3-4- EVALUATION DU STOCK DE CARBONE DE LA RFA
3-4-1- Variation des stocks
de carbone en fonction des types de végétation
Le tableau VIII présente les valeurs du stock total de
carbone évalué dans les différentes formations
végétal en 2011. Les valeurs sont comprises en moyenne entre
13,69 t C/ha et 164,84 t C/ha. Ces valeurs sont en dessous du stock moyen de
carbone forestier de la Côte d'Ivoire estimé à 177 t C/ha
par la FAO (2011).
Le tableau VIII présente le stock total de carbone
selon le type de formation végétal en 2011.
Tableau VIII: Stock de carbone de
la RFA par type de formation végétale
Types de formations végétales
|
Stock moyen de carbone (t C)
|
Superficie (Ha)
|
Stock total de carbone (t C)
|
Îlots forestiers/forêts galeries
|
164,84
|
2 088
|
344 185,92
|
Savane boisée
|
62,80
|
2 779
|
174 521,20
|
Savane arborée/ savane arbustive
TOTAL
|
13,69
|
13 308
|
182 186,52
|
700 893,64
|
Le stock total de carbone de la réserve de faune
d'Abokouamékro en 2011 est de 700 893,64 t C soit
2 569 943,35 tonnes équivalent CO2. Les îlots
forestiers et forêts galeries représentent environ 50% de ce stock
de carbone.
La figure ci-après présente les stocks de
carbone de la réserve en 1989, 1999 et en 2011.
Années
Stock de carbone (kt C)
Figure 28 : Potentiel de
séquestration carbone de la RFA en 1989, 1999 et 2011
L'analyse de cette figure 28, montre que le stock de carbone
de la réserve de faune d'Abokouamékro est passé de 816,363
kt à 700,893 kt de carbone soit une réduction de 14% sur les 20
dernières années, ce qui représente une perte annuelle de
5,22 kt de carbone.
3-4-2- Evaluation des
émissions annuelles de carbone
Le tableau IX donne les émissions annuelles de
carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro en
utilisant les paramètres par défaut du GIEC (2006). Comme on le
constate, le rejet total annuel de carbone est de 2,1 kt C.
Tableau IX : Émissions
annuelles de carbone de la réserve
A
|
B
|
C
|
D
|
Carbone libéré par la combustion
(kt C)
|
Carbone libéré par la décomposition
(kt C)
|
Rejet total annuel de carbone
(kt C)
|
Rejet total annuel de CO2
(Gg CO2)
|
|
|
C = A + B
|
D = C × (44/12)
|
1,54
|
0,57
|
2,1
|
7,72
|
Rejet total de CO2 = 7, 72 Gg = 7720
t CO2
Le rejet annuel de carbone obtenu selon les paramètres
par défaut du GIEC (2006) correspond au quart du rejet de carbone obtenu
selon les variations des formations végétales. Cette
différence pourrait s'expliquer par le fait que les valeurs par
défaut du GIEC ne reflètent toujours pas la réalité
du terrain.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Il ressort de cette étude, que la réserve de
faune d'Abokouamékro qui ne devrait pas subir des agressions
anthropiques du fait de son statut juridique a été fortement
dégradée. Sa couverture forestière à
été réduite de 22,98% sur ces 20 dernières
années.
Les défrichements agricoles, la production de charbon
de bois, l'exploitation forestière et les feux de brousse ont
été identifiés comme les principales causes de cette
réduction. Sur la période de 1989 à 2011, la superficie de
l'ensemble des îlots forestiers, forêts galeries et savanes
boisées a diminuée au profit des savanes arbustives.
Les îlots forestiers et forêts galeries qui ne
représentent que 12% de la superficie de la réserve stockent
environ 50% du stock total de la réserve. Les stocks de carbone de la
réserve varient de 13,69 t C/ha à 164,84 t C/ha selon les types
de formations végétales. Cette réserve a perdu 14% de son
potentiel de séquestration carbone sur ces 20 dernières
années.
La réhabilitation de cette réserve est donc une
nécessité pour la préservation de sa biodiversité
et pour la relance de l'écotourisme dans la réserve. Mais une
politique de réhabilitation de cette réserve, qui ne prendra pas
en compte les causes directes et indirectes de sa dégradation, ne
donnerait pas les résultats escomptés. C'est pourquoi, nous
pensons, qu'une stratégie de gestion durable de la réserve de
faune d'Abokouamékro doit contribuer à l'amélioration des
conditions de vie des populations riveraines. Celles-ci doivent tirer profit de
l'existence de la réserve et oeuvrer pour sa sauvegarde. Les
éventuels revenus carbone dans le cadre d'un projet REDD+, doivent
servir à réaliser des activités de préservation de
la réserve.
Par ailleurs dans l'optique de connaître avec
précision le potentiel de stockage du carbone de la réserve de
faune d'Abokouamékro, il faut réaliser des études
complémentaires qui prendront en compte le carbone emmagasiné
dans la biomasse souterraine (racine), dans la matière organique morte
(litière, bois mort) et dans le sol. Aussi faudra t-il mettre en place
un système de suivi, de mesure, de notification et de
vérification (S&MNV) pour le suivi des formations
végétales et du stock de carbone de la réserve.
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ANNEXES
Annexe I:
Les gaz à effet de serre anthropiques
|
CO2
|
CH4
|
N2O
|
HFC
|
PFC
|
SF6
|
Concentration
atmosphérique 2005
|
379 ppm
|
1 774 ppb
|
319 ppb
|
60,6 ppt
|
76,9 ppt
|
5,6 ppt
|
Durée de séjour
dans l'atmosphère
|
entre 2 ans
et des milliers
d'années
|
12 ans
|
114 ans
|
entre 1 et
260 ans
|
environ
10 000
ans
|
3 200 ans
|
Pouvoir de
réchauffement global
(cumulé sur 100 ans)
|
1
|
25
|
298
|
[124 ;
14 800]
|
[7 300 ;
12 200]
|
22 800
|
Origine des émissions
anthropiques
|
combustion
d'énergie
fossile et
déforestation
tropicale
|
décharge,
agriculture,
élevage et
procédés
industriels
|
agriculture,
procédés
industriels,
utilisation
d'engrais
|
sprays, réfrigération,
fonte d'aluminium
|
Modification du forçage
radiatif depuis 1750 par les
émissions anthropiques
(W/m2)
|
+ 1,66
|
+ 0,48
|
+ 0,16
|
+ 0,337
|
Source : GIEC, 1er groupe de travail,
2007.
Annexe II : Caractéristiques
des bandes spectrales ETM+ (CCT, 2002)
Bandes
|
Domaine spectrale en micron
|
Application
|
ETM+ 1
|
0,45 - 0,52 (bleu)
|
Discrimination entre le sol et la végétation,
|
|
|
bathymétrie/cartographie côtière;
identification des
|
|
|
traits culturels et urbains
|
|
|
|
ETM+ 2
|
0,52 - 0,60 (vert)
|
Cartographie de la végétation verte (mesure le
sommet de réflectance); identification des traits culturels et
urbains
|
|
|
|
ETM+ 3
|
0,63-0,69 (rouge)
|
Discrimination entre les espèces de plantes à
feuilles ou sans feuilles; (absorption de chlorophylle); identification des
traits culturels et urbains
|
ETM+ 4
|
0,76-0,96 (proche IR)
|
Identification des types de végétation et de
plantes;
|
santé et contenu de la masse biologique;
délimitation des étendues d'eau; humidité dans le sol
|
ETM+ 5
|
1,55-1,75 (IR de courte longueur d'onde
|
Sensible à l'humidité dans le sol et les
plantes;
|
|
discrimination entre la neige et les nuages
|
ETM+ 6
|
10,4 - 12,5 (IR thermique)
|
Discrimination du stress de la végétation et
de
|
l'humidité dans le sol relié au rayonnement
thermique; cartographie thermique
|
ETM+ 7
|
2,08 - 2,35 (IR de
|
Discrimination entre les minéraux et les types de
|
courte longueur d'onde)
|
|
|
roches; sensible au taux d'humidité dans la
végétation
|
Annexe III :
Les phases du mécanisme REDD+
Annexe
IV : Localisation des placettes installées dans la RFA
(KOUADIO, 2010)
Annexe V: Caractéristiques des
parcelles inventoriées dans les îlots forestiers et forêts
galeries
Parcelles
|
Caractéristiques
|
P11
|
îlot forestier, sous bois dense, canopée importante,
traces d'animaux
|
P21
|
Forêt galerie, Sous bois dégagé moins dense,
trace de feux, absence de culture
|
P31
|
Forêt galerie, Canopée dense, sous bois dense, trace
de feux anciens, trace d'animaux
|
P1
|
îlot forestier, sous bois dense, zone non
brûlée, trace de buffle, absence de culture, présence de
savane herbeuse avant la forêt, trace de feux
|
P4
|
forêt galerie, sous bois clair, exploitation artisanale,
canopée peu dense
|
P43
|
îlot forestier, sous bois dense, non loin d'une
jachère et d'un champ vivrier, passage de feux
|
P8
|
îlot forestier intact, sous bois dense, zone non
brûlée
|
P45
|
îlot forestier, sous bois dense, absence de feux, trace de
buffle,
|
P39
|
forêt galerie, sous bois clair, canopée peu dense
|
P44
|
îlot forestier, sous bois dense, à proximité
d'une vielle jachère, passage de feux
|
P49
|
îlot forestier, sous bois dense, zone non
brûlée, canopée dense
|
Annexe VI : Les cultures
pratiquées dans la réserve de la RFA
Parcelles
|
Types d'occupation du sol
|
P40
|
Parcelle brûlée, champ d'igname, vielle
jachère (a proxilité de pranoua)
|
P41
|
champ de vivrier (banane - papaye - manioc), zone brulée
(vielle jachère)
|
P42
|
champ de vivrier (banane - papaye- manioc), zone brulée
(vielle jachère)
|
P3
|
champ de vivrier, zone brulée (proximité de
pranoua)
|
P46
|
champ (zone agricole), champ de manioc, banane
|
P47
|
savane brûlée, champ de manioc, banane
|
P48
|
ilot forestier peu dense
|
P9
|
ancienne jachère avec des champs à
l'intérieur (manioc, banane, papaye)
|
P50
|
champ de maïs, manioc, plantation d'anacarde
|
P51
|
point de contrôle de la réserve détruit et
présence d'un champ d'anacarde
|
P52
|
plantation d'anacarde
|
P53
|
champ de vivier ( manioc), plantation d'anacarde
|
P54
|
plantation d'anacarde sur une vaste étendue
|
P55
|
Eucaluptus opposé à un champ d'anacarde ( parc)
|
Annexe VII : Nombre d'individus en
fonction des classes de diamètres
Classes
|
Non brûlée
|
brûlée
|
[0 - 10[
|
161
|
55
|
[10 - 20[
|
172
|
21
|
[20 - 30[
|
37
|
5
|
[30 - 40[
|
13
|
3
|
[40 - 50[
|
9
|
1
|
[50 - 60[
|
2
|
0
|
[60 - 70[
|
3
|
0
|
[70 - 80[
|
3
|
0
|
[80 - 90[
|
4
|
0
|
[90 -100[
|
2
|
0
|
[100 -110[
|
1
|
0
|
[110 -120[
|
1
|
0
|
Annexe VIII : Modèle de
conception d'une équation allométrique
Développer des équations de biomasse peut
être une opération coûteuse en ressources. Des
équations générales existent ; cependant pour plusieurs
espèces à usages multiples, ça peut ne pas être le
cas, et il vaudrait la peine aux initiateurs des projets de développer
les équations de biomasse locales. Le processus de développer des
équations de biomasse spécifiques aux sites et aux espèces
locales comprennent les étapes suivantes.
· Étape 1 : Sélectionner l'espèce
végétale dominante.
· Étape 2 : Sélectionner environ 30 arbres
au hasard représentatifs de la gamme complète de classes de
diamètre présentes ou à venir.
· Étape 3 : Mesurer le DHP et la hauteur de chaque
arbre.
· Étape 4 : Récolter les arbres
sélectionnés en les abattants.
· Étape 5 : Débiter l'arbre en billots de
taille appropriée pour estimer directement la masse de l'arbre vivant.
· Étape 6 : Si débiter un large tronc pour
le peser n'est pas faisable :
- i) Estimer le volume en utilisant les données sur le
diamètre aux deux extrémités du tronc et la longueur du
tronc. (Volume = [ð r12 + ð r22
] / 2 x L, où r1 et r2 = les rayons aux deux
extrémités du tronc et L = la longueur du tronc.)
- ii) Amasser un échantillon de bois frais qui fait la
coupe transversale complète de chaque grume, estimer son volume,
sécher-le au four, et mesurer sa masse sèche. Estimer la
densité (g / cm3) en divisant la masse sèche par son
volume.
- iii) Estimer la masse du tronc en utilisant le volume et la
densité du bois (Masse = Volume x Densité), et ajouter aux autres
composantes (branches, feuilles, etc.) pour obtenir la masse totale de l'arbre.
· Étape 7 : Développer des équations
de biomasse liant les données de biomasse des arbres au diamètre
de poitrine d'homme (DPH) seul, ou à la densité et à la
hauteur.
Annexe IX : Fiche
d'entretien
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Date :
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Nom et Prénoms :
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Service:
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1. Combien d'agents dispose l'OIPR pour la préservation de
la RFA?
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2. Ce nombre est il suffisant pour l'accomplissement de toutes
les tâches?
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3. Si non, qu'est ce qui explique cet état de fait
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4. Avez-vous connaissances de la pratique de certaines
activités illégales
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au sein de la réserve?
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5. Si oui, quelles sont ces activités?
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6. A quand remontent les premières infiltrations?
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7. Quelles sont les actions entreprises par l'OIPR pour corriger
cet état de fait?
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8. Dispose t-on de statistique sur les superficies
défrichées par an, les superficies
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dévastées par le feu, l'exploitation
forestière dans la réserve ?
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9. Quel est l'état actuel de la réserve de faune
d'Abokouamékro ?
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10. L'OIPR collabore t-il avec les populations pour la protection
de la réserve?
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11. Quels sont les moyens dont dispose l'OIPR pour la
préservation de la réserve ?
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