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Le rôle de l'Armée dans la pacification des nations. Cas de la RDC et du Rwanda

( Télécharger le fichier original )
par Dieu Merci BYANGOY
Université de Lubumbashi - Licence en relations internationales 2011
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

" L'homme du commun ne comprend pas que 'la guerre est la continuation de la politique, aussi se contente-t-il de dire que l'ennemi attaque, que l'ennemi a envahi mon pays, sans se demander dans quel but on fait la guerre, par quelles classes elle est faite, en vue de quel objectif politique " (Lénine).

DEDICACE

A tous ceux qui ne cessent de lutter

Pour faire de la RDC un Etat sérieux, Puissant,

Uni, fort et prospère pour le bien de sa nation et du monde.

Je suis également convaincu que le résultat de cette lutte

dépend toujours des efforts et du courage de chacun dans

ce processus de la modernisation de notre chère patrie.

A travers cette oeuvre qui a suscité et entretenu en moi

l'amour de la science et la passion des lettres,

je vous dédie ce travail, fruit de mes

Inlassables efforts intellectuels.

Dieu merci Byangoy.

AVANT-PROPOS

Au terme de notre Cycle de licence en Relations Internationales à l'Université de Lubumbashi, il parait opportun de remercier et d'exprimer notre gratitude à toute personne qui nous a aidé d'une manière ou d'une autre dans la réalisation de ce travail.

Nous remercions infiniment le Professeur NDABEREYE NZITA Paulin, pour son sens de père scientifique et son souci pour notre formation. Malgré ses grandissimes tâches, a accepté d'assurer la direction de ce travail.

Nos remerciements s'adressent également au Professeur MWAYILA TSHIYEMBE qui nous a codirigé, orienté dans les lignes de conduite scientifique et a fait de ce travail un échelon de la connaissance.

Les témoignages de notre gratitude s'adressent aussi à tous les professeurs, chefs de travaux et assistants de la faculté des sciences sociales, politiques et administratives, particulièrement ceux du département des Relations Internationales pour leurs enseignements et publications nous gratifiés qui ont ouvert notre esprit.

La reconnaissance est la seule vertu qui nous reste gratuite. De cela, nous sommes très reconnaissants envers tous ceux qui nous ont encouragé et nous ont redonné l'espoir d'étudier. Nous leur devons une fière chandelle.

Grande est notre joie d'exprimer également notre reconnaissance aux familles BYANGOY MASHAURI Clément et MUKUBI BULAMBO Ismaël qui, nonobstant les difficultés de la vie, ont su nous assurer une bonne éducation qui a fait de nous ce que nous sommes. Que le tout Puissant les bénisse et les comble une longue vie.

A tous nos Frères et Soeurs Bruno, Esperanza, Nickson, Carla, Médard, Hortense, Alide, Jacquie, Rosette, Jonas, Marco, Muganza, Moussa, Jacob, Belanov, Eustache, Juris, Bora, Mukamba, Blaise, Sandra, Joël, Julien, Harmonie, etc.

A tous nos Condisciples ,compagnons de lutte et amis intimes : chance Neema, Prince malumosi, Union Sikuli, Van Robert, Gérard, Patrick, Christian Byamungu, Safari B, Adolph M, Fennec, James M, Claver W, Martin K, Innocent M, Wilson A, Séraphin B, kazingufu , Benedie K, Erick Z, Laurent M, Didier A, Louis M, Trésor et tous les non cités qui nous sont chers, trouvent ici l'expression de notre reconnaissance.

INTRODUCTION

- Choix et intérêt du sujet

* Choix : Le choix du thème portant sur l'examen du : « rôle de l'armée dans la pacification entre les nations : cas de la RDC et du RWANDA » c'est un sujet qui relève de la théorie stratégique, une composante de la théorie réaliste. 

 L'objet des études stratégiques est l'étude des questions de sécurité, de défense et de recherche de la paix, avec la possibilité de faire usage des moyens militaires pour atteindre des fins politiques.

Donc l'armée peut être un facteur de paix ou de guerre entre les nations, selon les cas. Autrement dit ce sujet relève d'une approche qui est au carrefour des études stratégiques et géopolitiques dont l'objet est double : d'une part, accéder à la connaissance des paramètres de constitution et d'emploi de la force militaire pour atteindre des fins politiques; d'autre part, harmoniser la politique étrangère et la politique de défense en fonction des nécessités de la paix ou de la guerre.

Par ailleurs l'Afrique est le continent le plus touché par une suite interrompue de guerres et de violences multiformes qui font des millions de morts et de blessés, ainsi que des nombreuses populations déplacées et refugiées. A ces conséquences humaines désastreuses, s'ajoute un chaos socio-économique.

Un autre constat est que la puissance aujourd'hui se mesure de plus en plus à une capacité de défense contre les menaces internes et externes formulées contre un Etat. C'est compte tenu de tout ce qui précède que nous avons voulu nous interroger sur la pertinence et/ou l'impact du rôle des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et les FRD (Forces Rwandaises de la Défense : qui remplacèrent officiellement l'Armée patriotique rwandaise « APR »), issue de l'ex-rébellion tutsi ; dans la pacification des nations.

*Intérêt : Ce sujet est d'un intérêt à la fois théorique et pratique : Sur le plan scientifique et donc théorique ; parler de l'apport des nos armées dans la pacification de nos deux nations rappelle la théorie même des relations internationales. C'est la dynamique de la recherche du positionnement et du rayonnement des Etats sur une scène internationale, qui est caractérisée par la concurrence et la compétition, les rapports de force et les alliances, les récupérations et l'opportunisme des acteurs.

Sur un plan pratique, ce travail pourrait permettre de comprendre les rôles et considérations qui président l'engagement des nos gouvernements quant à l'efficacité et les buts poursuivis par nos forces armées. De même, cette réflexion pourrait également être pour les décideurs politiques, un moyen d'évaluer nos armées par rapport à d'autres armées modernes et un moyen d'évaluation des décisions prises dans la perspective de l'amélioration de la politique nationale en matière de défense.

- Délimitation du sujet

Tout travail scientifique, n'ayant pas la possibilité de mieux couvrir ou de comprendre dans sa globalité tout le champ spatio-temporel d'une réalité, il doit être clairement délimité :

C'est ainsi que, sur le plan chronologique, notre travail va de 1960 (l'année marquée par l'indépendance de la RD Congo, la mutinerie au sain de l'armée, les sécessions etc.) jusqu' à 2010 (année de grands débats sur la réforme de l'armée en RDC), tout en mettant un accent sur la période de 1996 à 2003 (période des différents conflits entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo). Toutefois nous prendrons contact avec les événements passés, chaque fois que cela nous sera utile pour éclaircir un point ou l'autre dans ce travail.

Et sur le plan spatial, notre analyse va porter sur les territoires qui constituent la RDC et le Rwanda, deux pays dont nous cherchons à analyser leurs armées respectives.

- Etat de la question

Pour ne pas forcer une porte déjà ouverte par la recherche, nous avons procédé à une revue de littérature renseignant sur la théorie stratégique en générale et/ou dans les deux pays qui font l'objet de notre étude à savoir la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

· Raymond Aron : dans son ouvrage « paix et guerre entre les nations » 1(*) ; au terme de son enquête, il tente de définir la morale de l'action diplomatique, la stratégie qui donne la meilleure chance de sauver la paix sans sacrifier la liberté. Enfin, en un exercice de pensée utopique, il cherche les conditions de paix par la loi. En 1962, lorsque cet ouvrage paraît, ces conditions ne sont pas réalisées et la paix se résume à l'absence ou à la limitation des guerres. L'analyse de Raymond Aron prend place en pleine guerre froide et explicite les rapports de force qu'impose l'arme nucléaire détenue par quelques puissances militaires. C'est aussi une réflexion sur le devenir de l'humanité.

· Colette Braeckmann : dans son ouvrage l'enjeu congolais, l'auteur analyse le point sur l'Afrique centrale à la fin du XXe siècle, situation intérieure en RDC et chez chacun de ses voisins. La chute du régime le plus corrompu d'Afrique centrale, devenu le symbole de l'ordre néocolonial, n'a-t-elle pas été obtenue grâce à l'alliance de plusieurs pays déterminés à parier sur l'avenir du continent ? La guerre qui, un an après la chute de Kinshasa, mettra aux prises les anciens alliés, engendrera une déception à la mesure de l'espoir qu'avait suscité la « renaissance africaine », dont le Congo devait être le berceau. Il apparaît alors que si les pays qui prétendent incarner la nouvelle Afrique se sont dégagés de l'influence européenne, ils restent en proie à leurs vieux démons : l'égoïsme d'État, l'ethnisme, le goût du profit immédiat, le recours à la violence. Tout à la fois chronique des événements récents, analyse des forces en présence (Etats, leaders, ethnies, peuples, grandes puissances, organisations humanitaires, etc.) et réflexion prospective, cet ouvrage s'attache aussi à déceler les signes d'espoir au coeur de ce continent à la dérive.2(*)

· Mulamba Mubyabo Ngeleka : dans un ouvrage collectif, traite des alliances stratégiques et conflits armés dans la région des Grands Lacs : exemple du Rwanda et de la République Démocratique du Congo. Dans sa réflexion, il examine le rôle que les Etats de la sous région de Grands Lacs ont joué dans le renversement des régimes dictatoriaux au Rwanda et en République Démocratique du Congo.3(*)

· Colette Braeckmann : nous présente encore la configuration de l'espace congolais après Mobutu : un espace déchiré par une guerre qui oppose les alliés d'hier qui ont conduit Laurent Désiré KABILA au pouvoir en RDC. Elle aborde largement cette guerre dans ses premiers jours, passe en revue les actions et les parrains engagés, écrit ses principaux enjeux, ses grands objectifs. Toutefois, elle note que la guerre a conduit à une impasse tant politique que militaire. Dans sa conclusion elle énumère quelques conditions pour arriver à une solution durable, il s'agit entre autres : le désarmement des milices par une force d'interposition.4(*) Cet auteur, dans une autre analyse5(*), nous retrace la scission des alliés d'hier maintenant regroupés en camps montés les uns contre les autres, ayant mis en relief une division autour des intérêts économiques. De la mort de Laurent Désiré KABILA à son remplacement par son fils Joseph KABILA, de la remise en cause du régime KABILA père à la mise en place des institutions de la transition, BRAECKMANN décrit la précarité de l'ordre politique en RDC, les velléités des Etats voisins dont les armées sont dotées de grandes capacités de projection et la lutte pour le contrôle de l'exploitation des matières premières. Elle met aussi en scène des `'aventuriers'' qui ont investi ou qui gagnent dans cette tragédie de tout un peuple. Enfin, elle parle du rôle des puissances dans cette crise dont le bilan humanitaire est très lourd, notamment de leur soutien supposé ou réel auprès des agresseurs ainsi que de leur engagement dans le dénouement de la situation.Ces deux ouvrages ont le mérite d'avoir analysé la confusion qui a régné en Afrique centrale avec les deux guerres du Congo dans lesquelles les pays des Grands Lacs ont joué un rôle de première importance. Un décalage de temps les sépare néanmoins de notre étude suite à l'évolution du contexte régional des guerres ouvertes vers une guerre civile masquée, et où la participation des acteurs étrangers à la RDC devient plutôt subtile dans une crise que les multiples efforts n'ont pas réussi à faire disparaître. En outre, nous ne prenons en compte que les pays traditionnellement membres de la CEPGL. En cela, notre quête parait sectorielle et limitée par rapport aux deux ouvrages.

· Olivier LANOTTE : aborde les aspects extérieurs des deux guerres dites de libération, de ses origines rwandaises à son internationalisation jusqu'à devenir la première guerre continentale et africaine. Il analyse géopolitiquement le conflit en dégageant ses enjeux régionaux ainsi que l'implication des acteurs africains tant internes qu'étrangers qu'il nomme `'nouveaux parrains'' africains, d'une part, et évoque d'autre part les enjeux internationaux au coeur desquels il place l'économie des moyens dans la politique interventionniste des puissances à certaines parties dans le conflit et le regain d'intérêts des autres pour les parties ouvertes. Dans son post face signé par Gérard PRUNIER, ce conflit est présenté comme « le rejeton monstrueux » du génocide et du non traitement par la communauté internationale tant du génocide lui-même que de ses conséquences. LANOTTE part d'une dynamique externe qui est venue changer le cours des choses en RDC et qui a imprimé un caractère nouveau aux relations interafricaines, la possibilité de diviser des Etats autour des intérêts et de les opposer directement par des affrontements armés. Cette perspective, sur l'échiquier régional est dépassée, chaque Etat comptant à agir par une main invisible avec des stratégies de substitution militaire. En outre, il ne s'agit ici que des rapports entre 3 Etats et d'une rivalité, non plus ouverte mais latente.6(*)

· Paul MATTHIEU, Jean-Claude WILLAME et les autres : ont analysé en deux parties, les problèmes politiques, sécuritaires et identitaires qui se sont posés au Kivu jusqu`en 1999. A coté des guerres paysannes au Nord-Kivu articulées autour des enjeux fonciers et identitaires aussi bien entre divers groupes locaux anciennement implantés sur le territoire de cette province que différents groupes des Banyarwandas présents dans la région, est développée l' `'Africa War I''. Celle-ci est une guerre régionale qui a impliqué militairement 7 à 10 Etats africains, 3 mouvements rebelles congolais, de nombreux groupes rebelles ougandais, rwandais, burundais et angolais, sans compter de multiples acteurs privés africains et occidentaux. Entre prétexte et réalité, il dépeint le motif sécuritaire qui a permis au Rwanda d'attaquer la RDC. Ils évoquent également les prédations qui se présentent comme un modèle économique rigoureusement contrôlé par des Seigneurs de guerre dans une Afrique de comptoirs, conséquence de la guerre.7(*) Ces auteurs nous éclairent tant sur les acteurs que sur les enjeux en présence.

Cependant, Pour dégager l'originalité de notre travail par rapport à tous ceux qui précédent, il sera question pour nous de rechercher quel rôle doit-on attendre des nos forces armées dans la quête de la paix entre les nations en vue d'évaluer leurs chances de réussite en période de crise ou de guerre.

- Problématiques

L'objet d'un travail de recherche selon Madeleine GRAWITZ répond à la question « qu'est ce que je cherche ? ». Appliqué à notre thème de travail pour dégager les problématiques, les questions suivantes méritent d'être posées :

1. pourquoi les armées congolaise et rwandaise (actuellement FARDC et FRD) ne jouent-elles pas bien leurs rôles ?

2. Est- ce que les FARDC et les FRD sont des armées républicaines ?;

3. Quels types de faiblesses peut-on retenir dans les capacités militaires de la RDC ?

- Hypothèses

En guise de réponses aux questions posées ci-haut dans les problématiques, nous pouvons émettre les hypothèses suivantes :

· En tant qu'armée des Pays Satellites, ces deux armées ont souvent été là pour protéger les intérêts de Grandes puissances et aider aussi les Dirigeants de ces deux pays à se maintenir au pouvoir.

· Considérant les abus commis par ces deux armées contre ceux qu'elles sont sensées protéger, la désorganisation qui y règnent, la qualité des hommes qui les constituent etc. Ces armées ne sont pas des armées républicaines.

· Les faiblesses au sein des ces armées sont d'ordre : technique, qualitatif, quantitatif, organisationnel etc.

- Méthodes et techniques

Il s'agit ici de présenter les méthodes de travail et les techniques de recherche qui seront utilisées pour mener à bien la recherche. Le travail scientifique doit s'appuyer sur une démarche rigoureuse et cohérente pour atteindre le but poursuivi ; c'est ainsi que, pour aboutir à des résultats escomptés, nous ferons recours aux méthodes suivantes :

* Méthode systémique : Elle sert à étudier le fait social en tant que totalité structurée ; dans une relation systémique ; les différents éléments ou acteurs sont soudés, solidaires dans la réalisation de l'objectif. Chaque acteur doit participer effectivement dans l'accomplissement dudit objectif. Cette démarche va nous permettre de considérer les FARDC et les FRD comme deux ensembles des troupes régulières chargées d'assurer les opérations offensives ou défensives, les premières en RDC et les secondes au RWANDA. Dans la perspective d'une compréhension suffisante du phénomène nous nous proposions, le cas échéant, de compléter les limites de l'approche systémique par l'approche stratégique surtout en ce qui est de l'explication du fonctionnement interne desdits armées.

* Méthode comparative (Homologie structurale) : Elle permet d'étudier les relations d'interaction entre les structures homologues, c'est-à-dire de même nature, de part les critères de leurs définitions et de leur constitution. La méthode comparative va nous permettre d'étudier quelques éléments de différence et de ressemblances entres les deux armées et nous aider également à comprendre les opérations conjointes entre les FARDC et les FRD contre les FDLR au Nord-Kivu.

Pour la récolte des données, nous avons recouru aux techniques ci-après :

a) La technique documentaire en consultant divers documents portant sur le sujet en examen ; La technique de participation-observation ; ici, nous avons récolté les données des discours, symposium du cinquantenaire, etc. ; 

b) La technique d'analyse du contenu : d'après M. GRAWITZ, le choix de l'utilisation de la technique documentaire se justifie par le fait qu'elle permet au chercheur d'analyser les réalités se situant dans les documents écrits pour but de compléter ce que l'on a trouvé sur le terrain. Cette technique va nous permettre d'obtenir, de ressembler et de consulter les documents écrits comme les ouvrages, les rapports, les revues, les mémoires, les TFC, les sites web et autres informations écrites en rapport avec notre sujet d'étude, afin de reconstituer les faits à travers la critique de nos sources, le choix des textes, les auteurs, la compétence de ces derniers, la périodicité et la provenance etc.

DIFFICULTES RENCONTREESDans la réalisation de ce travail, nous nous sommes heurtés à des obstacles de plusieurs ordres, parmi lesquels nous pouvons citer :L'accession à des informations plus sûres, plus détaillées et plus complètes du fait que la plupart d'entre elles sont classées Top secret, verrouillées par le Secret d'Etat, Secret de défense et Secret militaire ;Nous n'avons pu atteindre tous les coins de notre terrain d'étude faute de moyens nécessaires y afférents suite à l'éloignement des différents points de décisions et d'opérations ;De même, la forte sensibilité de notre étude ne nous a pas permis de nous rendre dans certaines maisons, notamment les ministères de défense, aux quartiers généraux des Etats majors des armées des pays concernés par notre étude.Pour contourner ces difficultés, nous avons usé de nos démarches personnelles, connaissances, compétences, recherches et relations privées pour glaner le maximum de données.

- SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction et la conclusion, le présent se compartimenter à cinq chapitres :

Ø Le premier chapitre qui a traité sur « les considérations générales » et fournit des précisions sur les concepts opérationnels de notre étude. Il s'agit de l'Armée, la pacification, la nation, ainsi qu'une présentation synthétique de la RDC et du Rwanda.

Ø Le deuxième chapitre s'est intitulé « Armée dans la théorie stratégique ou théorie de la sécurité » et analyse l'armée comme instrument de défense, comme instrument de dissuasion, comme instrument de coercition ainsi que comme instrument de statu quo.

Ø Le troisième chapitre a porté sur « L'Autopsie des armées congolaise et rwandaise » et nous a permis faire d'examiner Armée rwandaise, Armée congolaise, sa constitution (création), son emploi, sa doctrine, ses missions ainsi ses moyens matériels et humains.

Ø Le quatrième chapitre quant à lui, porte le titre: « De l'armée outil de guerre à l'armée facteur de paix régionale » et analyse différents points dont : Armée outil de guerre ; FRD et occupation de la RDC ; Armée facteur de paix régionale armée instrument de légitime défense (charte e l'ONU) ; armée instrument de maintien de la paix ( dans le cadre de l'ONU, de l'UA, du Pacte sur la sécurité, la stabilité et développement de la région des grands lacs.

Ø Le cinquième chapitre parle de : « Faiblesse des capacités militaires de la RDC et sécurité régionale » il analyse les points suivant : Des FARDC à la création d'une armée républicaine ainsi que l'Armée républicaine et défi de la diplomatie congolaise de la défense.

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES

Le présent chapitre traite des généralités de notre travail. Le but de ce chapitre est de fixer les fondements théoriques sur la base desquels procèdera notre étude

Dans un premier temps, il s'agit d'éclaircir les concepts utilisés à partir d'un effort de définition, ensuite nous présenterons la République Démocratique du Congo et son histoire militaire et Rwanda et son histoire militaire d'une manière succincte.

SECTION I. ARMEE

Le terme « armée », du latin armada. A l'origine, il signifie l'armement des navires, d'où le nom espagnol armada : flotte, armée de mer. Par analogie et dérogation, on a désigné, sous le vocable d'armée, l'armée de terre ; la marine prenant le nom de flotte de guerre, flotte de Commerce, etc.

L'armée est un ensemble des forces militaires d'un pays, rassemblées, entraînées, structurées et équipées de façon à pouvoir entreprendre des manoeuvres guerrières à caractère offensif (conquête de territoire ennemi) ou défensif. Par guerre j'entendrai un état de conflit entre deux Etats, où les divergences d'intérêt sont réglées par la force et non par le droit. La paix, elle, ne peut se résumer à une absence de conflit, mais correspond à une situation où les différents sont réglés par le droit.

Le terme « armée » peut désigner l'institution toute entière, regroupant tous les militaires du pays, ou un ensemble plus restreint composé d'hommes placés sous la direction d'un commandant militaire ; sous un seul commandement et affectés à une mission précise.

Dans son sens le plus général, le terme d'armée s'applique aux moyens d'un Etat, d'un peuple, d'une collectivité sociale, politique, religieuse ou économique, moyens comprenant des effectifs organisés, hiérarchisés, armées, équipés, administrés et militairement instruits ; leur fin est d'imposer la volonté de l'autorité supérieure par la force ou la menace de son exercice, soit à l'intérieur soit à l'extérieur des territoires mouvants ou fixes, de la collectivité considérée 8(*).

Dans un sens restrictif, le terme d'armée s'applique aussi à une fraction importante de l'ensemble des moyens militaires destinés à la défense, d'une frontière, d'une région, ou à l'exécution d'une mission stratégique sur un théâtre d'opération déterminé ;

Des nos jours, on appelle plus exactement armée une grande unité terrestre, assumant une mission stratégique par la combinaison et la direction des manoeuvres tactiques des grandes unités subordonnées, manoeuvres opérées éventuellement à la suite du déclanchement des feux nucléaires et de l'exploitation de leurs effets, en liaison ou non, avec une grande unité aérienne adaptée, et, selon les circonstances, avec les forces navales.

Différents types d'armées :

Les structures des armées et leur volume ont varié au cours des périodes historiques. Il est difficile de définir, avec exactitude, les différents types d'armées, les désignations ne recouvrent pas de caractères identiques selon les époques et la localisation géographique.

On peut, néanmoins, distinguer :

v les armées nationales, les milices ;

v les armées féodales ;

v les armées permanentes ;

v les armées de métier, les mercenaires.

Ces appellations ne s'excluent pas les unes des autres : les mercenaires sont des gens de métier, mais une armée de métier peut être nationale par son recrutement ; une certaine organisation des milices constitue parfois une armée semi-permanente ; (l'armée suisse au cours des deux guerres mondiales), alors que les armées féodales par nature, ne sont pas permanentes, mais rassemblées, occasionnellement, pour de courtes périodes.

SECTION II. LA PACIFICATION

1. Dans son acception première, le terme désigne un processus par lequel une zone géographique soumise à l'anarchie ou à la guerre parvient à retrouver un équilibre pacifique.9(*)

2. Ce retour au calme étant souvent imposé par les armes, le substantif est aussi un terme convenu par lequel- non sans cynisme- les Etats désignent la répression d'une résistance ou d'une opposition politique armée.

La pacification est comprise ici comme le fait de mettre un terme à un conflit, c'est la restauration de la paix. On fait souvent appel au moyen de persuasion morale, afin d'obtenir la satisfaction de certaines revendications et éviter ainsi le recours à la guerre en cas de différend, dans le but de parvenir à des procédures garantissant la sécurité collective.

Dans le cadre de la pacification, souvent on possède à la signature d'un accord de paix avec les chefs des parties en conflit en échange d'une amnistie générale pour les crimes commis, à l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix et au désarmement des différents combattants. Cette pensée trouve son origine dans le pacifisme qui est un courant politique et idéologique caractérisé par l'opposition à la guerre et à toute forme de violence, qui s'exprime de manière individuelle ou dans le cadre d'un mouvement organisé.

Le pacifisme trouve ses fondements dans des préceptes moraux ou des croyances religieuses, auxquels s'ajoutent parfois des considérations sur les implications sociales et politiques de la guerre.

SECTION III. LA NATION

Nation, groupe humain vivant sur un même territoire, lié par la conscience d'une histoire, d'une culture, de traditions et parfois d'une langue commune et formant une entité politique. Si le sentiment national, suscité par les rois de France, fait son apparition lors de la guerre de Cent Ans, la définition actuelle du mot « nation » est le fruit d'une longue évolution qui n'aboutit qu'au XIXe siècle, bien que le terme ait existé antérieurement : ainsi, au XVIIe siècle, le dictionnaire de Furetière en donne la définition suivante : « Un grand peuple habitant une même étendue de terre renfermée en certaines limites ou même sous une certaine domination », mais le terme n'a pas encore sa connotation idéologique d'attachement à un ensemble géographique, d'enracinement dans un terroir. L'Encyclopédie (1765) n'est pas plus précise et s'attache au constat : « Une quantité considérable de peuples qui habite une certaine étendue de pays, renfermée dans de certaines limites, qui obéit au même gouvernement. »

SECTION IV. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

République démocratique du Congo, pays d'Afrique centrale. Sa capitale est Kinshasa. La RDC est bordée par la république du Congo à l'ouest, la République centrafricaine et le Soudan au nord, l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie à l'est, la Zambie et l'Angola au sud.

 

§1. Brève histoire de la RDC

Depuis la Constitution de 1967, révisée en 1978, le Zaïre, dirigé par Mobutu Sese Seko, se caractérisait par un régime présidentiel autoritaire à parti unique. Après les manifestations des étudiants et des opposants de 1989 et 1990, le Zaïre entre dans une transition chaotique vers la démocratie. En avril 1990, le président annonce l'abandon du parti unique. L'année suivante, après de nouvelles grèves et émeutes, soixante partis sont officiellement reconnus et une Conférence nationale est constituée, afin de doter le pays d'une nouvelle Constitution, qui doit être soumise au référendum. En juin 1994, un nouvel accord entre Mobutu et les partis d'opposition démocratique permet d'instaurer un partage du pouvoir entre le président et une institution législative, appelée Haut Conseil de la République : Parlement de transition. 10(*)

Après sa prise de pouvoir, en mai 1997, Laurent-Désiré Kabila dissout l'ensemble des institutions et forme un gouvernement constitué de ses proches, assumant seul les pouvoirs législatif et exécutif. Le pays plonge dans une guerre civile sanglante, alimentée par l'intervention militaire des pays environnants. Après l'assassinat, en janvier 2001, de Laurent-Désiré Kabila, son fils Joseph lui succède à la tête de l'État. Après des années de négociations avec les groupes d'opposition armés afin d'aboutir à une réconciliation nationale, Joseph Kabila instaure en juillet 2003 un gouvernement d'union nationale. La question de la répartition du pouvoir pour la direction du pays est réglée par la mise en place, aux côtés du président, de quatre vice-présidents représentant les principales forces d'opposition armées et non armées. Cette transition démocratique aboutit à l'adoption d'une nouvelle Constitution, approuvée par référendum en décembre 2005 et à la tenue, en 2006, d'élections multipartites, les premières depuis l'indépendance. Ce scrutin historique, qui concerne 25 millions d'électeurs, est organisé sous le contrôle d'observateurs internationaux et la protection de plusieurs milliers de soldats de l'ONU et de l'Union européenne. Il oppose principalement Joseph Kabila, soutenu par une trentaine de partis réunis au sein de l'Alliance pour la majorité présidentielle (AMP), au vice-président Jean-Pierre Bemba, chef de file du Mouvement de libération du Congo (MLC) -- il est boycotté par l'opposant de longue date Étienne Tshisekedi, leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). À l'issue d'un scrutin considéré comme globalement régulier et marqué par une forte participation, Joseph Kabila est élu au second tour avec 58,05 % des suffrages.

§ 2. Organisation des pouvoirs en RDC11(*)

La Constitution adoptée le 17 février 2006 pose les bases d'un État démocratique. Elle instaure un régime semi-présidentiel dans un État unitaire, mais fortement décentralisé -- les vingt-cinq provinces (plus la ville de Kinshasa) qui composent l'État sont en effet dotées d'une large autonomie exercée par des Assemblées et des gouvernements provinciaux.

Le chef de l'État est le président de la République. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Il nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire. Le Premier ministre dirige le gouvernement et conduit la politique de la nation, élaborée en concertation avec le président de la République. Les domaines clé des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité sont du ressort commun du président de la République et du Premier ministre.

Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement composé de deux chambres : l'Assemblée nationale et le Sénat. L'Assemblée nationale comprend 500 députés élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Les sénateurs sont élus au suffrage indirect par les Assemblées provinciales pour un mandat de cinq ans. Le gouvernement est responsable devant l'Assemblée nationale, qui peut voter une motion de censure. Le président de la République a le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale en cas de crise persistante avec le gouvernement. 12(*)

§ 3. Histoire militaire de la R.D.Congo

L' histoire militaire du Congo-Kinshasa couvre environ un siècle et demi d' Histoire à travers l' Afrique centrale mais aussi en Afrique orientale. La présente partie est donc la synthèse des historiques des nombreux conflits qui ont ensanglanté le pays et la région depuis les années 1960.

Le 5  juillet  1960, quelques jours seulement après la déclaration d' indépendance, les garnisons de la Force Publique des environs de Léopoldville se mutinèrent contre leurs officiers blancs et attaquèrent de nombreuses cibles européennes. L'insurrection fut à l'origine d'une panique parmi la population civile d'origine européenne (essentiellement belge), qui retourna massivement en Europe, et le nouveau gouvernement perdit sa crédibilité en se montrant incapable de contenir les mutins et empêcher les exactions (meurtres, viols et pillage), prémisses de la crise congolaise à venir. Institution coloniale par excellence et honnie de la population congolaise, la Force Publique fut rebaptisée Armée Nationale du Congo (ANC), et son commandement fut africanisé.

Ø Armée Nationale du Congo: 1960-1971: Durant les cinq années qui suivirent, la sécession des provinces minières du Katanga et du Sud-Kasaï, l'assassinat du leader de l'indépendance Patrice Lumumba, et la rébellion qui en résulta, plongèrent le pays dans une crise sans précédent. Soutenues par les Nations unies dans la crise katangaise, et assistées par les États-Unis et Israël dans la reconquête du territoire rebelle, les troupes de Mobutu, ancien sergent-major de la Force Publique devenu en quelques temps chef d'état-major de l'ANC, parvinrent à pacifier quelques peu le pays. Mobutu s'imposa alors comme une personnalité incontournable au Congo. Après avoir réorganisé l'appareil militaire à son avantage, il mit à profit sa position, et fort du soutien de la Belgique et de la CIA, il mena le 24  novembre  1965 un ' coup d'État contre Joseph Kasavubu, premier président du Congo nouvellement indépendant.

Champion du bloc occidental contre l'avancée du communisme en Afrique subsaharienne, Mobutu et son armée bénéficièrent d'un appui technique déterminant de la part de la superpuissance américaine, de l'ancienne métropole belge et de la France. Ainsi, en mai 1968, les puissances occidentales aidèrent à la formation d'une brigade de parachutistes, composée de deux régiments, s'articulant eux-mêmes en trois bataillons.13(*)

Fin octobre 1971, Mobutu lança la politique du recours à l'authenticité, et le pays fut renommé «  République du Zaïre ». Par conséquent l'Armée Nationale du Congo (ANC) prit le nom de Forces armées zaïroises (FAZ).

Ø Forces Armées Zaïroises: 1971-1997 :En juillet 1975, selon l' IISS Military Balance, les FAZ étaient composées de 14 bataillons d'infanterie, de sept bataillons de garde, de sept bataillons de parachutistes (hérités la brigade de parachutiste formée en 1968). Il y avait également un régiment de véhicules blindés et un bataillon d'infanterie mécanisée. 14(*)

Ø La guerre civile angolaise : Soutenu par le camp occidental durant la Guerre froide, Mobutu engagea en 1975 ses troupes dans la guerre civile en Angola, afin de soutenir le Front National de Libération de l'Angola (FNLA) contre le ' Mouvement Populaire pour la Libération de l'Angola (MPLA), d'obédience marxiste, soutenu par l' Union soviétique, et au pouvoir depuis le 11  novembre  1975. Menaçant de prendre Luanda, la capitale, les troupes zaïroises furent finalement défaites par le corps expéditionnaire cubain venu au secours d' Agostinho Neto.

A la suite de ce cuisant échec, la politique d'ingérence dans les affaires angolaises s'intensifia avec le soutien des Forces armées zaïroises au Front de libération de l'enclave du Cabinda (FLEC) et plus tard à l' Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA).

En réaction, l'Angola ainsi que les troupes cubaines basées là, soutinrent en 1977, le Front national de libération du Congo (FNLC) et lancèrent en mars de la même année une offensive dans la riche province minière du Katanga, renommée Shaba en 1971.

Ø La Première Guerre du Shaba 15(*): La première attaque, déclenchée le 7 mars et forte de 2 000 hommes, cibla les villes minières proches de la frontière, notamment Kolwezi. L'invasion ne rencontra qu'une résistance mitigée de la part des Forces armées zaïroises, pourtant en surnombre, équipées par les puissances occidentales et encadrées par des conseillers militaires américains, français et belges. Face à cette déroute, Mobutu fut contraint de demander l'assistance de ses alliés. La Belgique, les États-Unis et la France envoyèrent immédiatement un soutien aéroporté, l' Égypte fournit une cinquantaine de pilotes et techniciens renforçant de manière conséquente la Force aérienne zaïroise, enfin le Maroc déploya un contingent aguerri de 1 500 hommes. Le parachutage des troupes françaises sur Kolwezi le 9 avril, et la contre-offensive des forces zaïroises et marocaines le 14 avril, entamèrent la reconquête de la province, causant la fuite de 50 000 réfugiés vers l'Angola. Fin mai, le Shaba était sous contrôle et le régime de Mobutu sauvé.

Néanmoins, la contre-performance des FAZ, incapables de garantir seules la défense du pays, mit en exergue l'affaiblissement chronique des troupes de Mobutu16(*), caractérisées par des officiers incompétents et corrompus, des soldats sous-payés qui préférèrent déserter plutôt que combattre. Mobutu réforma donc l'organisation interne de l'armée et la chaîne de commandement. Il purgea les FAZ de 25 % de leurs effectifs, jugés déloyales et inefficaces, intégra l'état-major dans son cabinet présidentiel et cumula les fonctions de chef d'état-major, de ministre de la défense et de commandant suprême des FAZ.

Enfin, afin de garantir la sécurité dans la province du Shaba, il y assigna définitivement la division Kamanyola17(*), troupe d'élite auparavant affectée à la défense de Kinshasa.

Néanmoins, si, au terme de la Première Guerre du Shaba, Mobutu tenta de colmater les brèches, rien dans le fond ne changea. La logique de la Guerre Froide poursuivit son cours et ni Mobutu, ni Agostino Neto ne se décidèrent à arrêter l'entretien des mouvements de guérilla ( FNLA, ' FLEC et UNITA d'une part et FNLC d'autre part). Dès lors un second conflit paraissait inévitable.

Ø La Deuxième Guerre du Shaba: Le leader du Front national de libération du Congo (FNLC), Nathaniel Mbumba, à la tête de ses "Tigres" katangais, bien équipés, aguerris et fort de l'encadrement d'officiers cubains et allemands, lança une offensive le 11 mai 1978 sur la ville de Kolwezi, et prit en otage les 3 000 européens qui y résident. Après le ralliement d'une partie des troupes gouvernementales de Kolwezi, les FAZ furent mis en déroute et Mobutu fut contraint une fois de plus de demander assistance à ses partenaires traditionnels, à savoir les États-Unis, la France et la Belgique.

Afin de protéger ses ressortissants, le 16 mai, la France mit en alerte le 2e REP (Régiment étranger de parachutistes), qui, par une attaque surprise (Opération Bonite) rondement menée se rendit entièrement maître de la ville en quelques jours, mit en fuite les rebelles katangais, et fit évacuer les otages européens. Par la suite les parachutistes belges et les troupes d'une force africaine à dominante marocaine aidèrent la Légion étrangère et les FAZ à sécuriser la région.

Enfin, les États-Unis supervisèrent les négociations entre les gouvernements angolais et zaïrois en vue d'un accord de paix et de l'arrêt du support aux rébellions respectives par les deux pays. Le Zaïre interrompit momentanément son aide aux ' FLEC, FNLA, et UNITA et l'Angola retira son soutien aux séparatistes du Shaba. 18(*)

Ø Les troubles du début des années 1990 : Le cruel manque de discipline au sein des forces congolaises se manifesta de nouveau en 1990. En effet, avec le délitement du bloc de l'Est et la fin de la Guerre Froide, le soutien inconditionnel des occidentaux au Zaïre de Mobutu cessa. Ce dernier, conforté par les relations personnelles qu'il entretenait avec certains dirigeants occidentaux, continuait de croire en son impunité et laissa délibérément la condition des militaires se dégrader afin qu'il ne soit pas menacé dans sa maîtrise du pouvoir19(*). Mais, en septembre 1991, lors des violentes émeutes de Kinshasa, certaines garnisons de la capitale, mécontentes des bas salaires et des accumulations de retard de paie, finirent par prendre fait et cause pour les émeutiers. Et les troubles ne furent arrêté que par la sanglante répression de la Division Spéciale Présidentielle (DSP), et par l'intervention des forces françaises (« Opération Baumier ») et belges (« Opération Blue Beam »)20(*).

En 1994, à la veille du génocide du Rwanda, et des conséquences pour la région des Grands Lacs, la situation des FAZ est dramatique. En effet, hormis certaines unités privilégiées telles que la DSP ou la 31ème Brigade aéroportée, la majorité des autres formations étaient, depuis une décennie, faiblement entraînées, mal équipées, et si mal payées, qu'elles avaient régulièrement recours au racket des populations locales. De même, la politisation, ainsi que l'ethnicisation progressive des troupes achevèrent de discréditer aux yeux de la population et des observateurs internationaux une armée déjà largement désavouée21(*). Enfin, bien entendu, les FAZ n'avaient pas échappé, elles non plus, à la détérioration généralisée des infrastructures zaïroises, victime du régime clientéliste et kleptomane de Mobutu.

Ø La Première Guerre du Congo: Dès 1994, la province du Kivu, à l'Est du pays, vit l'arrivée d'immenses flots de réfugiés, composés de Tutsis et d' Hutus, fuyant le génocide au Rwanda. Accueillies dans des structures humanitaires mis en place non loin de la frontière orientale, les populations réfugiées comptèrent rapidement parmi elles nombre de génocidaires hutus, désireux d'échapper à l'offensive du Front patriotique rwandais ( FPR).

Or, protégés par la communauté internationale, ces camps humanitaires devinrent rapidement autant de sanctuaires pour les extrémistes hutus en mal de revanche. Aussi, Paul Kagamé, leader du FPR, et nouvel homme fort de Kigali, considérant le Rwanda menacé par un retour des milices génocidaires, entreprit d'armer les Banyamulenge, Tutsis émigrés au Kivu depuis les années trente, et vus comme des alliés naturels du Rwanda.

À la mi-octobre 1996, les camps humanitaires aux abords de Bukavu subirent les attaques de Banyamulenge dirigés par un vétéran de la rébellion muleliste: Laurent-Désiré Kabila, reconvertit dans le commerce de l'or et de l'ivoire dans les années quatre-vingt.

Partant de la frontière orientale, la rébellion, équipée et soutenue par le Rwanda, l' Ouganda et l' Angola dispersa les camps de réfugiés avant de faire marche vers l'ouest, prenant les villes de Goma, Bukavu et Kisangani, ainsi qu'en direction du sud vers les régions minières du Katanga et du Kasaï. Les armées rebelles, structurées autour de Kabila et de l' Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo ( AFDL), ne rencontrant pas de véritables oppositions, occupèrent des régions abandonnées par les Forces armées zaïroises (FAZ). Celles-ci, à l'exception de quelques unités d'élites, ne recevaient plus de solde depuis des mois, et battirent en retraite, se rendirent sans combattre ou intégrèrent même les forces rebelles.

Privé des régions fortes du Zaïre et abandonné par ses protecteurs occidentaux, le maréchal Mobutu fut incapable de faire face à la situation et ne réussit pas à imposer de cessez-le-feu à son adversaire.

Aussi, malgré l'élaboration d'un plan de paix de l'' Organisation de l'unité africaine ( OUA) reposant sur la cessation des hostilités et sur l'ouverture d'un dialogue politique, les combats se poursuivirent. Sur le terrain, les forces de l' AFDL continuaient leur progression en direction de Kinshasa. De même, en dépit des pressions internationales, la rencontre, le 4 mai 1997, entre Mobutu et Laurent-Désiré Kabila, à bord d'un navire sud-africain, n'aboutit pas.

Le 17 mai 1997, les troupes de l' AFDL entrèrent dans Kinshasa, acclamée par une population kinoise, excédée par trente ans de dictature et lassée du régime mobutiste. Rejetant les symboles du régime mobutiste, le nouveau pouvoir entreprit alors de gommer une partie des dénominations nées de la zaïrianisation : le pays redevint ainsi la République démocratique du Congo, dont Kabila s'autoproclama président, le fleuve fut rebaptisé Congo, le franc congolais se substitua à l'ancien Zaïre, il en fut de même pour l'hymne national, la devise, ainsi que les forces armées qui prirent le nom de Forces armées congolaises (FAC) avant de devenir Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

SECTION V. LE RWANDA

Rwanda, pays d'Afrique centrale situé au coeur de la région des Grands Lacs africains. Sa capitale est Kigali. Le Rwanda est bordé au nord par l'Ouganda, à l'est par la Tanzanie, au sud par le Burundi et à l'ouest par la République démocratique du Congo et le lac Kivu. Sa densité de population est l'une des plus fortes du continent africain. C'est l'une des causes du drame humain qu'a vécu le « pays aux mille collines » depuis 1994, marqué par les massacres de plusieurs centaines de milliers de Tutsi et de Hutu.

§1. Brève histoire du Rwanda

 
 

La Constitution de 1978 prévoit un régime de parti unique sous l'égide du Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND), à vocation multiethnique mais en réalité dominé par les Hutu. Le pouvoir législatif est exercé par une assemblée élue, le Conseil national du développement (CND), et le pouvoir exécutif est confié à un président assisté d'un Conseil des ministres. Le président de la République rwandaise, le général Juvénal Habyarimana, porté au pouvoir par un coup d'État en 1973, est réélu en 1978, 1983 et 1988.

Tandis que le régime doit faire face à partir de 1990 à une rébellion menée par les troupes du Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par d'anciens exilés tutsi depuis l'Ouganda et soutenu par l'opposition hutu modérée au Rwanda, une nouvelle Constitution est mise en place en 1991. Elle instaure une démocratie pluraliste. Un poste de Premier ministre est créé et le CND est remplacé par une Assemblée nationale de transition.

Un accord sur le partage du pouvoir entre le MRND, le FPR et les partis d'opposition est signé en août 1993 à Arusha (Tanzanie). Mais le Premier ministre, Faustin Twagiramungu, un Hutu modéré, président du principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique républicain (MDR), ne parvient pas à former le gouvernement de coalition prévu par ces accords.

Le 6 avril 1994, l'avion transportant les deux présidents (hutu) du Rwanda, Juvénal Habyarimana, et du Burundi, Cyprien Ntavyamira, est abattu alors qu'il s'apprête à atterrir à l'aéroport de Kigali. La mort du président Habyarimana est immédiatement suivie du massacre systématique des populations tutsi et de l'assassinat des Hutu modérés par les milices extrémistes hutu (appelées Interahamwe). Entre avril et juin, les massacres provoquent entre 800 000 et un million de morts. Par la suite, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Boutros Boutros-Ghali, qualifie de génocide le massacre des Tutsi. Un accord sur le partage du pouvoir entre le MRND, le FPR et les partis d'opposition est signé en août 1993 à Arusha (Tanzanie). Mais le Premier ministre, Faustin Twagiramungu, un Hutu modéré, président du principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique républicain (MDR), ne parvient pas à former le gouvernement de coalition prévu par ces accords.

Le 6 avril 1994, l'avion transportant les deux présidents (hutu) du Rwanda, Juvénal Habyarimana, et du Burundi, Cyprien Ntavyamira, est abattu alors qu'il s'apprête à atterrir à l'aéroport de Kigali. La mort du président Habyarimana est immédiatement suivie du massacre systématique des populations tutsi et de l'assassinat des Hutu modérés par les milices extrémistes hutu (appelées Interahamwe). Entre avril et juin, les massacres provoquent entre 800 000 et un million de morts. Par la suite, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Boutros Boutros-Ghali, qualifie de génocide le massacre des Tutsi. Après la victoire du FPR sur les Forces armées rwandaises (FAR), un gouvernement de transition est mis en place le 19 juillet 1994. S'inspirant des accords d'Arusha, il exclut toutefois le MRND du fait de sa responsabilité dans le génocide. Largement dominé par le FPR, il possède une forte composante militaire. S'il est présidé par un Hutu modéré du FPR, Pasteur Bizimungu, le nouveau gouvernement est en effet fortement encadré par le général Paul Kagamé, dirigeant de la rébellion tutsi devenu vice-président et ministre de la Défense. L'emprise tutsi s'accentue encore par la suite avec les départs progressifs des Hutu modérés. En mars 2000, le président Pasteur Bizimungu démissionne. Le 17 avril, Paul Kagamé, véritable homme fort du régime, est désigné par le gouvernement et le Parlement pour lui succéder.

S'il est accusé de dérive autoritaire par de nombreux opposants et nombre d'observateurs, le régime de Paul Kagamé mène cependant le Rwanda à ses premières élections démocratiques. Après l'adoption d'une nouvelle Constitution, approuvée par référendum en mai 2003, l'élection présidentielle du 25 août 2003 tourne au plébiscite pour Paul Kagamé, élu avec 95,05 p. 100 des suffrages. Son principal opposant, Faustin Twagiramungu, ancien Premier ministre hutu modéré, a été accusé pendant la campagne électorale de « divisionnisme ethnique », une accusation lourde de conséquences dans un pays traumatisé par le génocide.

Lors des élections législatives d'octobre 2003, la coalition formée autour du FPR de Paul Kagamé s'assure une large victoire avec 73,78 p. 100 des suffrages, à l'issue d'un scrutin caractérisé par l'interdiction ou la disqualification des principaux partis ou candidats indépendants de l'opposition. Deux autres partis dépassent le seuil des 5 p. 100 des voix, nécessaire pour entrer à la Chambre des députés : le Parti social-démocrate (PSD) avec 12,31 p. 100 des voix et le Parti libéral (PL) avec 10,56 p. 100 des voix.

Supervisé par des observateurs internationaux, ce processus électoral constitue une étape fondamentale dans la démocratisation du Rwanda. Selon la mission d'observation de l'Union européenne (UE), il est néanmoins entaché d'« irrégularités et de fraudes » (entraves aux activités de l'opposition, intimidations, arrestations, etc.).

§2 Organisation des pouvoirs au Rwanda22(*)

- Multipartisme et contrôle des partis

Si elle autorise le multipartisme et instaure le suffrage universel, la nouvelle Constitution vise, pour nombre d'observateurs, à maintenir le FPR au pouvoir et à neutraliser l'opposition. Ainsi, en institutionnalisant le Forum de concertation des partis et des formations politiques (institution informelle créée en 1994 et placée directement sous le contrôle du FPR), la Constitution prévoit l'existence d'un organe susceptible de contrôler les partis. Dans le cadre de la lutte contre l'idéologie du génocide, la Constitution interdit toute opposition « divisionniste », ce terme désignant toute forme de dérive « ethniste ». Aussi, un parti peut-il être interdit s'il s'identifie à une race, une ethnie, un clan ou une région.

- Un régime présidentiel fort

La Constitution adoptée en 2003 institue un régime présidentiel fort. Le pouvoir exécutif est exercé par le Président de la République, élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans renouvelable une fois. Le président de la République nomme le Premier ministre, ainsi que les autres membres du gouvernement, sur proposition du Premier ministre. Les membres du gouvernement sont choisis au sein des partis et formations politiques en tenant compte de la répartition des sièges à la Chambre des députés ; en outre, aucun parti ne peut occuper plus de la moitié des postes gouvernementaux. La règle de fonctionnement du gouvernement est le consensus ; faute de consensus, le président de la République tranche souverainement.

- Parlement bicaméral

La nouvelle Constitution instaure un Parlement bicaméral, constitué d'une Chambre des députés et d'un Sénat. La Chambre des députés est composée de 80 membres, dont 53 sont élus au suffrage universel direct pour cinq ans. Les autres 27 membres ne sont pas élus directement : 24 sièges sont réservés aux femmes, élues par les conseils de districts et de villes ; deux députés sont élus par le Conseil national de la Jeunesse et un député est élu par la Fédération des associations des handicapés.

Le Sénat est composé de 26 membres, dont 12 sont nommés -- huit le sont par le président de la République et quatre par le Forum des partis -- et 14 sont élus par diverses institutions ; leur mandat est de huit ans. Cet organe dispose d'importantes prérogatives : contrairement à la Chambre des députés, il ne peut pas être dissout. En outre, c'est le Président du Sénat qui assure l'intérim du président de la République

§ 3. Histoire militaire du Rwanda

Les Forces armées rwandaises (FAR) représentent l'armée du Rwanda sous le régime de Grégoire Kayibanda, puis de Juvénal Habyarimana. Cette armée était composée presque entièrement des Hutu, selon l' ethnisme en vigueur au Rwanda de 1959 à juillet 1994. En 1975, deux ans après le coup d'État de Juvénal Habyarimana, un accord d'assistance militaire est signé entre la France et le Rwanda. Dès le début de la guerre civile au Rwanda en octobre 1990, les FAR subissent une défaite, malgré la mort de Fred Rwigema, chef du FPR, qui est aussitôt remplacé par Paul Kagamé. La France envoie un contingent bien équipé pour aider les FAR à stopper le FPR. C'est l' Opération Noroit. Pour réorganiser les FAR, la France décide de mettre en place un détachement d'aide militaire dont la fonction est de former les hommes des FAR. Ce détachement d'aide militaire en vient à former indirectement les miliciens Interahamwe. Les FAR, composées en 1990 d'environ 5000 hommes, comptent plus de 50 000 hommes en 1994. Les soldats de cette armée Hutu sont les initiateurs du génocide de 1994 contre les Tutsi et les Hutu modérés. Dès le début des tueries, le FPR lance une offensive qui lui permet de gagner du terrain rapidement. Les FAR, mobilisées par le génocide trop loin du front, ne réagissent pas assez rapidement pour contrer l'attaque du FPR. Malgré leur supériorité numérique (le FPR ne compte que 15 000 hommes), les FAR sont mises en déroute. Elles entraînent dans leur sillage la milice Interahamwe et des centaines de milliers de civils Hutu qui fuient l'avancée du FPR.

Des éléments de cette armée sont encore en fuite au Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo), notamment au sein des FDLR, et dans divers autres pays africains.

Depuis 1994 et la prise du pouvoir par le FPR, l'armée du Rwanda s'appelle l'Armée patriotique rwandaise, dite APR. Son nom actuel est les Forces rwandaises de défense.

CHAPITRE II. ARMEE DANS LA THEORIE STRATEGIQUE OU THEORIE DE LA SECURITE

Dans Ce chapitre nous analysons l'armée entant qu'instrument de défense, comme instrument de dissuasion, comme instrument de coercition ainsi que comme instrument de statu quo.

Plusieurs Illustres stratèges ont, de tout temps, tenté de déterminer les lois générales régissant les confrontations entre forces armées. Certaines de ces lois, de par leur pertinence et leur universalité, ont été érigées en principes dits "Principes de la guerre".

Parmi ces principes, il faut citer :

· La conservation de la liberté d'action

· La concentration des efforts

· L'obtention de l'effet de surprise

· La définition et la persistance du but à atteindre

· Le soutien du moral

· La qualité de l'administration

· L'économie des moyens

· L'unité de commandement

· L'initiative et l'offensive

· La simplicité

· L'anéantissement des forces ennemies.

Ø Les principes et les règles de l'art militaire

Comme déjà indiqué, il existe plusieurs manières de présenter les principes de l'art militaire. Le célèbre historien militaire Henri Bernard qui fut longtemps le professeur d'histoire militaire de l'École royale militaire (Belgique) considérait qu'il y avait trois principes de base desquels découlaient diverses règles. Nous les énumérons ci-dessous :

· La proportionnalité des buts et des moyens

o La nécessité du renseignement

· La liberté d'action

o La réunion des forces

o L'inviolabilité de la ligne de communication

o La sûreté

o La dissimulation des intentions à l'ennemi

· Le rendement maximum ou l'économie des forces

o La réunion du maximum de moyens

o Le maximum d'intensité

o La coopération

o L'unité de commandement

o Le choix du moment

o Le choix de l'endroit

o La surprise

o La vitesse

o La continuité

Dans la fonction de l'utilisation de la force, une armée peut être un instrument de la défense, un instrument de dissuasion, un instrument de coercition ou un instrument de statu quo.

· Les enjeux de la sécurité et les facteurs stratégiques

Fonction de l'utilisation de la force

Facteurs qui influencent la stratégie avant 1945

Facteurs qui influencent la stratégie après 1945

Défense : mobilisation des ressources en vue de limiter les dommages encourus lors d'une attaque.

Formulation d'une stratégie fondée essentiellement sur la capacité de faire la guerre. Prédominance d'une approche militaire privilégiant les concepts d'offensive et victoire.

Formulation d'une stratégie fondée essentiellement sur la capacité de prévenir la guerre. Approches surtout psychologiques et diplomatiques privilégiant le concept de gestion des conflits.

Dissuasion : empêcher l'adversaire d'initier une attaque.

Considérations des facteurs militaires et politico-diplomatiques qui influencent les choix stratégiques. La dissuasion est le produit de l'équilibre entre les puissances.

Considérations des facteurs technologiques et existentiels qui influencent les choix stratégiques. La dissuasion est le produit de l'équilibre de la terreur nucléaire.

Coercition : chercher à modifier le comportement d'un adversaire.

Opération de guerre « totale » et souvent directes afin de réaliser des objectifs politiques. Guerres conventionnelles de type européen dominent.

Opération de guerre « limitée » et souvent indirectes afin de réaliser des objectifs politiques. Guerres conventionnelles et révolutionnaires se déroulant principalement dans le tiers-monde.

Statu quo : manoeuvres symboliques.

Dimension de l'intérêt national et importance du « déséquilibre du rang » entre les Etats. Recherche du prestige et luttes d'influence

Dimension idéologique des conflits modernes et accentuation des guerres de diversion et du terrorisme. Montée des acteurs non Étatiques.

Ce tableau23(*) ci-dessus explique la question de la pensée militaire classique en mentionnant les facteurs qui influencent la stratégie avant et après la fin de la deuxième guerre mondiale : ça nous permet de comprendre le but recherché chaque fois qu'une armée est utilisée ; que ça soit dans le cadre de la défense, de la dissuasion, de la coercition ou même de la recherche du statu quo.

Trois fonctions de l'utilisation de la force, nous intéressent les plus dans le cadre de ce chapitre, il s'agit de l'armée comme instrument de défense, l'armée comme instrument de dissuasion et l'armée comme instrument de coercition. Pour plus de détail, Ces trois points vont faire l'objet des trois sections suivantes :

SECTION I : ARMÉE COMME INSTRUMENT DE DÉFENSE

La création d'une armée républicaine n'est en soit une fin, il faut encore doter la République d'une politique de défense innovante, adaptée aux menaces multiformes auxquelles le pays peut faire face, en vue d'optimiser les opportunités et de minimiser les vulnérabilités et arriver ainsi à accomplir les différentes missions d'une armée républicaine.

En effet, « Un Etat qui n'élabore pas un concept de défense adapté à ses besoins, à ses potentialités, à ses caractères, manque à sa mission principale et se condamne à la soumission, peut-être à la disparition 24(*)», pour paraphraser Alain Plantey.

Les armées et les politiques de défense sont pleinement concernées par le problème de l'influence et des rôles sociaux ainsi que de politique des idées. Vue des armées et les politiques de défense, comment cette question se présente-elle?, les politiques de défense et l'évaluation de puissance militaire sont, en règle générale, conçues et analysées, par les analystes comme par les praticiens, d'un point de vue matériel. La perspective la plus courante est issue des conceptions réalistes dans l'étude des relations internationales et du paradigme du choix rationnel. Dans les évaluations conventionnelles de la puissance et de l'efficacité militaires, ce sont des facteurs matériels qui sont considérés comme les déterminants, notamment le nombre des soldats et surtout aujourd'hui le nombre et la quantité des armements. Si la capacité du commandement, la surprise et la manoeuvre jouent un rôle, leur influence est souvent jugé moindre. Parallèlement, la stratégie militaire semble propice au paradigme de l'acteur rationnel, aux calculs et à l'expression des intérêts. Données matérielles quantifiables, maitrise des capacités physiques des armements et, de là, maitrise de la fabrication des armements et de leurs emplois caractérisent nombre de conceptions de la puissance militaire et de ses usages. Depuis l'Antiquité, la rationalité dans la stratégie militaire a été associée aux sciences et aux techniques. Ces rapports entre rationalité technique et rationalité stratégique sont d'ailleurs pour beaucoup dans la genèse du « paradigme de l'acteur rationnel » dans le domaine stratégique. Les exigences de la guerre et, plus généralement, l'action dans un milieu conflictuel sont au coeur de l'affirmation de la raison d'Etat et des intérêts des Princes, que l'on croit pouvoir distinguer de leurs croyances religieuses et de leurs aspirations idéalistes. Force, raison, connaissance : c'est la « liberté de conscience au fait des armes » qui apparait ici et que l'on retrouve dans la tradition réaliste en relations internationales25(*). Les lumières, mais également la première guerre mondiale et la création des armes nucléaires vont accentuer ce rapport à la rationalité, à la science et aux techniques, qui semble, à première vue, mettre à l'écart les idées, les normes et les cultures.

De plus, il semble difficile de théoriser la stratégie sans le paradigme de l'acteur rationnel « (...) la théorie stratégique, écrit Lucien Poirier, ne se constitue et ne se justifie qu'en construisant du rationnel, du logique, malgré et avec les incertitudes propres à ce types d'action »26(*).

§1. Armée instrument de légitime défense conformément à la charte de l'ONU

C'est le droit de pouvoir préserver son intégrité lorsque l'on est victime d'une agression. En droit international, c'est la réponse qu'un Etat doit exercer contre un acte qui met en jeu sa souveraineté.

L'historique du principe de la légitime défense.

1) Avant le Pacte Briand-Kellog de 1928.

Les Etats pouvaient invoquer la légitime défense pour répondre aux atteintes qui leur étaient portées. Cette notion est encadrée juridiquement à partir du XIXème, suite à l'affaire de la Caroline (1837) entre les USA à la GB : un bateau américain utilisé par des canadiens pour détruire des navires anglais, est détruit par les britanniques dans le port américain où il s'était réfugié. Les USA ont invoqué une violation de leur territoire pour réclamer une mise en cause de la responsabilité de la GB, mais celle-ci a plaidé la légitime défense. Les parties ont alors adopté un compromis précisant cette notion : la légitime défense peut être invoquée si elle est immédiate, impérieuse et qu'il n'y a pas d'autres choix pour se défendre. Ces conditions ont toujours été reprises, et la légitime défense est devenue un principe coutumier.

2) Après le Pacte Briand-Kellog de 1928.

Le Pacte prévoit que la légitime défense est la seule exception admise au principe de l'interdiction définitive du droit de recourir à la force armée. Les Etats ont donc utilisé cette notion pour légitimer leurs interventions, et ce principe est devenu le droit fondamental de recourir à la force, d'autant plus que les conditions de son invocation sont restées les mêmes, et qu'aucune procédure n'était prévue.

3) Après la Deuxième Guerre Mondiale et la Charte des Nations-Unies.

Le principe de légitime défense est consacré conventionnellement à l'art.51 de la Charte des Nations-Unies. Les rédacteurs ont craint que les Etats n'en fassent une utilisation abusive, et ont donc relié cet article à un système de sécurité collectif27(*) : les Etats qui veulent utiliser la légitime défense doivent saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il se prononce sur cette situation de légitime défense. Contenu et portée du droit de légitime défense tel que codifié à l'art.51 de la Charte.

L'art.51 se trouve dans le Chapitre 7 de la Charte des Nations-Unies, consacré à l'action du Conseil de Sécurité des Nations-Unies en vue du maintien et du rétablissement de la paix.

1) Un droit naturel.

L'art.51 de la Charte des Nations-Unies énonce qu'il s'agit d'un droit naturel : il est donc immuable et universel. Dès qu'un Etat existe, ce droit lui est conféré, et aucun texte ne peut le remettre en cause.

CIJ, 1986 Activités militaires et paramilitaires des USA au Nicaragua : le droit de légitime défense a un caractère coutumier. Il redevient un droit positif, susceptible d'évoluer du fait de la pratique des Etats.

2) Un droit individuel ou collectif.28(*)

Un groupe d'Etat d'une même région peut faire une application collective de ce droit. Des pactes militaires de défense ont été conclus : le traité de l'Atlantique Nord (1949), le pacte de Varsovie (1955)...

La multiplication de ces pactes a mis en danger la stabilité internationale, car dès qu'un Etat partie au pacte était agressé, tous les autres signataires pouvaient intervenir au titre de la légitime défense.

Selon la coutume :

· l'accord de défense collective doit avoir été librement consenti (pas imposé à l'Etat).

· les Etats-parties à l'accord ne peuvent intervenir qu'en cas d'agression dirigée contre l'un des Etats-parties au pacte. Chaque Etat a un droit personnel à utiliser la force armée pour défendre l'Etat agressé. Ex : en 1967, les USA sont intervenus au Vietnam en vertu du Traité de l'OTASE (1954).

CIJ, 1986 Activités militaires et paramilitaires des USA au Nicaragua et contre celui-ci, a posé 2 autres conditions :

· l'Etat agressé doit faire une déclaration expresse vis-à-vis de ceux dont il sollicite le secours.

· l'agressé doit lui-même qualifier les faits, d'agression nécessitant l'état de légitime défense.

3) Un membre des Nations-Unies

La légitime défense de l'art.51 ne devrait s'appliquer qu'aux parties contractantes des Nations-Unies. En fait, il s'applique aussi aux autres Etats (Suisse,...) et pourrait même s'appliquer aux organisations internationales.

4) Un Etat faisant l'objet d'une agression armée.

La légitime défense ne peut être invoquée que par un Etat qui a fait l'objet d'une agression armée.

La Charte des Nations-Unies ne définit pas la notion d'agression armée : les rédacteurs ne se sont pas entendus sur une définition (économique ou non,...) et craignaient de définir trop strictement cette notion.

Un Comité spécial a été créé en 1967 par l'AGONU pour définir la notion d'agression : l'art.1 de la résolution 33/14 du 14/12/1974 portant définition de l'agression, précise que l'agression correspond à l'emploi de la force armée par un Etat contre la souveraineté d'un autre Etat, son intégrité territoriale ou son indépendance politique, ou de toute autre manière incompatible avec la Charte des Nations-Unies. Cette définition reprend grossièrement les thèmes énoncés à l'art.2§4 de la Charte des Nations-Unies.

La CIJ a précisé cette notion : - CIJ, 1986 Activités militaires et paramilitaires des USA au Nicaragua et contre celui-ci : l'agression armée n'existe qu'en cas d'opération militaire de grande ampleur. Il n'y a pas forcement une confrontation directe d'armée à armée : l'envoi de bandes armées dans un autre Etat suffit.

- Avis CIJ, 1996 Licéité de la menace ou de l'emploi d'armes nucléaires : la légitime défense ne peut être invoquée que si l'agression perpétrée contre l'Etat met en cause sa survie.

Ø L'art.51 de la Charte n'indique pas si la menace d'une agression armée permet d'invoquer la légitime défense, et la résolution de 1974 ne comble pas ce vide juridique. Pour certains auteurs, la pratique des Etats montre qu'une menace précise et claire d'emploi de la force armée doit suffire à invoquer la légitime défense. Mais, pour la majorité des internationalistes, une simple menace d'agression ne peut suffire, du fait de la difficulté à prouver le caractère extrêmement dangereux de la menace, et en raison de la stratégie de dissuasion nucléaire, qui utilise la menace comme gage de stabilité internationale. Pour certains, seule la menace d'emploi d'armes non nucléaires pourrait rentrer dans le cadre de cet article.

Ce vide juridique n'est pas comblé : la solution pourrait résulter d'une convention, coutume, ou de la CIJ.

5) La procédure à suivre.

Le droit de légitime défense ne peut être exercé que si le CSONU n'a pas pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix.

Le CSONU doit être tenu informé des mesures prises dans le cadre de la légitime défense.

Cette saisine a été instaurée afin que le CSONU qualifie la situation, qu'il décide d'une action dans le cadre de l'ONU, ou à défaut, que l'Etat sache s'il peut utiliser la force armée pour légitime défense.29(*)

Cette procédure n'a pas été suivie : avec la guerre froide, le CSONU s'est retrouvé bloqué, et n'a jamais pu qualifier une situation ni se substituer à un Etat agressé. La procédure est devenue obsolète : les Etats n'ont plus saisis le CSONU, ou, lorsqu'ils le saisissaient, ils agissaient avant qu'il ne se prononce.

Dans l'affaire des Malouines (1982), suite à l'invasion des Iles Malouines par l'Argentine, la GB a invoqué le droit de légitime défense, a saisi le CSONU et a engagé des forces militaires sans attendre de décisions. La résolution 502 du CSONU constate la rupture de la paix, mais demande juste aux parties de cesser leurs opérations militaires et de régler pacifiquement leur différend.

6) Une condition non inscrite à l'art.51 : l'exigence de proportionnalité des moyens mis en oeuvre.30(*)

L'agresseur doit répondre à l'agressé de façon strictement proportionnelle à l'agression. Ce principe de proportionnalité est un principe coutumier contenu dans le droit des conflits armés.

SECTION II : ARMÉE COMME INSTRUMENT DE DISSUASION

v La sécurité par dissuasion

Les dirigeants idéalistes penchent a priori pour la sécurité par la conciliation, tandis que les réalistes ont plutôt tendance à s'en remettre à la dissuasion.

La condition déterminante du succès d'une politique de sécurité par apaisement est le caractère satiable de la puissance révisionniste ou l'aspect limité des objectifs. En effet, le succès d'une politique de conciliation « dépend de la volonté ou de la capacité des antagonistes de trouver un terrain d'attente. Dans le cas ou les antagonistes sont en permanence agressifs et sans espoir de conciliation, une politique de pure dissuasion devient la politique rationnelle. Dans ce cas, la conciliation n'est pas seulement peu indiquée mais positivement dangereuse, elle encourage l'existence des nouvelles concessions, d'une part, et de l'autre part, elle renforce l'adversaire potentiel qui devrait au contraire être affaibli ».31(*)

La sécurité est celle qui prend son partie de la conjonction entre l'hostilité et la force, une conjonction d'autant plus courante que l'accommodement est rare et que la suppression de la force, par négociation ou guerre, l'est autant. Place le plus souvent devant un fait accompli de H+F, l'adversaire n'a plus qu'à jouer sa sécurité sur O, en ôtant à l'ennemi de recourir rationnellement à ses forces armées. Alors que la sécurité par la guerre ou le désarmement est la sécurité par la suppression de capacité de contrainte elles- mêmes, la sécurité par la dissuasion vise seulement à empêcher qu'il soit fait d'une capacité dont l'existence elle- même n'est pas mise en cause. Le recours aux forces armées est empêché par la création d'un rapport de force tel qu'il rend ce recours irrationnel, du fait de la perspective ce couts égaux ou supérieurs à la valeur de l'enjeu. Les fondements psychologiques et matériels de la sécurité par dissuasion sont donc respectivement la rationalité de l'adversaire et l'existence d'un rapport de forces propre à dissuader un acteur rationnel.

En somme, la dissuasion repose sur la rationalité de l'agresseur potentiel. Cette rationalité met en balance les coûts que l'agresseur en puissance aura probablement à subir s'il met ses intentions à exécution et la valeur qu'il attribue à l'enjeu qu'il convoite.32(*)

Dissuasion nucléaire, dans les relations internationales, terme désignant une stratégie qui vise à décourager toute possibilité d'action hostile de la part d'une puissance ennemie. Une stratégie de dissuasion réussie implique qu'on puisse mettre l'agresseur potentiel dans un certain état d'esprit. Un tel effet peut être obtenu soit en convainquant l'agresseur que son attaque échouera -- « dissuasion par déni » -- ou que le prix du succès sera très élevé -- « dissuasion par punition ». La punition peut être infligée, ou le prix exigé, soit en organisant une défense efficace, soit en lançant une riposte.

La possibilité de parvenir à une situation de dissuasion est présente dans toute situation d'équilibre militaire relatif et ne constitue en aucune façon un phénomène moderne.

C'est cependant l'apparition des armes nucléaires qui a conféré une place centrale à la dissuasion dans le domaine de la réflexion stratégique. Plusieurs caractéristiques des armes nucléaires sont à l'origine de ce phénomène :

· une défense efficace contre une attaque nucléaire massive étant pratiquement impossible, la sécurité ne peut être assurée qu'en empêchant une première attaque ;

· l'efficacité destructrice des armes nucléaires permet de punir toute agression par une riposte aussi efficace ;

· la destruction occasionnée par une riposte nucléaire peut être d'une telle ampleur qu'elle annule tout avantage produit par l'attaque initiale. Ces considérations propres à toute stratégie de dissuasion furent renforcées durant la guerre froide par le fait que les puissances de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) disposaient d'un arsenal nucléaire important tout en se considérant inférieures sur le plan de l'armement conventionnel. Par conséquent, la menace de riposte nucléaire semblait un bon moyen de dissuader toute agression, conventionnelle autant que nucléaire. Sous la présidence de Charles de Gaulle, la France adopta pour sa part une politique nationale de dissuasion, dite « du faible au fort ».

Au fil du temps, on s'aperçut que la dissuasion nucléaire présentait des difficultés. Elle ne pouvait fonctionner que si la menace de riposte était crédible. La crédibilité requérait à la fois une capacité matérielle reconnue de riposter et une volonté affichée de le faire. On s'efforça alors de rendre les capacités de riposte invulnérables à une « première frappe », par des dispositifs comme l'installation de missiles dans des silos blindés ou dans des sous-marins cachés, pour garantir une « deuxième frappe ». Des divergences apparurent concernant la crédibilité politique voire de la légitimité morale d'une riposte nucléaire en cas d'attaques conventionnelles, même limitées. Certains stratèges avancèrent qu'il n'était souhaitable d'avoir recours à la menace de riposte nucléaire que si les attaques étaient elles-mêmes nucléaires, en d'autres termes, d'adopter une politique de « non-recours en premier » à l'arme nucléaire. Aujourd'hui, si le rôle des armes nucléaires dans la sécurité internationale fait l'objet de nouveaux débats, le principe même de la dissuasion demeure au centre de la réflexion stratégique.33(*)

SECTION III : ARMÉE COMME INSTRUMENT DE COERCITION

D'abord, les stratégies militaires sont souvent discutées de manière abstraite et elles ne sont pas reliées aux objectifs politiques qu'elles doivent servir. Des objectifs différents nécessitent la mise en oeuvre de stratégies différentes.

Ensuite, le débat sur la meilleure façon d'utiliser la force armée occulte le fait que l'efficacité de la force armée ne dépend pas seulement de la volonté et des capacités de celui qui cherche à faire pression sur un pays ou une cible, mais aussi et surtout des vulnérabilités des cibles. Les vulnérabilités déterminent dans quelle mesure les menaces de l'emploi de la force armée vont pouvoir pousser la cible à modifier son comportement. Les vulnérabilités déterminent aussi l'efficacité des stratégies aériennes, terrestres ou maritimes. Les caractéristiques politiques et militaires des cibles doivent guider les dirigeants politiques et les chefs militaires lorsqu'ils élaborent leurs stratégies militaires - des cibles différentes et des situations différentes nécessitent des stratégies différentes.

De manière générale, les actions coercitives fonctionnent le plus efficacement quand elles sont mises en place au début d'un conflit avant que les parties ne se soient ancrées dans leurs positions et avant que le conflit soit entré dans une phase d'affrontement ouvert et violent. Les stratégies coercitives efficaces doivent pouvoir faire appel à un large éventail de moyens. À cet égard les mesures économiques à buts coercitifs et l'usage de la force doivent être pensés comme deux points complémentaires sur un même spectre coercitif, et non comme deux instruments coercitifs distincts et indépendants.

CHAPITRE III. AUTOPSIE DES ARMEES CONGOLAISE ET RWANDAISE

Ce chapitre tente d'examiner l'armée rwandaise, armée de la R .D Congo, sa constitution (création), son emploi, sa doctrine, ses missions ainsi ses moyens matériels et humains.

SECTION I. ARMÉE CONGOLAISE

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont dans un processus de reconstruction après la deuxième guerre du Congo finie en 2003. Le gouvernement à Kinshasa, les Nations unies (avec la MONUC d'un effectif total de 22 000 personnels fin 2009), l' Union européenne (avec sa mission militaire EUSEC RD Congo et sa mission en 2006 EUFOR RD Congo) et des partenaires bilatéraux comme l' Angola, l' Afrique du Sud et la Belgique essaie de créer une force viable capable de réaliser les missions qui leur sont confiées, la plus importante étant la sécurité et stabilité pour la nation.

Cependant, la réussite de ce processus paraît incertaine car on assiste à un retour de la corruption et le gouvernement congolais éprouve énormément de difficulté à gérer et contrôler ses forces armées. On note également un manque de coordination entre les donateurs internationaux. Enfin, il est très important de souligner que les FARDC se constituent en partie sur base d'une tentative de regroupement et d'intégration (le "brassage" et le "mixage") au sein d'une structure de commandement unique des forces militaires tant du gouvernement légal de Kinshasa que des anciens mouvements de rébellion qui ont divisé le pays, en particulier depuis la seconde guerre d'août 2008. Il s'agit en particulier des mouvements Maï Maï, des troupes du RCD Goma, du MLC de Jean Pierre Bemba. De vieux antagonismes existent entre ces forces qui sont néanmoins censées opérer en harmonie au sein de l'armée. Les tentatives récentes d'intégrer des éléments militaires sous l'obédience du Général Laurent Nkunda au Nord Kivu ont montré la difficulté et les limites de cette stratégie. Les conflits internes dans l'armée sont de plus en plus fréquents.

Mais le problème le plus important ne se trouve pas là. En dépit de l'aide internationale, la R.D.C. Auparavant le Zaïre, au vu du profond sous-développement dans laquelle elle s'est enfoncée, n'a pas les ressources suffisantes pour se doter d'une armée régulière, bien gérée, dont les forces sont casernées. L'impossibilité de survivre dans ces conditions les amène à vivre sur le dos de la population par le biais d'exactions et de spoliations constantes, principalement en zones rurales. La paysannerie, déjà la partie la plus pauvre de la population, paye le plus lourd tribut alors qu'elles sont celles qui devraient être protégées par l'armée qui exerce en principe un rôle de maintien de l'ordre public, aux côtés de la police nationale. On assiste donc à un retour à la situation que le pays a connu à la fin de l'ère mobutisme où les militaires étaient devenus la crainte majeure de la population. La MONUC se voit donc obligée dans certains cas de protéger les populations civiles des violences qui sont le fait des forces armées.

Cette dramatique évolution s'est encore aggravée par le nombre croissant de violences sexuelles perpétrées par les militaires dans les campagnes dans un contexte de relative impunité, les poursuites engagées contre les auteurs de ces sévices par la juridiction militaire étant très limitées au regard de l'étendue du phénomène.

L'Armée congolaise doit être :

· Apolitique

Pour cela, il faut débriefer sur la guerre et les briefer sur la paix, leur nouvelle mission. Dès lors, aucune mention ne devra être faite des origines politiques des éléments.

· Nationale

- Elle doit être ouverte à des Nationaux sans distinction et sans discrimination,

- Elle doit avoir :

- le même drill

- la même standardisation des équipements

- une seule langue de commandement

- un même uniforme

- une même instruction de base

- une unité de commandement.

· Républicaine

En tant que telle, elle est au service des institutions et de la communauté nationale, elle ne peut donc être attachée à une personne ou à un groupe. C'est pourquoi il faut supprimer le système des Gardes Présidentielles pour les remplacer par un système de Garde Républicaine.

§1. Constitution ou création

La constitution et l'emploi d'une armée républicaine sont des tâches herculéennes. Leur réalisation exige lucidité, détermination, courage, patience, débat public entre Congolais, afin de dégager des idées originales et oser faire table rase des forces armées fabriquées de bric et des brocs pendant la transition, en vue de parer au plus pressé et répondre à l'impératif de la paix. A cette fin, deux préalables sont à accomplir : pas d'armée républicaine sans une République démocratique ; les FARDC sont l'antidote à une armée républicaine.34(*)

Ø Une République démocratique : comme condition d'existence d'une armée républicaine

L'horizon de la République démocratique était une simple profession de foi, au moment où s'éteignaient les lampions du dialogue intercongolais de Sun City, par la signature de l'Accord global et inclusif (2002). Aujourd'hui, il est plausible de penser, même s'il reste encore beaucoup de progrès à faire, que les fondations d'une république démocratique ont été érigées dans la constitution du 18 février 2006, qui ne demande qu'à être améliorée par la réforme.

Ø Les FARDC : obstacle à l'armée républicaine

Selon l'esprit de l'Accord global et inclusif (2002), les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) désignent un conglomérat des soldats et des milices qui se sont affrontés, les armes à la main, avant d'être malaxés en vue de créer les conditions de la paix, par le partage de pouvoir d'Etat entre les belligérants (leadership pentagonal 1+4) et la mise en commun de leur capacité militaire. 35(*)

Dès lors, le chantier FARDC doit être pensé comme le label d'une armée de transition sinon un laboratoire d'essais et erreurs, des succès et des échecs devant servir à imaginer et à façonner les conditions optimales à la naissance d'une Armée Républicaine de la RDC(AR-RDC). Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'ingénierie de l'Etat et de ses partenaires va dans le sens contraire. En effet, faute de perception stratégique d'une armée républicaine, il est à craindre que les intelligences ne soient pas réveillées, les dévouements rassemblés, les efforts et l'argent épargnés. Car, dans l'état actuel de la déstructuration des FARDC, il est impossible d'en faire une armée républicaine, même au prix du sang et des larmes.36(*)

Ø Professionnalisation d'une armée républicaine

Dire que l'armée républicaine est professionnelle, c'est postuler qu'elle doit être une armée des spécialistes détenant une compétence et un savoir-faire toujours renouvelés, adaptés à l'évolution de la stratégie militaire, selon les menaces, les technologies, les champs d'action, les métiers de trois forces (terrestre, aérienne, navale), selon l'article 187 de la constitution.

Il va de soi que l'armée nouvelle a besoin d'une main d'oeuvre hautement qualifiée notamment dans les domaines de l'électronique, l'aéronautique, l'automatique, la maintenance des engins mécaniques ou robotisés, etc. Ce professionnalisme doit se traduire également dans les modes de commandement, d'équipement, d'entraînement, de formation, de gestion des carrières, de recrutement, de la condition militaire, etc.

Ø Recrutement qualitatif

Le premier goulot d'étranglement du professionnalisme à faire est sauter, est le recrutement des soldats. Celui-ci doit offrir une quadruple garantie : garantie juridique (respect du droit à l'égalité d'accès aux emplois publics, reconnu à tout congolais ; garantie intellectuelle (la compétence ou le savoir-faire) ; garantie physique (bonne santé) ; garantie éthique (une moralité éprouvée), au sens de l'article 189 de la constitution.

Compte tenu de la dégradation généralisée du niveau d'instruction en RDC, le diplôme d'Etat de l'enseignement secondaire doit être le seuil minimal des compétences exigées au recrutement des militaires du rang.

Pour atteindre cet objectif, l'armée nouvelle doit être ouverte sur la société notamment les universités, les instituts supérieurs, les centres de recherche, sous forme de partenariat de formation et de brassage des savoirs sur les études de défense devant être intégrées dans le cursus universitaire. En amont, la construction ou la réhabilitation des écoles et des centres militaires, doit être une priorité des priorités.

Ø Gabarit réduit

Le second goulot d'étranglement à faire sauter est le gabarit de l'armée, en ligne de mire du recrutement. Il s'agit de répondre à la question suivante : combien faut-il des troupes ou des soldats pour optimiser le rendement sinon l'efficacité de l'armée nouvelle ?

Poser le problème en ces termes, c'est rompre radicalement avec les vieilles lunes d'une armée révolutionnaire, peuplée des soldats d'analphabètes, puisant leur force dans des pratiques magico-religieuses.37(*)

En finir avec ce passé milicien, c'est tenter de mettre en adéquation les fins et les moyens de la défense nationale, en fonction des mutations de la stratégie militaire, du profil du soldat du 21ème siècle (polyvalence, technicité), de la mission de défense (défense des intérêts vitaux de la RDC et contribution à la co-sécurité régionale), des moyens (humains, matériels, moraux). L'enjeu d'une telle politique de défense est de déterminer rationnellement le coût à payer pour cette modernisation et dire qui doit payer, afin que la RDC se dote d'une capacité de défense dissuasive. Alors, la polyvalence et la technicité du soldat militent en faveur d'une armée qualitative (sur la barre de 100.000 hommes), au détriment d'une armée quantitative ou armée de masse (au-dessus de la barre de 100.000 hommes).

Dans cet ordre d'idées, la sagesse commande qu'à l'horizon de la dixième année d'existence des FARDC, les soldats ne répondant pas aux exigences de l'article 189, soient méthodiquement préparés à la retraite, dans l'honneur et la dignité. A condition que, dès maintenant, le gouvernement mette en oeuvre une nouvelle politique de formation professionnelle cofinancée avec les partenaires, en vue de leur procurer un métier plus tard.

Autrement dit, plus drastique sera la réduction des effectifs, meilleure sera la perspective de constitution d'une armée nouvelle.38(*)

Ø La condition militaire

Par condition militaire, il faut entendre l'ensemble des dispositifs organisationnels particuliers encadrant les conditions de travail et de vie des personnels des armées. Par-delà les modalités par lesquelles ces conditions de vie et de travail sont érigées en politique publique par le gouvernement et les états-majors confrontés au processus de professionnalisation des armées, il faut souligner que la condition militaire est un élément central de l'identité revendiquée par l'institution militaire.39(*)

Parmi les éléments constitutifs de la condition militaire, il y a lieu de citer les droits civils et politiques, les obligations, la gestion des carrières, la responsabilité, la rémunération, la discipline, le logement, la nourriture, l'habillement, la formation continue, l'entrainement, les soins de santé, la mobilité, la féminisation, le retour à la vie civile et la reconversion dans le secteur public ou privé, l'équipement, le célibat, l'éducation des enfants, les aides et les compensations diverses, etc.

En effet, aussi loin que l'on puisse remonter dans le temps, la faillite de la condition militaire est l'une des vulnérabilités absolues de la RDC. Chemin faisant, le pari de la professionnalisation de l'armée républicaine ne peut être gagné, que si la condition militaire était modernisée de fond en comble. Car, la condition militaire, on ne le répétera jamais assez, est consubstantielle à la disponibilité permanente des soldats et de l'encadrement corolaire à l'efficacité exigée à la tâche.

Pour ce faire, force est de créer un Observatoire permanent d'évaluation de la condition militaire dont la mission est d'informer le Gouvernement, le Parlement et l'opinion publique sur les atouts et les vulnérabilités de l'armée nouvelle ainsi que sur les moyens d'éradiquer les disfonctionnements.

La publication des études annuelles sur l'état de la défense nationale, l'organisation des débats de sensibilisation du pays sur l'effort de la défense, peuvent contribuer à améliorer la perception et le rendement de l'institution militaire.

§ 2. Emploi de la force ou commandement

Une dualité de commandement militaire est instaurée par la constitution de 18 février 2006. L'article 91 énonce que « Le gouvernement définit en concertation avec le Président de la République la politique de la Nation et en assume la responsabilité. Le Gouvernement conduit la politique de la nation. La défense, la sécurité et les affaires étrangères sont des domaines de collaboration entre le Président de la République et le gouvernement. Le Gouvernement dispose de l'administration publique, des Forces armées, de la Police nationale et des services de sécurité ».

Concomitamment à cet article, il est stipulé que « le Président de la République est le commandant suprême des Forces armées. Il préside le Conseil supérieur de la défense » (article 83) ; Il « nomme, les officiers généraux, relève de leurs fonctions et, le cas échéant, révoque, sur proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des ministres, les officiers généraux et supérieurs des forces armées et de la police nationale, le Conseil supérieur de la défense entendu ; le chef d'état-major général, les chefs d'état-major et les commandants des grandes unités des forces armées, le conseil supérieur de la défense entendu » (article 81).

Cette ambiguïté est inhérente au régime semi-présidentiel. En effet, faute de choix éclairé entre le régime présidentiel et le régime parlementaire, l'irresponsabilité politique du Président de la République et la responsabilité politique du gouvernement devant l'Assemblée (article 91), se chevauchent au point de jeter le doute sur la responsabilité de la gouvernance militaire.

Néanmoins, cette dualité juridique n'est que symbolique, car la réalité du pouvoir de commandement militaire en RDC, est exercée par le Président de la République, assisté du gouvernement et de l'état-major général des armées. La modernisation des procédures ainsi que la clarification des responsabilités hiérarchiques sont des innovations indispensables à l'efficacité et à l'adaptabilité du commandement suprême aux défis. La modernisation du pouvoir de commandement militaire doit déboucher sur la gouvernance militaire dont l'enjeu est double : la rationalisation et l'optimisation de la chaine de commandement, c'est-à-dire l'action commandante du Président de la République, du Gouvernement et des états-majors des armées.

§3. Doctrine

Une doctrine militaire est constituée des principes fondamentaux selon lesquels l' armée ou certaines de ses parties accomplissent leurs tâches pour atteindre les objectifs nationaux. Ces principes sont déterminants, mais ont besoin pour être concrétisés d'une évaluation de la situation. La doctrine militaire fournit également les conditions cadres pour le développement de l'armée.

Ø Doctrine de défense : stratégie de projection des forces

a. Armature conceptuelle

Il ne suffit pas de créer une armée républicaine. Encore faut-il doter la République d'une politique de défense innovante, adaptée aux menaces multiformes, en vue d'optimiser les opportunités et de minimiser les vulnérabilités.

En effet, « Un Etat qui n'élabore pas un concept de défense adapté à ses besoins, à ses potentialités, à ses caractères, manque à sa mission principale et se condamne à la soumission, peut-être à la disparition 40(*)», pour paraphraser Alain Plantey.

Faute d'avoir compris cette leçon des choses, la RDC l'a appris à ses dépens depuis l'indépendance, balançant entre sécessions et rébellions, occupation étrangère et pillages, massacres et viols systématiques, zones de non droit et menaces de balkanisation, etc.

Alors, l'urgence s'impose, pour élaborer une pensée stratégique congolaise au coeur de laquelle, l'Afrique médiane41(*) est l'horizon sinon la nouvelle frontière de sécurité et de paix pour la RDC. Et ce, d'autant plus que la RDC y est contrainte et forcée par ses 2.345.000 km² de superficie et ses neuf frontières partagées avec neuf pays voisins, dont les quatre polarités (Afrique centrale, Afrique australe, Région des Grands, Golfe de Guinée) constituent les pièces du puzzle.

En d'autres termes, la projection des forces est la stratégie de défense imposée à la RDC en tant qu'Etat contingent, aussi bien par sa géographie que par la conscience historique des menaces et des vulnérabilités de ces cinquante années d'indépendance.

Certes, on peut objecter que la projection des forces est la posture stratégique de grandes puissances. Néanmoins, rien n'interdit aux pays moins puissants de s'en approprier la philosophie, dès lors que par projection des forces, l'on entend la capacité à déployer rapidement les unités interarmées prêtes au combat sur les théâtres des opérations les plus éloignés possibles du centre décisionnel (mer, terre, air).

Et ce, non point pour mener des expéditions militaires à travers le monde, mais plutôt pour optimiser une stratégie de défense nationale, spécifique aux Etats continents écartelés par l'immensité de leur espace, la diversité de leurs richesses, la pluralité culturelle et identitaire de leurs nations.

Abordée sous cet angle, la projection des forces est une stratégie de maîtrise de l'immensité spatiale, y compris des conflictualités réelles ou virtuelles. Dans le cas de la RDC, la projection des forces est la doctrine des forces localisées ou des forces pré-positionnées sur les théâtres d'opérations internes, en fonction des menaces réelles ou potentielles, selon les scénarios préétablis et adaptés à la trilogie attaque/défense/riposte.

b. Variables dépendantes

La projection des forces implique une mobilisation et une disponibilité pleines et entières des hommes, des systèmes d'armes, de la logistique, des savoir-faire, du renseignement, des systèmes d'information et de communication etc.

Articulée autour de la mobilité, la flexibilité, la polyvalence des forces, sa mise en oeuvre est également dépendante de la maîtrise de l'immensité spatiale congolaise.

Ø La mobilité des forces

La mobilité des forces en tout temps et en tout lieu est l'une des clefs de la stratégie de projection des forces. Pour ce faire, la planification, la coordination, la conduite des opérations d'attaque ou de soutien s'imposent sur les théâtres internes préalablement sélectionnés. Elle dépend également de la modernité technologique des systèmes d'équipement, de transport et des ravitaillements terre/air/mer.

Ø La flexibilité des forces

La flexibilité des forces, c'est l'idée selon laquelle une armée moderne doit être « une armée modulaire », c'est-à-dire composé des petites brigades, indépendantes, interchangeables, disponibles pour travailler dans n'importe quelle division.

Le but de la flexibilité est d'accroitre l'efficacité par l'adaptation précise et sans délai de la force, au niveau d'effet à produire et de la supériorité opérationnelle dans tout type d'engagement, en combinant l'emploi des capacités disponibles avec l'organisation correspondante des forces interarmées.

Dans cette configuration, la rotation des forces et des moyens est le défi à relever. Il s'agit d'améliorer la capacité d'anticipation et l'efficacité d'attaque des forces projetées, grâce à la disponibilité des hommes et des systèmes d'armes.

Ø La polyvalence des forces

La polyvalence des forces, c'est l'idée d'après laquelle, les armées modernes sont celles où le caractère interarmées des forces est consacré. Le but de cette modernisation est de créer les conditions d'adaptabilité de la capacité d'action aux systèmes des commandements et d'armes.42(*)

Dès lors, la nécessité d'une rupture radicale avec l'ancien profil du soldat dont la formation était cloisonnée au métier spécifique de l'armée de l'air, de l'armée de terre ou de l'armée de mer, s'impose Dorénavant, un soldat moderne doit être polyvalent, c'est-à-dire à la fois marin, aviateur et fantassin, voire un combattant super-formé, super-équipé, super-entraîné. Tant et si bien que la baisse du nombre des soldats, est compensée par la polyvalence des soldats, des systèmes d'armes et la mobilité.

§ 4. Maîtrise de l'immensité spatiale

Ø Maîtrise infrastructurelle de l'espace

Au point de vue géographique, la RDC est un espace éclaté dont l'épine dorsale est le fleuve Congo. Le centre du pays correspond à la cuvette, constituée d'étendues forestières et marécageuses où domine la puissance du vide. A cause de ce vide central, la RDC est un espace discontinu (à cheval sur l'équateur et les tropiques) et largement ouvert à l'extérieur, aussi bien, par l'excentralité de sa capitale Kinshasa que par le basculement géopolitique des provinces frontalières enclavées (les plus peuplées et les plus actives économiquement), vers l'Afrique centrale, la région des Grands lacs, l'Afrique australe, le Golfe de Guinée.

Il en résulte que la construction à grande échelle et sur la longue durée des infrastructures routières, ferroviaires, fluviales, lacustres, aériennes, est la condition sine qua non de maîtriser l'immensité spatiale de la République Démocratique du Congo

Ø Maitrise militaire de l'espace


A la maîtrise infrastructurelle, s'ajoute la maîtrise militaire de l'immensité spatiale congolaise. Dans ce but, la modernisation de l'armée républicaine suppose une nouvelle configuration de la géographie militaire de la RDC, axée sur la mobilité des commandements militaires interarmées au détriment de la fixité des régions militaires.

L'armature conceptuelle des commandements militaires interarmées est la mobilité, la flexibilité et la polyvalence. Placés sous l'autorité du chef d'état major général des armées, les commandements militaires interarmées ont pour mission la connaissance et l'anticipation, pour garantir l'efficacité des fonctions stratégiques.
A cette fin, il est nécessaire de créer six commandements interarmées dotés chacun des moyens de riposte air/terre/mer, proportionnels à la nature des menaces, des vulnérabilités et d'appui tactique en première ligne, selon les scénarios préétablis, en lieu et place de six anciennes régions militaire.

Dans cette optique, la nouvelle géographie militaire de la RDC se présenterait de la manière suivante : le commandement interarmées Nord (la province de l'Équateur, la Province Orientale et leurs provinces démembrées par la décentralisation) avec Kisangani comme pivot ; le commandement interarmées Est (les trois provinces du Kivu) avec pivot à Bukavu; le commandement interarmées Sud (le Katanga et ses provinces démembrées) avec pivot à Lubumbashi; le commandement interarmées Centre (le Kasaï Occidental, le Kasaï Oriental et leurs provinces démembrées) avec pivot à Kananga; le commandement interarmées Ouest (le Bas-Congo, le Bandundu et les provinces démembrées) avec pivot à Kikwit; le commandement interarmées de la province capitale, avec pivot Kinshasa.

Une nouvelle cartographie militaire doit passer au peigne fin les massifs montagneux, les plateaux, les massifs forestiers, le fleuve et ses affluents, la savane, les lacs, la cuvette et ses marais, le climat, la végétation, les hautes terres, les groupements humains et animaux, les zones d'activités industrielles, économiques, commerciales, touristiques, artistiques, intellectuelles, les noeuds de communication, les sites minières et énergétiques, etc.

Le défi est de faire de la connaissance et de la pratique militaire de l'espace national, l'une des tâches primordiales de la défense nationale. En effet, la connaissance et la pratique militaires de l'espace sont des ingrédients susceptibles de débusquer l'ennemi, d'établir les cantonnements, de mettre les forces en ordre de bataille, de peaufiner les cibles militaires et non militaires, les villes et les campagnes, etc.

§ 5. Missions

La scène diplomatique régionale est dominée par la question de la paix et de la Sécurité. Tout en soutenant les différents efforts de paix, la RDC ne peut exister sans défense et stratégie, bref, la RDC a besoin d'une Armée. Cette armée doit être un instrument de dissuasion contre. Tout danger d'agression, d'anarchie et de division.

La pensée stratégique de l'Armée de transition est donc d'assister et d'aider la MONUC à assurer l'intégrité, la paix, la souveraineté, la protection des personnes et des biens sur toute l'étendue du territoire national. A cet effet, l'Armée de Transition doit viser la réduction de l'effort de guerre et la reconstruction d'un environnement pacifique durable en réduisant l'état de guerre actuel en état de tension de basse intensité pour dégager la complémentarité qui doit transformer les différences en forces Cynégétiques.

Par-delà sa double mission de sauvegarder les intérêts vitaux de la RDC et de contribuer à la co-sécurité régionale (dans le cadre soit du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de la région des grands lacs; soit de l'Union africaine; soit des Nations unies), l'armée républicaine doit dissuader (faire peur voire contraindre les forces hostiles potentielles à ne pas prendre des risques inacceptables en agressant la RDC) et assumer les fonctions de prévention, de protection, d'intégration nationale, de résolution des conflits.

§ 6. Moyens matériels et humains

En 2004, le budget de la défense est officiellement de 93,5 millions de dollars US soit 1,5 % du produit national brut. En 2006, il est estimé à 2,5 % du PNB. 43(*)

Fin 2006, l'armée congolaise compte près de 350 000 hommes selon le lieutenant général Kisempia, alors chef d'état-major général des FARDC, qui a reconnu l'existence de problèmes d'hébergements des troupes.

Les observateurs militaires étrangers estimait alors les effectifs de cette armée, en pleine restructuration, à environ 200 000 hommes, les milices ayant étaient officiellement intégré dans celle-ci.

En avril 2009, le ministère de la Défense et l'état-major des Forces armées de la République démocratique du Congo recense 129 000 hommes sous les armes44(*)

Ø Matériels terrestres

· FN FAL

· FN FNC

· FN MAG

· M16A1

· AKM-59 et ses copies

· Mitrailleuse PKM

· char T-54/55 20

· char type-62 48

· char type-59 30/20 (produit par l' industrie de l'armement de la République populaire de Chine.

· véhicules blindés de reconnaissance AML-60 et 90 (60 acheter d'origine)

· véhicule de transport de troupes M113 (12)

· véhicule de transport de troupes Panhard M3 (60 acheter d'origine)

· véhicule de transport de troupes VAB 6x6 (une dizaine)

· véhicule de transport de troupes BTR-60 (36)

· une centaine d' obusiers de calibres divers (75mm, 122, 152), 6 2S1

· une trentaine de lance-roquettes multiples d'origine russe (107mm, 122mm) et autant de mortiers (81 et 120mm), 6 BM-21 tchécoslovaque

· défense anti aérienne : missile sol-air 9K32 Strela-2, Rapier (système suisse)

La grande majorité du parc de véhicules blindés est alors hors d'usage. Les principaux moyens de transports sont divers 4x4 et camions.

Ø Matériels aériens

· 6 hélicoptères de combat Mi-24 Hind

· 5 hélicoptères Bell 47 (hors-service)

· 4 hélicoptères Puma

· 2 hélicoptères SA-316 Alouette III

· 4 avions d'attaque Soukhoï Su-25

· 5 avions d'attaque Dassault Mirage 5

· 14 avions Aermacchi MB-326

· 2 avions de transport Lockheed C-130 Hercules

· 12 avions de transport Cessna 150 et 3 Cessna 310

· 1 727

· 2 MI-17

Le taux de disponibilité et l'entretien de la majeure partie des moyens aériens est alors minimal voire nul.

Ø Moyens navals

· 1 patrouilleur classe Shanghai II de 120 t fabriqué en république populaire de Chine (un second a coulé en 2000) 45(*)

· 3 patrouilleurs type Piraña de 125 t fabriqué en Espagne.

· 3 patrouilleurs type Zhuk de 40 t fabriqué en Russie.

· 2 vedettes

Même remarque que pour les moyens aériens.

Situation en 2010

Les effectifs en 2010 sont d'environ 130 000 militaires pour l'armée de terre, environ 2 500 pour la marine et 2 000 pour l'armée de l'air, techniciens compris.

Des investissements ont était fait durant la décennie pour renouveler le matériel. Pour le 50e anniversaire de l'indépendance du Congo le 30 juin 2010, un grand défilé de 15 000 militaires marchant au Pas de l'oie avec 400 véhicules militaires dont 70 chars de combat à présenté ceux ci. Voire les types d'armements recensés 46(*)

· 20 T-72 achetés à l' Ukraine début 2010 pour 84 millions de dollars américains

· Minimum de 20 T-55

· T-59

· 20 BMP-1

· LRM BM-21 Grad

· LRM RM-70

· LRM tracté Type 63 de 107 mm

· Obusier automoteur 2S1 Gvozdika

· Obusier tracté Type 59 de 130 mm

· ZPU-2 de 14,5 mm sur camions Unimog

· 4x4 Toyota

SECTION II. ARMÉE RWANDAISE

Les Forces armées rwandaises (FAR) représentent l'armée du Rwanda sous le régime de Grégoire Kayibanda, puis de Juvénal Habyarimana. Cette armée était composée presque entièrement des Hutu, selon l' ethnisme en vigueur au Rwanda de 1959 à juillet 1994. En 1975, deux ans après le coup d'État de Juvénal Habyarimana, un accord d'assistance militaire est signé entre la France et le Rwanda. Dès le début de la guerre civile au Rwanda en octobre 1990, les FAR subissent une défaite, malgré la mort de Fred Rwigema, chef du FPR, qui est aussitôt remplacé par Paul Kagamé. La France envoie un contingent bien équipé pour aider les FAR à stopper le FPR. C'est l' Opération Noroit. Pour réorganiser les FAR, la France décide de mettre en place un détachement d'aide militaire dont la fonction est de former les hommes des FAR. Ce détachement d'aide militaire en vient à former indirectement les miliciens Interahamwe. Les FAR, composées en 1990 d'environ 5000 hommes, comptent plus de 50 000 hommes en 1994. Les soldats de cette armée Hutu sont les initiateurs du génocide de 1994 contre les Tutsi et les Hutu modérés. Dès le début des tueries, le FPR lance une offensive qui lui permet de gagner du terrain rapidement. Les FAR, mobilisées par le génocide trop loin du front, ne réagissent pas assez rapidement pour contrer l'attaque du FPR. Malgré leur supériorité numérique (le FPR ne compte que 15 000 hommes), les FAR sont mises en déroute. Elles entraînent dans leur sillage la milice Interahamwe et des centaines de milliers de civils Hutu qui fuient l'avancée du FPR.

Des éléments de cette armée sont encore en fuite au Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo), notamment au sein des FDLR, et dans divers autres pays africains.

Depuis 1994 et la prise du pouvoir par le FPR, l'armée du Rwanda s'appelle l'Armée patriotique rwandaise, dite APR. Son nom actuel est les Forces rwandaises de défense (FRD).

Selon un récent rapport de la CIA, le Rwanda se trouve au premier rang mondial des pays qui dépensent le plus dans l'achat de l'armement. En 2006, il a consacré 13,30% de son Produit Intérieur Brut (GDP=Gross Domestic Product) aux dépenses militaires.47(*)

Pour avoir une idée de la monstruosité de ces dépenses, les États-Unis ont dépensé sur la même période, 4,06% de son PIB, la Chine 4,30% alors que la moyenne mondiale se situe à 2,00%. Avec son arsenal, le Rwanda peut se permettre de désorganiser ses voisins impunément : en 2006, le Burundi n'a consacré que 5,90% des son PIB aux dépenses militaires ; l'Ouganda 2,40% et la République Démocratique du Congo 2,10%. 48(*)

Un autre fait à souligner est que ces dépenses militaires du Rwanda se font au détriment de la population. Ainsi, alors que le secteur de l'agriculture occupe 80% de citoyens rwandais, le budget alloué au Ministère de l'Agriculture pour 2007 est de 19, 542 milliards contre 43, 02 milliards pour les dépenses militaires et 35,84 milliards de francs rwandais pour les services de sécurité (Les Points Focaux n° 285, du 22 au 28 Juin 2007).

Les conséquences seront désastreuses pour le Congo. Il va donc continuer la guerre. Or, Kagame est un militariste. Sa doctrine est fondée sur la guerre préventive et celle de paix armée qui provient de la doctrine selon laquelle la force militaire est la première ou la principale garantie pour maintenir la paix.

En août 1993, au cours d'un séminaire pour le comité central du FPR, Kagame a fait un exposé sur sa pensée militaire. Il avait dit : « Nous ne sommes pas nombreux. Nous ne pouvons en aucune manière nous défendre de façon passive. Notre seule façon de nous défendre est de prendre l'initiative et d'attaquer. Notre seule force est l'infanterie avec des armes légères, c'est le mouvement et la surprise pour prendre l'ennemi de flanc ou de revers. Il faut avancer en cercle, prendre l'ennemi en tenaille, encercler ses forces par une guerre de mouvement. Le Rwanda ne peut jamais être attaqué, nous devons faire la guerre sur le terrain des autres. » Or Kagame estime qu'un danger pour son régime ne peut venir ni du Burundi, ni de l'Ouganda, ni de la Tanzanie, mais uniquement du Congo. Les autorités congolaises doivent prendre au sérieux cette considération dans leur politique de défense.

CHAPITRE IV : DE L'ARMEE OUTIL DE GUERRE A L'ARMEE FACTEUR DE PAIX REGIONALE

Ce chapitre analyse différents points dont : Armée outil de guerre ; FRD et occupation de la RDC ; Armée facteur de paix régionale armée instrument de légitime défense (charte e l'ONU) ; armée instrument de maintien de la paix (dans le cadre de l'ONU, de l'UA, du Pacte sur la sécurité, la stabilité et développement de la région des grands lacs.

Rappelons ici que, la géopolitique, selon une définition du général français Pierre Maurice Gallois, enseigne les voies de la puissance ; elle étudie les relations qui existent entre la conduite d'une politique de puissance portée sur le plan international et le cadre géographique dans lequel elle s'exerce. Et la politique de puissance par excellence c'est la guerre, activité définie par le général Prussien Von Carl Clausewitz comme un conflit de grands intérêts réglé par le sang et comme l'opération militaire, l'exercice de la contrainte destinée à continuer la politique (de paix) par d'autres moyens. Et pour souligner l'importance de la relation de la guerre avec la politique, le Maréchal Montgomery écrit dans son histoire de la guerre que les conflits armés ont toujours affecté foncièrement, en bien ou en mal, les progrès de l'humanité dans tous les domaines ; le verdict des armes a constitué à tout moment le facteur décisif dans l'évolution historique sans être le seul bien entendu. Les guerres sont inhérentes à la nature humaine ; elle a toujours constitué un moyen d'arbitrage quand toutes les autres manières d'aboutir à un accord échouaient et que son jugement dépendait plus de la force que du droit. C'est pour cette raison que Nicolas Machiavel faisait aux princes le devoir de faire de l'art de la guerre, leur unique étude et leur seule occupation parce que l'existence et la grandeur d'un Etat n'étaient possibles que si le pouvoir militaire avait sa place propre dans le système politique, puisque une bonne organisation militaire demeure le fondement de tout Etat.

La géopolitique d'une guerre concerne donc l'analyse des intentions des acteurs ou la perception et la définition des menaces à contrer ou les ambitions à réaliser ; la mise en perspective dans la durée des intentions et de comportements (continuité, permanence, constantes, ruptures et changements) et surtout saisir comment ces intentions et comportements structurant la guerre s'inscrivent territorialement soit, l'impact sur la géographie des intentions ou opérations de guerre. Appliquée aux institutions de paix post-conflit, la géopolitique nous renseigne sur la qualité et la solidité des diplomaties et des politiques de défense en présence et surtout sur la certitude et l'efficacité institutionnelle du système de `gouvernance post-conflit.

Il convient ici de mentionner que deux conditions sont essentielles pour le succès d'une stratégie :

· connaître l'adversaire, ses forces, ses intentions, ses mouvements,

· bénéficier de la surprise.

C'est pour ces raisons que le renseignement est une fonction indispensable, un maillon incontournable de la stratégie, et que l'espionnage est « un des plus vieux métiers du monde ».

Tout stratège se préoccupe du moral de ses troupes et s'emploie aussi à agir sur l'esprit de l'adversaire, au niveau de ses dirigeants et de son opinion publique. Les manipulations de l'information, les ruses, les mensonges sont de « bonne guerre » s'ils permettent de tromper, d'intoxiquer, de dérouter l'ennemi.

La Stratégie militaire quant à elle, est un nom collectif pour projeter la conduite de guerre. Dérivé du Grec strategos, la stratégie a été vue comme « art de généralités". La stratégie militaire traite la planification et la conduite des campagnes, le mouvement et la disposition des forces, et la déception de l' ennemi. Le père de l'étude stratégique moderne, Karl Von Clausewitz, définit la stratégie militaire comme « emploi des batailles pour gagner la fin de la guerre. ». La stratégie militaire était une d'un trivium des « arts » ou des « sciences » qui régissent la conduite de la guerre ; les autres étant la tactique, l'exécution des plans et manoeuvre des forces dans la bataille, et logistique, l'entretien d'une armée. La ligne de frontière entre la stratégie et la tactique est brouillée et parfois la catégorisation d'une décision est une question d'opinion presque personnelle.

Stratégie et la tactique sont étroitement liées. Tous les deux traitent la distance, le temps et la force mais la stratégie est grande échelle tandis que la tactique est petite échelle. À l'origine on a compris que la stratégie régit le prélude à une bataille tandis que la tactique commandait son exécution. Cependant, dans guerres mondiales du 20ème siècle, la distinction entre la manoeuvre et la bataille, stratégie et tactique, sont devenues brouillées. L'art des stratégies définit les buts pour réaliser dans une campagne militaire, alors que la tactique définit les méthodes pour réaliser ces buts. Les buts stratégiques pourraient être « nous voulons conquérir le secteur X », ou « nous voulons arrêter l'expansion du y de pays dans le commerce mondial dans le produit Z » ; tandis que les décisions tactiques s'étendent de « nous allons faire ceci par une invasion navale du nord du pays X », « nous allons bloquer les ports du pays Y », toute manière vers le bas « peloton de C attaquerons tandis que le peloton de D fournit la couverture du feu ».

L'existence de l'espace territoriale rwandais a toujours constitué une préoccupation pour les dirigeants de cet Etat-cité. En conduisant la « guerre de libération » au Congo, le Rwanda ne cache pas ses visées expansionnistes. Il veut, par cette guerre, arriver à « l'organisation d'une conférence internationale pour redistribuer des terres des Grands Lacs, quitte à réviser les frontières, puisque avec une densité démographique de 265 habitants au km2, ce pays ne peut abriter tous les Hutus et les Tutsis devenus par Hasard des Rwandais »49(*) Le manque de terre justifie ainsi la participation du Rwanda à la guerre de libération du Congo. Le discours du chef de l'Etat rwandais prononcé à Cyangugu en octobre 1996 est explicite à ce sujet : « je voudrais dire, commence-t-il, à tous les rwandais éparpillés ici et là à l'étranger qu'à l'arrivé des Blancs au Rwanda (...) il s'étendait des Lacs Rweru et Cyohoha franchissant la chaîne   des volcans jusqu'au Lac Rusumo. Il s'étendait aussi de Rusumo jusqu'aux frontières du Buhunde et (...) Même la région appelée Bishugi et les autres situés actuellement au Zaïre, faisaient partie du Rwanda »50(*). Plus loin, le Chef de l'Etat rwandais considère les Banyamulenge comme leurs « congénères » et les territoires qu'ils habitent comme des espaces géographiques rwandais. Il invite les Banyamulenge à y demeurer, à rester donc « chez eux pour corriger et donner la leçon de savoir vivre à ceux là qui veulent les chasser »51(*)

Ce discours autorise-t-il à penser que le Rwanda cherche un redécoupage des frontières territoriales ?

Tout porte à répondre par affirmative dans la mesure où le 30 octobre 1996, la présidence de la République rwandaise diffusait un communiqué par lequel elle proposait la tenue d'une conférence de Berlin II qui rediscuterait des frontières africaines.52(*)

SECTION I. ARMÉE OUTIL DE GUERRE : ARMEE PATRIOTIQUE RWANDAISE ET OCCUPATION DE LA R.D.CONGO

Le Rwanda s'est principalement impliqué dans la guerre de libération au Congo pour des raisons liées à la sécurité nationale, à l'économie (en contre partie de l'appui que leur accorde le Rwanda dans la guerre de libération du Congo, les responsables de l'AFDL auraient pris l'engagement d'aider les autorités rwandaises à accéder aux richesses naturelles de la République Démocratique du Congo) ainsi qu'à une visée expansionniste.

Dans une interview accordée au Washington Post, le Général Kagame avait dit avoir planifié la marche de l'AFDL sur Kinshasa53(*). Pour lui, « les rebelles congolais ne jouent qu'un rôle d'appoint à un processus mené de bout en bout par le Rwanda »54(*) qui cherche à tout prix à « extirper du zaïre le reliquat des ex-forces armées rwandaises et des milices extrémistes hutus »55(*) tant que ceux-ci se servaient « de centaines de milliers de boucliers humains ». Le général rwandais confirme que son « plan de bataille était simple. Le premier était de démanteler les camps. Le second était de détruire la structure de l'armée hutu et des milices (Interahamwe) basés dans et autour des camps, soit en les contraignant à rentrer au Rwanda, soit à les combattre ou à les disperser. Le troisième but était plus large : abattre Mobutu »56(*). Paul Kagame avait pris cette grave décision à l'issue d'un voyage qu'il avait effectué aux États-Unis d'Amérique au mois d'août 1996. Au département d'Etat américain, il avait déclaré que « les camps des refugiés devraient être démantelés et que si les Etats- Unis ne s'en chargeaient pas, quelqu'un d'outre pourrait le faire » 57(*)

La sécurité nationale commandait une telle mesure quand on sait que des milliers des Hutus fuyant le Rwanda, à la suite de la victoire de l'APR sur les Hutus, s'étaient entassés dans des camps des réfugiés en RDC. Dans certains camps comme ceux de Panzi, Kashusha, Mugunga « qui abritaient surtout les réfugiés Hutus, les entrainements avaient continué, tous les jeunes en âge de porter les armes avaient été recrutés et formés en milices lesquels effectuaient des expéditions-commandos au Rwanda, dans le but d'éliminer les témoins gênants, des survivants Tutsis, ou à s'attaquer aux autorités communales qui avaient eu l'imprudence de collaborer avec le régime de Kigali »58(*). Les autorités de Kigali avaient une autre raison particulière d'en vouloir au régime de Mobutu. Celui-ci allié au Président Juvénal Habyarimana lui avait prêté main forte en octobre 1990, en lui envoyant un contingent de 500 hommes pour aider les F.A.R à repousser l'A.P.R

Le Rwanda mène une politique d'une rigidité et d'une fermeté impressionnante qu'il amène à garantir ses intérêts régionaux immédiats par les forces des armes en cela, elle mène une politique de puissance agressive. Par cette agressivité, le Rwanda entend instaurer un équilibre de forces à sa manière, pour ne pas avoir à subir la loi des autres.La priorité est faite à la sécurité. Celle-ci, en même temps qu'elle favorise une gestion durable du génocide de 1994, permet de faire face à la menace que constituent les bandes armée appelées « forces négative » d'idéologie génocidaire opérant au Burundi et en RDC Joseph MUTABOBA déclare à cet effet « qu'après tous les conflits que nous avons eus (...) la sécurité reste la priorité des priorités ». Sans doute ceci explique-t-il l'écart déjà comblé par le Rwanda en matière d'armement pour pouvoir compter sur la scène régionale et rendre vaine toute tentative d'agression ou de déstabilisation. En effet, l'armée rwandaise paraît être la plus redoutable de la région. Elle est dotée d'une impressionnante capacité de projection. Cette notion signifie qu'elle peut intervenir et employer une force adaptée à l'extérieur des frontières, incluant des hommes, système d'armes et logistiques à plusieurs milliers de Kilomètre dans un bref délai, avec la possibilité de la soutenir dans la durée, voire préparer le retour de la paix. Elle est également dotée de moyens de prévention (renseignements, alliances) extérieures et présentent un atout dissuasif qui protège le territoire national.

C'est de cet avantage offensif que provient l'orgueil dont le Rwanda se vante dans la région des Grands Lacs. Cela avait déjà été démontré lors de l'agression de la RDC de 1996 à 2003. Elle a constitué par la suite un puissant instrument de pression sur le gouvernement congolais, chaque fois que le Rwanda menaçait d'intervenir militairement en RDC depuis la transition, alors que le gouvernement congolais était accusé d'armer et de coopérer avec les FDLR, forces négatives menaçant en permanence l'intégrité territoriale du Rwanda. Face à la menace des forces négatives, le Rwanda conçoit le Kivu, en RDC, comme une zone tampon, sur laquelle importent ses problèmes d'insécurité, en créant une force de barrage qui permet d'assurer une sécurité relative à ses frontières. Il s'agit là d'un mécanisme subversif visant à créer une menace chez autrui pour assurer sa sécurité. C'est dans ce cadre que nous comprenons le soutien longtemps décrié du Rwanda, aux rébellions en RDC depuis 2004. De la guerre de 14 jours à Bukavu en 2004 à la dernière guerre du CNDP de NKUNDA que nous appelons « guerre du Kivu de 2004 à 2009, la main invisible du Rwanda a agi à travers ses intermédiaires congolais.

L'existence de cette alliance à toujours été à la base de sérieuses inquiétudes du côté rwandais, ce qui a expliqué cette fermeté du Rwanda à l'égard du Congo. Le poids de l'ingérence aurait été d'autant plus lourd en cas d'une éventuelle réconciliation du gouvernement rwandais avec les rebelles Hutus. Dans ces conditions, le Rwanda serait alors un gouvernement contrôlé. La meilleure solution donc serait d'inverser les rôles en concevant un mécanisme de pénétration du côté congolais. Cette dernière option concourt notamment à la volonté du Rwanda d'avoir des hommes de confiance dans le régime en place en RDC. L'intégration du CNDP au sein de l'armée et des institutions du pays verra cette dernière se réaliser.

§ 1. Armée facteur de paix régionale

Chaque Etat sérieux doit se doter d'une politique régionale, nous sous entendons ici son comportement, ses orientations, et ses options politiques, diplomatiques et stratégiques adoptées et appliquées une région spécifique.

La région des Grands Lacs africains, pour le rappeler, est une zone de guerre s'étendant de Luanda à Asmara, espace géopolitique compris entre l'océan Atlantique et l'océan Indien. Cet espace a connu cinq grandes crises, mieux six mais dont trois ont fait l'objet d'un processus régional de paix : la crise de l'Angola, du Burundi et de la RDC ; tandis que celles de l'Ouganda, du Rwanda et de l'Éthiopie-Érythrée ont connu une fortune différente.

Cinq de ses six crises avaient une origine interne, excepté celle de l'Éthiopie-Érythrée qui était une guerre internationale de dispute des frontières. Ces crises dues à l'instabilité politique interne ont eu un rebondissement régional. Trois de ces cinq crises ont fait l'objet d'un processus de paix avec implication de missions onusiennes de maintien de la paix ; seule la crise congolaise et celle du Burundi ont connu des processus de paix à dimension régionale : le processus d'Arusha pour le Burundi et celui de Lusaka pour la RDC. Ces deux processus auraient eu les mêmes faiblesses que celui de la crise angolaise ; soit, la difficulté vraiment de dominer la conjoncture et d'accoucher d'un changement de contexte et de solutions de paix durable et consensuelle. Dans tous ces cas l'objectif stratégique aura été de sauver la médiation ou la facilitation plutôt que d'aplanir les différends. La paix obtenue aura été souvent fragile et précaire ; elle n'est devenue durable en Angola par exemple que par la victoire militaire du MPLA sur l'Unita à la suite de la mort de Jonas Savimbi.

La quête régionale de paix et de stabilité dans la crise de la région des Grands Lacs en RDC aura eu ceci de particulier, l'incapacité des pays de la région de parvenir par la guerre à mettre en place un semblant d'ordre sécuritaire régionale ou de parvenir à un règlement général et global de la première guerre mondiale africaine au moyen d'une architecture régionale de sécurité et de stabilité engageant tous les intervenants externes. La guerre d'agression contre la RDC traitée comme une guerre civile internationalisée aboutit à un creux ou un vide stratégique là où avait existé l'ex-Zaïre comme pivot géopolitique de l'équilibre régional parce que la stabilité recherchée dans le cadre de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs manquait et manque aujourd'hui encore cruellement de supports nationaux et régionaux.

§ 2. Armée, instrument de maintien de la paix (OMP) 

a. dans le cadre de l'ONU, 

L'ONU ne disposant donc pas de troupes permanentes, les OMP sont des forces destinées aux opérations entreprises au coup par coup et de façon plus ou moins empirique, sous le pavillon de l'Organisation. Dans ces conditions le terme OMP correspondra à un terme global comprenant à la fois le soutien militaire aux initiatives diplomatiques, l'engagement des observateurs et de moniteurs, les actions traditionnelles de maintien de la paix, le déploiement préventif, l'assistance humanitaire, la protection et la distribution de secours, la mise en oeuvre des sanctions et l'imposition de la paix. De même, sera également considérée comme opération de maintien de la paix, toute action qui consiste en la prévention, la limitation, la modération et la cessation d'hostilités internes ou entre Etats par l'intervention d'un tiers, dirigées par des éléments internationaux, utilisant des forces militaires, policières et civiles multinationales, pour maintenir, rétablir, consolider et le cas échéant imposer la paix59(*)

Au total, le maintien de la paix englobe des situations de prévention, de « rétablissement de la paix 60(*) », « d'imposition de la paix 61(*)» et de « consolidation de la paix 62(*)». Dans ce cadre, la prévention militaire a pour mandat d'éviter que les différends ne surgissent entre les parties, d'empêcher qu'un différend existant ne se transforme en conflit ouvert et, si un conflit éclate, de faire en sorte qu'il ne s'étende pas.

La relance de l'ONU observée lors de la crise du golf en 1990 par l'autorité nouvelle du Conseil de Sécurité (CS) s'est accompagnée d'une évolution rapide de la nature des OMP. Ce phénomène s'est traduit par l'utilisation du vocable de `' Générations d'OMP''. C'est ainsi qu'on distingue :

- Les OMP dites de `'Première Génération'' encore appelées maintien de la paix traditionnel, instrument aux ambitions modestes qui a été rarement utilisé, à peine 13 fois au cours des 45 premières années d'existence de l'ONU63(*) ; et

- les OMP de `'Deuxième génération'' apparues dès la fin des années 80 et caractérisées par une expansion remarquable tant sur le plan quantitatif (avec un accroissement de leur nombre dû aux multiplications des conflits dans le monde ayant caractérisé la période d'après guerre froide) que sur le plan qualitatif (avec une complexité de plus en plus grande des missions des soldats de la paix) qui intègre également des ambitions plus grandes et des risques (dangers) plus marqués64(*)

b. Dans le cadre de l'UA, 

La décennie 1990, marquée par la chute du mur de Berlin, et la fin de la guerre froide a donné lieu à un reprofilage des engagements internationaux en vue du maintien ou de la restauration de la paix et la sécurité sur les terrains instables du continent. En effet, l'écroulement de la menace soviétique sur les espaces d'influence des puissances occidentales en Afrique est allé de paire avec la réduction drastique des interventions militaires occidentales. Ce changement s'est ainsi opéré en donnant lieu simultanément à une multiplication d'initiatives et résolutions visant une plus grande responsabilisation des Gouvernements et armées africaines dans la gestion des crises sur le Continent.

De cette mutation contextuelle, qui a eu la particularité d'inviter ou même de « contraindre » l'Afrique à prendre conscience de ces obligations (face au vide créé par le retrait des interventions sécuritaire occidentales et devant l'accentuation du défi de la paix et de la sécurité), il en a résulté un renforcement des prérogatives et des actions des Organisations régionales et sous-régionales africaines dans la conduite des opérations de maintien de la paix, mettant prioritairement à contribution les armées africaines.

C'est tout le sens des innovations profondes observées depuis près d'une décennie dans la restructuration et le renforcement des compétences de l'organisation panafricaine (UA), pour la gestion des questions de paix et de sécurité sur le continent. Le rôle majeur qui incombe désormais au Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA, qui adopte des résolutions et instruit des actions avec le soutien de l'ONU, témoigne de la responsabilité accrue qui est celle des Etats africains, qui sont individuellement interpellés à un engagement plus fort en faveur de l'appui aux initiatives politiques et militaires utiles à la préservation de la paix sur le continent.

Cette logique de responsabilisation des africains a également présidé aux mutations profondes observées dans le fonctionnement des organisations sous-régionales, de plus en plus dynamiques dans la gestion des conflits 65(*); au même titre qu'il a déterminé l'avènement des multiples programmes de renforcement des capacités des armées africaines dans la conduite des missions de paix.66(*)

Ø Notion de paix et de sécurité

Les notions de Paix et sécurité, sont indissociables et complémentaires.

La paix :

La Paix fait référence à des notions de tranquillité, de sérénité, de quiétude pour un individu et pour une population. Pour un Etat, être en Paix, c'est n'être pas en situation de guerre. On se rend compte ainsi que la paix a laquelle peuvent aspirer les populations n'est pas seulement l'absence de guerre, la paix est étroitement liée a une notion de sécurité et de progrès.

La sécurité :

La notion de sécurité comporte plusieurs aspects ;

La sécurité nationale : a été la première préoccupation des Etats au lendemain des Indépendances. Elle implique une conception basée sur des préoccupations de souveraineté, il s'agit d'assurer la protection de l'Etat, de la Nation toute entière.

La sécurité collective : c'est « la sécurité de tous assurée par tous », elle fait référence encore une fois a des Etats qui peuvent mettre en commun leurs moyens ou conclure un Pacte pour assurer leur sécurité face a une agression extérieure ou a un danger interne (rebellions). Il s'agit là d'une sorte d'Union sacrée pour la défense commune. Cette notion de « sécurité collective » fait également référence à des notions de développement et de prospérité, on parle ainsi de « sécurité alimentaire ».

« Il n'y a pas de loi pour celui qui a faim »- proverbe africain.

La sécurité humaine est une notion qui place l'individu au centre des préoccupations. Cette notion et son développement récent, montre que les dirigeants ont compris que la Paix et la stabilité ne sont pas possibles sans que soit assurée une certaine sécurité aux populations. Chacun a le droit de vivre dans un environnement qui lui garantisse un minimum de sécurité, de libertés, et de bien-être.

Les Etats Africains à travers l'UA reconnaissent et incluent désormais ces 3 notions dans leur perception de la Paix et de la Sécurité en Afrique. Ainsi, l'Union Africaine traite de la « sécurité humaine » en ces termes :

  « Les causes des conflits inter-états exigent qu'on accorde une nouvelle importance à la sécurité humaine basée non seulement sur des valeurs politiques mais aussi sur des exigences sociales et économiques... »  

Les Etats proclament dans l'Acte constitutif de l'Union Africaine :

« Conscients du fait que le fléau des conflits en Afrique constitue un obstacle majeur au développement socio -économique du continent, et de la nécessité de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité, comme condition préalable à la mise en oeuvre de notre agenda dans le domaine du développement et de l'intégration » (Acte constitutif de l'UA -Préambule).

Ils se fixent pour objectif prioritaire de « promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent » (Art.3 acte constitutif).

  Le pacte de non agression et de défense commune de l'Union Africaine du 31 janvier 2005 stipule en son article 3 point c :

Toute agression ou menace d'agression dirigée contre l'un quelconque des Etats membres constitue une menace ou une agression contre l'ensemble des Etats membres de l'Union » (Art.3 c).

Il n'y a pas de paix sans sécurité mais il n'y a pas de sécurité sans la Paix.

§ 3. Les principes fondamentaux et la politique africaine commune de défense et de sécurité

A l'examen des principes proclames dans l'Acte constitutif de l'Union Africaine et dans celui relatif au CPS, on constate que tout en rappelant leur attachement a des principes traditionnels de droit international public, les Etats ont par ailleurs également retenu des principes plus novateurs.

1. Des principes traditionnels respectueux de la souveraine et des Etats

L'Union africaine s'inscrit dans le cadre des principes fondamentaux de la coopération entre Etats définis par le Droit International Public. Sont ainsi retenus notamment, les principes de souveraineté, de non ingérence dans les affaires intérieures des états, de coopération entre Etats, de Règlement pacifique des différents internationaux... Elle reprend également à son compte le principe de l'OUA sur l'intangibilité des frontières issues de la colonisation. Elle condamne et rejette expressément les changements anticonstitutionnels de gouvernements.

2. Des principes novateurs : le droit d'ingérence et d'intervention

a)  Intervention à l'initiative de l'Union : en cas de violations graves du Droit International Humanitaire

Ainsi, l'Union Africaine proclame le droit de l'Union d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la Conférence dans le cas de violation graves du droit international humanitaire : crimes de guerre, génocide ou crimes contre l'humanité.

b) Intervention sur demande d'un Etat membre : pour rétablir la paix et la sécurité

Elle proclame également le droit pour les Etats membres de solliciter l'intervention de l'Union pour restaurer la paix et la sécurité sur leur territoire.

§ 4. La politique africaine commune de défense et de sécurité

« La sécurité de chaque pays africain est indissolublement liée à celle des autres pays africains et du continent dans son ensemble »(UA)  

Cette politique reprend les principes contenus dans l'Acte constitutif mais rajoute d'autres principes et valeurs :

· L'indivisibilité de la sécurité des Pays africains (un pour tous, tous pour un) ;

· La promotion de la collaboration entre l'union africaine et les organisations régionales et sous-régionales ;

· Le principe de vigilance et de sécurité collective : chaque Etat doit veiller a ne pas mener des activités ni permettre que soient menées des activités dans un autre pays incitant a la haine raciale, ethnique, sexiste ou religieuse, ou a la violence ;

· Le renforcement des liens entre les Nations-Unies et l'UA.

Suivent ensuite un certain nombre d'objectifs propres à réaliser ces principes.

Pour la mise en oeuvre de cette politique commune, l'UA met en place une Architecture de Paix et de sécurité (AAPS)

§ 5. Le conseil de paix et de sécurité (CPS)

Le PROTOCOLE relatif a la création du CPS a été adopté à DURBAN le 9 juillet 2002, il est entré en vigueur le 26 décembre 2003.

Sa mission et ses objectifs : C'est un organe permanent et un organe de décision. Il est défini comme étant un « système de sécurité collective et d'alerte rapide visant à permettre une réaction rapide et efficace aux situations de conflit et de crise en Afrique »

Il intervient dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits, ainsi que dans la période de consolidation de la paix et de la reconstruction.

Ø Du Pacte sur la sécurité, la stabilité et développement de la région des grands lacs.

Le réflexe géopoliticien devant chaque crise, consiste à se demander qui veut quoi ? Comment ? Pourquoi ? Que veut ce pays qui vient de déclencher une crise, un conflit, une guerre ? De qui ou de quoi a-t-il peur ? Qu'est-ce qu'il cherche à étouffer ou à contrarier par la guerre ou quel avantage géographique ou stratégique et politique veut-il disposer au terme de la guerre à travers les accords ou pacte de paix et de stabilité ?

Parce que pour dire qu'une guerre s'est terminée et que l'on serait vraiment entré dans une période post-conflit, il faut avoir répondu sans complaisance à cette série de questions, pour savoir à l'avantage duquel des protagonistes se fait la paix, et, aussi pour développer à cet égard un mode conséquent de gouvernance pour que la sécurité, la paix, la stabilité et l'espoir du développement ne soient fondés sur des mirages, sur l'illusion et sur l'absence de politique géostratégique.

Ø La géostratégie de la paix et de la stabilité régionales :

Elle prend en charge l'examen des actions et des gestes concernant la gestion des intérêts géopolitiques des acteurs.

La paix, dit-on, ce n'est pas seulement l'absence de guerre ; et la guerre, ce n'est pas toujours non plus les affrontements armés. C'est bien souvent un état d'esprit. C'est pourquoi l'Unesco a-t-elle été fondée sur le principe que c'est dans l'esprit des hommes que commence la guerre et c'est par les activités d'esprit, dont la science et l'éducation qu'il faut combattre la guerre et construire la culture de la paix.

La paix et la stabilité régionales post-conflits autour de la guerre de la Région des Grands Lacs en RDC, ce n'est pas seulement la conclusion d'un pacte de paix et de stabilité et de nombreux autres accords et protocoles de paix ou de partage en commun des ressources. C'est de s'assurer que réellement les raisons de la guerre ont disparu ; que les intentions qui la portaient ont cessé et que la paix a été réellement signée, surtout que le post-conflit entretient un nouvel état d'esprit à la base des diplomaties d'amitié et de solidarité pacificatrices.

Comme signalé ci-haut, la nécessité d'une conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement en Afrique des grands lacs s'est imposée comme une des 9 Voies pour trouver une solution durable aux conflagrations politiques de l'Afrique des grands Lacs ainsi qu'à l'amorce de son développement. Aussitôt arrivé au pouvoir en en mai 1997, le Président Laurent-Désiré Kabila a tenté de s'approprier l'initiative. Il convoquera en mai 1998, à Kinshasa, cette conférence avec à l'ordre du jour la sécurité et la paix en Afrique des Grands lacs. Chacun de ses principaux invités trouvera chacun des excuses et la conférence n'aura pas lieu. Ce rendez-vous manqué qui cachait un malaise sera suivi par le déclenchement des hostilités qui impliqueront, dès octobre 1996, certains invités d'hier comme le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.

Fin décembre 1999, le Secrétaire Général de l'organisation des Nations Unies, M. Kofi Annan, charge son Représentant spécial pour la région des grands lacs de recueillir les vues des dirigeants de la région concernant ce projet. Cette volonté a été rapidement renforcée par les résolutions 1291 du 24 février 2000 et 1304 du 16 juin 2000 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui ont mis en exergue les menaces pour la paix et la sécurité internationales que représentait la situation de guerre en République Démocratique du Congo. Cette conférence internationale viserait :

- « Inaugurer un processus dans le cadre duquel les dirigeants des pays de la région des Grands Lacs seront invités à se réunir en vue de parvenir à un accord sur un ensemble de principes et de formuler et lancer des programmes d'action visant à mettre fin au retour cyclique des crises et à garantir une paix, une sécurité, une démocratie et un développement durables dans la région. Ce processus sera conçu de façon à être aussi ouvert que possible et l'on s'efforcera d'y associer d'autres parties prenantes, et notamment les acteurs non étatiques et la communauté internationale des bailleurs de fonds. La conférence sera organisée de façon à manifester l'appui collectif de la communauté internationale aux efforts déployés par la région en faveur de la paix, de la stabilité et du développement. »67(*)

C'est en définitive en novembre 2004 que le premier sommet de chefs d'Etat et de gouvernement a lieu à Dar-es-Salaam et se termine par une déclaration d'intention de différentes délégations. Les onze délégations (Angola, Burundi, Centrafrique, République du Congo, R.D.Congo, Kenya, Rwanda, Soudan, Ouganda, Tanzanie et Zambie) décident de construire une région des grands lacs ouverte à d'autres régions du continent en bâtissant leur coopération autour des axes prioritaires que sont la paix et la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance, le développement économique et l'intégration régionale, les questions humanitaires et sociales.

Dans l'axe ''paix et sécurité'', la lecture des conflits cycliques dans les pays de la région des grands lacs est basée sur une analyse qui situe les causes à deux niveaux : interne et externe.

Malgré tout ce qui les sépare, la République démocratique du Congo, le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi sont unis dans une même conviction, à savoir que le déclenchement, l'aggravation et la persistance des conflits à l'intérieur de leurs territoires respectifs sont entièrement le produit des machinations de leurs voisins.

C'est pourquoi ces Etats signataires se sont engagés à :

- appuyer les processus nationaux de paix dans la région,68(*)

- coopérer de façon bilatérale et régionale grâce à l'adoption et l'application effective de pactes de non agression et de défense commune,

- mettre en place un cadre régional de sécurité pour la prévention,

- la gestion et le règlement pacifique des conflits,

- lutter contre le génocide,

- renforcer la coopération en matière de défense et sécurité et promouvoir la confiance,

- promouvoir des politiques communes de lutte contre la prolifération et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, ainsi que des mines anti-personnel,

- sécuriser les frontières communes dans le cadre de stratégies de gestion de proximité des questions transfrontalières, en consultation avec les populations des ces zones,

- empêcher tout soutien direct et indirect, toute livraison d'armes ou toute autre forme d'assistance aux groupes armés opérant dans la région,

- adopter et mettre en oeuvre des programmes nationaux de désarmement, de démobilisation et de réinsertion et assurer une coordination régionale pour le rapatriement et la réinstallation,

- intensifier la lutte contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme,

- protéger les groupes vulnérables, les impliquer dans les efforts de paix, la lutte contre la violence sexuelle et mettre en oeuvre une stratégie régionale de lutte contre la pandémie du sida.

Le Pacte de Nairobi de Paix et de Stabilisation de la Région des Grands Lacs n'aurait pas de force encore moins de moyens de transformer la région des Grands Lacs africains de système de guerre en système de paix.

L'absence de processus de paix particuliers autour des crises ougandaise et rwandaise qui se poursuivent par la présence de mouvement rebelles ou de forces négatives de ces pays sur le territoire congolais; le refus autrefois de les incorporer dans le processus de paix de Lusaka dont ces pays étaient signataires dé l'Accord de cessez-le-feu faisaient acte de reconnaissance du droit de regard de ces pays sur les affaires congolaises et implicitement feraient prévaloir qu'ils posséderaient de ce fait de droits acquis en territoire congolais.

Ø Protocole sur la Non-agression et la défense mutuelle dans la région des Grands Lacs Africains

Conformément à la disposition de l'article 5 du Pacte qui stipule que les Etats membres s'engagent à maintenir la paix et la sécurité eu égard au protocole sur la non-agression et de la défense mutuelle dans la région des Grands Lacs Africains, à renoncer à la menace ou à l'utilisation de la force comme politique ou instrument visant à régler les différends ou litiges, à atteindre les objectifs nationaux dans la région des Grands Lacs Africains, à s'abstenir d'envoyer ou de soutenir des oppositions armées ou des groupes armés et rebelles sur le territoire d'un autre Etat membre ou de tolérer sur leur territoire des groupes armés engagés dans les actes de violence ou de subversion contre le Gouvernement d'un autre Etat, à coopérer à tous les niveaux en vue du désarmement et du démantèlement des groupes rebelles armés existants et à promouvoir une gestion participative conjointe de la sécurité étatique et humaine aux frontières communes.

Il sied de noter cependant que ce Pacte a été conçu et voulu par les Etats signataires comme un traité international. Les Etats membres ont voulu se conformer à la volonté exprimée par les chefs d'Etat dans la Déclaration de Dar-Es-Salaam, de respecter les principes fondamentaux du droit international pouvant régir les rapports entre ces Etats au-delà de leurs frontières.

En ce domaine de la non-agression et de la défense mutuelle, les Etats doivent établir leurs rapports en considération de la nature et du caractère conflictuels constatés dans la région depuis une décennie et envisager certains mécanismes qui peuvent harmoniser leur coopération et pacifier la région des Grands Lacs Africains. Ils doivent tenir compte des facteurs qui créent souvent des conflits et perturbent la sécurité dans la région. Ils s'engagent à régler pacifiquement leurs conflits et s'invitent au respect des principes fondamentaux de non-recours à la force entre les Etats membres.

§ 6. Opération militaire conjointe RDF-FARDC contre le FDLR au nord Kivu : opération « Umoja Wetu »

Rappelons qu'après l'agression de la RDC par les Rwanda et ses alliés, après avoir occupé une partie du territoire national de la RDC, en faisant près de Cinq millions de morts sans qu'ils aient indemnisé les familles des victimes ni présenté des excuses à l'Etat congolais. Fort curieusement, cette même armée rwandaise avait été permis par l'Etat congolais à entrer officiellement en RDC pour mener une opération militaire, conjointement avec les FARDC, contre les FDLR dans le Nord-Kivu. Situation qui serait à la basa de la destitution du bureau de l'Assemblée nationale avec à sa tête VITAL KAMERHE.

Le Rwanda mène une politique d'une rigidité et d'une fermeté impressionnante qu'il amène à garantir ses intérêts régionaux immédiats par les forces des armes en cela, elle mène une politique de puissance agressive. Par cette agressivité, le Rwanda entend instaurer un équilibre de forces à sa manière, pour ne pas avoir à subir la loi des autres.La priorité est faite à la sécurité. Celle-ci, en même temps qu'elle favorise une gestion durable du génocide de 1994, permet de faire face à la menace que constituent les bandes armée appelées « forces négative » d'idéologie génocidaire opérant au Burundi et en RDC Joseph MUTABOBA déclare à cet effet « qu'après tous les conflits que nous avons eus (...) la sécurité reste la priorité des priorités ». Sans doute ceci explique-t-il l'écart déjà comblé par le Rwanda en matière d'armement pour pouvoir compter sur la scène régionale et rendre vaine toute tentative d'agression ou de déstabilisation. En effet, l'armée rwandaise paraît être la plus redoutable de la région. Elle est dotée d'une impressionnante capacité de projection. Cette notion signifie qu'elle peut intervenir et employer une force adaptée à l'extérieur des frontières, incluant des hommes, système d'armes et logistiques à plusieurs milliers de Kilomètre dans un bref délai, avec la possibilité de la soutenir dans la durée, voire préparer le retour de la paix. Elle est également dotée de moyens de prévention (renseignements, alliances) extérieures et présentent un atout dissuasif qui protège le territoire national.

C'est de cet avantage offensif que provient l'orgueil dont le Rwanda se vante dans la région des Grands Lacs. Cela avait déjà été démontré lors de l'agression de la RDC de 1996 à 2003. Elle a constitué par la suite un puissant instrument de pression sur le gouvernement congolais, chaque fois que le Rwanda menaçait d'intervenir militairement en RDC depuis la transition, alors que le gouvernement congolais était accusé d'armer et de coopérer avec les FDLR, forces négatives menaçant en permanence l'intégrité territoriale du Rwanda. Face à la menace des forces négatives, le Rwanda conçoit le Kivu, en RDC, comme une zone tampon, sur laquelle importent ses problèmes d'insécurité, en créant une force de barrage qui permet d'assurer une sécurité relative à ses frontières. Il s'agit là d'un mécanisme subversif visant à créer une menace chez autrui pour assurer sa sécurité. C'est dans ce cadre que nous comprenons le soutien longtemps décrié du Rwanda, aux rébellions en RDC depuis 2004. De la guerre de 14 jours à Bukavu en 2004 à la dernière guerre du CNDP de NKUNDA que nous appelons « guerre du Kivu de 2004 à 2009, la main invisible du Rwanda a agit à travers ses intermédiaires congolais.69(*)

L'existence de cette alliance à toujours été à la base de sérieuses inquiétudes du côté rwandais, ce qui a expliqué cette fermeté du Rwanda à l'égard du Congo. Le poids de l'ingérence aurait été d'autant plus lourd en cas d'une éventuelle réconciliation du gouvernement rwandais avec les rebelles Hutus. Dans ces conditions, le Rwanda serait alors un gouvernement contrôlé. La meilleure solution donc serait d'inverser les rôles en concevant un mécanisme de pénétration du côté congolais. Cette dernière option concourt notamment à la volonté du Rwanda d'avoir des hommes de confiance dans le régime en place en RDC. L'intégration du CNDP au sein de l'armée et des institutions du pays verra cette dernière se réaliser. Toute cette situation pousse le Rwanda, sur proposition de l'administration Bush, à signer un accord avec la RDC pour mener cette fameuse opération conjointe RDC - FARDC contre les FDLR.

Lors du lancement officiel du retrait des troupes Rwandaises le mercredi 25 février 2009 à Goma sous la présidence des Ministres Congolais des Affaires Étrangères et son homologue Rwandais, Représentants des Chef d'Etat de deux pays. Cette manifestation purement militaires avait connu deux moments forts à savoir la prononciation des discours des personnalités principales et le défilé de troupes conjointes RDF et FARDC, signe marquant la fin de l'opération « Umoja Wetu ».

Le Général John NUMBI, commandant des opérations conjointes RDF FARDC, avait, dans son allocution, donné le bilan d'un peu plus de 2 mois d'opération militaire conjointe entre le Rwanda et la RDC au Nord-Kivu : 153 FDLR tués, 13 blessés, 37 capturés, 103 rendus et rapatriés dans leur pays le Rwanda par le biais de la DDRRR/ Monuc.

A son tour le Ministre des affaires étrangères de la RDC avait expliqué en critiquant les politiciens du fait qu'ils prennent toujours des décisions faciles. Il avait ajouté en louant le Président Joseph KABILA, lui en tant qu'homme politique avait choisi de prendre une décision difficile alors que ce processus avait des conséquences graves. Alexis TAMBWE MWAMBA avait tout de même appelé la Monuc à appuyer les FARDC pour anéantir totalement les poches résistantes des FDLR. 70(*)

Cette cérémonie avait connu la présence de 2 Chefs d'Etats Majors des armées rwandaises et congolaises, de 2 ministres de la défense du Rwanda et de la RDC, du représentant du Secrétaire Général des Nations Unies ainsi que des ambassadeurs accrédités en RDC, du Secrétaire de la Conférence des Pays des Grands Lacs et d'une foule nombreuse venue pour vivre personnellement le retrait des soldats rwandais de la RDC.

L'opérations «  Umoja Wetu » : cette opération conjointe entre les FARD et les FRD longtemps ennemies a permis à ces deux armées d'intervenir militairement sur le territoire congolais en Province du Nord-Kivu dans un contexte surprenant de retournement d'alliances, cette opération visant la traque des FDLR a aussi scellé l'arrestation de Laurent NKUNDA, son éviction du CNDP par son chef d'État-major et l'intégration rapide des troupes du CNDP au sein des FARDC, mettant ainsi une fin brutale à leur campagne victorieuse.

Néanmoins, quand bien même les autorités congolaises ne veulent pas avouer que cette mission suicide proposé par l'administration Bush a été un échec, cette opération à occasionné des morts et un déplacement massif de la population civile victime des faits collatéraux. Malgré le bilan ci-dessus donné par le Général John NUMBI, cette opération n'a pas été capable d'anéantir les FDLR.

CHAPITRE 5 : FAIBLESSE DES CAPACITES MILITAIRES DE LA RDC ET SECURITE REGIONALE

Dans ce chapitre nous analysons les différentes faiblesses des FARDC et envisage la création d'une armée républicain et défi de la diplomatie congolaise de la défense.

Il y a une multitude des faiblesses que la République Démocratique du Congo affiche, ces faiblesses sont d'ordre organisationnel, car au sein de l'armée, la défense est fragilisée suite au niveau d'éducation ou d'instruction, suite au manque de connaissance des missions des militaires, par manque de connaissance des objectifs de la sécurité ou mieux des besoins de la sécurité.

Ceci étant, il est évident que la sécurité, qu'elle soit nationale ou régionale est un phénomène globale. Elle implique la mobilisation des forces productives (capacité de progrès et de survie), des forces culturelles (capacité de cohésion), des forces militaires (capacités, d'action, en vue de réaliser des projets vitaux d'intérêts communs à une ou plusieurs nations71(*).

En faisant l'évaluation de la politique de défense et de la sécurité de la République Démocratique du Congo face aux menaces extérieurs, nous trouvons que cette politique n'a jamais été à la hauteur de défendre l'intégrité territoriale, contre les différentes attaques, compte tenu de son incompétence, une armée : sans connaissance de sa mission, non structurée c'est-à-dire une armée rempli de désordres.

Tous ces éléments ne peuvent pas permettre à la République Démocratique du Congo de faire face aux menaces extérieures car la politique de sécurité va de paire avec la politique de bon voisinage.

Pour ce faire, il faut à la République Démocratique du Congo une réorganisation de sa politique de défense et de sécurité. Il lui sera nécessaire d'avoir une armée Républicaine, bien équipé, structurée, avoir une politique de bon voisinage, voir toutes les informations possibles concernant la sécurité du pays, le ministère de la défense et de la sécurité doit être bien organisé.

Ces dernières années de la République Démocratique du Congo a été ébranlée par une politique de défense et de sécurité, donnant lieu à des conflits les plus meurtriers et les plus dévastateurs de toute son histoire contemporaine. Aujourd'hui de nombreux conflits usent encore en permanence le pays et ne cessent de livrer au monde un spectacle d'horreurs, d'atrocités et de barbarie que la communauté internationale observe médusée.

A ce point, les problèmes de défense et de sécurité continuent d'être vivement préoccupants en République Démocratique du Congo. Le pays semble être marqué de plus en plus du sceau de la violence armée au point d'apparaitre comme son propre bourreau même après son affranchissement des tutelles diplomatiques étrangères.

Cette situation s'aggrave encore d'avantage compte tenu des conséquences néfastes produites par la récente guerre régionale de près de cinq ans c'est-à-dire entre 1998-2003. L'armée et la police de la République Démocratique du Congo sont constituées par des éléments issus de différentes fractions ex-belligérantes.

Comprendre les enjeux stratégiques de la réforme du secteur de sécurité en RDC passe par un examen du contexte historique et politique dans lequel ces institutions ont évolué depuis l'époque coloniale.

Pendant la colonie, la force publique avait pour rôle essentiel l'implantation de la colonie et la protection des intérêts de cette dernière par la force.

Ø De la défense et de la sécurité de la R.D.C pendant la première République : 1960-1965

Depuis l'époque coloniale, la République Démocratique du Congo connaissait toujours des problèmes sérieux au sein de son armée, appelé « Force Publique ». Cette armée était dirigée par des officiers militaires étrangers, qui au lieu de chercher la consolidation de l'armée congolaise de l'époque, ces derniers privilégiant plus leurs intérêts et ceux de la Belgique. C'est-à-dire qu'ils n'ont pas souhaité préparer une armée nationale ou républicaine qui pourra défendre l'intégrité territoriale contre toutes les attaques provenant de l'extérieure.

Leurs ambitions étaient de former une armée politique qui allait travailler au profit de leurs intérêts en cherchant à manipuler les Congolais car le niveau d'instruction militaire n'était pas formidable, au sein de cette armée appelé « Force Publique ». Les Congolais occupaient des postes inférieurs, c'est-à-dire que les Congolais étaient des sous-officiers qui n'avaient aucun pouvoir de commandement.72(*)

Après le départ des colons Belges, la situation de l'armée Congolaise avait pris une autre ampleur. Pendant la 1ère République, le pays fut plongé dans le chaos au sein de l'armée. Et chaque parti politique gardait ses militaires. Au lieu que cette armée soit une armée nationale capable de défendre et d'assurer la sécurité du pays contre les agressions extérieures, cette dernière s'est fait au profit d'un groupe des personnes.73(*)

En effet, cette armée accusait une certaine vulnérabilité, par le biais de l'appartenance tribale. Les militaires ne pouvaient rester ensembles à l'action des politiciens avec lesquels ils partageaient les mêmes préférences tribales. Certains politiciens favorisèrent la mutinerie. Ce n'est pas donc un hasard si les tensions de ce mouvement se recrutèrent essentiellement parmi les militaires du sud équateur et du sud Kasaï, ils bénéficiaient en fait des encouragements de la PUNA (BOLIKANGO) et du MNC (KALONJI). La même explication justifie l'attachement du général LUNDULA à LUMUMBA, Tetela comme lui. Le mouvement général de la promotion et d'affectation des premiers officiers nationaux tient compte de ce critère.74(*)

Pour affirmer l'hypothèse selon laquelle l'armée était au profit d'un groupe de personnes et tribale ; l'exemple que nous illustrons ici veut montrer déjà le désordre qui régnait au sein de l'armée Congolaise.

Le règne de la division s'instaure avec les sécessions. La gendarmerie Katangaise fut organisée par le major Crève-coeur et équipée d'un important armement hérité de la force publique. Cette armée se caractérisait par le fait que ses troupes étaient presque exclusivement la plus part renvoyé et qu'elle eut recours à des mercenaires européens, Belges, Français, et autres venus d'Afrique du Nord, du Zimbabwe, sous la pression de l'ONU. Un katangais, le général Norbert MUKE, fut nommé commandant en chef. Mais le Katanga se distingue par ses autres armées particulières directement rattachés à des autorités coutumières.75(*)

Cet exemple montre combien de fois cette armée était de caractère tribale qui privilégiée les intérêts de leurs parties au lieu qu'elle soit en mesure de sauvegarder les institutions de la République et de sécuriser l'intégrité territoriale contre les menaces extérieures. Mais cette armée ne respectait que le commandement de leurs chefs, des partis politiques ou de leurs groupes.

Ø De la défense et de la sécurité pendant la deuxième République : 1965-1997

Cette période est marquée par la prise du pouvoir par le président MOBUTU qui arrivé au pouvoir, essaie de relever le niveau des officiers militaires en les envoyant suivre les formations et mis fin aux désordres qui régnaient pendant la première République au sein de l'armée. Cela a permis à la République du Zaïre d'être une puissance militaire en Afrique ; nous pouvons le confirmer par les interventions au Tchad, en Angola, au Rwanda, etc. Toutes ces interventions montrent l'effort qu'a fourni le présidant MOBUTU pour faire de la République du Zaïre une puissance militaire régionale. Mais malgré toutes les formations suivies et ces interventions, cette armée restait toujours une armée tribale, dénationalisée, personnalisée qui était au profit d'un groupe des personnes.

Nous pouvons le confirmer lors de la guerre de libération par l'AFDL nous avions vu certains officiers militaires fuir en abandonnant leur poste pour aller s'installer ailleurs. Tous ces éléments montrent que l'armée n'était pas un profit de la nation ainsi que les institutions pour les sécuriser contre toutes les menaces extérieures car c'était une armée politisée qui privilégiait les intérêts de leurs dignitaires.76(*)

Cette armée respectait le commandement de leurs chefs. Ils y avaient un grand désordre qui régnait au sein de cette armée ; la population Congolaise était sacrifiée à la tracasserie militaire, en plus le recrutement se faisait selon leur affinité tribale. L'armée est l'outillage pour le peuple. Le comportement des militaires Congolais envers la population était catastrophiques c'est-à-dire un comportement de supériorité.

Prenons l'exemple de la division spéciale présidentielle (DSP) qui était une division spéciale du chef de l'Etat pour assurer sa propre sécurité et dirigée sous son commandement. Pendant cette période il y avait le désordre énorme au sein de l'armée qui avait crée un fossé à l'accomplissement de ses objectifs traditionnels et des personnes ainsi que de leurs biens. Une armée qui ne savait se départager entre la protection présidentielle à celle de la nation toute entière : c'est une armée au service d'un individu qui devait subir sa réduction avec la disparition du régime de Maréchal MOBUTU.

Bref, Pour asseoir son pouvoir, Mobutu s'est appuyé sur l'armée, baptisée «Forces armées congolaises» (FAC), instaurant une dictature militaire doublée d'un monopartisme politique où les pouvoirs de l'État étaient organisés au sein d'un unique parti, le Mouvement populaire de la révolution (MPR, 1967-1990), parti-État.

Depuis l'avènement de la guerre de libération par l'AFDL marquant l'arrivée du président Laurent Désiré KABILA au pouvoir, la situation de la défense et de la sécurité s'est empirée suite à la mise en place de certaines autorités étrangères quand bien même que son propre fils Joseph KABILA était l'adjoint du chef de l'Etat Major Général intérimaire James KABAREBE. On avait remarqué une insécurité totale au sein de l'armée et en plus tous ceux qui occupaient les postes clefs n'étaient que ceux qui l'avaient amené au pouvoir.

Les officiers supérieurs n'étaient, pour la plupart, que les proches du président KABILA c'est-à-dire Balubakat. Cette armée donnait l'impression d'une armée tribale au profit d'une personne ou d'un groupe des personnes.77(*)

Il n'y avait aucune franche collaboration entre la population et les militaires, car le peuple ne se trouvait pas en sécurité.

Cette situation a amené une confusion totale dans le pays. On ne savait pas se prononcer réellement si c'était une armée Congolaise pouvant sécuriser le pays ou une armée étrangère ou une milice au profit d'un groupe des personnes, car elle ne sécurisait que le chef de l'Etat et son environnement.

Mais suite au coup d'Etat monté par les étrangers qui formaient la ceinture de sécurité du chef de l'Etat, ce dernier s'était senti dans l'obligation de prendre une décision de les écarter auprès de lui en confiant ces postes stratégiques aux Congolais. Cette décision prise par le chef de l'Etat a poussé les ex-commandants de l'armée à mener une guerre contre la République Démocratique du Congo. C'est la guerre dite d'agression du 02 Aout 1998. Les mêmes personnes qui occupaient des postes stratégiques : des généraux, des colonels et des officiers militaires ont pris la décision d'agresser le pays.78(*)

Et l'élément montre que l'armée n'avait pas une bonne politique de défense et de sécurité nationale, mais l'armée, constituée des étrangers qui ne pouvaient pas défendre l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo ou ses institutions politiques contre les menaces extérieures.

Relevons certains cas qui nous prouvent que cette armée était un profit d'un groupe de personnes : les fortes discriminations en matière de solde au profit des Rwandais et des autres étrangers qui épaulent les FAC provoquent les rancoeurs, le solde mensuelle d'un simple soldat Rwandais s'élève à 100 dollars américains, celle des nationaux à 10 dollars et ces derniers sont irrégulièrement payés.79(*)

Du point de vue des unités constitutives de FAC on évoque surtout l'existence de la 50ème (cinquantième) brigade, unité de la force terrestre qui bénéficie en matière de formation d'une coopération Tanzanienne. Il y a une autre unité importante : la garde spéciale pour la sécurité présidentielle (GSSP). Cette unité a peut être commencé à se mettre en place à l'étape de la prise de Lubumbashi, son commandant se nomme Ango-Ango. C'est un fils de Célestin KIFWA et donc un neveu du chef de l'Etat.

Le commandant adjoint est Mr. MBUMB (un Rund Katangais) qui fut sous MOBUTU un major au camp CETA du Kinshasa. La GSSP qui comprendra peut être cinq à six mille (5 à 6000) hommes recrutés majoritairement parmi les LUBAKAT (surtout dans le territoire de Manono)80(*).

Il est très nécessaire pour nous de confirmer encore que les mêmes erreurs continues au sein de notre armée qui est dirigée par les étrangers. Cette situation est de plus en plus catastrophique car les grades des officiers militaires sont distribués comme des gâteaux. Suite aux désordres qui règnent dans l'armée, les autorités politiques et militaires échappent à l'effectif même de leurs militaires pour bien mener le contrôle.

Nous pouvons affirmer que cette armée est dénationalisée au profit et pour l'intérêt d'un groupe de s gens car chaque composante a son armée et de toutes ces armées où les militaires ne respectent que la protection des leaders, elle n'est pas au service de la nation au contraire la population devient ennemi auprès de l'armée.

Cette situation ne permet pas à l'armée de bien sécurisé la population. Prenons la situation de l'Est de la République Démocratique du Congo où la paix a été troublée dans la province du Nord-Kivu où les troupes insurgées du général déchu des forces armées des FARDC, Laurent NKUNDA BATWARE, ont livré des combats meurtriers contre les troupes Congolaises entre le 27 de cette même année.81(*)

Malgré le programme de réinsertion lancé par le vice président chargé de la défense et de la sécurité, son excellence RUBERWA, politique dite de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), cette situation semble encore compliquée dans le sens que jusqu'aujourd'hui toutes ces composante à l'Est de la République Démocratique du Congo par les troupes de Laurent NKUNDA BATWARE qui cherchait chaque fois à attaquer la position de l'armée Congolaise.

L'insécurité ainsi que les cas des violations règnent sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo.

Quand on parle de l'armée nationale on sous-entend une armée au service de la nation chargée de protéger les personnes et leurs biens, qui veillent à la stabilité des institutions d'un Etat, sécurise l'intégrité territoriale contre toutes les attaques.

Mais nous constatons que cette armée contribue à déstabiliser les institutions de l'Etat. Par exemple le coup d'Etat organisé par LENGE qui est parvenu à donner la déclaration à la chaine nationale et échappant d'être capturé par l'armé Congolaise.

Tous ces éléments montrent que c'est une armée dénationalisé, personnalisé qu'est au service et profit de leurs dignitaires.

Les observateurs tiennent pour responsable des problèmes actuels à la fois la communauté internationale et le gouvernement : la première parce qu'elle n'a pas su comprendre la complexité de l'environnement des réformes, fournir une mission de maintien de la paix d'une ampleur et d'une force suffisantes, investir les ressources nécessaires et coordonner efficacement les nombreux initiatives d'assistance bilatérale et multilatérale ; le gouvernement est, pour sa part, critiqué pour son manque d'engagement politique dans le processus de réforme, pour avoir accordé la priorité aux opérations militaires pour défaire les rebelles au détriment des réformes institutionnelles et à la protection de la population civile et pour ne pas avoir su s'attaquer à la culture de l'impunité qui caractérise les forces de la sécurité.

L'absence de vision commune de la réforme à mener garantit que la « demande » de réformes continue d'être exprimée le plus fortement par la communauté internationale plutôt que par les acteurs nationaux eux-mêmes. Or, non seulement cette situation accroît la probabilité selon laquelle les réformes seront soumises aux priorités politiques d'acteurs extérieurs, mais elle a également des conséquences pour la durabilité du processus de réforme. Le renforcement de la demande nationale de réforme en RDC doit donc être considéré comme une priorité de long terme fondamentale pour la RSS, sans laquelle il est peu probable que le processus de réforme puisse durer ou répondre à la situation et aux besoins spécifiques du pays.

Malgré la prise de conscience de la nécessité d'une réforme du secteur de la sécurité et de la justice depuis les dialogues intercongolais, aucune vision globale congolaise de la réforme de ce secteur ne s'est dégagée avant la première tentative organisée lors de la table-ronde sur la réforme du secteur de la sécurité de février 2008. Depuis, aucun plan stratégique global de la réforme du secteur de la sécurité n'a suivi, laissant aux différents acteurs le champ libre de s'organiser sans définir les interdépendances pouvant conduire à une RRS avec des plans sectoriels évoluant dans différents sens.

Parallèlement à cette inexistence d'une vision globale de la réforme du secteur de la sécurité dans le pays, plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte, notamment le rôle de plus en plus prépondérant de la coopération multilatérale et bilatérale et le manque de ressources tant financières qu'humaines. La volonté politique et les enjeux sécuritaires dans les provinces de l'Est, dominées par des guerres successives impliquant des groupes armés congolais et étrangers contre les Forces armées de la République Démocratique du Congo, constituent des facteurs supplémentaires non négligeables.

SECTION I : FARDC À LA CRÉATION D'UNE ARMÉE RÉPUBLICAINE

En effet, le décryptage du qualificatif « républicaine » fournit un double éclairage : d'une part, il établit un lien de causalité entre l'armée nouvelle et le régime politique la sous-tendant, c'est-à-dire la république et la démocratie; d'autre part, il donne un sens à la volonté des élites de rompre radicalement avec les moeurs sinon les turpitudes d'une force armée au service du mal, c'est-à-dire le despotisme ou la tyrannie à savoir : l'ANC (Armée nationale congolais), les FAZ (Forces armées zaïroises), sans ignorer les milices à la solde d'un homme, d'un groupe ou des puissances étrangères (AFDL, RCD, MLC, etc.).

Tels sont l'esprit et la lettre de l'article 188 de la constitution, énonçant que « Les forces armées sont républicaines. Elles sont au service de la nation. Elles sont apolitiques et soumises à l'autorité civile ».

Il s'agit d'une révolution culturelle provoquée par le traumatisme de la dictature et des guerres rebelles à répétition, dont les massacres, les viols, les pillages de ressources, les zones de non droit, traduisent les pires abominations que la RDC ait connues durant cinquante ans d'indépendance.

A la lumière de cette révolution culturelle, l'armée républicaine peut être définie comme la capacité de défense dissuasive au service de la démocratie (valeurs, lois, institutions), afin de préserver les intérêts vitaux de la RDC (l'intégrité territoriale, la protection des personnes et de leurs biens, au sens des articles 187 et 188 de la constitution) et participer aux actions en faveur de la paix régionale (Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des Grands lacs, Protocole sur la Non-agression et la défense mutuelle dans la région des Grands lacs, article 5, alinéa C ; la charte de l'Union africaine (la Force en attente); CEEAC (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) et la FOMAC(Force multinationale de l'Afrique centrale) ; ONU et les Opérations de maintien de la paix).

SECTION II : ARMÉE RÉPUBLICAINE ET DÉFI DE LA DIPLOMATIE CONGOLAISE DE LA DÉFENSE

La conséquence sur le plan diplomatique en serait le devoir de reconnaissance et de soutien mutuels des régimes ainsi constitués et la recherche en commun par l'association, la négociation soutenue par le principe de puissance. Ce qui ne passe pas nécessairement pas la création des institutions régionales communes d'intégration. La gestion commune des menaces que constituent les présences étrangères dangereuses sur le sol des pays voisins aurait besoin d'une structure de coopération sécuritaire dont seraient membres tous les anciens belligérants de la première guerre mondiale africaine en RDC. Car, la leçon stratégique à tirer de la belligérance entre pays de la région est celle de leur incapacité collective à parvenir à une paix régionale imposée ou construite et assumée ensemble.

La diplomatie congolaise aurait à cet égard un devoir d'intransigeance et de fermeté assortie cependant de l'engagement à régionaliser son économie nationale et à mettre son développement économique et non ses ressources au service de l'intégration économique régionale et mondiale. Pour y parvenir, l'Etat congolais aurait aujourd'hui le devoir de réussir la décentralisation au double plan géopolitique et économique. La décentralisation doit être perçue comme la réforme majeure destinée à refonder l'Etat autour de la quête de la reconstruction de la puissance nationale en vertu des agressions armées subies et dans le but de renforcement de l'intégrité territoriale par le renforcement et la surveillance des frontières. Une politique de défense nationale tous azimut, vaudrait mieux qu'une politique de dissuasion très peu crédible dans la phase actuelle de la nation. Il nous faut reterritorialiser le pouvoir par une plus grande participation citoyenne à la défense nationale.82(*)

L'immensité du territoire de la République Démocratique du Congo, oblige cette dernière à adopter une certaine ligne de conduite vis-à-vis des pays limitrophes.

Elle doit par exemple après avoir formé une armée forte et républicaine développer certains mécanismes lui permettant d'être en parfaites communion avec les pays limitrophes fournissant beaucoup d'effort dans le seul but d'inciter les autres pays de la sous-région des grands lacs à pouvoir s'intégrer dans le cadre des organisations internationales d'intégrations.

C'est dans ce cadre d'idée que nous avons consacré ce paragraphe à l'étude de quelques mécanismes pouvant suppléer à l'armée dans le maintien de l'ordre, de la sécurité et de la défense nationale.

1. Le renforcement de la politique de bon voisinage.

Il est vrai que jadis le recours au principe de bon voisinage justifiait la faiblesse de la République Démocratique du Congo compte tenu des multiples crises qu'elle a connue à partir du 30 juin 1960. Ainsi, il était tout à fait logique que les dirigeants Congolais face à tous ces problèmes politiques puissent bien évidement faire recours à ce principe afin de sauvegarder l'indépendance nouvellement acquise et protéger la souveraineté de l'Etat et son intégrité territoriale vis-à-vis des Etats qui l'entourent.

S'il reste vrai qu'entre les Etats seuls les intérêts sont éternels et perpétuels, il y a donc risque que les pays voisins de la République Démocratique du Congo prennent toujours le lux d'agresser le Congo pour obtenir ce dont ils ont besoin. C'est pourquoi, nous osons croire que le renforcement de la politique de bon voisinage est plus que nécessaire dans la défense et la sécurité du territoire national Congolais car, elle empêche qu'il soit fait usage de la force par les pays limitrophes pour obtenir ce dont ils cherchent et les contraint de ce fait à le faire dans le respect des règles internationales préalables établies dans le cadre de la coopération bilatérale ou multilatérale.

2. La Co-sécurité régionale

Le recours à la notion de Co-sécurité régionale se justifie par le fait que l'Afrique apparait aujourd'hui comme le continent ou mieux comme la région la plus affecté par les guerres et les conflits armées de tout genre.

Ainsi la République Démocratique du Congo devra par la signature d'accords et traités avec les Etats de la sous régions des grands lacs Africains amener ces derniers à opter pour une Co-sécurité régionale vis-à-vis des menaces qui règnent autour de leurs frontières respectives.

S'agissant par exemple de la question des FDLR dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, ces derniers constituent une épine dans le pied de la sécurité en République Démocratique du Congo.

La présence des ces FDLR interhamwe sur le territoire de la République Démocratique du Congo est devenue aujourd'hui la raison majeur avancée par le Rwanda pour justifier ses incursions militaires en République Démocratique du Congo. En disant que ces derniers constituent une menace permanente du pouvoir politique de Kigali.83(*)

Or, si le Rwanda souffre réellement de la présence des FDLR Interahamwe sur le territoire Congolais et que la République Démocratique du Congo dénonce depuis des années déjà l'insécurité causée par les milices d'autres pays de la sous région puissent coaliser pour finalement mettre fin à cette question. D'autant plus que l'insécurité causé par les FDLR sur le territoire Congolais a des répercutions sur les autres pays de la sous région.

Donc, il est plus nécessaire que les pays de la sous-région des grands lacs Africains s'inscrivent dans la perspective de la Co-sécurité de manière à pouvoir identifier ensembles les menaces qui pèsent sur la survie collective et déterminer les points de vulnérabilités de leurs pays respectifs.

§ 1. La politique de défense et de sécurité face aux menaces extérieures en RDC

La reforme du secteur de la défense et de la sécurité constitue le grand défi que doit relever le République Démocratique du Congo pour assurer le retour à la paix durable et la stabilité sur l'ensemble du territoire nationale.

La lecture de l'histoire de nos forces armées renseigne que de tout temps, les forces armées sont demeurées monolithiques, de tendance coloniale avec en toile de fond la protection d'un individu au détriment des institutions de la République Démocratique du Congo. Cette tendance dont la conséquence majeure est l'absence d'une doctrine militaire capable de générer un système de défense fiable et efficient, basé sur la menace et l'environnement géostratégique, n'a pas permis au pays de répondre positivement à la consolidation de son tissu militaire.

La République Démocratique du Congo doit être dotée d'une armée bien formée, avoir des armes sophistiquées pour contrecarrer toute agression, en plus de relever le niveau d'instruction ou de formation militaire tout en leurs faisant connaitre leurs missions en temps de paix et temps de guerre.

La République Démocratique du Congo étant l'un des pays du monde qui ont le plus grand nombre de pays voisins et doté d'une diversité des ressources naturelles, elle est souvent l'objet de convoitise particulièrement par ces pays voisins et généralement par les différentes puissances de ce monde . Il n'est pas facile pour qu'un Etat, entouré par neuf frontières voisines d'être en paix, s'il n'a pas une bonne politique de défense et de sécurité qui lui permettra d'assurer la sécurité de l'intégrité territoriale ou de faire face aux différentes sortes d'attaques extérieures.

Cette politique de défense et de sécurité doit avoir des moyens mis en oeuvre par la nation pour assurer sa défense. Les moyens sont soit de nature militaire et non militaire, la nation doit avoir la politique qui sera en mesure de défendre les intérêts fondamentaux en tout temps, en toute circonstance et contre toutes les formes de menaces.

Cette politique doit avoir les objectifs à atteindre et s'opposer en tout temps et en toute circonstance par des moyens militaires à toute forme d'agression dirigée contre les intérêts fondamentaux de la nation.

Pour bien organiser sa défense et sa sécurité, la République Démocratique du Congo doit organiser sa politique de défense qui veut une stratégie englobant les mesures militaires, diplomatiques, économiques, scientifiques et d'autres pouvant en permanence garantir au gouvernement la capacité de parier à toute menace contre l'intégrité territoriale, la souveraineté et la survie de la nation. La diversité des menaces doit corresponde à une diversité des parades pour assurer au gouvernement une grande souplesse et une liberté d'action dans la gestion des crises, la stratégie militaire de la République Démocratique du Congo consiste à dissuader tout ennemi susceptible de menaces d'intégrité territoriale par l'emploi de la force.

La géostratégie de la République Démocratique du Congo doit dorénavant être une science majeure pour permettre à ce pays de jouer une politique de puissance dans la région de l'Afrique centrale, une politique de défense et de sécurité en Afrique et celle d'interdépendance dans le monde.84(*)

L'armée républicaine seule ne suffit pas pour déterminer une politique de défense et de sécurité pouvant faire face aux menaces extérieures. Il lui faut une diplomatie qui est la stratégie qu'on peut mettre en place pour maintenir la paix durable, et qui peut lui permettre aussi de défendre l'intégrité territoriale ainsi que les institutions politiques de la République Démocratique du Congo

Il faudra que cette diplomatie soit basée sur les effets réels pour qu'il y ait des solutions durables il faut : l'organisation de la diplomatie, que l'on tienne compte des exigences géopolitiques, de la République Démocratique du Congo, de son statut parmi d'autre Etats en Afrique et son organisation social politique. Ces exigences deviennent comme des valeurs structurales devant être mise en valeur.85(*)

La République Démocratique du Congo est l'un des rares pays au monde ayant à lui seul neuf pays avec lesquels elle partage les frontières, avec une petite ouverture sur l'océan, sa position au centre de l'Afrique lui impose une certaine politique. D'où elle ne peut qu'être structurante. Cette position géographique l'oblige aussi à être un Etat militairement fort.

La République Démocratique du Congo, doit s'ouvrir à ses voisins à travers des communications de toute nature : commerciale, économique, culturelle et politique.

Notre pays, la République Démocratique du Congo, a un avantage considérable d'avoir des peuples qui se retrouvent dans chacun des pays voisins, c'est donc un élément à capitaliser afin qu'à travers cette ouverture, le peuple Congolais soit connu et compris ; c'est ce qui a fait défaut jusqu'ici en République Démocratique du Congo alors que cet élément profite grandement dans sa politique extérieure.

La politique de bon voisinage, cette politique dite de bon voisinage consisterait à protéger les frontières du pays par la sécurisation des frontières des Etats voisins.

Ainsi la République Démocratique du Congo devra éviter pour quelque raison que ce soit de servir de base arrière pour des groupes armés afin de stabiliser d'autres Etats.

Cela implique que la République Démocratique du Congo doit rester attachée aux chartes des nations-Unies et de l'OUA ainsi qu'aux résolutions y afférentes en encourageant l'initiative de la CEPGL.86(*)

Voyons les mérites que le principe de bon voisinage à apporter pendant la deuxième république. Le principe de bon voisinage a été productif et a entrainé des fruits diplomatiques. La réalité à ses frontières a été renforcée avec les deux pays de l'Est qui faisaient partie comme lui des territoires coloniaux de la Belgique avec l'aide de la CEPGL, celles aux dires des observateurs a plus tourné comme une sécuritaire que comme une organisation promouvant le développement économique des Etats membres. Ce principe de bon voisinage lui a servi à amener la sécurité à ses nombreuses frontières avec les pays limitrophes.87(*)

Il est aussi important que la R.D.C ait encore une politique d'attraction qui lui permettra d'être considérée comme un lieu favorable pour décoller politiquement ou économiquement et d'être considérée aussi comme une plaque tournante en Afrique.

D'où l'avantage de mettre en valeur ses vertus géographiques structurantes. Pour se donner un statut structurant, il faut se faire indispensable et incontournable pour les autres. C'est-à-dire là que vient le statut et éventuellement son degré. C`est à partir de ce statut qu'on peut se faire l'idée du rôle que l'on peut jouer dans le concert des nations. Si, à travers l'organisation sociale, économique, politique et culturelle, les autres Etats se rendent compte que leur coopération avec la République Démocratique du Congo peut leur être utile et profitable, ils finiront par voir celle-ci jouer un rôle important entant qu'Etat pouvant permettre une intégration avantageuse pour tous.

Dans ce conditions, il est plus qu'important que des reformes souvent faites au niveau de l'armée et de la police nationale Congolais.

La reforme du système de défense et de sécurité en République Démocratique du Congo s'appui sur plusieurs documents qui lui donnent toute sa légitimité. Le premier, l'accord global et inclusif, signé le 17 décembre 2002 à Pretoria en Afrique du Sud par la plupart des ex-belligérants Congolais consacre tout un chapitre à l'armée. Il prévoit ainsi la création d'un conseil supérieur de la défense dirigé par le président de la République et chargé entre autres de donner un avis sur la formation d'une armée intégré et sur la politique de défense.88(*)

Le deuxième document est la constitution de la transition ratifié le 02 Avril 2003.89(*) Le troisième est l'acte d'engagement de Dra-es-Salaam signé par les autres chefs des groupes armées non signataires de l'accord de Pretoria.

C'est dans ce cadre que le gouvernement Congolais a adopté en Mai 2005 un plan stratégique de reforme de l'armée. Ce cadre devrait être basé sur les actions à mener, évaluer les moyens à mobiliser pour mettre en oeuvre, et identifier les rôles des différends.

En outre ce plan prévoyait trois étapes dans le processus de formation d'une armée forte, puissante et intégrée après le brassage des différentes forces appartenant aux différents groupes rebelles.

Il s'agit de :

· La formation des brigades d'infanteries pour le maintien de la sécurité nationale.

· La formation d'une unité de réaction rapide et,

· L'établissement d'une force de défense forte à l'horizon 2010.90(*)

Ainsi cette intégration de l'armée et de police envisagée dans ces trois documents et compris dans les dispositions de la constitution de la République concerne les forces et groupes suivants :

· Les ex-mouvements pour la libération du Congo (MLC) dirigé par Jean-Pierre BEMBA, ex-Vice président Congolais de la transition et actuel sénateur ;

· Le Rassemblement Congolais pou la démocratie (RCD) autres fois appelé RCD-Goma dirigé par Azarias RUBERWA, l'un des ex-quatre vices président de la transition ;

· Le Rassemblement Congolais pour la démocratie mouvement de libération (RCD-ML), crée par WAMBA DIA WAMBA, puis dirigé par MBUSA NYA MWISI ;

· le Rassemblement Congolais pour la démocratie nationale (RCD-N) basé au Nord du l'Iturie ;

· Les Mai-Mai qui recouvrent une pluralité des milices ethniques et parfois des groupes d'auto-défense, organisés en force militaire au Nord et Sud-Kivu ainsi que dans le Katanga ;

· Les signataires de l'acte d'engagement de Dar-es-Salaam, c'est-à-dire les groupes FENI-PUSIC-UPC/RP, FAP, FDPC ;

· Enfin les combattants Congolais encore à l'extérieur du pays.91(*)

La longue liste des ex-belligérants concernés par le processus de brassage et d'intégration témoigne de l'ampleur des défis à relever pour réussir la restructuration.

S'agissant strictement de la structuration de la force armée, il faut dire que la force armée revêt une importance capitale dans la défense et la sécurité nationale de la RD Congo. Elle se présente aujourd'hui comme une condition sine qua non dans la refondation de la nation Congolaise.

La République Démocratique du Congo doit cesser de toujours crier à la violation de son intégrité territoriale, elle doit mettre en tête que dans le réal politique les Etats n'ont pas d'alliés ou d'amis éternels et des perpétuels ennemis, seuls les intérêts sont éternels entre les Etats.

Tant que les pays limitrophes et autres trouveront leurs intérêts en République Démocratique du Congo, ces derniers useront de tous les moyens possibles pour les obtenir, y compris la guerre. Ne dit-on pas que : qui veut la paix prépare la guerre !92(*)

Les militaires Congolais doivent avoir une conscience de combattants de façon à se familiariser avec le danger et banaliser la mort. Mais ce que nous constatons actuellement avec nos forces militaires armées est très déplorable surtout sur le champ de bataille. Les militaires Congolais ont très peur de la mort, ils sont plusieurs à déserter lorsqu'il faut aller combattre l'ennemi.

Ainsi, seule une formation militaire bien solide peut assurer un tel courage. A cette formation, il faut ajouter l'élément équipement militaire. Le monde a tellement évolué qu'il n'est question aujourd'hui d'ignorer dans les nouvelles stratégies concernant la reforme du système de défense et de sécurité l'élément technologique. L'évolution technologique impose aux stratégies militaires une adaptation au changement de l'environnement militaire, non seulement on doit recruter des nouveaux hommes pour une nouvelle force mais on doit également les adapter en fonction des besoins de la défense et de la sécurité.

Les soldats Congolais ne doivent pas à cause de la mauvaise gestion des ressources de l'Etat se sentir inférieur du point de vue équipement militaire sur le champ des opérations. Le contraire, affecte dangereusement la morale du combattant.

Ils doivent disposer d'une capacité défensive crédible sur le respect strict des exigences à savoir :

· L'alerte avancée : Le positionnement des troupes sur l'étendue de la République doit être en mesure de repérer très rapidement les points de vulnérabilité, propice à une attaque extérieur, connaitre la géographie militaire.

· La réaction rapide : Ce déploiement des troupes doit se faire rapidement dès qu'une situation de crise est créée. Ceci oblige des moyens suffisants de transports adaptés.

· La défense armée généralisée : Celle-ci est d'autant importante, dans la capacité défensive crédible, dans la mesure où elle permet d'avoir un système de défense capable de repousser toute agression.93(*)

Or, aujourd'hui, il est même difficile de dire si réellement la République Démocratique du Congo a réellement une armée. Toutefois, le diagnostic est posé, il ne reste maintenant que la volonté du pouvoir politique pour la matérialisation de toutes ces recommandations faites en faveur de la restructuration et la fondation d'une armée républicaine en République Démocratique du Congo.94(*) Les exigences externes seront présentées dans le paragraphe suivant.

§ 2. Champ de la coopération militaire et partenariats stratégiques

Après avoir indiqué les conditions de constitution et d'emploi d'une capacité de défense dissuasive en RDC, il reste à souligner que toute politique de défense a un coût, et les Congolais doivent en prendre conscience et se préparer à en payer le prix.
Certes, on peut objecter que l'état misérable des finances publiques de la RDC peut faire sourire un esprit cartésien. Néanmoins, il ne faut point insulter l'avenir. Car, si les immenses potentialités de la RDC étaient mises en valeur et gérées d'une manière optimale, le pays disposerait des atouts solides pour financer une politique de défense crédible, à moyen et à long terme. Toutefois, quand bien même la RDC aurait eu les moyens de sa politique de défense, il lui manquerait un savoir-faire sinon une l'expertise militaire avisée détenue par les puissances militaires mondiales.

C'est ici qu'il sied de distinguer des simples accords de coopération militaire avec les partenariats militaires stratégiques. Or, pour disposer d'une capacité de défense dissuasive, la RDC a besoin d'un partenariat militaire stratégique reposant sur deux critères objectifs : Primo, s'adresser aux meilleurs afin de pouvoir choisir les puissances disposant d'une industrie militaire performante, à la lumière des besoins de l'armée républicaine en équipement, en formation, en entrainement, en logistique, en management, etc.

Secundo, à l'industrie militaire performance, s'ajoutent la culture de projection des forces et l'offre publique de sécurité et de défense à l'échelle mondiale. Force est, partant de ce portrait-robot, de signer un traité définissant les termes du partenariat militaire stratégique, fondé sur le principe que les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts.

Dans cet ordre d'idées, la RDC doit tenir une balance égale entre ses intérêts légitimes, à défendre bec et ongles, et les intérêts légitimes du ou des partenaires. Tel est le sens de partenariat militaire stratégique gagnant/gagnant, débarrassé de sentimentalisme, d'amateurisme et de myopie politique.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude qui a porté sur « rôle de l'armée dans la pacification entre les nations : cas de la RDC et du RWANDA ». Il a été question pour nous de rechercher quel rôle doit-on attendre des nos forces armées dans la quête de la paix entre les nations en vu d'évaluer leurs chances de réussite en période de crise ou de guerre. La poursuite de cette quête était alimentée par un double-souci de compléter les recherches disponibles en théorie stratégique dans la région des Grands Lacs et en même temps permettre de comprendre les rôles et considérations qui président l'engagement des nos gouvernements quant à l'efficacité et les buts poursuivis par nos forces armées. De même, cette réflexion pourrait également être pour les décideurs politiques, un moyen d'évaluer nos armées par rapport à d'autres armées modernes et un moyen d'évaluation des décisions prises dans la perspective de l'amélioration de la politique nationale en matière de défense.

Cette étude, menée sur la RDC et le Rwanda, a pris en compte les événements qui se sont déroulées entre 1960 et 2010, analysés selon la vision réaliste des relations internationales qui vise l'intérêt général, et bien entendu, nous nous sommes plus appuyés sur la période de 1996 à 2003 à cause des conflits qui caractérisaient les deux pays.

Nous sommes partis du triple questionnement ci - après :

- pourquoi les armées congolaise et rwandaise (actuellement FARDC et FRD) ne jouent-elles pas bien leurs rôles ?

- Est- ce que les FARDC et les FRD sont des armées républicaines ?;

- Quels types de faiblesses peut-on retenir dans les capacités militaires de la RDC ?

En terme d'hypothèses à ces questions nous avons estimé que :

· En tant qu'armée des Pays Satellites, ces deux armées ont souvent été là pour protéger les intérêts de Grandes puissances et aider aussi les Dirigeants de ces deux pays à se maintenir au pouvoir.

· Considérant les abus commis par ces deux armées contre ceux qu'elles sont sensées protéger, la désorganisation qui y règnent, la qualité des hommes qui les constituent etc. Ces armées ne sont pas des armées républicaines.

· Les faiblesses au sein des ces armées sont d'ordre : technique, qualitatif, quantitatifs, organisationnel etc.

Comme outils d'analyse, nous permettant de parvenir de façon adéquate à une réponse à la question sus-énoncée et vérifier cette anticipation, nous avons opté pour la méthode comparative ainsi que la méthode systémique conceptualisée par David Easton, à cause de son aptitude à rendre lisible le fonctionnement des systèmes et à cause de son adaptabilité à l'analyse d'une armée en tant qu'instrument de la politique. Dans la perspective d'une compréhension suffisante du phénomène nous nous proposions, le cas échéant, de compléter les limites de l'approche systémique par l'approche stratégique surtout en ce qui est de l'explication du fonctionnement interne des FARDC FRD. Nous avons aussi utilisé la technique documentaire ; la technique d'entretien et celle d'analyse du contenu pour faciliter l'analyse sous examen et nous permettre d'amener ce travail à bon port.

Rappelons ici que, outre l'introduction et la conclusion, le présent travail est compartimenté en cinq chapitres :

Ø Le premier chapitre qui a traité sur « les considérations générales » et fournit des précisions sur les concepts opérationnels de notre étude. Il s'agit de l'Armée, la pacification, la nation, ainsi qu'une présentation synthétique de la RDC et du Rwanda.

Ø Le deuxième chapitre s'est intitulé « Armée dans la théorie stratégique ou théorie de la sécurité » et analyse l'armée comme instrument de défense, comme instrument de dissuasion, comme instrument de coercition ainsi que comme instrument de statu quo.

Ø Le troisième chapitre a porté sur « L'Autopsie des armées congolaise et rwandaise » et nous a permis d'examiner l'armée rwandaise, armée congolaise, sa constitution (création), son emploi, sa doctrine, ses missions ainsi ses moyens matériels et humains.

Ø Le quatrième chapitre quant à lui, porte le titre: « De l'armée outil de guerre à l'armée facteur de paix régionale » et analyse différents points dont : Armée outil de guerre ; FRD et occupation de la RDC ; Armée facteur de paix régionale armée instrument de légitime défense (charte e l'ONU) ; armée instrument de maintien de la paix ( dans le cadre de l'ONU, de l'UA, du Pacte sur la sécurité, la stabilité et développement de la région des grands lacs.

Ø Le cinquième chapitre parle de : « Faiblesse des capacités militaires de la RDC et sécurité régionale » il analyse les points suivant : Des FARDC à la création d'une armée républicaine ainsi que l'Armée républicaine et défi de la diplomatie congolaise de la défense.

Après une bonne analyse, nous avons corroboré toutes nos trois hypothèses par et à travers la démonstration des faits et des les situations qui, malheureusement, caractérisent l'armée qui est censées protéger les institutions de la république, le territoire national et la population. La RDC doit se doter d'une armée républicaine et moderne arriver à jouer un rôle mondial, régional, et sous- régional, c'est-à-dire d'intervenir dans toutes les parties du monde ou de la région selon le cadre de besoin. Il peut s'agir d'interventions militaires, mais aussi bien d'interventions politiques ou diplomatiques, économiques ou idéologiques. Seul le cumul des capacités d'intervention peut conférer à un Etat le rôle de la puissance.

Il n'y a pas une vraie croissance politique, un vrai développement sans engagement de refuser de subir la loi de la nature ou des hommes nos semblables et nos égaux, sans ambition internationale, toutes ces qualités ou vertus qui manquent cruellement à l'intention congolaise de leadership. Pour qu'une armée joue pleinement son rôle et arrive à assurer la pacification des nations, il faut avoir une bonne politique de la défense nationale conçue par des autorités compétentes et ayant une vision claire de ce que sera la RDC dans les future. «Gouverner, c'est prévoir ; prévoir, c'est savoir», dit la sagesse populaire. L'heure des choix difficiles a sonné, pour que la RDC franchisse le cap de l'armée de transition (les FARDC) vers «l'Armée républicaine de la RDC», au sens de l'article 188 de la constitution. A cette fin, la RDC doit inventer une diplomatie de la défense dont la mission est d'acquérir une capacité de faire, faire faire et interdire de faire.

Il s'agit de combiner la stratégie de sécurité contre l'autre (par la capacité de se défendre ou de dissuader) et la stratégie de sécurité avec l'autre (par la diplomatie, les institutions d'intégration économique ou de coopération en matière de défense).

Le champ d'étude est immense, et l'intérêt que nous pouvons lui accorder trop vaste. Nous n'avons fait qu'affleurer certains aspects de la réalité de ces deux armées. Notre humble étude ne peut se prévaloir en effet d'une totalité, d'une globalité et d'une perfection qu'elle n'a pas. Il demeure encore de la place dans le vase de la théorie stratégique entant qu'une composante de la théorie réaliste.  Autrement dit, comme nous l'avons souligné ci haut, dans les questions de sécurité, de défense et de recherche de la paix, avec la possibilité de faire usage des moyens militaires pour atteindre des fins politiques, nous laissons donc un vide que d'autres chercheurs bien désireux de compléter ce champ pourront combler. BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES DE REFERENCE

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II. OUVRAGES GENERAUX

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III. ARTICLES, REVUES ET SITES INTERNET

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10. Lieutenant colonel Louis Marie Kouna, « les opérations de maintien de la paix genèse, développement et complexité » in honneur et fidélité numéro spécial `' force de défense au service de la paix en Afrique et dans le monde'', 20 mai 2005.

11. Louise Fréchette, « grandeur et misère du maintien de la paix » in S/D Jocelyn Coulon, guide du maintien de la paix 2005, Athéna édition, 2008.

12. Lucien Poirier, Essais de stratégie théorique, Paris, Fondation pour les études de défense nationale, 1983.

13. Michela Wrong, the Emperor Mobutu, Transition - Issues 81 & 82 (Volume 9, Number 1 and 2), 2000.

14. MULAMBA NGELEKA : « Alliances stratégiques et conflits armés dans la Région des Grands Lacs : exemple du Rwanda et de la République Démocratique du Congo » in mémoire et enquêtes d'histoire congolaise, X(2006)1-2 conflits et violences dans l'histoire contemporaine de l'Afrique centrale, cerdac, PUL.

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16. RDC : les effectifs des FARDC désormais connus : 129.000 hommes, RTL, 25 avril 2009

17. Sandra W. Meditz & Tim Merrill (eds) Zaire: Shaba, Library of Congress Country Studies, 1993

18. Thierry Charlier, « Défilé militaire à Kinshasa », dans Raids, no 294, novembre 2010.

19. Tom Cooper & Pit Weinert, Zaire/DR Congo since 1980, 2 September 2003, Air Combat Information Group, accessed August 2007

20. « La stratégie militaire », in Wikipédia, L'Encyclopédie libre, HYPERLINK

21. "http://www.wikipedia.org" www.wikipedia.org, 2011

22. http://sadie.markandbeth.net

23. http:// www.musabyimana.be

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25. http://www.grands lacs.net / doc/ 2814.pdf

IV. TRAVAUX INEDITS, RAPPORTS ET AUTRES DOCUMENTS

1. Amani leo, dépliant du Programme Amani, Goma, Avril 2008.Conseil de sécurité, Vingt-neuvième rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations-Unies en République Démocratique du Congo, New York, Septembre 2009.

2. LAURENT MUGISHO : De stratégie militaire dans la politique étrangère des Etats de la région des Grands Lacs, TFC (inédit) en R.I, FSSAP, U.O.B, 2008-2009.

3. . MULAMBA NGELEKA : Cours de Géostratégie L1 R.I, /UNILU, 2009-2010, inédit.

4. . NGOIE Tshibambe, Notes inédites du Cours de Relations Internationales I, UOB, FSSPA, G1 RI, 2006-2007.

5. . Zourek, J « La notion de légitime défense en droit international - Rapport provisoire », AIDI 56 (1975)

* 1 Aron Raymond, Paix et guerre entre les nations, Paris, éd. Calmann-Lévy 1962.

* 2 BRAECKMANN, C., L'enjeu congolais. L'Afrique centrale après MOBUTU, Bruxelles, Fayard, 1999.

* 3 MULAMBA NGELEKA : « Alliances stratégiques et conflits armés dans la Région des Grands Lacs : exemple du Rwanda et de la République Démocratique du Congo » in LIKUNDOLI : mémoire et enquêtes d'histoire congolaise, X 1-2. Conflits et violences dans l'histoire contemporaine de l'Afrique centrale, cerdac, PUL. 2006

* 4 BRAECKMANN, C., Les nouveaux prédateurs. La politique des puissances en Afrique centrale, Bruxelles, Fayard, 2003.

* 5 BRAECKMANN, C., Vers la deuxième indépendance du Congo, Paris, Kinshasa, Editions Le Cri, Afrique Editions, 2008

* 6 LANOTTE, O, Guerres sans frontières en République Démocratique du Congo. De Joseph Désiré MOBUTU à Joseph KABILA, Bruxelles, Editions du GRIP, 2006.

* 7 MATTHIEU, P, et WILLAME, J-C, Conflits et guerre au Kivu et dans la région des Grands Lacs. Entre tensions locales et escalade régionale, Paris, L'Harmattan, Cahiers Africains N° 39-40, 1997

* 8 Encyclopaedia Universalis France S.A 1988

* 9 MOKTHAR Lakelal, Dictionnaire des Relations Internationales. L'outil indispensable pour comprendre la nature et les enjeux des liens entre les nations, Paris, Editions Ellipses, 2006

* 10 Microsoft Encarta 2009.

* 11 Microsoft Encarta, op.cit

* 12 Idem

* 13 British Military Attache Kinshasa, Report for the Period Ending 30 June 1970, FCO 31/577.

* 14 IISS Military Balance 1975-76, p.45

* 15 Sandra W. Meditz & Tim Merrill: Library of Congress Country Studies, Shaba, (eds) Zaire 1993

* 16 Sandra W. Meditz and Tim Merrill, Country Study for Zaire , Library of Congress, 1993,

* 17 La Division fut formée en 1974 et entraînée par des officiers de Corée du Nord. Elle fut nommée ainsi d'après l'incident de juin 1964 dans la ville de Kamanyola. En 1993, elle est composée de la 11ème, de la 12ème, et de la 14ème Brigade d'infanterie. Voir Michela Wrong, The Emperor Mobutu, Transition - Issues 81 & 82 (Volume 9, Number 1 and 2), 2000, pp. 92-112

* 18 George, Edward. The Cuban Intervention in Angola, 1965-1991: From Che Guevara to Cuito Cuanavale, 2005. Page 136

* 19 Jane's Sentinel Security Assessment - Central Africa., Jane's Information Group, Coulsdon, Issue 11 - 2002 p. 289

* 20 Tom Cooper & Pit Weinert, Zaire/DR Congo since 1980, 2 September 2003, Air Combat Information Group, accessed August 2007

* 21 Jacques Ebenga & Thierry N'Landu The Congolese National Army: In search of an identity , Evolutions and Revolutions, Pretoria, Institute for Security Studies, 2005, p.66-70, 73-74

* 22 Microsoft Encarta, op.cit

* 23 Michel Fortmann, Thierry Gongora in études internationales, Volume : 20, (1989)

Fortmann M et Gongora T ; «la pensée militaire classique », in ......

* 24 Alain Plantey, « Une diplomatie de la défense », in Stratégique, 2ème trimestre, 1985

* 25 Etienne Thuau, Raison d'Etat et pensée politique à l'époque de Richelieu, Paris, Albin Michel, 2000 (Bibliothèque de l'évolution de l'humanité) 1re éd : 1966), p. 317-318.

* 26 Lucien Poirier, Essais de stratégie théorique, Paris, Fondation pour les études de défense nationale, 1983, p.19

* 27. Zourek, J « La notion de légitime défense en droit international - Rapport provisoire », AIDI 56 (1975), p. 1-80.

* 28 Dinh, N. Q ; Droit international public, LGDJ, coll. « Traités », 1999.

* 29 Greig, D. W. « Self-Defence and the Security Council: What Does Article 51 require? », International and Comparative Law Quarterly, 40 (1991).

* 30 J.-P. Cot et A. Pellet, La Charte des Nations unies, Economica, 1991

* 31 E. LUARD: cite par Mulamba N.: Conciliation and deterrence. Comparison of biotical strategies in interwar and postwar periods, Wolds politics, XIX, 2 janvier 1967, P. 177

* 32 MULAMBA NGELEKA : Cours de Géostratégie L1 R.I, /UNILU, 2009-2010, inédit

* 33 "Dissuasion nucléaire." Microsoft Encarta, op.cit

* 34 Mwayila Tshiyembe : GUERRE ET PAIX : RECONCILIATION NATIONALE, PREVENTION DES CONFLITS, FORMATION ET CONSOLIDATION D'UNE ARMEE REPUBLICAINE. Essai sur la République Démocratique du Congo (thème exposé au Symposium du cinquantenaire tenu à Kinshasa du 29 Novembre au 02 Décembre 2010)

* 35 Idem

* 36 Mwayila Tshiyembe : Op cit.

* 37 Mwayila Tshiyembe : Op cit.

* 38 Mwayila Tshiyembe : Op cit.

* 39 Idem

* 40 Alain Plantey, « Une diplomatie de la défense », in Stratégique, 2ème trimestre, 1985

* 41 Mwayila Tshiyembe, La géopolitique de paix en Afrique médiane, Paris, L'Harmattan, 2003

* 42 Mwayila Tshiyembe : GUERRE ET PAIX. Op cit

* 43 CIA -The World Fact book

* 44 RDC : les effectifs des FARDC désormais connus : 129.000 hommes, RTL, 25 avril 2009

* 45 "http://www.wikipedia.org" www.wikipedia.org, 2011

* 46 Thierry Charlier, « Défilé militaire à Kinshasa », dans Raids, no 294, novembre 2010, p. 46-47

* 47Cité sur sadie.markandbeth.net

* 48 Cité sur www.musabyimana.be

* 49 Jean- Claude WILLAME, « Laurent Désiré Kabila : les origines d'une anabase », in Politique Africaine, n° 72, 1998, p. 72.

* 50 Discours du Pasteur Bizimungu, ex- président de la République du Rwanda, prononcé à Cyangugu, le 10 octobre 1996 cité par Jean Claude Willame, les Banyarwanda...op.cit, p. 41

* 51 Idem

* 52 MULAMBA NGELEKA : « Alliances stratégiques et conflits armés dans la Région des Grands Lacs : op.cit

* 53 DIALOGUE, n° 201 Cité par Mulamba Ngeleka, Op.cit P. 321

* 54 Jean Claude Willame Op.cit p. 75

* 55 Frederic FRISTER, in Le Monde, 18 mars 1997, p.2

* 56 John POMFERT, « Rwanda led revolt in Congo» in Washington Post, 9 juillet 1997. P.127

* 57 Jean Claude Willame, Laurent Désiré. Op.cit

* 58 Colette BRAEKMAN et al. Kabila prend le pouvoir, Bruxelles, GRIP, 1998. P.98

* 59 Lieutenant colonel Louis Marie Kouna, « les opérations de maintien de la paix genèse, développement et complexité » in honneur et fidélité numéro spécial `' force de défense au service de la paix en Afrique et dans le monde'', 20 mai 2005

* 60 Le rétablissement de la paix vise à rapprocher des parties hostiles, essentiellement par des moyens pacifiques prévues par la diplomatie classique visée dans le chapitre VI de la Charte des nations unies.

* 61 L'imposition de la paix est une action collective, coercitive qui peut être déclenchée par le conseil de sécurité en vue de mettre fin à une menace à la paix et à la sécurité internationale ou à une rupture de la paix au moyen d'éventail de mesures allant de la démonstration de la force( mesure de blocus, sanctions économiques) à l'emploi effectif de la force(action armée).

* 62 La consolidation de la paix définit l'action menée après les conflits, en vue de reconstituer des bases propres à affermir la paix. En effet le passage de la guerre à la paix, s'il constitue un soulagement évident est toujours chaotique et douloureux. Depuis la chute du mur de Berlin, la communauté internationale tente, à travers l'action humanitaire, la présence militaire et la promotion de la justice pénale internationale d'accompagner les pays qui sortent de la guerre, présageant que c'est le meilleur moyen pour que la paix soit durable.

* 63 Louise Fréchette, « grandeur et misère du maintien de la paix » in S/D Jocelyn Coulon, guide du maintien de la paix 2005, Athéna édition, 2008, page52

* 64 Les missions de paix sont appelées à aller au-delà de faire respecter un cessez-le feu. Leurs mandats comprennent généralement toute la gamme des activités nécessaires à la reconstruction des sociétés déchirées par la guerre. En termes de dangerosité il convient de tenir compte qu'on déploie les contingents dans des environnements peu réceptifs à leur présence.

* 65 Il convient à cet égard de rappeler les rôles déterminants joués par les forces ouest africaines d'interposition dans les conflits de Sierra Léone, du Libéria,..., l'implication active des forces FOMAC et FOMUC d'Afrique Centrale dans le maintien de la paix en RCA etc.

* 66 Programmes proposés par les États-Unis (Africa Crisis Response Initiative -ACRI- créé en 1996 et devenu en 2002 African Crisis Operations Training Assistance - ACOTA-), la France (avec le Renforcement des Capacités Africaine de Maintien de la Paix -RECAMP-), la Grande Bretagne, et autres programmes financés par l'UE, le Japon, le Canada...

* 67 International Conference on Peace, Security, Democracy and Development in the Great Lakes Region. A

Concept Paper, paragraphe 27.

* 68 Voir aussi la Déclaration de Dar-es-Salam sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la

région des grands lacs, premier sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement Dar-es-Salaam, 19-20 novembre

2004, le paragraphe 5.

* 69 LAURENT MUGISHO : De stratégie militaire dans la politique étrangère des Etats de la région des Grands Lacs, TFC (inédit) en R.I, FSSAP, U.O.B, 2008-2009

* 70 Voir le site : www.provincenordkivu.org

* 71 TSHIYEMBE MWAYILA et BUKASA MAYELE, l'Afrique face à ses problèmes de sécurité, Paris, éd. Présence Afrique, 1989, p.241

* 72MASPERO, François, Les fleurs du Congo, éd. Bruxelles, 1972, p.190

* 73NDAYWEL, è N'ZIEM, Isidore, Histoire du Congo, Afrique, éd. 1997, p.589

* 74NDAYWEL, è N'ZIEM, Isidore, Op.cit, p.600

* 75 Idem, p.601

* 76NDAYWEL, è N'ZIEM, Isidore, Op.cit, p. 730

* 77BRAECKMAN, C., La R.D.C : chronique politique d'une entre deux guerres, Paris, éd. Cerdaf, 1996-1998

* 78BRAECKMAN, C., Op.cit, p.9

* 79 Idem, p.97

* 80BRAECKMAN, C., Op.cit, p.97

* 81 Idem, p.99.

* 82 Freddy Mulumba : Op Cit

* 83 TSHIYEMBE MWAYILA et BUKASA MAYELE, Op. Cit., p.249.

* 84MOVA, S. Henri, Op.cit, p119

* 85 MUNGALA ASSINDIE ZANZANG : Le consensus politique et la renaissance de la RDC, CERDAF, 2002, p.87

* 86 Idem, p.57

* 87NGOIE TSHIBAMBE, Germain, « La politique de bon voisinage. Analyse d'un principe de politique étrangère de la RDC », in Congo Afrique, n°344, Mai 2008, p.45.

* 88 TSHIYEMBE MWAYILA et BUKASA MAYELE, Op.cit., p.243.

* 89 Journal officiel de la RDC du 04 Avril 2003 : http://www.grands lacs.net / doc/ 2814.pdf

* 90BOSCHOFF Henri, « Up date on the status of army integration in the DRC», situation in Report, ISS, 2/09/2003, p.1.

* 91 TSHIYEMBE MWAYILA et BUKASA MAYELE, op.Cit, p.243.

* 92 Idem

* 93 TSHIYEMBE MWAYILA et BUKASA MAYELE, Op. Cit., p.247.

* 94 Colonel Jacques EBENGA, Op.cit, p.102






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