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Analyse systémique de la mise en oeuvre du plan d'aménagement participatif forestier de la forêt classée de Tchaourou Toui Kilibo au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Abdul Aziz SOUMANOU
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée (DESS) 2013
  

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ÉCOLE RÉGIONALE POST-UNIVERSITAIRE D'AMÉNAGEMENT ET DE GESTION
INTEGRÉS DES FORÊTS ET TERRITOIRES TROPICAUX

-ÉRAIFT-

Mémoire

Présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en
« Aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux ».

Analyse systémique de la mise en oeuvre du plan

d'aménagement participatif de la Forêt Classée de

Tchaourou-Toui-Kilibo (FC-TTK) au Bénin

Par
SOUMANOU Abdul Aziz
Ir Environnementaliste Forestier
(6e promotion)

Promotrice : Pr. Bernadette GLEHOUENOU DOSSOU (FSA/UAC/Bénin)

Encadreur : Pr Madjidou OUMOROU (EPAC/UAC/Bénin)

Année académique 2012-2013

Université de Kinshasa, Commune de Lemba, - B.P. 15.373 - Kinshasa, République Démocratique du Congo

?: +243(0)815125507/+243(0)999914967/+243(0)814661188- E-mail: eraift@yahoo.fr; Site : www.eraift-rdc.cd

ÉCOLE RÉGIONALE POST-UNIVERSITAIRE D'AMÉNAGEMENT ET DE
GESTION INTEGRÉS DES FORÊTS ET TERRITOIRES TROPICAUX

-ÉRAIFT-

Mémoire

Présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en
« Aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux ».

Analyse systémique de la mise en oeuvre du plan

d'aménagement participatif de la Forêt Classée de

Tchaourou-Toui-Kilibo (FC-TTK) au Bénin

Par
SOUMANOU Abdul Aziz
Ir Environnementaliste Forestier
(6e promotion)

Membres de jury :

1. Pr Mutambwe Shango (Président, UNIKIN)

2. Pr Isaac Roger Tchouamo (Secrétaire, Univ. Dschang)

3. Pr Raymond Lumbuenamo Sinsi (Membre, UNIKIN)

4. Pr Théodore Trefon (Membre, MRAC)

Année académique 2012-2013

Université de Kinshasa, Commune de Lemba, - B.P. 15.373 - Kinshasa, République Démocratique du Congo

?: +243(0)815125507/+243(0)999914967/+243(0)814661188- E-mail: eraift@yahoo.fr; Site : www.eraift-rdc.cd

DEDICACE

Je dédie cette oeuvre à :

- Mon épouse Grâce Funmi APKADO ; - Mes enfants Ikramath et Farhiane ; - Mon papa Aboudou Salahou SOUMANOU ; - Ma feue mère Mariam ASSANI.

II

REMERCIEMENTS

Au terme de ce stage de fin d'études, nous tenons à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à sa réalisation. Ce mémoire n'aurait pu voir le jour sans la contribution d'un grand nombre de personnes et institutions. Nous tenons à exprimer très sincèrement notre gratitude:

· Au Professeur Bernadette GLEHOUENOU DOSSOU, notre Promotrice de mémoire et au Professeur Madjidou OUMOROU notre Encadreur, pour leur volonté et disponibilité à diriger ce travail malgré leurs multiples occupations ;

· Aux membres de la Direction de l'ERAIFT par le biais de son directeur, le Professeur Baudouin MICHEL pour l'intérêt particulier qu'ils accordent à notre formation et pour leurs efforts pour la bonne réussite de l'année académique 2012-2013 ;

· Aux différentes institutions, notamment l'Union Européenne, l'UNESCO, le programme MAB, la Coopération belge qui ont contribué au succès de notre formation ;

· A tous les enseignants et assistants qui ont contribué à notre formation ;

· Aux différents membres des structures de cogestion des forêts classées de TTK qui nous ont fourni toutes les informations utiles pour la réalisation de notre travail ;

· Aux autorités locales qui, grâce à leur accueil fraternel ont facilité nos travaux sur le terrain ;

· A Monsieur SESSOU Constant, pour l'immense aide qu'il nous a apporté dans la collecte de nos données ;

· A Monsieur Merveille KUASSI pour l'aide précieux qu'il nous a apporté dans le traitement statistique de nos données ;

· Les frères, Bertrand AYIHOUENOU et Joël SAGBOHAN, pour leurs soutiens appréciables ;

· Aux amis et collègues de la promotion, notamment HOUNDEMIKON Guillaume et SOGBEGNON Roméo, pour les expériences partagées ensemble, sans oublier tout le personnel d'appui de l'ERAIFT pour les relations de bon voisinage.

Nous témoignons également notre profonde gratitude à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la rédaction de ce mémoire.

III

ACRONYME

AGEF : Assemblée Générale des Exploitants de la Forêt

AGR : Activités Génératrices de Revenus

CC : Comité de Contrôle

CCUA : Conseil de Coordination des Unités d'Aménagement

CEE : Commission Extraordinaire d'Enquête

CGUA : Conseil de Gestion des Unités d'Aménagement

CPF : Chef Poste Forestier

CVGF : Conseil Villageois de Gestion des Forêts

DGFRN : Direction Générale des Forêts et Ressources Naturelles

ERAIFT : Ecole Régionale post-universitaire d'Aménagement et de gestion

Intégrés des Forêts et territoires Tropicaux

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FC : Forêt Classée

FC-TTK : Forêt Classée de Tchaourou-Toui-Kilibo

GPS : Global Positioning System

GTZ : Deutsche Gesellschaft Für Technische Zusammenarbeit

IKA Indice Kilométrique d'Abondance

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

PAP : Plan d'Aménagement Participatif

PAPF : Plan d'Aménagement Participatif Forestier

PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

PGFTR : Programme de Gestion des Forêts et Terroires Riverains

PGRN : Programme de Gestion des Ressources Naturelles

PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement

RGPH3 : Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitation

RNIE : Route Nationale Inter-Etat

TTK : Tchaourou-Tou-Kilibo

iv

UA : Unité d'Aménagement

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

UNESCO : United Nations Education, Science and Culture Organisation

UNSO : United Nations Sudano-sahelian Organization

WWF : World WideLife Fund for Nature

V

TABLE DE MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

Table de matieres v

Liste des tableaux viii

Liste des figures viii

ABSTRACT xi

Introduction 1

1. Problématique 3

1.1 Contexte et justification 3

1.2 Revue de la littérature 5

1.3 Questions de recherche et hypothèses 7

1.3.1 Questions de recherche 7

1.3.2 Hypothèses 7

1.4 Objectifs poursuivis 7

1.4.1 Objectif global 7

1.4.2 Objectifs spécifiques 7

1.5 Pertinence de l'étude en rapport avec l'approche systémique 7

Chapitre 2: Milieu, matériel et méthodes 9

2.1 Zone d'étude 9

2.1.1 Bref aperçu sur le Bénin 9

2.1.2 Localisation des forêts classées de TTK 9

2.1.3 Milieu physique 11

2.1.4 Aspects socio-économiques 13

2.2. Matériel utilisé 16

2.3 Méthodes 16

2.3.1 Approche systémique 16

2.3.2. Méthodes d'inventaire 17

2.3.3. Difficultés rencontrées sur le terrain et limite de l'étude 22

Chapitre 3 : Résultats 23

3.1 Situation de la Forêt Classée de TTK après la mise en oeuvre du plan d'aménagement 23

3.1.1 Importance de la FC-TTK pour la population riveraine 23

vi

3.1.2 Changements majeurs observés par les acteurs impliqués dans la gestion de la FCTTK

après la mise en oeuvre du plan 24

3.1.3 Etude de l'évolution de la végétation de la FC-TTK de 1992 à 2006. 27

3.1.4 Dynamique des formations végétales de 1996 à 2006 32

3.1.5 Impact socio économique de l'existence des forêts classées de TTK 34

3.1.6 Activités menées à l'intérieur du noyau central de la forêt classée de TTK 35

3.2 Analyse de la gestion participative 36

3.2.1. Respect des dispositions réglementaires 36

3.2.2 Maitrise des activités du plan par les différents acteurs 37

3.2.3. Degré de participation des différents acteurs 40

3.2.4 Avantages des différentes parties prenantes de l'exploitation de la forêt classée 43

3.2.5 Avantages tirés par la forêt de la mise en oeuvre du plan 44

3.2.6 Gestion des revenus générés par la mise en oeuvre du plan d'aménagement de FCTTK

45

3.2.7 Difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du plan 46

3.2.8 Gestion des conflits issus de la mise en oeuvre du plan 48

3.2.9 Atouts et faiblesses du plan d'aménagement participatif forestier 48

3.2.10 Problèmes liés à la mise en oeuvre du plan 49

3.3 Approche de solution des acteurs pour l'amélioration et la mise en oeuvre efficace du

plan 50
3.3.1 Mesures pour réduire les activités menées à l'intérieur de la forêt selon la perception

locale. 50

3.3.2 Alternatives préconisées pour la population occupant illégalement la forêt 51

3.3.3 Solutions pour assurer la pérennité des ressources naturelles de FCTTK 52

Chapitre 4 : Discussion 54

4.1 Impact de la mise en oeuvre du plan d'aménagement de la FCTTK 54

4.1.1 Impact environnemental 54

4.1.2 Impacts socioéconomiques 55

4.2 Caractéristiques du plan d'aménagement 56

4.2.1 Cadre institutionnel et réglementaire du plan d'aménagement 56

4.2.2 Degré de participation et rôle des acteurs 57

4.3 Approche systémique de la mise en oeuvre du plan 59

4.4 Analyse systémique des approches de solution des acteurs 60

4.5 Stratégies pour une meilleure mise en oeuvre du plan 61

VII

4.5.1 Revoir le cadre institutionnelle et règlementaire 61

4.5.2 Sensibilisation, éducation et formation des acteurs en matière de conservation 62

4.5.3 Création d'un creuset d'échange 63

4.5.4 Mise en oeuvre axée sur le développement intégré 63

Conclusion et suggestions 69

Bibliographie 71

Annexes 76

Annexe 1 : Questionnaire aux acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du plan 76

Annexes 2 : Photos 80

VIII

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Composition floristique des principales formations végétales 12

Tableau 2: Liste des villages à enquêter 19

Tableau 3: Nombre de personnes enquêtées par catégorie d'acteur 19

Tableau 4: Importance de la FC-TTK pour la population riveraine 23

Tableau 5a: Choix des composantes principales 25

Tableau 5b: Corrélation des variables avec les différentes composantes principales 25

Tableau 7 : Formations végétales et autres unités d'occupation du sol en 1996 28

Tableau 8: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol en 2006 28

Tableau 9: Matrice de transition des formations végétales et autres unités d'occupation du sol

de 1996 à 2006 32

Tableau 10: Impact socioéconomique de l'existence de la forêt sur la population riveraine 34

Tableau 11: Tableau d'analyse de variance 36

Tableau 12: Respect des dispositions règlementaires contenu dans le plan d'aménagement 36

Tableau 13a: Choix des composantes principales 38

Tableau 13b: Corrélation des variables avec les différentes composantes principales 38

Tableau 14 : Degré d'implication des différents acteurs dans la mise en oeuvre du plan selon

les enquêtés 41

Tableau 15: Rôles de l'administration forestière selon les acteurs enquêtés 41

Tableau 16: Rôles des structures de cogestion selon les acteurs enquêtés 42

Tableau 17: Difficultés rencontrées par les acteurs dans la mise en oeuvre du plan 48

Tableau 18: Perception que les acteurs ont du plan d'aménagement 49

Tableau 19: Causes de l'échec du plan d'aménagement 50

Tableau 20: Solutions proposées par les acteurs pour assurer la pérennité des ressources

naturelles de la FCL 53

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Carte de situation des FC de Tchaourou Toui - Kilibo. Source : PGFTR, 2009 10
Figure 2 : Différents changement observés dans la FCTTK après la mise en oeuvre du plan

d'aménagement 24
Figure 3: Projection des changements observés après la mise en oeuvre du plan selon les

acteurs impliqués dans la gestion de la FCTTK. 26

ix

Figure 4: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol dans la FCTTK en 1992

.27

Figure 5: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol dans la FCTTK en 1996

.30

Figure 6: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol dans la FCTTK en 2006

.31

Figure 7: Activités menées dans le noyau central de la FCTTK par la population riveraine. 35

Figure 8: Les raisons du non respects des dispositions réglementaires. 37

Figure 9: Projection du degré de maitrise des activités contenues dans le plan d'aménagement

par les acteurs impliqués dans la gestion de la FCTTK 39
Figure 10: Degré de participation des autorités locales et traditionnelles à la mise en oeuvre du

plan 43
Figure 11: Avantages tirés par la population riveraine de l'exploitation de la forêt classée de

TTK selon les acteurs enquêtés. 44
Figure 12: Avantages tirés par la forêt classée de la mise en oeuvre du plan selon les acteurs.

45

Figure 13: Gestion des fonds d'aménagement. 46

Figure 14: Mesure préconiser par les acteurs pour réduire les activités menées dans le noyau

central de FCTTK. 51
Figure 15: Les alternatives proposées par les acteurs pour les populations occupant la FCTTK.

52

X

RESUME

La dégradation continue des ressources naturelles en général et des ressources forestières en particulier se trouve aujourd'hui au centre des préoccupations majeures des pays en développement dont le Bénin. Dans le but d'inverser cette tendance à la dégradation, le secteur forestier national a subi de profondes mutations structurelles, législatives et réglementaires depuis 1989. L'une des résolutions prises dans ce sens est l'introduction de la gestion participative au niveau de la FC-TTK à travers l'élaboration d'un plan d'aménagement forestier en 1996 et la mise en oeuvre. Mais après des décennies de mise en oeuvre le constat est très amer parce que les résultats attendus non pas été atteints. Il faut reconnaitre que plusieurs raisons concourent à cette situation. Il s'agit :

- de la mauvaise préparation du processus d'élaboration du plan en raison de la non implication de la population riveraine à l'étape fondamentale de l'élaboration du plan d'aménagement participatif ;

- du manque de maitrise de la notion de gestion participative par la population ;

- du plan d'aménagement qui ne prend pas en compte tous les acteurs devant le mettre en oeuvre. ;

- des actes réglementaires qui ne cadrent plus avec les réalités présentes et qui ne favorisent pas une gestion participative ;

- des interventions politiques à divers niveaux et le laxisme dans l'encadrement des populations et les appuis techniques à leur apportés.

Conscients des raisons qui empêchent la bonne gestion de la forêt et de la nécessité d'utiliser rationnellement les ressources naturelles, les acteurs de cette gestion proposent des pistes de solutions pour une meilleure conservation et un bon développement socio-économique de la région. Ces propositions pour être efficace doivent s'appuyer sur l'information, l'éducation et la communication afin de sensibiliser la base sur les enjeux de développement liés à la forêt.

Mots clés : Forêt Classée de Tchaourou-Toui-Kilibo, gestion participative, plan d'aménagement participatif forestier.

xi

ABSTRACT

The progress of deterioration of natural resources in general and forest resources particularly nowadays is the center of the major concerns of developing countries including Benin. In order to reverse this impoverishment trend, the national forest service of Benin initiated some deep changes in the law and regulations since 1989. One of the resolutions taken in this direction is the introduction of participatory management at the FCTTK through the development and implementation of a forest management plan in 1996. But after decades of implementation the situation is very bitter because the expected results were not achieved. We must recognize that several reasons have concurred in this disaster. There are:

- The lack of preparation and planification process because the local population was not really associated with the fundamentals steps in the development of participatory management plan itself;

- The misunderstanding of the concept of participatory management by the public.

- The development plan which does not take into account all stakeholders to implement. - The regulatory acts which do not fit with the realities and was not even a real participatory management;

- Policy interventions at various levels and laxity in the management of actors.

Aware of the reasons that prevent the proper management of the forest and the need for rational use of natural resources, the actor of management suggest some solutions for better conservation and socio-economic development of the area. Those suggestions to be effective must be based on information, education and communication to educate the basic development issues related to the forest.

Keywords: Tchaourou-Toui-Kilibo's classified forest (FC-TTK), participative management, participatory Forest management plan, Benin.

1

INTRODUCTION

La dégradation de la végétation et des ressources forestières y attenantes est devenue aujourd'hui l'un des problèmes environnementaux majeurs dans les pays en développement notamment en Afrique (ONU, 2005 ; UNEP, 2008 ; Chazdon et al., 2009). Cette dégradation du couvert végétal contribue largement aux changements globaux car la végétation est l'un des éléments importants du système environnemental (Arouna, 2012). La végétation et le climat, deux composantes importantes du système environnemental, se trouvent ainsi dans un cycle de rétroactions dont l'Homme constitue aujourd'hui l'élément déterminant. La démographie galopante de la population accentue la pression sur l'utilisation du patrimoine génétique et autres ressources de la biosphère (Odjoh, 2012). Cette pression sans cesse continue d'accélérer le processus de dégradation de nos écosystèmes forestiers.

Dans le contexte généralisé de la dégradation de l'environnement et des ressources naturelles, les aires protégées représentent l'unique espoir pour sauvegarder un échantillon représentatif de la biodiversité (Arouna et Djogbénou, 2006). En dehors de ces aires protégées, la conservation de la biodiversité s'avère particulièrement difficile et en réalité peu probable car elles sont les seuls lieux où les services forestiers maintiennent encore un dispositif minimum de protection (Gaoué, 2000).

Depuis l'indépendance (1960) jusqu'à 1989, l'Etat s'est octroyé sans partage toute l'autorité de contrôle et de gestion des aires protégées à travers l'administration forestière (Arouna et Djogbenou, 2006). Avec les crises économiques suivies de restrictions budgétaires des années 80, l'Etat n'ayant plus les moyens de sa politique protectionniste, il ne s'est contenté que d'un rôle de contrôle sur papier sans réelles actions policières sur le terrain (Sinsin, 1998). Les aires protégées en général et les forêts classées en particulier sont devenues des "no man's land" où chacun était libre de venir faire ce qu'il veut.

Avec l'avènement de la démocratie en 1990, l'Etat a fait l'option d'une nouvelle stratégie de gouvernance forestière en révisant le code forestier en 1993 en promulguant une nouvelle loi portant régime des forêts en République du Bénin et en adoptant en 1994 une nouvelle politique forestière. Ces différents documents élaborés ont conduit à l'adoption et la mise en oeuvre de l'approche participative au niveau du sous-secteur forestier avec l'élaboration des plans d'aménagement participatifs forestiers.

Ces plans visaient à mettre en place les règles de gestion des ressources naturelles qui garantissent le maintien de la biodiversité, l'exploitation des produits ligneux et connexes tout

2

en préservant le développement harmonieux des autres activités que sont l'agriculture, l'élevage, la pêche, la chasse et l'apiculture (Projet UNSO, 1997).

Plus d'une décennie après l'élaboration et la mise en oeuvre du plan d'aménagement participatif de la forêt classée de Tchaourou-Toui-Kilibo, il est intéressant de faire le bilan en ce qui concerne l'état des pressions exercées sur les ressources naturelles, les relations entre les différents acteurs, le fonctionnement du cadre institutionnel du plan d'aménagement afin de déterminer les faiblesses et les atouts du plan d'aménagement.

3

1. PROBLEMATIQUE

1.1 Contexte et justification

L'importance et la valeur des forêts sont incontestables dans les pays du monde entier dans la mesure où elles interviennent pour fournir aux populations des ressources alimentaires, médicinales, des ressources pour l'habitat, comme pourvoyeur de papier, de matériaux de construction et de combustibles. Elles constituent un maillon clé entre l'atmosphère, la géosphère et l'hydrosphère (ACCT, 1998).

Dans le contexte de démographie galopante que connaît le monde, la pauvreté qu'elle entraine, nos forêts subissent d'énormes pressions anthropiques. La dégradation continue des ressources naturelles en général et des ressources forestières en particulier se trouvent aujourd'hui au centre des préoccupations majeures des pays en développement dont le Bénin (PAPF, Ketou-Dogo 2010-2019).

Il est important d'inverser le processus de dégradation des ressources forestières afin d'assurer un développement harmonieux des activités d'exploitation par les populations riveraines. Le secteur forestier dans le but de contribuer au maintien de la biodiversité a mis en place des systèmes d'exploitation durable des ressources naturelles en subissant de profondes mutations structurelles, législatives et réglementaires à partir de 1989 (PAPF, Ketou-Dogo 2010-2019). .

Ces réformes, rendues possibles grâce à la volonté politique du Gouvernement béninois, se sont traduites par :

? la promulgation et la vulgarisation de la loi 93-009 du 02 Juillet 1993 portant régime des forêts en République du Bénin et la prise du décret n°96-271 du 02 Juillet 1996 portant modalités d'application de ladite loi;

? l'adoption d'une nouvelle politique forestière en 1994 suivie de son plan d'actions prioritaires ;

? l'adoption et la promulgation de la loi 2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin.

L'une des innovations majeures de ces réformes est l'implication des communautés dans la gestion durable des ressources naturelles en général et celles forestières en particulier sur la base d'une méthode consensuelle qui est l'approche participative.

L'approche participative vise à assurer la durabilité de la gestion des forêts, en engageant les communautés locales, qui dépendent de ces ressources, dans le processus décisionnel afin qu'elles conservent un contrôle sur les usages et les bénéfices qui découlent de leur

4

exploitation (Chouinard et Perron, 2002 ; Gareau, 2005 ; Djogbénou, 2005 ; Dhubhàin et al., 2008). Ainsi, le plan d'aménagement participatif forestier paraît l'outil indispensable et nécessaire pour une meilleure gestion de nos forêts.

La Forêt Classée de Tchaourou-Toui-Kilibo fut la première qui a bénéficié de l'élaboration et de la mise en oeuvre d'un plan d'aménagement participatif avec une large implication des communautés riveraines. Ce plan a été approuvé par le Gouvernement Béninois le 22 Novembre 1996 suivi de la signature du contrat de mise en oeuvre avec les populations riveraines.

Cette grande première dans l'histoire du secteur forestier a suscité beaucoup d'engouement tant dans le milieu villageois qu'au sein de l'administration forestière. Ainsi, d'autres domaines forestiers font aujourd'hui l'objet d'aménagement participatif. Il s'agit des Forêts Classées de la Sota, de Goungoun, de Pénessoulou, de l'Ouémé Supérieur-N'Dali et la Rôneraie de Goroubi. Dans les années 2000, les forêts classées d'Agoua, des Monts-Kouffé et de Wari- Maro ont aussi bénéficié de leur plan d'aménagement avec la prise en compte de la dimension décentralisation consacrant ainsi la présence d'un nouvel acteur : la Commune. Cependant, force est de constater que l'attente mise dans la réalisation et la mise en oeuvre de ces plans n'a pas été complètement comblée. Avant l'élaboration et la mise en oeuvre de ces plans d'aménagement participatif, les forêts classées n'étaient pas officiellement ouverte aux interventions des populations, même si on notait des exploitations et des occupations illégales de ces forêts. Une fois ces forêts dotées de PAPF, les actions telles que l'exploitation, le reboisement, la culture vivrières, la transhumance, le tourisme sont autorisées, ce qui va d'ailleurs amener à des dérapages et à une mauvaise gestion de ces ressources. Cet état de chose a entrainé une déforestation très rapide de ces écosystèmes sensés être conservés.

Pour y remédier il serait donc judicieux de faire une analyse sur la mise en oeuvre de ces plans d'aménagement participatif afin d'en ressortir les difficultés qui empêche sa réussite.

Le choix de la forêt classée de TTK se justifie dans la mesure où elle est la première forêt à être dotée d'un PAPF et paraît également aujourd'hui la plus dégradée. Selon les prescriptions dudit PAPF il sera mis en oeuvre sur une durée de dix (10) ans. Ainsi en 2011 ces forêts classées ont fait l'objet d'un nouveau plan d'aménagement. Il est alors nécessaire de faire une évaluation des dix premières années de mis en oeuvre du plan.

5

1.2 Revue de la littérature

Dans les années 90 le Bénin a fait l'expérience des plans d'aménagement participatif. Pour réduire de façon considérable la dégradation avancée de nos ressources forestières. Divers travaux ont portés sur la gestion participative à travers les plans d'aménagement.

Djogbenou et al. (2008) montre que la plupart des indicateurs de participation par les populations riveraines des forêts sont relatifs à la phase de mise en oeuvre du plan d'aménagement ou tout au plus à la phase d'élaboration. Il s'agit de la participation aux séminaires, aux assemblées générales, la sélection des espèces à planter, le suivi et l'entretien des plantations, le suivi des feux précoces. Ils pensent que les indicateurs de participation se résument seulement au degré d'information et de sensibilisation des populations.

Bouthillier (2003) en analysant la participation du public à l'aménagement forestier au Québec, est parvenu à la conclusion que l'idée d'échange d'informations est liée à ce concept et les gestionnaires forestiers se comportent comme si la participation se limitait à un mécanisme destiné à encadrer les populations pour mieux les rendre civiques.

Ibo et Léonard (2000) relèvent que dans le cas des plans d'aménagement forestier étudiés au Bénin, il serait aussi exagéré de parler de participation ; il s'agit plutôt d'une information ou d'une sensibilisation des populations riveraines. On parlera dans ce cas d'une gestion de proximité qui permet aux agents chargés de l'élaboration du PAPF d'être en contact avec les populations riveraines.

En vérité, la pratique de l'approche participative permet aux populations de mieux évaluer leurs problèmes et d'élaborer leurs propres solutions (Bidou, 2002). Cela implique alors que dans l'aménagement forestier, la participation des populations riveraines devrait commencer depuis la conception, l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation du plan d'aménagement. Il faut se demander finalement si les Plans d'Aménagement Participatif des forêts classées étudiées sont réellement participatifs. En effet, l'approche participative adoptée par ces différents projets est en déphasage avec l'action sur le terrain, confinant les populations riveraines dans un rôle d'adhésion aux décisions (Arouna et Djogbénou 2006) Poissonnet et Lescuyer (2005) en étudiant la participation des populations à l'aménagement des forêts communales au Cameroun sont parvenus aussi à cette conception de l'approche participative. Ils ont conclu que l'implication des populations dans l'aménagement des forêts communales demeure largement superficielle.

Djogbénou et al. (2008) reconnaissent également qu'au niveau des plans d'aménagement forestier des forêts classées de Goungoun-Sota, il existe une réelle volonté des cadres de faire participer les populations à l'élaboration et à la mise en oeuvre de ces plans d'aménagement

6

bien que les mécanismes de participation soient limités aux séances d'information et de consultation. La mise en place des comités de cogestion des ressources naturelles des forêts classées au niveau des villages riverains constitue une volonté affirmée des cadres de faire participer ces populations à l'aménagement forestier.

La participation étant un processus en évolution, nous pourrons alors retenir que l'approche participative adoptée au niveau de nombreux plans d'aménagement forestier est d'abord passive et pourra devenir active si on impliquait réellement les populations à l'élaboration desdits plans (Monnet, 2005).

La dégradation continue de nos forêt malgré la mise en oeuvre de ces plans d'aménagement montre que l'approche participative telle que menée dans les plans d'aménagement ne peut pas réellement nous amener à gérer de façon durable les ressources forestières.

Il est a noté que ces différents acteurs n'ont pas abordé de façon détaillée le problème de la participation dans sa globalité. La participation pourrait devenir active et donner des résultats concluants si on y intégrait le concept de l'approche systémique et intégrée dans la gestion de ces forêts.

Maldague (2002) montre que ce n'est que par une approche intégrée qui inclut la protection de la biodiversité, la conservation de l'environnement et le développement social qu'on peut vaincre la pauvreté. Cela se justifie par le fait que la principale cause de la destruction et de la dégradation des forêts tropicales demeure la pauvreté des populations qui vivent dans les régions forestières et péri-forestières. On ne peut résoudre les problèmes de manière isolée, car la pauvreté touche tous les aspects de la vie socio-économique et culturelle des populations riveraines. C'est donc dans un cadre plus large, celui de l'aménagement et du développement intégré, qu'il faut chercher les solutions spécifiques aux problèmes forestiers. Rosnay (1975) quant à lui pense que l'approche systémique ayant pour base la notion de système permet d'englober la totalité des éléments du système avec leurs interactions et leurs interdépendances. Il suggère de ne pas considérer l'approche comme une science, une théorie ou même une discipline. Ainsi, pour lui, il s'agit d'« une méthodologie nouvelle, permettant de rassembler et d'organiser les connaissances en vue d'une plus grande efficacité de l'action».

Il ressort des différents travaux consultés que l'élaboration et la mise en oeuvre d'un plan sans intégré une approche systémique ou toutes les composantes doivent être prises en compte sera voué à l'échec. Ainsi l'analyse systémique de la mise en oeuvre du plan d'aménagement de TTK a permis de mieux comprendre le plan et de faire des propositions pour réorienter la gestion des forêts classées au Bénin pour le bien des populations.

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1.3 Questions de recherche et hypothèses

1.3.1 Questions de recherche

Pour mieux comprendre les raisons de la persistance de la dégradation de la forêt classée de TTK malgré l'élaboration et la mise en oeuvre du plan d'aménagement, la présente étude tente de répondre à une question fondamentale : quel est le degré de participation et le rôle réellement joué par les différents acteurs impliqués dans la mise en oeuvre des PAPF?

1.3.2 Hypothèses

Pour mener à bien cette étude, les hypothèses suivantes sont émises :

H1: L'état actuel de la forêt classée de TTK renseigne sur la qualité de la mise en oeuvre du plan d'aménagement forestier et du rôle joué par chaque partie prenante ;

H2: Le cadre institutionnel et règlementaire de la mise en oeuvre du plan d'aménagement ne permet pas aux acteurs locaux de mieux gérer la FCTTK ;

H3: De meilleures propositions de gestion aux différentes parties prenantes peuvent permettre de réduire la dégradation avancée de la forêt classée de TTK.

1.4 Objectifs poursuivis

1.4.1 Objectif global

Le présent travail va déterminer les faiblesses et les forces que comportent la mise en oeuvre du PAPF de la forêt classée de TTK.

1.4.2 Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement, il s'agira de :

- Faire l'état des lieux de la forêt classée de TTK après la mise en oeuvre du PAPF ;

- Analyser la gestion de la forêt classée de TTK à travers le degré de participation et le rôle réellement joué par chaque partie prenante ;

- Faire des propositions concrètes pour améliorer l'élaboration des PAPF et garantir une meilleure mise en oeuvre de ces plans.

1.5 Pertinence de l'étude en rapport avec l'approche systémique

L'approche qui consiste à prendre de façon isolée et sectorielle une situation ne permet pas de trouver les vraies solutions aux problèmes de manière durable. Il est donc indéniable que de nos jours pour mieux comprendre et trouver des solutions appropriées à tout problème, il faut pouvoir le considérer dans sa globalité. Ainsi Dossou (1992) stipule que l'approche

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systémique constitue une stratégie appropriée pour l'étude des cas complexes comme par exemple les problèmes du monde rural. L'élaboration et la mise en oeuvre du plan d'aménagement forestier fait intervenir plusieurs acteurs. On ne peut alors mieux évaluer ce plan qu'en utilisant l'outil proposé par Rosnay (1975) et qui est caractérisé par les 3 principes fondamentaux :

- s'élever pour mieux voir ;

- relier pour mieux comprendre ; et

- situer pour mieux agir.

Cette approche permettra de poser le bon diagnostic des problèmes qui empêchent la bonne mise en oeuvre des plans d'aménagement. Une fois le diagnostic connu, il va falloir déterminer les interactions et les interrelations qui existent entre les différents maillons de la gestion de ces forêts, afin d'avoir une meilleure compréhension de ces problèmes. C'est alors qu'on pourra situer les responsabilités afin d'agir de façon prompte en menant des actions pertinentes pour une gestion durable de la forêt de TTK.

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CHAPITRE 2: MILIEU, MATERIEL ET METHODES 2.1 Zone d'étude

2.1.1 Bref aperçu sur le Bénin

La République du Bénin avec une superficie totale de 114 763 km2 est située entièrement dans la zone intertropicale précisément en Afrique Occidentale entre les parallèles 6°20' et 12°30' de latitude Nord et les méridiens 1° et 3°40' de longitude Est. Composé de douze (12) Département le Bénin est limité à l'Ouest par le Togo, au Nord-Ouest par le Burkina-Faso, au Nord par le Niger, à l'Est par le Nigeria et au Sud par l'Océan Atlantique.

En dehors de la zone Nord-Ouest dans la chaîne de l'Atacora, le centre dans le département des collines, le Bénin présente un relief peu accidenté. Par son extension entre la côte du Golfe du Bénin et la vallée du Niger (6°20 à 12°30 N), la République du Bénin présente une gamme variée de climats caractérisés par des précipitations annuelles qui varient de 900 à 1300 mm par an. La combinaison de ces différentes saisons ont donné naissance à trois zones climatiques étalées du Sud au Nord comme suit: la zone guinéo-congolaise, la zone soudano-guinéenne et la zone soudanienne (Sinsin et al. 2002). La zone guinéo-congolaise connaît quatre saisons et s'étend de la côte 6°25 N à la latitude de 7°30 N. Elle a une pluviométrie moyenne de 1200 mm par an avec en moyenne 250 jours de pluies.

La population du Bénin est estimée par le FMI (Fond Monétaire International) en 2012 à 9,1 millions. Cette population compte plus de 52 % de femmes. Les moins de 14 ans représentent 47,6 % de cette population dont le taux de natalité annuelle est de 3,2 % dans les campagnes et de 4,5 % en ville. Les mauvaises conditions de vie font que l'espérance de vie n'est que de 50,6 ans pour les hommes et 52,4 pour les femmes. La répartition de la population du Bénin présente des disparités régionales. D'une manière générale, on note une très forte concentration de la population béninoise sur les formations sédimentaires côtières dans la zone climatique guinéenne où, sur une superficie d'à peine 10 % du total national, vivent environ 60 % de la population (INSAE, 2003). En effet, les densités les plus élevées se situent dans cette partie méridionale dans un éventail de plus de 500 hbts/km2. Par contre, l'Atacora au nord dans la zone soudanienne, ne compte que 6 hbts au km2. Les 40 % restants occupent les 90 % du territoire national (INSAE, 2003).

2.1.2 Localisation de la forêt classée de TTK

La forêt classée de Tchaourou et Toui Kilibo s'étend sur une superficie de 48.000 ha environ. Elle est située entre les latitudes 8° 25 et 8°53 Nord et les longitudes 2°36 et 2°47 Est (Figure

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1). Elles commencent au nord à la hauteur de Tchaourou et s'allongent vers le sud jusqu'à la hauteur de Kokoro (PAPF FC-TTK, 1996-2006).

Figure 1: Carte de situation des FC de Tchaourou Toui - Kilibo. Source : PGFTR, 2009

Ces forêts ont fait objet de classement par arrêtés N°369 SE et N°367SE du 30 janvier 1942 et N°3677SE du 15 octobre 1943.

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2.1.3 Milieu physique 2.1.3.1 Climat

La forêt classée de TTK se situe dans la zone soudano-guinéenne caractérisée par un régime pluviométrique bimodal avec deux saisons pluvieuses qui couvrent les périodes de avril à juillet et de septembre à octobre et deux saisons sèches allant respectivement de novembre à mars et de août à la mi-septembre. La pluviométrie moyenne s'élève à 1 181mm (moyenne de 1940 à 1966 à Toui). La température moyenne est de 28°C et les maxima sont enregistrés en février et mars. De décembre à février sévit l'harmattan qui abaisse sensiblement les températures nocturnes et s'accompagne d'un net déficit de saturation. L'évapotranspiration est de l'ordre de 1500 mm.

2.1.3.2 Végétation

Les forêts classées de Tchaourou et Toui Kilibo sont composées essentiellement de deux types de végétation :

? la végétation naturelle dominée par des forêts claires auxquelles s'ajoutent les forêts galeries ; les savanes et les jachères ;

? les plantations de tecks (Tectona grandis), d'iroko (Milicia excelsa) et d'Anacardiers (Anarcadium occidentale).

Suivant les données de l'inventaire forestier national réalisé en 2007, les différentes formations végétales de la forêt classée de TTK et les espèces qu'elles comportent sont représentées dans le tableau 1.

2.1.3.3 Géologie et sols

La forêt classée de Tchaourou et Toui Kilibo repose sur un sol dont la géologie est marquée par la présence du grand batholite granitique syntectonique de Parakou. Cette formation géologique est caractérisée par une très grande hétérogénéité tant structurale que minéralogique. Le type moyen est un granitique porphyroïde calco-alcalin à biotite, associé à de nombreuses pegmatites (O.R.S.T.O.M, 1975).

Sur toute l'étendue de la forêt, on rencontre des sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions dans le granite calco-alcalin ayant des caractères analytiques très voisins.

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Tableau 1: Composition floristique des principales formations végétales

Espèces

Forêts galeries

Forêts claires et savanes boisées

Savanes arborées et savane arbustives

Espèces dominantes

- Cola laurifolia

- Berlinia grandiflora - Elaeis guineensis

-Isoberlinia doka - Anogeissus leiocarpa -Pterocarpus erinaceus - Daniellia oliveri - Afzelia africana

- Vitellaria paradoxa - Monotes kerstingii

Autres espèces à

fort taux deglutinosum présence

- Anogeissus leiocarpa -Combretum

- Monotes kerstingii - Nauclea latifolia - Raphia sudanica

-Terminalia glaucescens

- Monotes kerstingii - Vitellaria paradoxa - Burkea africana

- Maranthes polyandra - Parinari curatellifolia -Piliostigma thonningii

-Terminalia avicennioides

- Burkea africana

- Anogeissus leiocarpa - Maranthes polyandra -Piliostigma thonningii

Espèces de bois

d'oeuvre

- Anogeissus leiocarpa - Berlinia grandiflora - Daniellia oliveri - Isoberlinia doka -Pterocarpus erinaceus - Uapaca togoensis

- Afzelia africana - Isoberlinia doka - Prosopis aficana - Uapaca togoensis

-Pseudocedrela kostchyi

- Khaya senegalensis - Daniellia oliveri

-Pterocarpus erinaceus

- Amblygonocarpus adongensis

- Anogeissus leiocarpa

- Isoberlinia doka -Pterocarpus erinaceus - Daniellia oliveri - Prosopis aficana

-Pseudocedrela kostchyi

- Afzelia africana

- Anogeissus leiocarpa

- Amblygonocarpus adongensis

- Uapaca togoensis

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2.1.3.4 Réseau hydrographique

La forêt classée de Tchaourou et Toui Kilibo est parcourue par un réseau hydrographique composé par les affluents du cours d'eau Okpara qui lui même sert de limite Est aux forêts. Les plus importants cours d'eau dans ces forêts sont :

? Ibiyoko, Kotoson, Niamtoubou, Amododoudou (au nord) ;

? Gbougbou et son affluent Ogbagba (au sud).

2.1.4 Aspects socio-économiques 2.1.4.1 Etablissements humains

Le peuplement des villages autour et dans les forêts classées de TTK est marqué par quatre grandes phases. Entre 1700 et 1900, furent créée une série de villages qui, aujourd'hui, se situent de part et d'autre ou légèrement en retrait par rapport à la voie bitumée (RNIE N°2). Constituée essentiellement de l'ethnie Tchabè, cette population s'est installée dans la région pour des raisons de chasse ou fuyant les guerres. Il s'agit des villages: Kokoro, Idouya, Kilibo, Toui, Papanè, Challa-ogoi, Yaoui, Agboro Kombon, Akpéro, Odo Akaba, Ogoutèdo, Malété, Ayédèro (PAPF TTK, 1996).

Suite à l'ouverture de la voie ferroviaires des populations d'horizons divers composées de Yom, Pila Pila, Fon, Tchabè , Somba , Peuhl sont venus créées les villages Kilibo-gare, Toui-gare, Toui-pk et Kokoro- gare (PAPF TTK, 1996).

En 1965, dans le cadre de l'opération « retour à la terre » prôné par le gouvernement d'alors, le Village Agricole Pilote (Toui-VAP) fut créé par les ethnies Yom, Tchabè et Fon. Dans les années 80, les immigrés venus pour la plupart de l'Atacora à la recherche de terres fertiles se sont installés en pleine forêts classées le long du fleuve Okpara créant ainsi les villages Ayétoro, Owodé, et le campement peul Guinan. Cette population cosmopolite et sans ethnie dominante est composée de Berba, Otamari, Lokpa, Yom, Tchabè, Peul et Fon (PAPF TTK, 1996).

2.1.4.2 Relations interethniques

La population riveraine des forêts classées de TTK est largement dominée par l'ethnie Tchabè ; les membres de cette ethnie sont les premiers occupants et à ce titre sont considérés comme les autochtones propriétaires coutumiers. Globalement, on observe une cohabitation pacifique entre les diverses ethnies. Cependant des heurts entre éleveurs et agriculteurs /chasseurs et quelques rares conflits fonciers sont enregistrés (PAPF TTK, 1996).

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2.1.4.3 Religions

Les populations des villages riverains de la forêt pratiquent diverses religions notamment les religions traditionnelle, chrétienne et musulmane (PAPF TTK, 1996).

2.1.4.4 Agriculture

L'agriculture est la principale activité économique des populations riveraines. Les principales cultures pratiquées sont : l'igname (en tête de rotation), le manioc, le maïs, le soja, le sésame, le sorgho, le niébé, le coton, le riz. Il s'agit d'une agriculture essentiellement extensive sur brûlis (PAPF TTK, 1996).

L'installation des champs se fait de manière anarchique aussi bien dans les terroirs que dans les forêts classées. L'anacardier est la principale plantation de rente pratiquée par presque tous les riverains. La filière anacarde étant plus ou moins organisée, les plantations d'anacardiers génèrent des revenus qui compensent le déficit créé par le disfonctionnement de la filière coton (PAPF TTK, 1996).

2.1.4.5 Elevage

On observe deux types d'élevage : l'élevage du gros bétail et l'élevage de la volaille et des petits ruminants. L'élevage des bovins est essentiellement géré par les peuhls qui en fonction de leur mode de vie ou mode d'élevage se divisent en trois groupes :

? les peuhls autochtones originaires du Nord-Bénin. Ils sont devenus sédentaires et bien intégrés à la communauté Tchabè tout en conservant leurs traditions ;

? les peuhls semi-transhumants qui dans leur déplacement s'installent autour des FCTTK pour une période allant de 2 à 5 ans ;

? les peuhls transhumants connus sous l'appellation de Bouzou ou Mbororo, venant

du Niger ou du Nigeria et qui transitent par les FC TTK et leurs terroirs riverains. L'élevage des petits ruminants et de la volaille se pratique suivant un mode traditionnel et est marqué par un manque de suivi sanitaire et alimentaire, cause des épizooties répétées qui déciment presque annuellement ce cheptel (PAPF TTK, 1996).

2.1.4.6 Commerce

Le commerce constitue l'une des activités majeures de la population riveraine des FCTTK. Il s'agit non seulement du commerce de produits agricoles mais aussi du commerce transfrontalier (avec le Nigeria) des produits manufacturés et des produits pétroliers (PAPF TTK, 1996).

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2.1.4.7 Exploitation forestière

Cette activité est pratiquée dans le complexe forestier par des exploitants issus des communautés locales ou originaires de la partie Sud-Bénin (PAPF TTK, 1996).

2.1.4.8 Chasse

La chasse est culturellement une activité de prestige pour la population Nagot vivant dans les terroirs riverains de la FC-TTK. Dans tous les villages, il existe une confrérie des chasseurs ayant comme leader le Chef chasseur ou « Balodè » (PAPF TTK, 1996).

Les espèces très menacées telles que le colobe noir d'Afrique (Colobus vellerosus), le sitatunga (Tragelaphus spekei) y sont présentes. Le lycaon (Lycaon pictus) semble y être également présent. Toutefois, aucun contact n'est été fait avec cette espèce au cours des différents suivis selon la méthode IKA utilisée. Selon SINSIN et al. (1998) et SINSIN et al. (2002), la région est encore assez riche en ongulés et en oiseaux.

Les derniers suivis de la faune selon la méthode IKA ainsi que la littérature existante indiquent que le complexe Wari-Maro-Monts Kouffé contient encore des espèces animales et des oiseaux de petite taille. Les mammifères dominants sont constitués de : Anomalurus spp. (écureuil volant) ; Lepus crawshayi (lièvre à oreilles de lapin) ; Smutsia gigantea (pangolin géant) ; Mastomys natalensis (rat); Thryonomys swinderianus (aulacode); Euxerus erythropus (écureuil fouisseur).

Quelques mammifères sont représentés en petit nombre. Ce sont : Hystrix cristata (porc-et-pic) ; Kobus kob (cobe de buffon) ; Ourebia ourebi (ourébi) ; Phacochoerus aethiopicus (phacochère); Syncerus caffer (buffle); Sylvicapra grimmia (céphalophe), Tragelaphus scriptus (guib harnaché), Erythrocebus patas (patas), Potamochoerus porcus (potamochère), Herpestes sanguinea (mangouste rouge), Ichneumia albicauda (mangouste à queue blanche), Panthera leo (Lion), etc.

En ce qui concerne les oiseaux, ils sont plus nombreux et diversifiés. Ils regroupent entre autres : Ardeola ibis (garde-boeufs) ; Numida meleagis (pintade); Francolinus bicalcaratus (francolins) ; Streptopelia vinacea (tourterelle vineuse), Bucorvus abyssinica (grand calao). 2.1.4.9 Pêche

La pêche est menée principalement dans le fleuve Okpara et dans certains de ses affluents. Elle est principalement pratiquée par quelques habitants des villages proches du fleuve Okpara notamment les villages de Owodé, Owolafè et Ayétoro. Ces pêcheurs estimés environ

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à une dizaine subissent la concurrence déloyale des pêcheurs étrangers originaires du Niger et du Nigéria (PAPF TTK, 1996).

Les espèces pêchées régulièrement sont surtout les siluriformes de la famille des Clariidae, des Mochokidae, des Malapteruridae, des Claroteidae, des Bagridae et les perciformes de la famille des Cichlidae.

2.2. Matériel utilisé

Le matériel utilisé est constitué de : un GPS, un appareil photographique, un enregistreur, un ordinateur, les cartes administrative et thématique de la forêt classée de TTK et des questionnaires.

2.3 Méthodes

2.3.1 Approche systémique

Les échecs de développement qu'a connus l'Afrique au cours des cinq dernières décennies résultent de l'adoption des démarches sectorielles, disciplinaires et parcellaires. Or, les problèmes dont souffre le continent, surtout dans le monde rural, sont plus complexes et devraient être traités en se basant sur une approche interdisciplinaire et systémique.

L'approche systémique est une méthodologie qui consiste à appréhender les problèmes dans leur globalité et leur complexité en considérant tous les secteurs impliqués de même que les interrelations et interactions qui existent entre eux. Elle permet de rassembler et d'organiser les connaissances en vue d'une grande efficacité de l'action (Rosnay, 1975).

Cette approche étant plus exigeante et plus difficile que l'approche analytique traditionnelle, son application est essentielle si l'on veut réaliser un développement cohérent, c'est-à-dire un développement qui favorise le développement humain en commençant par lutter contre la pauvreté tout en assurant le maintien de l'équilibre de l'écosystème (Maldague cité par Atutonu 2005).

Un système est une forme globale constituée de différentes composantes en interrelation. Selon Rosnay (1975), c'est un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d'un but. Il se caractérise selon Maldague (2003) par :

- la multiplicité, la complexité et la totalité organisée de ses éléments ou composants ;

- l'interrelation et l'interaction entre ces éléments ;

- la dynamique et l'évolution de l'ensemble.

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La description d'un système est axée sur deux grands groupes de traits complémentaires se rapportant à leurs aspects structurel et fonctionnel :

? L'aspect structurel : il s'agit des composants ou des éléments du système organisés dans l'espace (Ingunga 2009). Tout système comprend quatre principaux traits structuraux, à savoir une limite ou une frontière qui le sépare de son environnement ; des éléments identifiables, dénombrables et classifiables en catégories ou en familles ; des réservoirs dans lesquels sont stockés entre autres, de l'eau (retenue et barrages), de l'énergie (réservoirs ou citernes de combustibles), des produits (greniers, entrepôts, magasins), de l'information (centres de documentation et de communication, mémoires d'ordinateurs, bibliothèques), de l'argent (banques, caisses d'épargne et de crédit). L'aspect structurel permet au système d'être en contact permanent avec son environnement grâce aux entrées et aux sorties des différents flux.

? L'aspect fonctionnel : il concerne les éléments relatifs au processus et aux phénomènes dépendant du temps (Atutonu (2005)). On distingue les traits fonctionnels suivants : les flux d'énergie, de matière ou d'information, les vannes ou des centres de décisions, les délais qui permettent de procéder aux ajustements dans le temps et l'espace de la bonne marche du système et la boucle de rétroaction (feed-back) dont le rôle est d'informer les décideurs qui sont en amont de ce qui se passe en aval.

Le concept de système est au centre de l'approche systémique qui est une méthode efficace pour résoudre les problèmes dans les domaines d'aménagement intégré du territoire et de l'environnement. Dans le cadre de la présente étude, l'analyse systémique des problèmes de gestion durable des ressources naturelles nous permet de définir les aspects structurels et fonctionnels du système rural, de dégager les interrelations mutuelles et les interactions dynamiques entre ses composants et d'identifier les différentes stratégies de gestion des ressources naturelles et leur influence sur le développement humain.

2.3.2. Méthodes d'inventaire

La méthode Delphi constitue la base de la méthodologie utilisée pour la présente étude. Elle a pour but de mettre en évidence des convergences d'opinions et de dégager certains consensus sur des sujets précis, grâce à l'interrogation d'experts, à l'aide de questionnaires successifs (Linstone et Turrof , 2002).

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2.3.2.1. Description de la méthode Delphi

C'est une méthode qui vise à organiser la consultation d'experts sur un sujet précis (Linstone et Turrof, 2002). Cette méthode n'est pas réservée qu'aux autorités scientifiques. Le terme d'« expert » renvoi aux personnes ayant une bonne connaissance pratique, politique, légale ou administrative d'un sujet précis avec une légitimité suffisante. Donc pour ce travail nos experts sont les acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du plan. Ces acteurs sont entre autre les membres des structures de cogestion, les autorités forestières, locales et traditionnelles.

V' Formulation du problème

C'est une étape fondamentale dans la réalisation d'une étude utilisant la méthode Delphi. En effet, l'importance de la définition précise du problème est primordiale afin que les experts consultés aient la même compréhension de l'ensemble des questions soulevées. L'élaboration du questionnaire doit aussi se faire selon certaines règles : les questions doivent être précises, quantifiables et indépendantes.

V' Choix des acteurs

Indépendamment de son titre, de sa fonction ou de son niveau hiérarchique, chaque acteur est choisi pour sa capacité à bien cerner les questions de recherche. Le manque d'indépendance de ces derniers peut constituer un inconvénient. Ainsi les catégories d'acteurs ont été questionnés isolement.

2.3.2.2. Application de la méthode Delphi

V' Choix des villages riverains

Il existe 21 villages riverains à la forêt classée de TTK. Ne pouvant travailler sur tous les 21 villages il a été fait un échantillonnage de 8 villages tenant compte de l'intensité des relations qui lient les populations riveraines de ces villages aux ressources forestières. Ce sont des villages riverains à la forêt classée de TTK et appartenant aux deux communes qui ont été choisis (Tableau 2). Ces villages choisis sont pour la plupart des villages situés sur les limites de la forêt classée, donc directement en contact avec la forêt classée. Ainsi ces villages ont été retenus en tenant compte de leur proximité directe avec la forêt et de l'importance des ressources forestières pour les populations riveraines.

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Tableau 2: Liste des villages à enquêter

Forêt classée

Communes

Arrondissements

Villages

Tchaourou-Toui-Kilibo

Tchaourou

Papanè

Papanè, Sokoro

Ouessè

Touï

Malété, Ayédoro

Kilibo

Touï gare, Kilibo centre

Kokoro

Kokoro, Agboro-

kongbon

? Echantillonnage des acteurs

Pour réaliser l'étude 58 acteurs ont été enquêtés soit un taux de sondage de 32,58 %. Ce taux a été calculé suivant la formule suivante :

* 100

Avec T le taux de sondage ; S le nombre d'acteurs enquêtés et N le nombre total d'acteurs à enquêter.

Ces acteurs sont les membres des structures de cogestion, les membres de l'administration forestière intervenant dans la forêt classée, les autorités locales des villes et villages autour de la forêt classée et les autorités traditionnelles des villages concernés par la gestion de la forêt classée. Le choix des individus est fait au hasard sur la base d'une liste d'acteurs préétablie. Il s'agit donc d'un échantillonnage probabiliste aléatoire simple. Les critères qui ont concouru à l'établissement de la liste des acteurs sont les suivants :

- leur appartenance à une des structures censées intervenir dans la forêt classée de TTK ;

- leur connaissance du plan d'aménagement et de sa mise en oeuvre;

- l'implication dans la gestion du village, de l'arrondissement ou de la mairie ou se trouve la forêt.

Tableau 3: Nombre de personnes enquêtées par catégorie d'acteur

Personnes enquêtées

Structure de cogestion

Autorités forestières

Autorités locales

Autorités traditionnelles et personnes ressources (sages)

Total

Nombre

35 sur 105

5 sur 5

9 sur 26

9 sur 42

58 sur 178

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? Outils de collecte de données

Le questionnaire est l'outil principal utilisé au cours des enquêtes. En effet, le questionnaire a pour fonction principale de donner à l'enquête une extension plus grande et de vérifier statistiquement jusqu'à quel point sont généralisables les informations et hypothèses préalablement constituées (Combessie, 2001). Quatre types d'acteurs ont été concernés par ce questionnaire. Il s'agit:

- des membres des structures de cogestion qui sont des émanations des groupements socio professionnels, puisque c'est parmi ces derniers qu'on a choisi pour gérer ces structures ;

- l'administration forestière représentée par les forestiers en poste dans la zone ;

- les autorités locales représentées par les maires et les chefs d'arrondissement et les chefs villages ;

- les autorités traditionnelles qui sont les rois et les sages.

? Techniques de collecte des données

La collecte d'informations dans les villages a été réalisée avec l'aide d'un interprète. Après l'explication des objectifs de l'étude, les questionnaires sont administrés aux différents acteurs des PAPF identifiés. Le mode de passation privilégié est la passation par enquêteur et spécifiquement le face-à-face car il permet d'atteindre le plus fort taux de réponses au plus grand nombre de questions (Ghiglione et Matalon, 1978 ; Combessie, 2001).

Les entretiens de groupe ont été également réalisés. Au niveau de chaque question, la réponse est prise après l'unanimité des membres présents. Lorsqu'il n'y a pas unanimité la position de la partie majoritaire est prise en compte.

2.3.2.3. Traitement des données

Les données recueillies ont été enregistrées dans Excel 2007 pour les différents traitements (calcul de fréquence relative et traitement statistiquement). Différents graphiques sont utilisés pour rendre compte des résultats de l'analyse des données. Les analyses faites sont purement descriptives et ont pour but de décrire les relations existant entre les différents acteurs qui interviennent dans la forêt et leur perception sur le plan d'aménagement d'une part et d'autre part d'apprécier leur degré de maîtrise du plan d'aménagement. Pour y parvenir il a été procédé dans un premier temps à la transformation de la matrice de base en une matrice de fréquence relative qui a été soumise à l'analyse en composante principale avec le logiciel SAS V9.2.

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? Etat de la FCTTK après la mise en oeuvre du plan

Les enquêtes ont permis de déterminer les différents changements survenus après la mise en oeuvre du plan. L'analyse de variance prenant en compte deux facteurs à savoir les activités et les acteurs intervenant dans la forêt et dont le premier facteur est fixe et le deuxième est aléatoire a été faite en vue de voir si entre les différentes activités menées dans la forêt il y en a qui sont plus nuisibles à la survie de la forêt selon la perception locale. Cette analyse a été effectuée avec le logiciel Minitab v14.

La cartographie des changements d'état de la végétation a été réalisée à partir des données de la télédétection. Les images Landsat de 1992, 1996 et 2006 ont été utilisées et ont permis d'infirmer ou de confirmer les différentes observations faites. Les images ont été exportées vers un Système d'Information Géographique. Il s'est agi de convertir le fichier du format raster en format vecteur. Cela a été fait dans le logiciel ArcGIS 9.3. Dans ce système d'information géographique ArcGIS, les superficies des différentes formations végétales et des autres unités d'occupation du sol ont été calculées.

L'analyse statistique des changements d'état de la végétation a permis de calculer le taux annuel de déforestation. Le taux moyen annuel d'expansion spatiale exprime la proportion de chaque unité de végétation naturelle qui change annuellement. Ce taux annuel ta est calculé à partir de la formule suivante :

Avec S1 la superficie d'une unité de végétation à la date t1, S2 la superficie de la même unité de végétation à la date t2 et t le nombre d'années entre t1 et t2.

Ensuite la matrice de transition a permis de mettre en évidence les différentes formes de conversion qu'ont subies les formations végétales entre deux instantanées. Elle est constituée de X lignes et de Y colonnes. Le nombre de lignes de la matrice indique le nombre de formations végétales au temps t0 ; le nombre Y de colonnes de la matrice est le nombre de classes de végétation converties au temps t1 et la diagonale contient les superficies des formations végétales restées inchangées. Les transformations se font donc des lignes vers les colonnes. Les superficies de ces différentes classes de végétation ont été calculées à partir du croisement des cartes de végétation de deux dates à l'aide de la fonction Intersect de la boîte à outils Arctoolbox du logiciel ArcGIS 9.3.

22

V' Détermination du degré de participation des différents acteurs à l'élaboration et à la mise en oeuvre du plan d'aménagement

Le questionnaire élaboré pour la circonstance a servi à faire des entretiens (individuel, semi structuré, focus group) avec les structures de cogestion, les autorités locales et traditionnelles (Roi, Chef du village, Chef d'arrondissement, Maires) et l'administration forestière retenus dans les villages riverains notamment les notables, les jeunes, les agriculteurs, les éleveurs, les artisans, les exploitants forestiers, les chasseurs et les pêcheurs (autochtones ou non, saisonniers ou non). Ces entretiens ont permis de situer le degré de participation et la responsabilité de chaque acteur dans le processus de mise en oeuvre du plan. L'Analyse en Composante Principale (ACP) a permis de montrer si les différents acteurs maitrisent réellement les activités prévues par le plan. Ce qui permet de juger le degré d'appropriation des acteurs et de la qualité de la mise en oeuvre du plan.

V' Faire des propositions pour garantir une meilleure mise en oeuvre du plan

A travers le questionnaire et les entretiens les acteurs impliqués dans le processus de mise en oeuvre du plan d'aménagement ont proposé des solutions pour garantir la durabilité de la forêt classée de TTK.

2.3.3. Difficultés rencontrées sur le terrain

Cette étude n'a pas été réalisée sans difficulté. Au nombre des difficultés, on peut citer : - la difficulté liée au temps relativement court : les deux mois passés sur le terrain ne suffisaient pas parce que les acteurs à questionner disposaient de leur emploi du temps, et il n'était pas question de les perturber. Il fallait alors tenir compte de ce critère qui a perturbé les rendez-vous avec plusieurs enquêtés. Certaines enquêtes avaient même eu lieu tard dans la nuit. D'autres enquêtés exigeaient de l'argent avant de répondre aux questions, ce qui rendait pénible les travaux ;

- la difficulté liée aux divers déplacements : les villages étaient loin les uns des autres avec des pistes défectueuses, ce qui implique des moyens de déplacement adéquats et adaptés. Parfois les enquêtés n'honoraient pas leur rendez-vous.

Par ailleurs, certains enquêtés exprimaient de la méfiance à notre égard et s'abstenaient de donner des informations fiables pour des raisons de routine et de sécurité professionnelle

23

CHAPITRE 3 : RESULTATS

3.1 Situation de la Forêt Classée de TTK après la mise en oeuvre du plan d'aménagement

Avant de connaître la situation de la FC-TTK, il est important de connaître l'importance de la FCTTK pour les populations riveraines pour pourvoir déduire qu'elle utilisation elles en ont fait.

3.1.1 Importance de la FC-TTK pour la population riveraine

La quasi-totalité des acteurs enquêtés, reconnaissent que la forêt constitue un énorme réservoir de ressources naturelles et que par conséquent, elle peut être la base du développement de leur localité. Les raisons évoquées par les acteurs pour expliquer l'importance de la forêt classée de TTK dans le développement local sont liées aux avantages qu'elles tirent de cette forêt surtout si elle fait l'objet d'une bonne gestion.

Le tableau 4 présente l'importance de la forêt classée de TTK pour la population riveraine. Selon la perception locale 29,73% des enquêtés sont convaincu que la forêt classée de TTK est une source de création d'emplois. 29,19 % des enquêtés croient que la présence de la forêt leur permet d'avoir une abondance de pluie pour les activités champêtres, tandis que 28,65% pensent plutôt que la présence de la forêt attire les projets de développement dans la région. Enfin 12,43% des enquêtés croient que grâce à la forêt classée de TTK, ils ont pu bénéficier de quelques infrastructures sociocommunautaires.

Tableau 4: Importance de la FC-TTK pour la population riveraine

Raisons

Pourcentage (%)

Création d'emplois

29,73

Abondance des pluies

29,19

Réalisation des projets de développement

28,65

Mise en place des infrastructures

12,43

Compte tenu de l'importance de la Forêt classée dans le développement local, il était urgent de prendre des mesures adéquates pour ralentir la dégradation avancée de cette dernière. C'est le but en 1996 de l'élaboration et la mise en oeuvre du plan d'aménagement de la FC-TTK. Après dix ans de mise en oeuvre du plan quels sont les constats sur le terrain?

24

3.1.2 Changements majeurs observés par les acteurs impliqués dans la gestion de la FC-TTK après la mise en oeuvre du plan

La mise en oeuvre du plan d'aménagement devrait régler un certain nombre de problèmes dont particulièrement celui de la dégradation des forêts. Mais le constat fait est tout autre. En effet plusieurs changements ont été remarqués au niveau de la forêt classée de TTK entre 1996 et 2006 (période de la mise en ouvre du plan), changements qui mettent en cause la conservation durable de la forêt classée. La figure 2 montre les différents changements observés par les acteurs après la mise en oeuvre du plan d'aménagement. Pour 28 % des acteurs enquêtés ils constatent la disparition des essences de valeur telles que Khaya senegalensis, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Ceiba pentandra, Anogeissus leiocarpus, Isoberliniaspp., Burkea africana, Diopyros mespiliformis, Antiaris toxicania, Holoptela grandis, Pseudocedrela kotschyi etc. Ils reconnaissent qu'il est très difficile actuellement de trouver dans cette forêt classée non seulement des bois de service et des bois d'oeuvre (Afzelia africana, Isoberlina doka, Terminalia lasiflora , etc.) mais également des plantes médicinales. Pendant que 25 % disent qu'il y a eu disparition totale de tous les animaux qui faisaientt entre temps le bonheur des chasseurs et des riverains. Par ailleurs ils affirment à 23 % avoir constaté une présence remarquée des champs. La présence remarquée des habitations et d'infrastructures sociocommunautaires au coeur même de la forêt a été relevée par 16 % des enquêtés. Toutes ces observations démontrent de l'état de dégradation avancé des forêts classées de TTK.

Disparition des animaux

25%

Présence des infrastructures

16%

Parturage

7%

Présence de culture

23%

Aucun

1%

Disparition des
essences de
valeur
28%

Figure 2 : Différents changement s observés dans la FCTTK après la mise en oeuvre du plan d'aménagement.

Les résultats issus de l'ACP montrent que les deux premiers axes regroupent 87.27% (Tableau 5a) des informations contenues dans la matrice de départ ce qui est suffisant pour garantir la précision d'interprétations.

Tableau 5a: Choix des composantes principales

La corrélation des changements (tableau 5b) remarqués avec ces différents axes révèle qu'à l'exception de la présence de cultures qui est fortement corrélée positivement sur la deuxième composante principale, tous les autres indicateurs sont corrélés négativement avec la première composante principale. Ainsi la disparition des essences forestières, la disparition des animaux sont fortement corrélées et négativement avec la première composante principale tandis que la présence d'habitation et le surpâturage sont fortement corrélés positivement avec la première composante principale.

Tableau 5b: Corrélation des variables avec les différentes composantes principales

25

Légende : DE : Disparition des Essences ; PH : Présence d'Habitation ; DA : Disparition des Animaux ; PC : Présence de Culture ; S : Surpâturage.

La projection dans le système d'axes composé de la première et deuxième composante principale (figure 3) montre que les autorités forestières identifient principalement la dégradation de la forêt après la mise en oeuvre du plan à la présence de culture à l'intérieur de la forêt, la présence d'habitation dans la forêt et le surpâturage. Les autorités locales et les autorités traditionnelles quant à eux, ont constaté qu'après la mise en oeuvre du plan il y eu plus de présence d'habitation et de surpâturage à l'intérieur du massif forestier. Les structures

26

de cogestions ont évoqué qu'après la mise en oeuvre du plan il y eu la disparition de beaucoup essences forestières et d'animaux.

Cette analyse nous permet de conclure que tous les acteurs ne perçoivent pas le changement au niveau de la forêt classée de TTK de la même manière. Ce qui confirme les résultats observés au niveau de la figure 2.

Figure 3: Projection des types d'acteurs dans le système d'axe défini par les changements observés après la mise en oeuvre du plan.

Légende : AT : Autorité Traditionnelle; SC : Structure de Cogestion ; AL : Autorité Locale ; AF : Autorité Forestière.

Ces différentes observations faites a travers les enquêtés méritent d'être approfondies à travers d'autres paramètres. Ainsi l'étude de l'évolution de la végétation de la FC-TTK surtout pendant la période de mise en oeuvre du plan nous permettra de mieux comprendre la situation.

27

3.1.3 Etude de l'évolution de la végétation de la FC-TTK de 1992 à 2006.

Pour mieux comprendre les différents changements observés après la mise en oeuvre du plan on a réalisé la cartographie de la dynamique des formations végétales et des autres unités d'occupation du sol. Cette analyse a été faite à travers les cartes de végétation de 1992, 1996 et 2006. L'évolution des formations végétales entre ces trois périodes a été ensuite évaluée à travers la matrice de transition, les taux de conversion et les taux annuels d'expansion spatiale.

3.1.3.1. Etat de la végétation de la FC-TTK en 1992

La physionomie de la végétation de la FC-TTK en 1992 était dominée par les savanes boisées, les forêts claires, les savanes arborées et arbustives qui représentaient plus de 70 % de la superficie (figure 4 et tableau 6). On y rencontrait aussi les champs et jachères, les forêts galeries, les plantations et les agglomérations.

La plupart des cours d'eau importants ou temporaires étaient pourvus de forêts galeries. Les savanes boisées, les savanes arborées et arbustives étaient réparties de façon quasi uniforme sur l'ensemble du territoire. En revanche, la plantation était localisée dans la partie nord-ouest de la forêt précisément à Toui Vap. Les mosaïques de champs et de jachères étaient pratiquement représentées sous forme d'îlots dispersés le long de la limite de la forêt classée traduisant ainsi une agriculture familiale avec des exploitations de petites tailles.

Tableau 6: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol en 1992

Formations végétales et autres unités d'occupation du sol Superficie Ha

Proportion (%)

Forêt galerie

2990

6,82%

Forêt claire

999

1,59%

Savane boisée

21709

48,17%

Savane arborée

8293

19,32%

Savane arbustive

7614

17,19%

Savane saxicole

271

0,63%

Plantation

125

0,36%

Cultures et jachères

1298

5,79%

Agglomération

51

0,15%

Total

43350

100,00

3.1.3.2. Etat de la végétation de la FC-TTK en 1996

Entre 1992 et 1996, il n'y a pas eu de changement importants exception faite des champs et jachères qui ont vu leur superficie augmentées sans être implantés à d'autres endroits de la forêt classée (tableau 7 et figure 5).

28

Tableau 6 : Formations végétales et autres unités d'occupation du sol en 1996

Formations végétales et autres unités d'occupation du sol Superficie Ha

Proportion (%)

Forêt galerie

2916

6,73

Forêt claire

181

0,42

Savane boisée

20103

46,37

Savane arborée

8295

19,13

Savane arbustive

7614

17,56

Savane saxicole

271

0,63

Plantation

155

0,36

Cultures et jachères

3752

8,66

Agglomération

63

0,15

Total

43350

100,00

Source : Interprétation des images LANDSAT 1996 3.1.3.3. Etat de la végétation de la FCTTK en 2006

En 2006, après la mise en oeuvre du plan d'aménagement, la physionomie de la FC-TTK est dominée par les mosaïques de champs et de jachères qui représentent 58% de la superficie de ladite forêt (figure 6). Les formations végétales naturelles résiduelles sont constituées de minces forêts galeries, d'îlots de forêts claires de savanes boisées, de savanes arborées et arbustives (tableau 8). Toutes les forêts naturelles ont sérieusement régressé au profit des champs, jachères et plantations.

Tableau 7: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol en 2006

Formation végétale et autres unités d'occupation du sol

Superficie Ha

Proportion (%)

Forêt galerie

2012

4,64

Forêt claire

120

0,28

Savane boisée

3017

6,96

Savane arborée

7363

16,99

Savane arbustive

4441

10,24

Savane saxicole

271

0,63

Plantation

731

1,69

Cultures et jachères

25320

58,41

Agglomération

75

0,17

Total

43350

100

Source : Interprétation des images LANDSAT 2006

29

Figure 4: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol dans la FC-TTK en 1992

30

Figure 5: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol dans la FC-TTK en 1996

31

Figure 6: Formations végétales et autres unités d'occupation du sol dans la FC-TTK en 2006

32

3.1.4 Dynamique des formations végétales de 1996 à 2006

La dynamique des formations végétales de 1996 à 2006 est synthétisée par la matrice de transition (tableau 9). Dans les cellules des lignes et des colonnes se trouvent respectivement les formations végétales et les autres unités d'occupation du sol de 1996 et de 2006. Les conversions se font des lignes vers les colonnes. Les cellules de la diagonale correspondent aux superficies des unités qui sont demeurées stables de 1974 à 1986. Les unités qui sont en dehors de la diagonale représentent les changements de végétation et d'autres unités d'occupation du sol.

Tableau 8: Matrice de transition des formations végétales et autres unités d'occupation du sol de 1996 à 2006

Unités de

1996

Unités de 2006

FG

FC

SB

SA

Sa

SS

PLANT

CJ

AG

TOTAL

FG

2012

0

0

0

92

0

0

812

0

2916

FC

0

120

0

0

0

0

0

61

0

181

SB

0

0

3017

0

0

0

176

16910

0

20103

SA

0

0

0

7363

0

0

4

928

0

8295

Sa

0

0

0

0

4441

0

378

2875

12

7614

SS

0

0

0

0

0

271

0

0

0

271

PLANT

0

0

0

0

0

0

155

0

0

155

CJ

0

0

0

0

0

0

18

3734

0

3752

AG

0

0

0

0

0

0

0

0

63

63

TOTAL

2012

120

3017

7363

4441

271

731

25320

75

43350

Source : Interprétation des images LANDSAT de 1996 et 2006

Légende : FG : Forêt galerie; FC : Forêt claire et; SB : savane boisée ; SA : Savanes arborées ; Sa : Savanes arbustives; SS = Savane saxicole; CJ : Mosaïque de champs et jachères ; PLANT = Plantation AG : Agglomération

L'examen du tableau 8 permet de retenir que 9 classes d'occupation du sol ont été observées en 1996 et en 2006. Cependant, il faut noter qu'aucune des classes observée en 1996 n'est demeurée identique entre ces deux années. On constate que les formations végétales et les autres unités d'occupation du sol ont connu de profonde transformation.

L'analyse de l'évolution des formations végétales à partir de la matrice de transition permet de mieux cerner les différentes transformations subies par la végétation de 1996 à 2006.

33

3.1.4.1. Evolution des forêts galeries

De 1996 à 2006, la superficie des forêts galeries est passée de 2916 à 2012 ha soit une diminution de 44,93 %. Le taux de dégradation moyen annuel est de 4,49 %. L'analyse de la matrice de transition montre que 904 ha des forêts galeries ont été converties en majorité en champs et jachères (812 ha) et une faible portion en savanes arbustives (92 ha). Ces différentes valeurs prouvent que les forêts galeries connaissent une évolution essentiellement régressive.

3.1.4.2. Evolution des forêts claires

De 1996 à 2006, la superficie des forêts claires est passée de 181 ha à 120 ha soit une diminution de près de 34 %. Le taux annuel de régression est de 3,4 %. L'examen de la matrice de transition montre qu'une partie de la forêt claire (61 ha) a été convertie en champs et jachères.

3.1.4.3. Evolution des savanes boisées

De 1996 à 2006, la superficie des savanes boisées est passée de 20108 ha à 3017 ha soit une diminution de 84 %. Le taux annuel de régression est de 8,4 %. L'examen de la matrice de transition montre qu'une grande partie des savanes boisées a été transformée en champs et jachères (16910 ha) et qu'une petite partie en plantations (176 ha).

3.1.4.4. Evolution des savanes arborées

Entre 1996 et 2006, la superficie des savanes arborées est passée de 8295 ha à 7363 ha soit un taux de diminution de 11,23 %. Le taux de régression est de 1,12 %. L'examen de la matrice de transition montre que cette formation a perdu 928 ha au profit des champs et jachères et 4 ha pour les plantations.

3.1.4.5. Evolution des savanes arbustives

En dix ans les savanes arbustives sont passées de 7614 ha à 4441 ha soit une diminution de 41,67 % pour un taux de régression de 4,16 %. Les champs et jachères ont pris 2875 ha et les plantations 378 ha.

3.1.4.6. Evolution des savanes saxicoles.

Seule cette formation n'a subi de transformation en dix ans de mise en oeuvre du plan d'aménagement.

34

De toutes ces analyses on déduit que toutes les formations naturelles à l'exception des savanes saxicoles ont connu d'importantes diminutions de leurs superficies au profit surtout des champs et jachères et dans une moindre mesure des plantations et des agglomérations.

En conclusion la cartographie de la dynamique des formations végétales et des autres unités d'occupation du sol a permis d'analyser les états du couvert végétal entre 1996 et 2006 et d'en dégager la tendance évolutive. Entre 1992 et 1996 la physionomie de la forêt classée de TTK était dominée par les formations végétales naturelles. En 2006 après la mise en oeuvre du plan d'aménagement cette tendance s'est totalement inversée avec la dominance des champs et de jachères, des plantations et des agglomérations.

Au total, les formations végétales naturelles de la FCTTK ont connu une évolution régressive pendant la période de mise en oeuvre du plan confirmant ainsi les résultats recueillis lors de nos enquêtes auprès des acteurs impliqués dans la gestion de la forêt.

3.1.5 Impact socio économique de l'existence des forêts classées de TTK

Les forêts classées de TTK permettent à la population de satisfaire ses besoins fondamentaux. Le tableau 10 nous présente l'impact socio économique de la forêt sur la population. Ainsi les populations grâce aux revenus qu'ils tirent de leurs diverses activités à l'intérieur des forêts arrivent à se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner et mettre leurs enfants à l'école. Cet impact a été soulevé par 51 % des enquêtés. Au nombre de ces activités qui leur permet de joindre les deux bouts on peut citer l'agriculture, la pêche, la chasse, la cueillette et l'élevage.

Une partie des acteurs soit 20,69 % des enquêtés reconnaissent que les activités menées dans le cadre de l'aménagement des forêts ont permis à la population riveraine d'avoir de l'emploi. Ces emplois sont souvent liés aux activités d'enrichissement, d'entretien, d'ouverture de pare feu et aussi de collecte des fonds d'aménagement. Les ressources de la forêt classée de TTK selon 18,62 % des enquêtés ont également permis à d'autres d'améliorer qualitativement leur condition de vie. Par contre près de 9 % des enquêtés pense que la forêt n'a entrainé aucun effet sur leurs conditions économique et sociale.

Tableau 9: Impact socioéconomique de l'existence de la forêt sur la population riveraine

Impacts socio économique

Pourcentage des acteurs enquêté%

Satisfaction des besoins fondamentaux

51,72

Emploi

20,69

Amélioration des conditions de vie

18,97

Aucun impact

8,62

35

L'analyse du tableau 10 montre que l'impact des forêts classées sur la population est diversifié et dépend de l'activité que mène chaque individu dans ladite forêt.

3.1.6 Activités menées à l'intérieur du noyau central de la forêt classée de TTK

Le plan d'aménagement interdit toutes activités dans le noyau central. Mais malheureusement plusieurs activités s'y mènent. La figure 7 montre les activités menées dans le noyau central de la forêt classée de TTK. Les acteurs enquêtés ont reconnus à 27 % que l'agriculture est l'activité principale menée dans cette partie de la forêt. Ils ont fait ressortir également à 25 % que l'exploitation forestière est l'autre activité qui se mène dans le noyau. La carbonisation (14 %) occupe aussi une place très importante des activités menées dans le noyau.

Pourcentage des acteurs enquêtés

30

25

20

15

10

0

5

Activités

Figure 7: Activités menées dans le noyau central de la FC-TTK par la population riveraine. En dehors de ces activités qui s'effectuent à grande échelle, se mènent aussi d'autres activités à un degré moins important selon les acteurs questionnés. Il s'agit de l'élevage, de la pêche et de la cueillette. Ces différentes activités menées dans cette partie de la forêt sont très préjudiciables pour l'état des forêts.

Les résultats de l'ANOVA à deux facteurs faite sur les activités menées dans le noyau central et figurant au tableau 11, montrent qu'il n'y a pas de différence significative au seuil de 5% entre les activités et auteurs en ce qui concerne la dégradation du noyau centrale. Autrement dit qu'en nous basant sur les réponses données par les enquêtés que toutes les activités détruisent la forêt.

36

Tableau 10: Tableau d'analyse de variance

3.2 Analyse de la gestion participative

3.2.1. Respect des dispositions réglementaires

Pour une meilleure mise en oeuvre du plan d'aménagement, le respect des dispositions réglementaires par les acteurs est très important. Cela permettra de mieux renforcer la gestion et la conservation de la diversité biologique que renferment ces forêts. Il faudrait pour cela que les acteurs concernés connaissent et arrivent à faire la différence entre activités autorisées, interdites et réglementées et surtout les sanctions auxquelles s'exposent les contrevenants en cas de non-respect.

Tableau 11: Respect des dispositions règlementaires contenu dans le plan d'aménagement

Disposition règlements

Pourcentage %

Respect

3,4

Non respect

96,6

Force est de constater que les divers acteurs impliqués aussi bien les structures de cogestion que les forestiers comme l'indique le tableau 12 ne respectent pas toutes les dispositions contenues dans le plan d'aménagement qu'ils sont tenu de mettre en oeuvre. Ils donnent l'impression que leurs missions se limitent à collecter les fonds d'aménagement, à mener quelques actions d'enrichissement ou d'entretien mettant de côté les autres tâches pour vaquer à d'autres occupations dont l'installation des fronts agricoles dans la forêt.

Raisons

Propriété privée Faible niveau

d'instruction

Pression politique Impunité

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Pourcentage des acteurs enquêtés

37

Figure 8: Les raisons du non respects des dispositions réglementaires.

La figure 8 montre que plusieurs raisons justifient le non respect des dispositions. 44,25 % des acteurs enquêtés pensent qu'il y a trop de complaisance et d'impunité dans la mise en oeuvre du plan (c'est souvent les parents des acteurs qui sont les indélicats). Il note aussi de la part des autorités forestières un désintéressement. 34,51 % des personnes enquêtées reconnaissent subir en permanence des pressions politiques, ce qui ne facilite pas du tout la tâche aux acteurs. En dehors de ces raisons il y a aussi le faible niveau d'instruction de certains acteurs. Ces derniers ont du mal à comprendre et à maitriser ces dispositions parce qu'ils n'ont jamais été à l'école et ne sont pas non plus alphabétisés. Enfin une minorité pense qu'ils sont propriétaires terriens, donc ils n'ont pas besoin de suivre une disposition imposée par l'état central sur leur propriété. Ils estiment alors que c'est leur droit de reprendre ce qui leur appartenait.

3.2.2 Maitrise des activités du plan par les différents acteurs

Dans le plan il est prévu un certain nombre d'activités qui en principe devraient être menées dans les zones spécifiquement définies par le plan. C'est ainsi qu'il a été délimité des zones de culture ou devraient être exclusivement menées les activités champêtres, les couloirs de passage des bétails pour le pâturage. Dans la zone périphérique il est prévu la carbonisation et l'exploitation règlementée du bois mais aussi l'apiculture, la pêche et les activités d'enrichissement dans la forêt classée de TTK pour compenser d'une manière ou d'une autre l'exploitation forestière.

Les résultats issus de l'ACP montrent que les deux premiers axes sont suffisants pour garantir la précision d'interprétation des données puisqu'ils concentrent 76.11% des informations de la matrice de départ (tableau 13a).

38

Tableau 12a: Choix des composantes principales

L'étude des corrélations (tableau 13b) entre les paramètres de maîtrise du plan d'aménagement et ces deux composantes principales montre que Parmi les actes autorisés l'agriculture, la carbonisation, la pêche et l'élevage sont négativement corrélées avec la première composante principale. Il en est de même pour la chasse comme activité proscrite. Par contre positivement corrélées avec cette même composante il y au sein des activités autorisées le pastoralisme, l'exploitation du bois, la chasse et l'enrichissement. La cueillette quant à elle est positivement corrélée avec la deuxième composante principale reconnue comme une activité autorisée par le plan d'aménagement, par contre, l'apiculture est négativement corrélée avec cette deuxième composante principale. L'ignorance des activités proscrites par le plan est fortement corrélée et négativement avec la deuxième composante principale.

Tableau 13b: Corrélation des variables avec les différentes composantes principales

Légende : A : Agriculture, Past : Pastoralisme; Carb : Carbonisation ; Cueil : Cueillette ; Pche : Pêche ; Elev : Elevage ; Enri : Enrichissement ; Api : Apiculture

La projection dans le système d'axe formé par la première et la deuxième composante principale (figure 9) montre que les Autorités forestières et les structures de cogestions ont évoquées comme activités autorisées par le plan le pastoralisme, l'exploitation du bois, la chasse et l'enrichissement de la forêt. De plus selon les autorités forestières au-delà des activités déjà cité ils ajoutent l'agriculture, la carbonisation, la pêche, l'élevage et la cueillette.

39

Aussi pour elle la chasse est l'activité proscrite par le plan. Les autorités locales et traditionnelles perçoivent que les activités autorisées par le plan sont le pastoralisme, l'exploitation du bois, la chasse et l'enrichissement de la forêt. Par contre ils ignorent les activités qui sont interdite par le plan d'aménagement.

Figure 1: Projection des différents acteurs dans le système d'axes définis par les activités menées dans la forêt.

Légende : AT : Autorité Traditionnelle; SC : Structure de Cogestion ; AL : Autorité Locale ; AF : Autorité Forestière

L'analyse en composantes principales démontre que la maîtrise du plan d'aménagement par les acteurs est disparate, une situation qui ne permet pas l'atteinte des résultats attendus. Ce qui dénote d'ailleurs du niveau réel d'appropriation de chacun d'eux.

Il faut par ailleurs noter que dans le plan seule la chasse a été suspendue pour une période de 5 ans renouvelable. Cela d'accroitre le capital faunique existant dans la forêt classée. En revanche pour éviter de priver les populations des protéines animales, il est prévu la

40

promotion d'élevage d'aulacode et la chasse dans la zone libre protégée à l'extérieur des zones tampon et dans les conditions prévues par les textes en vigueur.

3.2.3. Degré de participation des différents acteurs

3.2.3.1 Acteurs impliqués dans la gestion de la forêt classée de TTK

Il est prévu un certain nombre d'acteur pour assurer la mise en oeuvre effective du plan d'aménagement. La participation de la population riveraine à l'aménagement requiert au préalable une organisation interne capable de répondre aux exigences de l'aménagement. Il existe deux principales structures qui s'occupent de la mise en oeuvre du plan. Ces deux structures sont appuyées par l'administration forestière.

3.2.3.2. Structures administratives

Chargées de la mise en oeuvre du plan, elles sont essentiellement constituées de villageois. Il

s'agit des structures ci-après :

- Assemblées Générales des Exploitants de la Forêt (AGEF) ;

- Conseil villageois de Gestion de la Forêt (CVGF) ;

- Conseil de Gestion des Unités d'Aménagement (CGUA) ;

- Comité de Contrôle (CC) ;

- Commission Extraordinaire d'Enquête (CEE).

3.2.3.3. Structures économiques

Il s'agit des groupements d'intérêt économique chargés de l'exploitation des forêts sous le contrôle des structures administratives appuyées par le Chef Poste Forestier. Ces groupements sont des organisations professionnelles qui ont rapport avec les différentes activités que les populations mènent dans la forêt.

Il faut noter que la structure administrative est une émanation de la structure économique car ce sont les groupements économiques qui envoient leurs représentants pour constituer cette structure.

3.2.3.4. Administration forestière

Le chef poste est le représentant de l'administration auprès des structures chargées de mise en oeuvre du PAPF.

Par ailleurs certains acteurs à ne pas négliger ne figurent pas parmi ceux qui sont censés mettre en oeuvre ce plan. Le tableau 14 montre que les autorités locales et traditionnelles sont

41

presque exclure du processus de mise en oeuvre du plan d'aménagement de la forêt classée de TTK

Tableau 14 : Degré d'implication des différents acteurs dans la mise en oeuvre du plan selon les enquêtés

Structures réellement impliquées dans la mise en oeuvre du plan

Pourcentage % des enquêtés

Structure de cogestion

45,83

Autorités forestière

43,33

Autorités locales

4,17

Autorités traditionnelles

4,17

Ne Connais pas

2,50

Le tableau 14 montre le degré d'implication des différents acteurs dans la mise en oeuvre du plan. Les enquêtés reconnaissent dans la majorité que seuls les membres des structures de cogestion appuyés des forestiers sont réellement impliqués dans la mise en oeuvre du plan d'aménagement marginalisant les autorités locales et traditionnelles, alors qu'ils sont aussi importants pour la réussite du plan d'aménagement.

3.2.3.5. Rôles des acteurs

L'aménagement de forêt classée de Tchaourou et de Toui-kilibo (FC-TTK) est assuré par les populations riveraines à travers leurs organisations respectives de concert avec l'Administration Forestière représentée par les chefs Postes Forestiers (CPF). Ainsi chaque acteur impliqué dans la mise en oeuvre du plan joue des rôles bien précis. Il était important de savoir si les différents acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du plan maitrisent leurs rôles et celui des autres acteurs avec lesquels ils sont appelés à travailler.

Tableau 15: Rôles de l'administration forestière selon les acteurs enquêtés

Rôles de l'administration forestière

% des enquêtés

Surveillance, protection et la conservation des ressources des forêts

37,17

Appui technique et financier pour l'aménagement

34,51

Sanctionner

28,38

A la lecture du tableau 15 on constate que les acteurs questionnés ont reconnus plusieurs rôles aux autorités forestières. 37,17 % des enquêtés disent que les forestiers assurent la

42

surveillance de la forêt classée pour une meilleure protection et bonne conservation des ressources naturelles. Pour 34,51 % les forestiers apportent un appui technique et financier aux structures de cogestion. Il faut noter que l'appui technique se traduit par, la formation des populations riveraines impliquées dans la mise en oeuvre du PAPF, le conseil aux populations dans l'exécution du PAPF et à l'assistance aux structures villageoises dans l'élaboration et la mise des plans annuels de travail. L'appui financier se fait par le biais des contrats signés entre le PGRN et les structures villageoises pour l'enrichissement et l'entretien de la forêt. Cet appui permet la redistribution des redevances collectées sur l'exploitation forestière aux structures de cogestion.

Enfin 28,38 % enquêtés pensent que les autorités forestières veillent exclusivement à l'application des procédures et prescriptions contenues dans le PAPF et en cas de non respect sanctionnent les contrevenants.

Le rôle de l'administration forestière s'arrête à ces différents appuis, donc elle ne participe pas à la gestion du fonds d'aménagement constitué pour l'aménagement de la forêt classée.

Tableau 16: Rôles des structures de cogestion selon les acteurs enquêtés

Rôles des structures de Cogestion

% des enquêtés

Réalisation des activités prévues par le plan

36,60

Contrôle et suivi des activités

35,29

Veiller aux respects des dispositions règlementaires

28,10

Quant aux structures de cogestion, il faut noter que tous les enquêtés reconnaissent qu'elles s'occupent de la mise en oeuvre des activités contenues dans le plan. Lesdites activités se traduisent par la réalisation des activités contenues dans le plan, le contrôler et le suivi de ces activités et enfin le respect scrupuleux des dispositions règlementaires du plan.

43

60 %

 

40 %

Régler les conflits

Aucun rôle

Figure 10: Degré de participation des autorités locales et traditionnelles à la mise en oeuvre

du plan

La figure 10 montre le degré de participation des autorités locales et traditionnelles à la mise en oeuvre du plan. Il ressort de l'analyse de cette figure que les autorités locales et les autorités traditionnelles ne jouent pratiquement aucun rôle dans la mise en oeuvre du plan. Ils ont été complètement écartés et ne sont même pas associés aux prises de la plus petite décision. Cependant la forêt étant située sur leur territoire de compétence ils sont bien obligés d'intervenir pour des règlements des conflits.

3.2.4 Avantages des différentes parties prenantes de l'exploitation de la forêt classée

La forêt est un réservoir de ressources naturelles. L'exploitation de ces ressources est source de richesse et de bien être pour la population. La figure 11 montre les différents avantages que procure l'exploitation de la forêt à la population riveraine. A la lecture de cette figure 50 % des personnes enquêtées reconnaissent le rôle primordial que joue cette forêt dans la vie de la population en leur fournissant des revenus pour leur bien être. Ces revenues proviennent de diverses exploitations des ressources de la forêt.

L'aménagement de la forêt ne peut se faire qu'avec la population riveraine. Les activités d'aménagement qui consiste essentiellement à l'entretien, l'enrichissement des parties dégradées et à la collecte des fonds d'aménagement, constituent une véritable source d'emploi pour la population (27 % des enquêtés).

Enfin 23 % des enquêtés disent ne rien tiré de la forêt. Ce pourcentage non moins négligeable montre qu'il y a une partie de la population qui se sente exclure de la jouissance des ressources forestières. Ce qui n'encourage pas à une meilleure conservation de la ressource.

Rien

23%

Emploi issu de
l'aménagement
de la forêt
27%

Revenus issus de
l'exploitation
forestière
50%

44

Figure 11: Avantages tirés par la population riveraine de l'exploitation de la forêt classée de TTK selon les acteurs enquêtés.

3.2.5 Avantages tirés par la forêt de la mise en oeuvre du plan

La population, l'état et la forêt constitue un système ou chaque partie devrait tirée son avantage. Mais le système est telle que la forêt donne tout et semble ne rien recevoir en retour. Comme l'indique la figure 12, 62 % des enquêtés reconnaissent que dans ce partenariat la forêt n'a rien gagné. La dégradation avancée de cette dernière montre effectivement que la population a surexploité cette forêt sans se soucier vraiment de son devenir.

Alors que le plan avait prévu des actions d'enrichissement dans les parties exploitées pour rétablir un peu l'équilibre. Mais force est de constater que c'est seulement 20 % des enquêtés qui ont reconnu que cet enrichissement a été réalisé. La visite du terrain a prouvé que les actions d'enrichissement en essence de valeur et locales n'ont pas porté leurs fruits pour plusieurs raisons à savoir :

- la réalisation tardive des contrats de réalisation de plants ;

- l'épuisement du délai propice pour la mise en terre entrainant une forte mortalité des plants ;

- le manque d'entretien et de surveillance des zones enrichies ;

- le piétinement des plants par le bétail.

On constate que 13 % des enquêtés reconnaissent avoir fait du reboisement, cela s'explique par le fait que le plan n'avait pas prévu le reboisement mais plutôt l'enrichissement. C'est quand certains ont constaté l'échec de l'enrichissement et le niveau très avancé de la dégradation qu'ils ont décidé de faire du reboisement. Cela a porté ses fruits, car ce sont les seuls actions visibles dans la forêt actuellement.

45

Par contre 2 % des enquêtés pensent que la forêt n'a gagné que la régénération naturelle et les 3 % restant disent ne savoir ce que la forêt à gagné de ce plan.

Ne sait pas

Rien

Régénération
naturelle de la
forêt

Enrichissement de la forêt

Reboisement de la forêt

Figure 12: Avantages tirés par la forêt classée de la mise en oeuvre du plan selon les acteurs.

Au vu de cette enquête nous constatons que le grand perdant dans la mise en oeuvre du plan est la forêt, alors qu'elle était sensée gagnée autant que tous les autres acteurs.

3.2.6 Gestion des revenus générés par la mise en oeuvre du plan d'aménagement de FC-TTK

La totalité des personnes enquêtées ont reconnu que la gestion des FC-TTK génère de ressources financières. Ces ressources sont issues essentiellement des fonds d'aménagement collectés auprès de tous les groupements socioprofessionnels qui opèrent dans la forêt. En dehors de ces fonds il y a aussi l'appui de l'administration forestière à travers le PGRN, appui qui se fait par les contrats de production des plants pour l'enrichissement et pour l'entretien de la forêt.

La gestion de ces ressources dénote aussi de la qualité du plan et de sa mise en oeuvre. La figure 13 montre la gestion des fonds d'aménagement dans le cadre de la mise en oeuvre du plan d'aménagement participatif forestier. D'après le plan, les revenus issus de l'exploitation de la forêt devraient en partir servir à la réalisation des oeuvres sociocommunautaires telles que la construction des pistes, des forages, des centres de santé, des écoles, des marchés etc. Mais force est de constater que la majorité des enquêtés (49 %) affirment ne savoir à quoi ont

46

servi les fonds. Cependant près de 34,92% croient que les fonds sont plutôt bloqués dans un compte au lieu qu'ils servent aux populations.

Le fait de ne pas communiquer et expliquer aux acteurs ou se trouve les fond laisse également croire à un certain nombre que l'argent est détourné par la structure faitière (CCUA) en connivence avec l'administration forestière.

Une minorité des acteurs (3,17%) questionnés, affirment que les fonds ont servi effectivement à la réalisation des oeuvres communautaires. Mais ils ont été incapables de montrer ces réalisations. La dernière partie des enquêtés affirment que le partage des revenus est en cours et qu'on pourra bientôt disposer des ressources pour les réalisations prévues.

On constate un flou autour de la gestion de ces ressources. Ce qui ne permet pas de dire avec certitude ou se trouvent les fonds et à quoi a-t-elle servi réellement. Ce qui fait naître un climat de méfiance entre les acteurs qui se soupçonnent souvent de détournement des fonds générés par la mise en oeuvre du plan.

Utilisation du fonds d'aménagement

Réalisation
infrastructures

Fonds détournés par les acteurs

Fonds disponible dans un compte bancaire

Ne sait pas

60

50

40

30

20

10

0

Pourcentage des acteurs enquêtés

Figure 13: Gestion du fonds d'aménagement.

3.2.7 Difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du plan

Les difficultés de la mise en oeuvre du plan sont d'ordre matériel, financier, politique et intellectuel.

Pour accomplir convenablement leur mission, les différents acteurs ont besoin d'un certain nombre de matériel dont ils ne disposent pas souvent. Le tableau 17 montre clairement les difficultés que rencontrent les acteurs dans la mise en oeuvre du plan d'aménagement. La première difficulté d'après les enquêtés est le manque de matériel (34,58 %) pour bien exécuter les tâches. La forêt s'étend sur plusieurs ha et plusieurs villages d'où la nécessité de

47

disposer de moyens roulants pour la surveillance ou la collecte des fonds d'aménagement. Ils manquent aussi du matériel didactique pour l'accompagnement et la traçabilité des activités à réaliser dans le compte de l'aménagement. Ainsi ces acteurs ne disposent même pas du plan qu'ils sont censés mettre en oeuvre, ils ne disposent pas de divers supports qui pouvaient les aider dans les procédures à appliquer. Cela se traduit par le fait qu'ils ne maitrisent pas bien les dispositions contraignantes contenues dans le plan afin de sanctionner convenablement comme cela se doit en cas de non respect desdites dispositions. Il y a aussi manque de formation adéquat pouvant aider les acteurs dans l'accomplissement de leur mission.

. La deuxième difficulté est d'ordre financier (34,58 %). Les acteurs ne disposent pas directement d'un budget pour les activités à réaliser puisque les fonds d'aménagement collectés ne sont pas directement utilisables. Il faut aller verser ces fonds dans un compte et puis procéder à la répartition d'après une clé déjà établit, mais ça n'a jamais été fait, alors qu'il est bien écrit que ces fonds serviront à l'aménagement de la forêt. Donc l'administration forestière pour les activités d'aménagement est obligée d'appuyer les structures à travers des contrats. Des fois ils mettent assez de temps pour signer les contrats faussant le calendrier défini pour la réalisation des activités.

La troisième difficulté fondamentale auxquelles sont confrontés les acteurs est la pesanteur politique (19,63 %). Cette pesanteur se manifeste par l'intervention politique pour régler les problèmes à leur guise au lieu de laisser les contentieux se régler conformément à la loi. Cet état de chose est un vrai facteur d'échec du plan.

En plus de ces trois principales difficultés, certains acteurs on fait cas d'autres obstacles qu'ils rencontrent. Il est évident que la compréhension du document par tous les acteurs est capitale pour sa mise en oeuvre effective. Mais force est de constater que la plupart des acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du plan sont pour la plus part des analphabètes. Il se pose alors le problème de compréhension du document rédigé en français (4,67 %). Les séminaires, les séances de formations et les documents de travail sont tous en français. Ce qui ne leur facilite pas la compréhension. C'est un problème important qui représente un facteur limitant dans la mise oeuvre efficiente du plan.

L'assistance de l'administration forestière aux structures par le biais des chefs postes forestiers ne se passe pas souvent comme cela se devait (4,67 %), car les forestiers se refusent parfois par manque de moyen de jouer pleinement leur rôle. Ainsi les structures se sentent abandonner. Par ailleurs une infirme minorité 1,57 % des enquêtés déclare n'avoir aucune difficulté dans la mise en oeuvre du plan.

48

Tableau 17: Difficultés rencontrées par les acteurs dans la mise en oeuvre du plan

Difficultés rencontrées

Pourcentage % d'enquêtés

Manque de matériel de travail

34,58

Manque de ressources financières

34,58

Pesanteur politique

19,63

Faible niveau de compréhension

4,67

Défaut d'assistance technique de l'administration forestière

4,67

Aucune difficulté

1,57

3.2.8 Gestion des conflits issus de la mise en oeuvre du plan

Les acteurs affirment à l'unanimité que la mise en oeuvre du plan d'aménagement ne génère aucun conflit. Cependant dans la forêt classée il n'y a pas de conflit zéro. Mais ces conflits se constatent souvent entre les usagers de la forêt, surtout entre les transhumants et les cultivateurs. Soit les champs se trouvent dans le couloir de passage des bétails ou c'est plutôt les transhumants qui ne respectent pas ce couloir créant d'énormes dégâts agricoles : Ce qui crée des conflits entre ces deux acteurs. Ces conflits sont le plus souvent réglés par les autorités traditionnelles ou locales. Par ailleurs les conflits entre les acteurs de cogestion sont d'ordre de positionnement lors des élections des bureaux de structures de cogestion. Tout juste après les élections tout rentre dans l'ordre.

3.2.9 Atouts et faiblesses du plan d'aménagement participatif forestier

Le plan d'aménagement de la FC-TTK comporte aussi bien des atouts comme des faiblesses. Les avis divergent sur la perception que chaque acteur fait du plan d'aménagement. Le tableau 18 fait sortir les différentes perceptions que les acteurs ont du plan d'aménagement. Ainsi 54,09 % des acteurs affirment disposer d'un bon outil de gestion des forêts. Dans le plan toutes les activités à mener ont été clairement notifiées et les différentes zones bien délimitées. Aussi, a-t-il défini le rôle et les limites de chaque acteur ainsi que les sanctions conformément aux fautes commises. Malgré ces dispositions la dégradation s'est accentuée. Ce qui amène 39,32 % des acteurs à affirmer que ce plan est plutôt un outil qui dégrade plus la forêt. Ces derniers accusent plutôt la mise en oeuvre qu'il juge ne pas être à la hauteur des attentes.

Seule une petite minorité des acteurs trouve que le plan a été véritablement un bon outil de gestion participative. Ce faible taux d'acteur montre clairement que le plan n'a pas pris en compte certains acteurs clé dans la gestion. Donc le plan n'a pas intégré les autorités locales et

49

traditionnelles qui sont supposés être les propriétaires terriens. Ils disent avoir été expulsés de leur terre lors du classement de la forêt dans les années 1950.

L'autre faiblesse du plan se résume à l'absence de la prise en compte de la notion du genre dans les diverses actions à menées. Il est a déploré que presqu'aucune femme ne se trouve dans les différents bureaux de structures de cogestion. Il l'explique par le fait qu'elles ne s'y intéressent pas et qu'elles ne peuvent en aucun cas être forcées.

Enfin 1,63 % semblent ne maitriser les atouts et les faiblesses que comporte ce plan. Cela peut s'expliquer par la méconnaissance des textes par un certain nombre surtout du fait de l'analphabétisme ou même du non implication réelle de ces acteurs.

Tableau 18: Perception que les acteurs ont du plan d'aménagement

Perception des acteurs du plan

Pourcentage des enquêtés (%)

Bon outils de gestion des forêts

54,10

Permet de mieux dégrader les forêts

39,34

Meilleur outil de gestion participation

4,918

Ne sait pas

1,63

3.2.10 Problèmes liés à la mise en oeuvre du plan

Il ressort du tableau 19 que les enquêtés ont reconnu à 36,36 % que c'est la mauvaise mise en oeuvre du plan qui est à la base de l'échec du plan. Outre le fait que tous les acteurs ne sont pas impliqués réellement dans la mise en oeuvre du plan, il faut retenir aussi que le niveau d'instruction très bas des acteurs, la main mise de certains acteurs sur toutes les activités qui peuvent générer des revenus, le manque de transparence dans la collecte des fonds d'aménagement et les diverses pressions politiques qu'ils subissent peuvent justifier cet échec. Les autres facteurs très importants de cet échec sont la complaisance et la complicité entre les acteurs et la population. Ce qui ne permet pas non seulement de prendre les vraies sanctions à l'encontre des indélicats mais également de suivre de façon objective les actions prévues par le plan.

La mise en oeuvre du plan serait alors source de plusieurs désagréments pour les populations riveraines. Avec une dégradation très avancée de la forêt il est difficile de trouver aux populations le bois énergie, les produits forestiers non ligneux et les plantes médicinales.

50

Tableau 19: Causes de l'échec du plan d'aménagement

Causes

Pourcentage des enquêtés

Mauvais mise en oeuvre

36,36

Non maitrise du contenu du plan par les acteurs

11,11

Trop de pourvoir concentré aux mains des structures de gestion

15,15

Absence suivi et de sanction

37,37

3.3 Approche de solution des acteurs pour l'amélioration et la mise en oeuvre efficace du plan

La gestion actuelle de la FC-TTK à travers la mise en oeuvre du plan d'aménagement constitue un véritable obstacle au développement socio-économique des populations riveraines. Il urge de prendre donc des mesures idoines pour corriger toutes insuffisances constatées depuis dix ans de mise en oeuvre.

3.3.1 Mesures pour réduire les activités menées à l'intérieur de la forêt selon la perception locale.

Les acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du plan d'aménagement de la FC-TTK accordent une importance toute particulière aux retombés que peut tirer la population riveraine de cette forêt. Pour sauvegarder durablement cette grande richesse naturelle, les acteurs impliqués ont fait un certain nombre de suggestions (figure 14). Pour assurer la conservation du noyau central, 26% des enquêtés préconisent l'arrêt de toutes les activités d'exploitation. Ils estiment que ce faisant on peut mettre en défend le noyau central de la forêt classée afin de faire régénérer naturellement la forêt. Par contre 24 % des enquêtés pensent plutôt qu'avec une mise en oeuvre rigoureuse du plan d'aménagement.

En outre 20 % des acteurs demandent à ce qu'on renforce la répression pour dissuader les indélicats. Ils pensent que la gestion participative sans application des textes règlementaires ne permet pas d'avoir de bons résultats. Donc l'application stricte des sanctions serait une porte de sortie.

Par ailleurs 18 % estime que le déguerpissement systématique des occupants illégaux de la forêt est la vraie solution pour mieux conserver cette forêt. Cela permettra de libérer la forêt et de favoriser les actions de reboisement et d'aménagement.

Enfin 11 % des acteurs suggère plutôt une gestion plus participative. Ils croient qu'en impliquant plus les autorités locales et traditionnelles, la forêt pourra être mieux conservée.

51

Ces autorités pourront mieux aider à contrôler les mouvements dans la forêt et pourrons aider à prendre des décisions nécessaires à la sauvegarde de cette forêt.

Arreter toutes exploitation dans la forêt

Mettre en oeuvre de façon

rigoureuse le plan

Renforcer la
repression

Déguerpir les
occupants illégaux

Impliquer les AT
et AL dans la
gestion de la forêt

Mesures pour réduire la pression sur la forêt

Pourcentage des acteurs enquêtés

30

25

20

15

10

0

5

Figure 14: Mesures par les acteurs pour réduire la pression sur la forêt classée de TTK. 3.3.2 Alternatives préconisées pour la population occupant illégalement la forêt

Les populations riveraines tirent la majorité des moyens de subsistance de la forêt classée. Pour une utilisation rationnelle et durable des ressources les populations ont préconisées un certain nombre de mesures (figure 15) qui se présente ainsi qu'il suit :

- 39 % des acteurs rencontrés préconisent la délimitation de nouvelles zones de culture et de pâturage. Avec la saturation de l'ancienne zone, elle n'arrive à contenir toute la population. Donc pour palier à cette difficulté il va falloir délimiter d'autre zone de culture. Ces mêmes acteurs suggèrent l'adoption d'une une politique de revalorisation des anciennes jachères pour freiner les fronts agricoles dans la forêt classée de TTK.

- 31 % suggère d'associer les populations occupant la forêt aux activités de reboisement et d'enrichissement des espaces dégradés afin de restaurer la forêt classée de TTK;

- Enfin 30 % proposent les activités génératrices de revenus pour ces populations. Ainsi elles quitteront facilement la forêt pour se consacrer aux AGR. Ce faisant la forêt subira moins de pression.

Associer la
population aux
activités de
reboisement

31%

Délimiter de
nouvelles zones de
culture et de
parturage
39%

Encourager les AGR

30%

52

Figure 15: Les alternatives proposées par les acteurs pour les populations occupant la FCTTK.

3.3.3 Solutions pour assurer la pérennité des ressources naturelles de FC-TTK

Afin de permettre aux générations actuelles et futures de jouir des richesses de la forêt classée de TTK, il est important d'adopter un certains nombres de comportements. Ayant compris l'enjeu, les acteurs enquêtés à cet effet ont donné quelques pistes de solutions pour la gestion durable de la FC-TTK. Ils montrent de ce fait l'importance qu'ils accordent à la forêt dont ils ont la charge. Ils savent que cette forêt permet aux paysans de mieux satisfaire leur besoin de subsistance. Ces solutions comme l'indique le tableau 20 se résument à la réorganisation des acteurs intervenants dans la forêt à travers :

- l'association approche participative- répression ;

- la poursuite de la sensibilisation de la population sur l'importance de la forêt ;

- la formation des acteurs sur leurs rôles et responsabilités ;

- la promotion du reboisement des espaces dégradés,

- le renforcement de la surveillance et des sanctions ;

- à l'alphabétisation et la mise à disposition aux acteurs des documents de gestion de la forêt en langues locales ;

- la prise en compte de l'aspect genre dans la gestion de la forêt ;

- la dépolitisation de la gestion de la forêt.

Certains acteurs sont même radicaux face à l'échec du plan d'aménagement et vont même proposer la suspension pure et simple de la gestion de la forêt par approche participative afin que l'administration forestière joue pleinement le rôle qui lui a été dévolue.

53

Tableau 20: Solutions proposées par les acteurs pour assurer la pérennité des ressources naturelles de la FCL

Solutions proposées

% des enquêtés

Réorganisé les acteurs intervenant dans la forêt

60

Combiner l'approche participative et la répression

69

Renforcer la Sensibilisation de la population sur l'importance de la forêt

66

Former les acteurs sur leur rôle et leur responsabilité

64

Promouvoir le reboisement des espaces dégradés

57

Renforcer la surveillance et la répression

72

Meilleure prise en compte du genre dans les plans à venir

98

Rendre disponible le plan et les différents manuels de procédure en langues locales

50

Suspendre l'approche participative et faire la protection intégrale

22

Dépolitiser la gestion de la forêt

40

Définir d'autres zones à exploiter et veiller à son respect

66

Les différentes suggestions prouvent parfaitement que les différents acteurs rencontrés maîtrisent bien les problèmes auxquels ils sont confrontés dans la mise en oeuvre du plan et surtout dans la gestion de la FC-TTK. Il en ressort également qu'ils sont soucieux de l'amélioration de leurs conditions de vie et de celles des populations riveraines.

54

CHAPITRE 4 : DISCUSSION

4.1 Impact de la mise en oeuvre du plan d'aménagement de la FC-TTK

Les forêts sont une source de vie, autant pour la planète que pour ses habitants. Tous les peuples dépendent de la forêt et doivent assumer leur responsabilité en matière de conservation de la biodiversité, de régulation climatique, d'air pur, de conservation du sol et des eaux, de sécurité alimentaire, de produits ligneux et non ligneux, de services énergétiques, de produits médicinaux et de valeurs culturelles (Maldague, 2006).

L'objectif premier de tout plan d'aménagement est d'améliorer la gestion des ressources que contiennent les forêts afin de garantir aux bénéficiaires le mieux être économique, social et environnemental.

Mais force est de constater que le plan d'aménagement participatif forestier de la forêt classée de TTK, est loin d'avoir atteint ces objectifs. Et comme de nombreuses forêts de nos jours, elle se trouve dans l'incapacité de satisfaire à tous les espoirs placés en elle.

4.1.1 Impact environnemental

Sur ce plan le résultat est catastrophique. Ce constat s'observe à travers le recul important du couvert végétal qui s'explique par une exploitation anarchique, des ressources forestières, l'installation des agglomérations au coeur même de la forêt, la chasse incontrôlées et le surpâturage à l'intérieur de la forêt. Cette situation est très préjudiciable pour l'équilibre écologique de la région en particulier et de tout le Bénin en général.

Si cette tendance est maintenue certaines fonctions dévolues à la forêt ne pourront plus être assurées. Il s'agit du rôle de :

? sauvegarde de milieux propices à la poursuite du déroulement de l'évolution biologique, puisqu'il est très difficile de trouver des essences de valeurs actuellement dans cette forêt ;

? préservation de la diversité biologique. Elle est dépourvue de sa capacité à être un important réservoir de plantes utiles sur les plans alimentaire, médicinal, artisanal et magique, alors que la préservation de la diversité génétique est le second objectif de la stratégie mondiale de la conservation de l'UICN-PNUE-WWF.

? régulation normale de la biosphère (fonction homéostatique), dont la régulation des facteurs du microclimat, la création de méso-climat, la stabilisation du microclimat, la régulation des régimes hydrographiques.

? qualité de l'air pour les populations riveraines, car l'air ne circule plus, ou même si elle circule n'est plus pure, mais rempli de poussière ou de micro particules.

55

? recherches sur l'environnement naturel - recherches fondamentales et appliquées- en vue de fournir des prescriptions pour le développement durable et de mettre au point des méthodes et techniques agro-forestières. On ne retrouve plus les grandes fonctions des réserves de la biosphère de l'UNESCO (1992).

? protection des bassins versants, en particulier contre l'érosion et la sédimentation. On note une érosion très poussée dans la forêt et dans les villages riverains. L'alimentation régulière en eau de bonne qualité est compromise parce que tous les cours d'eau naturel se trouvant dans cette forêt sont pollués ou taris tout simplement.

? conservation de la faune et de l'ichtyofaune. La belle preuve est qu'on ne trouve plus pratiquement de gibier dans la région, et il est même très difficile de trouver aussi des ongulés.

? récréatif et psychique pour l'homme. Cette forêt ne constitue plus un lieu de repos, de réflexion et de distraction pour la population.

4.1.2 Impacts socioéconomiques

L'amélioration des conditions de vie de la population est le souci permanent de tout dirigeant. La présence de la forêt dans certains endroits est un atout considérable pour la satisfaction des besoins et du bien être de ces populations.

Les études ont montré que les forêts naturelles contribuent de manière significative à l'augmentation des revenus des populations riveraines. Il faut noter que la majeure partie de ces revenus est tirée de la vente du charbon de bois, des produits forestiers non ligneux (PFNL), de l'agriculture, de l'exploitation forestière, de la chasse et des activités d'enrichissement et d'entretien de la forêt. Avec ces revenus assez maigres, la population a des difficultés à satisfaire ses besoins fondamentaux. Cependant avec une augmentation sans cesse de la démographie, la forêt est débordée par la pression anthropique de plus en plus forte. Ne pouvant plus répondre à toutes les sollicitations elle se dégrade à une vitesse inquiétante favorisant plus la pauvreté. Une pauvreté qui accentue encore plus cette pression. On se retrouve alors dans un cercle vicieux. Ce cercle augmente le souci de la population surtout sur le plan sanitaire, car plus assez de moyen pour aller se faire soigner à l'hôpital, et même plus de plante médicinale pour se faire soigner traditionnellement. Ce cercle entraine un rendement agricole de plus en plus faible dû à la pauvreté du sol et à l'utilisation des techniques inappropriées, entrainant une instabilité alimentaire et une disparition progressive de tous les produits forestiers non ligneux.

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L'autre paradoxe vient de la mise en oeuvre du plan. Il était prévu de collecter des fonds d'aménagement par le plan pour la réalisation des oeuvres socio communautaires. Mais malheureusement rien n'a été réalisé, alors que les fonds ont été effectivement collectés. Ce qui exaspère les populations et fait naître des suspicions de malversation dans la gestion de ces fonds, alors que les fonds mis dans un compte bancaire attendent toujours d'être répartis selon la clé définie à cet effet. Une fois la répartition faite certaines réalisations communautaires pourront se faire pour l'amélioration des conditions sociales de la population.

Pour remédier à cet état de chose, il va falloir repenser la chaine et revoir les pratiques agricoles pour un meilleur rendement. Pour de vrais changements bénéfiques pour la population il faut créer des catalyseurs aussi bien internes qu'externes. Cela pourrait être réalisable avec une réorganisation du système en mettant à la disposition de la population des moyens aussi bien technique, matériel que financier. La population concernée elle-même donne déjà les pistes de sortie telles que la délimitation de nouvelles zones de cultures, la réutilisation des anciennes jachères, le reboisement des zones dégradées pour exploitation anarchique et le respect strict des zones délimitées. Ainsi on comprend facilement la prise de conscience collective. Ces solutions épousent bien l'approche participative, car permet aux acteurs eux même de trouver des solutions à leur propre problème.

Par ailleurs pour le développement de la localité, la mise en place des infrastructures de diverses natures est indispensable au bon fonctionnement du système rural (Maldague, 2003). Les infrastructures de transport et de communication favoriseront la circulation des biens et services, celles d'approvisionnement en eau règleront le problème d'eau de boisson, celles sanitaires garantiront les meilleurs soins de santé primaires, celles scolaires permettront l'élévation du niveau d'instruction et celles du marché faciliteront l'écoulement des produits agricoles et l'approvisionnement en produits manufacturés.

La création d'emploi liée à la mise en oeuvre du plan permettra aux populations d'améliorer également leurs conditions de vie. L'augmentation des revenus engendrera l'élévation du niveau de vie et du pouvoir d'achat (Missikpodé, 2003). Ceci permet de rompre avec le cercle vicieux, de réduire la pauvreté et de stimuler le développement durable de la localité.

4.2 Caractéristiques du plan d'aménagement

4.2.1 Cadre institutionnel et réglementaire du plan d'aménagement

Le cadre institutionnel du plan d'aménagement forestier constitue l'un des mécanismes par lesquels les populations locales participent à la gestion des ressources naturelles (Arouna et

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Djogbénou, 2006). En ce qui concerne le plan d'aménagement de la forêt classée de TTK, les populations locales sont représentées dans le cadre institutionnel à travers deux niveaux.

Au niveau du premier niveau, elles se rassemblent par rapport aux activités qu'elles mènent dans la forêt en groupement socioprofessionnel. Ainsi nous avons les groupements des exploitants forestiers, des chasseurs, des pécheurs etc.

Au second niveau ces groupements désignent entre eux des représentants pour constituer les structures de cogestion à divers niveaux. Ainsi nous avons les CVGF au niveau village, les CGUA au niveau unité d'aménagement qui comprend plusieurs villages. Enfin nous avons le CCUA qui constitue la structure faitière qui chapote toutes les autres structures. Il faut noter que les membres de chaque structure proviennent de la structure inférieure. Le plan d'aménagement concède également de grandes prérogatives à la DGFRN à travers le PGRN et les agents forestiers dans l'appui pour l'élaboration et la mise en oeuvre du Plan Annuel de Gestion.

Ce cadre institutionnel ainsi décrit ne permet pas une vraie participation de toute la population car certains acteurs clés ne s'y trouvent pas. Les maires, les rois, les chefs villages et certaines personnes ressources sont écartés. On peut expliquer cet écartement par le faite qu'au moment de l'élaboration du plan le pays n'était pas encore dans la dynamique de la décentralisation. Les maires et les chefs quartiers en ce moment étaient nommés par l'état central. Donc impliquer ces derniers dans le processus paraitrait comme un double emploi puisque l'état central était déjà représenté par les autorités forestières. Ce qui devait être corrigé avec l'avènement de la décentralisation en 2003. , mais cela n'a pas été le cas. Ainsi se sentant écarté de la gestion de la forêt, ils se soucient peu de l'état des ressources naturelles.

4.2.2 Degré de participation et rôle des acteurs

La participation des populations locales est de plus en plus reconnue comme l'un des facteurs déterminants pour la réussite et la durabilité des plans d'aménagement des aires protégées partout dans le monde (Gareau, 2005 et Djogbenou, 2005). Donc la forêt classée de TTK ne saurait fait exception. Mais tous les acteurs ont-ils été identifiés et associés à l'élaboration et surtout à la mise en oeuvre du plan ? La participation des acteurs impliqués est-elle effective ?

4.2.2.1. Participation à l'élaboration du plan d'aménagement

Il était quasiment impossible de contacter les acteurs qui ont effectivement participé à l'élaboration du plan. Mais les études antérieures réalisées sur les plans d'aménagement au

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Bénin montrent que cette phase se résume aux séminaires et assemblées générales. Donc ce n'est pas une participation volontaire, mais susciter. On les associe seulement à titre de sensibilisation et d'information. Ce qui amène d'un coté les acteurs à ne pas se sentir vraiment concernés. Nous pouvons même dire que ce problème de réelle implication n'est pas spécifique au Bénin ou à l'Afrique, car Bouthillier (2003) en analysant la participation du public à l'aménagement forestier au Québec, avait conclu que c'est l'idée d'échange d'informations qui est liée à ce concept et que l'administration forestière se comporte comme si la participation se limitait à un mécanisme destiné à encadrer les populations pour mieux les rendre civiques. C'est le même constat qu'a fait Ibo et léonard en 2003 cité par Arouna et Djogbénou (2006) en affirmant que la participation au Bénin relève plutôt de l'information et de la sensibilisation des populations riveraines et non d'une réelle implication.

Alors que en réalité le plan d'aménagement devrait permettre aux populations d'exprimer leurs problèmes réels et de trouver eux même dans une démarche systémique leurs propres solutions. Donc dans l'aménagement forestier la participation devrait suivre toutes les étapes à savoir : la conception, l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation du plan d'aménagement. Si cette démarche est bien respectée, les acteurs chargé de mettre en oeuvre le plan se confronteraient moins aux problèmes de compréhension et d'efficacité.

4.2.2.2. Participation de la population à la mise en oeuvre du plan d'aménagement

La participation de la population à l'étape de l'élaboration du plan étant superficielle, basée souvent sur les enquêtes socioéconomiques, des séances d'information et de sensibilisation il va de soi que la mise en oeuvre en souffrira également. Au niveau de cette étape de mise en oeuvre il se pose un certains nombres de problèmes par rapport à la participation effective de la population. La non prise en compte de tous les usagers de la forêt est un véritable handicap pour la mise en oeuvre du plan. Ces derniers se sentant écarté, ne s'intéressent pas à la gestion et à l'état de la forêt.

La population n'ayant pas pu déterminer elle-même les problèmes auxquels elle est confrontée, il était perdu d'avance de leur demander d'appliquer des solutions venant d'ailleurs. Elle exerce alors une participation passive ne permettant pas vraiment d'assurer une meilleure mise en oeuvre du plan. Comme le stipulait Sneider (1996), la participation des populations locales à l'aménagement forestier doit être en réalité l'intégration de celles-ci aux différentes phases de l'aménagement que sont la réflexion, la conception, la planification, la réalisation, le suivi et l'évaluation. Ce n'est qu'ainsi que le pari d'une participation effective pourrait être gagné et une gestion rationnelle des ressources naturelles assurée.

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Au même moment l'administration forestière ne joue plus le rôle qui lui est dévolu et a carrément abandonné la forêt aux seules structures de cogestion. Ainsi certains responsables de structures se sont substitués aux forestiers pour devenir les propriétaires de la forêt qu'ils gèrent et exploitent à leur guise dans l'impunité et la complaisance totale.

Dès lors que la population n'a pas participé activement à l'élaboration du plan d'aménagement, et que ça soit seulement le cadre institutionnel du plan qui lui a permis mettre en oeuvre ce plan, alors on en déduit qu'il s'agit simplement d'une participation de factice (Poissonnet et Lescuyer, 2005). Donc une telle participation ne peut conduire à un bon résultat.

4.3 Approche systémique de la mise en oeuvre du plan

La FC-TTK constitue un système rural (Maldague, 2003). La mise en oeuvre du plan doit tenir compte des relations très étroites qui existent entre trois composants essentiels à savoir : la forêt, l'Etat à travers l'administration forestière et la population.

L'Etat tire d'énorme bénéfice de la relation qu'il le lie avec la forêt. La présence de la forêt lui permet de disposer des ressources économiques à travers l'exploitation forestière, l'agriculture, le bois énergie, la chasse, la pêche etc. Dans son devoir d'assurer le bien-être à sa population l'Etat s'appuie sur la forêt qui lui garantie l'air de qualité. Elle assure également le maintien du climat, constitue une source de devise et d'emploi pour la population. Elle est aussi source de recherche éducative.

La population est également la grande bénéficiaire de la présence de cette forêt. Elle y tire des ressources alimentaires, ressources ligneuses pour l'exploitation du bois, les ressources récréatives et spirituelles, les plantes médicinales, la faune pour la protéine animale, l'eau pour divers usages, l'emploi et des ressources économiques.

Quant à la forêt, compte tenu de la gestion faite elle n'a pratiquement rien gagné dans ce partenariat. Elle est la vrai perdante, car les quelques activités d'enrichissement qui ont été faites faute de respect de période et de suivi n'ont pas réussi. Ayant souffert de la mauvaise mise en oeuvre du plan, elle ne peut plus satisfaire les besoins de ses deux autres partenaires. La relation entre Etat et population n'est pas des plus reluisantes non plus. L'Etat a démissionné totalement, n'assurant plus son rôle de formation, de sensibilisation et de règlementation, abandonnant la forêt à la population et a son bon vouloir. Quant à la population difficilement elle paie ses taxes sur l'exploitation, elle s'implique dans les projets seulement par intérêt, une fois le projet terminé, elle reprend avec les mauvaises pratiques.

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Elle ne constitue plus des groupes de pressions positives sur l'Etat, mais des groupes de pression politique véritable gangrène de la gestion de la FC-TTK.

4.4 Analyse systémique des approches de solution des acteurs

Toute solution pour une meilleure gestion de la FC-TTK passe par une bonne mise en oeuvre du plan d'aménagement. Il ne fait alors aucun doute que toute mise en oeuvre d'un plan d'aménagement sans tenir compte du système rural est vouée à l'échec. Ainsi les six (6) sous systèmes à savoir les ressources naturelles, l'appareil de production, l'aménagement intégré du territoire, les conditions sociales, les catalyseurs internes et les catalyseurs externes (Maldague, 2003) doivent guider toute action à mener dans le cadre de la gestion de cette forêt.

L'analyse des propositions faites par les acteurs nous montre que la gestion durable des ressources naturelles va permettre non seulement la pérennisation des ressources naturelles mais également le développement socioéconomique de la localité. Les six sous systèmes énuméré par Maldague (2003) trouvent facilement leur place dans ces deux aspects évoqués par les acteurs.

On ne peut parler de ressources naturelles sans parler de l'écosystème dans lequel on trouve ces ressources. En effet un écosystème selon Maldague (2003) est un complexe dynamique formé de communautés de plantes, d'animaux et de micro-organismes et de leur environnement non vivant qui, par leurs interactions, forment une unité fonctionnelle. Ainsi pour mieux gérer une ressource il faut chercher à conserver l'écosystème. Les acteurs ont fait assez de propositions dans le but d'une meilleure conservation des richesses biologiques de la FC-TTK. Ce qui prouve à quel point ils maitrisent les problèmes auxquels l'écosystème est confronté. Compte tenu des multiples avantages que la population tire de cette forêt, elle a tout intérêt à ce que cet écosystème ne disparaisse point. Elle continue par vivre pratiquement grâce à ce que cette forêt leur procure sur le plan écologique, économique et socioculturel.

Les propositions des acteurs rejoindraient alors les assertions de la Commission Européenne (1995), qui stipule qu'il est toujours important de penser à une utilisation durable pour ne pas hypothéquer la possibilité de développement des générations futures. Ainsi on pourra facilement à travers une gestion rationnelle des ressources naturelles et financières, trouver de l'emploi pour la population, réaliser des pistes pour le transport des produits agricoles, réaliser des infrastructures sociocommunautaires, assurer un cadre de vie acceptable pour la population et assurer le développement durable dans la localité.

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La mise en oeuvre de ces propositions passe par une prise de conscience de tous. Ainsi des actions d'information, de sensibilisation, de prise en compte réelle du problème de genre doivent constituer les outils pour l'atteinte des objectifs. Il faut également régler le problème très crucial de la compréhension de l'approche car certains acteurs pensent que la gestion participative donne des droits mais pas de devoirs.

4.5 Stratégies pour une meilleure mise en oeuvre du plan

Seule une meilleure mise en oeuvre du plan peut assurer une gestion efficiente et durable de la FC-TTK. Ainsi il s'agira de proposer de nouvelles stratégies pour concilier la conservation et développement local. Les axes principaux de ces stratégies sont :

4.5.1 Revoir le cadre institutionnelle et règlementaire

Dans le cas du plan d'aménagement de la FC-TTK, la participation de la population se fait à travers le cadre institutionnel. Ce cadre institutionnel n'était plus en phase avec les réalités actuelles. Pour pallier au déficit de participation de tous les acteurs il faut tenir compte du contexte actuel de la décentralisation pour une réelle implication de tous. Ainsi une fois tous les acteurs identifiés il faut alors définir de façon très claire leurs rôles ou leurs responsabilités dans la gestion de la forêt. Cet aspect institutionnel semble être pris en compte par la révision du plan en 2010. Ainsi on distingue selon leur nature quatre grands groupes d'acteurs qui devront travailler ensemble à la mise en oeuvre du plan. Il s'agit de l'Etat, des communes riveraines et des communautés riveraines organisées y compris des opérateurs privés du secteur forestier. Ce cadre institutionnel de gestion durable de la FC-TTK est construit à partir des évolutions intervenues ou en cours, notamment par rapport aux rôles dévolus aux Collectivités locales décentralisées que sont les communes et par rapport à la réforme organisationnelle de gestion des forêts classées. Mais à ce niveau aussi les autorités traditionnelles qui constituent un groupe d'acteur très important ne sont pas prises en compte. Actuellement ces autorités en dehors du fait qu'elles ne règlent rien que les conflits se sentent rejeter, alors qu'elles pensent que la forêt est leur propriété et que c'est l'Etat qui a exproprié leur terre lors du classement de la forêt. Ne se sentant pas obliger de jouer un quelconque rôle dans la gestion elles encouragent l'installation des individus pour les activités de pâturage ou champêtres. Les impliqué et en les mettant dans le grand groupe des communautés riveraines organisées revient à régler ce problème et permettre la sauvegarde des ressources naturelles. En dehors du cadre institutionnel, la conservation et l'exploitation de nos écosystèmes forestiers se fondent sur des textes juridiques. Il est clair que ces textes ne cadrent plus avec

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les réalités d'aujourd'hui. De plus la population a du mal à les respecter. Ainsi leur réajustement notamment au concept de l'approche participative est nécessaire pour une gestion efficace des ressources naturelles de la FC-TTK. Une fois cette étape franchie il faut faire connaitre ces textes aux populations et surtout aux acteurs choisis pour mettre le plan d'aménagement par des séances de vulgarisation. Une fois ces lois et décrets internalisés, leur stricte application sans intervention politique et sans complaisance permettra de sauvegarder les ressources.

4.5.2 Sensibilisation, éducation et formation des acteurs en matière de conservation

Les populations étant conscient de l'importance de la FC-TTK, il est alors primordial qu'elle sache son rôle effectif dans la conservation de la diversité biologique que la forêt regorge (FAO, 2003). Elles doivent alors intégrer dans leur habitude la notion de l'utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles et surtout la compréhension du concept de la gestion participative. Comme le conseille la GTZ et al (1998), les campagnes de sensibilisation pour les parties prenantes sont des moyens nécessaires pour atteindre cet objectif. Ainsi l'organisation périodique et régulière des campagnes de sensibilisation et d'information dans le cadre de l'éducation mésologique est à encourager. Pour mieux attirer l'attention des concernés ces campagnes pourraient être faites à travers les projections de films, des distributions de brochures, etc. Pour permettre aux acteurs de bien comprendre ces différentes séances, on devait les faire en langues locales d'où la nécessité d'alphabétiser une bonne partie de la population. Ces séances devront toucher toutes les couches socioprofessionnelle afin que tout le monde puissent en bénéficier. Puisque les enfants conscientisent mieux leurs parents, il faut alors intégrer dans le programme de formation à l'école surtout aux cours primaires et secondaires les enseignements sur l'éducation environnementale.

Les femmes entreprennent plusieurs activités (agriculture, recherche d'eau et de bois de chauffe, etc.) relatives à l'utilisation des ressources naturelles. Pour ce faire une attention particulière doit être accordée à leur information, formation et éducation afin qu'elles puissent adopter les bonnes manières de collecte de ces produits forestiers et mieux s'impliquer dans la gestion des ressources naturelles et surtout les prises de décisions.

Les acteurs impliqués directement dans la gestion de la FC-TTK doivent comprendre correctement le concept de la gestion participative et maitriser toutes les techniques qui vont assurer une meilleure mise en oeuvre du plan d'aménagement gage d'un développement durable.

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4.5.3 Création d'un creuset d'échange

Il est important que les divers acteurs concernés par la mise en oeuvre du plan se rencontrent de façon périodique afin de réfléchir ensemble sur les difficultés et chercher dans une approche participative et consensuelle les solutions appropriées aux problèmes. Ainsi ils n'auront pas le sentiment de mettre seulement en oeuvre les décisions des autres (FAO, 1995). Pour renforcer le lien entre les acteurs et les populations qui les ont mandatées, les comptes rendus réguliers à la base seront nécessaires. Ces séances de compte rendu pourront aussi faire office de sensibilisation et d'éducation des populations. Ainsi les populations locales se sentiront comme de véritables partenaires en matière de gestion de la FC-TTK.

4.5.4 Mise en oeuvre du plan d'aménagement axée sur le développement intégré

La mise en oeuvre efficiente du plan d'aménagement conduit forcement à un développement rural intégré basé sur les systèmes de production et d'aménagement du territoire conduisant à l'amélioration des conditions sociales. Un tel développement fait forcement appel à une participation réelle et volontaire des populations locales (GTZ et al, 1996). Ainsi un certain nombre d'action sont à mener. Il s'agit :

y' de la sensibilisation et de la formation de tous les producteurs (agriculture, élevage, pêche, cueillette des PFNL etc.) aux nouvelles techniques favorisant une bonne productivité. Cela permettra l'augmentation des revenus, favorisera une utilisation rationnelle des ressources et réduira la pression sur la forêt.

y' de faire du reboisement à grande échelle pour combler les espaces dégradés afin de rendre disponible la ressource aux générations futures. Cette action s'inscrira alors dans la droite ligne des recommandations de la FAO en 1994, qui est de faire du reboisement et de créer des forêts communautaires afin de pouvoir satisfaire les besoins fondamentaux des populations. Ainsi il faudra promouvoir et vulgariser des méthodes économiques d'utilisation du bois énergie, tel que les foyers améliorés et l'utilisation des gaz domestique tout au moins dans les grandes villes, pour réduire la dégradation du couvert végétal.

y' de susciter le changement de comportement et insister sur des actions de développement local par le biais des initiatives tel que la création des activités complémentaires génératrices de revenus (GTZ et al, 1996). Ainsi elles pourront elles même (populations) réaliser leurs propres infrastructures sociocommunautaires (routes, eau potable, hôpitaux, écoles, marchés, etc.). De ce fait elles attendront moins que tout puisse venir de l'Etat.

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? de veiller à ce que les projets sociocommunautaire de développement se réalisent en tenant compte des vraies préoccupations sociales, écologiques et économiques des bénéficiaires (Delvingt et al, 2007). Il faut privilégier également la participation effective des populations dans la mise en oeuvre des projets de développement et tenir surtout compte de l'aspect genre.

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CONCLUSION ET SUGGESTIONS

La biodiversité de la FC-TTK est significativement dégradée parles diverses activités qui y sont menées. Les déterminants de dégradation du couvert végétal observés dans cette étude sont essentiellement l'agriculture, la carbonisation, l'exploitation forestière et l'élevage. Ces déterminants sont impulsés par la croissance démographique, l'inefficacité des textes et politiques forestiers, la mauvaise compréhension de l'approche participative traduite par une mise en oeuvre peu convaincante du plan d'aménagement.

Il était prévu avec l'élaboration et la mise en oeuvre du plan en 1996 un retournement de tendance, mais c'est l'effet contraire qui a été observé dix ans après la mise en oeuvre. L'approche participative prônée n'a pas eu réellement son effet, faute d'une mauvaise compréhension de l'approche et la non implication de tous les acteurs.

La dégradation avancée de cet écosystème commence à avoir un effet néfaste sur la population et l'environnement, se manifestant par un bouleversement climatique que les paysans et les populations ont du mal à maitriser.

Il faut revoir la mise en oeuvre du plan pour sauver le peu qui reste. Ce redressement passe par une maitrise de l'approche participative qui va permettre aux populations elles même de déterminer les vrais problèmes auxquels elles sont confrontés et de trouver elles même les solutions appropriées. Le seul travail de l'Etat et des partenaires serait de leur apporter des appuis techniques, logistiques et financiers. Cela permettra de quitter l'étape de la participation passive pour celle active. Ainsi, la prise de conscience de la population permettra à tous les acteurs de comprendre les enjeux que constituent la gestion participative et de s'approprier les outils adéquats pour relever le défi du développement durable. C'est pourquoi les actions de sensibilisation, d'information, d'éducation et de formation semblent être les armes nécessaires pour gagner le pari de la gestion durable des ressources naturelles et de leur préservation.

Pour ce faire les solutions durables aux différents dysfonctionnements soulevés dans ce travail et qui empêchent la bonne mise en oeuvre du plan passent par :

? la participation des populations riveraines à toutes les étapes à savoir la prise de décisions, la conception, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation des activités de développement ;

? réduire pour la réalisation des plans d'aménagement à venir le temps entre la collecte des données et l'élaboration du plan. Cela permettra d'éviter que les données collectées ne soient dépassées ;

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> le renforcement des capacités des acteurs impliqués directement dans la mise en oeuvre du plan;

> une révision des textes réglementaires suivis de vastes campagnes d'internalisation; > la promotion de la gestion participative transparente ;

> les initiatives locales de développement telles que les AGR pour réduire la pression sur les ressources naturelles ;

> la promotion des techniques d'utilisation rationnelle de bois-énergie en vulgarisant les foyers améliorés et l'utilisation du gaz dans les grandes agglomérations ;

> l'implication effective des femmes dans la prise des décisions et la réalisation de

toutes les activités génératrices de revenus et de gestion des ressources naturelles ;

> la création des centres de formation des paysans en nouvelles technologies agricoles ; > l'alphabétisation des populations riveraines afin de leur permettre de mieux

appréhender les besoins ;

> l'implication des Organisations Non Gouvernementales dans l'accompagnement des

populations sur le technique et le suivi de la mise en oeuvre du plan d'aménagement. Ces suggestions permettront aux collectivités locales, à l'Etat central et aux partenaires aux développements si elles étaient mises en oeuvre, de faciliter la conservation de la FC-TTK et d'insuffler un développement durable à la localité.

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UNEP (United Nations Environment Programme) (2008). Africa: Atlas of Our Changing Environment. Division of Early Warning and Assessment (DEWA), UNEP, 393 p.

SINSIN B. et ASSOGBADJO A., 2002 : Diversité, structure et comportement des primates de la forêt marécageuse de Lokoli au Bénin. Biogeographica 78(4) :129-140.

SINSIN B., 1998. Etude de la faune et de son habitat dans les forêts classées des Trois Rivières, de Ouénou-Bénou et de l'Alibori Supérieur au Bénin. Rapport de mission, Ambassade Royale des Pays-Bas, Cotonou, Bénin.

SNEIDER P., 1996. Sauvegarde et aménagement de la forêt classée de Farako (Région de Sikasso, Mali-Sud). Thèse de doctorat ès sciences naturelles, Ecole Polytechnique Fédérale Zurich, Suisse. VertigO 6 (2) : 82-96.

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ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire aux acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du plan

? Fiche No

? Identification de l'enquêté :

? Nom et prénoms

? Structure

? Responsabilité occupée
Etat des lieux des forêts classées de TTK avant, pendant et après les dix premières années de mise en oeuvre de son premier plan

1. Quelle était la superficie des forêts classées de TTK avant l'élaboration du plan

d'aménagement ?

2. Quelle est la superficie actuelle des forêts classées de TTK après les dix années de

mise en oeuvre du plan ?

3. Quels changements avez-vous remarqués pendant et après la mise en ouvre du plan

d'Aménagement?

4. Quels sont les impacts socio-économiques de l'existence de ces

forêts?

5. Les populations exercent-elles des activités à l'intérieur du noyau central et de la zone tampon ? Oui ___ / Non ___

Si oui, lesquelles ?

6. Les populations exercent-elles librement des activités autour des forêts (zones périphérique)? Oui ___ / Non ___

Si non, pourquoi ?

Analyse de la gestion des forêts classées de TTK dotées du plan d'aménagement

1. Quels sont les tests légaux qui régissent la création des forêts classées ? Oui ___ / Non ___

2. Maitrisez-vous le contenu ? Oui ___ / Non ___

Si non, pourquoi

3. Quelles sont les structures prévues par le plan pour gérer ces forêts ?

4. L'élaboration et la mise en oeuvre des plans d'aménagement sont t-elles conforment aux tests ? Oui ___ / Non ___

Si non, pourquoi ?

5. Les structures qui interviennent actuellement au niveau de la gestion des forêts de TTK sont t-elles légales et acceptées par tous? Oui ___ / Non ___

Si non, lesquelles sont illégales ?

6. Quelles sont les activités autorisées, interdites et réglementées dans le plan d'aménagement ?

- Activités autorisées

- Activités interdites

- Activités réglementées .

7. Quelles sont les mesures contraignantes prévues par la loi au cas où certains acteurs

vont y mener des activités non autorisées ?

8. Les dispositions réglementaires sont t-elles bien respectées par tous les acteurs? Oui ___ / Non ___

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Si non, pourquoi et quelles sont les dispositions les plus violées?

9. Quels sont les différents acteurs qui sont impliqués dans la gestion de ces forêts ?

10. Quels sont les principales tâches qui leur sont assignées ? .

L'exercent-elles vraiment ? Oui __/ Non ___ Si oui, avec quels moyens ? .

11. Les activités dans les forêts sont-elles uniquement pratiquées par les autochtones ?

Oui/ Non ___ Si non, qui d'autres les exercent ?

12. Toutes les parties prenantes participent-elles réellement à la gestion des ressources naturelles de ces forêts ?

Oui __/ Non ___ Si oui, comment ?

13. Que gagne chaque partie prenante ?

14. Existe-t-il des associations en dehors des unités de gestion, qui s'impliquent dans la gestion de ces forêts? Oui __/ Non __

Si oui, citez-les?

15. Quel était le rôle de la direction des eaux et forêts dans la mise en oeuvre de ce plan ?

16. Quel rôle les autorités traditionnelles et communales ont joué dans l'élaboration et la

mise en oeuvre de ce plan ?

17. La gestion des forêts génèrent t-elle des bénéfices? Oui ___/ Non ___

Si oui, Combien ? Par mois ? Par ans ?

comment se fait le partage des bénéfices ?

Combien a été versé : par mois ?

Par an? Par qui ?

Où ? Caisse Banque Trésor publique ?
Compte No

18. Les bénéfices contribuent-ils à des réalisations communautaires ? Oui __/ Non__

Si oui, lesquelles ?

Si non, pourquoi ? .

19. Quelles difficultés rencontrez-vous dans l'exercice de votre fonction ?

20. Relevez-vous des conflits entre la population et les unités d'aménagement de gestion des forêts ? Oui___ / Non ___

Si oui, lesquelles?

21. Relevez-vous des conflits entre les unités d'aménagement et de gestion et les autorités étatiques en charges de ces forêts ? Oui___ / Non ___

Si oui, lesquelles?

22. Que suggériez-vous pour mettre fin à ces problèmes?

23. Pensez vous que le mode de gestion actuel des forêts à travers le plan d'aménagement permet la pérennisation des ressources naturelles des ces forêts ? 24 Quelles sont les interfaces entre la forêt et les populations riveraines ?

Agriculture

Coupe de bois

Chasse Pêche

Cueillette Autres (à préciser)

25 Pensez-vous que la population est contente de l'existence de la forêt ? Oui ___/ Non___ /Ne sait pas___

Si oui, quels sont les indicateurs qui le démontrent ?

Si non, pourquoi ?

26 Que pensez-vous du plan d'aménagement ?

27 Répond t-il à vos attentes ? Oui ___ / Non ___

28 Quels sont les points de ce plan qui selon vous empêchent son bon fonctionnement ?

29 Ce plan prend t-il en compte toutes les préoccupations de toutes les parties prenantes ?

78

Oui ___ / Non ___

Si non, lesquelles ne sont pas pris en compte?

30 Selon vous le plan intègre t-il tous les acteurs intervenant dans les forêts classées de TTK ?

Oui / Non

___ ___

Si non, quels sont les acteurs oubliés?

31 Quels sont les avantages que vous tirez des forêts de TTK depuis la mise en oeuvre du

plan d'aménagement ?

32 Quels sont les désagréments que la mise en oeuvre de ce plan vous crée depuis sa mise

en oeuvre ?

33 La mise en oeuvre de ce plan permet-il de gérer durablement les ressources naturelles de ces forêts ? Oui ___ / Non ___

34 Ce plan d'aménagement permet-il de réaliser des oeuvres socioéconomiques au profit de la communauté ? Oui ___ / Non ___

Si oui, lesquelles ?

35 Qu'est ce que la forêt a-t-elle gagné après son aménagement ?

36 Pensez-vous que l'existence de la forêt dans votre milieu constitue en dehors des travaux champêtres une opportunité pour le développement local ? Oui ___ / Non ___

Si oui, pourquoi ?

Emplois

Infrastructures

Projet Pluies

Autres

Propositions pour améliorer l'élaboration des PAPF et garantir une meilleure mise en oeuvre de ces plans

1. Quelles mesures peut-on prendre pour réduire les activités destructrices exercées à

l'intérieur des

forêts ?

2. Quelles alternatives préconisez-vous pour permettre aux paysans de satisfaire leurs

besoins de subsistance ?

3. Quelles solutions proposeriez-vous pour assurer la pérennité des ressources

naturelles des forêts ?

Annexes 2 : Photos

Photo 1 : Séance de travail avec le Président de CVGF Photo 2 : Pâturage en pleine FCTTK

de Kilibo Gare (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013) (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)

Photo 3 : Vente de charbon de bois à Toui un village
riverain à la FTKK (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)

Photo 4 : Les Boeufs dans un champ à l'intérieur de la FCTTK , source de conflits (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)

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Photo 5 : Bois de feu provenant de la FCTTK (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)

Photo 6 : Exploitation de bois en plein noyau central de la FCTTL (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)

Photo 7 : Champ en pleine FCTTK, source de dégradation avancée (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)

Photo 8 : Bute dans la FCTTK pour la culture d'igname (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)

Photo 9 : Activité de carbonisation dans la Photo 10 : Village en pleine forêt

FCTTK (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013) classée (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)

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Photo 11 : Ecole publique à l'intérieur de la Photo 12 : Centre de centre privé à l'intérieur de la

FCTTK (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013) FCTTK (cliché SOUMANOU A. A., avril 2013)






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams