Introduction Générale
Dans le cadre d'une analyse de l'Agence Internationale de
l'Energie, la majeure partie des infrastructures énergétiques qui
existent aujourd'hui dans le monde devront être remplacées d'ici
2030 (World Energy Outlook, 2008, 39). A l'occasion du changement climatique et
de la raréfaction des ressources énergétiques fossiles,
les pouvoirs publics comme les investisseurs ont intérêt à
déterminer quelles sources d'énergie seront les plus efficaces et
les plus fiables pour soutenir la croissance à l'avenir.
Dans le but de soutenir l'expansion des énergies
renouvelables, les pouvoirs publics des pays d'Afrique en particulier ceux de
la CEMAC pourraient prendre des mesures pour stimuler l'investissement dans ce
secteur de la production décentralisée et accroître les
transferts de technologies propices à l'essor de ces formes
d'énergie dans les zones eloignées des sites de production. Cela
contribuant ansi à une interconnexion transfrontaliére. Les
énergies renouvelables sont abondantes et diversifiées, mais elle
ne disposent pas d'un cadre ou des structures adaptées pour soutenir les
collectivités en vue du montage des projets énergetiques et la
mise en place d'un schéma directeur communal, regional ou national de
développement des infrastructures. En plus de cela les industries
implantées au sein des collectivités territoriales de se voient
point imposer des mesures ou un cadre legislatif permettant d'investir dans le
domaine énergetique ou d'économiser l'énergie qu'elle
consomme. Les énergies renouvelables ont pour avantage de diminuer la
dépendance à l'égard des ressources finies ou
importées. Elles renforcent la sécurité
énergétique, en particulier dans les pays qui ne produisent pas
de pétrole, créent des emplois et contribuent à la lutte
contre la pauvreté en améliorant l'accès à
l'énergie, notamment dans le cas des populations rurales ou
isolées.
Dans le souci d'accroitre la capacité électrique
des pays de la CEMAC afin de favoriser une croissance économique, il
importe de comprendre aujourd'hui, qu'environ un tiers de l'humanité qui
n'a pas accès à des services modernes dans le domaine de
l'énergie ou bien leur approvisionnement en énergie
électrique se trouve dans l'incapacité de subvenir aux besoin
élementaires telles que l'éducation, la santé...etc. Non
seulement l'accès à ces services doit être garanti, mais
encore ceux-ci doivent être propres et abordables. Par ailleurs, de
telles initiatives nécessitant l'augmentation de cet accès
requiert des outils de gestion de projets électriques conduisant
à une planification énergetique integrée minutieuse. Avec
l'intégration sous-régionale faisant pression pour constituer un
marcher fort, les Etats regroupés au sein d'un organisme voient à
travers le processus d'intégration une opportunité de beneficier
de la part des organisations internationales, les ressources intellectuelles et
financières que les faisaient défaut, certains Etats peuvent
être amenées à s'associer en formant
l'intercommunalité. Le Cameroun pour parvenir à sortir du
sous-developpement, le pays a presenter sa stratégie de
développement dans un document de planification présentant la
vision du Cameroun d'ici 2030 ou 2035 (Le Document de Stratégie pour
la Croissance et l'Emploi : DSCE.) qui a pour objectif la réduction
de la pauvreté, la croissance économique du pays et se structure
en trois grandes parties principales, la première consacrée aux
infrastructures et à l'énergie, la deuxième au transport
et communications puis la dernière à la production agricole.
1. Contexte et justification
Un diagnostic effectué par le FMI en 2008 sur la
situation en énergie électrique des pays de la CEMAC nous
demontre que les infrastructures en Afrique demeurent largement insuffisantes,
de sorte que le décalage entre l'offre et la demande ne cesse de se
creuser. Dans l'UEMOA, l'écart négatif entre l'offre et la
demande exprimée atteindrait entre 205 et 324MW en 2008, soit presque la
totalité de la
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capacité électrique installée au
Sénégal. Dans la CEMAC, l'écart entre l'offre et la
demande est 190 à 270MW, soit plus de deux fois la puissance totale
installée du Congo.
Le taux d'accès à l'électricité
est très faible: 15% en CEMAC et 17% en UEMOA (contre 24,6% en moyenne
en Afrique Subsaharienne et 37,4% en moyenne dans les pays à faible
revenu hors Afrique). Les taux d'accès montrent des disparités
entre pays. Ainsi, dans la zone CEMAC, le Gabon (70%) se distingue nettement du
Cameroun (22%),de la RCA (2%) et du Tchad (1%). De même en UEMOA, la
Côte d'Ivoire (60%) et Sénégal (40,7%) présentent
des taux d'accès très supérieurs au Burkina Faso (17%),
Mali (14%), Guinée Bissau (8%) et Niger (7%).
Dans ce diagnostique il importe de remarquer la prise en
compte des ressources énergetiques telle que le pétrole et le
gaz, mais sur le plan de la production d'électricité à
base d'énergies renouvelables, les pourcentages ici
présentés sont nettement different.
En corollaire, l'accès à
l'électricité reste un phénomène urbain,
c'est-à-dire limité aux grandes villes et accessoirement aux
petites villes et villages. Par exemple, au Cameroun et Congo, seulement 14% de
la population rurale à accès au réseau contre 40% et 25%
de la population urbaine, respectivement. Même en Côte d'Ivoire,
qui présente le taux d'accès à l'électricité
en milieu rural le plus élevé, celui-ci ne s'élève
encore qu'à 15%. Dans d'autres pays, la population rurale est de fait
coupée de l'accès à l'électricité, par
exemple en Guinée Bissau (2%), au Mali (1%) et au Niger (0,3%).
Malgré le développement des grands projets
industriels visant le développement des pays de la CEMAC le Cameroun en
particulier, la pauvreté en milieu rural perdure. Les problémes
d'électrifications rurales décentralisés sont mal
élaborés et souvent pas realisés ou mal executé
conduisant l'exode des populations vers les zones disposant des ressources en
énergies propices au developpement des activités generatrices de
revenues. Mais il est important de remarque que les problémes
d'électrification rurale décentralisées differts selon les
pays de la CEMAC. Cela nous oblige ici d'encourager la politique
d'intégration régionale et la mise sur pied des projets communs
visant à soutenir les pays qui connaissent déjà une nette
amelioration dans leur stratégie de développement du secteur de
l'électrification rurale.
Le manque de planification énergétique est un
handicap significatif dans le processus de croissance des pays de la CEMAC.
Compte tenu du coût important des infrastructures nécessaires pour
combler le déficit énergétique, et du manque de
financements, une évaluation rigoureuse des besoins et des ressources
énergétiques disponibles devrait pourtant être à la
base de chaque décision d'investissement.
Vue le contexte d'insuffisance de compétence au sein
des communes en matiére de mise au point de stratégie de
développement énergetique de leur collectivité
territoriale, la maîtrise des outils visant le développement de
projets d'électrification rurale s'avére nécessaire au
sein d'une commune. Pour cela il importe de savoir repondre aux questions
inerantes à la bonne mise en oeuvre d'une planification
énergetique territoriale.
L'outil de planification en vue d'une production
décentralisée est importante afin de mieux élaborer un
systéme d'ordonnancement efficace. Dans le but de clarifier les enjeux
et ainsi mieux comprendre les spécificités des différentes
approches et outils existants, il convient cependant de signaler que nous
tentons de presenter une analyse systématique des principaux sujets au
coeur des démarches de planification en balayant les sept questions de
la méthode dite QQOQCCP (Qui fait Quoi, Où, Quand,
Comment, Combien et Pourquoi).
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