovirale, a été multiplié par 16, passant de 50 000 à 800 000induvidus Dans les 8 pays enquêtés lors de l'évaluation, des avancées importantes ont été observées dans le domaine de l'élargissement de l'accès au traitement. Ces évolutions ont été rapides et très disparates : entre 2004 et 2007, le nombre de PVVIH bénéficiant d'une thérapie antirétrovirale a été multiplié par 5 ou 6 et de façon plus importante encore dans les pays les moins avancés dans ce domaine, comme le Congo et la République Centrafricaine. Les prévisions établies par les programmes nationaux de lutte contre le VIH/Sida font apparaître que le nombre de femmes qui bénéficieront, d'ici 2010, d'une prophylaxie dans le cadre des programmes de PTME, aura au moins doublé et, le plus souvent,aura été multiplié par quatre ou cinq .7(*) Il en est de même, mais de façon moins marquée, de l'accroissement attendu du nombre d'enfants qui bénéficieront d'une thérapie antirétrovirale. Dans le cadre de la mobilisation du leadership et du plaidoyer pour l'accès universel8(*) Ces évolutions seront confirmées et s'intensifieront lors du « passage à l'échelle » avec comme corollaire, un accroissement proportionnel des quantités et volumes de médicaments ARV et des moyens de diagnostic Evaluation de gestion des antirétroviraux Evolution de la prise en charge des adultes VVIH et prévisions de la PTME (les pourcentages représentant la proportion de PVVIH sous ARV par rapport au nombre total de PVVIH)
b) = le chiffre de 21907 pour 2007 correspond aux nouvelles inclusions et non au nombre de personnes sous traitement ARV qui est de 42 350. Des systèmes d'approvisionnement et de distribution performants et pérennes seront alors nécessaires si l'on veut, parallèlement à l'augmentation du nombre de malades bénéficiant d'une thérapie antirétrovirale, améliorer à la fois, la qualité de leur prise en charge et l'efficience des financements engagés. Dans son rapport annuel9(*) l'ONU SIDA souligne que si l'accroissement sans précédent du financement pour le sida constitue une nouvelle opportunité, il est nécessaire, en contrepartie, que tous les acteurs s'engagent en faveur d'une riposte cohérente, alignée sur les efforts appartenant aux pays et dirigés par les pays eux-mêmes. b. L'organisation actuelle de la chaîne d'approvisionnement ne permet pas de suivre l'accélération de la prise en charge des malades. L'accroissement observé du nombre de malades pris en charge, résulte essentiellement de la disponibilité de nouveaux financements qui ont contribué à fortement augmenter le montant global des ressources mobilisables. Mais, cet accroissement des moyens financiers s'est fait, le plus souvent, parallèlement aux circuits financiers pré existants, par la superposition de nouveaux mécanismes de financement et d'approvisionnement, fonctionnant en quasi autarcie, sans véritable coordination avec les budgets et les opérateurs nationaux, créant ainsi une situation de plus en plus complexe et de moins lisible. La mise en place de ces financements additionnels n'a pas toujours été accompagnée d'évaluations préalables permettant de révéler la complexité du cycle GAS et tout. Evaluation des systèmes de gestion des antirétroviraux Particulièrement de certains de ses éléments clés : estimation des besoins, capacité et conditions de stockage, notamment dans les centres de prise en charge, logistique de distribution, gestion des commandes, fournisseurs, contrôle de qualité des médicaments et produits de santé liés et rétro- information de la périphérie vers le niveau central, décisionnel. Il résulte de cette situation, parfois au niveau central mais surtout à la périphérie, dans les centres de prises en charge, des niveaux de stocks mal corrélés aux besoins, entraînant soit des ruptures de stocks soit la péremption de surstocks, pouvant conduire à l'interruption des traitements, avec comme possible conséquence, le risque d'apparition de pharmaco -résistances.
a. Contexte général de la lutte contre le VIH/Sida Moyens mobilisés Selon les pays, les moyens déployés dans la lutte contre la maladie sont très variables, à la fois pour ce qui concerne la proportion, dans la population vivant avec le VIH de malades éligibles recevant une thérapie antirétrovirale, mais aussi, pour ce qui concerne le nombre des structures de soins (centres de dépistage, de prise en charge et de PTME), la répartition de ces structures (niveaux- central et périphérique) et les principaux équipements fonctionnels permettant d'assurer le dépistage et le suivi immunobiologies des malades . Concernant la proportion des PVVIH bénéficiant d'une thérapie antirétrovirale dans le nombre total de PVVIH, on distingue 3 groupes de pays : (i), dans le premier, cette proportion voisine les 10% : Bénin 11% Burkina Faso 10% et Cameroun 9% , (ii) dans le second , cette proportion est inférieure de moitié à celle du premier groupe : République Centrafricaine 6% et Congo 6% et, dans le troisième, elle est égale ou en deçà de 3% : Côté d'Ivoire 3% , Ghana 3% et République Démocratique du Congo 2% La proportion des centres de dépistage, de centres de prise en charge et de centres de PTME implantés dans les districts en périphérie (hors capitale et villes importantes) est un indicateur du niveau de décentralisation de ces activités, au plan national. Une fois encore, on constate de très grands écarts d'un pays à l'autre avec des gradients assez comparables : 16% à 97% pour les centres de dépistage, 39% à 100% pour les centres de prise en charge et 16% à 97% pour la PTME. Les valeurs moyennes (respectivement : 53%, 58% et 58%) sous réserve de données fiables10(*) reflètent que la décentralisation est une réalité, sauf peut être en côté d'Ivoire, où la valeur moyenne des trois indicateurs est plus basse (28%). Il faut cependant souligner que les pourcentages élevés résultent du très petit nombre de centres considérés. Les ratios malades sous thérapie antirétrovirale, par centre de prise en charge sont, quant à eux, plus homogènes. Exception faite des valeurs extrêmes : Cameroun : 461, Ghana : 122 et République Démocratique du Congo : 103 (pour ces deux pays, ces nombres moins élevés sont le corollaire de la faible proportion de personnes vivant avec le VIH bénéficiant d'une thérapie), dans les autres pays, ces ratios sont très proches de la valeur médiane (210). Les équipements (appareils de comptage des CD4 et machines PCR11(*)) sont, en général, en nombre insuffisant. Les ratios Nb équipements pour les compteurs de Nb.Malades CD4, varient également dans une proportion importante : de 1 (Ghana : 138) à 12 (République Centrafricaine : 1 660) et leurs niveaux traduisent un fort sous équipement. Le faible nombre rapporté de machines PCR (de 0 au Bénin à 5 au Burkina-Faso et au Cameroun) traduit la quasi impossibilité, dans tous les pays, du dépistage précoce des jeunes enfants12(*). Moyens mobilisés pour la lutte contre le VIH/sida
Cadre réglementaire et législatif du secteur pharmaceutique : Depuis la décennie 90, le renforcement des cadres réglementaires et législatifs pharmaceutiques des pays de l'Afrique subsaharienne de l'Ouest et Centrale a été avec les appuis techniques et financiers apportés aux centrales publiques d'achat, l'un des axes prioritaires d'action des partenaires au développement particulièrement dans le cadre d'un partenariat tripartite regroupant l'OMS (département du médicament Essentiel). L'Union Européenne (DG VIII) et de la Coopération française. Ces appuis étaient apparus comme un préalable indispensable à la redynamisation des systèmes de santé et notamment les soins de santé primaire dans -les districts et à l'approvisionnement régulier des formations sanitaires de tous les niveaux, avec des médicaments génériques de qualité et bas prix, dans le cadre de l'initiative de Bamako ou de mécanismes de recouvrement des coûts. L'enquête fait apparaître, dans ce domaine, des situations fortement contrastées.. En effet, si tous les pays disposent de textes fondamentaux concernant la politique pharmaceutique13(*) les procédures d'enregistrement et les listes de médicaments essentiels, incluant les médicaments entrant dans les thérapies antirétrovirales. La situation est différente s'agissant des médicaments génériques. Cadre règlementaire du secteur pharmaceutique
ARV : Antirétroviraux. MEG : Médicaments Essentiels Génériques ADPIC : Aspects des Droits de la propriété intellectuelle qui touchent au Commerce. ALE : Accord de Libre Echange. On observe, en effet, un net clivage entre groupes de pays. Le Bénin , le Burkina-Faso, le Cameroun, le Ghana et, dans une moindre mesure la côte d'Ivoire disposent d'un cadre réglementaire et législatif assez complet avec, notamment un ensemble de textes favorisant l'utilisation des médicaments génériques : politique de promotion des médicaments génériques , procédures d'enregistrement spécifiques pour les MEG, existence d'un droit de substitution et présence de laboratoires de contrôle de qualité opérationnels, disposant d'un plateau technique leur permettant de contrôler la qualité des médicaments ARV14(*) Cependant, pour des raisons mal renseignées lors de l'enquête .il semblerait que ces laboratoires ne soient pas mis à contribution dans ce domaine au Bénin15(*) au Burkina Faso16(*) en Côte d'Ivoire et au Ghana17(*) En République Démocratique du Congo, l'encadrement réglementaire est réduit à sa plus simple expression ; les enquêtes rapportent qu'il n'existe ni document de politique de promotion des médicaments génériques, ni procédures spécifiques pour leur enregistrement, ni droit de substitution, ni laboratoire de contrôle de qualité des médicaments, opérationnel. Si elle est nécessaire, la présence d'éléments d'encadrement n'est cependant pas suffisante, car il convient que les documents soient pertinents au regard de la problématique. Ainsi, plusieurs rapports analysés lors de la phase 1 de l'évaluation, mentionnaient que certains des textes existants n'apportaient pas de solutions satisfaisantes aux problèmes identifiés. Ainsi, à titre d'exemple en République Démocratique du Congo, un rapport (37) recommandait d'une part, la révision de textes (décret de création du PNMLS 18(*) , arrêté ministériel de création du PNLS/IST19(*)) pour clarifier les attributions et le rôle de ces instances et, d'autre part la révision d'un arrêt pris sur la réglementation des importations, de la distribution, et l'utilisation des ARV. Dans un autre (7) il était recommandé de modifier le texte portant organisation des Directions Régionales de la Santé, afin de clarifier le rôle de ces structures dans la gestion des médicaments ARV. II.1 LE CADRE CONCEPTUELLa problématique sur la pandémie du VIH/SIDA trouver sa justification dans un contexte bien défini Un cadre conceptuel à permis de visualiser la manière dont les différents facteurs entrent en relation dans la détermination des comportements de l'homme vivant dans la ville de Goma et ses environs vis-à-vis de la pandémie du VIH/SIDA.
* 6 Source : Rapport sur l'épidémie mondiale du Sida, mai 2006 * 7 Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA Edition spéciale 10ème anniversaire de l'ONUSIDA Genève 2006, Page 170. * 8 S'agissant du nombre d'enfants sous traitement ARV, les valeurs relévées lors de l'enquête en 2007 sont cohérentes (progression allant de 8% pour le Burkina Faso à 530% pour le Ghana) avec celles relevées dans le rapport condjoint de l'UNICEF de l'ONUSIDA et de l'OMS publié en 2008 Children and AIDS : second stocktaking rapport, action and progress » pages 39 et suivantes CF le tableau comparatif en annexe. * 9 Ibidem, * 10 Les valeurs relevées au Ghana (de 87% à 97%) sont en effet surprenantes et doivenht être validées par PNLS. * 11 La technique de typePCR permet détecter beaucoup plus rapidement les au VIH (permettant donc une plus grande efficacité des traitements), que les tests anticorps. Cette technique est, par ailleurs, particulièrement efficace dans le dépistage précoce des jeunes enfants dont seulement 40% d'entre eux, détectés positifs avec les tests anticoprps, sont effectivement infectés (in : AIDS.ORG : http//www.aids.org/atn/a-060-07.html). * 12 Il faut par ailleurs souligner, dans ce domaine, que la présence de machines PCR ne signifie pas nécessairement la pratique du dépistage des enfants en bas âge. Un article publié dans : Bulletin of the World Heath Organization 2008 : 86 : 155- 160 (« Optimizing paediatric HIV care in Kenya : challenges in early infant diagnosis »), rapporte que si 4 centres de recherche étaient en mesure de diagnostiquer le VIH/sida par une technique de type PCR, Ils n'exerçaient ces capacités, qu'à titre de recherche. * 13 Exception faite de la Côte d'Ivoire dont le document est en cours d'élaboration. * 14 Ce qui ne signifie pas pour autant qu'ils réalisent ces contrôles. * 15 L'enquêteur rapporte que le laboratoire National de Contrôle de qualité des médicaments fait le contrôle de qualité des ARV, mais seulement dans le cadre de l'enregistrement des produits. * 16Le LNSP est opérationnel et dispose de tous les équipements analytiques nécessaires (HPLC, spectrophotomètre UV-Visible et IR, Disolutests, etc) il existe un arrêté interministériel qui insitutue le contrôle de qualité et la surveillance des médicaments importés (contrôle systématique). Ce contrôle est en vigueur depuis février 2007. Cependant, le contrôle de qualité des ARV n'est pas effectif à cause des difficultés du LNSP de se procuer des substances de référence. * 17 L'enquêteur rapporte que le principal problème reste la capacité du laboratoire : manque d'espace, de personnel, et fourniture d'eau et d'électricité non fiable (le laboratoire doit être transféré dans de nouveaux locaux en 2008 ). En pratique, le pays se procure les ARV auprès de sources fiables (pré qualifiés OMS), afin de minimiser les risques en matière de qualité. * 18 Programme National Multisectoriel de lutte contre le Sida * 19 Programme Nationale de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles. |
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