CONCLUSION GENERALE
Ce travail nous a donné l'occasion de faire des
analyses et des propositions en vue de contribuer à
l'amélioration des processus de désignation des gouvernants en
Afrique noire, en particulier en RDC. Pour cela, nous nous sommes attelé
à faire le bilan de la pratique de démocratie électorale
depuis 2006 et 2011 jusqu'à nos jours. Deux questions fondamentales ont
retenu notre attention au cours de notre réflexion, celle de
savoir : est-ce que la RDC participe-t-elle à la
légitimation de pouvoir politique à travers les deux exercices
démocratiques, et La deuxième est de savoir : pourquoi les
élections en Afrique subsaharienne sont-elles contestées. La
participation électorale est un droit politique fondamental. En effet,
il a pour objet l'association des citoyens à la gestion des affaires de
la cité et bénéficie d'une protection constitutionnelle.
Plus qu'un droit, il s'agit d'un pouvoir reconnu aux citoyens pour leur
permettre de désigner souverainement ceux qui doivent les
représenter et agir en leurs lieux et places. Aussi, les nouvelles
législations réhabilitent-elles les principes de la
démocratie électorale, autrement dit les règles
indispensables à des élections concurrentielles libres dans un
système multi partisan.
Mais, à elles seules, les règles
consacrées ne suffisent pas. L'enracinement de la démocratie
postule des institutions capables de porter l'idéal démocratique.
Qu'en est-il donc des organes électoraux ? L'analyse des dispositions
des lois y afférentes laisse entrevoir un effort de création
d'organes électoraux fiables. Dans l'ensemble, l'adhésion commune
aux normes internationales s'est accompagnée de la création de
systèmes de gestion qui, a priori, offrent des garanties de transparence
et d'honnêteté électorales. La gestion des processus
électoraux incombe à des structures placées sous des
contrôles aussi bien administratif, politique que juridictionnel.
Toutefois, insuffisance des garanties administratives et
juridictionnelles, l'influence négative de l'analphabétisme et de
la pauvreté ont fait que la pratique électorale est loin
d'être rassurante pour l'avenir de la démocratie en Afrique
subsaharienne en particulier en RDC. Elle est contraire aux exigences du droit
de suffrage. L'universalité, l'égalité et la
sincérité du vote sont massivement violées tant par les
organes chargés de la mise en oeuvre des processus électoraux que
par les titulaires du droit. Pire, les mascarades électorales semblent
se généraliser, car les tripatouillages des résultats
électoraux s'observent même dans les pays que l'on
considère comme des labels démocratiques à savoir le
Bénin, le Sénégal et la RDC. Ceci entraîne une
méfiance croissant des populations pour le vote. La conséquence
probable de cette pratique électorale est le reflux démocratique
car, la défaillance de la participation électorale est
susceptible d'entraîner le recours aux moyens de participation
protestataire.
Afin de renverser cette tendance peu favorable à
l'enracinement de la démocratie, il est indispensable de procéder
non seulement à des réformes institutionnelles au niveau de
l'administration électorale et de la justice constitutionnelle mais
surtout au relèvement du niveau de conscience démocratique des
populations. Aussi l'assistance internationale en matière
électorale si elle est harmonisée et débarrassée de
ses tares, contribuera-t-il à rendre crédible et sincère
les scrutins organisés en Afrique noire, en particulier en RDC.
« Toute réforme s'appuie sur la dénonciation
d'un abus, toute idée nouvelle repose sur l'insuffisance
démontrée de l'ancienne ». Une nouvelle politique ne se
conçoit donc pas sans un bilan minutieux de celle menée
auparavant. En fin, nous pensons que nous n'avons abordé tous les
aspects possibles, car le monde scientifique est très vaste. Ce faisant,
nous laissons du moins une ouverture pour tous ce qui désire à
l'avenir poursuivre les mêmes analyses.
|