III Matériel et Méthode
1) Sélection des sites d'inventaire
Les sites à inventorier au sein de la réserve,
dans le but de déterminer les hotspot d'amphibiens à suivre dans
le futur, ont préalablement été sélectionnés
par analyse cartographique. Cette étape a été
réalisée à partir de la base de données
cartographique de l'ONG étudiée avec le logiciel libre de
cartographie SIG QuantumGIS (Qgis version 1.6.0). Cette base
de données comprend notamment des informations sur le
périmètre de gestion de la réserve par l'ONG et
l'occupation du sol.
La présélection des sites s'est faite en
fonction de :
- la présence d'un grand point d'eau (canal, lac, mare)
dans les environs afin de maximiser le nombre d'observations, les amphibiens
étant, de par leur mode de vie, intimement liés à
l'eau.
- la représentation des divers types de milieux
(savane, zone dégradée, forêt dense composée
d'espèces endémiques, forêt marécageuse de niaouli
et marécage) autour de ces points d'eau afin d'inventorier
l'éventail de diversité spécifique le plus large
possible
- l'accessibilité du site : le suivi doit pouvoir
être continu dans le temps ce qui sous-entend des inventaires
reproductibles. Pour cela le site doit pouvoir être accessible
(accès par des chemins tracés plutôt que par
traversée aléatoire de la forêt) et être
retouvé aisément.
Les différents types de milieux sont nommés
selon la nomenclature choisie par MATE. Ainsi, on entend par savane une zone
ayant subie une déforestation lors de l'incendie de 2002 et ayant
été recolonisée par une espèce de bruyère
appartenant au genre Philippia qui est une espèce invasive
originaire d'Océanie. De même, une zone dégradée
désigne également une zone incendiée mais dont la
végétation est principalement représentée par une
fougère (non invasive) et quelques arbres du voyageur (Ravenala
madagascariensis) qui résistent aux incendies et poussent
aisément en zone dégradée.
Suivant les critères cités plus haut, un total
de 15 sites a été prospecté. Parmi ces 15 sites (cf. Carte
1) :
- on compte 4 marécages, 3 forêts denses, 3
forêts marécageuses de niaouli, 3 savanes et 2 zones
dégradées
- 12 sites sont regroupés autour de 3 lacs à
raison de 4 sites par lac. Comme un seul de ces lacs est limitrophe d'une
forêt marécageuse de niaouli, 2 sites de ce type de milieu ont
été sélectionnés sur la côte orientale de la
réserve qui borde le canal, c'est-à-dire là où on
retrouve majoritairement le niaouli. Le 15ème et dernier site
sélectionné est un grand
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marécage choisi sur la base de sa potentielle richesse
spécifique, mise en exergue par l'inventaire biologique de la
réserve réalisé en 2005 (Randrianirina, 2005).
- L'une des forêts marécageuses de niaouli
retenue (site 3) ne se situe pas à proprement parlé dans la
réserve bien qu'elle fasse partie du même territoire (cf. Carte
1). Il s'agit d'une parcelle en propriété privée. Le choix
s'est porté sur ce site, car ne faisant pas partie de la zone de gestion
de MATE, il n'est pas soumis à l'exploitation pour la production
d'huiles essentielles. Par ailleurs, il n'est pas non plus exploité par
les propriétaires de cette parcelle. Le deuxième site de ce type
se trouve également en bordure de canal mais au sein de la zone de
gestion et subit donc une exploitation. Ceci permet alors de distinguer deux
sites d'un même habitat mais dont les propriétés
d'exploitation ne sont pas les mêmes. Le troisième site
correspondant à ce type de milieu se situe quant à lui à
l'intérieur de la réserve et borde un lac. Il fait alors office
de milieu de transition entre marécage et forêt d'une part et
entre marécage et savane d'autre part.
Le Tableau 1 résume l'ensemble de ces informations et
reprend les caractéristiques principales de chaque site
inventorié.
Tableau 1
Description des sites d'inventaire
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Carte 1
Localisation des sites d'inventaire
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