II. METHODE D'EVALUATION
D'IMPACT : IMPACT 2002+
De nombreuses démarches ont été
développées à partir du cadre méthodologique de
base de l'ACV. On distingue notamment :
- EDIP (Environmental Design of Industrial Products),
développée au Danemark (Hauschild et Wenzel, 1998) ;
- TRACI (Tool for the Reduction and Assessment of
Chemical and other environmental Impacts) développée par l'agence
de protection environnementale des Etats-Unis ou USEPA (United States
Environmental Protection Agency) ;
- Eco-indicateur (Goedkoop et Spriensma,
1999) ;
- EPS (Environmental Priorities Strategies of
industrial products) développée par l'université
suédoise Chalmers University of Technology, (Steen, 1999) ;
- CML élaborée par l'université
de Leiden aux Pays-Bas (Guinée et al., 2002) ;
- IMPACT 2002+ (Jolliet et al., 2003) ;
etc...
Les différences fondamentales entre ces méthodes
se situent principalement, au niveau des méthodes de modélisation
utilisées, du nombre de catégories retenues et des types d'impact
considérés. En effet, les phénomènes de pollution
étant relativement complexes, les modèles mathématiques
utilisés pour les simuler, peuvent varier d'une méthode
d'évaluation à une autre, bien qu'ils demeurent tous
basés sur des bases scientifiques communes. En outre, adjoint à
ce fait, les différences au sein des enjeux environnementaux motivant
l'élaboration de la méthode, aboutissent à une
disparité subséquente au niveau du nombre et des types de
catégories d'impacts retenues pour chaque méthode.
L'ACV réalisée dans le cadre de cette
étude, repose sur la méthode « IMPACT
2002+ » (IMPact Assessment of Chemical Toxics)
élaborée par Jolliet et al. (2003). Elle constitue l'une
des méthodes les plus couramment utilisées pour les ACV (Dalez,
2009). Elle suit la méthodologie exposée
précédemment et associe les résultats de l'inventaire
à 14 catégories d'impacts intermédiaires ou
« mid-points », elles même affectées à
4 catégories de dommages ou « end-points »
(figure 10).
1. Caractérisation
intermédiaire
Dans la méthode IMPACT 2002+, les scores de
caractérisation intermédiaire (catégories d'impact
intermédiaires) sont calculés à l'aide de coefficients
déterminés pour chaque substance à partir de la
modélisation de leurs effets polluants (phénomènes de
propagation et d'exposition aux polluants) : les facteurs de
caractérisation. Ces facteurs permettent d'établir des
équivalences entre les substances émises ou extraites et des
substances polluantes données, dite de référence. Ils
s'expriment de fait en kg de substance équivalente par kg de substance
émise ou extraite. IMPACT 2002+ s'inspire principalement de
trois méthodes :
- Eco-Indicateur 99 (pour les catégories des
effets respiratoires, la formation de photo-oxydants, les radiations
ionisantes, la destruction de la couche d'ozone, l'eutrophisation et
l'acidification terrestre, l'occupation des terres et les extractions de
minerais) ;
- CML (pour l'acidification et l'eutrophisation
aquatique)
- et des travaux du GIEC (Groupe Intergouvernemental d'experts
sur l'Evolution du Climat) sur le potentiel de réchauffement global (ou
PRG), pour la catégorie des changements climatiques.
Le tableau 3 consigne le résumé des
différentes catégories d'impacts intermédiaires et les
substances de référence utilisées dans IMPACT 2002+.
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