CHAPITRE V. DISCUSSION
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V.1 Uricémie et risque de l'hypertension
Notre étude portée sur 376 patients dont 259
hypertendus et 117 non hypertendus, à l'HPGRB, a constaté que
l'hyperuricémie était significativement plus importante chez
l'homme que chez la femme (p=0,038) cela comme une étude
réalisée aux Etas Unis par Wallace KL at al en 2004 [17], la
fréquence de l'hyperuricémie est beaucoup moins
élevée chez la femme, notamment avant la ménopause, le
ratio passe de 4:1 pour les moins de 65 ans à 3:1 pour les plus de 65
ans.
Le taux d'acide urique est significativement
élevé chez les patients obèses par rapport aux patients
non obèse (p= 0,018) et ceux avec tour de taille élevé
(p=0,039) ; cela concorde parfaitement avec les résultats obtenus par
Mahjoub F at al lors d'une étude réalisé en Tunisie en
2008 sur 160 patients et a trouvé que le taux de d'hyperuricémie
était significativement plus fréquent chez les obèses avec
p=0,01.[24] cela pourrait s'expliquer par le fait que chez les patients avec
obèsité androïde on observe fréquemment une
insulinoresistance qui conduit à une hyperuricémie par diminution
d'excrétion rénale de l'acide urique.[25]
Paradoxalement, le taux d'acide urique était
significativement élevé chez les patients sans
diabète sucré (p= 0,0091) et sans
syndrome métabolique (p=0,04). Cela contrairement à
plusieurs études qui disent que le L'hyperuricémie est
fréquemment associée au SM et à un risque augmenté
d'hypertension, que la prévalence du SM augmente avec les taux
sériques d'acide urique et les goutteux ont un risque augmenté
d'infarctus [19,20]. Dans notre milieu cela pourrait être dû au
fait que le taux d'insulinoresistance soit faible d'après une
étude réalisé par Katchunga B at al[22] ; comme le taux
élevé d'acide urique au cours du diabète et du syndrome
métabolique est surtout expliqué par l'insulinoresistance[23], le
fait qu'elle soit basse dans notre milieu d'étude pourrait expliquer en
partie pourquoi on a pas d'hyperuricémie au cours du diabète et
du syndrome métabolique. Toutefois, il faudra faire des études
approfondies pour expliquer pourquoi ce taux est si élevé chez
les non diabétique.
Les résultats de notre étude a montré
aussi que tout comme l'âge et le tour de taille, le taux d'acide urique
influence de manière significative la pression artérielle
systolique
2013
Etude sur la relation entre l'hypertension
artérielle et hyperuricémie
22
[coefficient de régression pour 1mmHg, 3,3780 ;
coefficient de corrélation, 0,2615 ; p<0,0001] et cette influence
à la PAS est indépendante des autres paramètres comme le
démontre si bien les résultats obtenus au Tableau V. Ces
résultats renforcent ceux obtenus par l'étude LIFE (Losartan
Intervention for Endpoint Reduction in Hypertention) qui ont
suggéré qu'en réduisant le taux d'acide urique chez les
hypertendus par le Losartan on obtenait de manière significative une
réduction de la pression artérielle (p=0,009) [21]. Par contre
l'acide urique n'a pas d'influence significative sur la pression
artérielle diastolique (Tableau VI).
Cette influence de l'hyperuricémie sur la pression
artérielle systolique s'expliquerait par l'hypervolémie. En
effet, elle augmente la réabsorption du sodium au niveau rénale
avec rétention hydrique et donc hypervolémie. [6,7]
Bien qu'il y ait une corrélation significative entre la
PAS et l'hyperuricémie le tableau VIII de régression logistique
montre que l'acide urique n'est pas un facteur de risque de survenu de
l'hypertension artérielle [OR=1,0625 (0,5558 à 2,0313) ;
p=0,8545] ; comme c'est le cas pour l'âge.
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