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Négociations internationales sur les changements climatiques imputables
aux forêts
C'est à la suite de débats intenses, que l'on a
inclus dans le Protocole de Kyoto la question des forêts, ainsi que de
l'utilisation des terres, du changement d'affectation des terres et de la
foresterie (FAO, 2011). Mais dans le protocole de Kyoto, la thématique
de la déforestation dans les pays en voie de développement n'a
pas été prise en compte (NASI et al). Le protocole de
Kyoto n'autorise que les activités de boisement et de reboisement dans
le cadre du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) (FAO,
2011).
Pourtant la déforestation et les changements du couvert
terrestre sont sources d'émission de 1,7 Gt de CO2 chaque
année dans l'atmosphère (GIEC, 2007) ; et selon le rapport
Stern (STERN, 2006), la lutte contre la déforestation est un moyen
très efficient de réduire les émissions de GES. Suite
à ces rapports, les négociations de la CCNUCC se sont fortement
concentrées ces dernières années sur les forêts.
Ainsi en 2007, lors de la 13ème conférence des parties
(COP 13) de Bali, les parties à la Convention ont décidé
de la mise en place d'un mécanisme REDD dans le cadre du régime
climatique post 2012 (AFD, 2011).
1-2-2- Mécanisme REDD+
1-2-2-1- Définition et
origines
REDD+ signifie Réduction des Émissions dues
à la Déforestation et à la Dégradation des
Forêts. Cette expression a été utilisée pour la
première fois dans sa forme abrégée RED (Réduction
des émissions dues à la déforestation) lors de la
11ème Conférence des Parties des Nations Unies (COP
11) à Montréal en 2005 par ''The Coalition for
Rainforest Nations'' dirigée par la
Papouasie-Nouvelle-Guinée (CHARLIE et al, 2009). L'initiative
de cette organisation s'inscrivait dans une logique de plaidoirie
visant à promouvoir le paiement de compensations aux pays en
développement qui réduiraient leur taux nationaux de
déforestation (ANGELSEN, 2009). L'ajout de `Dégradation' à
l'acronyme initial résulte de l'observation que la dégradation
des forêts dans certains pays en développement est autant
menaçante que la déforestation pour les écosystèmes
forestiers (CHARLIE et al, 2009). Bien accueilli à la COP 11,
le concept a été affiné, développé et
adopté officiellement lors de la COP 13 à Bali, en
Indonésie en 2007 sous la forme de la REDD (CCNUCC, 2007). A la suite
des discussions lors de la 14ème COP à Poznan, en
Pologne en 2008, il a été décidé que REDD devrait
évoluer vers REDD+ pour englober toutes les initiatives pouvant
accroître le potentiel d'absorption de carbone des forêts
(ANGELSEN, 2009). L'insertion du signe '+' sur le sigle REDD vise à
étendre ce mécanisme pour incorporer l'ensemble des
opérations visant la préservation, la restauration et la gestion
durable des écosystèmes forestiers. Après la clarification
de son identité et de sa mission, REDD+ a gagné une importance
accrue et depuis 2008, il est devenu un instrument clé pour les pays
forestiers tropicaux dans les négociations sur le changement climatique
menées au sein des Nations Unies (AFD, 2011).
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