3.2 Paramétrage des méta-heuristiques
Le paramétrage des méta-heuristiques est une
tâche critique car elle influence le comportement des procédures
et par conséquence les résultats. Une méta-heuristique se
base sur plusieurs paramètres parmi les suivants :
- Critère d'arrêt
- Longueur des listes taboue et leurs modes de gestion
- Application de l'aspiration
- Application de la descente
- Schéma de refroidissement
Les décisions concernant ces paramètres doivent
ainsi être justifiées et prises avec soin. On a
effectuéplusieurs tests sur les procédures de la recherche taboue
ainsi que le recuit simulépour justifier les choix qu'on a fait.
3.2.1 Recherche Taboue
3.2.1.1 Longueur des listes taboue
Comme dans [36], une liste Taboue de longueur fixe L
= 10 a étémainte-nue. Cette longueur semblait offrir le
meilleur compromis entre la nécessitéd'éviter
le phénomène de l'allure cyclique et le temps de calcul qui
augmente avec la longueur de L.
3.2.1.2 Application de l'aspiration
Après l'implémentation des différents
procédures de la recherche taboue, on a testéleurs comportements
en essayant de détecter les traces d'un cyclage possible. Pour le faire
on a associéà chaque solution ir une emprunte
Wð calculée comme suit :
Bien que cette emprunte peut ne pas être unique pour une
solution donnée, elle a étéretenue pour sa
facilitéd'utilisation.
RT1
La Figure 3.1 présente les empruntes des solutions
examinées par cette procédure pour une seule instance avec 200
itérations :
Résultats expérimentaux 47
FIGURE 3.1 - Empruntes des solutions de la
RT1
On constate que les solutions suivent un cycle de 66
itérations, ce qui veut dire que chaque 66 itérations, la
procédure revient au même point puis elle passe par les même
solutions donnant ainsi une allure cyclique.
D'autre part, on a établie dans la Figure 3.2 la courbe de
l'évolution du makespan pendant 200 itérations.
FIGURE 3.2 - Évolution du makespan de la
RT1 pour 200 itérations
On constate que le makespan reste figédès les
toutes premières itérations, d'oùla stagnation de la
courbe. En d'autre terme, après les premières itérations,
la procédure n'a pas pu améliorer ses résultats et par
conséquence, la majo-ritédominante des itérations
n'étaient qu'une perte de temps de calcul.
Ces constations ont mis l'accent sur le
phénomène de l'allure cyclique que l'on peut justifier par le
comportement des opérateurs de changement notamment le a -
opt qui n'offre pas une exploration importante de l'espace de
recherche (ce qui justifie d'ailleurs la stagnation de la courbe du makespan)
et par l'absence d'un caractère de diversification dans notre
procédure.
La solution était d'appliquer une aspiration pour
éviter ce phénomène d'al-lure cyclique et pour donner plus
de chance à la procédure afin qu'elle puisse
Résultats expérimentaux 48
RT3
Vu que cette procédure utilise le même
opérateur de changement que la RT2
explorer de nouvelles zones de l'espace de recherche.
Le problème alors devient la détermination du
nombre d'itérations au bout duquel on peut appliquer l'aspiration.
Pour avoir la réponse nous avons cherchéà
savoir au bout de quelle itération la valeur de makespan reste
figée, et cela en testant la RT1 sur les cinq familles d'instances pour
n = 50 et n = 100 jobs avec in = 5. Le Tableau 3.2
résume ces résultats.
Tableau 3.2 - Nombres moyens d'itérations pour avoir la
stagnation pour
RT1, 20 instances
|
RT1
|
n= 50
|
n= 100
|
Moyenne
|
Ecart Type
|
Moyenne
|
Ecart Type
|
Famille 1
|
12.2
|
14.2
|
10.8
|
12.3
|
Famille 2
|
9.6
|
8.9
|
12.8
|
9.7
|
Famille 3
|
13.2
|
12.7
|
24.2
|
20
|
Famille 4
|
10.4
|
8.1
|
11.8
|
7.8
|
Famille 5
|
11.5
|
11.7
|
10.6
|
8.3
|
RT2
Bien que la RT2 ne présente pas vraiment un
phénomène d'allure cyclique, on a bien remarquéune
stagnation des valeurs des makespans.
Comme pour la RT1, le Tableau 3.3 illustre le nombre
moyen d'itération au bout duquel on obtient une stagnation du makespan
(on obtient le meilleur makespan pour la première fois).
Tableau 3.3 - Nombres moyens d'itérations pour avoir la
stagnation pour
RT2, 20 instances
|
RT2
|
n= 50
|
n= 100
|
Moyenne
|
Ecart Type
|
Moyenne
|
Ecart Type
|
Famille 1
|
3.5
|
1.6
|
3.9
|
3.3
|
Famille 2
|
9.6
|
8.9
|
4.6
|
2
|
Famille 3
|
16.5
|
29.6
|
19.1
|
31.2
|
Famille 4
|
6.5
|
9.1
|
3.6
|
1.6
|
Famille 5
|
3.7
|
2.1
|
4.1
|
3.5
|
Résultats expérimentaux 49
(ma - opt), elle aura le même
paramétrage que cette dernière.
RT4
Comme pour la procédure RT2, la RT4 ne présente pas
un phénomène d'al-lure cyclique.
De même, on a testéles numéros
d'itérations au bout des quelles la procédure obtient sa
meilleure solution ( voir Tableau 3.4 ).
Tableau 3.4 - Nombres moyens d'itérations pour avoir la
stagnation pour RT4, 20 instances
|
RT4
|
n= 50
|
n= 100
|
Moyenne
|
Ecart Type
|
Moyenne
|
Ecart Type
|
Famille 1
|
4.1
|
2
|
3.9
|
2.6
|
Famille 2
|
4.5
|
3.7
|
5.4
|
4
|
Famille 3
|
6.8
|
4.2
|
7.6
|
5.9
|
Famille 4
|
5.7
|
4.4
|
3.9
|
1.9
|
Famille 5
|
5.8
|
2.6
|
5.5
|
2.5
|
RT5
Vu que cette procédure utilise le même
opérateur de changement que la RT4 (opt3), elle aura le
même paramétrage que cette dernière.
En se basant sur les Tableaux 3.2, 3.3 et 3.4 on a fait le choix
d'appliquer une aspiration dans chacune des procédures de recherche
taboue et cela après un nombre d'itérations comme décrit
dans le Tableau 3.5.
Tableau 3.5 - Nombre d'itération pour appliquer
l'aspiration
|
RT1
|
RT2 & RT3
|
RT4 & RT5
|
F1
|
28
|
8
|
6
|
F2
|
24
|
19
|
10
|
F3
|
45
|
50
|
14
|
F4
|
20
|
15
|
10
|
F5
|
24
|
8
|
9
|
L'Algorithme 3.1 décrit la démarche adoptée
pour les procédures de recherche taboue.
Résultats expérimentaux 50
Algorithme 3.1: Recherche Taboue avec
aspiration
Fixer Nbriteration pour aspiration;
Initialiser MeilleurCmax,
MeilleurSolution ; Asp - 0;
tant que (Critère d'arrêt
non atteint) faire - Chercher Meilleur voisin
Meilleurvoisin - Mettre à jour la liste taboue
- si F(Meivoisin)
< MeilleurCmax
alors
MeilleurCmax +-
F(Meilleurvoisin)
MeilleurSolution ?-
Meilleurvoisin - si Asp =
Nbriteration alors
- Appliquer Aspiration - Asp - 0
Asp - Asp + 1;
retourner MeilleurSolution
À titre de confirmation, on a essayéde voir
l'apport d'une telle approche. On a comparéla RT1 avant et après
l'application d'une aspiration sur une seule instance appartenant à la
famille F3 avec n = 100 jobs et in = 5 machines. Les
Figures 3.3 et 3.4 comparent son comportement avec et sans aspiration.
FIGURE 3.3 - Évolution du makespan de
la RT1 sans aspiration
Résultats expérimentaux 51
FIGURE 3.4 - Évolution du makespan de
la RT1 avec aspiration
Sachant que la borne inférieure BI = 6007 on
peut constater que l'aspi-ration a ététrès
bénéfique et a améliorél'écart entre la
solution de la RT1 et la valeur de BI de 3.44 % (sans
aspiration) à 1.16 % (avec aspiration).
|