EPIGRAPHE
« Pour que quelque chose existant dans
la nature soit utile à l'homme, encore faut-il que ce dernier puisse
d'une part, en avoir conscience et, d'autre part, en avoir les moyens de s'en
servir »
Gilles ROTILLON
DEDICACE
A vous mes très chers parents KONGOLO WA MANDE
Paul Timothée et ILUNGA NGOIE Florentine pour les sacrifices
énormes consacrés à mon égard, Que vous trouviez
dans ce travail ma profonde gratitude ;
A vous mes chers frères et soeurs : Lilas KONGOLO,
Pompon KAPONDJI, Mande KASONGO, Gracia MANDE, Lisette KYUNGU, Uris NYANDWE,
Lorient ILUNGA, Claire MWILAMBWE et Angel DIMUKWANGU, pour vos pensées
pieuses en mon endroit ;
A mes neveux et nièces : Guedalia KONGOLO,
Lumière NTUMBA et Luse SUMPI, que ce travail vous sert de
modèle.
Paul Lepetit KASONGO MUKOKO
AVANT-PROPOS
Au terme de notre parcours universitaire, il nous est
autorisé d'exprimer nos sincères remerciements à ceux qui
de loin ou de près, d'une façon ou d'une autre, ont
contribué à la réussite de notre formation.
L'hommage le plus mérité revient au professeur
LOMENDJA VANDA qui, en dépit de ses multiples occupations, a
accepté de prendre en charge la direction de notre travail, ses
remarques, critiques et conseils constructifs nous ont permis
d'améliorer la qualité de ce travail.
Notre reconnaissance s'adresse également aux
autorités et au corps professoral de la faculté des sciences
économiques et de gestion pour leur disponibilité et
encadrement.
Nos remerciements s'adressent également à tous
nos amis et collègues compagnons de lutte pour leurs apports qui nous
ont aidés à atteindre nos objectifs, nous pensons
précisément à : Willy NTAMBW, Moise AMISI, Cherif
KANDOLO, Rama AMSINI, BOLINGO TSANDI, Gina MBIYA, Evelyne NABINTU, Marie
KALUME, Henry MBUYA et Dimitri Wa BUTWILE.
A notre beau frère Toto SUMPI BALOBALE, nous disons
sincèrement merci.
Que ceux qui se trouvent oubliés retrouvent ici notre
profonde gratitude.
LISTE DES ABREVIATIONS
ANR : agence nationale de renseignement
CAMI : cadastre minier
CEEAC : communauté Economique des Etats de l'Afrique
centrale
COMESA : Common market of East and southern africa :
(marché commun de l'Afrique orientale et australe)
DGM : direction générale de migration
DPEM : direction en charge de la protection de
l'environnement
FARDC : force armée de la République
Démocratique du Congo
FMI : fond monétaire international
FPI : fond de promotion de l'industrie
IAA: industries Agro-alimentaire
IDE : investissements directs étrangers
IFI : institutions financières internationales
MECNF : ministère de l'environnement, conservation de la
nature, eaux et forêts.
NEPAD: nouveau partenariat pour le développement de
l'Afrique
NTIC : nouvelles technologies de l'information et de la
communication
PAS : programme d'ajustement structurel
PIB : produit intérieur brut
PNB : produit national brut
PNC : police nationale congolaise
SADEC: communauté de développement de l'Afrique
australe
RDC: République Démocratique du Congo
UNILU : université de Lubumbashi
UNIGOM: université de GOMA
INTRODUCTION GENERALE
La RDC grand pays au centre du continent Africain, la
République démocratique du Congo (RDC) est richement dotée
en ressources naturelles, et pourtant, elle compte parmi les pays moins
avancés de la planète.
Cette situation fait objet de plusieurs débats dans
différents domaines.
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet n'est pas le fruit du hasard. Il
s'avère nécessaire de montrer les raisons ayant stimulé
notre choix.
La situation socio-économique actuelle est à la
base du choix et de la pertinence de notre thème de recherche
intitulé « Analyse critique de la politique industrielle en
RDC »
A l'heure actuelle un grand nombre d'économistes
affirment que l'industrialisation constitue l'une des voies principales de la
croissance économique et du progrès social.
L'intérêt et le choix du sujet résident
dans plusieurs points.
1.1. INTERET PERSONNEL
L'intérêt personnel que nous accordons à
cette étude est essentiellement lié au souci qui nous anime,
d'améliorer, d'enrichir et d'approfondir nos connaissances sur la
réglementation et le déroulement des activités
industrielles en République Démocratique du Congo.
1.2. INTERET THEORIQUE
Les apports théoriques nouveaux ont une double nature.
D'une part, ils s'ajoutent aux connaissances antérieures relatives
à l'objet d'analyse et d'autre part ils apportent de nouvelles
informations sur ce phénomène.
Ainsi notre présente étude doit apporter des
nouvelles connaissances relatives à la réglementation des
activités industrielles et apporter des nouvelles informations capables
d'influencer et d'inspirer les mesures prises par les pouvoirs publics pour
orienter les activités industrielles.
1.3. INTERET PRATIQUE
Tout chercheur souhaite que son travail serve à quelque
chose.
On attend de notre présent travail des résultats
pratiques très clairs qui constitueront des guides sûrs pour les
décisions et les actions des pouvoirs publics dans le cadre du secteur
industriel de l'économie.
Notre analyse doit nous permettre à envisager la
perceptive d'une stratégie axée sur une bonne politique
d'industrialisation, une bonne gouvernance de nos ressources capable de donner
une impulsion vive pour une reconstruction du tissu économique du
pays.
2. ETAT DE LA QUESTION
C'est une étape nécessaire dans le processus
d'élaboration de tout travail scientifique. Il consiste en un inventaire
des travaux antérieurs ayant trait à notre sujet. Il est certain
et indubitable qu'avant nous, d'autres chercheurs ont eu d'une manière
ou d'une autre à réfléchir et à écrire sur
notre objet d'étude ou de recherche.
« Tout progrès scientifique est cumulatif et
n'est donc pas l'oeuvre d'un seul homme mais d'une quantité de gens qui
révisent, critiquent, ajoutent et élargissent ». Comme
l'a si bien dit WRIGAT et Jean CASANEUVE de renchérir :
« tout scientifique ne peut progresser que dans la mesure où,
à tous les niveaux, les chercheurs ont assimilé l'oeuvre de leurs
prédécesseurs et n'exposent pas à l'illusion de
découvrir ce que d'autres ont trouvés depuis
longtemps »1(*)
Afin de mettre l'originalité de notre oeuvre en
évidence, une synthèse critique des écrits existants nous
a permis de tracer une ligne de démarcation entre les différents
travaux et notre littérature. D'où il s'est avéré
impérieux de citer certains chercheurs qui nous ont
précédés dans ce domaine :
- ILUNGA KALWENA qui a parlé sur : « la
politique d'industrialisation comme stratégie de développement
économique des pays moins avancés ».2(*)
- BABI MBAYI qui a écrit sur : l'industrialisation
autocentrée et le développement de la RDC.3(*)
Pour le premier, il pense que l'industrialisation dans les
pays moins avancés se relève avec beaucoup de difficultés.
BABI MBAYI pense que l'économie de la RDC se trouve à une
étape de son évolution caractérisée par un
« blocage » du processus d'industrialisation et que le
dynamisme économique ne peut être assuré que par
l'émergence d'industries de biens de production convenablement
choisies.
En ce qui concerne notre mémoire, nous avons choisi
comme sujet : « Analyse critique de la politique industrielle en
RDC ».
La différence entre notre travail et ceux des
chercheurs cités ci-haut est que notre étude va consister
à analyser l'évolution des activités industrielles en
rapport avec les mesures et actions politiques prises par les pouvoirs publics
pour orienter ces activités.
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
3.1. PROBLEMATIQUE
Pour expliciter sa problématique, on redéfinit
le mieux possible l'objet de sa recherche en précisant l'angle sous le
quel on décide de l'aborder et en reformulant la question de
départ de manière à ce qu'elle devienne la question
centrale de la recherche.4(*)
La question principale de notre étude se fonde sur une
analyse critique et approfondit des enjeux, évolution et
efficacité de l'ensemble des actions et mesures prises par les pouvoirs
publics pour modifier et orienter l'évolution des activités
industrielles en République Démocratique du Congo.
Pour procéder à l'analyse de la présente
étude, il est utile de nous poser quelques questions aux quelles nous
allons essayer de répondre tout au long de notre travail, à
savoir :
· Quels sont les impacts économiques des
différentes mesures, décisions et actions prises par les pouvoirs
publics pour orienter l'évolution des activités industrielles en
République Démocratique du Congo ?
· En dépit de toutes les politiques industrielles
adoptées, les résultats qui en découlent sont-ils positifs
ou négatifs ?
· Les diverses politiques industrielles appliquées
par l'Etat congolais, sont elles adaptées aux diverses
réalités socio-économique du pays ?
3.2. HYPOTHESES
Compte tenu de la problématique qui
précède, notre travail repose sur trois hypothèses
susceptibles d'être vérifiées ou nuancées au terme
de la recherche :
· En RDC, les pouvoirs publics ont entrepris toute une
série d'étude de faisabilité mais dans l'ensemble, ils
n'ont pas menés une politique industrielle rigoureuse.
· Les politiques industrielles en République
Démocratique du Congo se révèlent inefficaces par le
simple fait que l'économie de la RDC se trouve toujours à une
étape de son évolution qui est caractérisée par un
blocage du processus d'industrialisation.
· Les retards intervenus en RDC pourraient aussi
être imputables aux modifications des politiques qui ont suivi les
changements de gouvernement au cours de ces dernières années.
4. METHODES ET TECHNIQUES
La réalisation d'un travail scientifique n'est pas un
fait hasardeux, c'est ainsi que le travail scientifique trouve son
mérite sur l'efficacité et la rigueur des méthodes et
techniques utilisées à cette fin. La méthodologie est un
cadre traçant la voie que le chercheur utilise pour parvenir à un
résultat scientifique digne.
4.1. METHODES
Une méthode est un ensemble d'opérations
intellectuelles par les quelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontres et les
vérifies.5(*)
En d'autres termes, une méthode est un ensemble des
normes permettant de sélectionner et coordonner des recherches.
A. Méthode inductive
La méthode inductive est une méthode
scientifique qui obtient des conclusions générales à
partir des prémisses individuelles.
Cette méthode nous a permis de faire une observation
succincte de l'évolution des activités industrielles aux travers
certains faits et ainsi prélever des indices prémisses qui nous
ont permis de mettre en évidence les problèmes qui se posent dans
la réglementation des activités industrielles.
B. Méthode analytique
La méthode analytique consiste à analyser les
faits aux phénomènes observés d'un sujet.6(*)
Au moyen de cette méthode, nous sommes parvenus
à analyser des données recueillies sur les mesures et actions
prises par les pouvoirs publics en vue de réglementer et orienter les
activités industrielles. Cette méthode nous a aussi
facilité la tache de décomposition des différents
éléments du système dans le but d'en définir et
d'en dégager les spécifiés.
C. Méthode dialectique
La dialectique est la plus complète, la plus riche et
semble-t-il la plus achevée des méthodes conduisant à
l'explication en sociologie. Elle part de la constatation très simple
des contradictions qui nous entourent.7(*)
En d'autres termes, il s'agit d'une démarche
intellectuelle qui envisage toujours la chose et son contraire, avant d'en
déduire une synthèse.
Cette méthode nous a permis de confronter les
différentes politiques industrielles ainsi que leurs impacts
économiques et de tirer des conclusions susceptibles de donner un
aperçu général et complet de notre analyse.
4.2. TECHNIQUES
Les techniques sont des moyens utilisés pour
récolter les données nécessaires afin d'arriver à
la vérité poursuivie dans l'élaboration de notre travail
de recherche.8(*)
Les techniques utilisées dans ce travail sont les
suivantes :
A. La technique documentaire
La technique documentaire porte sur l'étude et
l'analyse des documents écrits qui comprennent les ouvrages, les
archives et les documents inédits.9(*)
Cette technique nous a conduits à consulter quelques
ouvrages, les travaux de fin de cycle, les mémoires, les journaux
officiels de la RDC, les rapports de la banque centrale du Congo, les notes de
cours et autres, qui sont en rapport avec notre sujet.
B. La technique d'observation
Les formes routinières et impersonnelles
d'enquête doivent se fonder sur une phase antérieure
d'observation ; si non l'enquêteur n'aurait aucune idée
réelle de ce qu'il étudie.
L'observation nous a permis dans le cadre de notre recherche
à identifier les données nécessaires à notre
analyse.
5. DELIMITATION DU SUJET
En ce qui concerne notre étude, nous l'avons
délimitée dans l'espace et dans le temps.
Dans l'espace c'est la RDC qui est notre cible de
recherche.
Dans le temps, l'étude s'étale sur la
période allant de 2006 à 2010.
6. DIFFICULTES RENCONTREES
Dans tout travail de recherche scientifique, les
difficultés sont toujours certaines car le chercheur et celui qui livre
les données ne s'entendent presque toujours pas. Ainsi tout au long de
notre travail, nous nous sommes heurtés aux difficultés
liées à l'accès aux données et à la
documentation.
Certaines données nous ont été
inaccessibles et certaines nous ont été fournies avec un grand
retard après plusieurs rendez-vous.
Nous avons été butés à un
problème de manque de documents spécifiques sur la question des
politiques industrielles en RDC. Et cet état de chose nous a
été très défavorable lors de notre recherche
documentaire.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Notre travail comporte trois chapitres
précédés d'une introduction et suivi d'une conclusion
générale. Le premier chapitre porte sur le cadre
théorique. Le deuxième chapitre présente le cadre
d'analyse qui est la RDC et une brève historique des politiques
industrielles qu'elle a connu. Et enfin le troisième chapitre porte sur
une analyse critique de la politique industrielle en RDC, sont impact sur
l'ensemble de l'économie et son évolution.
CHAPITRE PREMIER :
CADRE THEORIQUE
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS
DE BASE
I.1.1. POLITIQUE
Dans nos sociétés le terme «politique»
peut être facilement associé aux notions de partis politique,
d'homme politique, de gouvernement, d'élection, etc. Mais la notion de
«politique» est très générale et peut aussi
s'appliquer à des sociétés différentes qui ne
connaissent par exemple, ni les partis, ni l'Etat.10(*)
I.1.1.1. Définition de
la politique
La politique c'est d'abord la traduction d'un terme grec qui
signifie « régime de la cité, c'est-à-dire le
mode d'organisation de la collectivité tout
entière ».selon le politologue Raymond ARON, ainsi la
politique correspond à l'ensemble des règles que s'impose la
société pour vivre en sécurité.
La politique recouvre tout ce qui a trait au gouvernement
d'une communauté ou d'un Etat :
- l'art et la manière de gouverner ;
- l'organisation des pouvoirs ;
- la conduite des affaires publiques ;
- les actions prévues ou mises en oeuvre par une
institution, une organisation, un Etat, une entreprise, un individu... En vue
d'atteindre un objectif préalablement fixé.
La politique concerne tout les domaines de la
société :
- relations extérieures
- organisation et sécurité intérieure
- défense
- finances publiques
- économie
- justice
- éducation
- culture
Dans le cadre de notre présent travail, ce terme
« politique » désigne les actions prévues ou
mises en oeuvre par l'Etat en vue d'atteindre certains objectifs
préalablement fixé dans le domaine économique et
précisément dans le secteur industriel de l'économie
congolaise.
I.1.2. INDUSTRIE
L'industrie désigne un secteur économique
regroupant les activités de transformation des produits (matières
premières ou produits semi-finis). L'industrie est un secteur essentiel
de l'économie car elle produit des biens qui servent à fabriquer
d'autres biens (machines par exemple).11(*)
L'industrie est l'ensemble des activités humaines
tournées vers la production en série de biens ; elle sous
entend :
- une certaine division du travail contrairement à
l'artisanat où la même personne assure théoriquement
l'ensemble des processus : étude, fabrication, commercialisation,
gestion ;
- une notion d'échelle, on parle de
« quantités industrielles » lorsque le nombre des
pièces identiques atteint un certain chiffre.
L'industrie au sens large comprend trois
catégories :
· l'industrie manufacturière ou industrie au sens
strict
· l'industrie agro-alimentaire (IAA)
· l'énergie
L'industrie manufacturière comprend elle -même
trois ensembles :
· l'industrie produisant des biens intermédiaires
(sidérurgie, métallurgie, chimie, verre, papier, matières
plastiques).
· L'industrie des biens d'équipement des
entreprises (machines-outils, matériel électronique, construction
mobile, électroménager) ;
· L'industrie des biens de consommation courante
(pharmacie, textile, ameublement, parachimie, presse et édition
notamment).
On trouve aussi d'autres typologies de l'industrie. On
distingue ainsi les industries lourdes (part de capital élevée
parmi les facteurs de production) comme la sidérurgie et la chimie, et
les industries légères. On oppose aussi les biens de production
(biens intermédiaires et biens d'équipement) aux biens de
consommation.
I.1.3. PLANIFICATION
I.1.3.1. Définition
La planification est la programmation d'actions et
d'opérations à mener :
- Dans un domaine précis,
- Avec des objectifs précis,
- Avec des moyens précis,
- Et sur une durée et des étapes
précises
La planification économique est un essai de
rationalisation des projets économiques d'un pays censé
répondre à l'idéal d'une parfaite coordination permettant
la satisfaction de tous.12(*)
Ses exigences en termes d'information (le planificateur doit
littéralement tout connaitre) et de contrôle (une fois le plan
conçu, il doit être appliqué et suivi par l'ensemble des
acteurs) correspondant notamment aux approches centralisatrices.
I.1.3.2. Domaines
d'applications
De manière plus générale, une
planification est faite pour anticiper les différentes actions
liées à un projet. On peut donc la retrouver :
- Dans la stratégie militaire, exemple : plan de
bataille, plan de débarquement.
- Dans la planification économique, exemple : plan
de développement, plan d'industrialisation, plan de redressement, plan
d'austérité.
- Et dans d'autres domaines d'activité (spectacle,
sport, voyages...)
I.2. POLITIQUE
INDUSTRIELLE
La politique industrielle désigne l'intervention
publique en vue de développer le secteur industriel d'un pays, elle vise
principalement à stabiliser, voire relancer en période de crise
l'industrie nationale. Elle peut prendre l'aspect de crédit
d'impôt, de fond d'investissement, d'une planification ou d'une
organisation stratégique du tissu industriel.
I.2.1. DEFINITION
La politique industrielle est un ensemble d'actions et mesures
prises par les autorités politiques et économiques pour modifier
l'évolution naturelle des activités industrielles.13(*)
Dans le cadre de notre travail, le concept
« politique industrielle » désigne l'ensemble
d'opérations coordonnées par les pouvoirs publics visant à
agir sur les conditions de détermination des attitudes des agents (et)
ou sur les attitudes elles-mêmes de façon à atteindre les
objectifs considérés comme importants.
I.2.2. OBJECTIFS ET
INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE INDUSTRIELLE
La politique industrielle est généralement
justifiée par deux principes qui ne sont pas antinomiques avec le
fonctionnement du marché.
L'industrie joue un rôle décisif dans la
croissance nationale. Les relations entre croissance, investissement et
productivité exercent un puissant attrait au niveau des secteurs
industriels. L'ensemble des activités industrielles contribue à
créer des effets externes (positif) sur tous les secteurs nationaux. Par
ailleurs, certains travaux (théorie de la régulation)
n'hésitent pas à qualifier la crise contemporaine de crise
industrielle (crise du système fordiste).
Les effets de la concurrence internationale doivent être
accompagnés par les pouvoirs publics. L'industrie nationale est soumise
à la concurrence des producteurs étrangers. Les mouvements de
réaffections de facteurs de production entre différents secteurs
prennent du temps, ont des conséquences sociales et économiques
très onéreuses (coûts de reconversion d'un bassin
industriel tels que la sidérurgie ou les mines). Les pouvoirs publics
doivent intervenir de manière à garder une certaine
cohérence du système productif.
Les modalités d'intervention des pouvoirs publics
peuvent prendre plusieurs formes :
- Il peut s'agir des mesures directes qui ont pour vocation de
promouvoir l'ensemble des entreprises (politique d'aide aux exportations, de
soutient des prix, de concurrence) ou certaines d'entre elles (politiques
d'aides financières, constitution des pôles industriels, recherche
de synergie par des rapprochements entre entreprises...)
- Il peut également s'agir des mesures indirectes
visant à modifier l'environnement économique (politique
budgétaire, fiscale, monétaire) ou provoquer un dynamisme
industriel (politique d'aménagement du territoire, politique de
transport, soutient à la recherche et à l'innovation...)
- Le protectionnisme (prohibitions, quotas, tarifs, douaniers,
normes...) ou la volonté de créer de grands leaders nationaux
(nucléaire, défense, énergie...) font également
partie des instruments de politique industrielle.
- Le transfert des propriétés des firmes
industrielles du secteur privé au secteur public peut être enfin
conçu comme une forme de politique industrielle.
I.2.3. LES GRANDS AXES DE LA
POLITIQUE INDUSTRIELLE
Les économies industrialisées ouvertes aux
échanges internationaux connaissent des recompositions sectorielles
importantes et rapides. Des secteurs entiers disparaissent sous la pression
conjuguée de la diminution de la demande mondiale, de l'apparition des
nouveaux concurrents ou des mauvais choix stratégique (exemple de bull).
Dans la plupart des chantiers navals, les industries du cuir, le textile, les
productions de matériels électriques et électroniques, la
chimie lourde...face à cette perte de compétitivité, des
nouveaux secteurs apparaissent dans le domaine de la technologie de
l'information (NTIC)...
Dans une logique uniquement inspirée par le
marché, les phases de déclin et de création sont
associées au cycle de vie international du produit. Les recompositions
industrielles devraient être guidées par les signaux de prix. Dans
la réalité, la totalité des Etats effectuent des choix
industriels. Les facteurs de production (travail, capital) doivent pouvoir
être affectés différemment. Or certains secteurs
génèrent des coûts irrécupérables
(sidérurgie) seul l'Etat peut assumer une fraction des pertes de
capital (nationalisations = annulation des dettes).
L'aide aux secteurs nouveaux passe soit par des mesures
générales. Les procédures d'encouragement à la
recherche-développement font partie de la politique industrielle. Il ne
s'agit pas de viser un secteur particulier mais l'ensemble des nouvelles
techniques et des nouveaux produits issus des recherches des entreprises.
Les contraintes budgétaires créent cependant des
points de conflits entre les deux types d'aides. En effet l'aide au secteur en
déclin tend à figer des situations anciennes en empêchant
un ajustement des structures industrielles aux nouvelles conditions
internationales.
Par ailleurs, la répartition de l'effort public est
victime des groupes de pression, les secteurs en déclin ont un poids
électoral et social beaucoup plus important que les nouvelles
activités. La politique industrielle apparait d'avantage comme une
défense d'une spécialisation internationale condamné
plutôt qu'une aide à la transition vers une nouvelle configuration
du système productif.
Enfin, les différentes modalités d'intervention
de la politique industrielle sont très souvent ramenées à
des subventions versées (exemple du domaine militaire aux Etats-Unis) ou
des avantages fiscaux (exemple des exonérations de charge sur le
marché étranger). Il y aurait ainsi une concurrence
déloyale entre les firmes subventionnées et les firmes non
subventionnées.
I.3. LES POUVOIRS PUBLICS
I.3.1. DEFINITION
Le dictionnaire d'économie et des sciences sociales
entend par pouvoir « la capacité d'imposer sa volonté,
de faire prévaloir des objectifs de faire respecter les règles
même contre une volonté contraire avec le recours éventuel
à des moyens coercitifs (sanctions et menaces de sanctions, emploi de la
force physique) »14(*)
Quand au concept public il désigne « ce qui
concerne le peuple, ce qui appartient à l'Etat ».15(*)
La notion de « pouvoirs publics » ne
s'applique que dans le cadre d'un Etat à l'intérieur d'un
territoire délimité, dirigé par des institutions dans les
domaines politique, judiciaire, économique ou social. Ces institutions
(administrations, nationales ou locales, collectivités territoriales)
sont gérées par des autorités compétentes qui
représentent les pouvoirs publics et qui bénéficient d'un
pouvoir réglementaire parfois important. Elles déterminent et
conduisent l'action politique.
Ainsi les pouvoirs publics congolais comprennent alors
l'ensemble d'organes politiques et administratifs : le président de
la république, le gouvernement, le parlement, les différentes
administrations centrales et locales.
I.4. LE CONCEPT ECONOMIQUE DE
RESSOURCE NATURELLE
Pour que quelque chose existant dans la nature soit utile
à l'homme, encore faut-il que ce dernier puisse d'une part, en avoir
conscience et, d'autre part, en avoir les moyens de s'en servir.16(*)
Ainsi une « ressource naturelle » n'est
pas si naturelle que cela. Elle n'a d'existence que par rapport à une
technologie d'utilisation donnée. Au début du XXème
siècle, le minerai du cuivre contenant moins de 10% de métal
n'était pas exploité. Quarante ans après le
développement de la demande et une nouvelle technologie permettaient
l'exploitation d'un minerai avec teneur en cuivre de 1% et aujourd'hui certains
dépôts sont exploités, avec 0,4% de métal. Mais la
technologie ne suffit pas, il y faut aussi des conditions économiques
favorables.17(*)
I.4.1. DEFINITION DE RESSOURCE
NATURELLE
Une ressource naturelle est un bien, une subsistance ou un
objet présent dans la nature et exploité pour les besoins d'une
société humaine. Il s'agit donc d'une matière
première, minérale (exemple : l'eau) ou d'origine vivante
(exemple : le poisson), c'est peut être de la matière
organique fossile comme le pétrole, le charbon, le gaz naturel ou la
tourbe, il peut s'agir aussi d'une source d'énergie :
énergie solaire, énergie éolienne ou par extension d'un
service éco systémique (la production de l'oxygène via la
photosynthèse par exemple).18(*)
La fragilité et la limite de certaines ressources
caractérisent les ressources non renouvelables (exemple : le
pétrole) par opposition aux ressources renouvelables (exemple : la
biomasse) qui ne sont pas pour autant inépuisables.
I.4.2. VISION ECONOMIQUE DU
CONCEPT RESSOURCE RENOUVELLABLE
La terre qui était considérée par les
physiocrates comme un facteur essentiel de création de valeur, n'est
plus considérée comme un facteur de production par les
économistes classiques et néoclassiques qui ne retiennent comme
facteurs de production que le capital et le travail. Jean Baptiste Say
(1767-1832), économiste classique, affirmait ainsi :
« les richesses naturelles sont inépuisable, car, sans cela,
nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni
multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l'objet des
sciences économiques »19(*)
Ainsi les ressources naturelles n'ont de valeur, dans le
modèle économique occidental, que par la quantité de
capital et de travail nécessaire à leur extraction. Les
ressources en elles-mêmes n'ont pas de valeur économique, pour les
théories économiques dominantes, tout se passe comme si les
ressources naturelles étaient inépuisables.
Or nous savons que le progrès technique, qui dans les
modèles économiques génère une augmentation de la
production et de la richesse économiques, peut contribuer à
détruire le stock des ressources naturelles. Pour tenter de tenir compte
des contraintes environnementales, certains économistes commencent
à parler de capital naturel pour les ressources naturelles.
En résumé, on parlera donc de ressource
naturelle au sens économique quand la ressource sera utilisable avec la
technologie existante et exploitable.
I.5. CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance telle qu'on la définit et qu'on la mesure
aujourd'hui est un phénomène relativement récent à
l'échelle de l'humanité qui peut être daté du
début de l'industrialisation.
I.5.1. DEFINITION DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
En économie, la croissance désigne
l'évolution annuelle en pourcentage du PIB (produit intérieur
brut) ou du PNB (produit national brut). Généralement, on retient
le produit intérieur brut à prix constant ou physique comme
indicateur soit encore à partir de l'évolution de la production
industrielle (TVA).
Selon François Perroux, la croissance « c'est
l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un
indicateur de production pour une nation du produit net en terme
réels »20(*)
Nous retenons de cette diversité de définition
que la croissance économique est un concept qui décrit dans une
période plus ou moins longue les évolutions positives de la
production nationale en terme soit du PIB soit du taux de croissance tel que le
revenu national, le revenu par tête d'habitants. Etc.
I.5.2. MESURE DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
Le taux de croissance économique est mesuré par
le pourcentage de variation annuelle du produit intérieur brut en
volume.
Il se calcul de la manière suivante :
On distingue généralement :
La croissance extensive : augmentation
des quantités des facteurs de production (culture de nouvelle terres,
ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère
des créations d'emplois.
La croissance intensive : augmentation,
par des gains de productivité de la production à volume de
facteurs de production identiques, notamment sans créations d'emplois
supplémentaires.
CHAPITRE DEUXIEME :
REGARD SUR LA POLITIQUE INDUSTRIELLE EN RDC
II.1. PRESENTATION DE LA
RDC
II.1.1. CADRE
GEOGRAPHIQUE
La République Démocratique du Congo est
située au coeur de l'Afrique ou elle s'impose avec une superficie de
2 .345.000 km2 qui lui confère pratiquement la taille
d'un continent. L'un des géants du continent, elle partage 9165 km de
frontière avec neuf pays voisins, à savoir :
- A l'ouest : l'enclave de Cabinda (770 km2)
et la République du Congo (342.000 km2) ;
- A l'est : Ouganda (241.040 km2), le Burundi
(27.834 km2), le Rwanda (26.340 km2), et la Tanzanie
(942.799 km2) ;
- Au nord : la République centre Africaine
(622.890 km2) ;
- Au sud : la Zambie (752.614 km2) et l'Angola
(1.246.700 km2).
La République démocratique Du Congo occupe ainsi
une partition stratégique qui fait d'elle, avec ses 60 millions
d'habitants (et donc de consommateurs) ; le plus grand marché en
Afrique centrale, où peuvent se déployer à grande
échelle la production des biens et services qui n'auront aucune
difficulté à être écoulés localement ou
distribués, pour le surplus, dans les contrées voisines. Bien
plus, la RDC fait partie de plusieurs zones économiques
sous-régionales, telles que la SADEC, la COMESA et la CEAC, ce qui lui
confère le rôle de plaque tournante dans la circulation des
produits dans ces pays. Elle se retrouve parmi les pays membres du nouveau
partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).
II.1.1.1. Relief et
végétation
La République démocratique du Congo comporte
quatre régions géographiques :
· Une plaine côtière à l'ouest
· Une cuvette centrale faite de plaines et des plateaux
étagés. Sa végétation est
caractérisée par une forêt dense (forêt
équatoriale) ;
· Les plateaux au nord-est et au sud, ou la
végétation est constituée des savanes arborées et
entrecoupées de galerie forestières (la végétation
y est essentiellement tropicale) ;
· Les massifs montagneux à l'est, au sud-est et
à l'ouest.
II.1.1.2. Climat
La République Démocratique du Congo est a cheval
sur l'équateur, aussi se caractérise-t-elle par une
diversité climatique particulière, doublée d'un
réseau hydrographique très dense est d'une pluviométrie
à 100 mm/an. Le pays connait en effet quatre types de climats
globalement réparties comme suit :
· Le climat équatorial (province orientale,
équateur et les parties nord du Maniema, du Bandundu et les deux
Kasaï).
· Le climat tropical humide (dans les parties nord de la
province orientale, de l'équateur, du Bas-Congo et les parties centrales
du Bandundu, les deux Kasaï et du nord Katanga) ;
· Le climat tropical sec, à saison sèche
prolongée (dans les parties sud du Bandundu, des deux Kasaï et du
Katanga) ;
· Le climat littoral (à l'ouest du
Bas-Congo) ;
II.1.2. CADRE POLITIQUE
Depuis son accession à l'indépendance, la RDC
à connu plusieurs tensions d'ordre politique, compromettant ainsi sont
développement économique.
La constitution adoptée le 17 février 2006 pose
les bases d'un Etat démocratique. Elle instaure un régime
semi-présidentiel dans un Etat unitaire, mais fortement
décentralisé.
Le chef de l'Etat est président de la
République. Il est élu au suffrage universel direct pour un
mandat de cinq ans renouvelable une fois, il nomme le premier ministre au sein
de la majorité parlementaire. Le premier ministre dirige le gouvernement
et conduit la politique de la nation, élaborée en concertation
avec le président de la République.
II.1.3. LES POTENTIALITES DELA
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
En raison des richesses naturelles d'une abondance et d'une
variété inouïe dont elle est dotée, la
République Démocratique du Congo est qualifiée de
« scandale géologique ». Le pays offre en effet de
nombreux atouts aux investisseurs et c'est dans tous les secteurs
d'activités économiques :
· La RDC constitue l'un des plus grands marchés
d'Afrique avec 60 millions de consommateurs ;
· Son territoire est immense et propice à de
grandes exploitations agricoles et minières ;
· Son secteur minier offre une gamme extrêmement
variée de minerais autant que d'énormes possibilités
d'exploitation. On peut, en effet, exploiter notamment les produits suivants en
République Démocratique du Congo :
o Le Bauxite : Bas-Congo ;
o Charbon : Katanga et Bandundu ;
o Colombo tantalite (coltan) : Nord-Kivu, sud Kivu,
Maniema, Katanga ;
o Diamant : Kasaï oriental, Kasaï occidental,
Bandundu, Equateur et province orientale ;
o Etain : Katanga, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema ;
o Fer : les deux Kasaï, province orientale,
Katanga ;
o Gaz méthane : lac Kivu
o Manganèse : Katanga, Bas-Congo ;
o Pétrole : Bassin côtier de Moanda, cuvette
centrale, Ituri et lac Tanganyika ;
o Schistes Bitumeux : Bas-Congo ;
o Niobium : Nord-Kivu ;
o Nickel-chrome : Kasaï occidental ;
o Phosphates : Bas-Congo ;
o Ciment : Kasaï oriental, province oriental,
Equateur.
· Sa faune et sa flore se présentent ou se
développent d'un tourisme de masse. Le Congo recèle en effet
plusieurs parcs et réserves naturelles dont les principaux
sont :
o Parc de Virunga (éléphants, hippopotames,
buffles, lions, léopards, guépards) ;
o Upemba (zèbres, oiseaux, aquatiques) ;
o Maïko (paons congolais, okapi, gorilles de
montagnes) ;
o Kahuzi-Biega (gorilles de montagnes) ;
o Salongo (Bonobos)
NB. Il faudra aussi mentionner le jardin botanique de
Kisantu.
· La RDC est un pays à vocation agricole. Elle
dispose, en effet d'un sol arable très riche qui s'ente sur plus de
100.000 hectares, dont 1% seulement est jusque-là exploité.
· La forêt Congolaise représente plus de 45%
de l'ensemble de la forêt Africaine, avec une possibilité
d'exploitation de 6 millions de m3 de bois en grumes et de
transformation locale de bois avant l'exploitation. Ses essences sont
très recherchées (Afromasia, ébène, Wengen, iroko,
sapelli, Sipo, Tiana, tola, kambala, lifaki...
· Son fleuve possède un débit le plus
régulier et le plus puissant au monde (40.000 m3 par seconde)
après l'amazone. Les potentialités énergétiques de
toute la RDC ont estimés à environ 100.000 MW. Près de 44%
de ces ressources sont concentrées au barrage. Sa capacité
productive est telle qu'il pourrait alimenter tout le continent. Par ailleurs
le fleuve Congo offre d'énormes possibilités de navigation
intérieure et constitue une réserve poissonneuse
extrêmement riche. Les côtes atlantiques, le fleuve Congo ainsi que
les lacs frontaliers présentent un potentiel halieutique estimé
à 700.000 tonnes de poissons par an.
II.1.3.1. Les
opportunités d'investissement
La RDC est un pays aux multiples opportunités
d'investissement. Toutes ses potentialités offrent d'extraordinaires
opportunités d'investissements dans tous les secteurs d'activités
économiques. On peut en épingler celle-ci, à titre
purement indicatif.
A. Secteur minier
* Réhabilitation, des mines de cuivre, de cobalt
(Katanga), de cassitérite (Kivu) et or (Kilo-moto dans la province
orientale) ;
* Exploitation des mines de cuivre et cobalt (Katanga), de
diamant (Kasaï oriental, Kasaï occidental, Bandundu, province
orientale, Equateur) et d'or (Kilo-moto dans province orientale) ;
* développement des projets de recherche
géologique et minière sur toute l'étendue du territoire
nationale.
B. Secteur des
hydrocarbures
* Réhabilitation des raffineries de Moanda (bassin
côtier du Bas-Congo) ;
* Production de bitume routier (Bas-Congo et province
orientale) ;
* Recherche géologique dans le bassin côtier
(Bas-Congo) ;
* prospection dans la cuvette centrale ;
* Exploitation des gisements dans l'Ituri (province
Orientale) ;
* Aménagement des infrastructures de transport et de
distribution des produits pétroliers dans les centres urbains ;
C. Secteur de l'agriculture
et de la forêt
* Reprise d'exploitation des palmiers à huile
(Bandundu, Equateur) ;
* Production et transport de grumes (Equateur, province
Orientale, Bandundu et Mayumba dans le Bas-Congo) ;
* Transformation industrielle du bois (Kinshasa, Kisangani,
Katanga) ;
* Exploitation de l'hévéa (Equateur, Bandundu,
Bas-Congo) ;
* Fabrication des médicaments (quinquina au
Kivu) ;
* Production de la patte à papier (Kinshasa).
D. Secteur de
l'élevage et pêche
* Elevage des bovins (Katanga, Kivu, province Orientale,
Bas-Congo). La capacité est de 30 millions de tête de gros
bétails, mais ce secteur n'a jamais dépassé 1.5
millions
* Elevage des porcins et avicoles autour des grands centres
urbains ;
* Production de lait (Katanga, Kivu, province orientale,
Bas-Congo) ;
* Réhabilitation du domaine agro-industriel
présidentiel de Nsele ;
* Activités de pêche fluviale, maritime et
lacustre.
E. Secteur de
l'industrie
Les industries de toutes sortes peuvent être
installées en RDC, qui en éprouve un énorme besoin dans
toutes les filières :
· Industries manufacturières (fabrication des
produits alimentaires, industrie du tabac, industrie du textile et du cuir,
industrie du bois et du papier, industrie chimique et de fabrication des
produits chimiques (des dérivés du pétrole et de charbon,
d'ouvrage en caoutchouc et matières plastiques, fabrication des
matériaux de construction, cimenterie etc.)
· Industries métallurgique de base
(sidérurgie, transformation et première transformation des
métaux non ferreux, fabrication d'ouvrage à métaux,
fabrication d'appareil et fournitures électriques, constructions des
véhicules automobiles...)
F. Secteur de
l'électricité
* Réhabilitation du barrage hydroélectrique
d'Inga ;
* Extension du site d'Inga (Inga II et Inga III) ;
* Réhabilitation et construction des lignes
électriques à haute tension ;
* Réhabilitation du Barrage de Tshopo à
Kisangani.
G. Secteur de l'eau
* Amélioration des réseaux de distributions
d'eau potable à travers le pays.
* Fourniture des intrants ;
* Construction des pipe-lines (projet Congo-zones
désertique africaines).
H. Secteur bancaire
* Installation d'institutions bancaires dans tous les centres
urbains.
* installation des institutions de micro finances.
I. Secteur des
infrastructures
* Constructions et/ou réfection des principaux axes
routiers nationaux.
* Interconnexion routière du Nord (Ituri) avec le sud
de la RDC (Kalemie).
* Entretient des routes de desserte agricole ;
* Réhabilitation des lacs fluviaux (Kindu, Kisangani,
Ubundu) ;
* Balisage des biefs navigables ;
* Réhabilitation des réseaux
ferroviaires ;
II.1.4. CADRE ECONOMIQUE
La République Démocratique du Congo est
dotée d'importantes ressources naturelles (agricoles, minières,
énergétiques, halieutique, touristiques...) dont l'exploitation
devrait être le gage de développement économique et
social.
A l'indépendance (1960), le pays disposait d'un tissu
économique intégré qui s'est à la suite des
troubles, pillages, guerres et mesures politico-économiques
inconséquentes totalement disloqué compromettant ainsi les bonnes
prospectives de sont développement.
Cinquante deux ans après, l'économie du pays se
trouve dans un Etat de marasme et de déliquescence tel qu'un diagnostic
sans complaisance doit être posé de façon à relever
les problèmes à la base et de proposer des pistes de solutions
susceptibles d'engager l'économie sur une relance soutenue et
durable.
D'une manière générale, une baisse
d'activités et de production est observée dans tous les
secteurs.
D'exportateurs de plusieurs produits agricoles tant vivriers
que de rente, le pays en est devenu importateur pour couvrir les besoins de la
population et des industries.
Occupant jadis les premières positions dans la
production de plusieurs minerais (cuivre, cobalt, diamant, étain), le
pays se contente aujourd'hui des places marginales.
II.2. PRESENTATION DES
DIFFERENTES MESURES ARRETES PAR LES POUVOIRS PUBLICS DANS LE CADRE DU SECTEUR
PUBLIC
II.2.1. BREF APPERCU
HISTORIQUE
II.2.1.1. La formation de la
structure industrielle
La formation de la structure industrielle congolaise rejoint
d'une certaine manière, le modèle classique de la substitution
des importations. Néanmoins, cette affirmation présente des
particularités qu'il convient de souligner d'autant plus que ces
conséquences se font sentir jusqu'à nos jours.
On procédera donc tout d'abord à l'analyse des
origines et des causes ainsi que les premiers acquis de l'industrialisation de
la RDC, puis l'étude de la situation au niveau du contrôle de
l'activité productive et en fin à l'étude de la
consolidation industrielle (1945-1960) afin d'expliquer les raisons pour les
quelles il n'y a pas eu durant cette période d'émergence d'un
secteur d'industrie de bien de production.
A. Les implantations originelles :
1920-1945
Bien que l'on doit remonter à la période de
juillet 1885, période correspondant au traité de Berlin
signé par les grandes puissances pour la création de l'Etat
indépendant du Congo, il faut attendre la vague de l'après guerre
(1914-1918) pour s'implanter les premières industries de biens de
consommation en RDC. Ont peut distinguer trois étapes dans
l'évolution industrielle congolaise. 1920-1945, 1945-1960 et
1960-1980.
Il est de coutume de considérer la période de
1920-1945 comme étant celle de la première phase d'expansion
industrielle du pays. En effet, c'est à partir de cette période
ou l'on voit s'implanter les premières unités industrielles alors
que jusque là l'activité économique était
uniquement dominée par l'économie de traite (exportation de
l'ivoire, des produits agricoles,...) on considère
généralement cette production industrielle comme exceptionnelle
en Afrique à cette époque. Ainsi comme le montre les indicateurs
économiques usuels.
Tableau n° 1 :
Evaluation de la valeur de la production minière, agricole et
manufacturière au Zaïre 1920-1940 (en milliards de franc courant
1948-1950)
Années
|
Exportations
agricoles
|
Exportations minières
|
Exportations industrielles
|
1920
1925
1930
1935
1939
|
0.5
0.9
1.3
2.1
3.0
|
0.6
2.2
3.6
4.0
4.8
|
0.05
0.10
0.18
0.12
0.22
|
Source : G VANDERVALLE cité dans
« accumulation du capital au zaïre, P. 2021(*)
A.1. le contrôle du
capital
Au début des années trente, quatre groupes
financiers belges contrôlaient 75% du capital investit au Congo, le
principale groupe (la société générale de Belgique)
contrôlait à lui seul 60% du capital.22(*)
A.2. La mobilisation de la
main d'oeuvre
Tous ces travaux s'accomplissent avec des techniques simples
tout à fait labour-using, y compris l'exploitation minière dans
sa première phase.
A.3. Les causes de
l'expansion
Plusieurs causes interdépendantes contribuent à
soutenir cette expansion. C'est d'abord la période de
l'après-guerre qui suscite dans les pays industrialisés une forte
demande de matières premières minérales et
végétales dont le Congo est un producteur potentiel. C'est
ensuite la guerre, la révolution Russe, l'instabilité de la chine
qui ont détourné les investissements Belges de leurs orientations
privilégiées d'outre mer et donner un visage
particulièrement attrayant au Congo qui apparait comme lieu
sûr.23(*)
Enfin, l'alignement de la monnaie coloniale sur le franc belge
après 1919, crée des conditions particulièrement
favorables pour les exportations congolaises, vu la dépréciation
continue de la monnaie métropolitaine par rapport à la livre
sterling et au dollar dans les quelles sont exprimés les cours des
matières vendues sur le marché international.24(*)
Dans un autre domaine on peut mentionner pour expliquer cette
industrialisation précoce l'application de l'acte de Berlin qui
considérait le Congo comme une sorte de colonie internationale,
condition imposée au roi Léopold II par les grandes puissances
colonisatrices de l'époque.
En outre, une autre raison importante est la structure de
l'économie belge habituellement importatrice des biens de consommation
et exportatrice des biens de production. La création de quelques
industries de biens de consommation au Congo, entièrement sous le
contrôle des industriels belges constituerait un débouché
supplémentaire pour l'industrie belge.25(*)
B. Le contrôle de
l'activité industrielle et la crise : 1945-1960
La participation de l'Etat, le poids des groupes financiers
étranger et du secteur privé national sont évidemment
déterminants pour comprendre l'évolution de la structure
industrielle.
L'économie congolaise de l'époque coloniale
était considérée comme une « bonne
affaire » gérée essentiellement par des grands groupes
financiers en collaboration avec les pouvoirs publics. Quatre
groupe
financier contrôlaient l'essentiel de l'activité
économique : la société générale de
Belgique, de loin le plus important, Brufina, un groupe lié à la
banque de Bruxelles et les groupes Empain et Albert.
C. La consolidation
industrielle
1945-1960
Alors que la préoccupation majeure des industries
belges avant la crise
mondiale de 1930 était la
pénurie de main d'oeuvre que la « bourse de
travail » allait chercher sur des grandes distances en les arrachant
de gré ou de force à leurs structures villageoises, la crise
allait enfin créer une armée industrielle de réserve aux
abords des cités industrielles. L'industrie congolaise venait de faire
mutation essentiel marquée non plus par la violence
caractéristique de la période antérieure, mais par la
règle de l'offre et de la demande sur le marché du travail.
En 1939, la main d'oeuvre salarié avait retrouvé
son niveau de 1929 (480.000 hommes). Elle s'élèvera à
près de 800.000 hommes en 1948.
Les circonstances de la seconde guerre aidant, le Congo va
connaitre dans cette période un rythme de croissance industrielle jamais
atteint au par avant.
II.2.1.2. Le Fonctionnement Pervers De L'industrie
L'industrie congolaise issue, à la fois de la dynamique
de la substitution des importations des biens de consommation et celle du
commerce extérieur, avait épuisée ses potentialités
de croissance, il était donc nécessaire de passer à une
seconde phase du développement.
Pendant que la mutation industrielle, nécessairement
longue et difficile, se mettait en place, l'industrie subissait deux sortes de
pression.
La première avait pour origine l'inflation
provoquée par l'indépendance politique du pays. La seconde,
ancienne était due au manque de moyens de paiements extérieur.
De ce fait, les distorsions structurelles et spatiales de
l'industrie vont se renforcer durant ces deux décennies. (1960-1980).
On retiendra deux causes explicatives de la crise de
l'industrie : d'abord l'incapacité des industries de
s'approvisionner en biens de production par manque de devises et ensuite la
difficulté d'obtenir de matières premières d'origine
locale à cause de l'insuffisance de moyens de transport
intérieurs.
A. Le rationalisme de l'Etat
congolais
L'alternance des phases économiques intervenues et de
politique libérale dans son contexte général de
libéralisme politique s'explique par l'absence d'une bourgeoisie
industrielle solide et entreprenante sur la quelle aurait pu s'appuyer
l'Etat.
Ainsi, l'examen des projets d'investisseur disposés au
près de la commission des investissements atteste que le principal
promoteur des projets demeure le gouvernement congolais
lui-même.26(*)
Un sommet dans la tentative de l'Etat pour favoriser
l'émergence de la bourgeoisie industrielle est atteint en 1973 avec
« la Zaïrianisation » qui consiste à
transférer aux nationaux, outre les petites et moyennes industries, la
quasi-totalité du secteur commercial, des plantations et du secteur de
la construction soit 20.000 entreprises environ.
Un an après, la mauvaise gestion, les obstacles
dressés par les anciens propriétaires font que l'Etat va plus
loin en « radicalisant » les entreprises
Zaïrianisées, c'est-à-dire en se les appropriant
directement. Enfin toutes ses mesures seront suivies par la
rétrocession partielle ou totale aux anciens propriétaires de
certaines entreprises.
II.2.1.3. les
stratégies industrielles
Si l'on met à part les réflexions industrielles
élaborées pendant l'époque coloniale, on peut distinguer
en RDC, deux stratégies industrielles : celle qui à
dominée les années soixante et soixante-dix et celle qui
s'élabore au cours des années quatre-vingts.
A. Les phases d'industrialisation
Les phases d'industrialisation et le débat qui les
entourent peuvent être expliqués à partir du
découpage industriel. En effet le secteur industriel peut être
découpé en industries de bien de production. Au sein de
l'industrie de biens de production, on distingue les industries de biens
intermédiaires et celles de biens d'équipement. Ce
découpage peut aussi être identifié au cours de trois
phases d'industrialisation : phase 1, développement des industries
de bien de consommation ; phase 2, développement des biens
intermédiaires ; phase 3, développement des biens
d'équipement.
B. Une stratégie
récente : les conventions de développement
Les conventions de développement ont été
instituées en 1979, elles sont présentées par leurs
auteurs comme « l'une des décisions les plus importantes
prises par l'Etat congolais en matières de stratégie
économique depuis l'accession du pays à la souveraineté
politique, le 30 juin 1960 ».27(*)
De quoi s'agit-il ? Il s'agit d'une loi dont la
première caractéristique est l'obligation qu'elle impose aux
entreprises industrielles et commerciales de signer avec le conseil
exécutif (gouvernement) des conventions de développement par les
quelles les entreprises industrielle doivent s'engager à produire dans
le pays les matières qu'elles consomment. Tandis que les entreprises
commerciales ont l'obligation de consommer des denrées alimentaires
locales et stimuler leur production.
Ainsi, les brasseries dont l'activité principale est de
fabriquer de boissons se voient confier la tache de stimuler localement la
production de maïs, de riz, du sucre et d'orge qu'elles utilisent comme
matières premières. L'industrie de tabac ne se contentera plus de
fabriquer uniquement des cigarettes, mais devra stimuler la culture du tabac
dans le pays. Les entreprises pétrolières élargiront leur
objet social à la recherche et à l'exploitation des sources
d'énergie pouvant se substituer au pétrole importé
qu'elles commercialisent.
La deuxième caractéristique concerne le
programme de promotion et de formation des cadres techniques congolais, le quel
doit nécessairement accompagner tout programme de production. Cette
caractéristique vise à séduire, une dépendance
très coûteuse du pays à l'égard des cadres
techniques expatriés.
La troisième caractéristique se rapporte
à l'obligation faite aux entreprises conventionnées de construire
et d'entretenir l'infrastructure routière, sanitaire et sociale dans
l'environnement immédiat de leurs projets. La loi précise que les
entreprises recevront a cet effet l'assistance voulue des organes
compétant du conseil exécutif comme celle de l'office des routes
par exemple.
La quatrième caractéristique qui constitue peut
être l'innovation la plus importante de cette loi est la constitution
d'un fond de relance économique alimenté de manière
permanente par une surtaxe de 10% environ appliqué sur les
quantités produites ou vendues par chaque entreprise
conventionnée.
La cinquième caractéristique a trait à la
gestion des fonds de relance économique, le quel reste
propriété de l'Etat.
II.2.2. Critiques
Le régime de la porte ouverte au basin conventionnel du
Congo s'avère profitable à l'économie du pays. La
concurrence internationale stimule l'abondance des produits importés
à des prix relativement bas, ce qui était évidemment dans
l'intérêt de la population. De même l'égalité
de traitement stimule le développement industriel.
En dépit de la succession des programmes de
stabilisation, force est de constater que le recul de la production et
l'aggravation des déséquilibres internes et externes ont
persisté. Ce qui soulève bien attendu, la question pertinente
tant de l'opportunité que de l'efficacité de ces programmes. Sur
ce point, certains analystes ont soutenu que le peu de succès
rencontré par les programmes de stabilisation dans les années
1970 et 1980 tiendrait au caractère fragile et irréaliste de
leurs objectifs, car ils étaient axés essentiellement sur le
rétablissement des équilibres financiers et accessoirement sur la
relance de l'appareil de production.
CHAPITRE TROISIEME :
ANALYSE CRITIQUE DE LA POLITIQUE INDUSTRIELLE EN RDC
L'analyse du tissu industriel congolais fait appel à
deux types d'activités : l'une sur l'extraction et la
métallurgie et l'autre sur la transformation proprement-dit.
Notre analyse se fera sur base des trois grands types de
politiques industrielles qui s'opposent.
v Politique industrielle directive : définissant
des objectifs prioritaires des incitations fortes (prix, subventions, quotas)
et des relations contractuelles étroites (Etat-entreprises), dans un
cadre souvent défensif.
v Politique industrielle d'accompagnement : plus
tournée vers la compétition, la création d'un
environnement favorable aux entreprises (formation, recherche, accès au
crédit)
v Politique mixte défensive et offensive :
tournée à la fois vers le secteur compétitifs et vers les
secteurs abrités.
Ainsi, la première partie du présent chapitre se
résume en une analyse des principales mesures politiques qu'à
connu l'industrie congolaise au cours de dernières années. Quant
à la deuxième, elle traite sur l'évolution de l'industrie
congolaise au sens strict (industrie manufacturière).
III.1. ANALYSE CRITIQUE DES
PRINCIPALES MESURES PRISES PAR LES POUVOIRS PUBLIQUES DANS LE CADRE DU
SECTEUR PRODUCTIF EN RDC
III.1.1. LA REFORME DU SECTEUR
MINIER EN RDC
La RDC est un pays exceptionnellement riche en minerais mais
reste aujourd'hui plongée dans la pauvreté.
Au cours des années 2000, le gouvernement de la RDC met
en place une succession de réformes de son secteur minier, qui restait
enclavé et peu contrôlé par Kinshasa, et qui ne
bénéficiait pas à sa population. Ce processus voit
l'affirmation d'une position régulatrice de l'Etat centrale doté
de marges de manoeuvre nécessaire pour mobiliser l'industrie
minière congolaise comme moteur de développement du pays.
Soutenue par les institutions financières internationales, la
réforme du secteur minier a été intégrée aux
programmes de développement appliqués en RDC, et porte des
objectifs de « bonne gouvernance » qui serait un
préalable pour attirer massivement les investissements privés
nécessaires à la relance d'un secteur capable de
« lutter contre la pauvreté ».
Si le cadre institutionnel formel a effectivement
évolué au cours des dernières années, il reste
à mesurer le degré de volonté politique du gouvernement
ainsi que la marge de manoeuvre effective dont il dispose pour mettre en oeuvre
effectivement ces réformes et pour garantir l'implantation des normes
sociales qu'elles sont censées promouvoir.
III.1.1.1. L'implication des
institutions financières internationales (IFI) en RDC et les enjeux
miniers
Entre 1982-83 et 1986, le Zaïre s'est engagé,
envers le FMI et la banque mondiale, dans un programme d'ajustement structurel
(PAS). Libéraliser l'économie, évaluer et instaurer des
mécanismes de contrôle renforcés alors sont les principaux
objectifs visés par les institutions financières internationales
pour juguler la crise économique et sociale. Dès l'adoption de
ces mesures, la banque mondiale attend une amélioration des
résultats économiques et financiers grâce, en partie,
à une « réforme systématique des institutions et
l'application d'un programme d'investissement public » (Banque
mondiale, 1985)
Jusqu'en 1989, le Zaïre avait signé 10 accords,
toujours basés sur une libéralisation de l'économie et une
réforme des modes de gestion de l'Etat.
Face à l'hyperinflation et au mauvais contrôle
des dépenses publiques, les institutions financières
internationales se retirent du pays.
C'est à partir de 2000 que les institutions
financières internationales (IFI) reviennent en RDC. Leur retour marque
la reprise des politiques de développement. La libéralisation et
la privatisation des principales industries minières sont
planifiées, d'où la rédaction de la loi minière et
son règlement (loi no007/2002 du 11 juillet 2002 portant code
minier.28(*)
L'objectif à moyen terme consiste à
dégager des ressources supplémentaires des principaux secteurs
productifs dont évidement les mines, pour financer les autres secteurs
(santé, éducation, etc.)
III.1.1.2. La réforme
du secteur minier et sa difficile mise en oeuvre
Destiné principalement à attirer les
investissements directs étrangers (IDE), la nouvelle loi minière
de 2002 doit garantir la sécurisation des biens et des personnes et
tendre à supprimer les réglementations limitant l'investissement.
A ce titre, le cadre légal induit une redéfinition du rôle
confié à l'Etat en instaurant une structure légale et
institutionnelle visant la liberté d'action minimale de l'Etat. La mise
en valeur des ressources minières et désormais confiée aux
investisseurs privés qui bénéficient des mesures
financiers incitatives et d'un engagement de la part des bailleurs pour
sécuriser les investissements.
Le bilan des années suivant l'adoption d'une nouvelle
loi minière et la refonte des institutions illustrent que faute d'une
politique qui prend en compte les spécificités nationales, toute
tentative de rénovation des pratiques semble vouée à
l'échec ainsi la période 2003-2006 se caractérise par les
multiples entorses faites à la loi minière par les
autorités congolaises. Au Katanga et au Kasaï, d'importants
contrats miniers sont signés avec des multinationales. Les engagements
pris, élaborés sous la forme de partenariats économiques
(joint-venture), concèdent la plus grande partie des richesses
minières et mobilières détenues par les compagnies d'Etat
à des investisseurs privés. Le manque de transparence
inquiète. Une fois dévoilé le contenu des accords,
d'importants déséquilibres financiers sont constatés. Dans
une soixantaine de grands contrats, l'Etat congolais lésé a
cédé la plus grande part des profits aux entreprises
multinationales. A la fois le gouvernement, les bailleurs et les investisseurs
devront reconnaître l'aspect léonin de tels contrats signés
au détriment des intérêts de l'Etat congolais. De nombreux
rapports commandés tour à tour par l'Etat, les bailleurs et la
société civile confirmeront de telles dérives (Ducan et
Allen, 2006 ; Forum de la société civile en RDC, 2007 ;
Kalala 2006 ; Lutundula et Mupira Mambo, 2005 ; Rubbers, 2004 ;
Williams et al 2006).
Dans les provinces minières de nombreux
dysfonctionnements sont dus à l'absence de représentants des
nouveaux services publics spécialisés, le service chargé
de l'encadrement des mineurs artisanaux, la direction provinciale des mines, la
direction en charge de la protection de l'environnement (DPEM) font souvent
figure de grands absents. Lorsque les services publics interviennent, dont
certains non autorisés par la loi (DGM, ANR, PNC, FARDC), ils sont
souvent accusés de taxer arbitrairement les entreprises. Au Nord Kivu en
l'absence de services de l'Etat, d'importants périmètres miniers
continuent à être contrôlées par des réseaux
militaires, des milices privées ou des mouvements rebelles.
Après avoir évoqué des problèmes
d'appropriation par les gouvernements, notre analyse nous amène à
considérer le rôle tenu par les institutions financières
internationales par lesquels la banque mondiale a fait figure de chef de fil
dans la conception et la mise en oeuvre du processus de réforme. Il
semblerait que, suite à l'adoption du nouveau cadre légal et la
refonte de l'architecture institutionnelle du secteur, pas plus le gouvernement
que les institutions financières internationales ou les bailleurs
bilatéraux ne se soient véritablement engagés dans un
processus d'accompagnement pour garantir la mise en oeuvre du processus de
réforme. Ainsi donc, malgré le diagnostic posé qui
révélait la nécessité de renforcer les
capacités de l'Etat en termes d'expertise, d'outils techniques, de
formation, de déploiement d'un personnel formé sur le terrain, ou
encore pour la définition d'une politique nationale minière,
durant les années 2002 à 2006,la Banque mondiale, en retrait,
aurait laissé l'Etat congolais sans soutien véritable, or
l'afflux massif des investisseurs permis par la libéralisation du
secteur, nécessitait la présence d'un Etat efficace, doté
des moyens de sa « politique ». Une analyse qui attribue
presque exclusivement des dérives de la gouvernance à un manque
de volonté politique ou encore aux dysfonctionnements structurels de
l'Etat congolais semble trop partielle. Comment, en effet, ignorer que l'Etat
et son secteur minier sont placé au centre d'enjeux mondiaux qui font
intervenir dans la définition est la mise en oeuvre des politiques
nationales de puissants acteurs économiques, sociaux et
politiques ?
D'autre part, l'étude de la situation congolaise permet
de conclure que les orientations données à la réforme
auraient, en grande partie échoué à prendre en compte la
complexité et la diversité des réalités qui
caractérisent le secteur minier. Porteuse de normes internationales,
libéralisation, privatisation, décentralisation, participation,
etc. basées sur un objectif de « bonne
gouvernance ». Les IFI ont-elles véritablement mesuré
l'ampleur et la nature des enjeux de développement que pose au pays son
secteur minier ?
Aujourd'hui dans les principales régions
minières, comme au Katanga, tout le défi est de faire
correspondre l'implantation massive des industries minières avec une
amélioration durable des conditions de vie de la population.
D'autre part, une violation massive et systématique de
la loi par les opérateurs est observée. Elle porte sur l'une des
fraudes typiques signalée par le cadastre minier (CAMI) qui est
l'utilisation abusive du permis de recherche alors que les gisements sont
connus et que l'opérateur, en fait, exploite. L'exploitation est souvent
rendue possible grâce à des stratégies de sous-traitance,
voire à un recours illégal aux mineurs
« artisanaux » qui constituent une main d'oeuvre à
très faible coûts. En l'absence de mécanismes de
contrôle et donc de transparence de telles pratiques continuent à
prospérer au détriment des populations locales.
III.1.1.3. Le processus de
revue des contrats
Certains des accords entre les entreprises d'Etat et le
secteur privé ayant été signés dans une
période où l'Etat congolais était dans une position de
négociation très difficile en raison des troubles, en 2007, le
gouvernement de la RDC a mis sur pied une commission interministérielle
chargée de l'examen de soixante-et-un de ces contrats.
Le dialogue s'est révélé difficile. Les
autorités nationales ont noté l'intransigeance de certains
acteurs privés, alors que ceux-ci on perçu le processus comme une
nouvelle occasion de prélèvement, des droits d'entrée dans
les négociations de $500 millions auraient été
mentionnés. Le premier rapport de la commission, publié en mars
2008, recommandait l'annulation d'un tiers des contrats et la
régénération de tous les autres pour les mettre en
conformité avec le contrat de gouvernance adopté par l'Etat en
février 2007.
En Août 2009, quatre grands contrats auraient
été approuvés (avec Anglogold Ashanti, Banro, Muana Africa
et Gold Fields). Le contrat de Tenke Fungurume Mining (Freeport) était
toujours en examen, et le contrat de kingamyambo Musonoï Tailing avec
First Quantum Minerals (la société financière
internationale (IFI) et autres entreprises minières ont des faits
minoritaires) était annulé, la raison invoquée
étant que l'opérateur n'avait pas commencé l'exploitation
à temps29(*).
III.1.2. PRINCIPES DE ZONAGE
ET L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCES NATURELLES
Les ressources de la RDC sont sujettes à divers usages
de la part d'acteurs aux intérêts souvent divergents qu'il importe
de concilier. Dès la fin des années 80 l'Etat avait ressenti la
nécessité de garantir l'utilisation durable des ressources
naturelles, foncières, forestières, minérales en faveur
aussi bien des générations présentes que de celles
à venir. Cette initiative fut cependant estompée du fait des
troubles sociopolitiques des années 90. La préparation du nouveau
code forestier, initiée en 2003 par le ministère de
l'environnement, conservation de la nature, eaux et forêts (MECNT), a
permis la définition et adoption de grands principes pour le zonage du
territoire et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles du pays. Ces
principes incluent :
v La participation de toutes les parties prenantes ;
populations locales et peuples autochtones, société civile,
administrations centrales et provinciales intéressées
(environnement-forêt, aménagement du territoire, agriculture,
développement rural, mines, cadastre minier, hydrocarbures,
énergie, intérieur, plan, etc.) aux travaux de zonage.
v La reconnaissance de la nécessaire superposition de
différents droits d'usage sur la même surface zone ou
différents acteurs doivent pouvoir exercer différents types de
droits et d'activités : par exemple, un concessionnaire forestier,
minier a droit exclusif à l'utilisation commerciale des produits
spécifiquement cités dans le contrat de concessions, mais les
populations autochtones ont le droit de continuer à exercer toutes les
utilisations coutumières telles que l'agriculture et la cueillette ou la
commercialisation de certains produits secondaires de la forêt (sur base
du plan d'aménagement) de la concession approuvé avec
l'administration et le concessionnaire).
III.1.2.1. La réforme
du secteur forestier congolais
La réforme du secteur forestier congolais est
engagée depuis 2001, soutenu notamment par la banque mondiale,
engagée dans la réforme des régimes de gestion des
ressources naturelles. Cette réforme repose notamment sur
l'élaboration d'un code forestier. Ainsi, le régime juridique
régissant l'organisation des espaces forestiers et leur exploitation
(régime forestier) repose désormais sur la loi 011/2002 du 29
août 200230(*).
Ce code classe les forêts en trois catégories
(classés, protégées et de production permanente)
répondant chacune à une vocation prioritaire : la
conservation de la biodiversité, le développement
socio-économique des communautés locales, la production durable
de bois ou d'autres services forestiers. A l'exception des forêts
classées pour lesquelles est fixé un objectif de couverture de
15% du territoire national, le code n'établit aucune répartition
du domaine entre ces catégories.
Le code forestier de la RDC est le plus extensif de la
sous-région dans les usages possibles qu'il donne à la concession
forestière : outre l'exploitation du bois, il prévoit
qu'elle puisse servir de cadre pour le tourisme et la chasse, la conservation,
la bio prospection.
L'effort de préparation des textes d'application du
code forestier n'est pas concrétisé dans la pratique
administrative, laquelle reste encore dictée par les exigences de
l'ancien régime forestier. Aussi, aucune des parties prenantes
nationales ne maîtrise véritablement le code forestier et ses
textes d'application, et ceci pour plusieurs raisons incluant la
difficulté de cerner le corpus normatifs s'appliquant au secteur. Aucune
compilation de texte officielle n'existe et les corpus en circulation divergent
sur le statut à accorder à certains textes, le nombre
limité de spécialistes juridiques nationaux des questions
environnementales et forestières, la faible publicité faite
à ces textes, et la persistance de pratiques discrétionnaire au
sein de l'administration et de routines de pérennisation du
provisoire.
III.1.3. LA POLITIQUE
ENERGETIQUE EN RDC
Le secteur de l'énergie est globalement sous
développé alors que la dotation importante en ressource naturelle
pourrait permettre le développement d'une énergie hydraulique
à faible coût capable de satisfaire la demande nationale mais qui
créerait aussi un potentiel d'exportation considérable pour
répondre à la demande extérieure.
La production d'énergie ne représente que 3% du
potentiel.
Ainsi, alors que le potentiel est estimé à
environ 100.000MW (le plus élevé en Afrique) la capacité
de production est actuellement de 2443MW (mais la production réelle ne
représente même pas la moitié de cette capacité car
une grande partie de la capacité de production est hors de service). Le
parc de production d'électricité de la SNEL comprend 14
aménagements hydroélectriques et 24 petites centrales thermiques
avec une puissance installée de 2459MW, dont 2417MW pour les centrales
hydroélectriques et 42MW pour les centrales thermiques. Les deux
stations hydrauliques les plus importants sont Inga I (351MW) et Inga II
(1424MW). Ce parc est réparti géographiquement dans trois
réseaux interconnectés (Ouest, Sud et Est), et trois
réseaux isolés et 28 centres autonomes. Le reste de la
production, provient de firmes indépendantes qui produisent pour leurs
propres besoins. Il est prévu séparément deux autres
projets Inga III (3800MW) et Inga IV (grand Inga 35000MW) ainsi que plusieurs
projets de moindre importance dans l'Est du pays31(*).
C'est en matière d'énergie que le contraste est
le plus criant entre la disponibilité physique de la ressource et sa
disponibilité économique. La RDC pourrait produire assez
d'électricité pour couvrir les besoins de tout le continent, mais
est actuellement dans une situation de pénurie
énergétique. Les pouvoirs publics doivent :
v Mener à bien les plans de réhabilitation des
capacités de génération et de distribution ;
v Restructurer la SNEL et assurer un climat des
investissements stable et transparent ;
v Mettre en place des modalités de gestion
(systèmes de prépaiement, tarification réalisée)
nécessaires pour assurer un retour sur l'investissement privé
dans le secteur.
La réhabilitation de l'infrastructure
énergétique de la RDC passe par la participation du secteur
privé. Cependant, celle-ci requiert un cadre réglementaire clair
en particulier en ce qui concerne les relations entre le pouvoir central, les
provinces et le type de règlementation (par contrat ou par agence).
III.1.4. MESURES CONCERNANT LES
IMPORTATIONS
La RDC a libéralisée son régime
d'importation depuis le début des années quatre-vingt-dix. Tous
les droits de douanes sont consolidés, et la plupart sont ad-valorem.
Actuellement le droit de douane est en principe simple et peut
restrictif. Il est constitué de quatre taux : zéro, cinq,
dix et vingt pour cent. L'adoption de cette structure a permis
l'élimination des pics tarifaires, la réduction des niveaux de
protection pour un grand nombre des biens importés. Les intrants
agricoles (engrais, etc.) sont au taux zéro. La machinerie industrielle
et les biens d'équipement en général, les machines de
traitement de l'information (ordinateur et autres), certains produits
alimentaires (blé et autres grains, lait, et farines industrielles)
ainsi que le fuel de chauffage sont au taux de 5% ; les produits
pétroliers, la machinerie légère et les pièces sont
au taux de 10% ; enfin, les produits en concurrence directe avec des
productions locales, et les biens de luxe sont à 20%. Cette structure
est caractérisée par un faible degré d'escalade tarifaire,
et est neutre entre l'industrie et l'agriculture.
III.1.5. MESURES CONCERNANT
LES EXPORTATIONS
La RDC impose des taxes à l'exportation d'un certain
nombre de produits primaires. Ainsi, les exportations de café sont
taxées au taux de 1%, les exportations de bois au taux de 6%, et les
exportations minières à des taux variés de 10%. Ces taxes
peuvent s'expliquer par le fait que la plupart des produits primaires ainsi
taxés ne sont pas guère consommés sur place, comme par
exemple du thé, du café, etc. La plupart de ces produits sont
exportés à l'état brut faute de capacités de
traitement, et ne peuvent donc pas être vendus sur le marché
domestique comme produits de consommation. Dès lors, les taxes à
l'exportation sont équivalentes à des taxes à la
production et n'introduisent pas de distorsion particulière en tant que
taxes au commerce (bien que toute taxe indirecte, par définition,
introduise une distorsion dans le prix relatifs).
La RDC, étant un exportateur des produits primaires
plutôt, que de produits manufacturés, n'a pas de politique
explicite de promotion des exportations. Ainsi, elle n'a pas d'agence de
promotion des exportations, ni de remboursement des droits sur les intrants
importés pour les exportateurs, ni de zone franche. Il n'ya pas d'agence
gouvernementale pour la diversification des exportations. Si cette absence de
politique d'exportation est compréhensible dans un contexte où la
reconquête des marchés domestiques serait déjà un
progrès, à terme il s'agit potentiellement d'un chantier à
envisager.
III.1.6. ACCES AU CREDIT
L'accès au crédit est très limité
dans l'ensemble de l'économie congolaise. Le système bancaire
comprend plus d'une vingtaine de banques commerciales dont les agences sont
situées principalement à Kinshasa et dans les chefs lieux des
provinces. On estime qu'actuellement, il n'ya pas plus de 300000 comptes
bancaires sur une population de plus de 65 millions d'habitant.
La seule institution accordant des crédits à
moyen terme est le fond de promotion de l'industrie (FPI), une institution
publique créée en 1989 pour financer l'activité
économique, en particulier l'investissement.
Les prêts du FPI sont accordés à des taux
subventionnés (15% par an en FC) et la demande des investisseurs est
donc forte. Cependant, les ressources du FPI sont très limitées
et l'obtention d'un prêt est assez difficile. De plus, les conditions de
crédit (5ans avec un an de différé aux mieux) ne sont pas
compatibles avec de nombreux investissements dans l'agriculture (irrigation,
cultures pérennes). Finalement, il n'existe pas en RDC d'institution
apportant des capitaux à risque. Les investissements dans l'industrie,
comme dans les autres secteurs de l'économie, doivent donc être
financés soit sur crédit « off-shore », ce
que peu d'investisseurs sont capables de mobiliser, ou sur ressources
propres.
III.1.7. CODE DES
INVESTISSEMENTS
Le code des investissements actuellement en vigueur est
consacré par la loi no004/2002 du 21 février 2002.
Contrairement aux précédents (1965-1969-1979), il
privilégie un système incitatif modéré et
pragmatique à travers un régime unique32(*).
Alors que ce code a pour but de promouvoir les
investissements, il exclut de champs d'application certaines activités
régies par des lois particulières comme les mines et
hydrocarbures, la banque, les assurances et réassurances, les
activités commerciales.
En dépit des exonérations accordées, ce
code demeure inefficace parce que l'investissement dans le secteur productif
demeure malgré tout très bas.
De plus, il est évident, désormais que sans une
sécurité juridique et judiciaire garantie et des infrastructures
de base normales, le code des investissements seul ne suffit pas pour attirer
ou maintenir les investisseurs privés.
III.2. EVOLUTION DU SECTEUR
INDUSTRIEL EN RDC
Tableau n°2 : indice
de la production des industries manufacturières
(1) Base 2000 = 100
|
2006
|
2007(p)
|
2008(p)
|
2009(p)
|
2010(p)
|
A. Industrie de biens de consommation :
- produits alimentaires
- Boissons
- Tabacs
- Confection et bonneterie, tissage et impression de tissu
- Chaussures et cuirs
- Chimie de consommation
- Fabrication des produits pétroliers
raffinés
- Plastique
- Fabrications métalliques légères
- Edition, imprimerie, et reproduction
- Fabrication des papiers, cartons et d'articles en papier
et carton
B. Industries des biens d'équipement
d'approvisionnement :
- Fabrication métalliques lourdes
- Matériel de transport
- Minéraux non métalliques
- Transformation de bois
- Autres non classées ailleurs
Indice global A+b
|
93.2
94.6
84.8
91.5
393.4
111.4
94.2
-
86.4
91.5
91.5
91.5
172.5
101.4
322.9
91.5
200.6
93.4
92.7
|
96.9
97.4
95.0
94.3
277.8
105.5
97.0
90.7
94.2
94.2
94.2
141.7
86.9
215.0
94.3
174.4
98.1
96.2
|
98.2
99.0
97.8
97.1
166.7
102.1
100.0
-
95.2
97.1
97.1
97.1
102.9
98.8
92.9
97.1
115.1
99.0
98.7
|
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
-
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
|
102.4
101.0
104.5
97.0
60.0
60.0
100.0
-
105.0
103.0
103.0
103.0
96.6
101.1
101.1
103.0
86.9
101.0
101.7
|
Source : banque centrale du Congo, Enquêtes
économiques (rapport annuel)
III.2.1. INDUSTRIES
MANUFACTURIERES
Après le ralentissement observé en 2006, la
valeur ajoutée de la branche « industries
manufacturières » a progressé. De 3.6%, sous
l'impulsion de la production des industries des biens de consommation,
suscité par la demande intérieure.
La valeur ajoutée de la branche « industrie
manufacturière » a progressé en 2009. Il importe de
noter que l'indice de production des biens d'équipement et
d'approvisionnement a baissé de 2.9%, en raison des facteurs structurels
et conjoncturels caractérisant ce secteur. Tandis que dans la même
année (2009), l'indice des biens de consommation s'est
amélioré de 1.8%, suite à la timide reprise de la demande
après la crise financière.
En 2010, l'activité des industries
manufacturières a progressé de 1.6% après une
amélioration de 1.4% enregistrée une année auparavant. La
reprise de l'activité de production, après la grande crise
économique des années 2008 et 2009, explique la bonne tenue de la
sous branche des industries des biens de consommation tandis que la mesure
relative à l'interdiction de l'exploitation forestière a
plombé l'activité des industries des biens d'équipement et
d'approvisionnement.
III.2.1.1. industries des
biens de consommation
Graphique n°1
Source : nous même à partir du tableau
n°2
En 2007, l'activité des industries des biens de
consommation a connu une légère amélioration par rapport
à l'année 2006. Son indice de production a augmenté de
3.9%. cette évolution est imputable au bon comportement de la
quasi-totalité des indices de production des industries des biens de
consommation, 12% pour les industries de boisson, 5% pour les industries du
plastique, 2.9% pour les industries d'édition, imprimerie et
reproduction, 2.9% encore pour les industries de fabrication des papiers
cartons et fabrications métalliques légères, 3% pour les
industries alimentaires, les industries du tabac, les industries de la chimie
de consommation.
En 2008, l'activité des industries des biens de
consommation a connu une légère amélioration par rapport
à l'année 2007. Son indice de production a
légèrement augmenté de 1.3%. Hormis, l'industrie de
tissage, impression de tissus ainsi que celles des chaussures et cuirs dont les
indices ont baissé respectivement de 40% et de 3.3%, toutes les autres
industries de la sous-branches ont enregistré une évolution
à la hausse de leurs indices de production : produits alimentaires
de 1.6%, industries des boissons et du tabac de 3.0%, industrie de la chimie de
consommation de 3.0%, industrie du plastic 5%, industrie de fabrication
métallique légère de 3%, industrie d'édition,
imprimerie et reproduction ainsi que de fabrication des papiers, carton de
3%.
Les industries des biens de consommation se sont bien
comportées en 2009 par rapport à l'année 2008. En effet,
l'indice de production de cette sous branche s'est accru de 1.8%. Cet
accroissement résulte notamment du bon comportement des indices de
production de la plupart des industries dont les variations par rapport
à 2008 on été de 1.0% contre 1.6% pour les industries
alimentaires et 2.2% contre 3.0% pour les industries de boissons.
Cependant, les industries de confection, bonneterie, tissage
et impression de tissu ont enregistré le même niveau de baisse que
l'année précédente, soit 40%. De même, les
industries des chaussures et cuirs ont baissé de 2.0% en 2009 contre 3.3
en 2008.
Au cours de l'année 2010, les industries des biens de
consommation ont enregistré un accroissement de 2.4% de son indice de
production, grâce au dynamisme notamment des industries des produits
alimentaires (1.0%), des boissons (4.5%), de plastique (5.0%), de fabrication
métalliques légères (3.0%), l'édition (3.0%),
l'imprimerie et reproduction ainsi que de fabrication de papier (3.0%).
Sous l'effet de la concurrence des produits similaires
importés, la tendance à la baisse amorcée par les
activités des industries de tissage et impression de tissu ainsi que
celles des chaussures et cuirs depuis plusieurs années s'est encore
accentuée en 2010.
III.2.1.2. Industries des
biens d'équipement et d'approvisionnement
Graphique n°
2
Source : nous même à partir du tableau
no2
Comparativement à l'année
précédente, en 2007 l'indice de production des biens
d'équipement et d'approvisionnement a enregistré une baisse de
30.8% en 2007. A l'issue de cette période, hormis l'indice des
industries des minéraux non métalliques et celui des industries
« autres non classées ailleurs » qui ont
évolué à la hausse, les indices de production des autres
composantes ont enregistré des baisses. L'indice de production des
industries de fabrication métalliques lourdes s'est contracté de
14.3% en raison de la baisse enregistré dans la production de la
chaudronnerie ainsi que des charpentes et productions métalliques.
S'agissant de la baisse de la baisse de 33.4% de l'indice d'activité de
production des industries du matériel de transport, elle est imputable
au repli des activités des réparations navales. Quand à
l'indice de production des industries de minéraux non
métalliques, il a enregistré une hausse de 3% sous l'impulsion de
l'amélioration des productions notamment les produits en béton,
le carrelage et le fibrociment. Pour ce qui est de l'industrie de
transformation de bois, son indice de production s'est inscrit en baisse de 13%
consécutive aux replis dans les productions des placages, des
tranchages, et des contreplaqués. Ces contre-performances
observées malgré la hausse de la production des grumes
s'expliquent par la préférence des exploitant a exporter le bois
en grume compte tenu du renchérissement de son cours sur le
marché mondial.
L'indice de production des biens d'équipement et
d'approvisionnement a enregistré une baisse de 27.4% en 2008 par rapport
à l'année précédente, cette évolution est
imputable à une contraction drastique de l'indice de production de
l'industrie de transport suite au repli des réparations navales faces
à la concurrence des activités du secteur informel. Cette
évolution s'explique également par le recul de 34.0% de l'indice
de production de l'industrie de transformation de bois. Ces contre-performances
s'expliquent par la préférence des exploitants à exporter
le bois en grume compte tenu de son prix relativement bas par rapport à
son cours sur le marché mondial.
Hormis l'indice des industries des minéraux non
métallique et celui des industries des « autres non
classées ailleurs » qui ont évolué à la
hausse, soit respectivement 3.0% et 1.0%, ceux des autres composantes ont
enregistré des baisses en 2008.
En 2009, les indices de production de toutes les industries
sous analyse ont enregistré des évolutions à la hausse en
2009, à l'exception de celui des industries de transformation de bois
qui a accusé une baisse de 13.1% contre 34.0% en 2008.
Après une baisse de 2.9 connu en 2009, l'indice de
production des industries des biens d'équipement et d'approvisionnement
s'est encore contracté de 3.4% en 2010. Cette contre-performance
procède de la baisse de l'activité de l'industrie de
transformation du bois dont l'indice de production a régressé de
13.1% d'une année à l'autre.
Pour ce qui concerne les industries des minéraux non
métallique, il importe de relever l'accroissement de 6.4 de la
production du ciment.
III.3. SUGGESTIONS ET
PERSPECTIVES D'AVENIR SUR LA POLITIQUE INDUSTRIELLE EN RDC
L'industrie continue à jouer un rôle fondamental
dans les pays du sud. En tant que moyen puissant de diversification de
l'économie et de diffusion du progrès technique, l'industrie
contribue au développement des autres secteurs.
Tout le monde s'accorde à dénoncer
l'insuffisance de la formation du capital dans les pays du tiers monde. Il
existe un consensus à peu près général sur les
grands traits pour développer l'industrie, il faut briser les cercles
vicieux qui maintiennent les économies sous-développées en
dessous du seuil de décollage. Tout le monde accepte le principe d'une
forte intervention de l'Etat. Deux grandes notions vont s'affronter : la
stratégie de croissance équilibrée et le
développement prioritaire des industries de biens de consommation d'une
part, et la croissance déséquilibrée et le
développement prioritaire des secteurs de biens intermédiaires et
des secteurs lourds d'autre part.
Une idée forte émerge dès le début
des années 40, celle de la nécessité d'une forte
poussée initiale. Dans son analyse des conditions d'industrialisation
des pays d'Europe du centre et du sud, Rodein-Rodam avait montré que le
domaine de l'industrialisation était également marqué par
la présence des discontinuités et de risque de cercle
vicieux.33(*)
L'implantation d'une entreprise isolée se traduira par
des surcoûts énormes, qui risquent de conduire à la
faillite l'infrastructure, la formation de la main d'oeuvre, l'organisation de
l'approvisionnement et des services annexes à la production, notamment
de réparation et le marché pour ses produits, tous ces
éléments fournis par l'environnement et la proximité
d'industries complémentaires feront défaut. Chaque nouvelle
entreprise contribue bien sûr à améliorer des nouvelles
implantations, mais la mécanique d'entrainement mutuel ne se mettra
pleinement en route que dans le cadre d'une action coordonnée et
volontariste. Pour sortir de cette trappe l'Etat doit donc intervenir.
Pour briser le cercle vicieux qui s'oppose à
l'industrialisation, il faut agir du côté de la demande et du
côté de l'offre. Au côté de la demande
développer l'emploi industriel qui fournira les revenues
nécessaires au développement d'un marché domestique. Du
côté de l'offre, s'assurer d'abord que les fonds nécessaire
à l'investissement initial seront disponibles en dépit de la
faiblesse de l'épargne domestique et s'assurer que les investissements
industriels se réaliseront simultanément, de façon a
maximiser les effets positifs de complémentarité. Ceci conduit
à recommander des investissements concertés dans l'ensemble des
secteurs industriels.
De nombreux stimulants et avantages ont été mis
au point afin de pousser les chefs d'entreprise à créer de
nouveaux établissements industriels ou à donner une extension
à ceux qui sont en activité. Certains, telles les restrictions
imposées à l'importation de certains produits afin de
créer des marchés protégeant les fabricants nationaux,
sont mis en vigueur à l'échelle nationale ; d'autres, telles
les exonérations fiscales à court ou à long terme, sont
largement utilisées, non seulement sur le plan national, mais aussi par
les autorités provinciales, régionales et même
municipales, afin d'attirer l'investissement industriel dans la zone
intéressée. Ces stimulants au développement de l'industrie
existent aussi bien dans les pays en voie d'industrialisation que ceux qui ont
atteint un stade intermédiaire ou avancé de
l'industrialisation.34(*)
Ces mesures ne sont en générale pas
spécialement axées sur la petite industrie, en fait elles font
plus généralement partie d'une stratégie destinée
à favoriser la création d'établissement industriels
relativement important, soit en encourageant l'investissement local, soit en
attirant l'investissement extérieur, elles affectent toute fois
également la création et l'expansion des petites entreprises.
Parmi les mesures à prendre en RDC, les
allégements fiscaux peuvent favoriser l'implantation d'industries
nouvelles, créées aussi bien par des chefs d'entreprises locaux
que par le capital étranger, pour encourager l'expansion des
établissements industriels en activité et pour favoriser la
création d'industries. La RDC peut recourir aussi à la protection
industrielle, dans le cadre d'un programme de développement d'industrie,
on doit mettre l'action sur la sélectivité.
Les industries naissantes en RDC, doivent par ailleurs
affronter des concurrents aguerris, ceux qui produisent dans les pays
industrialisés, les biens qu'on importait et qu'on envisage de produire.
Cette dernière n'a aucune chance de réussir si elle est
d'emblée exposée à la concurrence internationale, on doit
protéger les industries naissantes donc en imposant des droits de douane
élevés ou en limitant physiquement le volume des importations. Il
s'agit là de compenser le handicap initial, de mettre les concurrents
sur un pied d'égalité et de laisser le temps aux industries
naissantes d'atteindre leur maturité. Ceci n'à en soi rien
d'inquiétant puisque l'objectif de la production est
précisément de favoriser le développement de certains
secteurs industriels. Parmi d'autres stimulants aux quelles les pouvoirs
publics ou certaines collectivités on recourt pour favoriser le
développement de l'entreprise industrielle dans une région ou
pour attirer de l'extérieur, ces entreprises ou l' investissements, ont
peut noter l'offre de terrains gratuits, de locaux industriels à un
tarif inferieur a leur prix de revient, les subventions accordées pour
la construction de locaux pour couvrir le montant des loyers (notamment dans
les zones industrielles), la participation au prix d'achat de
l'équipement industriel et, enfin, des prêt consentis à des
taux d'intérêt subventionnés.
III.3.1. TYPE D'INDUSTRIALISATION
POUR LA RDC
L'insertion internationale recèle donc elle aussi
quelques possibilités de cercle vicieux et la tendance spontanée
consistera à tacher de les éviter et chercher des moteurs
domestiques au développement.
En effet, les débouchés existent sur le
marché domestique. Engagées de longue date dans le commerce
extérieur, les pays du tiers monde tels que la RDC importent des biens
de nature très diverse, notamment des biens de consommation de facture
relativement simple. Le marché domestique est dans certains secteurs,
mûr pour l'investissement. La substitution aux importations, la
conquête par l'industrie domestique des débouchés
alimentés par des importations, ouvre une voie d'industrialisation.
En RDC, le principe (substitution importation) permettra de
remplacer les biens précédemment importés par des biens
produits localement. Cette stratégie diminuera la dépense du pays
envers les importations des produits finis et l'acquisition de technologies
modernes, enfin qu'elle diversifie à terme, la structure des
importations ne peut pas s'opérer d'un coup mais devra procéder
par étapes. Au fur et à mesure que la substitution
s'opérera dans un secteur on s'attend à ce qu'apparaissent de
nouvelles occasions de substitution.
Le schéma de substitution observe quatre étapes.
Dont la RDC peut suivre en commençant par les secteurs les plus
légers qui requièrent une faible technologie et s'alimentent
d'inputs produits localement, les biens de consommation simple, produits
alimentaires, textile, cuir et sa substitution s'étendra ensuite
progressivement à des secteurs lourds tels que les produits non
métalliques, caoutchouc, produits chimiques et raffinerie, cimenteries,
dérivés du bois, équipement pour les industries
textiles ; pour toucher plus tardivement des secteurs industriels
complexes à savoir : l'imprimerie, aciers spéciaux et
métaux non ferreux, construction électrique, équipement
industriel général, des biens de consommation durables et
appareils ménagers, radiotélévision, automobiles.
III.3.2. RECOMMANDATIONS
L'industrie est un secteur de développement ou se
produisent le plus d'innovations technologiques et ou les goings de production
sont les plus élevés. Nous recommandons aux pouvoirs publics ce
qui suit :
- Mettre en place une bonne politique de développement
de l'industrie manufacturière ; l'industrialisation dans le sens du
développement de l'industrie manufacturière, modifie la structure
économique vers les activités économiques
« modernes » et est source d'externalités positives
pour les autres secteurs. Elle permettrait donc d'augmenter la croissance
potentielle de l'économie dans son ensemble et faciliterait par
conséquent le développement économique.
- Outre l'application d'une bonne politique fiscale souple
à l'instar du nouveau code d'investissement, instaurer une
sécurité juridique et judiciaire garantie et implanter des
infrastructures de base normales pour stimuler les investissements à
caractère industriel.
- Appliquer une bonne gouvernance, la sécurité
et la justice sociale.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre étude
intitulée : « analyse critique de la politique
industrielle en RDC ».
Dans l'ensemble de notre travail, il nous a semblé
intéressant de mener une analyse critique sur les politiques
industrielles en République Démocratique du Congo.
Cela étant comme l'indique son intitulé, le
premier chapitre est consacré au cadre théorique ;
définition des concepts de base, politique industrielle, pouvoirs
publics, le concept économique des ressources naturelles, croissance
économique.
Le deuxième chapitre a porté pour sa part sur la
présentation du cadre d'analyse.
Enfin le troisième chapitre est consacré
à l'analyse critique de la politique industrielle en République
Démocratique du Congo.
La question principale de notre étude est fondée
sur une analyse critique des enjeux, évolution et efficacité de
l'ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics pour modifier et
orienter l'évolution des activités industrielles en RDC.
Quelques méthodes et techniques nous ont
accompagnées pour le bon cheminement de notre analyse, à
savoir : la méthode inductive, la méthode analytique, la
méthode dialectique, la technique documentaire et la technique
d'observation.
Retenons que la réglementation des activités
productives à connu plusieurs réformes ces dix dernières
années en RDC, nous avons entre autres : la reforme du secteur
minier avec la nouvelle loi minière de 2002, la réforme du
secteur forestier congolais reposant notamment sur l'élaboration d'un
code forestier et le nouveau code d'investissement consacré par la loi
N° 004/2002. En dépit de toutes ses reformes, les pouvoirs publics
ont entrepris tout une série d'études des faisabilités
pour relancer le secteur industriel mais dans l'ensemble, ils n'ont pas
menés une politique industrielle rigoureuse.
En effet, faute d'une politique rationnelle et efficace
d'industrialisation, la RDC connait depuis plusieurs décennies, la
recrudescence de la récession économique structurelle entrainant
par conséquent la baisse généralisée de
l'activité économique. L'industrie congolaise de transformation
est caractérisée par une forte dépendance des importations
des biens tant intermédiaires que d'équipement, la mauvaise
répartition régionale, la sous-utilisation de ces unités
de production et l'accès au crédit très limité.
Quant à l'investissement, malgré les exonérations
accordé par l'actuel code des investissements, il demeure malgré
tous très bas dans ce secteur.
Le secteur minier se caractérise par des multiples
entorses faites à la loi minière par les autorités
congolaises avec comme conséquence la revisitassion des contrats
miniers.
En confrontant l'ensemble des mesures et actions intervenues
dans le déroulement des activités productives aux
différentes réalités politico-économiques on est
arrivé au résultat, tel que, outre l'inefficacité des
politiques industrielles en RDC, le disfonctionnement du secteur productif est
aussi le fruit d'une instabilité politique et du manque de
continuité des différents programmes gouvernementaux.
En définitive, ce travail en tant qu'oeuvre humaine a
des faiblesses, sur ce, sans prétendre épuiser toute la
matière relative à notre sujet, nous osons croire avoir
contribué à l'identification des difficultés dans
l'orientation des activités productives du pays.
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
1. BABI MBAYI ; Industrialisation autocentrée
et développement de la RDC, éd saint Paul, Kinshasa, 1999
2. E COHEN et J.H LORENZI ; Politiques industrielles
pour l'Europe, la documentation française, Paris 2000
3. EUGENE STALEY et RICHARD MORSE ; Mécanisme
et politique et développement, éd France-emmpire 1970
4. J.C WILLIAM ; Le secteur multinational au
Zaïre, éd CEDAF, 1970
5. LA CROIX J.LOUIS ; Industrialisation du Congo,
éd mouton et Cie, Paris 1967
6. LUC VAN CAMPENHOUDT et Raymond QUIVY ; manuel de
recherche en sciences sociales, Dunod 3e éd, Paris
2009
7. LUKUSA DIA BONDO : « les conventions des
développements clé de relance économique du
Zaïre », éd CEDAF, juin 1983
8. PEEMANS J.P ; L'accumulation du capital au
Zaïre, 1960
9. ROTILLON GILLE ; Economie des ressources,
collection repère, éd la découverte ; Paris
2. RAPPORTS, REVUES ET DOCUMENTS
1. Document du gouvernement de la RDC :
« Etude diagnostique sur l'intégration du
commerce » programme CIR, Kinshasa, juillet, 2010
2. FEC-Etat des lieux de l'économie congolaise :
problèmes et pistes de solution pour la relance économique de
la République Démocratique du Congo, mars 2007
3. FMI, 1989 ; Word Bank, 1990
4. Journal officiel de la RDC, 43ème
année, numéro spécial, 15 juillet 2002
5. J.ARROWS ; Les théories de la
croissance, cahiers français N° 279, janvier-février
1997
6. Rapport annuel, banque centrale du Congo 2006, 2007, 2008,
2009 et 2010
3. COURS ET TRAVAUX SCIENTIFIQUES
1. ILUNGA K ; La politique d'industrialisation comme
stratégie de développement économique des pays moins
avancés, mémoire en sciences économique et de gestion,
UNILU, 2010
2. KILONDO ; cours de méthodes de recherche en
sciences économiques, UNILU, 2008-2009, Inédit
3. MATIABO ASIKILA ; notes de cours de méthodes
de recherche en sciences sociales, inédit
4. MVIBUDULU K ; notes de cours de système
d'informatique, L2 informatique, ISC-GOMA, 2008-2009,
inédit
4. DICTIONNAIRES
1. CAPUL J-Y et O GARNIER ; Dictionnaire
d'économie et sciences sociales, éd Hatier, Paris, Juin
2005
2. C.D ECHAUDE MAISON ; Dictionnaire d'économie
et des sciences sociales, Paris, Nathan 2001
3. Dictionnaire français, micro Robert, de la Galliere
75013, Paris 2009
4. Dictionnaire pratique de la langue française, Paris,
édition le Robert 1996
5. SITE INTERNET
1. Http/www.fr.
wikipédia.org/wiki/Planification
2. Http/www.fr. wikipédia.org/wiki/Ressource
naturelle
Table des
matières
EPIGRAPHE
Erreur ! Signet non
défini.
DEDICACE
II
AVANT-PROPOS
III
LISTE DES ABREVIATIONS
IV
INTRODUCTION GENERALE
1
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1
1.1. INTERET PERSONNEL
1
1.2. INTERET THEORIQUE
1
1.3. INTERET PRATIQUE
2
2. ETAT DE LA QUESTION
2
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
4
3.1. PROBLEMATIQUE
4
3.2. HYPOTHESES
4
4. METHODES ET TECHNIQUES
5
4.1. METHODES
5
A. Méthode inductive
6
B. Méthode analytique
6
C. Méthode dialectique
6
4.2. TECHNIQUES
7
B. La technique d'observation
7
5. DELIMITATION DU SUJET
7
6. DIFFICULTES RENCONTREES
8
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
8
CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE
9
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE
9
I.1.1. POLITIQUE
9
I.1.1.1. Définition de la politique
9
I.1.2. INDUSTRIE
10
I.1.3. PLANIFICATION
11
I.1.3.1. Définition
11
I.1.3.2. Domaines d'applications
11
I.2. POLITIQUE INDUSTRIELLE
12
I.2.1. DEFINITION
12
I.2.2. OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
INDUSTRIELLE
13
I.2.3. LES GRANDS AXES DE LA POLITIQUE
INDUSTRIELLE
14
I.3. LES POUVOIRS PUBLICS
15
I.3.1. DEFINITION
15
I.4. LE CONCEPT ECONOMIQUE DE RESSOURCE
NATURELLE
16
I.4.1. DEFINITION DE RESSOURCE NATURELLE
17
I.4.2. VISION ECONOMIQUE DU CONCEPT RESSOURCE
RENOUVELLABLE
17
I.5. CROISSANCE ECONOMIQUE
18
I.5.1. DEFINITION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
18
I.5.2. MESURE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
19
CHAPITRE DEUXIEME : REGARD SUR LA POLITIQUE
INDUSTRIELLE EN RDC
20
II.1. PRESENTATION DE LA RDC
20
II.1.1. CADRE GEOGRAPHIQUE
20
II.1.1.1. Relief et végétation
20
II.1.1.2. Climat
21
II.1.2. CADRE POLITIQUE
21
II.1.3. LES POTENTIALITES DELA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
22
II.1.3.1. Les opportunités
d'investissement
24
A. Secteur minier
24
B. Secteur des hydrocarbures
24
C. Secteur de l'agriculture et de la
forêt
24
D. Secteur de l'élevage et pêche
25
E. Secteur de l'industrie
25
F. Secteur de l'électricité
26
G. Secteur de l'eau
26
H. Secteur bancaire
26
I. Secteur des infrastructures
26
II.1.4. CADRE ECONOMIQUE
27
II.2. PRESENTATION DES DIFFERENTES MESURES ARRETES
PAR LES POUVOIRS PUBLICS DANS LE CADRE DU SECTEUR PUBLIC
28
II.2.1. BREF APPERCU HISTORIQUE
28
II.2.1.1. La formation de la structure
industrielle
28
A. Les implantations originelles :
1920-1945
28
Tableau n° 1 : Evaluation de la valeur de
la production minière, agricole et manufacturière au Zaïre
1920-1940 (en milliards de franc courant 1948-1950)
29
A.1. le contrôle du capital
29
A.2. La mobilisation de la main d'oeuvre
29
A.3. Les causes de l'expansion
30
B. Le contrôle de l'activité
industrielle et la crise : 1945-1960
31
C. La consolidation industrielle
31
II.2.1.2. Le Fonctionnement Pervers De
L'industrie
Erreur ! Signet non
défini.
A. Le rationalisme de l'Etat congolais
32
II.2.1.3. les stratégies industrielles
33
A. Les phases d'industrialisation
33
B. Une stratégie
récente : les conventions de développement
33
II.2.2. Critiques
35
CHAPITRE TROISIEME : ANALYSE CRITIQUE DE LA
POLITIQUE INDUSTRIELLE EN RDC
36
III.1. ANALYSE CRITIQUE DES PRINCIPALES MESURES
PRISES PAR LES POUVOIRS PUBLIQUES DANS LE CADRE DU SECTEUR PRODUCTIF EN
RDC
36
III.1.1. LA REFORME DU SECTEUR MINIER EN RDC
36
III.1.1.1. L'implication des institutions
financières internationales (IFI) en RDC et les enjeux miniers
37
III.1.1.2. La réforme du secteur minier et
sa difficile mise en oeuvre
38
III.1.1.3. Le processus de revue des contrats
41
III.1.2. PRINCIPES DE ZONAGE ET L'UTILISATION
RATIONNELLE DES RESSOURCES NATURELLES
41
III.1.2.1. La réforme du secteur forestier
congolais
42
III.1.3. LA POLITIQUE ENERGETIQUE EN RDC
43
III.1.5. MESURES CONCERNANT LES EXPORTATIONS
45
III.1.6. ACCES AU CREDIT
46
III.1.7. CODE DES INVESTISSEMENTS
47
III.2. EVOLUTION DU SECTEUR INDUSTRIEL EN RDC
48
Tableau n°2 : indice de la production des
industries manufacturières
48
III.2.1. INDUSTRIES MANUFACTURIERES
50
III.2.1.1. industries des biens de
consommation
51
Graphique n°1
51
III.2.1.2. Industries des biens d'équipement
et d'approvisionnement
53
Graphique n° 2
53
III.3. SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR SUR LA
POLITIQUE INDUSTRIELLE EN RDC
55
III.3.2. RECOMMANDATIONS
60
CONCLUSION GENERALE
61
BIBLIOGRAPHIE
63
Table des matières
65
* 1 MATIABO ASAKILA ;
Notes de cours de méthode de recherche en sciences sociales, G2
droit, UNIGOM, 2003-2004, inédit
* 2 ILUNGA K ; La
politique d'industrialisation comme stratégie du développement
économique des pays moins avancés », mémoire
en sciences économiques et de gestion, UNILU, 2010, inédit
* 3 BABI MBAYI ;
Industrialisation autocentrée et développement économique
de la RDC, Kinshasa RDC, éd Saint Paul, 1999
* 4 Raymond QUIVY et LUC Van
CAMPENHOUDT ; Manuel de recherche en sciences sociales, DUNOD,
3eéd, 2009 P.12
* 5 P.O MVIBUDULU K ;
Notes de cours de système d'informatique, L2 informatique,
ISC-Goma, 2008-2009, inédit
* 6 Dictionnaire
français, micro Robert, de la galliere 75013, paris 2009
* 7 Madeleine GRAWITZ,
Méthodes des sciences sociales, DALLOZ, 11eéd,
Paris 2000, P.441
* 8 Dictionnaire
français, op.cit, P.7
* 9 KILONDO ; cours de
méthodes de recherche en science économique, UNILU 2009,
inédit
* 10 J-Y. CAPUL et
O.GARNIER ; Dictionnaire d'économie et des sciences
sociales, édition Hatier, Paris 2005 P.312
* 11 J-Y. CAPUL et O.GARNIER,
op.cit, P.227
* 12 Http :
//www.fr.wikipedia.org/wiki/planification
* 13 E.COHEN et
J.H.LORENZI ; Politiques industrielles pour l'Europe, la
documentation française, 2000 P.10
* 14 C-D ECHAUDE MAISON,
Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, Paris, Nathan,
2001 (5eédition), P.393
* 15 Dictionnaire pratique
de la langue française, Paris, édition le robert, 1996, P.P
1545-1546
* 16 Gilles ROTILLON ;
Economie des ressources, collection repère, édition la
découverte, Paris 2000 P.8
* 17 Gilles ROTILLION, op.cit,
p.8
* 18 Http :
//www.fr.wikipedia.org/wiki/Ressource naturelle
* 19 IDEM
* 20 J.ARROUS : Les
théories de la croissance, cahiers français N° 279,
janv-fév 1997, p 22
* 21 G VANDERVALLE, cité
dans « l'accumulation du capital au Zaïre 1960-1980,
édition ouvrière, P.12 »
* 22 Babi MBAYI, op. Cit, P.
24
* 23 Babi MBAYI, op. cit,
p.24
* 24 J.L. LA CROIX, cité
dans « industrialisation autocentrée et développement
économique de la RDC », Kinshasa R.D.C, éd saint Paul,
1999, p.19
* 25 IDEM, P.20
* 26 J.C William :
« le secteur multinational du Zaïre »,
édition CEDAF P.13
* 27 LUKUSA DIA BONDO :
« Les conventions du développement, clé de la
relance économique du Zaïre », édition CEDAF,
juin 1983. P.21
* 28 Journal officiel de la
RDC, 43ème année, Numéro spécial du 15
juillet 2002.
* 29 Document du gouvernement
de la RDC, « Etude diagnostique sur l'intégration du
commerce », programme CIR, Kinshasa, juillet 2010, p.118.
* 30 Document du gouvernement
de la RDC, Op.cit., p.175
* 31 Document du gouvernement
de la RDC, Op.cit., p.109
* 32 FEC-Etat des lieux de
l'économie congolaise : problèmes et pistes de solutions
pour la relance économique de la République Démocratique
du Congo, mars 2007.
* 33 Jean-Marc Fontaine,
Mécanisme politique et développement, édition
Cusas, 1994, P.55
* 34 Eugène Staley et
Richard Morse, la petite industrie moderne et développement,
éd France-emmpire 1970 P.248
|