Les enjeux de l'implantation des médias en zone de crise. Cas de la fondation hirondelle( Télécharger le fichier original )par Lydie Muanji Kashala Université de Kinshasa - Licence 2012 |
CONCLUSION PARTIELLECe chapitre a consisté à présenter la Fondation Hirondelle, cas type de notre travail. Aussi, avons nous relevé les zones d'interventions de son projet. Comme nous l'avons dit ci-haut, la Fondation Hirondelle est intervenue dans beaucoup de pays d'Afrique, mais nous n'avons analysé que les cas de la RDC et du Rwanda. De ce qui précède, il relève que les projets de la Fondation Hirondelle jouent enfin un rôle de leadership et de moteur pour le développement des médias locaux. D'abord, en diffusant des informations vérifiées sur des sujets parfois sensibles dont les autres médias n'osent pas parler. Surtout, en établissant des standards qualitatifs élevés, aussi bien en matière journalistique, technique, que de management. Par l'effet de la concurrence, mais aussi des échanges d'expériences que la Fondation Hirondelle s'emploie à mettre en place localement, les autres médias sont ainsi incités à suivre cette voie professionnelle, éthique, rigoureuse et finalement économiquement performante. La Fondation Hirondelle emploie à travers le monde un total de 250 employés et contractants. Les pays en conflit et sans médias autonomes ne manquent pas. Hirondelle a de quoi voler longtemps. Chapitre III :L'IMPLANTATION DES MEDIAS EN ZONE DE CRISE : INTRODUCTIONLe présent chapitre s'attèle à démontrer les enjeux des médias en zone de crise et plus particulièrement les médias de la Fondation Hirondelle. Nous partirons des résultats de notre propre analyse, ensuite les résultats de nos entretiens viendra renchérir notre recherche. Beaucoup d'auteurs depuis plusieurs siècles se sont intéressés aux médias, au rôle qu'ils jouent dans une société. Certains sont allés plus loin en s'intéressant à la liberté que devaient jouir ces médias. Peu d'auteurs se sont cependant penchés sur la question de l'implantation des médias en zone de crise. La presse se limite à témoigner, à rendre compte des atrocités qui ont eu lieu dans tel ou tel endroit. Elle décrit avec détails tous les épisodes et rapporte les images; d'ailleurs, avec les médias, la guerre est devenue un spectacle permanent. Bien qu'ils se contentent de faire leur métier, en rapportant les faits, la question est de savoir à quoi servirait alors un média en zone de crise ?quels sont les enjeux et les perspectives de cette action ? Section 1 : LES ENJEUX DE L'IMPLANTATION DES MEDIAS EN ZONE DE CRISEPremièrement, les médias en zone de crise luttent contre la désinformation. Les médias exercent une fonction sociale majeure à l'intérieur d'un pays en crise, du moins au même titre que les institutions législatives ou judiciaires. (32(*)) Les médias créent un espace de réconciliation, de dialogue, de reconstruction et de paix. L'enjeu est aussi de redonner espoir aux populations. Dans des pareilles situations, les médias jouent une fonction thérapeutique, la thérapie étant le traitement d'une maladie particulièrement mentale. (33(*)) Parce qu'en fait, la guerre ou les conflits jouent avant tout sur le mental. Tout passe par la tête, par une réflexion, ensuite, on passe à la matérialisation. Les médias implantés en zone de crise réalisent la fonction que l'on prête génériquement aux médias, le «quatrième pouvoir ». Les populations qui vivent dans des régions où il y a des conflits et des guerres croient plus à cette fonction des médias qu'aux institutions étatiques. Forum public, agora démocratique, ces médias incarnent parfaitement cette fonction. Comme par exemple pour porter plainte contre des militaires qui les ont violées, les femmes vont à la radio avec cette conviction qu'elles seront entendues et qu'elles trouveront gain de cause. En ce moment, les médias se transforment à la fois en poste de police, en juge de paix, en médiateur politique. (34(*)) A condition qu'ils soient indépendants, qu'ils recréent une citoyenneté, qu'ils deviennent facteur d'une évolution sociale. Le conflit n'est pas une mauvaise chose en soi. Il résulte de manière naturelle des différences entre les personnes ou es groupes religieux, politiques, ethniques, ou autres. Ainsi, nous pensons qu'au lieu d'être sources de conflits et guerre, ces différentes guerres ou crises pourraient enrichir les sociétés et être à la base d'un processus pacifique de réconciliation. Gérer ces différences de manière constructive est une compétence qui peut être développée. Il n'existe pas une méthode pour trancher ou arrêter immédiatement les conflits ; une signature d'un accord de paix ne suffirait pas. Il s'agit d'un processus continu d'établissement des relations mutuelles de respect et de confiance.(35(*)) Cette réalité nous pousse à penser que la diplomatie ne suffit pas à la résolution d'un conflit. La diplomatie et les accords ne peuvent à eux seuls résoudre un conflit. C'est ainsi que de temps à autre, les organisations non gouvernementales interviennent dans ce processus. Chacun cherche à aider tant soit peu à la reconstruction d'une nation ou d'une région dévastée par les guerres, en utilisant notamment les médias. 1.1. Le droit à l'informationLes femmes et les hommes qui vivent en zone de crise grave ont un besoin accru d'information. Car, elle rend libre. Les priver de cette information serait une atteinte à leur liberté d'opinion et d'expression. (36(*)) Ce qui revient à dire que, présenter à une population qui en manque une information impartiale, indépendante et rigoureuse, c'est lui reconnaître son droit fondamental. C'est aussi là l'une des raisons d'être de la Fondation Hirondelle, créer cette information à travers des médias locaux destinés à vivre durablement. Lorsque l'on parvient à proposer une information accessible, crédible et indépendante, les auditeurs la plébiscitent. * 32 Heinderyckx, D., op.cit. * 33 Dictionnaire Petit Larousse, éd. 2012. * 34 BALLE, F., Op.cit. * 35 www.unesco.org, consulté le 03 octobre 2012. * 36 www.panos-ao.org, consulté le 22 juin 2012. |
|