Analyse critique de la politique industrielle en rdc( Télécharger le fichier original )par Paullepetit Kasongo Mukoko UNILU - Licence 2012 |
Graphique n° 2Source : nous même à partir du tableau no2 Comparativement à l'année précédente, en 2007 l'indice de production des biens d'équipement et d'approvisionnement a enregistré une baisse de 30.8% en 2007. A l'issue de cette période, hormis l'indice des industries des minéraux non métalliques et celui des industries « autres non classées ailleurs » qui ont évolué à la hausse, les indices de production des autres composantes ont enregistré des baisses. L'indice de production des industries de fabrication métalliques lourdes s'est contracté de 14.3% en raison de la baisse enregistré dans la production de la chaudronnerie ainsi que des charpentes et productions métalliques. S'agissant de la baisse de la baisse de 33.4% de l'indice d'activité de production des industries du matériel de transport, elle est imputable au repli des activités des réparations navales. Quand à l'indice de production des industries de minéraux non métalliques, il a enregistré une hausse de 3% sous l'impulsion de l'amélioration des productions notamment les produits en béton, le carrelage et le fibrociment. Pour ce qui est de l'industrie de transformation de bois, son indice de production s'est inscrit en baisse de 13% consécutive aux replis dans les productions des placages, des tranchages, et des contreplaqués. Ces contre-performances observées malgré la hausse de la production des grumes s'expliquent par la préférence des exploitant a exporter le bois en grume compte tenu du renchérissement de son cours sur le marché mondial. L'indice de production des biens d'équipement et d'approvisionnement a enregistré une baisse de 27.4% en 2008 par rapport à l'année précédente, cette évolution est imputable à une contraction drastique de l'indice de production de l'industrie de transport suite au repli des réparations navales faces à la concurrence des activités du secteur informel. Cette évolution s'explique également par le recul de 34.0% de l'indice de production de l'industrie de transformation de bois. Ces contre-performances s'expliquent par la préférence des exploitants à exporter le bois en grume compte tenu de son prix relativement bas par rapport à son cours sur le marché mondial. Hormis l'indice des industries des minéraux non métallique et celui des industries des « autres non classées ailleurs » qui ont évolué à la hausse, soit respectivement 3.0% et 1.0%, ceux des autres composantes ont enregistré des baisses en 2008. En 2009, les indices de production de toutes les industries sous analyse ont enregistré des évolutions à la hausse en 2009, à l'exception de celui des industries de transformation de bois qui a accusé une baisse de 13.1% contre 34.0% en 2008. Après une baisse de 2.9 connu en 2009, l'indice de production des industries des biens d'équipement et d'approvisionnement s'est encore contracté de 3.4% en 2010. Cette contre-performance procède de la baisse de l'activité de l'industrie de transformation du bois dont l'indice de production a régressé de 13.1% d'une année à l'autre. Pour ce qui concerne les industries des minéraux non métallique, il importe de relever l'accroissement de 6.4 de la production du ciment. III.3. SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR SUR LA POLITIQUE INDUSTRIELLE EN RDCL'industrie continue à jouer un rôle fondamental dans les pays du sud. En tant que moyen puissant de diversification de l'économie et de diffusion du progrès technique, l'industrie contribue au développement des autres secteurs. Tout le monde s'accorde à dénoncer l'insuffisance de la formation du capital dans les pays du tiers monde. Il existe un consensus à peu près général sur les grands traits pour développer l'industrie, il faut briser les cercles vicieux qui maintiennent les économies sous-développées en dessous du seuil de décollage. Tout le monde accepte le principe d'une forte intervention de l'Etat. Deux grandes notions vont s'affronter : la stratégie de croissance équilibrée et le développement prioritaire des industries de biens de consommation d'une part, et la croissance déséquilibrée et le développement prioritaire des secteurs de biens intermédiaires et des secteurs lourds d'autre part. Une idée forte émerge dès le début des années 40, celle de la nécessité d'une forte poussée initiale. Dans son analyse des conditions d'industrialisation des pays d'Europe du centre et du sud, Rodein-Rodam avait montré que le domaine de l'industrialisation était également marqué par la présence des discontinuités et de risque de cercle vicieux.33(*) L'implantation d'une entreprise isolée se traduira par des surcoûts énormes, qui risquent de conduire à la faillite l'infrastructure, la formation de la main d'oeuvre, l'organisation de l'approvisionnement et des services annexes à la production, notamment de réparation et le marché pour ses produits, tous ces éléments fournis par l'environnement et la proximité d'industries complémentaires feront défaut. Chaque nouvelle entreprise contribue bien sûr à améliorer des nouvelles implantations, mais la mécanique d'entrainement mutuel ne se mettra pleinement en route que dans le cadre d'une action coordonnée et volontariste. Pour sortir de cette trappe l'Etat doit donc intervenir. Pour briser le cercle vicieux qui s'oppose à l'industrialisation, il faut agir du côté de la demande et du côté de l'offre. Au côté de la demande développer l'emploi industriel qui fournira les revenues nécessaires au développement d'un marché domestique. Du côté de l'offre, s'assurer d'abord que les fonds nécessaire à l'investissement initial seront disponibles en dépit de la faiblesse de l'épargne domestique et s'assurer que les investissements industriels se réaliseront simultanément, de façon a maximiser les effets positifs de complémentarité. Ceci conduit à recommander des investissements concertés dans l'ensemble des secteurs industriels. De nombreux stimulants et avantages ont été mis au point afin de pousser les chefs d'entreprise à créer de nouveaux établissements industriels ou à donner une extension à ceux qui sont en activité. Certains, telles les restrictions imposées à l'importation de certains produits afin de créer des marchés protégeant les fabricants nationaux, sont mis en vigueur à l'échelle nationale ; d'autres, telles les exonérations fiscales à court ou à long terme, sont largement utilisées, non seulement sur le plan national, mais aussi par les autorités provinciales, régionales et même municipales, afin d'attirer l'investissement industriel dans la zone intéressée. Ces stimulants au développement de l'industrie existent aussi bien dans les pays en voie d'industrialisation que ceux qui ont atteint un stade intermédiaire ou avancé de l'industrialisation.34(*) Ces mesures ne sont en générale pas spécialement axées sur la petite industrie, en fait elles font plus généralement partie d'une stratégie destinée à favoriser la création d'établissement industriels relativement important, soit en encourageant l'investissement local, soit en attirant l'investissement extérieur, elles affectent toute fois également la création et l'expansion des petites entreprises. Parmi les mesures à prendre en RDC, les allégements fiscaux peuvent favoriser l'implantation d'industries nouvelles, créées aussi bien par des chefs d'entreprises locaux que par le capital étranger, pour encourager l'expansion des établissements industriels en activité et pour favoriser la création d'industries. La RDC peut recourir aussi à la protection industrielle, dans le cadre d'un programme de développement d'industrie, on doit mettre l'action sur la sélectivité. Les industries naissantes en RDC, doivent par ailleurs affronter des concurrents aguerris, ceux qui produisent dans les pays industrialisés, les biens qu'on importait et qu'on envisage de produire. Cette dernière n'a aucune chance de réussir si elle est d'emblée exposée à la concurrence internationale, on doit protéger les industries naissantes donc en imposant des droits de douane élevés ou en limitant physiquement le volume des importations. Il s'agit là de compenser le handicap initial, de mettre les concurrents sur un pied d'égalité et de laisser le temps aux industries naissantes d'atteindre leur maturité. Ceci n'à en soi rien d'inquiétant puisque l'objectif de la production est précisément de favoriser le développement de certains secteurs industriels. Parmi d'autres stimulants aux quelles les pouvoirs publics ou certaines collectivités on recourt pour favoriser le développement de l'entreprise industrielle dans une région ou pour attirer de l'extérieur, ces entreprises ou l' investissements, ont peut noter l'offre de terrains gratuits, de locaux industriels à un tarif inferieur a leur prix de revient, les subventions accordées pour la construction de locaux pour couvrir le montant des loyers (notamment dans les zones industrielles), la participation au prix d'achat de l'équipement industriel et, enfin, des prêt consentis à des taux d'intérêt subventionnés. III.3.1. TYPE D'INDUSTRIALISATION POUR LA RDC L'insertion internationale recèle donc elle aussi quelques possibilités de cercle vicieux et la tendance spontanée consistera à tacher de les éviter et chercher des moteurs domestiques au développement. En effet, les débouchés existent sur le marché domestique. Engagées de longue date dans le commerce extérieur, les pays du tiers monde tels que la RDC importent des biens de nature très diverse, notamment des biens de consommation de facture relativement simple. Le marché domestique est dans certains secteurs, mûr pour l'investissement. La substitution aux importations, la conquête par l'industrie domestique des débouchés alimentés par des importations, ouvre une voie d'industrialisation. En RDC, le principe (substitution importation) permettra de remplacer les biens précédemment importés par des biens produits localement. Cette stratégie diminuera la dépense du pays envers les importations des produits finis et l'acquisition de technologies modernes, enfin qu'elle diversifie à terme, la structure des importations ne peut pas s'opérer d'un coup mais devra procéder par étapes. Au fur et à mesure que la substitution s'opérera dans un secteur on s'attend à ce qu'apparaissent de nouvelles occasions de substitution. Le schéma de substitution observe quatre étapes. Dont la RDC peut suivre en commençant par les secteurs les plus légers qui requièrent une faible technologie et s'alimentent d'inputs produits localement, les biens de consommation simple, produits alimentaires, textile, cuir et sa substitution s'étendra ensuite progressivement à des secteurs lourds tels que les produits non métalliques, caoutchouc, produits chimiques et raffinerie, cimenteries, dérivés du bois, équipement pour les industries textiles ; pour toucher plus tardivement des secteurs industriels complexes à savoir : l'imprimerie, aciers spéciaux et métaux non ferreux, construction électrique, équipement industriel général, des biens de consommation durables et appareils ménagers, radiotélévision, automobiles. * 33 Jean-Marc Fontaine, Mécanisme politique et développement, édition Cusas, 1994, P.55
* 34 Eugène Staley et Richard Morse, la petite industrie moderne et développement, éd France-emmpire 1970 P.248 |
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