L'impact du PRAPE sur la sécurité alimentaire dans la zone rurale. Cas du territoire de Bumba.( Télécharger le fichier original )par Nicolas BAIBOLAKA BOBATO Université Catholique du Congo - Graduat 2011 |
1.2. Importance de l'agriculture ruraleAux yeux de quiconque examine l'agriculture avec des lunettes économiques, se rendra compte qu'elle est un outil capital pour la relance de l'activité économique. Ayant compris cela, Merlin dira : "Les pays qui sont devenus riches ont commencé par construire une agriculture prospère ; ceux qui ont voulu d'abord construire une industrie lourde ont échoué dans leur politique de développement."13(*) Elle se donne pour objectif, la croissance économique. Cela surtout dans un pays en développement. Ainsi, Mboso - parlant du Zaïre - dira : "L'agriculture doit devenir le secteur moteur de développement et de la croissance économique. Après avoir couvert les besoins alimentaires de nos populations, le secteur agricole doit assurer l'essor de l'agro-industrie et locale et ensuite développer l'exportation des produits transformés et améliorés."14(*) Cette croissance contribue massivement à la sécurité alimentaire. Ainsi, allons-nous parler de cette pertinence de l'agriculture en s'appuyant sur la croissance économique, fruit de l'agriculture ; mais aussi de service que l'agriculture rend au reste de l'économie d'autant plus que "L'agriculture est [et demeure] parmi les secteurs de croissance économique les plus important dans le pays. Cela est particulièrement vrai pour une économie en développement comme celle du Zaïre [Congo] où 78% de la population relèvent du monde rural."15(*) 1.2.1 Croissance économiqueLorsqu'on parle de croissance dans le sens courant, on entend par là un accroissement, une augmentation. La croissance traduit le fait d'apporter à ce qui existe une valeur supplémentaire. En économie, "la croissance économique [désigne] l'accroissement durable de la production globale d'une économie."16(*) Par cette définition, il faut entendre un aspect quantitatif ou mesurable. Comme pour dire, le lexique d'économie en fournit une définition plus quantitative. Il la définit comme une augmentation sur une longue période du Produit National Brut (PNB) par tête. L'idée de longue période permet de faire ressortir la caractéristique évolutive de la croissance, ce qui la distingue de l'expansion dans ce sens. La croissance est ainsi une notion quantitative qui se distingue du développement à résonance plus qualitative. La question de la croissance économique est une préoccupation pour tout le gouvernement. Elle est nécessaire pour faire face à la croissance de la population ainsi qu'à la croissance des besoins de cette population. Par le besoin, nous entendons dire ici le besoin de l'alimentation. Elle est un préalable à tout développement économique, et les politiques économiques en font un de leurs objectifs précis. Ainsi, cette croissance n'est rendue possible -du moins pour ce qui concerne le territoire du Bumba - que par le secteur primaire, mieux par l'agriculture rurale. La notion de croissance économique est ainsi devenue une préoccupation pour les économies car au-delà de la satisfaction des besoins17(*) de la population, l'objectif de l'économie est aussi de connaître la phase de croissance et de développement économique. L'agriculture, en tant que secteur d'activité de l'économie peut contribuer à la croissance de celle-ci. Dans la théorie économique, la contribution de l'agriculture à la croissance économique se fait selon plusieurs points de vue. Le caractère "primaire" des activités agricoles en fait souvent un secteur en amont des autres. Il est donc un secteur d'activité au service des autres secteurs dans le processus du développement. Mais au-delà de ce rôle de secteur en amont du développement, d'autres auteurs estiment que le développement du secteur agricole pour lui-même offre aussi des gages d'un véritable développement. Les sections suivantes ont pour objet d'exposer ces différentes approches. * 13 P. MERLIN, L'Afrique peut gagner, Paris, Karthala, 2001, p.27. * 14 MBOSO N'Kodia Pwanga, Programme économique du MPR, dans Quelle économie pour le Zaïre, p.249. * 15 Ibidem, p.251. * 16 J-Y CAPUL et O. GARNIER, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Paris, Hatier, 2003. p.109. * 17 Le besoin - selon Antonietta et Lisiane dans Les ménages et les entreprises, p.11- naît d'une sensation désagréable, voire pénible : la faim crée le besoin de manger, la fatigue crée le besoin de se reposer, la maladie crée le besoin de se faire soigner. |
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