III.2 Modernisation des équipements
électriques pour une meilleure ERD
3.2.1. Analyse des postes de transformation dans le
réseau décentralisée d'un système
interconnecté
Le réseau électrique Camerounais est
hiérarchisé en trois parties dont les fonctions actuelles sont
très différentes. Le réseau de transport a pour rôle
de transporter l'énergie en très haute tension depuis les centres
de productions jusqu'au premières zones de consommation. Le
réseau de répartition alimente directement les gros consommateurs
industriels puis achemine l'énergie jusqu'aux réseaux de
distribution chargés d'approvisionner les consommateurs moyenne et basse
tension. Ces trois niveaux de réseau sont délimités
grâce à des transformateurs. Ces transformateurs permettent
d'acheminer l'énergie à différents niveaux de tension.
Dans une vision plus détaillée, le réseau
électrique du Cameroun manque d'analyse claires sur les GED marquant le
développement de la production décentralisée
d'électricité. Pour les raisons importantes d'une telle analyse,
le Cameroun risque être confronté à de nombreux
problémes de stabilité et de qualité dans la fourniture
d'nergie électrique. A cet effet les postes de transformation
barriére incontournable entre deux réseaux ou entre un
réseau et les consommateurs, leur analyse ici profonde s'avére
necessaire pour comprendre leur imortance.
Les postes électriques Hautes Tension servent à
transformer la tension, aiguiller le courant électrique et
protéger les installations et les personnes. Il existe deux grandes
catégories de postes Haute Tension :
1. Les postes de transformation
Les postes de transformation permettent de passer d'un niveau
de tension d'entrée donné à un niveau de tension de sortie
qui peut être supérieur (on parle alors de transformateurs
élévateurs) ou inférieur (abaisseur). En
général, on augmente la tension en sortie de centrale pour
transporter l'énergie électrique avec le moins de pertes
possibles, et on diminue la tension aux abords des centres de distribution
(agglomération, industrie, etc.)
2. Les postes d'interconnexion
Les postes d'interconnexion sont les noeuds du réseau
électrique d'un pays. Ils permettent de relier entre eux plusieurs
sections d'un réseau. Les postes électriques Haute Tension
peuvent raccordés à des lignes électriques, à des
câbles ou également directement à une centrale
électrique (on parle alors de poste « sortie de centrale
»).
Les fonctions de transport et d'interconnexion sont
assurées essentiellement par le réseau à 400 kV, parfois
encore par le réseau à 225 kV. Des transformateurs alimentent,
aux tensions de 225, 90 et 63 kV, des réseaux régionaux de
répartition qui fournissent l'énergie aux réseaux de
distribution à moyenne tension (20 kV, essentiellement).
Pour une interconnexion entre les différentes
unités de productions du réseau électrique, la
création des postes de transformation est nécessaire pour assurer
une meilleure distribution et un bon transport de l'énergie produite au
sein des centrales de production. En fonction de leur disposition, Ceux-ci
jouent quatre rôles important :
Les postes de sortie de centrale qui servent à relier les
centrales au réseau.
Les postes d'interconnexions qui servent à interconnecter
plusieurs lignes électriques.
Les postes élévateurs qui servent à
augmenter la tension à l'aide de transformateur.
Les postes de distribution qui diminuent le niveau de tension
afin de le distribuer aux
consommateurs.
L'énergie produite doit être acheminée sur
tout le territoire. Ainsi cette énergie transportée sur des
lignes aériennes ou souterraines doit appartenir à un certain
domaine de tension alternative présenté à travers le
tableau ci-dessous :
U < 50V
|
|
50V < U <500V
|
|
500V < U < 1kV
|
|
1kV < U < 50kV
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|
50kV < U < 100kV
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|
U > 100kV
|
TBT
|
|
BT
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|
MT
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|
HT
|
|
THT
|
TBT
|
|
BTA
|
|
BTB
|
|
HTA
|
|
HTB
|
114
Figure 3.14 : répartition de
différents niveaux de tension sur un réseau électrique
norme UTE C 18 18-510
Les réseau électriques décentralisés
sont dans la plus part distribuent l'énergie en MT/BT. Ainsi on
distingue quatre types de réseaux :
Réseau en antenne : un centre
de production dispose de plusieurs lignes en parallèles qui alimentent
un centre de consommateur ;
Réseau en faisceau : un
centre de production dispose d'un ensemble de lignes qui desservent plusieurs
centres de consommation ou bien plusieurs centres de production alimentent un
centre important de consommation ;
Réseau d'interconnexion pure :
les centres de production sont reliés entre eux par un
certain nombre de lignes ou des centres de consommateurs. Les deux
précédents réseaux constituent des réseaux de
transport ; Réseau de type mixte : le
réseau interconnecté assure à la fois des fonctions de
transport d'énergie et des fonctions d'interconnexion.
A partir de postes sources alimentés par le réseau
de transport, la société en charge de la distribution
d'électricité distribue par voie aérienne l'énergie
en moyenne tension (MT) à des puissances de 25, 50, 100, 160, 250 kVA.
Ceux-ci sont plus répandus dans deux zones :
- Réseau en zone rurale : Ce sont essentiellement des
lignes aériennes assez longues, assurant une distribution avec une
faible puissance à des utilisateurs très dispersés.
- Réseau en zone urbaine : La puissance installée
est beaucoup plus importante par unité de surface. Lors de la conception
d'un réseau de transport d'énergie, plusieurs configurations de
réseaux sont possibles à installer selon la situation des
utilisateurs :
Réseau simple dérivation
: utilisé surtout pour la distribution rurale ou
périurbaine. Tout défaut provoque la coupure de toutes les
abonnées concernées par le départ du poste source.
Réseau en double dérivation
: chaque poste est alimenté par deux câbles avec
permutation automatique en cas de manque de tension sur l'une des
arrivées. Ce type de dispositif est utilisé dans les zones
urbaines.
Réseaux en coupure d'artère
: tous les postes HTA/BT sont branchés en
dérivation sur une boucle ouverte en un point proche de son milieu. En
cas de défaut sur une partie de la boucle, il est possible d'alimenter
tous les postes en ouvrant la boucle à l'endroit du défaut.
Les postes source HTB/HTA sont parfois alimentés en
antenne mais, le plus souvent, ils sont alimentés avec un jeu de barre
recevant plusieurs arrivées (ou lignes) HTB. Un ou plusieurs
transformateurs HTB/HTA sont raccordés sur ces jeux de barre HTB simples
ou multiples. A l'aval de ces transformateurs, des départs moyens
tension partent d'un ou plusieurs jeux de barres HTA.
Le tab 3.8 ci-dessous présente les
differentes avantages, inconvenients et mode d'untilisation de
réseaux.
Application principale
Postes industriels, postes sources.
Postes industriels, postes sources.
Postes d'interconnexion, postes de sortie de centrale.
Postes où la continuité de service est le
critère prioritaire (peu courant en Europe, très utilisé
en Amérique).
Postes industriels, principalement Amérique.
Tableau 3.8: comparaison des postes sources
HTB/HTA
Schéma
Simple jeu de barres
Simple jeu de barres sectionné
Double jeu de barre
Un disjoncteur et demi
Poste en anneau (Ring)
Avantages
Simple et économique.
Simple et économique.
Permet de garder une moitié de poste en fonctionnement en
cas de défaillance sur le jeu de barre ou de maintenance.
Flexibilité, continuité de services en cas de
défaut sur un jeu de barres ou d'intervention de maintenance.
Possibilité d'utiliser le disjoncteur de couplage comme
secours.
Continuité de services (toutes les travées sont
alimentées par les deux jeux de barre)
Flexibilité en exploitation
Continuité de services
Cout d'acquisition plus faible que le schéma 1.5
disjoncteur.
Inconvénients
Risque de perte totale de l'installation ne cas de
défaut sur le jeu de barres.
Coupure du jeu de barre obligatoire en cas de maintenance.
Peu de flexibilité en exploitation.
Identique au simple jeu de barre sur une moitié de
poste.
|
Coût d'acquisition élevé.
|
Risque de défaillance sur défaut plus
élevé (il faut deux disjoncteurs pour couper une arrivée
ou un départ).
Coût d'acquisition élevé.
Risque de défaillance sur défaut plus
élevé (il faut deux disjoncteurs pour couper une arrivée
ou un départ).
Peu de flexibilité en exploitation.
115
Dans le cas des réseaux en milieu rural, conduisant
vers une perspective de développement local, on trouve des architectures
arborescentes bouclables mais exploitées en radial. Les boucles peuvent
se situer entre les postes HTB/HTA ou entre départs voisins (du
même poste source).
Au regard de toutes ces observations effectuée sur les
postes de transformation, leur raccordement constitue un autre probléme
à resoudre car il existe differents types comme présenté
ci-dessous. Mais le choix du type est fixé par l'autorité en
charge de la gestion des problémes d'électrification. Dans le
cadre d'une production décentralisée, les sources de production
aussi nombreuses quelles seront vont impliquer des choix. Soit un câblage
en boucle ou un câblage en aetére des postes de livraison.
Dans les besoins de continuité de service, il importe
que le réseau dans sa configuration soit structuré
c'est-à-dire limiter les temps de realimebtation en cas
d'indisponibilité.
La structuration d'un réseau est différente
selon qu'on aura à faire à un réseau en zone rurale ou en
zone urbaine. Cela implique l'existence de deux types départs à
savoir les départs de type urbain et les départs de type
rural.
3.2.1.1. Structure des réseaux
électriques en zone rurale
Les structures des réseaux en zone urbaine sont le plus
souvent les structures en coupure d'artère (Figure 3.13a :
Cette structure permet à chaque poste d'être
alimenté à un instant donné en schéma normal ou en
schéma de secours) ou les structures en double dérivation
(Figure 3.13b : Dans cette structure, chaque poste peut
être alimenté soit par un départ, soit par un autre. En cas
d'indisponibilité, une permutation automatique équipée
d'une temporisation bascule le poste sur le deuxième départ) pour
les zones urbaines denses.
116
Figure 3.13a : structure en coupure d'artére
[43]
Figure 3.13b : structure en double
dérivation [43]
La structure des réseaux en zone rurale
(Figure 3.14) sont le plus souvent d'artère
principale de source à source. Ils peuvent également
présenter des départs bouclant avec un départ
alimenté par le même poste source, lorsque la densité de
charge n'est pas homogène sur le territoire. Les départs peuvent
présenter des antennes (dérivation non bouclée).
Figure 3.14 : structure de réseau rural
[43]
Toutes ces opérations d'ordre technique entrainnent
sans doute des dépenses qui contraint la prise en compte d'un
dimensionnement économique des installations.
Ce principe de dimensionnement économique, en lieu et
place du seul dimensionnement technique, est
largement répandu chez tous les exploitants de
réseau électrique, qu'il s'agisse de réseaux publics ou de
réseaux privés. Les principes du calcul du dimensionnement
économique figurent d'ailleurs très fréquemment dans les
catalogues des fournisseurs de matériel : câbles, transformateur,
etc.
Le principe de dimensionnement économique revient
à choisir un palier technique (il faut entendre par là les
différentes sections de câble retenues par la structure en charge
de l'ER, la puissance unitaire des transformateurs HTB/HTA, etc.) qui
présente l'optimum technico-économique. Le calcul est
réalisé avec les hypothèses suivantes :
- le palier technique retenu est celui qui présente le
coût minimal sur la durée de vie de l'ouvrage (N),
ce coût étant égal à la somme du
coût d'établissement (E) et du coût d'exploitation (D)
actualisé ;
117
- le coût d'établissement (E) de l'ouvrage est
constitué de la somme des coûts d'achat du matériel, de ses
accessoires y compris leur mise en oeuvre et leur pose ;
- le coût d'exploitation annuel de l'ouvrage (d) prend
en compte les coûts de maintenance, les coûts de
défaillance, ainsi que le coût des pertes électriques
générées : pertes Joule dans les câbles, pertes
Joule et fer dans les transformateurs. Ces pertes dépendent du
dimensionnement de l'ouvrage (palier technique retenu) et du transit dans
l'ouvrage.
- les dépenses d'établissement et d'exploitation
n'ayant pas la même échéance, elles ne peuvent être
additionnées sans actualisation. Le taux d'actualisation
financière a pour objectif de ramener les coûts annuels à
des dépenses engagées à l'année initiale de la
période d'utilisation ;
- l'expression du coût d'exploitation (D) sur la
durée de vie de l'ouvrage (N), actualisé à l'année
initiale d'établissement est (en considérant que le coût
d'exploitation annuel (d) est payé en fin d'année tout au long de
la durée de vie N de l'ouvrage) :
(3.6)
N
? ? ? ? ?
? ? ? ? ? ?
? ?
1
1 t 1
1 1
D ? d . ? ? ? ? ? ? ?
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d . d A
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N
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1
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avec
A
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N
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1 t 1
? ? ? ? ? ? ? ? ?
N
? ?
1
? ? t t ? ?
1 ? t
(t) : taux annuel d'actualisation 8 %, (N) durée
d'amortissement de l'ouvrage (par exemple 40 ans pour les câbles). Le
dimensionnement économique de l'ouvrage est celui qui minimise la valeur
de (E +D) sur la durée de vie N. La section économique de
câble sera utilisée systématiquement pour optimiser les
pertes Joule. Pour toute création et remplacement d'ouvrages existants.
Pour déterminer les sections économiques, on définit le
nombre d'heures d'utilisation de la pointe Pour un utilisateur, il est
défini comme le rapport suivant : Durée d'utilisation de la Pmax
= Energie annuelle / Puissance de raccordement [43].
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