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Suivi par télédétection de l'évolution des formations végétales et du stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamekro en vue de son intégration dans le mécanisme de réduction des émissions de gaz à  effet de serre dues à  la déforestation et à  la dégradation des forêts (redd+)

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par Zana Inzan OUATTARA
Institut National Polytechnique-HB de Yamoussoukro - Ecole Superieure d'Agronomie - Ingenieur Agronome 2012
  

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3-4- EVALUATION DU STOCK DE CARBONE DE LA RFA

3-4-1- Variation des stocks de carbone en fonction des types de végétation

Le tableau VIII présente les valeurs du stock total de carbone évalué dans les différentes formations végétal en 2011. Les valeurs sont comprises en moyenne entre 13,69 t C/ha et 164,84 t C/ha. Ces valeurs sont en dessous du stock moyen de carbone forestier de la Côte d'Ivoire estimé à 177 t C/ha par la FAO (2011).

Le tableau VIII présente le stock total de carbone selon le type de formation végétal en 2011.

Tableau VIII: Stock de carbone de la RFA par type de formation végétale

Types de formations végétales

Stock moyen de carbone (t C)

Superficie (Ha)

Stock total de carbone (t C)

Îlots forestiers/forêts galeries

164,84

2 088

344 185,92

Savane boisée

62,80

2 779

174 521,20

Savane arborée/ savane arbustive

TOTAL

13,69

13 308

182 186,52

700 893,64

Le stock total de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro en 2011 est de 700 893,64 t C soit 2 569 943,35 tonnes équivalent CO2. Les îlots forestiers et forêts galeries représentent environ 50% de ce stock de carbone.

La figure ci-après présente les stocks de carbone de la réserve en 1989, 1999 et en 2011.

Années

Stock de carbone (kt C)

Figure 28 : Potentiel de séquestration carbone de la RFA en 1989, 1999 et 2011

L'analyse de cette figure 28, montre que le stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro est passé de 816,363 kt à 700,893 kt de carbone soit une réduction de 14% sur les 20 dernières années, ce qui représente une perte annuelle de 5,22 kt de carbone.

3-4-2- Evaluation des émissions annuelles de carbone

Le tableau IX donne les émissions annuelles de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro en utilisant les paramètres par défaut du GIEC (2006). Comme on le constate, le rejet total annuel de carbone est de 2,1 kt C.

Tableau IX : Émissions annuelles de carbone de la réserve

A

B

C

D

Carbone libéré par la combustion

(kt C)

Carbone libéré par la décomposition (kt C)

Rejet total annuel de carbone

(kt C)

Rejet total annuel de CO2

(Gg CO2)

 

 

C = A + B

D = C × (44/12)

1,54

0,57

2,1

7,72

Rejet total de CO2 = 7, 72 Gg = 7720 t CO2

Le rejet annuel de carbone obtenu selon les paramètres par défaut du GIEC (2006) correspond au quart du rejet de carbone obtenu selon les variations des formations végétales. Cette différence pourrait s'expliquer par le fait que les valeurs par défaut du GIEC ne reflètent toujours pas la réalité du terrain.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

 

Il ressort de cette étude, que la réserve de faune d'Abokouamékro qui ne devrait pas subir des agressions anthropiques du fait de son statut juridique a été fortement dégradée. Sa couverture forestière à été réduite de 22,98% sur ces 20 dernières années.

Les défrichements agricoles, la production de charbon de bois, l'exploitation forestière et les feux de brousse ont été identifiés comme les principales causes de cette réduction. Sur la période de 1989 à 2011, la superficie de l'ensemble des îlots forestiers, forêts galeries et savanes boisées a diminuée au profit des savanes arbustives.

Les îlots forestiers et forêts galeries qui ne représentent que 12% de la superficie de la réserve stockent environ 50% du stock total de la réserve. Les stocks de carbone de la réserve varient de 13,69 t C/ha à 164,84 t C/ha selon les types de formations végétales. Cette réserve a perdu 14% de son potentiel de séquestration carbone sur ces 20 dernières années.

La réhabilitation de cette réserve est donc une nécessité pour la préservation de sa biodiversité et pour la relance de l'écotourisme dans la réserve. Mais une politique de réhabilitation de cette réserve, qui ne prendra pas en compte les causes directes et indirectes de sa dégradation, ne donnerait pas les résultats escomptés. C'est pourquoi, nous pensons, qu'une stratégie de gestion durable de la réserve de faune d'Abokouamékro doit contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Celles-ci doivent tirer profit de l'existence de la réserve et oeuvrer pour sa sauvegarde. Les éventuels revenus carbone dans le cadre d'un projet REDD+, doivent servir à réaliser des activités de préservation de la réserve.

Par ailleurs dans l'optique de connaître avec précision le potentiel de stockage du carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro, il faut réaliser des études complémentaires qui prendront en compte le carbone emmagasiné dans la biomasse souterraine (racine), dans la matière organique morte (litière, bois mort) et dans le sol. Aussi faudra t-il mettre en place un système de suivi, de mesure, de notification et de vérification (S&MNV) pour le suivi des formations végétales et du stock de carbone de la réserve.

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ANNEXES

 

Annexe I: Les gaz à effet de serre anthropiques

 

CO2

CH4

N2O

HFC

PFC

SF6

Concentration

atmosphérique 2005

379 ppm

1 774 ppb

319 ppb

60,6 ppt

76,9 ppt

5,6 ppt

Durée de séjour

dans l'atmosphère

entre 2 ans

et des milliers

d'années

12 ans

114 ans

entre 1 et

260 ans

environ

10 000

ans

3 200 ans

Pouvoir de

réchauffement global

(cumulé sur 100 ans)

1

25

298

[124 ;

14 800]

[7 300 ;

12 200]

22 800

Origine des émissions

anthropiques

combustion

d'énergie

fossile et

déforestation

tropicale

décharge,

agriculture,

élevage et

procédés

industriels

agriculture,

procédés

industriels,

utilisation

d'engrais

sprays, réfrigération,

fonte d'aluminium

Modification du forçage

radiatif depuis 1750 par les

émissions anthropiques

(W/m2)

+ 1,66

+ 0,48

+ 0,16

+ 0,337

Source : GIEC, 1er groupe de travail, 2007.

Annexe II : Caractéristiques des bandes spectrales ETM+ (CCT, 2002)

Bandes

Domaine spectrale en micron

Application

ETM+ 1

0,45 - 0,52 (bleu)

Discrimination entre le sol et la végétation,

 

 

bathymétrie/cartographie côtière; identification des

 

 

traits culturels et urbains

 

 

 

ETM+ 2

0,52 - 0,60 (vert)

Cartographie de la végétation verte (mesure le sommet de réflectance); identification des traits culturels et urbains

 
 
 

ETM+ 3

0,63-0,69 (rouge)

Discrimination entre les espèces de plantes à feuilles ou sans feuilles; (absorption de chlorophylle); identification des traits culturels et urbains

ETM+ 4

0,76-0,96 (proche IR)

Identification des types de végétation et de plantes;

santé et contenu de la masse biologique; délimitation des étendues d'eau; humidité dans le sol

ETM+ 5

1,55-1,75 (IR de courte longueur d'onde

Sensible à l'humidité dans le sol et les plantes;

 

discrimination entre la neige et les nuages

ETM+ 6

10,4 - 12,5 (IR thermique)

Discrimination du stress de la végétation et de

l'humidité dans le sol relié au rayonnement thermique; cartographie thermique

ETM+ 7

2,08 - 2,35 (IR de

Discrimination entre les minéraux et les types de

courte longueur d'onde)

 

 

roches; sensible au taux d'humidité dans la végétation

Annexe III : Les phases du mécanisme REDD+

Annexe IV : Localisation des placettes installées dans la RFA (KOUADIO, 2010)

Annexe V: Caractéristiques des parcelles inventoriées dans les îlots forestiers et forêts galeries

Parcelles

Caractéristiques

P11

îlot forestier, sous bois dense, canopée importante, traces d'animaux

P21

Forêt galerie, Sous bois dégagé moins dense, trace de feux, absence de culture

P31

Forêt galerie, Canopée dense, sous bois dense, trace de feux anciens, trace d'animaux

P1

îlot forestier, sous bois dense, zone non brûlée, trace de buffle, absence de culture, présence de savane herbeuse avant la forêt, trace de feux

P4

forêt galerie, sous bois clair, exploitation artisanale, canopée peu dense

P43

îlot forestier, sous bois dense, non loin d'une jachère et d'un champ vivrier, passage de feux

P8

îlot forestier intact, sous bois dense, zone non brûlée

P45

îlot forestier, sous bois dense, absence de feux, trace de buffle,

P39

forêt galerie, sous bois clair, canopée peu dense

P44

îlot forestier, sous bois dense, à proximité d'une vielle jachère, passage de feux

P49

îlot forestier, sous bois dense, zone non brûlée, canopée dense

Annexe VI : Les cultures pratiquées dans la réserve de la RFA

Parcelles

Types d'occupation du sol

P40

Parcelle brûlée, champ d'igname, vielle jachère (a proxilité de pranoua)

P41

champ de vivrier (banane - papaye - manioc), zone brulée (vielle jachère)

P42

champ de vivrier (banane - papaye- manioc), zone brulée (vielle jachère)

P3

champ de vivrier, zone brulée (proximité de pranoua)

P46

champ (zone agricole), champ de manioc, banane

P47

savane brûlée, champ de manioc, banane

P48

ilot forestier peu dense

P9

ancienne jachère avec des champs à l'intérieur (manioc, banane, papaye)

P50

champ de maïs, manioc, plantation d'anacarde

P51

point de contrôle de la réserve détruit et présence d'un champ d'anacarde

P52

plantation d'anacarde

P53

champ de vivier ( manioc), plantation d'anacarde

P54

plantation d'anacarde sur une vaste étendue

P55

Eucaluptus opposé à un champ d'anacarde ( parc)

Annexe VII : Nombre d'individus en fonction des classes de diamètres

Classes

Non brûlée

brûlée

[0 - 10[

161

55

[10 - 20[

172

21

[20 - 30[

37

5

[30 - 40[

13

3

[40 - 50[

9

1

[50 - 60[

2

0

[60 - 70[

3

0

[70 - 80[

3

0

[80 - 90[

4

0

[90 -100[

2

0

[100 -110[

1

0

[110 -120[

1

0

Annexe VIII : Modèle de conception d'une équation allométrique

Développer des équations de biomasse peut être une opération coûteuse en ressources. Des équations générales existent ; cependant pour plusieurs espèces à usages multiples, ça peut ne pas être le cas, et il vaudrait la peine aux initiateurs des projets de développer les équations de biomasse locales. Le processus de développer des équations de biomasse spécifiques aux sites et aux espèces locales comprennent les étapes suivantes.

· Étape 1 : Sélectionner l'espèce végétale dominante.

· Étape 2 : Sélectionner environ 30 arbres au hasard représentatifs de la gamme complète de classes de diamètre présentes ou à venir.

· Étape 3 : Mesurer le DHP et la hauteur de chaque arbre.

· Étape 4 : Récolter les arbres sélectionnés en les abattants.

· Étape 5 : Débiter l'arbre en billots de taille appropriée pour estimer directement la masse de l'arbre vivant.

· Étape 6 : Si débiter un large tronc pour le peser n'est pas faisable :

- i) Estimer le volume en utilisant les données sur le diamètre aux deux extrémités du tronc et la longueur du tronc. (Volume = [ð r12 + ð r22 ] / 2 x L, où r1 et r2 = les rayons aux deux extrémités du tronc et L = la longueur du tronc.)

- ii) Amasser un échantillon de bois frais qui fait la coupe transversale complète de chaque grume, estimer son volume, sécher-le au four, et mesurer sa masse sèche. Estimer la densité (g / cm3) en divisant la masse sèche par son volume.

- iii) Estimer la masse du tronc en utilisant le volume et la densité du bois (Masse = Volume x Densité), et ajouter aux autres composantes (branches, feuilles, etc.) pour obtenir la masse totale de l'arbre.

· Étape 7 : Développer des équations de biomasse liant les données de biomasse des arbres au diamètre de poitrine d'homme (DPH) seul, ou à la densité et à la hauteur.

Annexe IX : Fiche d'entretien

 
 
 
 
 
 
 

Date :

 
 
 
 
 
 

Nom et Prénoms :

 
 
 
 
 

Service:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1. Combien d'agents dispose l'OIPR pour la préservation de la RFA?

 
 
 
 
 
 
 
 

2. Ce nombre est il suffisant pour l'accomplissement de toutes les tâches?

 
 
 
 
 
 
 
 

3. Si non, qu'est ce qui explique cet état de fait

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4. Avez-vous connaissances de la pratique de certaines activités illégales

 

au sein de la réserve?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5. Si oui, quelles sont ces activités?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6. A quand remontent les premières infiltrations?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7. Quelles sont les actions entreprises par l'OIPR pour corriger cet état de fait?

 
 
 
 
 
 
 
 

8. Dispose t-on de statistique sur les superficies défrichées par an, les superficies

dévastées par le feu, l'exploitation forestière dans la réserve ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9. Quel est l'état actuel de la réserve de faune d'Abokouamékro ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 

10. L'OIPR collabore t-il avec les populations pour la protection de la réserve?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

11. Quels sont les moyens dont dispose l'OIPR pour la préservation de la réserve ?

 
 
 
 
 
 
 

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille