CHAPITRE II : CAPTAGE
ET EXPLOITATION DES EAUX SOUTERRAINES
II.1. Captage des sources
II.1.1. Définition
Une source est un lieu d'apparition et d'écoulement
d'eau souterraine à la surface du sol, elle est toujours liée
à l'existence d'une nappe et peut être située au mur ou au
toit du réservoir aquifère.14(*)
Les sources présentent généralement les
qualités de l'eau souterraine, tout en permettant une exploitation
aisée. Leur présence est étroitement liée à
la géologie du terrain :
· Un plancher rocheux imperméable, tel qu'un
gisement d'argile est à la base d'une couche de sol ou roche
saturée, alors, une source tendra à apparaitre sur la pente
où la couche d'argile affleure.
· Les roches plutoniques sont également
imperméables à l'eau, pourtant elles sont souvent
fragmentées et les sources apparaissent généralement
là où ces ruptures viennent en surface.
II.1.2. Différents types
des sources
a) les sources d'affleurement
Les sources d'affleurement sont celles qui apparaissent
à l'endroit où affleure le substratum imperméable. Si
l'aquifère est perméable en petit, il existera le long de la
ligne d'affleurement de la zone imperméable des suintements continus et,
par suite, très faibles.
Si l'aquifère est perméable en grand, les
ouvertures donnant l'eau seront plus rares mais de débits plus
importants.
b) les sources d'émergence
Les sources d'émergence sont celles qui apparaissent
là où la surface topographique recoupe la surface
piézométrique d'un aquifère. Ces sources apparaissent dans
les fonds des vallées.
c) les sources filoniennes
Autrement dites «sources de cassure», sont celles
qui prennent naissance là où les cassures et les filons
perméables, partant de la surface du sol, atteignent le toit d'une nappe
aquifère sous pression. De telles sources sont parfois
artésiennes.
d) les sources vauclusiennes
Une source vauclusienne est en réalité
l'affleurement d'un cours d'eau souterrain en terrains karstifiés.
e) les sources d'éboulis
Il peut arriver qu'une source soit couverte d'éboulis.
L'eau qui sort de la source entre dans l'éboulis et n'apparait que plus
loin au pied de l'éboulis.Elle est appelée « source
d'éboulis » et la source originelle couverte par
l'éboulis est alors appelée « source
géologique ».
II.1.3. Aménagement
d'une source
La nappe d'eau qui sort toute seule du sol
constitue une source. En général, une telle eau est bonne
à boire. Cependant cette eau peut être polluée à sa
sortie du sol. Afin d'éviter un tel danger, on doit aménager la
source.
Trois grands types d'aménagements de sources peuvent
être envisagés dans un contexte nécessitant le recours
à des techniques à faible coût :
· un aménagement très simple ;
· un aménagement avec un réservoir ;
· un aménagement avec un réservoir et
filtre ;
a) L'aménagement simple de source
Schéma d'aménagement simple d'une source15(*)
L'aménagement simple de source doit débuter par
un nettoyage de l'endroit où l'eau sort du sol. Il faut :
· faire une tranchée horizontale sur plusieurs
mètres pour rechercher l'eau un peu plus loin ;
· remplir la tranchée de gros cailloux pour que
l'eau circule facilement ;
· reboucher la tranchée ;
· à l'extrémité, sceller un tuyau
par lequel l'eau s'écoulera. Le tuyau doit être scellé dans
un mur fait en ciment, en parpaing ou en pierre ;
· le sol, à l'endroit où le tuyau sort,
doit être nivelé et recouvert de cailloux pour éviter qu'il
y ait formation d'un bourbier ;
· réaliser une rigole qui évacue au loin
l'eau sale.
b) Aménagement avec réservoir
Schéma d'aménagement avec
réservoir16(*)
Il est nécessaire de construire une chambre
maçonnée qui permet de récupérer et de stocker
l'eau de la source.
L'aménagement extérieur est identique à
celui de l'aménagement simple.
c) Aménagement avec réservoir et filtre
Schéma d'aménagement avec
réservoir17(*)
Cet aménagement comprend une chambre
maçonnée divisée en deux parties, une partie qui contient
le filtre en gravier et en sable et une autre partie qui constitue le
réservoir. La sortie de l'eau est identique aux aménagements
précédents.
II.2.4. Entretien des sources
Il est fréquent que la productivité des ouvrages
de captage présente une dégradation au cours du temps. Cette
évolution dépend des conditions d'exécution du captage, de
la composition chimique de l'eau souterraine et du mode d'exploitation de
l'ouvrage.
Dans le cas de sources, la perte de débit
résulte généralement du colmatage, dont les origines
peuvent être diverses :
· physico-mécanique : lorsque c'est
l'entrainement des particules fines du terrain qui diminue l'ouverture des
barbacanes ou l'indice de vide du matériau drainant ;
· physico-chimique : lorsque l'obstruction est
réalisée par un dépôt qui résulte de la
précipitation des carbonates ou des sulfates de calcium ou de
magnésium, ou encore d'hydroxydes de fer ;
· biochimique : lorsque le colmatage provient des
boues gélatineuses résultant du cycle biologique de certains
micro-organismes, en particulier lorsque les eaux contiennent des sels de fer
(bactéries ferriques).
Des améliorations sensibles peuvent
généralement être obtenues par des entretiens
réguliers, lorsque les ouvrages sont visitables. S'ils sont en majeure
partie constitués par des massifs drainant dépourvus de regards,
les possibilités d'intervention y sont réduites. Il est donc
fondamental de prévoir les possibilités de son entretien
ultérieur, lors de la conception de l'ouvrage.De même convient-il
de ne pas végétaliser un champ de captage et d'y enlever
régulièrement la végétation arbustive ou
arborée qui s'y implante naturellement, car les racines offrent une
très forte capacité de pénétration jusqu'aux
barbacanes et aux massifs drainants, où elles facilitent en outre la
précipitation de dépôts chimiques.
II.2. Captage par puits
II.2.1. Définition
Un puits est un ouvrage de captage qui pénètre
verticalement dans la nappe18(*).Il offre généralement un
diamètre (de 1 à 5-6 m) et une profondeur limitée à
quelquesmètres ou quelques dizaines de mètres, mais certains
peuvent atteindre la centaine de mètres en terrain rocheux.
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* 14Ramade F :
dictionnaire encyclopédique des sciences de l'eau, Edscience, 1998.
* 15Comité
Interafricain d'Etudes hydrauliques, Utiliser une pompe manuelle -Manuel de
formation des formateurs villageois - Le point d'eau au village :
aménagement ; utilisation ; entretien - série
hydraulique villageoise livret 2, GH Géohydraulique, CINAM - date
non signalée.
* 16Comité
Interafricain d'Etudes hydrauliques, Utiliser une pompe manuelle -Manuel de
formation des formateurs villageois - Le point d'eau au village :
aménagement ; utilisation ; entretien - série
hydraulique villageoise livret 2, GH Géohydraulique, CINAM - date
non signalée.
* 17Comité
Interafricain d'Etudes hydrauliques, Utiliser une pompe manuelle -Manuel de
formation des formateurs villageois - Le point d'eau au village :
aménagement ; utilisation ; entretien - série
hydraulique villageoise livret 2, GH Géohydraulique, CINAM - date
non signalée.
* 18 Eric G. :
Hydrogéologie (objets, méthodes et applications), Dunod, 2004,
Paris.
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