CONCLUSION
Les exigences énergétiques au sein de la zone
CEMAC, obligent les gouvernements à prendre plus d'initiatives afin de
couvrir les besoins présents et futures de la sous-région. La
politique de libre d'échange déjà effective, nous
améne à penser que le marcher énergétique de le
CEMAC demeure une opportunité d'investissement pour les
opérateurs économiques à la recherche de nouveaux
marchés. Nous déplorons à la lecture des textes et projets
d'intégration économique, les colloques et les seminaires
demeurent la chose la plus partagée et non la mise en oeuvre des
décisions adoptées lors de ces rencontres au sommet avec les
experts nationaux et internationaux. Avec le systéme de production
centralisée actuellement en vigueur, les projets
d'électrification rurale sont toujours en cours de réalisation ou
déjà executés avec un systéme de raccordement au
réseau centrale. Mais cette forme d'électrification des
population locale ayant ses limites, une nouvelle vision conduite vers une
modernisation du réseau électrique de la sous-région avec
des technologie modernes intégrant des production
décentralisées font leur immertion ce qui obligera la
reorganisation du réseau électrique sachant qu'en le rendant
concurent face aux autres, l'ouverture du marché de l'énergie
électrique de la zone CEMAC semble être une obligation
naturelle.
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CHAPITRE II : Production décentralisée et
centralisée de l'énergie électrique pour une croissance
économique locale.
INTRODUCTION
La production de l'énergie pour des raisons de
développement est un processus qui nécessite la mise au point
d'une stratégie visant à accroitre la qualité des services
favorables à booster l'essor économique d'un Etat ou d'une
collectivité, mais aussi faciliter les conditions de vie des populations
tout en améliorant les conditions de vie sociale élementaire.
Dans ce chapitre, nous portons un regard sur le systéme de production de
l'énergie électrique à travers le processus de production
décentralisée ou centralisée devant conduire à la
croissance économique local. L'influence de chaque mode de production
sur le systéme d'électrification rurale principalement au
Cameroun de maniére générale dans les pays de la CEMAC.
II.1. STRATEGIE DE PRODUCTION CENTRALISEE D'ENERGIE
ELECTRIQUE POUR UNE CROISSANCE ECONOMIQUE LOCALE
Le Cameroun ainsi que beaucoup de pays de la CEMAC ont encore
le mode production centralisée de l'énergie électrique.
Celui-ci consiste en la production de l'énergie électrique par
des centrales électriques très puissantes en majorité
hydroéléctrique ou thermique. Celle-ci installée sur un
site de production est interconnectée à d'autres sites grace aux
postes d'interconnexion afin d'assurer un dispashing sur l'ensemble du
territoire l'énergie nécessaire pour satisfaire la
consommation.
Les productions centralisées
d'électricité reposent, pour l'essentiel, sur trois types de
centrales :
les centrales thermiques, les centrales hydrauliques, les
centrales nucléaires .
Pour assurer un meilleur approvisionnement en énergie
électrique vers les consommateur, une planification nationale de
l'énergie électrique est élaborée. Elle ne tient
pas compte simplement de la quantité d'énergie annuelle de telle
ou telle centrale, il faut en plus que cette énergie soit fournie aux
bons moments.
L'extension du réseau électrique constitue la
solution la plus évidente pour la connexion de nouvelles habitations.
Par définition, l'électricité est produite de façon
centralisée à l'aide de centrales et est distribuée
à l'aide de lignes haute, moyenne et basse tension. La mise en place
d'une nouvelle ligne électrique ne se justifie que si la densité
de consommation (en kWh/km2) de la zone desservie est suffisante.
Cette condition est problématique dans les zones rurales des pays en
développement, où la consommation individuelle et la
densité de population sont très faibles, ce qui rend l'extension
du réseau peu intéressante économiquement. Historiquement,
l'électrification rurale s'est effectuée majoritairement au
travers de la production centralisée. Les subsides pour
l'électrification rurale ont également été
principalement dirigés vers l'extension du réseau
électrique. Cependant, les avancées technologiques en
matière de production décentralisée permettent aujourd'hui
de rendre ces technologies compétitives, même si leur utilisation
implique des approches et des modes d'appropriation complètement
différents.
Trois niveaux de centralisation peuvent être
distingués :
? La production centralisée :
Dans ce cas, une centrale de taille importante (typiquement
plusieurs centaines de kW) produit le courant à une
tension de quelques dizaines de kV qui est ensuite distribué à
l'aide de lignes moyenne tension. À l'autre bout de ces lignes moyenne
tension, des sous-stations sont installées qui convertissent le courant
à la tension d'utilisation. Les lignes basse tension connectent ces
sous-stations à l'utilisateur final. La production centralisée
possède généralement un rendement élevé
(dû aux effets d'échelle). Les principaux inconvénients de
cette
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solution proviennent des lignes électriques :
coût élevé (environ 40 000 €/km de moyenne tension
pour l'Afrique de l'Ouest, environ 50 000 €/km pour l'Inde, pertes en
lignes importantes (plus de 20 % dans certains pays en développement) ou
encore connexions sauvages augmentent considérablement le coût du
kWh électrique.
? Le mini-grid couvre les besoins d'une
communauté ou d'un village et constitue en ce sens
une solution intermédiaire entre solutions
centralisées et décentralisées. Un
générateur est installé et fournit
l'électricité au travers d'un mini-réseau
électrique basse tension. Généralement les mini-grid sont
alimentés par des générateurs diesel ou des petites
centrales hydroélectriques. Il est cependant tout-à-fait
envisageable de les alimenter par du photovoltaïque, de la biomasse ou de
l'éolien. Ce système est bien adapté à
l'hybridation (combinaison de panneaux PV et d'un générateur
diesel par exemple). Il requiert généralement une certaine
capacité de stockage (batteries) et permet, outre
l'électrification individuelle, d'alimenter des installations
communautaires telles que l'éclairage publique.
? La production décentralisée
individuelle vise à couvrir les besoins d'un ménage, ou
d'une
habitation non reliée au réseau
électrique. Les systèmes les plus courants sont le
générateur diesel, les panneaux photovoltaïques ou la
gazéification de la biomasse. Dans le cas du photovoltaïque, un
système de stockage (batteries électriques) doit être
prévu afin de compenser le décalage entre la demande et
l'intensité de la radiation solaire.
2.1.1. Influence de la production centralisée sur
Les collectivités locale
Les programmes d'électrification rurale sont toujours
définis dans le cadre d'un plan de développement de
d'électrification rurale. Puis pour un besoin de planification
énergetique nationale, il est élaboré un plan nationale de
développement du secteur de l'électricité. Dans la plus
part des cas, ces projets d'électrification rurale sont fiancés
par des bailleurs de fond. Pour béneficier d'une alimentation en
énergie électrique, la collectivité territoriale doit
être raccordée au réseau de distribution national de
l'énergie électrique et devient vulnérable à tous
les phénoménes pouvant perturber le réseau. L'exemple est
celui du projet financé par la coopération Cameroun-Banque
Mondiale. C'est un projet de développement du secteur de
l'énergie désigné PDSE, d'un montant total estimé
à 65 millions de dollars US. Il importe de remarquer qu'il s'agit des
projets à caractére national qui présentent la vision du
Cameroun dans le domaine de la production en énergie électrique.
C'est un document qui connait des revisions fréquentes et la plus
recente porte sur l'appel à manifestation en vue de la mise à
jour du PDER pour une période de 15 à 20 ans. Dans sont contenu,
le PDSE souléve l'aspect du mécanisme de financement du secteur
de l'ER et pour cela il préconise la création du Fond
d'Electrification Rural au sein l'Agence d'Electrification Rurale (AER). Les
agences électrification rurales (AER) sont au coeur des nouvelles
stratégies de développement de l'électrification rurale en
Afrique, avec les missions suivantes :
Stimuler la demande et l'offre de services
d'électrification rurale par une large information des partenaires
potentiels publics et privés ;
Orienter les opérateurs vers des solutions novatrices et
au moindre coût ;
Établir le programme annuel de développement de
l'électrification rurale et en assurer l'accompagnement et le suivi ;
Gérer les relations avec les bailleurs de fonds ainsi
que le mécanisme de financement des investissements
d'électrification rurale ;
Veiller à l'exécution des conventions conclues dans
le respect des règles et des normes ;
Assurer pour le Ministère de l'énergie la
maîtrise d'ouvrage déléguée pour l'exécution
des Programmes Prioritaires d'Électrification Rurale (PPER) ;
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Promouvoir enfin les projets d'Électrification Rurale
d'Initiative Locale (ERIL) en les appuyant au plan technique et financier.
2.1.1.1. Le fond d'électrification rurale au
service des collectivités locales
Afin de lutter contre la pauvreté, le gouvernement avec
ses partenaires au développement ont élaboré la
stratégie de financement de l'électrification rurale (ER). Pour
cela une structure spécialisée s'occupe de recueillir les fonds
et de les orienter vers les projets d'électrifications rural. D'autant
plus que les besoins sont considérables, les budgets d'investissement
public ne peuvent satisfaire toutes les localités. L'AER faisait
l'analyse suivante : sur 30 000 localités au Cameroun, 9 000 ont une
taille comprise entre 200 et 5 000 ha ; le coût moyen
d'électrification par village était alors estimé à
40 millions de F CFA. Ces 25 dernières années, 1 700
localités ont été électrifiées et il reste 7
300 localités à desservir, ce qui représente un
investissement d'environ 300 milliard de F CFA (40 millions multiplié
par 7 300). Au rythme actuel d'un financement public d'environ 3 milliard de F
CFA/an, il faudrait 100 années pour électrifier tout le pays.
Compte tenu de l'exigence en matière d'électrification rurale
devant être continu et durable, il paraît plus difficile de
mobiliser les financements internationaux de façon continue pendant de
nombreuses années, pour que le programme d'ER puisse atteindre une
échelle significative. Le Fond d'Electrification Rural (FER) vient
constituer un début de solution à ce problème de
financement mais les problèmes d'exécution, suivi et
d'évaluation de ces projets d'électrification rurale persiste.
Le FER mis en oeuvre dans le cadre d'une production
centralisée de l'énergie électrique :
a) Il permettra d'assurer les missions suivantes
dans le cadre de l'ER:
> Clarification de la stratégie d'Electrification
Rurale (ER) et du processus de planification ;
> Actualisation du cadre légal et institutionnel ;
> Renforcement des capacités institutionnelles ;
> Mise en place de mécanismes de financement
transparents et adaptés ;
> Coordination des sources de financement ;
> Participation effective du secteur privé [31].
b) Mise en place du dispositif visant à
atteindre les objectifs de suivi, contrôle du développement et
des
activités d'ER :
> Instrument unique de financement de l'Etat et des
partenaires au développement ;
> Développement rapide de l'ER pour le plus grand
nombre, la poursuite des OMD et de la
stratégie de réduction de la pauvreté ;
> Equité et transparence dans la couverture du
territoire et l'attribution des marchés, sur la base
de critères et procédures clairs et
vérifiables d'éligibilité et de sélection des
projets et des
opérateurs privés ;
> Viabilité économique & financière
de l'ER ;
> Participation secteur privé au financement ;
> Professionnalisation et développement des PME dans le
secteur ;
> Contribution au développement durable
(énergies renouvelables, équipements/appareils basse
consommation, préservation de l'environnement
développement de petites activités
économiques durables et non polluantes).
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