Aicha KNIDIRI
Master 2 : Tourisme, Patrimoine et
Développement Durable.
Année académique : 2009-2010
Encadré par : Saïd
Boujrouf
Tourisme et Pauvreté à
Marrakech:
Etude de cas de deux quartiers:
Douar Belaâguid
Et
Douar Moulay El Mahdi
Faculté des lettres et des sciences humaines
Photo : Douar Belaâguid
«Faire un mémoire conduit souvent
à des moments de doute et de découragement : on cherche, on
ne trouve pas et puis finalement on ne sait plus ce que l'on cherche.
Mais chercher, c'est aussi accepter de se perdre pour se retrouver et, faire un
mémoire, c'est dans le fond apprendre à chercher»,
Sophie Boutillier.
Table des matières
Introduction générale
5
Première partie : Pauvreté et
tourisme dans la ville de Marrakech
11
Chapitre1 : Pauvreté et donnés
socio-économiques à Marrakech
11
Section1 : Contexte général
11
Section2 : Données
socio-économiques
13
Section3 : La pauvreté
17
Chapitre2 : Les dispositifs sociaux pour faire
reculer la pauvreté
20
Section1 : Les collectivités locales et
la lutte contre la pauvreté
20
Section2 : Les actions des ONG en faveur des
démunis
21
Section3 : L'Etat et ses organes
institutionnels au service des pauvres
22
Chapitre3 : Le tourisme : principal
levier économique
28
Section1 : Les chiffres du secteur
touristique
28
Section2 : Les projets touristiques
31
Section3 : Le tourisme durable
32
Deuxième partie
35
Deuxième partie : La pauvreté et
le tourisme selon les gens enquêtés
36
Chapitre1 : Présentation de
l'enquête
36
Section1 : Questionnaire et
méthodologie
36
Section2 : Douar Belaâguid
38
Section3 : Douar Moulay El Mahdi
40
Chapitre2 : La pauvreté vue par les
habitants des quartiers
43
Section1 : La définition de la
pauvreté
43
Section2 : Les différentes
manifestations de la pauvreté
44
Section3 : Les causes de la
pauvreté
46
Chapitre3 : Le tourisme selon la population
enquêtée
49
Section1 : La représentation du
tourisme et son apport aux familles :
49
Section2 : L'apport du tourisme au
quartier et à la qualité de vie
53
Section3 : Le tourisme et l'emploi
56
Troisième partie
58
Troisième partie : Quelle interaction
possible entre tourisme et lutte contre la pauvreté dans un sens de
durabilité ?
59
Chapitre1 : Le tourisme de lutte contre la
pauvreté selon les gens enquêtés
59
Section1 : Le tourisme, facteur de lutte
contre la pauvreté
59
Section2 : Tourisme : implication et contact
libre
61
Section3 : L'hébergement chez
l'habitant et le tourisme alternatif
63
Chapitre2 : Tourisme de lutte contre la
pauvreté
67
Section1 : Tourisme/pauvreté
68
Section 2 : Présentation d'Un tourisme
de lutte contre la pauvreté
69
Section3 : Exemples d'initiatives dans le
domaine
71
Conclusion générale
75
Liste bibliographique
77
Liste webographique
79
Liste des cartes
80
Liste des graphes
81
Liste des tableaux
82
Introduction générale
Selon l'OMT (organisation mondiale du tourisme), le tourisme
génère 500 milliards de dollars de recettes, soit 12 % du PIB
mondial, et 200 millions d'emplois, soit 8 % de l'emploi mondial et sa
progression reste supérieure à 4 % par an, malgré
l'émergence du risque terroriste. Partant de là, le tourisme est
une des premières industries de la planète et parmi les
marchés en croissance exponentielle. Selon les projections de l'OMT, le
nombre de touristes devrait passer de 700 millions en 2003 à un milliard
en 2010 et 1,6 milliard en 2020. Le chiffre d'affaires du secteur sera alors de
2 000 milliards de dollars.
Le secteur s'offre comme une activité économique
diversifiée, créatrice et à forte intensité de
mains d'oeuvre. Il conduit au développement de plusieurs autres secteurs
qui le composent comme l'artisanat et l'industrie des bâtiments, ou lui
fournissent ses produits, telle l'agriculture. C'est une opportunité
pour les pays, surtout ceux en développement, pour développer
leur économie, se procurer des devises et créer de l'emploi. Tout
cela, peut mener à la lutte contre la pauvreté.
Toutefois, l'industrie touristique est une activité
économique à deux faces. Elle permet le développement
socio-économique, la création d'emplois et de nouvelles richesses
et la croissance des revenus, mais en même temps cela peut être un
moyen d'aliénation, d'appauvrissement des ressources naturelles et
culturelles et d'exclusion sociale.
Le Maroc est un pays en voie de développement qui a
choisi de faire du tourisme un secteur économique essentiel pour son
développement national. Depuis, Marrakech, par ses potentialités
touristiques, est le centre florissant du pays dans le domaine. La ville a
bénéficié de ce développement mais aussi a souffert
de ses impacts négatifs.
L'objectif de cette recherche est de voir comment le Maroc, un
pays en voie de développement, qui a choisi le tourisme comme la
locomotive de son économie, a pu bénéficier de ce secteur
et plus spécialement comment cela a contribué à la baisse
de la pauvreté. Je prends pour exemple Marrakech car c'est la capitale
touristique du pays. Ma recherche se limite uniquement à deux quartiers
de cette ville : Douar Belaâguid situé dans une zone
touristique et Douar Moulay El Mahdi, un bidonville.
Problématique
D'une part, quels sont les aspects du tourisme à
Marrakech, la capitale touristique du royaume ? Comment se
répercutent les retombées de tourismes sur la ville, et à
qui profite l'industrie du tourisme ?
D'autre part, quel est le niveau de pauvreté dans cette
ville ? Quels sont les actions pour le développement humain ?
Comment le secteur du tourisme peut-il être un moyen de lutte contre la
pauvreté et de développement humain ?
Autrement dit, qu'est-ce que le tourisme apporte à la
ville, en général, et à la population démunie
en particulier ? Que pensent les pauvres ? Le tourisme, est-il un
moyen de prospérité économique et d'évolution de la
ville et ses infrastructures ? Ses infrastructures sont-elles aussi
importantes pour les touristes que pour les gens locaux ? Ou
paradoxalement, ce secteur est-il un moyen d'exclusion sociale, d'acculturation
et d'appauvrissement des ressources naturelles, culturelles et humaines ?
Si non, pourquoi n'arrive-t-il pas à être un levier
économique pour la ville et par conséquent, un moyen important de
lutte contre la pauvreté et de développement humain et local,
surtout dans les zones très indigentes ? Et, finalement comment
peut-on améliorer ce secteur pour tirer profit de ses avantages et
minimiser ses dégâts ?
Hypothèses de réponses à ces
questionnements :
Marrakech constitue aujourd'hui la première destination
du Royaume. Son succès sur le marché résulte
particulièrement de nombreuses raisons liées à l'attrait
de la destination, son environnement, son arrière-pays, la
diversité de ses offres, la structure de ses lignes aériennes
directes, la qualité de ses infrastructures touristiques et, l'accueil
chaleureux et l'hospitalité traditionnelle et naturelle de ses
habitants. La ville, avec tout son périphérique naturel, ses
atouts et ses potentialités, peut encore développer le tourisme
durable qui sera sans doute un moyen de lutte contre la pauvreté.
Le développement touristique à Marrakech
contribue à la prospérité économique, à la
création d'emplois directs et indirects et à l'évolution
d'infrastructure de grande importance ; mais pareillement il cause la
hausse des prix et du niveau de vie, et donc l'appauvrissement et l'exclusion
sociale. Mise à part les zones touristiques, les bas-fonds de la ville
immergent dans la misère et la pauvreté, ce qui prouve que la
répartition des richesses est très inégale.
Le développement durable constitue, de nos jours, un
élément incontournable pour l'industrie touristique. Il s'agit,
en effet, d'une stratégie raisonnable qui peut permettre aux pays, dont
le Maroc, de faire face aux contraintes nouvelles du marché. Mais
parallèlement, la compétitivité, les conditions du pays et
la tension intérieure pour l'emploi rendent le défi du
développement touristique durable difficile à lever.
Pour que le tourisme soit un moyen de lutte contre la
pauvreté et de développement humain, l'Etat marocain doit
s'impliquer vraiment en intégrant tous les acteurs du tourisme et de
développement social -les pauvres inclus- afin de créer une
politique touristique propre à lui en se basant sur des diagnostics qui
évaluent la situation du pays et ses expériences
antécédentes. Une politique juste et efficace mise au service des
plus démunis qui a pour but d'éradiquer les
inégalités et qui vise aussi bien la prospérité
économique, la création d'emplois et la production des recettes
et des devises que le développement social et durable.
Méthodologie :
Pour parvenir à cette réflexion et
vérifier les hypothèses énoncées, la méthode
de travail sera la suivante :
Dans une première partie, je vais mener de nombreuses
recherches bibliographiques sur des thèmes tels que le tourisme durable,
la lutte contre la pauvreté et le développement local, social et
humain, qui me permettront de connaître les spécificités de
ces nouvelles formes de développement touristique et afin de pouvoir
comprendre le sujet, ses principes, ses concepts et son application.
Lors de cette première étape de travail, je vais
également essayer de comprendre le système touristique à
Marrakech et son cadre général, avec une approche
synthétique, qui me permettra de donner une vue d'ensemble, sur le
tourisme ainsi que la pauvreté et le rapport entre eux. Cela inclut des
recherches statistiques concernant les phénomènes
traités : l'activité économique et touristique et les
indices socio-économiques et de pauvreté.
Pour compléter les données recueillies et faire
des comparaisons, je vais finir par une recherche qualitative sur le terrain,
auprès de la population locale surtout les pauvres, celle en contact
avec le tourisme ou non, pour avoir des exemples concrets qui illustrent
l'implication ou non des pauvres dans le secteur touristique et avoir ainsi un
abord analytique de leur point de vue sur le sujet (les détails de cette
enquête sont dans le chapitre : Présentation de
l'enquête).
Dans une moindre mesure et au long du travail, je peux avoir
recourt à d'autres techniques de recherche et approche
méthodologique.
Mon mémoire est divisé en trois
parties :
La première partie traite des différentes
données de la pauvreté et du tourisme pour établir un
état des lieux basé sur les statistiques de la ville de
Marrakech, ainsi que les différents moyens mis en place afin de lutter
contre la pauvreté.
La deuxième partie, porte sur l'enquête de
terrain, réalisée dans deux quartiers de la ville de Marrakech :
Douar Belaâguid et Douar Moulay El Mahdi (les détails sur les
Douars sont dans la partie : présentation de l'enquête) afin de
recueillir les opinions des habitants sur leur représentation de la
pauvreté et le tourisme ainsi que l'apport de ce dernier sur la ville,
l'espace d'étude et les familles des gens sondés.
La dernière partie présente les impressions des
gens enquêtés sur le tourisme alternatif, une forme de tourisme
qui peut être plus avantageuse. Puis, elle prône Un tourisme de
lutte contre la pauvreté, en élaborant un plan d'action pour
chaque acteur du secteur avant de passer en revue des exemples de tourisme
durable.
Première partie
Première partie : Pauvreté et tourisme dans
la ville de Marrakech
Introduction
La pauvreté est un phénomène
international que les pays font face de façons différentes, selon
leur situation, leur disposition et leur caractéristique. Assimiler, les
particularités de développement social, humain et
économique d'un pays, d'une ville ou d'une région,
s'avère d'une grande importance avant même d'étudier les
actions et les stratégies de lutte contre la pauvreté des acteurs
sociaux. Toutefois, les secteurs économiques, générateurs
d'emplois et de revenus, sont en importante relation avec la situation sociale
du pays. Un secteur économique bien construit est la base d'un
développement social et humain durable
Cette partie va nous permettre de présenter les
données socio-économiques et en particulier, les attribués
de la pauvreté à Marrakech, les actions de lutte contre la
pauvreté et aussi l'état du secteur économique principal
de la région : le tourisme.
Chapitre1 : Pauvreté et donnés
socio-économiques à Marrakech
« La pauvreté
persistante, se caractérise par le cumul de nombreux
désavantages sociaux (logement insalubre,
analphabétisme, chômage et absence de qualification, maladie). Ces
désavantages sont interdépendants à l'intérieur
d'une génération mais aussi d'une génération
à l'autre »1(*).
Ce chapitre a pour but de dégager le taux de
pauvreté des habitants de la région de Marrakech et leur milieu
socio-économique de manière générale, afin de
pouvoir cerner la précarité de leurs conditions sur tous les
niveaux.
Section1 : Contexte général
Au niveau international, le PNUD (Programme des Nations unies
pour le développement) dans son classement fondé
précisément sur l'indice de développement humain - se
basant essentiellement sur trois indices : santé, éducation et
niveau de vie. Ces derniers permettent de mesurer indirectement
l'hygiène, les soins médicaux, l'alphabétisation, la
qualité de vie, et tous les besoins matériels essentiels pour le
bien- être humain et une vie décente - classe le Maroc en
130ème position et cela bien derrière la majorité des pays
arabes, même ceux en guerre comme la Palestine classée
110ème. Il n'y a que la Mauritanie, le Yémen et le Soudan que le
Maroc arrive à devancer. Ce classement pousse ainsi le pays à
plus basses échelles, surtout que ce placement baisse d'année en
année ce qui prouve que les politiques publiques et les efforts de
développement humain et de lutte contre la pauvreté sont soient
inopérants, soient insuffisants, soient mal placés pour ne pas
dire inexistants.
Au niveau national, les derniers résultats
détaillés du recensement général du
Haut-commissariat au plan de 2004, s'avèrent d'une grande utilité
afin de déceler les indices de développement humain et l'ampleur
de ce fléau surtout à Marrakech, avant même de voir les
actions publiques et les stratégies qui visent le développement
social et la lutte contre la pauvreté. Toutefois, selon cette
étude, le taux de pauvreté est passé de 19% à 14%
en cinq ans et aujourd'hui on est à 4,2 millions de pauvres. Le milieu
rural est plus défavorisé que le milieu urbain : 22% de
pauvreté à la campagne contre à peine 7,9% dans les
villes. Je rappelle que le taux de pauvreté est le pourcentage des
individus dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté
relative. En 2004, ce seuil est de 1 687 Dirhams par mois pour un ménage
moyen en milieu urbain (5,6 membres) et 1 745 Dirhams par mois en milieu rural
(6,4 membres).
Marrakech, la capitale de la région de
Marrakech-Tensift-Al Haouz, est l'une des 16 régions du Royaume.
Géographiquement, située à l'ouest du pays dans la plaine
d'El Haouz. La préfecture se compose de deux communes urbaines avec cinq
arrondissements et treize communes rurales.
|
Source : « Gouvernance local et
développement local au Maroc » : Région de
Marrakech- Tensift- Al Haouz, royaume du Maroc.
|
Carte géographique de la région de
Marrakech-Tensift-Al Haouz afin de voir l'emplacement de la préfecture
de Marrakech, le chef lieu de la région. Elle est
délimitée au sud par la province d'Al Haouz, au nord par la
province de SAFI, à l'est par les provinces de CHICHAOUA et SAFI et
à l'ouest par la province EL KELAA DES SRAGHNA.
|
Carte 1 : la région Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
Section2 : Données
socio-économiques
Marrakech compte environ 1070838 d'habitants (recensement
2004), 227263 en milieu rural et 843575 en milieu urbain, répartis sur
une superficie de 2562 km² avec une densité démographique de
447 habitants/km2. Elle représente près du tiers (34,5%) des
habitants de la région. La population active représente 54% avec
un taux de chômage de 8,3% qui reste au dessus de la moyenne nationale
qui était, en 2002, de 11,6%. Néanmoins, dans l'aire urbaine de
Marrakech le taux de chômage atteint 15%, ce qui montre que le taux
d'activé est réparti de façon inégale, selon le
lieu de résidence et aussi selon le sexe et l'âge. Aussi, il a
été remarqué à partir de toutes les enquêtes
disponibles que l'incidence du chômage parmi les pauvres est plus
importante tant en milieu urbain qu'en milieu rural.
La population active est constituée2(*) :
§ De la population active occupée formée
par l'ensemble des personnes âgées de 7 ans et plus qui
travaillent au moment du recensement.
§ De la population active en chômage qui comprend
toutes les personnes âgées de 15 ans et plus, qui ne travaillent
pas au moment du recensement et qui sont à la recherche d'un emploi.
|
Par secteur d'activité économique, il
paraît que la majorité des personnes actives travaillent dans le
secteur de l'agriculture, forêt et pêche qui absorbe 54.4 % de la
main d'oeuvre régionale. Le secteur des services vient en seconde
position avec 28.3%, puis de loin vient l'industrie avec 9,5%. Dans le milieu
urbain, la plupart travaille dans le secteur des services, près de 3
personnes sur 4 ; alors que dans la campagne plus de neuf personnes et
demie sur dix oeuvrent pour le secteur de l'agriculture, forêt et
pêche (595137 personnes).
En ce qui concerne le PIB, la valeur ajoutée produite
dans la région reste faible, elle représente 8,1 du PIB national.
Avec une population totale de 10,3%, le poids de sa contribution à la
production de la richesse nationale est ainsi inférieur à celui
de sa population. Toutefois, la région se positionne première
avec 35,4% de la valeur ajoutée dans le secteur des hôtels et
restaurants durant la période 1998-2007 et avec un taux de croissance
annuelle moyen de 12%, ce qui lui permet de s'approprier la place de leader
national dans le secteur.
|
Carte 2 : du PIB et du PIB par habitant au niveau
régional (2007)
Source : Direction des Etudes et
des Prévisions Financières, Janvier 2010 : Contributions
sectorielles à la création de la richesse nationale.
Ministère de l'économie et des finances. P :
26.
|
En 2007, la région du Grand Casablanca (GC)
réalise le PIB par habitant (PIB/hab) le plus important suivie de loin
par les régions de Rabat-Salé-Zemmour- Zaer (RSZZ) et de
Souss-Massa-Drâa (SMD). Puis vient, l'Oriental (O), Chaouia-Ouardigha
(CO), Gharb-Chrada-Béni Hssen (GCBH), Doukala-Abda (DA),
Tanger-Tétouan et en 10ème position
Marrakech-Tensift-Haouz (MTH).
|
« L'instruction est un vecteur fondamental
d'insertion et d'intégration sociales. Le modèle d'enseignement
adopté par un pays est un révélateur de son niveau de
développement, les formes de scolarisation renvoyant
nécessairement à son modèle de société.
C'est ainsi, qu'au Maroc, elles sont l'exact reflet de la stratification
sociale. L'accès inégal à la scolarisation est constitutif
des inégalités sociales. »3(*)
L'éducation, l'enseignement et la formation soit des
caractéristiques majeures dans le processus du développement du
Maroc et sont en étroite relation avec l'indice de développement
humain. La région de Marrakech-Tensift-Al Haouz est parmi celles qui
souffrent encore de l'analphabétisme d'une grande frange de leur
population. L'analphabétisme dans la région s'élève
à 52%, plus que la moitié de la population. Selon les
résultats du recensement de 2004, le taux cache de grandes
inégalités entre le milieu urbain avec 32,2% et le milieu rural
avec 65,5%, ainsi qu'entre les hommes avec 40,4% et les femmes avec 63,2%. En
ce qui concerne l'âge, le taux augmente assez
régulièrement, pour les personnes âgées de 10
à 14 ans c'est 7,1%, de 15 à 24 c'est 39,7%, de 25 à 34
ans c'est 50,8%, ceux âgées de 35 à 49 c'est 65% pour
atteindre sont maximum chez les générations de plus de 50 ans
avec 81,1%.
La mesure du taux d'alphabétisation ne se
réfère qu'à la population âgée de 10 ans et
plus4(*).
Le niveau d'étude de la population alphabète,
montre que 51,2% n'ont aucun niveau de formation et que 45,7% de la population
ont un niveau au moins égal ou supérieur au primaire, dont 3,2%
niveau préscolaire, 25,6% niveau primaire, le niveau secondaire
collégial est de 10,2%, le secondaire qualifiant est à 6,3% quant
au niveau supérieur seule 3,6% a atteint ce niveau surtout en milieu
urbain car la proportion est quasiment nulle en campagne (0,7%).
S'agissant des infrastructures de l'éducation durant
l'année scolaire 2006-2007, Marrakech compte 199 établissements
de l'enseignement primaire public dont 58 dans le milieu rural, pour
l'enseignement secondaire collégial public, il y a 48 collège
dont 13 dans la compagne et 25 de l'enseignement secondaire qualifiant public
dont une dans le milieu rural. Enfin, pour l'enseignement supérieur, la
région compte une faculté relevant de l'université Al
Quaraouine et l'université Cadi Ayyad-Marrakech qui abrite cinq
facultés, deux écoles nationales des sciences appliquées
et une école supérieure de technologie, une faculté poly
disciplinaire.
Par rapport aux infrastructures de la santé de
Marrakech, ils se composent d'un hôpital général et quatre
hôpitaux spécialisés avec une capacité de 1638
lits et en ce qui concerne les centres de santé et les dispensaires
la part de Marrakech est de 18,05% bien après El Kalaâ, El Haouz
et Essaouira contrairement à l'effectifs total des médecins
où Marrakech s'accapare de 66,02% du nombre total de la région
avec 1360 habitants par Médecin.
Pareillement, le règlement appliqué dans
certains hôpitaux publics, imposant aux pauvres de payer 50 % du prix des
soins, ainsi que la rareté des médicaments disponibles et
l'attitude généralement peu aimable des employés ne fait
qu'aggraver l'inégalité face aux soins pour la population
indigènes. Seuls 45% des malades pauvres consultent le système
public de santé, contre 77% des malades aisés. Ces proportions
sont respectivement de 60% et 80% en milieu urbain et de 40% et 74% en milieu
rural
Dans la région, la production d'eau potable est
assurée par l'ONEP (Office National d'Eau Potable), premier producteur
et distributeur de l'eau potable au Maroc. La part de la population urbaine,
dans la préfecture de Marrakech, disposant de l'eau potable à
domicile est passée à 89,5% en 2004, sans tenir compte de la
partie issue des Douars périurbains et des bidonvilles situés au
coeur du tissu urbain qui reste non branchée et alimentée par des
bornes-fontaines. Par ailleurs, les zones rurales sont à un taux
d'accès à l'eau potable de 78%.
Pour ce qui est de la production et la distribution de
l'électricité, elles sont assurées par l'Office National
de l'Electricité. La région compte deux usines hydrauliques,
situés aux barrages de Lalla Takarkouste et de Moulay Youssef. En 2006
la consommation de l'électricité a atteint 33,5 millions de KWh.
En 2004, 90,3% des ménages occupent un logement pourvu
d'électricité.
Section3 : La pauvreté
La pauvreté renseigne sur le niveau de vie des familles
et sur le niveau du développement socio-économique du pays. Il
atteint 23,6% dans notre région, ce qu'il la place dans les derniers
rangs du pays et fait d'elle l'une des zones les plus
défavorisées. La pauvreté n'étant pas
répartie d'une manière homogène sur tout la région;
certaines provinces ont des taux plus élevés que d'autres; et
c'est pour cela que ce taux, dans la préfecture de Marrakech n'est
qu'à 7,91% avec un indice communal de développement humain de
0,662 et un indice communal de développement social de 0,593. Cette
grande différence peut être expliquée par la dominance
rurale vis-à-vis ce phénomène sur tout le royaume et que
Marrakech et la plus grande agglomération urbaine de la région
qui attire la majorité des investissements publics et privés.
Au Maroc et à l'instar des pays du Sud, les taux de
pauvreté sont déduits d'une approche basée sur un
critère de bien-être. Il s'agit de la dépense de
consommation alimentaire par personne. Cette définition diffère
de celle en vigueur dans les pays développés qui se fonde sur le
revenu mensuel moyen. En 2001, le seuil de pauvreté monétaire
était de 1701 Dirhams en 2001 par mois pour un ménage urbain (5.6
membres) et 1735 Dirhams pour un ménage rural. Un ménage est dit
vulnérable lorsque sa dépense totale ne dépasse pas 1,5
fois le seuil de pauvreté soit 2552 Dirhams en milieu urbain et 2603
Dirhames dans le rural5(*).
Par ailleurs, et au sein même de cette
préfecture, le taux de pauvreté diffère de commune en
commune et dans certaines communes, le taux atteint 30% comme le montre le
tableau suivant :
Commune
|
Taux (%) de
|
Indice (%) de
|
Indices communaux de développement
|
Pauvreté
|
Vulnérabilité
|
Sévérité de la
pauvreté
|
Inégalité
|
Humain
|
Social
|
M'nabha
|
30,05
|
32,77
|
3,22
|
29,72
|
0,463
|
0,439
|
Ouled Dlim
|
26,58
|
35,94
|
2,43
|
26,78
|
0,466
|
0,278
|
Sid Zouine
|
24,01
|
36,59
|
1,69
|
24,35
|
0,517
|
0,234
|
Ouled Hassoune
|
20,89
|
30,67
|
2,00
|
30,35
|
0,544
|
0,600
|
Ouahat Sidi Brahim
|
15,71
|
23,66
|
1,69
|
34,29
|
0,609
|
0,877
|
Harbil
|
15,31
|
28,05
|
1,45
|
29,35
|
0,543
|
0,609
|
Agafay
|
14,27
|
27,08
|
1,35
|
28,67
|
0,516
|
0,728
|
Al Ouidane
|
13,36
|
25,27
|
1,24
|
30,35
|
0,598
|
0,657
|
Loudaya (AC)
|
11,45
|
27,96
|
0,84
|
26,90
|
0,612
|
-
|
Souihla
|
10,24
|
24,36
|
0,89
|
28,93
|
0,552
|
0,686
|
Annakhil (AR)
|
9,60
|
21,75
|
0,84
|
33,38
|
0,602
|
-
|
Méchouar Kasbah
|
9,19
|
18,40
|
0,84
|
33,60
|
0,680
|
-
|
Saada
|
8,84
|
19,43
|
0,78
|
30,46
|
0,585
|
0,728
|
Ait Imour
|
8,14
|
20,90
|
0,71
|
27,38
|
0,580
|
0,608
|
Sidi Zouine (AC)
|
7,94
|
30,36
|
0,44
|
24,58
|
0,564
|
-
|
Marrakech Médina
|
7,69
|
17,98
|
0,63
|
33,34
|
0,649
|
-
|
Tassoultante
|
7,68
|
16,62
|
0,70
|
31,47
|
0,614
|
0,788
|
Ménara (AR)
|
6,59
|
12,00
|
0,68
|
38,20
|
0,704
|
-
|
SYBA
|
6,44
|
16,97
|
0,51
|
32,65
|
0,650
|
-
|
Loudaya
|
6,44
|
14,82
|
0,55
|
29,39
|
0,558
|
0,589
|
Kettara(AC)
|
5 ,38
|
10,35
|
0,55
|
35,83
|
0,700
|
-
|
Guéliz (AR)
|
3,20
|
6,35
|
0,32
|
42,11
|
0,750
|
-
|
Tableau 1 : les taux de pauvreté dans les communes
de la ville de Marrakech.
§ Source : Reconstruit à partir du document
de l'INDH de la Wilaya de Marrakech :
"ÓÓ æ
ãÈÇÏÆ æ
ãÓÇØÑ
ÇáãÈÇÏÑÉ
ÇáæØäíÉ
ááÊäãíÉ
ÇáÈÔÑíÉ
ãÑßÒ ÊäãíÉ
ÌåÉ ÊÇäÓíÊ
|
Le tableau donne la répartition du taux de
pauvreté selon le milieu de résidence, il montre qu'il ya des
grandes inégalités entre les communes et que les communes rurales
sont les plus touchées par la pauvreté.
La commune de M'nabha est la plus touchée avec un taux
de pauvreté de 30,05% et en 1ère place vient la
commune de Guéliz avec un taux de 3,2%, soit neuf fois moins que la
dernière, cela met en valeur les disparités entre le centre de
Marrakech et son arrière-pays. Toutefois cette commune a l'indice
d'inégalité le plus élevé 42,11%, ce qui prouve
encore une fois l'inégalité et ainsi l'exclusion sociale, et
contrairement à la pauvreté, l'inégalité touche
surtout les zones urbaines, cet indice varie entre 24% et 42%, une preuve
encore de la mal répartition des richesses.
Pour le taux de vulnérabilité Sid Zouine vient
en dernier avec 36,59%, et en ce qui concerne les autres indices, notamment
l'indice de sévérité de pauvreté et l'indice
communal de développement humain, ils vont relativement avec le taux de
pauvreté pour la majorité des communes, et enfin, l'indice de
développement social n'existe pas pour 9 communes.
En général, ces résultats montrent
l'existence apparente des disparités entre les communes qui composent la
ville.
|
En somme, par ces données et indicateurs accablants de
la pauvreté et de développement humain et social de la capitale
touristique du pays, la ville donne une image -ville de haut lieu du tourisme
international, de luxe et de rendez-vous cérémonial-
contrairement à la réalité vécue par ses habitants.
Toutefois, les différents acteurs de la ville s'intéressent de
plus en plus à la lutte contre la pauvreté et à mettre en
place des actions, des dispositifs et des projets de développement
sociaux-économiques afin d'améliorer la situation des pauvres.
Chapitre2 : Les dispositifs sociaux pour faire reculer la
pauvreté
De nos jours, l'exclusion sociale est souvent perçue
comme la forme contemporaine de la pauvreté au Maroc,
« Les formes et les facteurs d'exclusion sont à chercher
dans le désengagement de l'Etat, dans la lourdeur et l'inertie de son
administration, dans la discrétisation des partis politiques et des
syndicats, dans la frilosité du secteur entreprennarial, mais aussi dans
la démotivation de la population dans son ensemble. Elles sont aussi
à rechercher dans l'absence de projet de société
clairement défini. Ce manque de projet social se manifeste
également dans la nature des réformes entreprises par les
Ministères et portées généralement par des partis
politiques. Que ce soit par manque de temps, par méconnaissance du
terrain, ou pour cause de blocage administratif, jusqu'à présent
les réformes entreprises prenaient davantage la forme de "colmatages de
brèches sociales" plutôt que des réformes structurelles en
profondeur »6(*).
Dans le contexte marocain, les systèmes et les acteurs
sociaux de solidarité, impliqués dans cette lutte contre la
pauvreté sont multiples : Il y a, bien entendu, l'Etat et ses
organes institutionnels souvent soutenus par les organisations internationales,
les ONG (Organisations Non Gouvernementales) et sans oublier les
collectivités locales.
Section1 : Les collectivités locales et la lutte
contre la pauvreté
La concrétisation des actions de développement
des différentes Collectivités Locales de la Région de
Marrakech-Tensift-Al-Haouz7(*), se traduit par l'ensemble des programmes
d'investissement, présenté par chacune des collectivités
de la région. Ainsi, les investissements prévus par l'ensemble
d'entre eux s'élèvent à 2.830.798.865 Dirhams (Noyau dur),
alors que les besoins en matière d'équipement sont
évalués à 6.218.031.892 Dirhams.
Pour sa part, la Communauté Urbaine de Marrakech
mobilisera une enveloppe financière de 491.240.000 Dirhams pour la
réalisation de 27 projets, soit 20% du volume des investissements
prévus dans la région, répartis sur : les
équipements sociaux, les équipements éducatifs et de
formation, la distribution eau et électricité, l'assainissement
solide et liquide, le transport Urbain, les équipements
spécialisés, les routes secondaires, les aménagements
communaux et enfin la voirie et l'éclairage public.
Section2 : Les actions des ONG en faveur des
démunis
Les actions des ONG8(*) se limitent, en général, à aider
les pauvres et non pas à les armer d'outils capables de mettre fin
à leur indigence et changer leur situation sociale d'une façon
permanente. Parmi ceux qui travaillent dans la région et dans le
développement humain et la lutte contre la pauvreté, il y
a :
§ « Fondation Marrakech 21 »,
créée en juillet 1997 qui a pu réaliser des visites
médicales dans les zones montagneuses, le programme de lutte contre le
travail des enfants et soutien scolaire, ainsi que la restauration des
écoles rurales.
§ « Al Karam », qui s'occupe surtout
de l'enfance vulnérable, l'association travaille sur la
réintégration de l'enfant isolé et exploité, dans
la société à travers une insertion scolaire ou une
insertion dans une formation professionnelle afin de permettre à
l'enfant de retrouver une autonomie dans son développement personnel
ainsi qu'une liberté de choix. Elle a pour objectif de rendre un statut
et une dignité aux enfants démunis en les assistant dans leurs
démarches administratives, en favorisant leur
réintégration dans la famille, en mobilisant la communauté
et en sensibilisant les autorités locales.
§ Depuis sa création en 1998, le Centre de
Développement de Tensift (CDRT) a pour objectif le développement
durable de la région. Dans le volet de lutte contre la pauvreté,
le centre organise de façon périodique des caravanes
médicales dans les douars les plus isolés dans les régions
montagneuses de l'Atlas. Il organise également des campagnes de collecte
et distribution de lunettes médicales pour les élèves
démunis des écoles urbaines et rurales, des vêtements, et
des fournitures scolaires (livres, stylos et cartables) à chaque
rentrée scolaire. Ces compagnes de solidarité nationale se font
avec l'appui des acteurs de développement locaux et des ONG
européennes telle que l'association française « Soeurs et
frères du Maroc ».
Section3 : L'Etat et ses organes institutionnels au
service des pauvres
Sur le plan étatique, les actions et programmes
orientés vers la lutte contre la pauvreté, l'exclusion et la
marginalisation des populations vulnérables sont : l'Entraide
Nationale, l'Agence de Développement social, la fondation Mohammed V et
le programme de l'INDH (l'Initiative Nationale de Développement
Humain).
L'Entraide Nationale :
En ce qui concerne, l'Entraide Nationale9(*), ses actions dans la
région de Marrakech se limitent à :
§ Renforcer les capacités des associations
impliquées dans le programme de protection de l'enfance en organisant
des journées de formation, comme celui en collaboration avec l'Unicef,
sur le thème : "Droits de l'enfant dans le code de la famille", au
profit des monitrices des différents centres d'éducation et de
formation ;
§ L'inauguration de Dar Almouatine Lemhamid qui a pour
objectif d'améliorer les conditions et le cadre de vie des
populations, renouer le lien social, lutter contre l'exclusion et ses
conséquences, réaliser le principe de l'égalité des
chances en faveur des souches sociales défavorisées et fournir au
public ciblé les capacités et le savoir-faire pour une meilleure
intégration à la vie actives ;
§ Le programme d'animation sociale des quartiers à
Marrakech «ÍíÇÄäÇ
ÊÈÊÓã », « Nos quartiers sourient
», marqué par la présentation des jeunes des associations
locales des séquences Folkloriques, sketchs, des stands pour les
produits d'Artisanat, etc.
L'Agence de Développement social :
Concernant l'Agence de développement social10(*), sa contribution dans la
région s'élève à 47,8% avec un montant de
19.659.264,31dirhams, soit 78 projets. Marrakech, et par secteur, les projets
réalisés sont : 7 projets d'infrastructure de base, un seul
projet d'activité génératrice de revenus et aucun projet
de formation et appui constitutionnel.
Les autres projets de l'ADS (Agences de Développement
Social) dans la Région, sont réalisés en partenariat avec
d'autres organismes nationaux, comme : l'équipement des salles de
préscolaire dans lequel 77 salles préscolaires ont
été équipées au niveau des 5 provinces de la
région en partenariat avec le Ministère de l'Education Nationale
ainsi que le partenariat avec l'université Cadi Ayyad, suite à
la convention cadre qui est signée en juillet 2007 dans l'objectif est
l'identification, la préparation, le financement et la
réalisation des projets ou actions de développement.
Enfin, il y a aussi les grands projets et programmes
réalisés, qui sont :
§ Programme de Fond Régional pour la promotion
d'Emploi (FREPE), un programme d'appui à la lutte contre la
pauvreté par l'amélioration des conditions de vie des populations
défavorisées notamment en répondant, d'une manière
directe ou indirecte, à leurs besoins prioritaires en matière
d'amélioration de revenus, de scolarisation, d'alphabétisation,
de soins de santé de base, de logement social et d'emploi. Il s'agit
d'un partenariat entre l'ADS, MDSFS, Conseil Régional MTH, et le PNUD
pour la création d'un fond régional de la promotion de l'emploi
signé en 2004 pour un montant de 20.000.000 Dirhams pour la contribution
de la partie marocaine et 400.000 US pour le PNUD. La contribution de l'ADS
dans ce programme est de 5.000 000 Dirhams. Ce programme s'inscrit dans le
cadre de la stratégie nationale du développement social :
L'accroissement des opportunités d'emploi et de revenu et le
renforcement des capacités des acteurs locaux partenaires du programme
dans la mise en oeuvre des projets AGR (Activités
Génératrices de Revenus) au profit des catégories
démunies. Parmi les objectifs principaux du programme, la mise en oeuvre
selon une approche participative et partenariale des projets visant
l'amélioration des conditions de vie des populations démunies.
Dans ce cadre 95 projets et 4 caisses villageoises ont été
réalisés jusqu'au mois de mars 2008.
§ Programme d'appui à la décentralisation,
à Marrakech, PAD ménara est crée en septembre 2005, d'un
accord commun entre le Gouvernement marocain et Français sur la
réalisation d'un programme d'accompagnement du processus
décentralisé, reposant sur la mobilisation des acteurs de la
coopération décentralisée afin de renforcer et outiller la
ville de Marrakech dans sa volonté d'appui au développement
social urbain auprès du secteur associatif et de la
société civile en partenariat avec la ville de Marseille. Un
premier accord de coopération, portait sur plusieurs domaines, mais plus
particulièrement, la recherche d'une meilleure gouvernance municipale
à travers l'échange d'expériences dans le but
d'améliorer les conditions de vie des habitants. Aussi, le projet
d'Espace Associatif et des Initiatives issu de séances de travail et
d'échanges entre les deux villes sur la base des besoins de Marrakech
et de l'expérience de Marseille qui vise la création de la maison
des associations et des initiatives locales (MAIL)11(*) située au coeur de
l'arrondissement de Ménara. D'une surface utile de 900 m2 avec un
jardin, elle comprend notamment : 2 salles de réunion (80 et 15
personnes), 4 bureaux "associatifs", une cyber-base, un centre de documentation
multimédia et un espace d'accueil et d'appui aux porteurs de projet
économique. Elle offre aux associations de nombreux services : formation
(initiation aux TIC, gestion associative, communication..), un centre de
ressources et des bureaux d'accueil. Ce projet est d'un montant global de 670
000€ et d'une durée de deux ans est financé à
hauteur de 300 000€ par le PAD Maroc, 235 000€ par Marseille et 135
000€ par Marrakech.
§ En dernier lieu, l'Agenda 21 Lancé en 2001, avec
le soutien financier du Ministère de l'Aménagement du Territoire,
de l'Eau et de l'Environnement, et encore une foi par le programme des
Nations-Unies pour le développement (PNUD). Des ateliers consultations
de ville qui ont été lancés avec les représentants
des collectivités locales, les services de l'Etat, de
l'université, de la société civile et du secteur
privé, en vue de définir un pacte urbain capable d'assurer un
développement durable et intégré de la cité et afin
de satisfaire à la fois les besoins d'une clientèle occidentale
aisée et mettre en place les services publics de base dans les quartiers
périphériques défavorisés. Ce pacte a permis la
conception d'un plan d'action concerté et coordonné avec les
parties prenantes sur quatre axes prioritaires : la gestion durable des
ressources en eau, la sauvegarde du patrimoine, la promotion du tourisme,
l'accès aux services urbain et d'intégration sociale.
La Fondation Mohammed V :
Puis, il y a la Fondation Mohammed V pour la
solidarité12(*).
Ses actions dans la région, selon son rapport d'activités 2008,
sont : L'expositions collectives (en arts plastiques) des oeuvres des
enfants handicapés mentaux, la construction du foyer de jeunes filles
à Tamazouzte, le programme étalé sur deux ans (2008-2009)
d'alphabétisation lancé en partenariat avec l'association Grand
Atlas concernera 10.000 femmes dans les provinces de Marrakech et d'Al Haouz
qui bénéficieront également de formations en
coupe-couture et en élevage et enfin une convention conclue avec la
Fondation Fourtou dans le cadre du soutien aux acteurs sociaux, visant la mise
en place de deux projets d'appui institutionnel de Dar Attifl à Bab
Ghmat et d'un Centre pour enfants abandonnés à Marrakech. Les
actions réalisées dans le cadre de ce projet sont : Le
diagnostic organisationnel pour repérer les possibilités
d'évolution de la structure, les dysfonctionnements, les forces et les
faiblesses de l'institution ; le projet d'établissement conçu
à partir d'un référentiel juridique (Loi 14.05 relative
aux conditions d'ouverture et de gestion des établissements de
protection sociale) ; le lancement d'un programme d'appui aux capacités
managériales, éducatives et relationnelles du personnel de
l'établissement.
Le Programme de L'INDH :
Enfin, il y a l'INDH13(*) qui a permis de réaliser plusieurs projets
dans le secteur du développement humain dans l'objectif de lutter contre
la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale. Ainsi,
environ 5.000.000 Dirhams ont été alloués au programme de
la lutte contre la pauvreté dans le milieu rural qui a ciblé la
commune la plus pauvre M'nabha. De même, 160.000.000 Dirhams ont
été débloqués pour financer le programme de lutte
contre l'exclusion sociale en milieu urbain mis en oeuvre dans 20 quartiers de
la ville. Le programme de lutte contre la vulnérabilité a
bénéficié à 10 375 personnes en mobilisant un
budget de 44.700.000 et enfin le programme horizontal qui inclut plusieurs
projets sur tout le territoire de Marrakech avec un budget de 40.000.000
Dirhams.
Quelque 339 projets ont été
réalisés au niveau de la préfecture de Marrakech, durant
la période 2005-2009, pour un investissement total de 532.127.124
Dirhams, dont 196.366.950 Dirhams comme contribution de l'Initiative. Parmi,
les projets réalisés, on trouve : la rénovation de
plusieurs Fondouks dans l'ancienne médina, tel Fondouk Alâamri,
dans le quartier Jamaâ el Fna, et cela afin de préserver le
patrimoine architectural de la ville, améliorer le revenu des artisans
(150 bénéficiaires) ainsi que soutenir le travail manuel et
traditionnel de ces derniers. Aussi, le centre multifonctionnel
créé à Dar Al Bir wa Al Ihssan au profit des jeunes
âgés de 15 à 18 ans ayant abandonné les
études à l'école avec pour objectif de les former afin de
les réinsérer dans le monde de travail. Avec un coût de 6
millions de dirhams, ce centre permet de prendre en charge 240 jeunes.
En conclusion, on peut dire que tous ces programmes dans la
ville de Marrakech ne s'attaquent pas à la pauvreté structurelle
et se limitent à aider les pauvres et non pas à éliminer
la pauvreté de façon radicale. Ils ont montré leur
faiblesse et n'ont pas réalisé les objectifs escomptés que
ce soit au niveau de l'accès aux services de base (santé,
éducation, logement, adduction d'eau potable, électrification,
routes) ou en matière de résorption des phénomènes
de chômage et de pauvreté. Toutefois, Marrakech dispose d'atouts
considérables dans le secteur touristique susceptible de constituer un
levier efficace pour la réalisation des objectifs du
développement social et humain.
Chapitre3 : Le tourisme : principal levier
économique
Depuis le choix du tourisme comme principal levier
économique, Marrakech, par ses monuments, ses constructions, ses sites,
sa dimension historique et culturelle, ses atouts naturels diversifiés,
sa situation stratégique, ses conditions climatiques favorables, son
arrière-pays fertile et sa variété de paysages, fut la
capitale touristique du royaume qui monopolise un nombre importants
d'activités touristiques de renommé internationales. Certes,
cette industrie productrice d'emplois et pourvoyeuse de devises, peut
être un levier économique fondamental, mais le constat actuel
laisse voir qu'il n'a pas pu accompagner le développement social de la
région et par conséquent faire diminuer le taux de
pauvreté.
« Un secteur touristique sain offre
d'importantes opportunités pour les pays afin d'accroître leur
niveau de vie, et en particulier dans les pays en voie développement,
comme un moyen de lutte contre la pauvreté. »14(*)
Section1 : Les chiffres du secteur touristique
Au niveau international, dans le rapport « Travel
& Tourisme competitiveness Report 2008 »15(*), le Maroc est classé
à la 67ème place, derrière de nombreux pays
émergents et concurrents, tel l'Egypte (66ème), la
Tunisie (39ème) et la Jordanie (53ème).
Selon ce rapport, cet emplacement est dû, en particulier, aux
médiocres résultats enregistrés au niveau des
infrastructures touristiques (72ème), avec le transport
terrestre classé 67ème, les ressources humaines
95ème, à la perception du système de
sûreté et fde sécurité 61ème, au
système de santé et de l'hygiène 98ème
ainsi que la qualité de l'infrastructure des technologies de
l'information et de la communication par le taux de pénétration
des TIC, classé 85ème. Toutefois le Maroc
déploie, des efforts considérables pour le développement
du tourisme comme un des secteurs prioritaires dans la politique
économique nationale (23ème). Il est également
classé 19ème par rapport au nombre de sites culturels
reconnus patrimoine mondial, 31ème en ce qui concerne le
développement durable au niveau de l'industrie touristique ainsi qu'un
régime favorable d'octroi de visas (27ème) et de la
facilité de création d'entreprises (22ème).
Au niveau national, le secteur des services emploie 26% de la
population actives, et à Marrakech, la capitale touristique du royaume,
le secteur touristique représente aujourd'hui un gisement de croissance
économique, ne serait-ce que par l'ampleur des établissements mis
en oeuvre, l'importance des sommes des investissement dans ce domaine, le poids
des emplois qui a engendré et les chiffres enregistrés.
La capacité litière totale de la Région
représente 12% de la capacité nationale. 84% de la
capacité est concentrée dans la seule ville de Marrakech16(*), elle s'élève
à 47 300 lits dont 40 295 lits classés et 7000 lits non
classés. La capacité litière classée a
enregistrée une hausse de 15,2% en 200817(*). Ces infrastructures hôtelières se
réparties en plusieurs catégories et selon le nombre de lits
approvisionnés par chacune, on trouve en tête les hôtels
cinq étoiles avec 8515 lits, partagés sur 13 hôtels, puis
les maisons d'hôte avec 582 unités et 7760 lits, puis les
hôtels quatre étoiles avec 7671 lits sur 22 hôtel et en ce
qui concerne les hôtels de luxe, il y a 5 hôtels avec une
capacité litière totale de 1761 lits. Aussi, il y a les
hôtels trois, deux et une étoile, ainsi que les pensions et
d'autres moyens d'hébergement.
En 2008, le nombre de nuitées enregistrées dans
les établissements touristiques classés s'est élevé
à 5 573 529, soit 33,8% des nuitées au niveau national. Le taux
d'occupation dans les établissements touristiques classés est de
55% contre 45% au niveau national, avec une durée moyenne de
séjour de 3,21%. Au cours de l'année 2009, le taux d'occupation
des chambres dans les établissements d'hébergement classés
à Marrakech s'est stabilisé à 47% réalisant ainsi
une légère baisse par rapport à l'année d'avant.
Le nombre d'arrivées enregistrées en 2008 s'est
élevé à 1 570 880 (dont 100 094 dans les maisons
d'hôtes), totalisant 5 025 720 nuitées dont 298 798 dans les
maisons d'hôtes. Le marché Français demeure le premier
marché émetteur de touristes vers Marrakech avec 42,67%; suivi de
l'Angleterre et l'Espagne. Quant au tourisme interne, il a progressé en
2008 de 12,81%.
Par rapport à la régression des nuitées
en 2009, l'analyse par marché émetteur révèle
qu'elle est, principalement, attribuable aux marchés français
(-7%), britannique (-17%) et belge (-1%), toutefois le tourisme interne marque
toujours une progression, cette fois, de 18%.
Pour ce qui est de l'artisanat, elle emploie 38,28% de la
population active de la ville, avec 120.480 artisans, 75 entreprises
structurées et 150 petites entreprises. En 2006, Marrakech est le
1er exportateur de produits artisanaux au Maroc avec 45% des
exportations nationales d'une valeur de 350 Millions de Dirhams.
L'enquête réalisée entre le 18 mars 2009
et le 25 mars 2009 par l'observatoire du tourisme à l'aéroport de
Marrakech, montre que 58% des touristes enquêtés
fréquentent les établissements classés et 27%
fréquentent les maisons d'hôtes. Concernant le mode d'organisation
du séjour, les résultats de l'enquête
révèlent que 29% de touristes étrangers viennent à
Marrakech sans réservation préalable de leur hébergement
près de 40% utilisent les TO ou les agences de voyages pour
l'organisation de leurs séjours au Maroc (Vol sec, hébergement
sec ou package) et 32% réservent leurs hébergements directement
avec l'hébergeur. Par rapport à la dépense touristique
moyenne des visiteurs étrangers de la ville, a été
estimée à plus de 1 000 Dirhams par nuitée. Avec une
durée moyenne de séjour de 5,4 jours. Chaque touriste
étranger aura dépensé quelques 5 500 dirhams en moyenne
à Marrakech.
Section2 : Les projets touristiques
En 2008, près de 913 projets touristiques, pour un
investissement global de 112 milliard de Dirhams18(*), créant ainsi 26287
emplois et élevant le nombre d'emplois dans le secteur à
Marrakech à 76836.
Parmi, c'est projets touristiques de grande envergure et des
enseignes de renom19(*),
on trouve :
§ FOUR SEASONS : Projet touristique et
résidentiel touristique, d'une valeur de 991 Millions de Dirhams,
créant 200 emplois, et d'une capacité de 400 lits ;
§ ASSOUFID : Projet touristique et
résidentiel touristique d'un Milliards de Dirhams, avec une
capacité de 840 lits et 500 emplois ;
§ SAMANNAH : Projet touristique et
résidentiel sur une superficie de 282 ha d'une somme de 2,57 Milliards
de Dirhams et 593 lits, engendrant 500 emplois ;
§ AL MAADEN : Projet touristique et
résidentiel touristique sur une superficie de 190 ha avec 2,7 Milliards
de Dirhams, 300 emplois et 640 lits ;
§ LES JARDINS DE L'ATLAS : Projet touristique et
immobilier sur une superficie de 170ha avec un montant de 2,70 Milliards de
dirhams, 1082 emplois et 926 lits ;
§ JNANE MARRAKECH : Projet touristique et
résidentiel avec golf d'un montant de 4,5 Milliards de dirhams,
créant 600 emplois et 1070 lits ;
§ EMAAR : Projet de village touristique,
résidentiel et de loisirs (station de ski, golf..) avec 6 Milliards de
dirhams et 2500 emplois ;
§ TRITEL : Complexe cinématographique et
touristique du prix de 7,4 Milliards de dirhams engendrant 1500 emplois et 4
940 lits.
Section3 : Le tourisme durable
« Le tourisme durable est un aspect du
développement durable et il naît de la même
préoccupation en matière de pérennité,
d'équité et d'éthique envers les milieux tant naturels que
sociaux et économiques dans le respect des communautés. 20(*)»
En ce qui concerne le développement durable, Marrakech
est la première ville africaine à être certifiée ISO
1400121(*) pour son
système de management environnemental, et cela grâce en
particulier à la création d'espaces verts (11m2 d'espace vert par
habitant), l'économie de l'eau et de l'électricité, la
préservation de la qualité de l'air ou encore le traitement des
déchets. Cela donne à Marrakech une image d'une ville verte et de
destination de tourisme durable. Ses activités touristiques peuvent
s'inscrire dans une perspective environnementale. Mais cette qualité
n'est pas toujours utilisée dans la promotion de la ville.
De ce qui est des actions étatiques pour le tourisme
durable :
§ Le programme «Chaque goutte d'eau compte»
lancé par le comité marocain tourisme responsable qui a
bénéficié à 90 hôteliers à Marrakech
qui ont été formés sur l'économie d'eau dans le
cadre d'un partenariat avec l'ONG britannique Travel Foundation ;
§ l'ONMT et la Fondation Mohamed VI pour la Protection de
l'Environnement ont signé un accord de partenariat pour la collecte de
fonds dans le cadre du programme Sauvegarde et Développement de la
Palmeraie de Marrakech ;
§ Le trophée Maroc du tourisme responsable a
accordé le label du tourisme solidaire au Domaine d'Amanar, un
établissement touristique situé dans la région de
Marrakech, qui propose des activités sportives et de découverte
axées sur des visites de villages et d'ateliers d'artisanat, pour sont
travail de transmission de savoir-faire et de techniques ;
§ Station de traitement des eaux usées, une
station d'épuration biologique des eaux usées qui permettra
après traitement une réutilisation de l'eau pour l'irrigation des
parcours golfiques et des espaces verts ;
§ En 2009, 10 hôteliers de la ville ont
été labélisé clef verte -un label qui vient
couronner les efforts des hôteliers qui se soucient de l'environnement-
sur les 32 lauréat du Maroc, ainsi Marrakech devient la capitale
écologique du royaume.
On remarque que toutes ces actions que convoite le tourisme
durable ne s'intéressent qu'à l'aspect environnemental sans se
soucier du social.
Selon la Délégation Régionale du Tourisme
Marrakech-Tensift- Al-Haouz, le tourisme souffre de plusieurs
défaillances qui peuvent affecter le développement du secteur
:
§ Le non respect, de certains établissements de la
réglementation en vigueur (l'arrêté du Ministre du Tourisme
N°899-84 en date du 25 novembre 1986 qui fixe les normes de classement des
établissements d'hébergement) en matière
d'emploi ;
§ Accord négatif entre réceptionnistes,
concierges et d'autres intervenants à savoir: taxis, calèches,
restaurants, bazars, guides etc., ce qui désoriente le touriste ;
§ La mauvaise commercialisation des produits
artisanaux ;
§ Les étoiles affichées sans aucune logique
avec la valeur réelle du produit.
|
Pour conclure : notre Ministère de tutelle doit
jouer son rôle de contrôleur afin de protéger le secteur et
le conduire vers un développement durable bénéfique
à la ville. Ces actions dans le secteur doivent être basées
sur des diagnostics selon chaque région.
Conclusion
Conscient de l'ampleur et les conséquences de la
problématique de la pauvreté, la préoccupation de lutte
contre cette dernière se manifeste au Maroc et c'est ainsi que les
politiques publiques commencent à intégrer des politiques
spécifiques de lutte contre la pauvreté, et des ONG voient le
jour afin d'y participer mais sans parvenir encore à réduire
significativement son impact. Les responsables à Marrakech doivent faire
face à ce phénomène avec des moyens rationnels,
stratégiques et adéquats à sa propre situation. Son
secteur économique principal « le tourisme »
impose la prise des choses en main et non pas se voiler la face en mettant en
exergue ce qui marche pour mieux camoufler les défaillances de la ville,
et c'est uniquement des stratégies rationnelles qui permettront un
développement durable du secteur. Un travail auprès des
populations permettra de voir comment le tourisme influe la ville et ses
habitants.
Deuxième partie : La pauvreté et le
tourisme selon les gens enquêtés
Introduction
Le tourisme est le secteur principal dans la ville de
Marrakech. Les chiffres montrent son importance dans l'économie de la
région et aussi la part du lion qu'elle a par rapport à toutes
les régions du pays. Pour étudier ce secteur, on ne peut que
choisir cette ville où se reflète son vrai impact sur les
habitants, la pauvreté, l'emploi, les revenus, la qualité de vie,
l'environnement naturel et culturel, etc.
Avant d'étaler les opinions que les gens se font sur
l'impact du secteur touristique sur le développement humain et social en
général, l'enquête cherche à présenter
l'idée qu'ont les gens sur le phénomène de la
pauvreté.
Chapitre1 : Présentation de
l'enquête
Par cette enquête, je m'interroge sur les idées
que se font les citoyens sur la pauvreté ; le tourisme ; la relation
entre les deux ; l'apport du tourisme à la ville, notamment les pauvres
; l'ampleur des impacts touristiques ; les idées sur le tourisme
à mettre en place ; l'attente des gens de ce secteur et leur
satisfaction par ce dernier. L'enquête a pour objectif d'avoir le point
de vue des gens enquêtés sur le développement touristique
à Marrakech et surtout dans leurs régions, de comparer ses
résultats avec les données administratives et tirer un bilan qui
ouvre des perspectives sur les systèmes à mettre en place pour un
tourisme durable, de lutte contre la pauvreté et de développement
humain. L'enquête me permettra aussi d'avoir une vision analytique sur le
sujet. Cette dernière a pour principal objectif de prendre en compte le
point de vue des habitants des quartiers enquêtés, et en
particulier celui de la population pauvre.
Section1 : Questionnaire et méthodologie
Sans compter la partie de l'identification de
l'enquêté qui aura également un important rôle dans
les résultats, le questionnaire est réparti en quatre modules
spécifiques :
§ Le premier intitulé : La pauvreté
vue par les habitants du quartier, il s'agit de : «La
pauvreté, la perception de la pauvreté : définition
du concept, les causes derrière ce phénomène et ses
manifestations les plus spectaculaires ». Cela me permettra d'avoir
une idée sur la représentation du phénomène
traité par les gens, d'identifier les gens qui se considèrent
comme pauvres, ceux qui se sentent exclus et marginalisés ainsi que
leurs attentes par rapport aux actions de l'Etat ;
§ Le deuxième : La représentation
du tourisme par les habitants du quartier, c'est : «Le tourisme,
ses représentations, son importance, ses influences et son
apport». Ce module m'aidera à voir comment les gens sont
influencés par ce développement touristique, et pour ceux qui
sont en contact avec le secteur, comment leur vie s'est
développée depuis ;
§ Puis : L'interaction tourisme et
pauvreté : «L'interaction entre les deux, la situation
avant et après l'installation des investissements touristiques,
l'influence du tourisme sur le niveau de vie, le pouvoir d'achat et
l'évolution des infrastructures et des services». Ce
troisième point me permettra d'avoir une idée sur
l'évolution du quartier depuis l'installation des projets touristiques
et l'apport de ce dernier à la pauvreté spécialement. Cela
va me permettra aussi de voir si les interventions étatiques et les
infrastructures installées s'intéressent uniquement aux aspects
voyants ou ce sont des projets de base qui tient compte des besoins du
quartier.
§ Enfin : Le tourisme durable comme
alternatif : «Les proposition pour faire de ce secteur un
levier de développement local, social et humain». Les attentes
des enquêtés de ce secteur en particulier et des actions
étatiques afin de minimiser ses dégâts et maximiser ses
bénéfices ainsi que faire profiter les pauvres et les
protéger. Et comme on dit : Le tourisme est un mal
nécessaire et un levier essentiel à maîtriser22(*), afin de pouvoir en faire une
industrie importante qui profite à tout le monde.
Ces axes constituent l'enquête et afin d'aborder ces
sujets, la principale approche mise en oeuvre sur le terrain, recourt à
des méthodes participatives et qualitatives visant à comprendre
et à recueillir des informations subjectives sur la perception
et l'appréciation des personnes enquêtées, surtout les
pauvres : leurs impressions, leurs expériences avec le tourisme,
leurs attentes de ce secteur et leurs opinions sur son apport.
J'essayerai de travailler sur un échantillonnage
représentatif dans chaque quartier ainsi les informations qualitatives
seront quantifiables : la part des gens partageant un même point de vue,
peut être mesurée. J'ai pour principal objectif de définir
le point de vue des citoyens, surtout les pauvres (d'où le choix des
quartiers) qui sont au coeur de mon sujet de recherche « tourisme et
pauvreté ».
Cela me permettra de comparer les données statistiques,
les écrits et le contenu des politiques économiques dans le
secteur avec les opinions et les avis des enquêtés. Aussi de voir
la manière dont les stratégies touristiques sont mises en oeuvre,
tout particulièrement dans le cadre de l'interaction tourisme et lutte
contre la pauvreté. L'objectif de cette enquête est de recueillir
les différentes opinions des gens sur le tourisme par rapport au niveau
social.
Section2 : Douar Belaâguid
En ce qui concerne le choix des quartiers, j'ai
décidé de réaliser les enquêtes dans deux quartiers.
Le premier est Douar Belaâguid, Marrakech, je choisis de
travailler sur ce quartier pour trois raisons :
§ Une zone de rencontre entre les deux sujets qui
m'intéressent, les activités touristiques et la pauvreté.
Le quartier a connu lors des dernières années une effervescence
des projets touristiques, chose qui me permettra d'évaluer l'influence
de l'installation des projets touristiques dans un quartier relativement pauvre
et en manque des infrastructures de base, tel le réseau
d'assainissement.
§ Contrairement au centre ville, cette zone rurale qui
reste jusque-là peu explorée, voir totalement méconnue, va
me permettre d'apporter un éclairage nouveau sur le
phénomène : tourisme et pauvreté.
§ Enfin, le quartier continue, de nos jours, d'attirer
les investisseurs mais, reste encore mal entretenu.
Je commence par rencontrer les autorités, étape
précurseur de mon enquête, surtout en ce qui concerne la
description des quartiers.
Le quartier Douar Belaâguid, que je
décris ici grâce aux documents administratifs fournis :
§ C'est un quartier qui se situe à 10 Km
de Marrakech, dans la commune rurale d'Ouahat Sidi Brahim qui s'étend
sur une superficie de 55 km² et possède une population de
13 410 habitants et 2561 ménages, selon le recensement le plus
récent de 2004, avec un taux de pauvreté de 15,71 et 23,66 de
taux de vulnérabilité, l'indice de sévérité
de la pauvreté est à 1,69 et l'indice des
inégalités et à 34,29 enfin l'indice de
développement humain est à 0,609 et celui de développement
social est à 0,877. Le caïd estime qu'il y a 1500 foyers à
Douar Belaâguid. Il est donc nécessaire d'enquêter
auprès de 150 personnes du douar afin d'avoir une
représentativité, 10% de la totalité des foyers. Plusieurs
projets touristiques de grandes valeurs sont installés dans la commune
qui continue à intéresser les grands groupes, telle la
société Diar Marrakech qui investit 930 Milliard de Dirhams dans
un complexe touristique qui générera 800 emplois23(*). A Douar Belaâguid,
selon la liste des investissements touristiques à Marrakech il y
a :
§ Palais El Miria : un Riad avec 6 chambres et 2
suites, 16 lits.
§ Hôtel Club Privilège Sangho :
hôtel 4 étoiles, d'une capacité de 320 chambre et 12
suites, 3 restaurants, un café Maure, bar près de la piscine et
piano bar. Grande piscine extérieure avec cascades, toboggan de 36 m et
plage solarium, bassin pour les enfants avec mini toboggan, piscine couverte et
chauffée, 4 courts de tennis, salle de squash, volley, golf miniature
18 trous et zoo pour enfants, aérobic et aquagym. Et encore, Centre de
balnéothérapie et d'esthétique, salle de musculation,
programme d'animation durant la journée avec jeux et tournois,
spectacles le soir (troupes locales, soirées à thèmes) et
Night Club.
§ Villa Vanille : chambre d'hôtes avec une
capacité de 25 personnes.
§ Dar El Bila : 2 suites et 3 chambres, un salon
avec cheminée et écran plasma, une salle à manger, un
salon marocain et une bibliothèque.
§ Le Château D'Hakim : un château de 4
suites.
§ Restaurant Chez Ali : spectacle des mille et une
nuits.
§ Atlas cross : agence de Moto / Quad / Karting.
§ Et, lors de mes visites, j'ai encore pu recenser
d'autres : comme restaurant EL Méchoui.
Pour compléter ces enquêtes auprès des
habitants de ce douar sur le tourisme et la pauvreté, je réalise
une autre enquête auprès des habitants d'un autre quartier.
Section3 : Douar Moulay El Mahdi
Cette deuxième enquête sera dans le quartier
Douar Moulay El mahdi, connu pour Douar Elalouf, ça me
permet de compléter les réponses et par la suite ma vision et de
saisir d'autres points de vue de gens dans une situation différente. Je
me suis présentée chez plusieurs organismes nationaux, telles la
Municipalité et l'Agence urbaine de Marrakech, afin d'avoir des
informations sur ce Douar et sur ses plans d'actions, mais j'ai
été surprise par la méconnaissance de ce dernier par ces
institutions.
Les causes derrière le choix du quartier
sont :
§ Un douar périphérique, carrément
oublié et ignoré en plein milieu de la ville et dans un quartier
considéré comme l'un des plus développés (commune
de Guéliz, Daoudiate), qui a connu ces dernières années
une forte croissance en matière de construction immobilière et
d'importants investissements, ce qui va me permettre d'avoir des exemples
concrets de l'exclusion sociale.
§ Contrairement au premier quartier, cette fois le
deuxième quartier est situé dans la zone urbaine de la ville. Ce
qui va me permettre de faire des comparaisons entre une zone urbaine et une
zone rurale.
§ Même si la zone d'installation du douar est
approximativement loin des zones très touristiques, elle a aussi connu
une évolution urbaine importante. Toutefois, le quartier reste
dépourvu d'eau, d'électricité, d'assainissement, etc.
|
Carte 3 : L'emplacement des quartiers où les
enquêtes sont réalisées
Source : Google Map.
|
Douar Belaâguid est situé au nord de la ville de
Marrakech dans la zone rurale. Douar Moulay El Mahdi est situé au sud de
ce dernier dans la ceinture urbaine de la ville.
|
En somme, l'enquête est réalisée dans deux
quartiers différents à Marrakech Douar Belaâguid et Douar
Moulay El Mahdi. Le premier Douar se situe dans une zone touristique et se
compose d'environ 1000 foyers. Le deuxième Dour est un bidonville qui se
compose de près de 130 foyers.
Après avoir réalisé 100 enquêtes
dans le premier et 40 dans le deuxième, mes résultats, sur le
logiciel Sphinx V5, ne peuvent être que représentatifs.
Chapitre2 : La pauvreté vue par les habitants des
quartiers
La notion de pauvreté est relative. Ce qui est
pauvreté ici peut être situation acceptable ailleurs. Il ya
différentes catégories de pauvres et différentes formes de
privation et de manque. Un pauvre peut donc avoir un emploi, un logement et
éventuellement une instruction. Cela dépend de différentes
opinions des personnes enquêtées.
Section1 : La définition de la pauvreté
Pour les gens enquêtés et selon le graphe 1, la
majorité définit un pauvre comme étant « une
personne qui ne peut assurer sa survie », 65 l'ont
évoqué sur un nombre total de citation de 320. Un pauvre est donc
perçu à Marrakech, dans les douars enquêtés, comme
une personne instable et sans avenir qui ne dispose pas des biens de
première nécessité qui assurent sa survie. Elle est en
lutte quotidienne pour rester en vie et compte surtout sur l'aide des autres et
non pas sur son revenu.
Aussi, 57 votes précisent qu'un pauvre est
« une personne qui n'a pas les moyens suffisants pour répondre
à ses besoins autres qu'alimentaires », alors que
« une personne qui n'a pas les moyens pour satisfaire ses besoins
alimentaires » n'a été évoquée que 17
fois. Ces résultats confirment ce que les gens ont plusieurs fois
affirmé : la pauvreté existe au Maroc, mais personne ne
meurt de faim, car les Marocains se tendent la main les uns aux autres. Lors de
la réalisation de mon enquête, j'ai pu rencontrer des familles qui
se présentent comme pauvres en me détaillant leur situation
misérable et elles ne vivent que par les subventions des bienfaiteurs.
« Une personne avec un revenu n'assurant pas la
scolarité des enfants comme étant pauvres » n'a
été repris que 18 fois, contre 51 pour « les sans
emplois comme ». Cela peut expliquer le taux d'alphabétisation
et le niveau d'étude très bas, puisque les gens
privilégient l'emploi sur les études et peuvent quitter les
études dès qu'une opportunité de travail s'offre à
eux.
Les personnes privées de droits de l'homme ne sont
considérées comme pauvres que par 12,5% des gens, et le tableau
croisé entre cette dernière et le niveau d'étude montre
que cette modalité n'est mentionnée que par les gens
éduqués.
En effet, les gens expriment un sentiment d'exclusion et que
le Maroc appartient à une minorité qui en profite et que les
autres n'ont qu'à accepter et à se soumettre à la loi du
plus fort. L'indigence et la précarité de certaines gens sont
tellement importantes qu'ils se sentent tout à fait excommuniés.
Les gens ont aussi évoqué d'autre cas extrêmes de
pauvreté. Parmi eux, il y a les personnes qui sont complètement
à la marge de la société, les personnes qui ne profitent
pas de la vie et qui n'ont pas accès aux atouts de la ville, les
personnes en manque d'outils (pas monétaires) pour acquérir du
vrai savoir. On me précise à maintes fois que la vraie
pauvreté, c'est la pauvreté d'esprit et qu'ici au Maroc la
nourriture d'esprit est très limitée.
|
Graphe 1 : Le pourcentage des modalités de
réponses à la question : qu'est ce qu'un pauvre à
Marrakech?
|
Section2 : Les différentes manifestations de la
pauvreté
Pour ce qui est des phénomènes de
pauvreté les plus spectaculaires représentés dans le
tableau 2, les gens sont plutôt choqués par les enfants dans la
rue et leur nombre qui ne cesse d'augmenter de plus en plus, des enfants non
scolarisés, « sniffeurs »de colle,
exploités sexuellement et économiquement, livrés à
eux-mêmes depuis leur jeune âge . Pour cela, plusieurs associations
ont vu le jour afin de venir en aide à ses enfants, telle association Al
Karam mentionnée au début.
Il y a aussi les fléaux de la prostitution,
l'homosexualité, la pédophilie qui montrent que cette
flambée touristique a rendu tout vendable à Marrakech, et il y en
a qui amassent de l'argent sur le compte des malheurs des autres. Toutefois, il
y a des associations de droits de l'homme qui ont manifesté contre le
tourisme sexuel avec l'association « touche pas à mon
enfant ».
Puis, il y a les sans logement qu'on voit allongés dans
des nos rues et les jardins publics, et malgré leur grand nombre, on
voit qu'il n'y a pas de vraie politique de l'Etat afin de protéger ces
gens en leur proposant des centres d'hébergement ou un logement social.
Ce qui montre que le droit au logement à tous ces citoyens n'est pas
l'une des préoccupations de notre pays.
Les gens enquêtés remarquent aussi le grand
nombre de mendiants, un mal de plus en plus répandu dans notre ville.
Des personnes qui font de la mendicité un métier, et qui nous
abordent parfois d'une façon agressive surtout envers les touristes qui
ne cessent de parler de ce phonème dans les forums des sites de voyages
les plus connus, tel le Routard. Cela nuit énormément à
notre image de marque de pays touristique. Selon l'enquête du Ministre du
Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, un
Marocain sur cent cinquante pratique la mendicité dont 51,1% sont des
femmes. La lutte contre la mendicité dite professionnelle, constitue un
enjeu majeur pour le Maroc.
Les gens malades qui n'ont pas les moyens de se soigner sont
aussi parmi les phénomènes qui choquent. Des gens mourants qui se
présentent à l'hôpital (sous équipé) mais par
manque d'argent on ne les laisse pas entrer sous des prétextes banals et
des procédures très lourdes. Aucune loi n'existe qui
protège ces gens-là et qui leur offre une couverture maladie.
On constate en dernier lieu, le phénomène de vol
et d'escroquerie qui s'aggrave de jour en jour. Les vols sont devenus monnaie
courante à Marrakech alors que les Marrakchis, autrefois, dormaient sans
souci, sans fermer parfois les portes de leurs maisons ! Ce fléau
porte également préjudice à l'image de la ville.
Tous ces phénomènes évoqués par
les enquêtés sont d'une grande importance dans le sujet de la
pauvreté, et les traiter d'une façon efficace et radicale par les
autorités de Marrakech, est une nécessité autant pour les
citoyens et pour la lutte contre la pauvreté que pour l'image
touristique de cette ville.
Modalités de réponses
|
Nombre de citations
|
les enfants dans la rue (obligés à travailler)
|
52
|
les mendiants qui remplissent nos boulevards de plus en plus
|
46
|
les sans logement qui dorent dans la rue (surtout en hiver)
|
48
|
les gens qui n'ont pas de quoi se soigner
|
41
|
la prostitution (tout se vent)
|
51
|
la pauvreté qui pousse à l'arnaque et au vol
|
29
|
Total des citations
|
267
|
Tableau 2 : les phénomènes de
pauvreté qui choquent
|
Section3 : Les causes de la pauvreté
Cette dernière section aborde les causes de la
pauvreté (graphe 2) :
|
Graphe 2 : les causes de la pauvreté
|
78 fois sur un total de 371, « la mauvaise
répartition des richesses de notre pays » a été
évoquée par les gens sondé comme étant la
principale cause derrière la pauvreté. Ils constatent que les
inégalités sont très grandes et que les politiques
publiques du développement social et économique -jugées
comment étant parmi les principes causes aussi (16,4% des
enquêtés)- ne font que pousser ces injustices sociales.
61 fois les gens ont évoqué
« l'exclusion de la population vulnérable dans la
participation à la prise de décision » parmi les causes
capitales de la pauvreté. On me précise, plusieurs fois, qu'au
Maroc il n'y a pas des lois qui protègent les pauvres et qui leur
assurent leurs droits. Les pauvres sont exclus de toute prise de
décisions même celles qui les concernent directement. Ils sont
préoccupés plus par leur lutte quotidienne contre la
misère.
13,2% (avec un nombre total de citations de 49 fois) accusent
les secteurs économiques d'inefficacité, car ils n'offrent pas
des emplois capables de diminuer le taux de chômage et d'engendrer des
conditions de travail plus stables et confortables, autrement dit un emploi
« convenablement productif et équitablement
rémunéré »24(*).
« Le manque des libertés et des droits de
l'homme » est cités 47 fois. Le tableau croisé avec le
niveau d'étude montre encore, que ce sont principalement les gens
éduqués qui pensent ainsi. Pour eux, l'absence des
libertés et des droits conduit à d'autres formes de
pauvreté non seulement matérielle mais aussi culturelle.
5,9% seulement classent « le manque d'encadrement et
d'équipements sociaux comme cause de la pauvreté »,
mentionnée 22 fois. Cela prouve que les enquêtés donnent
une plus grande importance à l'emploi, au secteur économique et
à la réparation des richesses. Ils ont tendance à donner
de la valeur à l'argent, à l'indépendance
financière et au revenu, et non à l'aide et aux
établissements étatiques.
Aussi, il n'y a que 4,9% qui accusent les consciences
individuelles et collectives vis-à-vis des personnes en situation
difficile et comme déjà motionné, les Marocains se sentent
solidaires.
Enfin, parmi les causes mentionnées, on trouve la
providence divine, c'est Dieu qui propose et dispose, ce qui peut s'expliquer
par le fatalisme des gens. On m'a aussi évoqué l'ignorance, que
les gens ignorent leurs droits et donc se laissent faire ; le
système corrompu à tous les niveaux et la délinquance,
alors on vit dans la jungle où le plus fort dévore le plus
faible.
En conclusion, les opinions diffèrent, parfois ils
s'opposent et parfois convergent dans la même direction. En
général, les gens enquêtés pense que la
pauvreté c'est la lutte quotidienne contre des conditions difficiles
pour survivre. Elle se manifeste dans leur quartier par les enfants de la rue
qui sont livrés à eux-mêmes, par les gens qui sont
poussés à des actions jugés immoraux, tel la prostitution,
par les sans logement et les mendiants qui remplissent nos rues. Enfin parmi
les causes principales évoquées de la pauvreté, il y a la
mal réparation des richesses, l'exclusion de la population
vulnérable dans la participation à la prise de décision,
l'inefficacité des politiques publiques du développement social
et économique, et aussi manque d'offres d'emplois et incapacité
des secteurs économiques, dans cette région
représenté par le secteur touristique.
Chapitre3 : Le tourisme selon la population
enquêtée
Nul ne peut ignorer, de nos jours, le rôle capital que
le tourisme peut jouer en tant que secteur moteur de développement
économique et social des pays. Le Maroc est parmi les pays qui ont fait
du tourisme une véritable locomotive pour le développement.
Aujourd'hui, l'industrie touristique vient en tête des secteurs
pourvoyeurs de devises, la première base d'investissement et de
création d'emplois. Marrakech, une ville où la pauvreté
est omniprésente, le tourisme avec son apport positif et aussi
négatif reste toujours une opportunité à saisir et un
levier à maîtriser.
Ce chapitre a pour objectif de voir comment les gens des
deux quartiers enquêtés dans cette ville jugent les formes de
profit de ce secteur, par rapport à l'évolution des
infrastructures, aux offres d'emplois, à la population pauvre, au
développement humain et social, à l'environnement naturel,
etc.
Section1 : La représentation du tourisme et son
apport aux familles :
Modalités de réponses
|
Nombre de citation
|
Rapporteur d'emploi
|
86
|
moyen de valorisation du patrimoine naturel et humain
|
16
|
Rapporteur de devise
|
101
|
Source de développement social et humain
|
13
|
source d'épanouissement culturel, social et
économique.
|
14
|
source du déséquilibre social
|
43
|
source d'appauvrissement de la tradition et des moeurs.
|
29
|
renforce les écarts sociaux.
|
101
|
source de dégradation de l'environnement et du
patrimoine.
|
8
|
Total des citations
|
411
|
Tableau 3 : la représentation du tourisme
|
Selon le tableau 3, les gens considèrent le secteur
comme un vrai fournisseur d'emplois. 22,7% des enquêtés ont
affirmé que le secteur touristique est une industrie à forte
demande pour la main-d'oeuvre. Toutefois, ce sont surtout les gens de Douar
Belaâguid qui constatent que cette évolution touristique a conduit
à la diminution du taux de chômage en me précisant
plusieurs fois que lors de leur installation, les projets ont recruté
des gens pour travailler, surtout les jeunes, qu'on ne voit plus vagabonder un
peu partout dans le quartier comme auparavant.
24,1% des gens enquêtés considèrent que le
secteur touristique est un pourvoyeur de devises mais sans que la
majorité en profite, car comme on l'a déjà vu, les gens
considèrent qu'à Marrakech, les richesses sont très mal
réparties, et c'est pour cela que 24,1% aussi pensent que ce secteur
renforce les écarts sociaux au sein de la ville. Même si le
secteur touristique crée des emplois, il ne propose que des emplois
d'exécution qui ne sont pas très bien payés, car selon la
FNT (Fédération Nationale du Tourisme) les cadres moyens et les
cadres supérieurs ne représentent que 9% des effectifs des
établissements hôteliers.
Ce constat réaliste des gens ne fait que confirmer
l'avis des professionnels du secteur qui évoquent, parmi les carences
des politiques publiques du tourisme, la non-prise en compte du
développement humain et social : « La vision 2010 a
également généré l'impression d'avoir enrichi les
plus riches et appauvri les plus pauvres : A Marrakech, par exemple, certains
se demandent si le boom de l'immobilier couplé à la cherté
de la vie ne risquent pas de menacer à terme les équilibres
sociaux »25(*).
10% considèrent que le tourisme est source de
déséquilibre social créé surtout par le contact
entre une population pauvre, d'une culture très conservatrice, et des
étrangers aisés, d'une culture très ouverte.
Du reste, les gens ne croient pas que le tourisme à
Marrakech a vraiment apporté grand-chose, qui soit positive ou
négative, au patrimoine, à la culture et à
l'environnement. 3,8% seulement des gens à Marrakech considèrent
ce secteur comme moyen de valorisation du patrimoine naturel et humain, 3,3%
comme source d'épanouissement culturel, social et économique,
3,1% comme Source de développement social et humain et enfin 1,9% comme
source de dégradation de l'environnement et du patrimoine.
Les graphes 3 et 4 montrent que 76,7% des
enquêtés ne considèrent pas le tourisme comme primordial
pour la vie de leur famille et 48,2% jugent l'apport du tourisme sur leur
famille comme étant négatif. Cela se justifie en majorité
par le coût de la vie qui a considérablement augmenté avec
cette flambée touristique, la discrimination à l'accès
à certaines zones, l'expulsion des Marrakchis au
périphérique de la ville pour faire place aux étrangers et
aux investissements touristiques, et aussi la perte de certaines valeurs
morales et sociales qui caractérisent les Marrakchis et
l'atmosphère particulière de la ville . Par conséquent,
les gens ne se retrouvent plus dans leur ville et au milieu des siens. Le
nombre de gens qui ont jugé l'apport du tourisme comme étant
positif, atteint 24,2%. Ces derniers affirment que le tourisme a permis
l'installation d'importantes infrastructures, l'ouverture vers d'autres
cultures, la création d'emplois et la facilité d'accès
à certains produits auparavant très rares (une grande
variété de produits alimentaires à titre d'exemple).
Par ailleurs, 12 parmi les 47 qui travaillent dans le secteur,
ont jugé son apport comme étant négatif, en expliquant
que c'est un secteur d'esclavagisme où les gens sont très mal
payés et très exploités.
A Douar Moulay El Mahdi, personne ne considère le
tourisme comme primordial pour la vie de sa famille et tous les gens le
considèrent comme étant négatif. Cela montre clairement
que le tourisme n'a rien apporté au gens de ce bidonville et que son
apport diffère de quartier à quartier.
|
|
Graphe 3 : l'importance du tourisme pour la famille
|
Graphe 4 : l'influence du tourisme sur la famille
|
27,3% des gens enquêtés ont des liens
professionnels directs ou indirects avec le secteur touristique dont 68,3% ont
intégré le secteur par le biais d'une connaissance. Les tableaux
qui représentent une comparaison de leur situation avant et après
l'intégration du secteur (en annexe) ont permis de voir que la situation
familiale a changé pour 14 sur les 41, 13 se sont mariés et un a
divorcé. En ce qui concerne la comparaison du statut de l'emploi avant
et après, 3 parmi les 4 qui faisaient des études, ont
intégré des emplois formels. Et, uniquement douze étaient
sans emplois avant l'intégration du secteur. Pour ce qui est des
apprentissages des langues, il n'y a que 4 qui ont affirmé avoir
développé la pratique d'une langue étrangère
après l'intégration du secteur. Pour le moyen de transport, 10 de
ceux qui n'avait aucun moyen de transport (26 au total) ont pu acquérir
une moto et 2 un vélo et 5 d'entre ceux, qui avaient les vélos,
ont pu se procurer une moto et un, parmi ceux qui avaient les motos, a pu
s'acheter une nouvelle. Enfin, pour le logement, 2 de ceux qui vivent chez leur
famille sont devenus propriétaires et 5 locataires, dont 3 entre eux ont
exprimé le sentiment d'exclusion sociale, car ils n'ont pas pu trouver
un loyer qui convient à leur revenu dans leur ville. Alors, ils
étaient obligés de quitter le tissu urbain pour le milieu rural.
Un parmi les propriétaires a vendu sa maison pour devenir locataire et
un autre la refait en ciment, et enfin un parmi les locataires a pu s'acheter
une maison.
Toutes ces comparaisons montrent, qu'en majorité, la
situation de vie des personnes qui travaillent dans le secteur touristique n'a
pas intégralement changé après l'intégration du
secteur.
Section2 : L'apport du tourisme au quartier et
à la qualité de vie
L'apport du tourisme au quartier change selon le quartier et
aussi selon la modalité. Mais en général (tableau 4), 65
considèrent que le tourisme n'avait aucun impact sur leur quartier, 48
trouvent que c'était un apport négatif, 43 estiment que c'est
positif, pour un nombre total de citations de 157.
Modalités de réponses
|
Nombre de citation
|
Pourcentage
|
Non réponse
|
1
|
0.6%
|
apport positif
|
43
|
27.4%
|
apport négatif
|
48
|
30.6%
|
aucun apport
|
65
|
41.4%
|
Total
|
157
|
100%
|
Tableau 4 : modalité de réponse à la
question : le quartier a-t-il connu des transformations positives ou
négatives après l'installation des activités
touristiques ?
|
96% ont assuré que le développement remarquable
du tourisme dans leur quartier a été accompagné par
l'élévation du niveau de vie sans autant influencer ou avoir des
retombées positives sur le pouvoir d'achat (ce n'est que 25% qui ont
affirmé qu'il y a eu des retombés positives sur le pouvoir
d'achat).
Ce développement a eu aussi des impacts sur les prix
des services, tels les moyens de transport qui ont été
jugés trop chers par 57,3% et moyennement chers par 34,7%, alors que
juste 7,3% les trouvent pas chers. Pour les produits alimentaires, 29,3%
considèrent que c'est très cher - on m'évoque toujours
l'exemple des pommes de terre, le légume principal qui agrémente
les plats des Marocains et qui peut atteindre parfois 15 dirhams le kilo
(selon les dires des enquêtés), chose qui n'est pas à la
portée des familles nombreuses et pauvres -, aussi 37,3% trouvent que
c'est cher et 31,3% trouvent que c'est moyennement cher et ce n'est que 2% qui
les trouvent pas cher.
A propos des médecins, 66,7% déclarent que leurs
honoraires sont très élevés. 28,7% pensent que c'est
cher, alors qu'uniquement 4,7% jugent que c'est moyennement cher. Enfin
l'électricité et l'eau, - évaluées uniquement
à Douar Belaâguid, car les gens de l'autre douar n'ont pas
accès au réseau d'eau et d'électricité- ont aussi
jugé cher, à très cher par une grande majorité. Les
gens tiennent pour responsable de ces prix exorbitants à Marrakech, le
développement touristique qu'a connu la ville ces dernières
années.
|
|
Graphe 5 : l'influence du tourisme sur le niveau de
vie
|
Graphe 6 : l'impact du tourisme sur les prix des
services
|
L'impact a aussi touché la sécurité des
quartiers, mais cette dernière diffère d'un quartier à
l'autre. 79% des habitants de Douar Belaâguid considèrent que
depuis la prospérité du secteur touristique, le quartier devient
plus rassuré contrairement aux habitants de Douar Moulay El Mahdi qui se
sentent moins sécurisés. Ce dernier, n'est pas implanté
dans une zone touristique, contrairement au premier, ce qui montre que les
zones touristiques sont plus sécurisées que les autres. Les gens
de Douar Moulay El Mahdi estiment n'avoir aucun contact avec les touristes dans
leur quartier contrairement à Douar Belaâguid dont 42,7% estiment
avoir un contact avec les touristes visitant les établissements
touristiques des alentours.
Pour ce qui est des équipements de base,
aéroport, gare ferroviaire et autoroute, une moyenne de 68% des gens
croient que leur présence et leur pérennité sont
liées surtout au développement touristique en me précisant
plusieurs fois que leur côté esthétique ne s'adresse qu'aux
touristes car en tant que citoyens, ils préfèrent voir leur
quartier goudronné et lié au réseau d'assainissement par
exemple, que de refaire la gare ou l'aéroport.
Ce développement a eu aussi des impacts parfois
positifs et parfois négatifs sur la qualité de vie à
Marrakech et surtout dans les quartiers enquêtés. Les gens de
douar Belaâguid, en majorité (70% en moyenne), trouvent que
l'apport positif était surtout au niveau du réseau
téléphonique, de la gestion du réseau
d'électricité et de l'élimination des déchets
solides et liquides, alors que pour la qualité de l'eau potable, les
gens sont partagés entre apport positif pour les gens qui trouvent que
la qualité de l'eau en ce qui concerne les équipements surtout a
connu une amélioration depuis l'installation des projets touristiques et
des gens qui voient que l'apport était plutôt négatif en
évoquant le goût de l'eau potable qui était bien meilleur
avant, ainsi que la surexploitation de nos réserves d'eau qui peut
aboutir à une catastrophe. Pour ce qui est de l'apport négatif,
c'était plutôt au niveau du bruit circulaire, de la qualité
de l'air, en précisant parfois les feux d'artifices de Chez Ali, et
aussi au niveau de l'embouteillage que les gens (une moyenne de 65%) ont
jugé comme parmi les effets négatifs du développement du
tourisme.
A Douar Moulay El Mahdi, un bidonville situé au centre
urbain de Marrakech, les gens n'ont accès ni au réseau
téléphonique, ni au réseau d'électricité, ni
à l'eau potable. En conséquence, on ne pouvait pas évaluer
la qualité des services qui font défaut. Pour ce qui reste, il y
avait presque une unanimité sur l'apport négatif du tourisme sur
tous les aspects de la qualité de vie évoqués dans le
questionnaire.
Enfin, pour la qualité des services de santé,
les gens des deux quartiers, avec un pourcentage de 76,7%, trouvent que c'est
très mauvais, plus 20,7 qui trouvent que c'est mauvais, m'expliquent que
c'est un secteur qui a été délaissé par l'Etat en
faveur des aménagements qui intéressent les touristes, et aussi
afin de pousser les gens à se diriger vers le secteur privé.
En parlant des aménagements, les gens
considèrent que le quartier a bénéficié de
quelques-uns, mais jugent encore que c'est plutôt important pour donner
une belle image aux touristes, qu'à servir l'intérêt des
citoyens. 60% trouvent que le développement touristique a
favorisé l'aménagement des espaces verts (un jardin à
l'entrée de Douar Belaâguid, plus quelques palmiers plantés
un peu partout), ainsi que 54% affirment l'aménagement des grandes
voies, alors qu'il y a parmi les autres qui m'ont précisé que la
route principale qui mène à Douar Belaâguid est là
depuis l'indépendance et n'a jamais été entretenue.
Enfin, pour le goudronnage et le pavage des rues et pour la peinture des murs
et l'entretien du paysage urbain, les gens des deux quartiers, en moyenne de
85%, déclarent que leur quartier n'a connu aucun aménagement.
Et en ce qui concerne la facilitation d'accès à
certains équipements de services, 70,7% trouvent que l'extension du
tourisme a facilité l'accès aux bus et au grand taxi. 57,5%
trouvent que cela a facilité l'accès au réseau
électrique et à l'eau potable, sans oublier que tout le quartier
de Douar Moulay el Mahdi n'a pas accès à l'eau et à
l'électricité ainsi que certains ménages à Douar
Belaâguid. Une moyenne de 68,3%, trouvent que les calèches, les
petits taxis ainsi que le réseau sanitaire restent inaccessible pour la
population locale et surtout celle pauvre. Et enfin, l'accès aux
services sociaux a été jugé inaccessible pour 90% des
enquêtés qui dénoncent le désengagement de l'Etat
dans la matière.
Section3 : Le tourisme et l'emploi
70% des enquêtés à Douar Belaâguid
pensent que les établissements installés ont employé les
gens du quartier dont 72,5% d'entre eux trouvent que les gens sont
engagés illégalement, car ces organismes profitent de l'absence
des lois et la supervision de l'Etat, mais aussi à cause de l'embauche
des diplômés. En ce qui concerne Douar Moulay El Mahdi, aucune
personne ne pense que les établissements touristiques emploient les gens
de leur bidonville, et cela laisse voir leur sentiment d'être
discriminés à l'accès aux emplois dans le domaine
touristique.
En conclusion, tous ces résultats corroborent ce que
j'ai souligné au début. Malgré tous ses
inconvénients évoqués et aussi le fait que la fortune de
ce secteur profite principalement aux gros investisseurs, à Marrakech
tout le monde finit par bénéficier d'une manière ou d'une
autre de cette flambée touristique où la ville a également
connu des améliorations. Sauf que pour la pérennité de ce
secteur, l'Etat doit intervenir d'une façon plus intelligente afin
d'assurer un développement viable du secteur par des lois et des
réglementations qui assurent, d'une part, les droits aux investisseurs
et aux touristes mais aussi, d'autre part, aux employés avec une
priorité réservée aux plus pauvres.
Conclusion
En gros, les impacts du secteur touristique à Marrakech
sont négatifs. Toutefois, cela change de quartier en quartier, de
situation en situation et de personne en personne. Et, Malgré ces
impacts négatifs, le secteur représente une grande
opportunité qui s'offre à la ville qui a son tour offre une
diversité culturelle et naturelle et des atouts susceptible de faire
d'elle une destination de tourisme durable et responsable. Pour se faire, tous
les acteurs de la ville doivent travailler ensemble afin que chacun assume ses
devoirs dans cette problématique.
Troisième partie : Quelle interaction possible
entre tourisme et lutte contre la pauvreté dans un sens de
durabilité ?
Introduction
L'enquête a un volet important qui a pour but de
présenter les opinions des gens sur l'interaction possible entre le
tourisme et la lutte contre la pauvreté et les types de tourisme
capables de faire de ce secteur un moyen de lutte contre la pauvreté.
Ces opinions en plus des initiatives déjà prisent dans le domaine
de faire du tourisme un moyen de lutte contre la pauvreté, sont
capitales dans la réalisation d'une stratégie pour Un tourisme de
lutte contre la pauvreté et point de départ pour diriger les
dépenses de cette industrie qui ne cessent d'évoluer vers les
populations pauvres.
Chapitre1 : Le tourisme de lutte contre la
pauvreté selon les gens enquêtés
Le tourisme est un secteur promoteur de richesse, mais qui
influe aussi bien négativement que positivement sur les populations et
les régions d'accueil. Toutefois, par une volonté locale
encouragée par des politiques publiques en sa faveur, un tourisme de
lutte contre la pauvreté peut exister et évoluer dans notre
région et partout ailleurs. Ce chapitre, va me permettre de voir
l'opinion des gens sur le rapport tourisme/pauvreté et aussi sur les
façons de faire du tourisme un outil de lutte contre la
pauvreté.
Section1 : Le tourisme, facteur de lutte contre la
pauvreté
L'opinion des gens enquêtés (graphe 7), ne change
pas trop du constat « le tourisme peut lutter contre la
pauvreté », et 64% d'entre eux approuvent que malgré
tous ses effets négatifs, le tourisme peut contribuer à la lutte
contre la pauvreté. Pour ces gens, le tourisme est une lame à
double tranchant, et bien qu'on ne profite pas tous de ses
bénéfices, c'est un secteur important pour l'économie de
la région, un vrai pourvoyeur de devises et d'emplois. Mais il est en
manque d'une bonne gestion et d'organisation afin de faire profiter tout le
monde de ses bénéfices et minimiser ses dégâts, le
développer vers la bonne direction, intégrer ses richesses dans
le développement humain et social et assurer la protection des pauvres
contre la cupidité des investisseurs. Les gens voient aussi dans ce
secteur, et surtout les jeunes, un moyen de développement non seulement
économique, mais aussi culturel et social en m'évoquant parfois
leurs histoires de convivialité et d'échange vécues avec
des étrangers.
Pour les gens qui ne voient pas dans ce secteur un moyen de
lutte contre la pauvreté et qui représentent 34,7%, ils n'ont pas
caché leur inquiétude sur le fait que le tourisme reste toujours
un secteur instable et que l'industrie aurait été plus
bénéfique en précisant que les gens de Casablanca, par
exemple, sont plus aisés que ceux qui vivent à Marrakech. Ils ont
aussi évoqué plusieurs de ses effets néfastes sur notre
culture, nos traditions et notre religion, comme la prostitution, l'alcool et
la façon dont les gens s'habillent, mangent, etc. Aussi, c'est un
secteur d'exploitation des gens et aussi des ressources naturelles. Pour eux,
le tourisme, n'est qu'une anomalie qui gratte le corps de la
société et qui contribue à la misère morale et
économique de la population.
Certaines gens attribuent leur situation misérable
à des forces métaphysiques inexplicables. En conséquence,
d'après eux, personne ne peut avoir raison de la pauvreté. Bien
entendu, ce cas extrême de fatalisme empêche les gens de s'en
sortir.
Les gens enquêtés, en général, ont
aussi évoqué ce dilemme : c'est le tourisme qui va nous
mener au développement ou c'est le développement du pays qui va
permettre une prospérité touristique bien basée.
|
Graphe 7 : le tourisme et la lutte contre la
pauvreté
|
Malgré leurs inquiétudes, leurs accusations et
leurs remarques bien placées en ce qui concerne le secteur touristique,
les gens en général restent optimistes et voient dans ce dernier
un facteur qui va sans doute délivrer les pauvres de leur situation.
Section2 : Tourisme : implication et contact libre
Les modalités de réponses
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
oui
|
64
|
42.7%
|
non
|
86
|
57.3%
|
je ne sais pas
|
0
|
0.0%
|
Tableau 5 : les réponses à la
question : Aimeriez-vous être impliqué dans l'activité
touristique directement ?
|
En ce qui concerne l'implication dans le secteur touristique
(tableau 5), 64 personnes ont affirmé leur volonté de vouloir
être impliqué dans le secteur touristique mais plusieurs d'entre
eux ont posé comme condition la réglementation
du secteur avant de l'intégrer et cela à cause de certaines
situations inconfortables dont on peut être victimes : licenciement,
harcèlement sexuel, accidents de travail, etc. Par ailleurs, les
victimes ne jouissent d'aucun droit à faire valoir. Leur sentiment de
rejet demeure total. Les témoignages de certaines personnes
démontrent bel et bien cela.
Ceux qui ne veulent pas être impliqués dans le
secteur (86), soit ils sont satisfaits par le travail qu'ils exercent, soit ils
n'ont pas les compétences requises, soit ils craignent d'être
compromis dans un secteur à risques et de mauvaise réputation.
Par rapport au contact libre entre les touristes et les
autochtones, la moitié des enquêtés (77 personnes) ne sont
pas pour le contact libre contre 43 qui sont pour et 30 qui n'ont
pas d'opinion sur le sujet (graphe 8).
Il semble que le contact libre est une chance
considérable pour la population de profiter des dépenses et des
retombées économiques des touristes. De plus, il permet des
rencontres, du partage et en plus de l'enrichissement matériel, un
enrichissement intellectuel et culturel. Mais, 51,3% ne sont pas pour cette
option. Ils préfèrent la réglementation
rationnelle du secteur afin de protéger les touristes et aussi
eux-mêmes, ainsi que pour être dotés, s'ils sont
impliqués dans le secteur, d'un statut légitime devant les
touristes. Selon eux, le contact libre comporte un très grand risque
d'acculturation et d'escroquerie. Il peut se réduire parfois à un
rapport de profit instantané qui ne s'inscrit pas dans la
durabilité, mais qui montre bien le côté irrationnel des
hospitaliers. D'autre part, les discriminations et l'exploitation vont faire
profiter uniquement les plus forts est donc on tombera dans le même
problème, ceux qui en profitent et ceux qui en souffrent.
Tous cela, interpelle l'Etat à revoir ces lois
existantes qui ne s'intéressent qu'à la protection des touristes
et à encourager les investisseurs. L'Etat doit également imposer
ses lois d'une façon plus intelligente, protéger ses citoyens les
plus démunis et assurer la juste répartition des biens, sans
interdire les relations interhumaines enrichissantes.
|
Graphe 8 : le contacte libre entre les touristes et les
autochtones
|
Section3 : L'hébergement chez l'habitant et le
tourisme alternatif
« Cette forme de tourisme alternatif veut
faciliter et améliorer les contacts entre touristes et population
locale, en s'opposant aux excès du tourisme de masse. Le tourisme
«chez l'habitant» peut porter en effet des bénéfices
économiques directs et capacités de management aux familles ; il
peut favoriser les améliorations aux bâtiments, en évitant
des grosses dépenses en infrastructures publiques ; il contribue
à éviter la fuite à l'étranger des profits issus du
tourisme et les tensions sociales, en favorisant la préservation des
traditions locales... En étant de propriété de la
communauté résidente ou de ses membres, un plus grand partage des
gains à l'échelle locale devrait être assuré, comme
d'ailleurs un plus haut taux d'occupation et une majeure demande de biens
produits localement. De plus, l'engagement des familles dans le secteur
touristique, peut favoriser l'accès à la formation et ensuite
à l'acquisition de professionnalismes spécifiques de la part des
sujets les plus désavantagés, telles les femmes, que peuvent
ainsi devenir des acteurs économiques de premier
rang »26(*).
D'après cette citation, l'hébergement chez
l'habitant est une opportunité à saisir pour la communauté
locale.
Toutefois, les gens enquêtés sont
partagés, mis à part les 16 qui n'ont pas d'opinion, 68 personnes
sont pour ce type de tourisme et 66 personnes sont contre (graphe 9).
|
Graphe 9 : les gens pour et contre le logement chez
l'habitant
|
Selon le tableau 6, les jeunes sont en majorité pour
cette forme de tourisme. Parmi les 40 personnes âgées de moins de
30ans, 37 favorables ; alors que les personnes âgées de plus
de 46 (43 personnes), 34 parmi eux sont défavorables à ce genre
de tourisme. Pour les gens de 30 à 45 ans, qui représentent la
majorité avec un nombre de 67, ils sont partagés : 30
d'entre eux sont pour et 29 sont contre.
Cela laisse voir la disparité des idées et des
points de vue de génération à génération.
Les jeunes sont plutôt pour l'ouverture, l'échange et le partage.
Alors que, les gens âgés sont plus conservateurs et ont peur d'un
contact qui peut toucher à leurs traditions, à leurs cultures et
à leurs habitudes ancestrales, contrairement aux jeunes qui sont
toujours en quête de nouveaux horizons.
Modalités de
réponses
Âge de l'enquêté
|
oui
|
non
|
je ne sais pas
|
TOTAL
|
moins de 30 ans
|
37
|
3
|
0
|
40
|
30-45ans
|
30
|
29
|
8
|
67
|
46-60 ans
|
1
|
30
|
7
|
38
|
plus de 60ans
|
0
|
4
|
1
|
5
|
TOTAL
|
68
|
66
|
16
|
150
|
Tableau 6 : les réponses à la
modalité « oui ou non pour le logement chez
l'habitant » selon l'âge.
|
Les gens qui sont pour ce genre de tourisme, se justifient
généralement par les profits matériel, culturel et
intellectuel qu'il procure. Les retombées seront directement
bénéfiques pour eux et non pas pour les tours opérateurs
qui "bradent" notre pays et sa culture à 300 euros tout inclus et
présente le Maroc comme beau leur semble, cela permettra aux touristes
de découvrir le vrai visage du pays et aussi de renforcer la
fierté culturelle des habitants qui les accueillent. Ces derniers,
affirment qu'en accueillant des touristes chez soi, c'est une manière de
s'ouvrir à d'autres cultures, histoires et coutumes. Evidemment, cela ne
peut se faire que dans la présence des lois et des
réglementations qui garantissent la protection à tous, et aussi,
il faut sensibiliser et « convier la population d'accueil à
regarder le touriste comme un hôte mais pas forcément comme un
modèle. La diversité universelle de l'humain n'implique ni
asservissement, ni insolence et encore moins le racisme »27(*).
Pour les autres, ce type de tourisme ne peut pas exister car
les touristes cherchent à s'amuser et à se reposer, ce que ces
gens enquêtés ne peuvent pas assurer à cause de leur
logement qu'ils jugent minables, surtout à Douar Moulay El Mahdi. Aussi,
ils trouvent que ce n'est pas vraiment très rentable car ses
dégâts sur notre culture, très fragile, peuvent être
graves.
Toutefois, en incluant ce type de tourisme comme une
modalité de réponse parmi d'autres, les gens ont
privilégie d'autres types de touristes sur ceux qui logent chez
l'habitant, qui a été classé parmi les trois derniers avec
33 votes. (Tableau 7)
Modalités de réponses
|
Nombre de citation
|
Un touriste très riche qui ne sort jamais de son
palace.
|
45
|
Un visiteur des lieux et de la population locale.
|
12
|
Un touriste moyen et aventurier, aimant la culture Marrakechi,
qui cherche à s'intégrer en respectant les coutumes et les moeurs
locales.
|
56
|
Un touriste qui séjourne chez l'habitant
|
33
|
Un touriste qui cherche à profiter des trois "S"
|
7
|
Un touriste conscient des problèmes de la
pauvreté et concerné par le développement de la
région et qui aimerait y participer.
|
79
|
Un touriste dont la préoccupation est d'améliorer
le niveau de vie des autochtones et préserver le patrimoine culturel et
naturel
|
37
|
Autre
|
14
|
Total des citations
|
283
|
Tableau 7 : les touristes avec plus de retombés sur
la population pauvre
|
Sur un nombre total d'observations de 283, le touriste qui a
été jugé avec plus de retombées sur la
pauvreté, c'est le « touriste conscient des problèmes
de la pauvreté et concerné par le développement de la
région et qui aimerait y participer » avec 79 votes en
justifiant toujours que c'est lui qui pourra avoir des retombées
directes sur la pauvreté et le développement local sans
l'intervention de plusieurs acteurs. Un travail bien organisé entre lui
et la population local est susceptible de diminuer la pauvreté.
Puis, il y a le « touriste moyen et aventurier,
aimant la culture Marrakechi, qui cherche à s'intégrer en
respectant les coutumes et les moeurs locales » avec 56 votes, car en
majorité les gens ont tendance à vouloir être
respectés et préfèrent ne pas être
dérangés dans leur quotidien par des intrus qui ne passent pas
discrètement, et même si cela peut sembler contradictoire, c'est
pour les mêmes raisons qu'ils ont aussi choisi « Un touriste
très riche qui ne sort jamais de son palace » en confirmant
que s'il y a une bonne répartition des biens, la population peut bien
bénéficier de ces touristes sans être
dérangée par leur présence. L'idée est bien claire,
les gens sont pour les touristes qui passent discrets.
Ensuite, avec un nombre de 37 votes, vient le
« touriste dont la préoccupation est d'améliorer le
niveau de vie des autochtones et préserver le patrimoine culturel et
naturel ». On remarque l'écart flagrant entre cette
modalité et la première même si elles convergent vers le
même but, améliorer le niveau social des habitants. Mais, les gens
se sont sentis plus concernés par la première qui met en valeur
la pauvreté précisément.
Enfin, les enquêtés ne voient pas
d'intérêt dans "les visiteurs des lieux et des populations
locales", car les gens ne veulent pas être visités. Les regards
indiscrets des touristes les réduisent à des curiosités de
cirque. Ils ne sont pas aussi pour "ceux qui cherchent les trois S" (Sea, Sun
and Sex). Le Maroc est un pays qui offre par sa culture et sa nature riches et
diversifiées d'autres centres d'intérêt.
En définitive, la majorité des gens trouvent que
le secteur touristique est un pourvoyeur de devises et créateur
d'emplois, donc il peut contribuer à la lutte contre la pauvreté.
Les gens veulent bien y être impliqués à condition que le
secteur soit plus réglementé et offre des emplois stables,
respectables et bien rémunérés. Ils sont pour le tourisme
qui passe discret et qui a des retombées effectives sur la
pauvreté, soit en y participant directement, soit indirectement, par une
vraie implication de l'Etat qui contribuera à une bonne
répartition des richesses. En effet, un tourisme de lutte contre la
pauvreté est possible reste à savoir la bonne façon d'y
parvenir.
Chapitre2 : Tourisme de lutte contre la
pauvreté
L'évolution remarquable du tourisme qui a fait de lui
la première industrie mondiale ainsi que l'objectif du millénaire
de réduire la pauvreté, ont poussé plusieurs acteurs
activent dans les deux domaines de travailler ensemble afin de les
réconcilier et faire du secteur touristique un outil efficace de lutte
contre la pauvreté. Le présent chapitre examine le lien qui
existe entre les deux secteurs, il présente un exemple de tourisme dit
« tourisme de lutte contre la pauvreté et il prend exemple de
quelques initiatives qui visent de faire du tourisme un secteur de
développement durable capable de mettre fin à la souffrance des
plus diminues.
Section1 : Tourisme/pauvreté
La pauvreté est l'état d' « une
personne qui ne dispose pas des ressources matérielles
suffisantes (manque d'argent) et vit dans des conditions qui
ne lui permettent pas d'exister dignement selon les droits légitimes et
vitaux de la personne humaine et qui la condamnent à survivre
péniblement au jour le jour »28(*). D'après cette définition de la
pauvreté, la réduction de celle-ci passe par l'augmentation des
revenus et des ressources ainsi que l'amélioration des conditions de vie
des pauvres
Le tourisme, est « un secteur très
hétérogène qui recouvre des activités
économiques diverses auxquelles la personne fait appel lors d'un
déplacement inhabituel et qui ont donné naissance à une
véritable industrie qui englobe des entreprises de natures
différentes »29(*). Ainsi, il contribue significativement aux revenus,
à la création d'une large palette d'emplois directs et indirects,
au développement économique et aussi à l'installation
d'infrastructures qui profitent aussi bien au tourisme qu'au
développement local dans la zone d'implantation. Mais comme toute
industrie, le tourisme n'est pas sans risque sur l'équilibre social, la
culture des habitants et la répartition des richesses.
A partir de ces deux définitions, on peut
établir le lien existant entre le tourisme et la lutte contre la
pauvreté : le tourisme peut être un moyen efficace dans la lutte
contre la pauvreté. Pour ce faire, le secteur doit assurer la
prospérité économique, la pérennité de
ressources naturelles et culturelles et la justice sociale tout en constituant
un vecteur durable de lutte contre la pauvreté ; et pour cela on peut
opter pour ce qui est appelé « tourisme durable » ou ce que je
préfère appeler « tourisme de lutte contre la
pauvreté » pour bien préciser et se limiter à ce qui
m'intéresse le plus.
En parlant du « tourisme de lutte contre la
pauvreté », il ne s'agit pas de mettre ici en accusation le
système touristique ordinaire, car il reste le premier employeur et le
pilier économique de la région et sa promotion est au coeur des
stratégies de développement et de création d'emploi. Il
s'agit plutôt de diriger les stratégies, les lois et les
activités des acteurs du secteur pour qu'elles soient outils de lutte
contre la pauvreté.
Section 2 : Présentation d'Un tourisme de lutte
contre la pauvreté
Le développement du tourisme à la
réduction de la pauvreté doit être une priorité pour
toutes les parties prenantes et sa réalisation doit inclure tous les
acteurs qui interviennent dans le secteur : les pouvoirs publics, les
investisseurs, les touristes et aussi les pauvres. Pour présenter ce
secteur, j'ai choisi d'énumérer les actions que chacun de ces
acteurs peut entreprendre pour le secteur.
Alors, les pouvoirs publics devraient
§ Mettre en place des politiques et des interventions
réfléchies et rationnelles afin d'assurer la
prospérité et le développement touristique dans la
durabilité ;
§ Exiger un pourcentage raisonnable d'employés
pauvres au sein de chaque établissement touristique avec un revenu
suffisant ;
§ Imposer des lois planifiées soigneusement afin
de protéger les pauvres contre toutes exploitations et surtout afin de
protéger les enfants ;
§ Soutenir, coordonner et développer le secteur
informel, illégal mais pourtant pratiquées au grand jour, afin
de garantir à ses prestataires une protection sociale et aussi une
formation qui va leur permettre d'acquérir une connaissance et une
fierté par rapport à leur culture et aussi une maitrise de leur
emploi qui va leur permettre à son tour de donner une image positive au
touriste ;
§ Former les pauvres à la création des
activités et les encourager à créer des petites
entreprises, par exemple des stands de souvenirs, de la restauration chez eux
ou des visites guidées, en leur facilitant la tâche par des petits
prêts ou même des dons ;
§ Etablir des partenariats positifs entre le secteur
public et privé qui ont au centre les pauvres et la réduction de
la pauvreté ;
§ Donner la priorité et le privilège aux
formes de tourisme qui favorisent l'intégration des pauvres dans leur
développement tels que tourisme durable, écotourisme, tourisme
culturel, tourisme d'aventure ou encore séjours chez l'habitant. Et
aussi, aux associations de tourisme solidaire, aux tours opérateurs qui
travaillent dans le tourisme équitable ainsi que les chaînes
hôtelières labellisées tourisme durable.
Les devoirs qui incombent aux investisseurs sont :
§ Assurer la prospérité du secteur dans la
durabilité, et cela en essayant de minimiser les dégâts sur
les ressources de base de l'activité touristique :
l'environnement, la culture et les traditions, et en s'intégrant
d'une façon subtile dans leur zone d'implantation ;
§ Appliquer des stratégies de réduction de
pauvreté ;
§ Créer des emplois accessibles aux populations
pauvres et marginalisées afin de leur permettre de participer aussi au
développement du secteur et de bénéficier de ces gains
économiques ;
§ Acheter les biens directement auprès des pauvres
en essayant de diminuer au maximum les intervenants commerciaux qui
mènent à l'inflation des prix sans autant
bénéficier aux pauvres mais au contraire à les
décroître encore plus ;
§ Participer à l'amélioration du niveau de
vie en promouvant l'artisanat, la culture et les traditions de la
région ;
§ faire du tourisme durable plus qu'une simple
stratégie de marketing pour satisfaire les tendances actuelles mais un
engagement sensé.
Ensuite, pour les engagements des touristes, ces derniers
peuvent :
§ Privilégier les établissements et les
pays qui appliquent des stratégies favorables au pauvres ;
§ Privilégier les entreprises crées et
gérées par les pauvres et pour les pauvres ;
§ Se procurer des produits locaux ;
§ S'informer sur la culture et les traditions des peuples
visités afin de les respecter, les protéger contre
l'acculturation et permettre un échange équilibré.
Enfin, les pauvres eux- mêmes devraient :
§ Essayer de tous les moyens de participer activement et
d'une façon efficace au développement touristique et non pas par
le biais de la malhonnêteté ;
§ Défendre ses droits et ne pas se laisser faire
par les gens qui amassent de l'argent sur le compte des pauvres ;
§ Préserver et promouvoir les traditions
culturelles et les produits artisanaux de sa communauté en
éliminant le complexe d'infériorité ;
§ Participer à la transmission d'une image
positive du pays.
Section3 : Exemples d'initiatives dans le domaine
En ce qui concerne les pouvoirs publics, au Maroc l'intention
de l'Etat pour imposer notre pays parmi les destinations du tourisme durable se
manifeste dans des actions comme la création du comité marocain
pour le tourisme responsable qui a créé des labels et des
trophées pour encourager les acteurs du tourisme responsable surtout par
rapport au respect de l'environnement et aussi il a élaboré la
charte marocaine du tourisme responsable. Cette dernière, a
essayé d'englober toutes les dimensions du tourisme durable :
économie, environnement et social. Pour ce qui est de la lutte contre la
pauvreté et les droits des pauvres, parmi les articles qui l'abordent
directement et indirectement dans la charte30(*), il y a :
« Les acteurs du tourisme doivent respecter
l'égalité des hommes et des femmes. Ils doivent tendre à
promouvoir les droits de l'Homme et spécialement, les droits
particuliers des groupes les plus vulnérables... »
« L'exploitation des êtres humains sous toutes
ses formes, notamment sexuelle, et spécialement lorsqu'elle s'applique
aux enfants...est rigoureusement combattue et sanctionnée par la
législation marocaine »
« L'étalement dans le temps et dans l'espace
des flux de touristes ainsi qu'un meilleur équilibre de la
fréquentation doivent être recherchés de manière ...
à accroître son impact bénéfique sur l'industrie
touristique et l'économie locale. »
« Les régions doivent être
associées aux activités touristiques et participer
équitablement aux bénéfices économiques, sociaux et
culturels qu'elles génèrent, et spécialement aux
créations d'emplois directs et indirects qui en
résultent ».
Ces articles prouvent la bonne volonté de nos pouvoirs
publics. Toutefois, ils restent quand même flous, manquent de
transparence et risquent facilement d'être mal interprétés.
Mais en général, ils ne sont même pas appliqués, car
il n'y a pas de vrai dispositif de suivi et de contrôle.
Au niveau international, Le PNUD appuie la mise en place de
l'écotourisme industries dans des écosystèmes fragiles au
Cambodge, le Maroc, l'Ouzbékistan et Yémen31(*). Et, plusieurs chaînes
hôtelières se sont engagées dans le tourisme durable, telle
« Best Western ». Elles ont mis en place une «Green
Team» afin de convaincre leurs établissements existants de se
mettre au vert32(*) et
aussi « Accord » qui « à travers sa
politique Earth Guest, fondée autour de 8 priorités, s'engage
à cultiver le bien-être des populations (EGO) et à
préserver les ressources de la planète (ECO) »33(*).
Au niveau national, l'exemple des investissements touristiques
dans le tourisme durable que je peux citer, c'est les Terres D'Amanar, à
37 Km de Marrakech sur la route d'Asni, qui se qualifie d'« exemple
abouti de tourisme responsable au Maroc »34(*). Il s'agit
d' « une réserve naturelle d'énergie dont les
responsables s'engagent de remettre les intérêts humains au coeur
de leurs ambitions et de leur développement ».
Concernant les touristes internationaux, «Les clients ne
choisissent pas encore les hôtels par rapport à leur
démarche de développement durable, mais on y arrive à
grands pas», explique la société d'études Coach
Omnium dans son étude sur l'hôtellerie menée en 2009. Les
touristes commencent à prendre conscience de l'importance de
fréquenter les établissements qui s'intéressent au
tourisme durable.
Enfin, les pauvres au Maroc ne se sentent pas encore capables
d'imposer leurs lois et leurs souhaits face aux lobbies qui maintiennent le
secteur.
En somme, avec un vrai engagement de tous les acteurs du
secteur, le tourisme peut servir de point de départ dans l'action de
réduction de la pauvreté afin de garantir aux démunis des
meilleures possibilités, des meilleurs moyens d'action et une plus
grande sécurité et stabilité. Il est important aussi, de
superviser les politiques, les stratégies et les pratiques touristiques
de chacun des acteurs afin qu'elles soient en harmonie et essentiellement
favorables aux pauvres ; et aussi afin que l'industrie du tourisme puisse tirer
profit de l'implication et de la participation des pauvres et ainsi
créer « Un tourisme de lutte contre la
pauvreté ».
Conclusion
Un tourisme de lutte contre la pauvreté est un tourisme
qui inclut des stratégies différentes de plusieurs acteurs, du
tourisme et aussi du développement humain et social afin de converger
ces stratégies vers un seul but bien défini : la lutte
contre la pauvreté. Chaque acteur doit prendre ses
responsabilités en main et passer l'intérêt
général devant l'intérêt personnel et ainsi faire de
la lutte contre la pauvreté une priorité de tout le monde. En
effet, la pauvreté est un problème alambiqué dans des
sociétés qui sont aussi complexes, donc une vraie lutte contre la
pauvreté structurelle ne peut pas se limiter uniquement au tourisme ou
même au secteur touristique en général.
Conclusion générale
La pauvreté et les données
socio-économiques de la ville de Marrakech, montrent que le niveau de
précarité de ses habitants est considérable. C'est une
région considérée parmi les pauvres du pays. Conscients de
l'ampleur et les conséquences de la problématique de la
pauvreté, la préoccupation de lutte contre cette dernière
se manifeste dans la région et beaucoup d'acteurs se sont
mobilisés dans cette lutte.
Les actions de l'Etat, des ONG et des collectivités
locales commencent à s'intéresser de plus en plus à
diminuer ces chiffres accablants de la pauvreté et à
développer la situation sociale et humaine des habitants. Toutefois,
leurs actions n'ont pas pu éradiquer ce phénomène qui
persiste encore dans la région.
Ces actions, ces dispositifs et ces projets mis en place pour
lutter contre la pauvreté n'ont pas pu atteindre tous les buts
escomptés dans ce combat. Cela est dû à leurs
démarches mal organisées qui se limitent à donner un coup
de main aux pauvres et non pas à attaquer les racines du
problème, les causes de la pauvreté structurelle. Ils se limitent
à camoufler les problèmes au lieu d'y faire face.
L'économie de la région est basée sur
l'industrie touristique, une activité capable de générer
du développement et lutter contre la pauvreté, parce qu'elle
crée de l'emploi et procure des devises. Toutefois, le secteur manque de
réglementation et se caractérise par l'installation des
mégaprojets économiques qui visent le bénéfice
uniquement et rapidement.
C'est pour cela, il faut encourager le tourisme durable, une
idéologie moderne qui peut faire de ce secteur un facteur de
développement social et humain. Il faut inciter les investisseurs
à inaugurer des projets harmonieux qui intègrent les pauvres,
assurer une bonne gestion du secteur et bonne répartition de ses
bénéfices et éviter la surexploitation des ressources
naturelles et humaines de la région.
Dans la ville de Marrakech, les habitants affirment que le
secteur du tourisme peut leur garantir une certaine promotion sociale et une
qualité de vie meilleure, mais ses effets négatifs
éventuels sur la population peuvent s'avérer néfastes. Les
gens enquêtés ont évoqué ses impacts positifs sur
l'emploi, les devises et les infrastructures et en même temps ses revers
négatifs sur le niveau de vie, sur la culture et la stabilité
sociale. Malgré cela, les gens restent optimistes, le secteur
touristique peut lutter contre la pauvreté et délivrer les plus
démunis de leur misère.
Pour atteindre les objectifs escomptés d'un tourisme
susceptible de combattre l'indigence, celui-ci doit être organisé,
contrôlé, démocratique et durable :
§ Un tourisme organisé de manière
professionnelle pour que chacun des acteurs jouisse de ses droits, accomplisse
ses devoirs et assume ses responsabilités suivant des
réglementations claires et bien définies.
§ Un tourisme contrôlé qui interpelle
l'implication de l'Etat dans le suivi des investissements, des
stratégies et des actions mises en place pour le développement du
secteur.
§ Un tourisme démocratique qui assure la juste
répartition des biens et évite la discrimination sociale.
§ Un tourisme durable qui garantit la
prospérité économique, la protection de l'environnement et
l'équité sociale.
Evidemment, cela ne peut se faire sans une politique bien
réfléchie où tous les acteurs s'impliquent, une politique
basée, sur une étude qui analyse les bases organisationnelles et
opérationnelles d'un plan d'action stratégique pour faire du
secteur touristique un moyen de lutte contre la pauvreté.
Enfin, à l'aide d'une politique adéquate, le
tourisme peut être efficace dans le développement humain. Mais, ce
dernier ne constitue pas une baguette magique qui peut résoudre, du jour
au lendemain ou à long terme, le problème de la pauvreté.
Il n'est qu'un élément parmi d'autres dans la procédure
complexe de lutte contre la pauvreté.
Liste bibliographique
§ Arib .F, 2004, « Tourisme durable et
éthique » : le tourisme durable : réalités et
perspectives marocaines et internationales, Marrakech, impression Alwatanya,
436 pages.
§ Benkhallouk .M la vie éco, Supplément
à LaVie éco N° 4 454 du 21 mars 2008, spécial
Marrakech, « Marrakech : un potentiel encore inexploité
et des contraintes à gérer ».
§ Bozonnet .V, 1999, l'économie du tourisme en
Savoie, Mémoire de maîtrise de Sciences Economiques,
Université de la Méditerrané, Aix-Marseille II.
§ LOZATO-GIOTART .J et BALFET .M, 2007, Management du
tourisme. Territoires, systèmes de production et stratégies,
Paris, Pearson Education, 392 pages.
§ Mimoun .H, 2004, Le tourisme international vu du
Sud : essai sur la problématique du tourisme dans les pays en
développement, Québec, PU Québec, 228 pages.
§ Comité marocain du tourisme responsable :
Charte Marocaine de tourisme responsable.
§ Direction Régionale de Marrakech-Tensift-Al
Haouz, 2006, Caractéristiques démographiques et
socio-économiques : Région de Marrakech-Tensift- Al
Haouz, recensement général de la population et de l'habitat
de 2004, Haut Commissariat au Plan, Rabat, 43 pages.
§ Direction Régionale de Marrakech-Tensift-Al
Haouz, Section 7 : Région de Marrakech-Tensift-Al Haouz,
Haut Commissariat au Plan, Rabat, 27 pages.
§ Ministère de l'économie et des finances,
Direction des études et des prévisions financières,
Janvier 2010, Région du Maroc : Contributions sectorielles
à la création de richesses nationale, Royaume du Maroc,
Rabat, 64 pages.
§ Observatoire régional de développement
durable à Marrakech, l'Elaboration du rapport national des
Indicateurs de Développement Durable.
§ Rapporteurs : Amina BALAFREJ et Mohamed AYAD,
2005, Cinquantenaire de l'Indépendance du Royaume du Maroc :
Pauvreté et Facteurs d'Exclusion Sociale, rapport
thématique, 87 pages.
§ Royaume du Maroc, Carte du pays : En soulignant la
région concernée, Région de Marrakech-Tensift-Al
Haouz, gouvernance local et développement local au Maroc, GOLD
Maghreb, 63 pages.
§ Human Development Report, 2009, Overcoming
barriers: Human mobility and development, by the United Nations
Development Programme, New York, USA, 229 pages.
§ Helen.C, 2009, « United Nations Development
Programme: Annual Report», PNUD, 43 pages.
§ «Travel & Tourisme Competitiveness Report
2008: Balancing Economic Development and Environmental Sustainability.»,
World Economic Forum, 474 pages.
§ "ÓÓ æ
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ÌåÉ ÊÇäÓíÊ, document
fourni de la part de l'INDH à Marrakech.
§ les chiffres, les données et les documents
fournis de la : CRT, CRI, ADS et MAIL à Marrakech.
Liste webographique
§ ACCORD :
http://www.accor.com/fr/developpement-durable.html
§ Agence de Développement Social :
www.ads.ma
§ Best Western Premier Hotel :
http://www.bestwesternpremier.com/
§ Dictionnaire en ligne "Toupictionnaire" : le
dictionnaire de politique, sur
http://www.toupie.org/ .
§ Fondation Mohammed V pour la solidaroté :
http://www.fm5.ma/
§ Google Map :
http://maps.google.fr/maps?hl=fr&tab=wl
§ Organisation Mondiale du Tourisme :
http://www.unwto.org/index.php
§ Royaume du Maroc : Entraide National,
www.entraide.ma
§ Terres D'Amanar :
http://www.terresdamanar.com/
Liste des cartes
§ Carte 1 : la région Marrakech-Tensift-Al
Haouz....................................11
§ Carte 2 : du PIB et du PIB par habitant au niveau
régional (2007)...............13
§ Carte 3 : L'emplacement des quartiers où
les enquêtes sont réalisées............40
Liste des graphes
§ Graphe 1 : Le pourcentage des modalités de
réponses à la question : qu'est ce qu'un pauvre à
Marrakech
?...........................................................................................42
§ Graphe 2 : les causes de la
pauvreté....................................................45
§ Graphe 3 : l'importance du tourisme pour la
famille................................50
§ Graphe 4 : l'influence du tourisme sur la
famille.....................................50
§ Graphe 5 : l'influence du tourisme sur le niveau
de vie.............................52
§ Graphe 6 : l'impact du tourisme sur les prix des
services..........................52
§ Graphe 7 : le tourisme et la lutte contre la
pauvreté................................59
§ Graphe 8 : pour ou contre le contacte libre entre
les touristes et les
autochtones ?.....................................................................................................................61
§ Graphe 9 : pour et contre le logement chez
l'habitant ?.........................................62
Liste des tableaux
§ Tableau 1 : les taux de pauvreté dans les
communes de la ville de Marrakech.11
§ Tableau 2 : les phénomènes de
pauvreté qui choquent le plus.....................44
§ Tableau 3 : la représentation du
tourisme............................................47
§ Tableau 4 : modalité de réponse
à la question : le quartier a-t-il connu des transformations
positives ou négatives après l'installation des activités
touristiques ?.....................................................................................................................51
§ Tableau 5 : les réponses à la
question : Aimeriez-vous être impliqué dans l'activité
touristique
directement ?...............................................................................59
§ Tableau 6 : les réponses à la
modalité « oui ou non pour le logement chez
l'habitant » selon
l'âge....................................................................62
§ Tableau 7 : les touristes avec plus de
retombés sur la population pauvre.......64
Sommaire
Introduction générale
5
Première partie : Pauvreté et
tourisme dans la ville de Marrakech
11
Chapitre1 : Pauvreté et donnés
socio-économiques à Marrakech
11
Chapitre2 : Les dispositifs sociaux pour faire
reculer la pauvreté
20
Chapitre3 : Le tourisme : principal
levier économique
28
Deuxième partie : La pauvreté et
le tourisme selon les gens enquêtés
36
Chapitre1 : Présentation de
l'enquête
36
Chapitre2 : La pauvreté vue par les
habitants des quartiers
43
Chapitre3 : Le tourisme selon la population
enquêtée
49
Troisième partie : Quelle interaction
possible entre tourisme et lutte contre la pauvreté dans un sens de
durabilité ?
59
Chapitre1 : Le tourisme de lutte contre la
pauvreté selon les gens enquêtés
59
Chapitre2 : Tourisme de lutte contre la
pauvreté
67
Conclusion générale
75
Liste bibliographique
77
Liste webographique
79
Liste des cartes
80
Liste des graphes
81
Liste des tableaux
82
* 1°/-
Cinquantenaire de l'Indépendance du Royaume du Maroc :
Pauvreté et Facteurs d'Exclusion Sociale, rapport
thématique. Rapporteurs : Amina BALAFREJ et Mohamed AYAD. P :
17.
* 2°/-«
Caractéristiques démographiques et
socio-économiques : Région de Marrakech-Tensift- Al
Haouz », recensement général de la population et de
l'habitat de 2004, Haut Commissariat au plan, P : 27.
* 3°/-
Cinquantenaire de l'Indépendance du Royaume du Maroc :
Pauvreté et Facteurs d'Exclusion Sociale, Op cit,
P : 24.
* 4°/- «
Caractéristiques démographiques et
socio-économiques : Région de Marrakech-Tensift- Al
Haouz », Op cit, P : 19.
* 5° / selon des
documents fournis par l'observatoire régional de développement
durable à Marrakech.
* 6°/-
Cinquantenaire de l'Indépendance du Royaume du Maroc :
Pauvreté et Facteurs d'Exclusion Sociale, Op cit, P : 41.
* 7°/-
« Section 7 : Région de Marrakech-Tensift-Al
Haouz », haut commissariat au plan, P : 18.
* 8 °/- D'après
les données de l'Agence de développement social, Marrakech et le
site :
http://www.tanmia.ma/rubrique.php3?id_rubrique=160
* 9°/-
Créée, d'abord, sous forme d'établissement privé
à caractère social par le dahir n° 1-57-099 du 27 avril
1957,l'Entraide Nationale a, ensuite , été suivant décret
n° 2-71-625 du 28 février 1972, érigée en
Etablissement Public doté de la personnalité civile et de
l'autonomie financière, statut qu'elle conserve à ce jour.
L'Entraide Nationale est actuellement placée sous la tutelle du
Ministère du Développement social, de la Famille et de la
Solidarité. Elle a pour mission de venir en aide aux populations
très pauvres et contribuer à la promotion sociale et familiale
des couches vulnérables par l'éducation et la formation
professionnelle notamment des orphelins et des enfants issus de famille
modestes. (Toutes les données viennent du site officiel de l'Entraide
National :
www.entraide.ma)
* 10°/- L'Agence de
Développement Social (ADS) est un établissement public,
créer ça fait 6ans, dont la tutelle est assurée par le
Ministère du Développement Social, de la Famille et de la
Solidarité, dédié à la réduction de la
pauvreté et à la promotion du développement social au
Maroc, en complémentarité avec les autres instruments
étatiques qui contribuent à réduire le déficit
social. (Toutes les données sont du site officiel de l'ADS :
www.ads.ma )
* 11°/ - Les
données sont fournies par les responsables du MAIL.
* 12°/- La Fondation
Mohammed V pour la Solidarité, créée sous la
présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 1999 et
reconnue d'utilité publique (décret du 21 rabia I 1420 / 5
juillet 1999), contribue avec les autres acteurs sociaux, à la lutte
contre la pauvreté selon la devise: « Unis pour aider les
démunis ». La Fondation Mohammed V pour la Solidarité
bénéficie du statut consultatif spécial auprès du
conseil économique et social de l'Organisation des Nations Unies.
(Toutes les données et les informations sont du site officiel de la
fondation :
http://www.fm5.ma/)
* 13°/- L'Initiative
Nationale de Développement Humain, lancé par Sa Majesté le
Roi Mohammed VI, dans un discours adressé à la Nation, le 18 mai
2005. Cette initiative Royale place la lutte contre la pauvreté,
l'exclusion et la précarité au centre des priorités de la
politique économique et sociale du pays et vise a donner un nouvel
élan décisif à la stratégie de développement
social à travers la mise en oeuvre de «politiques publique
intégrées, s'inscrivant dans le cadre d'une entreprise
cohérente, d'un projet global et d'une forte mobilisation...ou les
dimensions politique, sociale, économique, éducationnelle,
culturelle et écologique, se conjuguent et se complètent».
L'Initiative Royale repose sur le ciblage des zones et des catégories
les plus démunies ainsi que sur la participation des populations pour
une meilleure appropriation et viabilité des projets et des
interventions. (Toutes les données et informations sont des documents
fournies par la Wilaya de Marrakech, département de l'INDH)
* 14°/- «Travel
& Tourisme Competitiveness Report 2008: Balancing Economic Development and
Environmental Sustainability.», World Economic Forum, P: 13, traduit par
moi même.
* 15°/- Le rapport
évalue dans 130 pays, sur la base d'une analyse comparative, les
déterminants de la compétitivité du secteur des voyages et
du tourisme en identifiants les leviers les permettant d'améliorer sa
compétitivité ainsi que les principaux obstacles à la
compétitivité touristique au niveau de chaque pays et n'ont pas
les arrivées, les nuitées et les recettes.
* 16°/- la vie
éco, Supplément à LaVie éco N° 4 454 du 21
mars 2008, spécial Marrakech, « Marrakech : un potentiel
encore inexploité et des contraintes à gérer »,
par Mohamed Benkhallouk.
* 17°/- Toutes les
autres données sont des documents fournis par le CRT de Marrakech
* 18°/- la vie
éco, Op cit.
* 19°/- Selon les
documents fournis par la CRI de Marrakech.
* 20°/- Arib .F,
2004, « Tourisme durable et éthique » :
le tourisme durable : réalités et perspectives marocaines et
internationales, Marrakech, impression ALwatanya, P : 24.
* 21°/ Information
fournie par la CRT de Marrakech.
* 22 - « Le
tourisme, un levier essentiel à maîtriser », par Ghjuvan
Lavighju Borlu.
* 23 - «150
établissements hôteliers ouvriront à Marrakech d'ici 2008
! », la vie éco.
* 24°/-
« Approche Multidimensionnelle de la Pauvreté:
Présentation Théorique et Application au Cas de la Ville de
Marrakech », présenté par Touhami Abdelkhalek and
Fouzia Ejjanoui, novembre 2009, P : 7.
* 25°/- «
Bilan stratégique de la vision 2010 », Mai 2008, par la
Fédération National du Tourisme.
* 26°/- Mariotti. S,
2004, Développement local et hébergement chez
l'habitant, Ile de Gorée - Sénégal, les sommets du
tourisme, chamonix mont-blanc.
* 27°/ Mimoun .H,
2004, Le tourisme international vu du Sud : essai sur la
problématique du tourisme dans les pays en développement,
Québec, PU Québec, 228 pages.
* 28°/-selon le
dictionnaire en ligne "Toupictionnaire" : le dictionnaire de politique, sur
http://www.toupie.org/ .
* 29°/- selon deux
définitions : Bozonnet .V, 1999, l'économie du tourisme
en Savoie, Mémoire de maîtrise de Sciences Economiques,
Université de la Méditerrané, Aix-Marseille II et
LOZATO-GIOTART .J et BALFET .M, 2007, Management du tourisme. Territoires,
systèmes de production et stratégies, Paris, Pearson
Education.
* 30°/ Comité
Marocain du Tourisme Responsable, Charte Marocaine de tourisme
responsable, Rabat.
* 31°/- Helen.C, 2009,
« United Nations Development Programme : Annual Report», PNUD, P
: 31.
* 32°/- selon leur site
officiel :
http://www.bestwesternpremier.com/
* 33°/ selon leur site
officiel :
http://www.accor.com/fr/developpement-durable.html
* 34°/ selon leur site
officiel
http://www.terresdamanar.com/
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