REPUBLIQUE DE GUINEE
UNIVERSITE GAMAL ABDEL NASSER DE CONAKRY
Travail- Justice - Solidarité
FACULTE DE MEDECINE PHARMACIE ODONTO -
STOMATOLOGIE
DEPARTEMENT DE MEDECINE
CHAIRE DE CHIRURGIE
Année 2011 - 2012
46ème Promotion N°......
THEME :
«Péricardites : prise en charge et
pronostic au service de chirurgie thoracique de l'Hôpital National
Donka. Etude de 19 cas»
Présenté et Soutenu publiquement le
28 /02/2013
Candidat :
Mr. Magassouba Aboubacar Sidiki
Né le 11 / 03 / 1987 à Macenta (Rép.de
Guinée)
PRESIDENT DU JURY: Mr.le Pr.Agr.Abdoulaye Bobo
DIALLO
VICE PRESIDENT: Mr le Dr. Barry Alpha
Oumar
MEMBRES: Mr le Dr. Bah Amadou
Tidiane
Mr le Dr. Lamah Léopold
Mr le Dr. Camara Soriba Naby
RAPPORTEUR :Mr le Dr. SYLLA Aboubacar
Salématou
DIRECTEUR DE THESE :Mr le Dr. Camara Alpha
Kabiné
Par délibération, la Faculté a
arrêté que les opinions émises dans les dissertations qui
lui seront présentées, doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs et qu'elle
n'entend leur donner aucune approbation, ni improbation.
SERMENT D'HIPPOCRATE
En présence de mes Maîtres de cette
faculté, de mes chers condisciples et selon la tradition d'Hippocrate,
je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de
la probité dans l'exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et
n'exigerai jamais un salaire au -dessus de mon travail.
Admis à l'intérieur des maisons mes yeux ne
verront pas ce qui s'y passe ma langue taira les secrets qui me seront
confiés et mon état ne servira pas à corrompre les moeurs
ni à favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je
rendrai à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leurs
pères.
Que les hommes m'accordent leurs estimes si je suis
fidèle à mes promesses.
Que je sois couvert d'opprobres et méprisé
de mes confrères si j'y manque.
Je jure ! Je jure ! Je jure !
************
TABLE DES MATIERES
ABREVIATIONS.................................................................................4
INTRODUCTION.................................................................................5
CHAPITRE I :
GENERALITES...............................................................8
I-1.
Historique.......................................................................................9
I-2. Rappel anatomique et physiologique du
péricarde.......................................11
I-3. Les
péricardites................................................................................20
I-3-1.Définition................................. ...................................................20I-3-2.Physiopathologie...........................................................................20
I-3-3.Diagnostic....................................................................................21
I-3-4.Pronostic.....................................................................................36
I-3-5.Traitement ...................................................................................40
CHAPITRE II : MATERIEL ET
METHODE..............................................47
CHAPITRE III :
RESULTATS...............................................................54
CHAPITRE IV :
COMMENTAIRE............................................ ..............62
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS.............................................69
REFERENCES...................................................................................72
ANNEXES
.........................................................................................77
ABREVIATIONS
AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens.
ASLO: anti streptolysine O
ECG : électrocardiogramme
ETT : échographie transthoracique.
IDM: infarctus du myocarde
IDR : intradermoréaction
IRC : insuffisance rénale chronique
IRM : imagerie par résonnance magnétique
LED : lupus érythémateux
disséminé
NYHA: new york heart association
OD: oreillette droite
OG :oreillette gauche
PCR : protéine c-réactive
PIP : pression intra-péricardique
RAA : rhumatisme articulaire aigu
TPM+: tuberculose pulmonaire à microscopie positive
VD : ventricule droit
VG : ventricule gauche
VS : vitesse de sédimentation
ICT : indice cardio-thoracique
NFS : numération formule sanguine
DMS : durée moyenne de séjour
Introduction
La péricardite est une inflammation des deux feuillets
du péricarde associée ou non à un épanchement
péricardique [27]. Sa prévalence reste sous-estimée
puisqu'elle atteindrait 1 à 6% selon les séries autopsiques ce
qui traduit une fréquence non négligeable des formes pauci ou
asymptomatiques, et concernerait 5% des patients consultants pour douleurs
thoraciques d'origine non coronarienne[27,11].
Elle peut survenir à tout âge, surtout chez
l'adulte jeune [1]. Depuis l'avènement de l'infection par le VIH/SIDA,
on assiste à une recrudescence significative de la prévalence des
péricardites, avec des modifications des aspects classiques connus de la
péricardite tant sur le plan épidémiologique que clinique
et évolutif [14].Ceci pose en milieu hospitalier un problème de
diagnostic et de prise en charge thérapeutique.
Le développement de l'échodoppler a fait
redécouvrir et éclairer d'un jour nouveau la
Pathologie du péricarde dont les aspects cliniques sont
très diversifiés. Cet examen non invasif constitue avec l'ECG le
pivot central de la prise en charge diagnostique et thérapeutique de ce
type de pathologie[31].
Une fois la péricardite reconnue, il est impératif
d'apprécier la tolérance clinique et hémodynamique et
mener l'enquête étiologique dont le résultat conditionne le
pronostic et le traitement.
L'étape diagnostique étiologique constitue un
challenge pour le médecin surtout si la péricardite est le mode
de révélation d'une pathologie générale [1].
L'évolution, habituellement simple, peut être
marquée par deux complications graves, telles la tamponnade aiguë
nécessitant une évacuation urgente par voie chirurgicale ou par
ponction péricardique et la péricardite chronique constrictive
qui nécessite une décortication secondaire [39,46].
En Suisse (Lausanne), au service universitaire de chirurgie
cardiaque en 2011, Niclausset coll[1]rapportent 57,8% d'amélioration
clinique immédiateaprès drainage chirurgical du péricarde
chez 289 patients sur une période de 10 ans.
En TunisieBenchekrount et coll[6]rapportent 64%
d'efficacité du drainage chirurgical sur 25 péricardites aigues
diagnostiquées parmi 11.000 patients hospitalisés sur une
période de 10 ans.
Kpoghomou NA[2]dans sa thèse de doctorat en
médecine au service de chirurgie thoracique de l'hôpital national
Donkaen 2007, rapportait 80% de guérisonaprès drainage
chirurgical du péricarde.
· La recrudescence des maladies infectieuses notamment la
tuberculeuse et le VIH/SIDA ;
· L'extrême gravité des complications et les
difficultés liées à la prise en charge chirurgicale des
péricarditesévoluées ont motivé le choix de ce
thème intitulé :
«Péricardites : prise en chargeet
pronostic au service de chirurgie thoracique de l'hôpital national Donka.
Etude de 19 cas»
Pour la réalisation de ce travail,nosobjectifs
étaient les suivants :
1. Objectif général :
Améliorer la prise en charge des péricardites au
service de chirurgie thoracique de l'hôpitalnationalDonka.
2. Objectifs spécifiques :
F Déterminerla fréquencehospitalière des
péricardites
F Décrire les aspects cliniques et para cliniques
F Déterminer les principales étiologies
F Evaluer la prise en charge chirurgicale
Pour atteindre ces objectifs, le plan suivant a
été adopté :
INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
CHAPITRE III : RESULTATS
CHAPITRE IV : COMMENTAIRE
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE I : GENERALITES
I-1. HISTORIQUE [5].
Les péricardites ont été connues beaucoup
plutôt dans leur existence anatomique que dans leur expression clinique.
L'atteinte du péricarde a été connue avant celle des
autres tuniques du coeur (endocarde et myocarde) sans doute parce qu'elle
était plus évidente et mieux reconnaissable. La
possibilité de reconnaître les péricardites sur des
données cliniques a été sensiblement plus tardive,
découlant de la découverte de la percussion puis de
l'auscultation. On attribue communément à GALIEN les
premières notations valables sur le péricarde et les
péricardites d'abord sur l'animal. L'antiquité a pris fin sans
qu'il en soit découvert davantage sur les péricardites humaines.
Les arabes cependant ébauchent une classification des
épanchements péricardiques: séro-fibrineux et purulent
(confère l'oeuvre d'AVENZOAR: «le Taysir").
On trouve mention des affections du péricarde dans
l'oeuvre de plusieurs auteurs de la fin du moyen âge et de la
renaissance.
Au XVème siècle: SALIO DIVERSO de Faenza, vers
1500 ANTONIO BENIVIENI, peu après aux Pays-Bas, PETRUS FORESTUS et en
France JEAN FERNEL (le médecin de DIANE de Poitiers) apportent quelques
constatations anatomiques. ZACUTUS LUSITANUS (1575-1642) relate trois cas de
péricardite de diagnostic autopsique. Des données nouvelles ne
feront jour qu'au XVIIème siècle et surtout au
XVIIIème siècle: RICHARD LOWER
s'intéresse aux conséquences hémodynamiques, notamment la
tamponnade, VIEUSSENS montre la nature inflammatoire des péricardites. A
Paris, le célèbre traité de SENAC en 1749 donne une
étude anatomique et physiologique sommaire du sac péricardique,
traite des épanchements hémorragiques, séreux et purulents
ainsi que des adhérences.
Parmi les principaux tenants de la méthode
anatomoclinique qui ont illustré le début du XIXème
siècle, on trouve CORVISART, LAENNEC père de l'auscultation et
PIERRE ALEXANDRE LOUI (1787 1872).
Le caractère pseudomembraneux des péricardites
sèches est remarquablement décrit dans le style imagé cher
à LAENNEC. Il confère "à la surface de l'exsudation un
aspect mamelonné et tout à fait semblable à celui que
représenterait deux plaques de marbre unies par une couche un peu
épaisse de beurre et séparées brusquement par le
procédé que l'on suit dans l'expérience des
hémisphères de MAGDEBOURG". CORVISART, une fois sur quatre
constate la présence d'un liquide limpide, citrin ou
légèrement fauve. Dans d'autres cas le liquide est volontiers
séro-fibrineux, purulent ou hémorragique. Il dénonce des
formes adhésives. Les auteurs mentionnent au demeurant l'existence de
polysérite. LAENNEC déclare :"il ait peu de maladies plus
difficiles à reconnaître que la péricardite, et dont les
symptômes soient plus variables." Il ajoute :"J'ai vu quelques fois
deviner des péricardites, et j'en ai deviné moi-même; car
je ne crois pas que l'on puisse employer le mot "reconnaître" quand on
n'a pas des signes certains, et qu'il arrive aussi bien de se tromper que de
rencontrer juste". Cette opinion était partagée par son ami
RECAMIER, mais également par son maître CORVISART. Il
décrit des péricardites aiguës, subaiguës et
bénignes qui figurent dans son "traité des maladies du coeur".
I-2. RAPPELANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE
DU PERICARDE : [46, 9, 10, 17,3]
Le péricarde est un sac fibro-sereux qui entoure le
coeur et l'origine des gros vaisseaux de la base. Constitué de deux
parties distinctes:
L'une fibreuse, externe, épaisse et résistante:
le péricarde fibreux (sac fibreux du péricarde) ; l'autre
est interne, mince fine, et sert de membrane de glissement: le péricarde
séreux. La membrane séreuse va recouvrir le coeur avec sa lame
viscérale ou épicarde et la face profonde du péricarde
fibreux avec sa lame pariétale, délimitant une cavité
virtuelle qui est la cavité péricardique dans laquelle peut se
faire des épanchements qui peuvent comprimer le coeur, on parlera de
péricardite quel qu'en soit l'origine.
Figure1: Schéma montrant les 2 feuillets du
péricarde [3].
A. PÉRICARDE FIBREUX:
C'est une épaisse membrane fibreuse résistante
et adhérente au diaphragme et aux différents
éléments squelettiques qui entourent le coeur (squelette du
thorax). Il est tapissé intérieurement par la lame
pariétale du péricarde séreux et est perforé par
les gros vaisseaux de la base du coeur.
1. Insertion sur les gros
vaisseaux :
En Gros: Le péricarde fibreux se fixe
sur la face antérieure des gros troncs de la base puis contourne le
coeur pour se fixer sur la face postérieure de l'aorte ascendante
après avoir pris dans un dédoublement fibreux l'artère
pulmonaire droite.
Parcours détaillé: Le
péricarde fibreux se fixe en avant sur les gros troncs de la base, il
monte sur la veine cave supérieure, monte sur la crosse de l'aorte ,
redescend légèrement sur le tronc pulmonaire, contourne le bord
gauche du coeur en passant sous l'artère pulmonaire gauche puis se
dédouble en envoyant un feuillet passer au-dessus de l'artère
pulmonaire droite et un autre feuillet au-dessous, qui vont tous deux se fixer
à la face postérieure de l'aorte ascendante. Ce péricarde
fibreux est perforé par la veine cave inférieure et par les
quatre veines pulmonaires.
2. Les ligaments du péricarde
fibreux
Le péricarde est amarré sur les gros vaisseaux
de la base du coeur, mais sera encore maintenu en place dans le
médiastin par l'intermédiaire d'une série de ligaments qui
l'attachent au diaphragme et au squelette du thorax. Il y a deux groupes de
ligaments:
-Groupe supérieur :le plus
important, représenté par: deux ligaments
vertébro-péricardiques et le ligament sterno-pericardique
supérieur.
-Groupe inférieur :fixant le
péricarde à la partie basse du montant antérieur du thorax
parle ligament sterno-pericardique inférieur et au diaphragme par des
ligaments phréno-péricardique et la zone d'adhérence
pericardo-diaphragmatique
a-Les ligaments
vertébro-péricardiquesdroit et gauche relient la lame
pré-vertébrale en arrièredes vertèbres C6 à
Th4 à la face antérieure l'aorte ascendanteen contournant de
chaque côtéles gros vaisseaux de la base du coeur. Ils envoient
des expansions fibreuses reliant le péricardeaux gaines
viscérales de la trachée, de l'oesophageet de l'aorte thoracique
descendante.
b-Le ligament sterno-pericardique supérieur
part de la face postérieure du manubrium sternalà la
face antérieure du péricarde fibreux en passant entre les deux
lobes du thymus chez l'enfant.
c-Le ligament sterno-pericardique
inférieur relie le processus xiphoïde à la face
antérieuredu péricarde fibreux
et maintien le péricarde en position décubitus dorsal.
d-Le ligament phréno-péricardique
antérieur longe la veine cave inférieure.
e-Le ligament phréno-péricardique droit
longe la veine cave inférieure.
f-Le ligament phréno-péricardique gauche
est inconstant.
Le péricarde fibreux ainsi fixé au squelette et
au diaphragme, mais est encore maintenu en place dans le médiastin par
ce qu'on appelle la croix veineuse constitué par la veine cave
supérieure et inférieure dans le sens verticale et les quatre
veine pulmonaire dans le sens transversal.
Fig.2. Vision de l'intérêt mécanique des
ligaments suspenseurs du péricarde [33].
3. Rapport du péricarde
fibreux
Les rapports antérieurs, c'est la voie
chirurgicale du coeur et la zone de ponction du péricardelors
d'épanchements dans la partie interne du cinquième espace gauche
là où la plèvre ne recouvre pas le péricarde.
· Les récessus costo-mediastino antérieurs
droit et gauche de la plèvre,
· Cette face antérieure est encore en relation
avec les corps adipeux du thymus,
· Les Vaisseaux thoracique interne,
· Les Franges graisseuses du péricarde,
· La Graisse pré-péricardique où il
y a des noeuds lymphatiques,
· en bas le hiatus costo-xiphoïdien du
diaphragme.
Les faces latérales du
péricarde fibreux (droite et gauche) vont s'adhérer à
· La Plèvre médiastinale droite et
gauche,
· A gauche à la fosse cardiaque du poumon
gauche,
· Entre la plèvre médiastinale et le
péricarde fibreux de chaque côté cheminent les
nerfsphréniques et les vaisseaux artères phréniques
supérieures ou thoraco-phrénique,
· Des deux côtés aux pédicules
pulmonaires formés par les bronches, veines pulmonaires et
artères pulmonaires.
La face postérieure répond au
médiastin postérieur :
· La colonne vertébrale avec les vertèbres
cardiaques Th6, Th7 et Th8.
· L'oesophage
· Au nerf vague gauche
· A droite à la veine azygos
· A gauche à l'aorte thoracique descendante
· A la partie inférieure en arrière
l'espace infra-médiastinal postérieur (Espace de Portal).
La face inferieure a une forte
adhérence à la partie antérieure du centre tendineux du
diaphragme, mais cette adhérence déborde sur les parties droite
et gauche.
· Elle répond à droite à la veine
cave inférieure.
· En bas par l'intermédiaire du diaphragme aux
viscères de l'abdomen.
· A Gauche au lobe gauche du foie.
· Encore plus à gauche, à l'estomac.
B. L E PERICARDE SEREUX
Le péricarde séreux est un organe de glissement
il comporte d'une part, un feuillet viscéral qui recouvre le coeur ou
épicarde ; et d'autre part, un feuillet pariétal qui
délimite l'espace péricardique. Au niveau de cet espace, il
existe le liquide péricardique qui est un ultrafiltrat plasmatique dont
le drainage s'effectue au niveau du canal thoracique et des canaux
lymphatiques.
Ces deux feuillets se continuent l'une avec l'autre au niveau
des gros vaisseaux de la base du coeur selon une ligne de réflexion
artérielle et selon une ligne de réflexion veineuse.
Sur le plan sagittal, le feuillet viscéral du
péricarde séreuxrecouvre la face antérieure de l'aorte, la
face antérieure des ventricules puis la face inférieure des
ventricules et remonte sur la face postérieure de l'atrium gauche pour
se refléchir au-dessus avec la lame pariétale qui tapisse la face
profonde du péricarde fibreux.
1. Les lignes de réflexion
La lame viscérale recouvre le myocarde de la pointe
à la base et recouvre les artères
Coronaires. Se prolonge sur les gros troncs de la base du
coeur sur les artères et les veines pour formerla gaine du
pédicule artérielpour l'aorte et tronc pulmonaire et la gaine du
pédicule veineuxcommunes aux deux veines caves et aux quatre veines
pulmonaires.
La gaine du pédicule artériel
remonte plus haut en avant qu'en arrière. La limite de
cettegaine correspond à la ligne de réflexion des deux feuillets
du péricarde séreux. Cette ligne deréflexion
artérielle s'étend depuis le bord inférieur de l'origine
de l'artère pulmonaire gauche puispasse en avant la bifurcation du tronc
pulmonaire et remonte haut sur l'aorte ascendantejusqu'au niveau de la
naissance de l'artère brachio-céphalique, contourne le flanc
droit de l'aorteascendante, revient en arrière sur le toit du sinus
transverse du péricarde, c'est à dire surl'artère
pulmonaire droite qui la ramène en arrière de l'aorte, puis la
ramène sur l'artèrepulmonaire gauche où elle se retrouve
à son origine.
La gaine du pédicule veineux est moins
haute que la gaine du pédicule artériel. Elle est
trèsirrégulière, sa ligne supérieure correspond
à la ligne de réflexion des deux feuillets qui s'enfoncent dans
les intervalles entre les veines et creusera de profondes
dépressions.Elle naît sur le flanc droit de la veine cave
supérieure passe sur sa face antérieure puis sur le bordgauche,
chemine sur le dôme de l'atrium gauche passe au-dessus puis à
gauche de la veinepulmonaire gauche supérieure. Elle descend pour
contourner à gauche et en dehors la veinepulmonaire gauche
inférieure puis remonte à droite des veines pulmonaires gauche
sur la facepostérieure de l'atrium gauche ensuite , elle descend
à gauche des veines pulmonaire droite,contourne en avant la veine cave
inférieure, revient sur la face postérieure de l'atrium droit
puissur la face postérieure de l'atrium gauche et va passer à
droite des veines pulmonaires droitespour revenir autour de la veine cave
supérieure.
Entre les veines pulmonaires droite et gauche, les lignes de
réflexion auront dessiné le sinusOblique du péricarde, sur
la face postérieure de l'atrium gauche.
Figure3: réflexion du péricarde séreux au
niveau des vaisseaux de la base [3].
2. Zone
dépéricardisée :
Le Mésocarde
postérieur :
Il existe donc une zone dépéricardisée au
niveau des atriums que l'on appelle la mésocarde postérieure,
formé de trois portions :
Une portion horizontale, entre veines pulmonaires
supérieure droite et gauche.
Une portion verticale gauche, entourant les 2 veines
pulmonairesgauches.
Une portion verticale droite, s'étend de la veine cave
supérieure à la veinecave inferieur et entoure les veines
pulmonaires droites.
Le Sinus oblique :
Entre les deux portions verticales et la portion horizontaledu
mésocarde postérieurese trouve un cul desac, le sinus oblique du
péricarde (cul de sac de Haller), qui est directementen rapport avec
l'oesophage.
Le Sinus transverse :
Entre les deux pédicules, artériel et veineux,
on trouve le sinus transverse dupéricarde (sinus de Theile),
véritable tunnel situé entre aorte et veine
cavesupérieur.Il est ouvert, à droite et à gauche, ce qui
permet de glisser facilement un doigtentre le pédicule artériel
et la face antérieure des atriums (Intérêt chirurgical).
L'orifice droit est limité par l'atrium droit, par
l'auricule droite, par la veine cave supérieure, par l'aorte ascendante
et artère coronaire droite.
L'orifice gauche va être compris entre l'atrium gauche,
l'auricule gauche, le tronc pulmonaire et l'artère coronaire gauche.
Il possède 4 parois:
La paroi antérieure est artérielle et est
représentée par la face postérieure de l'aorte
Ascendante et du tronc pulmonaire.
La paroi postérieure constituée par le bord
supérieur de l'atrium gauche.
La paroi inférieure c'est le sillon coronaire.
La paroi supérieure ou plafond c'est l'artère
pulmonaire droite.
Vaisseaux et nerfs du
péricarde :
Lesartères du péricarde fibreux et du feuillet
pariétal de la séreuse proviennent des diaphragmatiques
supérieures, des bronchiques, desoesophagiennes et aussi chez l'enfant
des artères thymiques. Celles du feuillet viscéral de la
séreuse péricardique sont formées par des coronaires.
Lesveines accompagnent les artères, celles du
péricarde fibreux et du feuillet pariétal de la séreuse se
jettent dans les azygos en arrière et dans les veines diaphragmatiques
supérieures sur les côtés.
Les lymphatiques se drainent aux ganglions médiastinaux
postérieurs, diaphragmatiques et intertracheo-bronchiques.
Les nerfs du sac fibreux et du feuillet pariétal de la
séreuse viennent des phréniques, des pneumogastriques,
desrécurrents enfin du sympathique. Le feuillet viscéral de la
séreuse est innervé par le plexus nerveux sous
péricardique.
Fonctions du
péricarde :
Un certain nombre de fonctions « mécaniques »
évidentes ont étéclassiquement dévolues au
péricarde :
_ protection du coeur contre les infections
médiastinales (et les néoplasies) ;
- maintien dans une position grossièrement identique
par rapport aux autreséléments du thorax lors des changements de
position (évite les torsions) ;
- diminution des frottements entre le coeur et les structures
adjacentes, facilitation des battements cardiaques (changements brusques de
volume descavités).
D'autres propriétés « hémodynamiques
» seraient aussi présentes :
- prévention d'une dilatation excessive aiguë du
coeur (en particulier duventricule droit en cas d'oedème pulmonaire)
;
- optimisation des relations volume/pression intra cavitaires
;
- effet sur les interactions des deux ventricules et leur
couplage diastolique.
À l'état pathologique, la PIP est fonction de la
distensibilité du péricardepariétal et de la
quantité de liquide péricardique : au-delà de la
distensibilité, cette pression s'élève, très
rapidement même, pour une augmentation minimedu liquide.
* La pression intra-péricardique :
La pression intra-péricardique normale est d'environ -3
mm Hg et elle varie enfonction de la pression pleurale, du volume du liquide
péricardique et des pressions
Intracardiaques. L'élévation de la pression
intra péricardique a tendance à diminuerle remplissage du coeur
voire à l'entraver ce qui est le cas de la tamponnade.
* Le remodelage chronique du péricarde :
L'accumulation du liquide péricardique entraîne
un remodelage du péricardequi devient plus compliant et ce afin
d'amortir la pression intra péricardique. Ceci explique pourquoi
l'accumulation progressive de 2 litres de liquide dans le péricardepeut
avoir moins de conséquence hémodynamique que 200 cc de
liquiderapidement formé.
Relation pression-volume intra péricardique qui permet
d'expliquer pourquoi au-delà du volume la constitution rapide d'un
épanchement peut engendrer une tamponnade.
Figure4.
Relation pression-volume intra-péricardique dans
l'épanchement péricardique aigu et chronique et avec
péricarde normal et distendu [28].
* La notion d'interdépendance ventriculaire
:
Le péricarde limite le remplissage et la distension des
cavités cardiaques.
Ainsi, l'augmentation de la pression à
l'intérieur d'un ventricule est transmise àl'autre ventricule via
le septum et ce du fait de la non distensibilité péricardique.
Ceci constitue l'interdépendance ventriculaire qui
explique le phénomène de poulsparadoxal.
Le pouls paradoxal correspond à la diminution
inspiratoire de la pressionsystolique. En effet, lors de l'inspiration, le
retour veineux augmente au niveau duVD qui se dilate et déplace le
septum inter ventriculaire vers la gauche cequi diminue la lumière du VG
et donc son remplissage. L'éjectionventriculaire est ainsi
réduite et il en est de même de la pression systolique.
I-3. LES PERICARDITES :
I-3-1. DEFINITION : La péricardite est une
inflammation des deux feuillets du péricarde associée ou non
à un épanchement péricardique [27, 11,2].
I-3-2. PHYSIOPATHOLOGIE :
A la phase de péricardite sèche
: La douleur est en rapport avecl'irritation des filets nerveux
du péricarde par les phénomènesinflammatoires.
Le frottement péricardique est lié aux
irrégularités inflammatoires de lasurface des feuillets
péricardiques.
Les troubles de la repolarisation électrique sont dus
aux réactionsinflammatoires du tissu sous épicardique.
A la phase de la péricardite liquidienne
: Les symptômes fonctionnelsessentiels (douleur et
dyspnée) sont en rapport soit avec une compressioncardiaque, soit avec
des phénomènes irritatifs par compressionmédiatisnale
(avec toux, dysphagie, dysphonie et hoquet).
_La diminution ou la disparition du choc de pointe ; la
réduction desbattements du coeur et le microvoltage
électrocardiographique sont lesconséquences de cet
épanchement liquidien.
_La tamponnade : Elle est en rapport avec
l'élévation de la pressionintra-péricardique qui,
comprimant le coeur, gène l'expansion diastoliquedes ventricules :
C'est le phénomène d'adiastolie aiguë.
Plus que l'abondance de l'épanchement c'est la
rapidité de sa constitutionqui en est l'élément
fondamental, car elle ne donne pas au péricarde lapossibilité de
se distendre. Toutefois l'abondance de l'épanchementn'exclut pas la
survenue d'une tamponnade qui, en ce cas estd'installation plus tardive.
Le mécanisme des troubles hémodynamiques en
rapport avec cettecompression cardiaque est simple. Cette compression
entraîne d'une partune hyperpression diastolique avec stase veineuse en
amont, d'autre partune diminution du débit cardiaque en aval,
compensée transitivementpar la tachycardie et l'élévation
des résistances périphériques parvasoconstriction
artériolaire.
Mais ce mécanisme compensateur peut être
débordé : Ainsi se trouveréalisé le tableau complet
d'adiastolie avec effondrement du débitcardiaque, collapsus et
écrasement des gradients de pression.
BECK insiste particulièrement sur la valeur
diagnostique de la triade : tension artérielle basse, une pression
veineuse élevée et les bruitscardiaques très
atténués.
Enfin la chute du débit cardiaque et
l'élévation de la pression veineuseentraînent à
l'instar de toute insuffisance cardiaque une
rétentionhydrosodée.
I-3-3. DIAGNOSTIC :
A. Diagnostic clinique: [3, 30,
12,16].
Le début aigu, subaigu ou latent dépend de la
cause.
Symptômes fonctionnels :
Ne sont pas spécifiques mais assez suggestifs, ils traduisent
l'irritation péricardique:
_Douleur thoracique : elle est le signe d'appel le plus
fréquent, bien qu'elle manque une fois sur trois. Elle a parfois le
siège et les caractères de l'angine de poitrine : constrictive,
rétro sternale, irradiant vers le couet les poignets. Elle est souvent
plus banale (gêne thoracique sourde) oufranchement trompeuse, faisant
parler de névralgie intercostale ouphrénique. Seule son
augmentation à l'inspiration peut mettre sur la voie.Elle est
exceptionnellement abdominale, simulant une urgenceChirurgicale. Elle est
soulagée par la position debout ou à genou et penchée en
avant « la prière mahométane ou signed'oreiller ».
_La dyspnée : En rapport avec le volume de
l'épanchement, à type d'oppression, exagérée par
l'effort et l'inspiration forcée.
La classification de la NYHA permet de quantifier ce
symptôme en le rapportant à la viequotidienne du patient ;
quatre classes sont distinguées :
Stade I : Patient asymptomatique.
Stade II : Patient essoufflé ou fatigué pour des
efforts inhabituels.
Stade III : Essoufflement ou fatigue pour les efforts de la
vie quotidienne.
Stade IV : Dyspnée permanente de repos et s'aggravant
au moindre effort.
_Plus rarement par des signes de souffrance
médiastinale : Toux, dysphagie, dysphonie, hoquet.
Signes généraux :
Variables et fonction de l'étiologiel'hyperthermie est la plus
constante.
Les signes physiques :
a- Signes cardiaques.
_La voussure thoracique : Ne s'observe qu'en cas
d'épanchementabondant.
_La diminution du choc de pointe et l'augmentation de l'aire
de lamatité cardiaque n'ont qu'une valeur toute relative. Elles sont en
rapportavec le degré de l'épanchement. La déviation du
choc de pointe vers ladroite, lorsque le patient passe de la position assise
à la position genoupectoraleconstitue le signe de WEIL.
_L'assourdissement des bruits du coeur à la pointe avec
conservationd'une intensité normale à la base est un signe
évocateur d'épanchementpéricardique.
_Le frottement péricardique : c'est un signe capital du
diagnostic. Iln'est pas synonyme de " péricardite sèche" et peut
s'entendre dans lesépanchements de petite abondance. Au cours des
épanchementsabondants, son audition est un argument évolutif
important, traduisant larégression du liquide péricardique.Il
s'agit d'un bruit superficiel, méso-cardiaque, s'entendant aux deuxtemps
de la révolution cardiaque (méso-systolique et/ou méso
diastolique),bruit de "va et vient" tantôt doux "frottement de
soie",tantôt intense, râpeux, voire rugueux (bruit de cuir neuf).
Il est variabled'un examen à l'autre, selon la position du malade et la
pression dustéthoscope. Il est sans rapport avec la respiration. Il n'y
a pasd'irradiation "il naît et meurt sur place". Il a été
décrit d'autres bruitssurajoutés : click protosystolique,
vibrance systolique ou surtoutprotodiastolique.
b- Signes périphériques.
_L'examen pleuro-pulmonaire permet d'éliminer un
syndrome pseudopleurétique de la base gauche (compression et refoulement
duparenchyme pulmonaire dans les gros épanchements).
Par ailleurs dans le contexte il a été souvent
observé une zone de matitéavec souffle tubaire à la pointe
de l'omoplate probablement parcompression du poumon constituant ainsi le signe
d'EWART.
_Hyperpression veineuse: turgescence des jugulaires ;
hépatomégalieavec reflux hépato-jugulaire.
_La tension artérielle est abaissée, le pouls
est dit paradoxal, sonamplitude diminue en inspiration.
B. Diagnostic paraclinique:[2,6, 10, 16,
41]
a. La radiographie:
Elle fournit les éléments cliniques
intéressants.Morphologiquement les modifications portent sur le volume
cardiaque etla disparition des angulations des contours du coeur; se
développantsurtout dans le sens transversal, le coeur prend volontiers
un aspecttriangulaire ayant permis de décrire plusieurs formes: en
théière, encarafe, en calebasse ou en gourde.
De face les angulations habituelles (arcs et encoches)
masquées parl'épanchement disparaissent plus ou moins
complètement avec rectitudedu bord gauche.
Il est parfois possible de visualiser l'image plus opaque de
la massemyocardique au sein d'un épanchement péricardique moins
opaque(image en double contour).
Mais fréquemment les images radiologiques ne sont pas
aussi nettes. Dans les cas douteux il est important de répéter
les clichés pourapprécier les variations de volume. Comme
l'épanchement peut varierassez rapidement de volume on peut aussi avoir
l'impression classiqued'un coeur en accordéon.
b. Les signes
électrocardiographiques:
Signes de grande valeur pour le diagnostic des
péricardites et témoignentde l'atteinte inflammatoire des couches
superficielles du myocarde.
_Le bas voltage vrai, classique mais rare nécessite un
épanchementassez important d'environ 200 à 500 ml de liquide.
Dans les dérivationspériphériques où le bas voltage
est particulièrement apparent l'amplitudede QRS n'excède pas 5
mm.
_Les troubles de la repolarisation portent sur les
altérations de ST et T. Ils ont pour caractéristique d'être
diffus et concordant en D1, D2, D3.
HOLTZMANN décrit 4 stades:
Stade1: surélévation de ST avec
concavité vers le haut et onde positiveréalisant une image en
<<selle de chameau>>; cette phase est précoce etbrève
durant quelques heures ou quelques jours.
Stade 2: ST redevient isoélectrique avec
aplatissement de l'onde T. Cestade est fugace.
Stade3: ST est isoélectrique mais avec une
inversion de l'onde Tnégative, symétrique et pointue (aspect
d'ischémie sous épicardique);cette phase plus longue dure des
semaines ou des mois.
Stade 4: retour du tracé à la
normale
Ce schéma évolutif assez
stéréotypé appelle cependant un certainnombre de
remarques.
_Un tracé ECG normal au début de l'affection
n'exclut pas le diagnosticde péricardite, il est possible de
n'enregistrer les premiers signesélectriques que quelques jours
après les signes cliniques initiaux de lamaladie.
Certains stades peuvent faire défaut ; l'ECG peut
présenter des aspectsatypiques tels que possibilité de troubles
de la repolarisation localisés(mais sans image en miroir comme dans les
coronaropathies); éventualitéd'un sous décalage
précoce de PQ (image de lésion auriculaire);existence d'un bas
voltage en rapport avec un épanchement pleuralassocié ;
éventualité de signe d'atteinte myocardique (allongement de PRou
de branche) associé à des troubles localisés de la phase
terminale;existence d'une alternance électrique du fait des mouvements
pendulairesà l'intérieur du sac péricardique.
_La persistance des troubles de la repolarisation et
l'apparition d'unedysmorphie de l'onde P doivent faire craindre une
évolution vers lachronicité. A l'instar des contrôles
radiologiques, la répétition des
tracésélectrocardiographiques est indispensable pour suivre
l'évolution de lamaladie.
c. Echocardiographie transthoracique:
L'ETT est l'examen qui permet d'affirmer laprésence de
l'épanchement, son retentissement sur le fonctionnement du coeur
etparfois d'orienter les recherches étiologiques. Sa facilité
d'obtention le rendomniprésent et indispensable. L'affirmation d'un
épanchement péricardique ad'ailleurs été le premier
apport diagnostique de l'échocardiographie.
L'échographie TM dépiste la collection
liquidienne d'abord postérieure puiscirconférentielle sous forme
d'une zone non échogène (espace vide d'échos) entre
lemyocarde ventriculaire droit ou gauche et le péricarde
pariétal. La quantité duliquide péricardique peut
être estimée par l'échographie :
Inférieure à 300 cm3, elle entraîne une
séparation uniquement postérieuredes deux feuilles en systole,
alors qu'ils restent confondus et immobiles endiastole.
Proche de 500 cm3, elle sépare de plus de 1 cm et de
façon permanente lesdeux feuillets en arrière du VG, le feuillet
pariétal devenantimmobile.
Au-delà de 1 litre, la séparation (large de 2
cm) devient circonférentielle; lesparois ventriculaires et le septum
acquièrent des mouvements ondulatoiresparallèles, et un bombement
méso systolique mitral peut apparaître.
Une classification commune de l'épanchement
péricardique a été rapportée parWeitzman et al.
Un épanchement est dit minime quand l'espace vide
d'échos est inférieur à10 mm ;
Un épanchement est dit modéré quand
l'espace vide d'échos est comprisentre 10 et 20 mm ;
Un épanchement dit de grande abondance se traduit
à l'échocardiographie par un espacevide d'échos
supérieur à 20 mm.
L'échographie bidimensionnelle permet d'éliminer
quelques difficultésd'interprétation du mode TM :
épanchement pleural gauche ; tissu adipeuxépicardique très
abondant ; ectasie de l'OG ; espace clair médiastinalpostérieur
douteux ; kystes ou tumeurs. Parfois la collection liquidienne est
localiséeet cloisonnée par des adhérences (après
chirurgie cardiaque par exemple). Parfoiselle est
d'échogénicité inhomogène car riche en
dépôts fibrineux denses setraduisant par des bandes
hyperéchogènes.
A l'inverse, un épanchement trèsabondant peut
permettre au coeur d'acquérir un mouvement pendulaire à partir
del'attache des gros vaisseaux (danse du coeur, swinging heart).
A côté de l'identification de
l'épanchement, l'échocardiographie permet unbilan de
l'état des autres structures cardiaque : valvules, taille des
cavités, valeurfonctionnelle du myocarde.
L'échocardiographie permet d'évaluer le
retentissement cardiaque del'épanchement et l'éventualité
d'une tamponnade, en couplant l'échocardiographieaux enregistrements
doppler.
d. Le cathétérisme cardiaque:
La mesure des pressions des cavitésdroites traduit le
retentissement diastolique. L'aspect des courbes en dipplateautraduit une
compression ; la réduction du débit cardiaque
unélément de mesure de la gravité de l'affection.
e. Signes biologiques non
spécifiques:
Ils traduisent l'inflammation: Numération formule
sanguine, vitesse desédimentation globulaire. Le seul signe assez
constant reste l'élévation des transaminases glutaminiques
oxaloacétiques.
f. La ponction péricardique :
La mise en évidence du liquide deponction
péricardique est la preuve formelle de la péricardite
liquidienne.
g. La biopsie péricardique :
Elle est dans certains cas un élément
indispensable pour mieux étayer lediagnostic étiologique
particulièrement dans les cas douteux d'évolutionprolongée
où le diagnostic de lésion tuberculeuse ou néoplasique ne
peutêtre formellement écarté.
1. Formes cliniques:[18]
Des tableaux trompeurs ont été
décrits:
_Des douleurs ectopiques abdominales pouvant réaliser
des formespseudo chirurgicales.
_Formes avec collapsus tensionnel pouvant faire croire
à une affectionmyocardique ou une atteinte coronarienne (infarctus).
_Péricardites localisées qui à l'ECG
donnent des faux aspects decoronaropathie mais sans image en miroir, ni onde Q
de nécrose.
_Tableau simulant l'insuffisance cardiaque par
myocardiopathie.
_Association de signes d'endomyocardite prédominante
avec souffle, galop, et troubles du rythme dans les cas de péricardites
rhumatismales.
C. Diagnostic positif : [2]
En dehors des trois symptômes fonctionnels
habituellement présents(douleur, dyspnée, fièvre) le
diagnostic des péricardites aiguës repose surla présence des
grands signes diversement associés :
_Le frottement péricardique, présent dans 40%
des cas, suffit pour faireaffirmer le diagnostic.
_La silhouette cardiaque et sa cinétique sont
évocatrices dans 61% descas.
_L 'ECG montre des aspects évocateurs dans 61% des
cas.
_La ponction péricardique est un argument
irréfutable qui assure lediagnostic dans 60% des cas des
péricardites liquidiennes.
_L 'échocardiographie permet d'assurer le
diagnostic.
D. Diagnostic différentiel : [2,18]
Devant la douleur :
La symptomatologie peut être trompeuse quand la douleur
estabdominale son acuité peut même parfois craindre une
urgencechirurgicale, donc heureusement les signes objectifs
(pneumopéritoines font défaut). Une péricardite aigue peut
êtreconfondue avec une affection extra cardiaque :
Névralgies phréniques ou inter costales ;
Pneumopathies aigues et surtout pleurésies, ou la
douleur a descaractères assez proche (un frottement pleural peut porter
àconfusion) ; enfin il faut savoir que ces deux atteintes
séreusespeuvent être associées ;
Embolie pulmonaire, qui se traduit par une douleur et
unedyspnée et peut entraîner une insuffisance cardiaque
droiteaigue.
En fait le problème le plus difficile et presque
quotidien encardiologie est de différencier une péricardite aigue
d'une autre maladie cardiaque :
Infarctus du myocarde (IDM) :A la phase aiguë, il n'est
pas rare de noter l'existence d'une réaction péricardique qui
s'exprime par la réapparition de douleur différente de celle de
l'angor, exacerbée parl'inspiration. Parfois on peut noter un frottement
péricardique. En cas d'infarctus on peut retenir la précessionde
la fièvre sur la douleur, le caractère diffus des modificationsde
RS-T, leurs aspects concaves en haut, l'absence d'images enmiroir. Les
transaminases sont parfois élevées dans lespéricardites
graves. Le doute peut persister plusieurs jours etn'être levé que
par l'évolution bien différente des signescliniques et
électriques.
La dissection aortique donne aussi une douleur cardiaque
sanssigne électrique de nécrose. Elle prête à
discussion dans sesformes atténuées qui peuvent comporter des
signes électriquesde péricardite. La localisation des douleurs,
leur irradiationplutôt postérieure les déformations de
l'ombre aortique peuventfaire redresser le diagnostic.
Endocardite aigue rhumatismale ou infectieuse, en
distinguantle frottement péricardique d'un souffle systolique et d'un
galop.
Myocardite aigue fréquente chez l'enfant et le
nourrisson, cetteaffection étant susceptible de déterminer des
troubles diffus dela repolarisation ventriculaire; mais on recherchera
lesmodifications de la silhouette cardiaque, dans le sens del'augmentation ou
de la diminution de volume: sesmodifications sont rapides au cours de la
péricardite.
Devant le frottement péricardique
:
_Les frottements pleuraux : qui disparaissent en
apnée.
E. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
Les étiologies révélées par de
telles péricardites liquidiennes ont changé ces dernières
années. Certaines étiologies autrefois classiques (par exemple le
RAA) ont nettement régressé en termes de fréquence au
profit de nouvelles étiologies (post-radiques,VIH, la tuberculose,
cytomégalovirus...). Cependant, les causes virales (surtout
coxsackievirus) et les péricardites dites idiopathiques ou
cryptogénétiques restent toujours les plusfréquentes.
1. Péricardites idiopathiques :
[31]
Il faut réserver ce cadre aux formes débutant
à grand fracas mais où l'enquête étiologique reste
négative, et où le malade guérit rapidement et
complètement dansla majorité des cas.Le début est brutal,
sans prodrome avec tous les éléments du syndrome
péricardique aigu : douleur ; dyspnée ; frottement
péricardique d'emblé ou dès le second jour ; signes
ECG....
Les examens sanguins ne montrent que les stigmates habituels
d'une inflammation non spécifique, qui se traduit aussi par une
fièvre parfois élevée. La présence de troponine I
reste possible de même que des symptômes de début plus
atténués.
Leur traitement repose sur l'utilisation de l'acide
acétyl salicylique (Aspirine) à raison d'un à deux grammes
par jours pendant 10 à 15 jours .En cas d'échec de traitement
à l'Aspirine on utilise L'indométacine, la phénylbutazone
voire la colchicine.
2. Les péricardites aiguës d'origine
infectieuse :
a- Les péricardites virales :[39]
Le tableau clinique et l'évolution sont identiques
à ceux des péricardites idiopathiques, avec parfois
possibilité de retrouver à l'interrogatoire des signes
pseudogrippaux dans les jours qui précèdent : rhume,
discrète asthénie, sueurs.
Un début plus atténué, est possible.
Là encore l'homme est plus souvent atteint que la femme, à
l'âge moyen de vie.
La seule différence avec la péricardite
aiguë idiopathique reste la preuve possible d'une infection virale en
cours, grâce essentiellement aux examens sérologiques (anticorps
antiviraux) et aux circonstances de survenue (lors d'une épidémie
de grippe par exemple), voire les techniques de biologie moléculaire
(PCR) ou hybridation in situ. Il est rare que l'on mette en évidence le
virus lui-même, compte tenu de la brièveté de sa
présence. L'association à une pleurésie gauche n'est pas
rare (pleuropéricardite), celle d'une myocardite aiguë
bénigne plus exceptionnelle.
Les sérologies devront être
répétées à 15 jours d'intervalle afin de mettre en
évidence une élévation des anticorps spécifiques
correspondant.
Le traitement repose sur l'utilisation de l'acide
acétyl salicylique et l'indométacine. L'utilisation des
corticoïdes doit être évitée car elle expose à
des rechutes.
Au cours de l'évolution du sida, l'atteinte
péricardique est fréquente mais reste souvent asymptomatique.
L'échographie systématique montrerait unépanchement
discret dans les trois quarts des cas de sida à un stade évolutif
avancé. L'épanchement est en général lymphocytaire
et son mécanisme n'est pas encore retrouvé. Les tamponnades
révélatrices sont possibles en cas de myopéricardite,
d'atteinte du tissu adipeux épicardique autour des gros troncs
coronaires par le sarcome de Kaposi ou de localisation péricardique d'un
lymphome malin.
b-Les péricardites Tuberculeuses :[16,
39]
Devenues beaucoup plus rare dans les pays
développés depuis l'utilisation des antibiotiques,la tuberculose
garde toutefois sa place parmi les étiologies des péricardites
surtoutdans les pays en voie de développement. Les seuls arguments
decertitude pour l'origine tuberculeuse sont histopathologiques. Il ne faut pas
compterni sur les antécédents tuberculeux éventuels, ni
sur les tests tuberculiniques, ni surl'examen du liquide pour affirmer la
tuberculose ; aucun signe clinique oupara clinique n'apporte la certitude. La
PCR reste peu disponible et donnerait desfaux positifs . La présence de
volumineuses adénopathies médiastinales visibles auscanner serait
un argument notable en faveur de la tuberculose en cas de
grosépanchement.
L'antibiothérapie spécifique prolongée
(avec ou sans corticoïdes) donne debons résultats avec tout de
même 10% de constriction nécessitant une
décorticationsecondaire. La mortalité opératoire n'est
alors pas négligeable (7%),prédominant dans les cas avec
tamponnade. La corticothérapie associée à un
effetsymptomatique très appréciable au début du
traitement, mais n'a pas prouvé savaleur préventive de la
constriction (qui dépendrait plutôt de la précocité
del'antibiothérapie).
La normalisation de l'ECG, lente à obtenir, peut servir
de guide pour la durée du traitement. L'échographie permet de
juger le retentissement sur la fonctioncardiaque.
Il n'est plus licite actuellement d'instaurer un traitement
antituberculeux « àl'aveugle » sans preuve formelle devant une
péricardite traînante.
c - Les péricardites microbiennes et fungiques
:[39 ,27]
Il s'agit aujourd'hui de l'étiologie la plus grave
après les cancers péricardiques, avec une mortalité
dépassant encore 35 % (et de 100 % en l'absence de traitement).
Classiquement la triade « fièvre ; présence
d'un foyer infectieux ; tamponnade » permet d'affirmer la
péricardite suppurée. Mais souvent, le tableauest beaucoup plus
torpide dominé par la fièvre et les autres signes
généraux, avec peu d'éléments attirant l'attention
vers le péricarde : si bien que l'on a pu proposer
l'échocardiographie transthoracique dans la liste des examens à
pratiquer systématiquement en cas de fièvre au long cours avec
polynucléose sans cause décelable. L'évolution fulminante
et l'incidence élevée des tamponnades imposent de mettre en
oeuvre le traitement très rapidement.
Les germes en cause ont aussi vu leur proportion se
transformer : Le staphylocoque doré à coagulase positive domine
largement, au détriment du pneumocoque et du streptocoque autrefois
chefs de file. Les autres pyogènes communs signalés comportent
méningocoque, legionella pneumoniae, Haemophilus influenza et les germes
à gram négatif : sallmonnelles, colibacilles, Pseudomonas,
Proteus, Klebsiella.
Les germes opportunistes non bactériens ont aussi fait
une percée très importante dans l'ombre de
l'immunodépression. L'aspergillose apparaît comme un
véritable fléau après transplantation cardiaque.
Les autres mycoses sont plus rares : candidoses, blastomycose,
coccidioïdomycose....
L'identification précise du germe pathogène
(parfois grâce aux hémocultures) conditionne le succès du
traitement, ce qui ne peut être obtenu que par une antibiothérapie
spécifique adaptée associée au nécessaire drainage
chirurgical.
3. Péricardite du rhumatisme articulaire aigu
: [39]
Elle a pratiquement disparu en France, on la rencontre encore
souvent dans les pays où les conditions de vie des enfants les exposent
aux intempéries.
Rarement isolée, elle s'intégrait dans le cadre
des pancardites mais ne laissait pas de séquelles, sauf parfois une
péricardite adhésive ou de rares calcifications
asymptomatiques.
L'évolution est simple sous traitement antibiotique
adapté associé à une corticothérapie.
4. Les péricardites de l'infarctus du myocarde
:[12 ; 18 ; 14].
On distinguera :
La péricardite du syndrome de Dressler qui se manifeste
dans 4 % des cas, au cours des semaines qui suivent un infarctus du myocarde
par un tableau de péricardite aiguë fébrile, parfois suivi
d'une phase liquidienne ou de rechutes(certaines formes peuvent être
retardées avec un délai de 2 ans) et volontiers accompagné
d'une pleurésie gauche.
Le principal danger est la confusion avec une reprise
évolutive coronaire qui fait prescrire les anticoagulants, ce qui peut
engendrer un hémopéricarde ; d'où l'intérêt
de la recherche soigneuse et répétée d'un frottement et de
l'absence d'une nouvelle élévation des enzymes myocardiques. Le
traitement repose sur l'aspirine et les AINS. Cette complication semble devenue
rare, voire absente, aujourd'hui avec les traitements précoces de
l'infarctus du myocarde.
D'autres manifestations péricardiques peuvent survenir
dans le cours évolutif des nécroses myocardiques :
- Hémopéricarde avec tamponnade et dissociation
électromécanique lors de la rupture de la paroi libre
ventriculaire gauche au cours de la première semaine
- Frottement transitoire dépisté par
l'auscultation quotidienne dans 15 à 30% des cas, durant la
première semaine, témoignant d'une épicardite fibrineuse
réactionnelle à une nécrose transmurale.
5. Les tumeurs péricardiques et
péricardite néoplasique :[39,14]
Deux variétés cancéreuses se partagent
l'atteinte péricardique, avec un pourcentage très
différent : les tumeurs primitives (rares, dominées par le
mésothéliome malin) et les métastases péricardiques
beaucoup plus fréquentes,souvent perdues dans un tableau de
généralisation cancéreuse mais qui présentent
parfois une originalité clinique (atteinte péricardique
inaugurale ou complication tardive d'un cancer déjà traité
mais menaçant et nécessitant un geste de sauvetage).
Les métastases péricardiques acquièrent
parfois une individualité clinique qui nécessite une prise en
charge spécifique. Le péricarde est surtout atteint par voie
lymphatique et alors l'extension s'associe à des adénopathies
médiastinales. Il peut l'être aussi par contiguïté de
proche en proche : tumeurs bronchiques, médiastinales. Cliniquement
l'épanchement liquidien abondant et hémorragique est de
règle, la tamponnade très fréquente.
Les envahissements péricardiques inauguraux,
cliniquement révélateurs, intéressent tout d'abord les
lymphomes du médiastin (hodgkiniens ou non) et lesthymomes
lympho-épithéliaux envahissants non encapsulés ;
L'identification de ces types tumoraux est d'un intérêt majeur
compte tenu de la curabilité actuellement possible par les
méthodes radio-chimiothérapiques. De rares cas de leucémie
se sont révélés par des péricardites.
Les péricardites survenues chez des cancéreux
connus sont dominées par celles dues à l'adénocarcinome du
sein, avec un délai classique long après la cure dufoyer initial
(moyenne 4,7 ans, maximum 9 ans). La relative lenteur évolutive de ce
carcinome autorise un traitement énergique des métastases
péricardiques.
Le pronostic de ces atteints secondaires est très
mauvais, excepté pour les lymphomes et les thymomes grâce aux
méthodes thérapeutiques actuelles.
6. La péricardite urémique
:[39; 6].
La survenue d'une péricardite aiguë dans le cadre
d'une IRC représente une indication d'épuration d'urgence, qui
peut faire rétrocéder l'exsudation.
Chez un insuffisant rénal en cours d'épuration
chronique, l'apparition d'une péricardite aiguë serait
essentiellement en rapport avec une surcharge hydrique et nécessiterait
une modification de l'équilibre des dialyses avec augmentation de
l'ultrafiltration pour réduire le volume d'eau du malade, même si
des causes annexes ont pu être discutées. Il faut adjoindre la
prescription d'antalgiques (douleur péricardique intense),
d'anti-inflammatoires, une diminution de l'héparine pour éviter
la transformation hémorragique de la péricardite.
Dans la plupart du temps on doit recourir à un drainage
chirurgical avec constitution d'une fenêtre pleuropéricardique
à cause de l'apparition rapide d'une tamponnade, même avec peu de
liquide.
Les péricardites urémiques possèdent des
particularités : absence du pouls paradoxal due à l'hypertrophie
ventriculaire gauche consécutive à l'hypertension
artérielle de l'insuffisant rénal lors d'une tamponnade ;
thrombose de la fistule artérioveineuse (par laquelle sont
effectuées les dialyses) facilitée par l'augmentation de la
pression veineuse.
7. Péricardites des collagénoses et des
maladies générales: [7].
La péricardite aiguë peut se rencontrer au cours
de l'évolution de toute collagénose (polyarthrite
rhumatoïde, sclérodermie, dermatomyosite,
périartéritenoueuse, sarcoïdose...).
La manifestation la plus particulière reste la
péricardite aiguë inaugurale du lupus érythémateux
disséminé (LED) : le corollaire pratique important doit
être la recherche systématique du LED dans le bilan
étiologique d'une péricardite aiguë dès qu'elle ne
guérit pas rapidement avec l'aspirine (recherche des anticorps anti-DNA
natifs et des autres manifestations lupiques cliniques). En dehors de ce
cadreparticulier où la péricardite aiguë fait
découvrir le LED, les manifestations péricardiques des
collagénoses sont rarement rencontrées dans les services de
cardiologie.
De nombreuses affections générales peuvent aussi
s'accompagner de manifestations péricardiques à la
symptomatologie variable et parfois inaugurale, donc nous ne ferons que les
citer : maladie de crohn, Kawasaki, goutte, myxoedème, l'amylose....
8. Péricardites après chirurgie
cardiaque :[3].
Précoce ou retardées, les complications
péricardiques sont loin d'être rares après chirurgie
cardiaque :
Syndrome postpéricardotomie simple ou
récidivant, associé ou non à un épanchement pleural
(surtout gauche) ;
Epanchement important, hémorragique ou non,
nécessitant un drainage (tamponnade avérée ou a minima)
Symphyse constrictive, parfois rapidement constituée ou
au contraire très tardive.
La fréquence de survenue concernerait de 1 à 3 %
des opérés, toutes interventions confondues, d'après les
larges séries publiées.
Les pontages coronaires seraient le plus souvent en cause que
les remplacements valvulaires.
Le délai d'apparition clinique des complications
péricardiques est très variable selon leur type (de 2 semaines
à 17 ans) avec des moyennes de 8 à 23 moins selon les
séries.
Pour certains l'utilisation de la colchicine pourrait
améliorer quelques malades et éviterait une
réintervention.
9. Péricardites traumatiques :
[18].
Des tableaux très différents peuvent être
induits par les traumatismesaccidentels fermés ou
pénétrants du thorax d'une part, par les traumatismes
iatrogènes d'autre part.
10. Péricardites post-radiothérapie
:[31].
Les péricardites post-radiques sont assez graves
surviennent de façon différée après l'irradiation :
en moyenne 5 ans, avec des extrêmes allant de quelques mois à une
vingtaine d'années.
La maladie de hodgkin fournissait il y a une vingtaine
d'année la quasi-totalité des complications péricardiques
radiques : Elle reste l'étiologie majoritaire.
Quatre présentations cliniques des retentissements
péricardiques sont possibles :
- Péricardite aiguë liquidienne typique
- Epanchement chronique isolé
- Epanchement chronique compressif
- Symphyse sèche constrictive.
Après le traitement chirurgical nécessaire
à la survie immédiate du malade, l'évolution des
péricardites post radiques reste grave à long terme. Le mauvais
pronostic tient à l'altération par l'irradiation de tous les
éléments du thorax. Les complications locales augmentent à
court terme la mortalité post opératoire.
11. Péricardites médicamenteuses :
[18].
Plusieurs médicaments sont capables d'engendrer des
réactions péricardiques plus ou moins graves, pour lesquelles il
est d'ailleurs difficile d'affirmer qui en est responsable de la drogue ou de
l'affection pour laquelle elle a été prescrite (hydralazine,
procaïnamide, isoniazide...).
I-3-4. PRONOSTIC: [39, 3, 40,15].
L'évolution de la péricardite aiguë se fait
le plus souvent vers la guérison, avecrégression en quelques
jours de la fièvre et des douleurs, et en 2 à 6 semaines
dusyndrome inflammatoire biologique. Une surveillance
échocardiographique estsouhaitable pendant cette période.Cette
évolution est cependant très variable et dépends de
l'étiologie. Elle peutêtre compliquée de tamponnade
péricardique, de rechute et de récidives à moyenterme, et
de constriction péricardique à long terme.
ü La tamponnade :
La tamponnade est un épanchement péricardique
avecdes signes de compression.Elle peut survenir soit en cas
d'épanchement abondant, soit en casd'épanchement constitué
rapidement.
?Sur le plan clinique, elle se traduit par une triade : pouls
paradoxal dekussmaul, hypotension permanente et turgescence veineuse jugulaire.
Le patient parailleurs polypneique et tachycarde, ne tolère pas le
décubitus (orthopnée) et peutavoir une
hépatomégalie.
Ce tableau hémodynamique de tamponnade est une urgence
car il engage lepronostic vital.
Le bilan sera réduit au minimum et se limite souvent
à unécho doppler cardiaque. Celui-ci visualise
l'épanchement péricardique qui estsouvent volumineux. Certains
signes très précoces de la tamponnadepeuvent être
constatés avant l'apparition des signes cliniques. Il s'agit
d'unécrasement diastolique de l'OD et du VD.Plus tardivement, lorsque la
tamponnade est cliniquement patente, on constate undéplacement
inspiratoire vers la gauche du septum inter ventriculaire provoquant à
lafois un écrasement du VG et une dilatation du VD.
?En doppler cardiaque, l'équivalent de ce
phénomène est la constatation d'uneaugmentation inspiratoire du
flux tricuspidien et une diminution simultanée du flux mitral.
Figure4 :schéma illustrant la compression du VD
lors d'une tamponnade [3].
ü Rechutes et récidives :
Un des risques évolutifs essentiels des
péricardites aiguës est la survenued'épisodes
récurrents multiples. Ces péricardites multi récurrentes
fontpartie des formes chroniques car l'évolution peut s'étaler
sur plusieurs années, faited'épisodes aigus séparés
par des intervalles libres. Elles s'observeraient dans 15 à30 % des cas
après un premier épisode de péricardite. Elles font
intervenir unmécanisme probablement immunitaire déclenché
par une agression initiale. C'estainsi que l'on décrit des
péricardites récurrentes post-infarctus (syndrome deDressler),
postpéricardotomie (après chirurgie cardiaque),
post-traumatiques(traumatisme thoracique ouvert ou fermé),
post-hémopéricarde ou enfin, post virales.
Le mécanisme immunitaire est d'autant plus probable
lorsque ces formesrécurrentes entrent dans le cadre d'une maladie de
système (lupus par exemple).
Souvent ces péricardites n'ont pas de cause
déclenchante identifiée, et onparle alors de péricardites
récurrentes idiopathiques.
ü La constriction péricardique
:
Le second risque évolutif des péricardites
aiguës est la survenue d'unepéricardite chronique constrictive qui
peut être l'évolution lointaine d'unepéricardite
liquidienne dont l'évolution initiale avait été favorable
et semblaitbénigne. Elle peut également être inaugurale
lorsque l'épisode péricarditique initialest passé
inaperçu.
Ces péricardites constrictives sont dues anatomiquement
à un épaississementanormal du péricarde avec symphyse des
deux feuillets. Ce péricarde pathologiqueconstitue une gangue fibreuse
ou calcifiée qui enserre les cavités cardiaques etempêche
un remplissage diastolique correct.
Le problème principal de ces péricardites
chroniques constrictives est leurreconnaissance car leur expression clinique
peut faire porter à tort le diagnosticd'insuffisance cardiaque droite,
d'insuffisance cardiaque globale, de cirrhosehépatique commune, ou de
thrombose veineuse. En effet, les signes révélateurs dutableau
hémodynamique d'adiastolie chronique sont non spécifiques et
correspondent,soit à des signes de congestion veineuse systémique
(oedèmes des membresinférieurs, hépatomégalie,
ascite), soit à des signes de congestion veineuse
pulmonaire(dyspnée d'effort, toux, orthopnée, épanchement
pleural).
L'examen clinique attentif montre une dilatation permanente
des veinesjugulaires augmentant à l'inspiration (signe de Kussmaul), une
vibrance diastolique(rare) et une hépatomégalie
éventuellement associée à des signes de
dysfonctionhépatique (tels qu'un ictère). L'ECG montre souvent
une inversion diffuse des ondes T.
La radiographie du thorax peut orienter d'emblée le
diagnostic s'il existe descalcifications péricardiques ou si l'on
constate l'absence de cardiomégalie.
C'est l'écho doppler cardiaque qui permet souvent le
diagnostic en montrantun péricarde épaissi,
hyperéchogène et immobile, un VG non dilaté, unedilatation
de l'OG, une dilatation de la veine cave inférieure sansdiminution ou
collapsus inspiratoire, et un déplacement postérieur anormal du
septumen protodiastole. L'étude morphologique échographique est
très utilement complétée par une tomodensitométrie
thoracique et/ou une IRM.
I-3-5. TRAITEMENT :
A. Traitement médical :
[17 ,6 ,3 ,16].
Le traitement est celui de la cause, quand une
étiologie estretrouvée.
Pour les péricardites aigues dites
«idiopathiques», le but du traitement est la prise en charge de la
douleur et l'inflammation .Ce traitement fait appel essentiellement aux AINS,
qui sont efficaces sur la douleur thoracique dans 85 à 90% des cas. Les
différentes molécules auraient une efficacitésimilaire.
Les plus souvent utilises sont : l'indométacine (75 à 225
mg/jour), l'ibuprofène (1600 à 3200 mg/Jour), et surtout
l'aspirine (2 à 4g/jour). L'ibuprofène serait le traitement
à privilégier en raison d'effets secondaires moindres,
l'indométacine est à éviter chez les patients coronaires
car il entraine une réduction du flux coronaire. La durée du
traitement n'est pas codifiée, de 10 jours à 3 semaines.
La colchicine (0,6mg 2 fois/jour) serait efficace dans la
péricardite aigue en association au traitement conventionnel, sans
preuve méthodologiquement satisfaisante. Enrevanche, la colchicine
constitue le traitement de choix dans les formes récurrentes (0,5
à 1 mg/jour). Ses effets secondaires,essentiellementgastro-intestinaux,
peuvent limiter l'observance et seraient réduitsgrâce à une
diminution des doses.
L'utilisation des corticoïdes en première
intention est déconseillée en raison d'un risque
théoriqueaccruede récurrence. Ils sont à réserver
spécifiquement à certaines étiologies et aux formes
récurrentes et résistantes.
Enfin, l'utilisation des antagonistes des récepteurs de
l'interleukine 1â (Anakinra®) entraineraient une évolution
favorable dans certains cas de péricardites aigues récidivantes
idiopathiques ; après échec d'une corticothérapie
à forte dose associée à la colchicine .Ce traitement ne
fait l'objet d'aucunerecommandation, et doit êtreréservé en
cas d'intolérance ou d'inefficacité des traitements
conventionnels.
B. Traitement chirurgical :
But :
·Décompresser le coeur en présence de
symptômesou d'un résultat échocardiographique
positif(tamponnade);
·Prélever du liquide et/ou du tissu
péricardiquespour une analyse chimique, microbiologique, cytologique ou
histopathologique.
Moyens :
Remplissage volémique
Support adrénergique
Ponction péricardique
-Drainage chirurgical du péricarde
1. Ponction péricardique :
De façon idéale, la ponction devrait être
réalisée dans une salle decathétérisme après
l'échographie, après administration de vasopresseurs
etremplissage par des solutés macromoléculaires, grâce
à une voie veineusecentrale, avec un équipement qui permette une
surveillance continuepressionnelle et ECG. La voie sous-xiphoïdienne
classique (malade demi assis,ponctionné un peu à gauche de la
ligne médiane à 2 cm sous la xiphoïde,en visant
l'épaule gauche avec une longue aiguille fine à ponction
lombairen° 21 à biseau court) permet de percevoir la
résistance du diaphragme puiscelle du péricarde où l'on
pénètre avec un « ressaut ». On retire
quelquescentimètres cubes de liquide (presque toujours très
hémorragique) que l'on vide sur une compresse : le sang (si on a
ponctionné le VD)coagule vite, alors que le liquide péricardique
s'étale en « halo » sur le tissu.
La pratique d'un hématocrite demande plus de temps.
L'utilisation del'échographie 2D de contraste apporte une
sécurité complémentaire enpermettant d'identifier la
cavité où se situe la pointe de l'aiguille grâce à
uneépreuve de contraste : apparition de micro cavitations opacifiantes
aprèsinjection d'une petite quantité de sérum
glucosé brassé avec 1 mld'air.
Cette « ponction échoguidée » autorise
aussi l'introduction seconde d'uncathéter souple susceptible de
permettre une aspiration continue prolongée :peut-être cette
technique diminuera-t-elle, si elle confirme les espoirs qu'elleporte, le
recours aux méthodes chirurgicales. Si l'on touche la paroi
cardiaqueavec l'aiguille, il apparaît une modification de l'ECG :
sus-décalage de ST(VD) ou sous-décalage de PQ (OD) et le doigt
ressentune sensation de grattage. L'injection d'air après la vidange
liquidiennepermettait d'apprécier l'épaisseur du péricarde
pariétal, paramètre que l'onpeut obtenir aujourd'hui avec
l'imagerie. Certains préconisent aussi de choisirle point de ponction en
fonction du lieu indiqué par l'échographie où le
liquideest le plus superficiel. Un contrôle échographique sera
effectué après laponction, qui amène une
amélioration de la fonction cardiaque dès l'issue despremiers
millilitres du liquide péricardique (la dysfonction cardiaqueaugmente en
effet de façon exponentielle avec la quantité de liquide).
En pratique, autant que possible, la ponction sera
rejetée au profit desméthodes chirurgicales de drainage
péricardique.
a) Indication
- Son indication majeure est la tamponnade cardiaque.
Elle devient alorsimpérative et urgente, elle est également
pratiquée dans un butdiagnostique essentiellement dans les
péricardites liquidiennes.
- Une indication importante reste le diagnostic
étiologique ; làl'indication est moins discutable en cas de
péricardite purulente.
Enfin la ponction péricardique est faite dans un
but thérapeutique: lèvela tamponnade, permet
l'administration in situ des médicaments(Antibiotique et
corticoïde).
b) Incidents de la ponction
péricardique:
- Une ponction peut être blanche; mais elle n'exclut pas
la présence d'unépanchement difficilement accessible du fait d'un
liquide purulent trèsépais ou visqueux ou d'un liquide
cloisonné.
- La blessure d'un ventricule est généralement
bien tolérée, celle d'uneOD dilatée peut être plus
dangereuse.
- Par contre, il convient de mettre un accent particulier sur
les accidentslétaux des blessures des artères coronaires avec
hémopéricarde mortel.
- A l'occasion d'injection intra péricardique, on a pu
enregistrer desaccidents par embolie gazeuse avec hémiplégie ou
convulsion.
Enfin, une infection secondaire du liquide péricardique
reste toujourspossible, c'est dire la prudence que nécessite ce
geste.
2. Drainage chirurgical du
péricarde
Au fil du temps, plusieurs méthodes de drainage durable
du péricarde se sontsuccédé : elles permettent aussi plus
ou moins l'exploration visuelle etbiopsique, dirigée ou non, voire une
péricardectomie partielle. Leursindications respectives doivent tenir
compte du but recherché (plutôtdiagnostique ou purement de
décompression urgente) et donc de l'état dumalade : soit en
équilibre cardiorespiratoire stable, soit en décompensationgrave
ne permettant pas d'envisager une anesthésie générale
habituelle, uneexclusion pulmonaire unilatérale ou même une
position autre que demiassise(en particulier pas de décubitus
latéral gauche).
a- Voies d'abords :
La thoracotomie antérolatérale «
classique » dans le quatrième, cinquième ousixième
espace intercostal gauche, a été depuis longtemps utilisée
par leschirurgiens cardiaques qui en avaient bien l'habitude. Elle
permetl'exploration visuelle d'une partie de la cavité
péricardique après vidange del'épanchement et la
constitution d'une « fenêtre pleuropéricardique
»permanente par où se drainera le futur liquide péricardique
dans la plèvre, etaussi la biopsie (soit systématique du lambeau
excisé pour la fenêtre, soit delésions
repérées par le chirurgien). Les inconvénients sont
représentés par lesdouleurs postopératoires au niveau de
la cicatrice, la longueur del'hospitalisation et les complications
inhérentes à toute thoracotomie (fortminimisées si
l'intervention est faite par un chirurgien rompu à ces pratiques).
La voie sous-xiphoïdienne est d'une grande
utilité en cas d'urgence chez unmalade d'état précaire
où l'on redoute l'induction anesthésique générale
:l'anesthésie locale, en position demi-assise, permet l'abord
antérieur du sacpéricardique distendu et son ouverture au
bistouri par une « boutonnière »salvatrice. Bien entendu, la
visibilité dans la cavité péricardique est nulle,
labiopsie possible mais limitée à une pastille antérieure
et les rechutes del'épanchement possibles, même si on laisse un
drain.
La péricardotomie transcutanée «
au ballon gonflable » d'Inoué estintermédiaire entre
ponction et drainage chirurgical, à n'utiliser aussi quepour des gestes
de sauvetage et lors de tamponnades néoplasiques où le mauvais
pronostic à court terme invite aux solutions les plus simples et les
moins pénibles pour le malade. La biopsie est ici impossible.
La dérivation
péricardopéritonéale à la pince automatique
par voie transxiphoïdienne, introduction intra péritonéale
de la pince après ouverture du péricarde, puis transfixion du
diaphragme de bas en haut, vissage par la cavité péricardique
d'un mandrin emporte-pièce, permet d'établir un orifice
péricardopéritonéal de 2,5 cm de diamètre,
entouré d'agrafes laissées par l'appareil. Possible sous
anesthésie locale, brève, cette intervention donne une biopsie de
taille réduite et serait suivie de récidives de
l'épanchement (malgré la grande surface péritonéale
théorique de résorption).
La péricardoscopie par voie
rétroxiphoïdienne utilisant une médiastinoscopie
rigide, sous anesthésie générale, permet une bonne vision
de la cavité, la biopsie dirigée et celle de la pastille
péricardique réséquée pour introduire l'appareil.
Un drain avec aspiration continue est laissé en place.
Cetteméthode semble détrônée par la suivante.
La vidéochirurgie thoracoscopique
apparaît comme la technique d'avenir puisqu'elle conjugue confort du
malade (anesthésie générale, peu de douleurs
séquellaires), excellente vision sur la cavité
péricardique, possibilité de biopsie dirigée, de
création d'une fenêtre pleuropéricardique de 5 x 2 cmou
même d'une exérèse plus étendue ; l'exploration peut
intéresser aussi le poumon (susceptible d'être biopsié),
voire les ganglions médiastinaux.
L'écueil est représenté par la
nécessité d'un bon état cardiorespiratoire
(décubitus latéral, anesthésie générale,
exclusion du poumon du côté intéressé pour certains
sont nécessaires). La méthode mixte, « thoracoscopie plus
mini thoracotomievidéo assistée », permet d'étendre
la technique à des malades précaires.
Chacune de ces méthodes impose des précautions
anesthésiques, techniques (utilisation de ciseaux ou bistouri à
ultrasons), que seuls peuvent résoudre au coup par coup des praticiens
entraînés. Signalons le scepticisme de certains pour
l'efficacité de la fenêtre pleuropéricardique de drainage :
l'absence de réapparition de l'épanchement serait plutôt
due à l'apparition d'une péricardite adhésive,
consécutive aux manipulations chirurgicales et à l'irritation des
drains laissés en place quelques jours, et qui ne se formerait que si la
vidange de l'épanchement avait été complète lors de
l'intervention.
b- Indications :
- Echec de la ponction péricardique
- Tamponnade cardiaque
- Dissection aortique
- Epanchement urémique
- Epanchement péricardique purulent ou
néoplasique
- Epanchement péricardique non compressif ; ne
tarissant pas au bout de 6semaines de traitement non spécifique.
c- Complications :
?Infection.
?Luxation du coeur par une incision trop large
?Fibrillation ventriculaire
?Lésion du nerf pneumogastrique
?Lésion du nerf phrénique
d- Surveillance :
Les éléments utiles au diagnostic font la
surveillance : la clinique, les signes biologiques, radiologiques,
électrocardiographiques et échocardiographiques. Le repos
prolongé au lit est indiqué car une asthénie persistante
est fréquente. La disparition des signes électrocardiographiques
est plus tardive. L'épanchementrégressed'autant plus vite qu'il
s'est constitué rapidement et abondamment. La guérison
définitive est tardive ; un décollement persistant signe une
séquelle.
Le traitement par l'aspirine dure un mois au total en
diminuant progressivement la posologie quotidienne de 500mg/semaine.
CHAPITRE II : MATERIEL ET Méthode
II-1-CADRE :
Ce travail a été réalisé au
service de Chirurgie Thoracique de l'Hôpital National Donka ; c'est
le service de référence en matière de la prise en charge
des pathologies chirurgicales du thorax en République de
Guinée.
Ce service a pour vocations : les soins
spécialisés, la formation, et la recherche scientifique.
II-2-MATERIEL :
Cette étude a porté sur 19 dossiers de patients
qui ont été hospitalisés pour épanchement
péricardique.
Pour la réalisation de cette étude nous avons
utilisé les supports suivants :
- Le registre de consultation ;
- Le registre de compte rendu opératoire ;
- Les dossiers des malades hospitalisés ;
- Les fiches de recueil des données.
II-3-METHODES
A-Type et durée d'étude :
Il s'agissait d'une étude rétrospective de type
descriptif s'étalant sur une période de 50 mois, du
1er Mai 2008 au 30 juin 2012.
B-Population cible :
Tous les dossiersdes patients hospitalisés dans le
service durant la période d'étude.
C-Population d'étude :
Tous les dossiers des patients admis dans le service de chirurgie
thoracique pour péricardites.
D-Critères de sélection:
a) Critères d'inclusion :
Ont été inclus dans l'étude:
_Tous les dossiers complets des patients
hospitaliséspourpéricardite aiguë avec épanchement
péricardiqueayant bénéficié d'un drainage
chirurgical durant la période d'étude.
b)-Critère de non inclusion:
N'ont pas été inclus:
_Les dossiers despatients présentant unepéricardite
chronique constrictive ou une péricardite aiguë sèche.
_Tous les dossiers incomplets ou inexploitables.
F-Variables de l'étude :
v variables
épidémiologiques :
fréquence: exprimée en pourcentage,
elle nous a permis de déterminer la place des péricardites
d'indication chirurgicale parmi les autres pathologies pendant la
période d'étude.
Tranche d'âge : nos patients ont
étérépartis en cinq (5) tranches d'âges d'amplitude
régulière de 15ans (10-24 ; 25-39 ; 40-54 ; 55-69
; 70et plus)
Sexe : l'étude a porté sur les deux
sexesà la recherche d'une prédominance par le sex-ratio H/F.
_Couche socioprofessionnelle:
Nous avons classé les différents cas en
catégories socioprofessionnelles suivantes :
a. Ouvriers : les patients qui
exécutaient un travail manuel le plus souvent usine, chantier et dont le
salaire est généralement horaire.
b. Elève-étudiant (es) : les
patients (es) qui fréquentaient une structure d'enseignement publique ou
privée au cours de la période d'étude.
c. Ménagère : les patientes qui
avaient soins du ménage.
d. Fonctionnaires :les patients qui
travaillaient dans l'administration publique ou privée, ayants un
salaire mensuel.
e. Cultivateurs: travailleurs du secteur primaire.
f. Marchands : les patients qui
exerçaient la profession d'acheter et de vendreles marchandises.
g. Chauffeurs : conducteurs d'automobile.
v variables cliniques :
?Signes fonctionnels :
- Douleur thoracique,
- Dysphagie,
- Dyspnée,
- Fièvre,
- Toux.
?La dyspnée a été classée en 4
stades selon la classification de la NYHA :
- stade I : pas de gêne fonctionnelle
- stade II : gêne fonctionnelle apparaissant pour
des efforts importants
- stade III : gêne survenant pour des efforts
modérés
- stade IV : gêne déclenchée par
n'importe quel effort ou dyspnée de repos.
?Signes physiques :
- Assourdissement des bruits du coeur
- Frottement péricardique
- Murmures vésiculaires abolis
- Pouls paradoxal
- Râles parenchymateux
- Signes droits
- Tachycardie
- Vibrations vocales diminuée
v variables paracliniques :
?Signes radiologiques :
- Cardiomégalie : augmentation du volume du coeur
(ICT=0,5)
- Epanchement pleural : épanchement liquidien dans
l'espace pleural.
- Opacités pulmonaires : image d'un tissu opaque
aux rayons xdésignant un foyer pathologique dans le tissu pulmonaire.
?Signes électrocardiographiques:
Les anomalies électrocardiographiques étaient
à type :demicro-voltage,de tachycardie sinusale ; d'alternance
électrique et de sous décalage ST.
?Signes échocardiographiques :
- Epanchement minime : quand l'espace vide d'échos
est inférieur à 10 mm ;
- Epanchement modéré : quand l'espace vide
d'échos est compris entre 10 et 20 mm ;
- Epanchement de grande abondance se traduit à
l'échocardiographie par un espace vide d'échos supérieur
à 20 mm.
?Un bilan biologique dont : NFS, Glycémie,
Protéine C réactive, ASLO, Urée,
Créatininémie, VS, Groupage sanguin et Facteur Rhésus,
Temps de saignement, Temps de coagulation a été
réalisé chez l'ensemble des patients.
?La Ponction péricardique : à
l'occasion d'un drainage chirurgical, a permis de porter les recherches sur
l'examen direct et la culturemicrobiologique (bactériologique,
virologique, parasitologique)incluant la recherche de bacille
alcoolo-acido-résistant. Leliquiderecueilli était d'aspect :
séro-hématique,jaune citrin ; purulent et non
spécifié.
L'analyse cytologique et histologique du tissu
péricardique était à la recherche de lésions
tumorales primitives ou secondairesvoire d'arguments histologiques en faveur
d'uneorigine virale.
v variables étiologiques :
_Tuberculose : tous les cas qui
présentaient desarguments cliniques, radiologiques et
bactériologiques(examens microscopiques directs, cultures,identification
du bacille et antibiogramme),et éventuellement sur des
signesanatomopathologiques en faveur de la tuberculose.
_Non spécifié : tous les cas, dont les
étiologies n'ont pas été portées dans les
dossiers.
_Germes pyogènes : tous les cas de
péricardite purulente.
_Néoplasique : prolifération maligne
confirmée par l'examen anatomo-pathologique après biopsie du
tissu péricardique.
_urémique : péricardite survenue dans le
cadre d'une insuffisance rénale.
_rhumatismale :péricardite survenue dans le cadre
d'une RAA.
v Variables thérapeutiques :
v La prise en charge comportait :
Le traitement symptomatique, le traitement
étiologique et traitement chirurgical
v Les indications chirurgicales étaient :
ü Echec de ponction péricardique : ponction
blanche ne ramenant pas de liquide ou ponction du VD.
ü Tamponnade : compression aigue du coeur par un
épanchement péricardique rapidement constitué.
ü Epanchementpéricardiquepersistant après 6
semaines de traitement spécifique.
ü Epanchement urémique.
v Le protocole opératoire
Anesthésie : générale
Voie d'abord : thoracotomie antérolatérale
gauche para sternale horizontale au niveau du 4e ,5e ou 6e espace
intercostal.Une exploration macroscopique est faite, aspiration du liquide,
constitution d'une fenêtre pleuro-péricardique permanente, et un
drain de boncalibre est laissé sur place, sortant par une autre incision
etsurtout une biopsie péricardique.
v Variables évolutives :
L'évolution a été qualifiée
de :
_Favorable : tous les patients qui
étaient sortis avec une amélioration clinique et paracliniques
durant notre étude.
_Défavorable :
· Suites compliquées : tous les
patients ayants développés des complications après
l'intervention (infection, luxation du coeur par incision trop large,
fibrillation ventriculaire, lésion du nerf pneumogastrique lésion
du nerf phrénique...)
· Récidive : tous les patients qui
traité chirurgicalement et que le liquide péricardique
s'était reconstitué en post opératoire.
· Décès : tous les patients
reçus pour péricardite décédésau cours de
notre étude.
v Durée d'hospitalisation : c'est
la durée de séjour du patient à l'hôpital depuis sa
date d'entrée jusqu'à sa sortie, évaluée en
jour : (0-9 ; 10-19 ; 20-29 ; 30 et+)
G-Présentation et analyse des
données :
Toutes nos données ont été
enregistrées sur une fiche d'enquête individuelle.
La saisie et l'analyse des données, ont
été effectuées à l'aide deslogiciels Word, Excel du
pack office 2010 etEPI info dans saversion 3.5.1 anglaise. Nos résultats
sont présentés sous forme de textes, de tableaux et
figures ; analysés, commentés et discutés selon les
données actuelles de la littérature.
H- Les difficultés de l'étude :
- Absence d'unité d'archive
hospitalière ;
- Mauvaise qualité des cliches radiologiques ;
- Absence d'outil informatique ;
- Dossiers médicaux incomplets.
CHAPITRE III : RESULTATS
Fréquence:
Durant la période analysée, 19 cas
d'épanchement péricardites ont été retrouvés
sur un total de patients hospitalisés de 386. La fréquence
hospitalière est donc de 4,9%.
Tableau I : Répartitiondes cas selon les
tranches d'âge :
Tranches d'âge (ans)
|
Nombre de cas
|
%
|
10-24
|
2
|
10,50
|
25-39
|
6
|
31,60
|
40-54
|
7
|
36,80
|
55-69
|
3
|
15,80
|
70 et +
|
1
|
5,30
|
TOTAL
|
19
|
100
|
Age moyen : 42,47ans Ages
extrêmes : 18ans et 80ans.
Sex-ratio: 1,71
Figure 1 : Répartition des cas selon le
sexe
Tableau II: Répartition des cas selon la
catégorie socio-professionnelle
Couche socio-professionelle
|
Nombre de cas
|
%
|
Ménagère
|
5
|
26,32
|
Cultivateur
|
4
|
21,05
|
Marchand
|
3
|
15,79
|
Ouvrier
|
3
|
15,79
|
Fonctionnaire
|
2
|
10,53
|
Chauffeur
|
1
|
5,26
|
Elève
|
1
|
5,26
|
TOTAL
|
19
|
100
|
Tableau III : Répartitiondes cas selon les
motifs d'hospitalisation
Figure 2 : Répartition des cas selon le stade
de la dyspnée
Tableau IV : Répartition des cas selon les
signes physiques
Tableau V : Répartition des casselon les
signes radiologiques
Signes radiologiques
|
Nombre de cas
|
%
|
I.C.T augmenté
|
18
|
94,70
|
Opacité pulmonaire
|
6
|
31,58
|
Epanchement pleural
|
3
|
15,80
|
I.C.T normal
|
1
|
5,30
|
Tableau VI : Répartition des cas selon
les signes électrocardiographiques
Tableau VII : Répartition des cas selon
les signes échocardiographiques
Echocardiographie
|
Nombre de cas
|
%
|
Epanchement de grande abondance
|
12
|
63,20
|
Epanchement modéré
|
5
|
26,30
|
Epanchement minime
|
2
|
10,50
|
TOTAL
|
19
|
100
|
Répartition des cas selon l'examen histologique du
tissu péricardique :
L'étude anatomo-pathologique du tissu péricardique
a été réalisée chez 4 malades (21,05%) ; la
tuberculose a été confirmée dans 3 cas (15,78%) et
l'origine néoplasique dans 1 cas (5,26).
Tableau VIII :Répartition des cas selon
l'aspect macroscopique du liquide péricardique
Tableau IX : Répartition des cas en
fonction de la positivité des examens biologiques
Tableau X : Répartitiondes cas selon
l'étiologie
Répartition des cas selon le traitement :
Dans notre étude, le drainage chirurgical était
précédé par la ponction péricardique qui a
réussie dans 89,48 % des cas et associé au traitement
étiologique dans tous les cas soit 100%.
Tableau XI : Répartition des cas selon les
indications chirurgicales
Tableau XII: Répartition des cas selon la
durée hospitalisation
Duréed'hospitalisation
(jours)
|
Nombre de cas
|
%
|
0-9
|
3
|
15,79
|
10-19
|
8
|
42,1
|
20-29
|
6
|
31,58
|
30 et +
|
2
|
10,52
|
TOTAL
|
19
|
100
|
DMS : 18,21 jours extrêmes :
3jours et 43jous.
Figure 3 : Répartition des cas selon
l'évolution
CHAPITRE Iv : COMMENTAIRE
I. Les caractéristiques
épidémiologiques :
1. Fréquence :
Durant notre étude, nous avons dénombré 386
cas d'hospitalisation dont 19 cas de péricardites, soit une
fréquence de 4,9%. Ce pourcentage montre la faible fréquence des
péricardites par rapport aux autres pathologies, mais cette
fréquence n'est pas négligeable compte tenu du pronostic vital
souvent en jeux en cas de tamponnade et de péricardite constrictive qui
sont découvertes le plus souvent au stade tardif.
Notre
résultat est inférieur à celui rapporté par
Bertrand et coll [46] qui ont trouvé une fréquence de 10% dans
une étude clinique et étiologique de 62 cas de
péricardites aigue à Abidjan. Selon la littérature, leur
fréquence varie entre 4 et 15 % [27] des pathologies
cardio-vasculaires.
2. L'Age:
Dans notre étude, l'âge moyen de nos patients
était de 42,47ans avec des extrêmes : 18ans et 80ans. Les
tranches d'âge les plus touchées étaient de (40-54) et
(25-39) ans avec respectivement 36,8% et31, 6% des cas.
Nos résultats sont proches de ceux de Aubert et coll[4]
en France en 2009 qui ont rapporté dans leur étude un âge
moyen de 53 17 ans et de BH MAIGA et Coll[9] au Mali en 2004 qui on évoque
dans leur étude un âge moyen de 30,46 15,27 ans.
Il s'agit en accord avec la littérature d'une
pathologie du sujet jeune.
3. Le sexe :
Il ressort de notr les
péricardites ont été plus fréquentes chez les
hommes, avec 12 cas, soit 63,16% alors que chez les femmes nous avons
noté 7 cas, soit 36,84% avec le sexe ratio de 1,71.
Cette observation est superposable à celle d'Aubert et
coll [4] en France qui ont rapporté dans leur série de 54
patients une prédominance masculine (31 hommes/23 femmes) avec un sexe
ratio de 1,35.
La plupart des auteurs africains ont noté une
prédominance masculine : BH Maiga et Coll [9] au MALI en 2004,
Benchekrount et Coll [6] en Tunisie en 2003, Mianfoutilaet coll[31] au
Congo-Brazzaville en 1996.
La prédominance masculine est classique sauf à
N'Djamena où Mouanodji et Coll [34] ont trouvé plus de femmes que
d'hommes.
4. Catégorie socioprofessionnelle :
Dans notre étude, des cas à catégorie
socioprofessionnelle ménagère ont été les plus
touchés (5 cas) soit 26,32%. Ils sont suivis des cas à
catégorie socioprofessionnelle cultivateur (4 cas) soit 21,05%, Puis des
cas à catégories socioprofessionnelles marchands (5 cas) et
ouvriers (5cas), soit 15,79% chacun. Nous ne possédons aucune
explication concernant le taux élevé chez les
ménagères et les cultivateurs.
II. Caractéristiques
cliniques :
1. Motifs de consultation :
La douleur thoracique a constitué l'essentiel des
motifs de consultation 17 cas, soit 89,5%. Elle est suivie de la dyspnée
15 cas, soit 78,9%.
Nos résultats sont identiques à ceux de BH Maiga
et coll [9] au Mali, qui ont évoqué que la douleur thoracique a
constitué l'essentiel des motifs de consultation dans leur série.
Par contre, plusieurs auteurs africains comme H.Reuter et coll
[17] en Afrique du sud en 2005, Bouakez et Coll [1]en Tunisie en 1999,
Mouanodji et Coll [34] au Tchad en 1996, Niakara et Coll [35] en 2001 ont
constaté dans leur étude que la fièvre associée
à douleur thoracique ont été l'essentiel des
symptômes amenant les malades à consulter dans leurs services.
2. Signes physiques :
La tachycardie a été le signe le plus
retrouvé (13 as) soit 68,4%, suivie de l'assourdissement des bruits du
coeur à l'auscultation 52, 6%, des signes droits 26,3% et du frottement
péricardique15, 79%.
Camposet coll Ont évoqué dans leur série
au Brésil en 2011 que les signes droits étaient présent
dans 67% des cas, l'assourdissement des bruits et le frottement
péricardique dans 50% des cas chacun. [11]
BH Maiga et Coll [9] ont trouvé l'assourdissement des
bruits du coeur dans 84,2% des cas et le frottement péricardique dans
53,95% des cas.
Cette observation explique d'une certaine manière la
diversité des étiologieset le stade évolutif que peuvent
avoir les péricardites.
III. Les caractéristiques para
cliniques :
1. La radiographie du thorax :
La radiographie de thorax face réalisée chez
tous nos patients, a révélé la présence d'une
cardiomégalie dans 94,7% des cas (18 cas), d'une opacité
pulmonaire dans 31,58%des cas (6 cas) et d'un épanchement pleural
associé dans 15,8%des cas (3 cas).
Nos résultats sont superposables à ceux de
nombreux auteurs africains comme : Yameogo et coll [2] au Burkina Faso en
2012, Bertrand et coll [8], Bouakez et coll[1] en Tunisie en 1999 qui ont
trouvé une prédominance de la cardiomégalie avec
épanchement pleural associé contrairement à BH Maiga et
coll [9] au Mali en 2005, qui n'ont enregistré aucun cas
d'épanchement pleural.
2. Electrocardiogramme :
L'électrocardiogramme était pathologique chez
tous les patients inclus dans notre étude. Une tachycardie sinusale et
un microvoltage ont été notés respectivement dans 36,8% et
26,3% des cas. Une négativité des ondes T et un sous
décalage du segment ST ont été retrouvé dans 5,3%
des cas.
Nos résultats sont proches de ceux rapportés par
Aubert et coll[4] qui ont constaté dans leur série 24% des cas
de micro-voltage, 43% des cas de trouble de repolarisation et 43% des cas
d'ECG normal et ceux de Bouakez et coll[1] qui ont rapporté dans leur
étude 50 cas de micro-voltage (90,9%),42 cas de troubles de la
repolarisation(76%,3%), 40 cas de tachycardie sinusale (72,7%) et 14 cas de
trouble du rythme.
Contrairement à BH Maiga et coll [9] qui dans leur
étude ont mis en évidence une tachycardie ventriculaire dans
92,1% des cas suivi des troubles de repolarisation (53,9%) et du bas voltage
diffus (34,2% des cas).
Examen de grande valeur pour le diagnostic des
péricardites, permet d'affirmer l'atteinte inflammatoire des couches
superficielles du myocarde.
3. Echocardiographie :
Tous nos patients ont bénéficié d'une
échographie cardiaque permettant de confirmer le diagnostic positif et
de rechercher la tolérance hémodynamique. L'épanchement
péricardique était minime chez 2 malades soit 10,5%,
modéré chez 5 malades soit 26,3% et abondant chez 12 patients
soit 63,2% des cas.
Camposet coll[11] ont rapporté dans leur série
de 59 patients, une prédominance des péricardique de grande
abondance avec signes de tamponnade associés (83% des cas)
Niakara et coll[35] Ont retrouvé 47,4% des cas
d'épanchement de grande abondance, 31,6% des cas d'épanchement de
moyenne abondance et 21%des cas d'épanchement de petite abondance. La
tamponnade a été notée dans (10%) des cas.
Cette technique apparaît actuellement comme le
procédé non sanglant le plus efficace pour le diagnostic. En
effet permet d'apprécier l'abondance de l'épanchement, de
déceler les signes de compression des cavités cardiaques droites
et de rechercher des signes de constriction péricardique. Par ailleurs
elle permet d'ajouter des arguments étiologiques qui demeurent le
problème principal. [1]
4. Les examens biologiques :
Un syndrome inflammatoire positif est noté chez plus de
90 % des malades.
Par ailleurs d'autres examens sont demandés en fonction
de l'orientation étiologique.
5. L'examen histologique :
L'étude anatomo-pathologique du tissu
péricardique à l'occasion d'un drainage chirurgical n'a
été réalisée que chez 4 malades ; la
tuberculose a été confirmée dans 3 cas et l'origine
néoplasique révélée dans le dernier cas. Ce
résultat s'explique par le bas niveau socio-économique des
patients.
6. Examen macroscopique du liquide
péricardique :
Le liquide péricardique était
séro-hématique dans 47% des cas, jaune citrin dans 42% cas,
purulent dans un seul cas (5,3%) et d'aspect non spécifié dans
5,3% des cas.
Comparativement à Mianfoutila et coll [32] qui ont
rapporté dans leur série 6 cas (60%) de liquide d'aspect jaune
citrin et 4 cas (40%) de liquide d'aspect hémorragique et BH Maiga et
coll [9] qui ont évoqué une prédominance du liquide
d'aspect jaune citrin soit 39,3% des cas ;suivie des aspects purulents
avec 25% et hémorragique dans 21%.
IV. Les caractéristiques
étiologiques :
Les péricardites tuberculeuses ont été
les plus colligées 6 cas (31,58%), Seuls trois patients dans notre
série se sont révélés être des TPM+. Le
diagnostic de tuberculose chez les autres patients l'a été sur
la base des arguments épidémiologiques, cliniques,
échographiques et de signes indirects de tuberculose dans les liquides
de ponction péricardique.
Par ailleurs les étiologies : bactérienne,
néoplasique, rhumatismale et urémique étaient
présentes dans 5,3% des cas chacune.
Nos résultats sont proches de ceux de Bouakez et coll
[1] en Tunisie qui ont rapporté une fréquence de 36% des cas
d'étiologie tuberculeuse et ceux H.Reuter et coll [17] en Afrique du
sud qui ont évoqué une prédominance de l'étiologie
tuberculeuse avec 69,5% des cas.
Par contre Niclauss et coll [1] en suisse ont trouvé
une prédominance des péricardites post opératoires (42,2%)
suivie de 17% de péricardites néoplasiques et 11,4 % de
péricardites virales.
Ce résultat qui corrobore les données de la
littérature africaine est différent de celui des pays
développés. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que tuberculose
demeure toujours un problème de santé publique dans les pays
pauvres.
Les récentes recommandations de la mayo clinic aux USA
[39] révèlent d'ailleurs que les primo-infections tuberculeuses
devraient faire l'objet d'un traitement à l'isoniazide 9 mois et les
formes actives du traitement habituel à fin d'éviter
l'émergence des résistances.
V. Le geste chirurgical :
La thoracotomie antérolatérale « classique
» dans le 4ème, 5ème ou
6ème espace intercostal gauche a été la seule
voie d'abord chirurgicale avec une fréquence de 100%. Sous
anesthésie générale, elle a permis l'exploration visuelle
d'une partie de la cavité péricardique après vidange de
l'épanchement et la constitution d'une « fenêtre
pleuro-péricardique » permanente par où se drainera le
liquide péricardique dans la plèvre, et aussi la biopsie.
Le drainage chirurgical était
précédé par la ponction péricardique qui a
réussie dans 89,48 % des cas et associé au traitement
étiologique dans tous les cas.
L'indication chirurgicale était dominée par la
tamponnade (12 cas) soit 63,2%.
VI. Durée hospitalisation:
La durée de 10-19 jours occupe la première place
avec 42,1%. La durée moyenne de séjour était de 18,21
jours avec des extrêmes de 3-43 jours.
VII. Evolution hospitalière :
Une bonne amélioration avec régression des
signes cliniques a été observée chez 78,95% de nos
patients aprèsdrainage chirurgical et traitement
étiologique.
Par contre l'évolution a été jugée
mauvaise chez 21,05% de nos patients dont un cas de complication a type de
récidive (5,26%) et 3 cas de décès (15,79%).
Cette mortalité est rattachée à
l'abondance de l'épanchement péricardique, au retard
deconsultation de nos patients et à l'insuffisance du plateau
technique.
En Suisse en, Niclauss et coll [1] rapportent 57,8%
d'amélioration clinique immédiate après drainage
chirurgical du péricarde chez 289 patients sur une période de 10
ans.
En Tunisie benchekrount et coll [6] rapportent 64%
d'efficacité du drainage chirurgical sur 25 péricardites aigues
diagnostiquées parmi 11.000 patients hospitalisés sur une
période de 10 ans.
CONCLUSION ET Recommandations
CONCLUSION
L'expression clinique de ces atteintes inflammatoires du
péricarde est très variable.
Le diagnostic des péricardites repose essentiellement
sur un trépied d'examens simples et non invasifs associant clinique,
électrocardiogramme et échodoppler cardiaque.
Les étiologies des péricardites sont
dominées dans notre contexte par la tuberculose. La péricardite
ne traduit donc pas simplement une pathologie cardiaque ou une virose, mais
elle peut être révélatrice d'autres pathologies qui ne
seront découvertes que grâce à une enquête
étiologique exhaustive.
L'évolution et le pronostic sont cependant très
variables et dépendent de l'étiologie. Elles peuventêtre
compliquées de tamponnade péricardique, de rechute et de
récidives.
En présence de douleurs thoraciques un traitement par
des anti-inflammatoires non-stéroïdiens peut être utile .En
revanche un épanchement important ou une tamponnade nécessite une
attitude plus agressive, puisque dans la plus part des cas une cause
potentiellement traitable est découverte.
La meilleure approche est l'association précoce d'un
drainage chirurgical et d'une biopsie péricardique, ce qui permettrait
d'éviter l'évolution vers la tamponnade et la contriction
péricardique qui nécessite une décortication
secondaire.
RECOMMANDATIONS :
Au terme de cette étude des recommandations sont
proposées et s'adressent :
X A LA POPULATION
- Consulter dans la structure sanitaire la plus proche devant
toute symptomatologie thoracique.
- Respecter les recommandations du médecin.
X AU PERSONNEL MEDICAL
- De remplir correctement les dossiers médicaux.
- Améliorer la qualité des clichés
radiologiques.
- Privilégier la collaboration interdisciplinaire.
X AUX AUTORITES
- D'assurer la formation continue du personnel
médical ;
- D'assurer l'équipement du service en outil
informatique ;
- De créer une unité d'archive
hospitalière.
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ANNEXES
FICHE DE COLLECTE
I. Renseignements
généraux :
Nom et
Prénom :.............................................................................
Age :............Sexe :..................
profession :.......................................
Provenance
Résidence :.....................................................................
Date d'entrée :...................Date
d'intervention : ...................................
Date de
sortie :................................................................................
II. Interrogatoire :
a) Motifs de consultation :
Douleur thoracique toux palpitation
Dyspnée : stade1 stade2 stade3 stade 4
Hépatalgie d'effort dysphonie dysphagie hoquet nausées
b) Antécédents :
Médicaux :
...........................................................................
Chirurgicaux :
........................................................................
Gynéco-obstétricaux :
...............................................................
c) Mode de vie :
Tabac Alcool Café Autres
III Examen clinique :
a-Signes généraux :
Etat de conscience Normalagitation Fièvre Pâleur
Tension artérielle : hypotension hypertension
Pouls : Filant rapide Régulier
Amaigrissement
b) signes physiques :
1 .Inspection :
Voussure thoracique signes droits
Elargissement des espaces intercostaux Battement des ailes du nez ballonnement abdominal
2 .Palpation :
Déviation de l'apex du coeur
Vibrations vocales :augmentéDiminué
3 .Percussion :
Matite basale sonorité apicaleTympanisme
4 .Auscultation :
Frottement péricardique Bruits du coeur assourdis
Râles parenchymateux râles bronchiques
Murmures vésiculaire abolis
IV. examens complémentaires :
1. Visée diagnostic :
a) Radiographie du thorax (face/profil)
Index cardio-thoracique : augmentédiminuénormal
Epanchement pleural calcifications péricardiques opacité pulmonaire
b) électrocardiogramme :
Micro voltage alternance électriqueonde T négative sus décalage ST HVG sous décalage STnormal
c) échocardiographie :
Épanchement de faible abondanceépanchement de moyenne abondance épanchement de grande abondance tamponnade non spécifié absent
d) scanner thoracique :
e) ponction péricardique sous
xiphoïdienne :
§ Aspect du liquide péricardique :
Jaune citrinhémorragique purulent
Séro-hématique verdâtre
§ Analyse bactério-chimique du liquide :
Liquide stérile présence de germes présence de fibrine exsudat transsudat
2. visée étiologique :
Recherche du bacille de koch sérologie rétroviraleUrée créatininémieASLO anatomo-pathologieTransaminases azotémieIDR non spécifié
3. explorant le terrain :
NFSglycémieVS autres
V. Traitement :
A) Médical :
antibiotique AINS corticoïdeChimiothérapie
Digitalique diurétique solutés isotoniques macromolécules
B) chirurgical :
v Drainage chirurgical :
§ Indications :
Tamponnade dissection aortique épanchement urémique épanchement péricardique purulent ou
néoplasique
Épanchement péricardique non compressif trainant,
ne tarissant pas au bout de 6 semaines de traitement spécifique
Evolution/pronostic :
A. Favorable :
§ Guérison complète
B. Défavorable :
§ Complications :
Infection luxation du coeur/incision large lésion pneumogastrique lésion phrénique
§ Décédé
§ Séquelles
§ Récidive
C. Inconnue
VI. Durée d'hospitalisation :
Jours semaines mois
RESUME:
La douleur thoracique représente près de 5% des
motifs de consultation aux Urgences, si les syndromes coronaires aigus restent
à juste titre au centre des préoccupations médicales, la
péricardite aigue constitue l'un des diagnostics différentiels
les plus importants.
L'objectif de cette étude était de
décrire les aspects cliniques, para cliniques et Analyser les
indications actuelles de la chirurgie dans la prise en charge des
péricardites évoluées,au service de chirurgie thoracique
de l'hôpital national Donka.
Nous avons mené une étude rétro
prospective descriptive des cas de péricardite colligés en 50
mois à partir des dossiers et registres dans le service de chirurgie
thoracique de l'hôpital national Donka du 1er Mai 2008 au 30
juin 2012.
Durant notre étude, nous avons dénombré
386 cas d'hospitalisation dont 19 cas de péricardites, soit une
fréquence de 4,9% chez des patients âgés de 18 à
80 ans. L'âge moyen était de 42,47ans avec un sexe ratio de 1,71.
69% des patients avaient moins de 50 ans. Tous les patients avaient un niveau
socio-économique bas. La douleur thoracique a constitué
l'essentiel des motifs de consultation 17 cas, soit 89,5%. Elle est suivie de
la dyspnée 15 cas, soit 78,9%.
Les signes droits étaient présents chez 10
patients.
Les péricardites tuberculeuses ont été
les plus colligées 6 cas (31,58%). La pleurésie était
associée chez 3 patients (15,8%). 4 patients avaient une
sérologie VIH positive. L'échocardiographie a été
importante pour le diagnostic positif et dans la prise en charge. Une bonne
amélioration avec régression des signes cliniques a
été observée chez 78,95% de nos patients après
drainage chirurgical et traitement étiologique.
Par contre l'évolution a été jugée
mauvaise chez 21,05% de nos patients dont un cas de complication a type de
récidive (5,26%) et 3 cas de décès (15,79%). Ainsi en
raison de ce taux de mortalité, la péricardite reste un
problème médical majeur.
Mots clés : péricardite ; prise en
charge ; pronostic.
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