CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre travail de fin d'études
qui porte sur « La problématique de la prise en charge des
personnes vivant avec les VIH/SIDA Cas des PVV de l'hôpital
général de Goma». L'objet de l'étude est
d'améliorer la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA
dans la ville de Goma, ce qui ne correspond pas aux normes établies au
niveau international. Nous avons procédé à une
étude transversale descriptive. Cette étude est soutenue par les
questions suivantes :
Ø La prise en charge des PVV par l'hôpital
général est-elle globale (sociale, nutritionnelle,
économique, juridique) ?
Ø Pourquoi les PVV de l'hôpital
général de Goma ne sont pas satisfait de la façon dont
ils sont encadrés ?
Ø Quel est l'impact de cette prise en charge sur les
conditions de vie des PVV de l'hôpital général ?
Ø Que faut-il faire pour faire face à cette
situation ?
Partant de notre questionnement et de nos objectifs, nous
avons formulé les hypothèses de recherche suivantes :
ü La prise en charge des PVV de l'hôpital
général serait partielle (se limiterait seulement au
dépistage et à la distribution des petits vivres)
ü Les PVV ne sont pas satisfait de la prise en charge
étant donné que les conditions de vie seraient
défavorables.
ü La prise en charge aurait un impact positif sur le mode de
vie des PVV.
ü La création d'un centre de formation,
d'encadrement, d'information et de professionnalisation pour l'auto prise en
charge et de changement de comportement serait une des solutions pouvant palier
à ce problème d'insuffisance de prise en charge.
Les analyses effectuées grâce au questionnaire
d'enquête administré à 73 PVV de l'hôpital
général, nous ont conduit aux résultats de notre
recherche :
· 5,5% de la population enquêté disent
recevoir les aliments, 35,6% reçoivent les ARV et 58,6% disent qu'ils
reçoivent un appui psychologique et moral.
· La majorité de PVV soit 82,2% n'est pas
satisfait de cette prise en charge et 15,1% sont partiellement satisfait de
cette prise en charge.
· 15,1% ne sont pas satisfait de la manière dont
les PVV sont prises en charge par l'hôpital général pour
des raisons de négligence de ces derniers, 23,3% disent que la
nourriture donnée par l'hôpital général n'est pas
suffisante, 15,1% soulignent que l'aide effectué par l'hôpital
général ne tient pas compte des besoins exprimés par les
PVV et 28,7% signalent que cette prise en charge n'est pas adaptés aux
besoins des PVV.
· 97,3% ont du mal à accéder aux soins de
base ARV pour un PVV (n'ont pas accès facile aux soins).
· 8,2% manque d'activité devant leur permettre
à subvenir à certains besoins, 5,5% ont des difficultés
compte tenu de leur manque d'activité génératrice de
revenu ont du mal à payer le loyer, 2,7% ne sont pas en
sécurité et n'ont pas de paix du coeur car ils savent qu'ils
peuvent mourir à tout moment, 28,8% déclarent que les soins
médicaux reçu de l'hôpital général ne sont
pas adaptés, 41,1% ont des problèmes de manque de nourriture et
13,7% sont inaptes aux travaux.
· 15,1% des PVV ont besoin d'un appui financier pouvant
les aider à satisfaire leur besoins, 26% ont besoin d'accéder
facilement et gratuitement aux ARV pour leur santé, 20,5% ont besoin du
soutient psychologique et morale, 2,7% préfèrent qu'on puisse
lutter contre la discrimination envers les personnes infectées par le
VIH/SIDA ; 33% préfèrent avoir à manger et 2,7%
veulent qu'on puisse prendre en charge la scolarité de leurs enfants en
charge.
· 76,7% disent que la prise en charge n'a pas d'impact
positif car elle est insuffisante et crée d'autres besoins suite a
cette insuffisance.
· 20,5% des enquêtés disent cette prise en
charge a un impact négatif car les soins donnés ne peuvent pas
permettre aux PVV de survivre longtemps car ils ne sont pas adaptés aux
maladies, 17,8% disent que cette prise en charge ne les aident à rien et
38,4% disent que la vie n'a pas changé et donc la situation des PVV
reste la même avant comme après la prise en charge par
l'hôpital général.
Les résultats ont permis de relever des insuffisances
des prestations de la prise en charge des malades de l'hôpital
général et de confirmer notre première, deuxième et
quatrième hypothèse et infirmé la troisième
hypothèse.
La discrimination accroît l'impact de
l'épidémie sur Les PVV qui voient leur charge augmentée du
fait de la maladie. L'une des raisons majeures de la propagation de l'infection
est la peur de révéler sa sérologie positive à son
entourage. La forte contamination sexuelle, inhibe toute les tentatives de
partage de l'information. La souffrance physique et psychologique conduit
à un épuisement, à une inaptitude au travail ou à
la compétition pour l'emploi et donc à une réduction
importante des ressources.
Bien que l'accueil, soit apprécié par les
utilisateurs des services et les malades du SIDA, il serait bien d'attirer
l'attention des prestataires de soins et des services sur l'importance de la
création d'un centre de formation et d'information au sein d'une
structure et par rapport à la confidentialité. Les personnes
vivant avec le VIH/SIDA doivent être considérer comme tout autre
patient qui souffre d'une quelconque maladie. Elles ne doivent pas faire
l'objet de stigmatisation ou de rejet de la part aussi bien de la famille et de
la communauté que des prestataires de soins. L'infection à VIH
est en effet venue révéler les nombreuses failles du
système de cohésion sociale. L'ignorance ou la mauvaise
connaissance du VIH et l'analphabétisme sont également des
déterminants majeurs de l'aggravation de cette situation. Cette
situation discriminante constitue un frein important à la prise en
charge des PVV dans le contexte ou l'accès aux ressources est faible,
très limité ou le respect de la personne infectée, le
droit au travail, le droit aux soins, à la confidentialité,
à la succession, le droit à la propriété
privée, sont ignorés souvent par les principaux acteurs.
Il est souhaitable que les résultats de ce travail
puissent aider les autorités de la ville et de l'hôpital
général à améliorer la qualité de la prise
en charge psychologique, médicale et alimentaire des PVV.
Terminons en sollicitant l'indulgence des lecteurs pour les
fautes d'inattention qui se seraient glissées dans ce travail. Nous
n'avons pas la prétention d'avoir épuisé
l'exhaustivité du thème abordé ni de l'avoir traité
de la meilleure façon. La perfection n'étant pas de ce monde nous
croyons néanmoins avoir atteint nos objectifs.
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